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Raymond Guérin

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Message par topocl Sam 29 Déc - 10:07

Raymond Guérin
( 1905 -  1955 )


Raymond Guérin Proxy_94


Raymond Guérin, né à Paris le 2 août 1905 et mort à Bordeaux le 12 septembre 1955, est un écrivain français.

Son travail littéraire est divisé en « Mythes », « Fictions » et « Confessions ». Son projet essentiel, la composition de l'Ébauche d'une mythologie de la réalité, composée de L'Apprenti, Parmi tant d'autres feux et Les Poulpes, devait comporter à l'origine cinq volets, avec un personnage central, Monsieur Hermès, devenu « Le grand Dab » dans le dernier roman, double de l'écrivain. Chaque ouvrage épouse une stylistique relative au propos.
Fils du gérant de la Taverne Duménil, dans le quartier Montparnasse à Paris, il fait d'abord des stages dans plusieurs grands palaces, où il trouve la matière de son roman L'Apprenti, puis devient agent d'assurance à Bordeaux. Il y fonde La Revue libre. Marié en 1928, il divorce en 1933. Il entame sa carrière d'écrivain avec la publication, en 1936, aux éditions Gallimard, de Zobain, un roman épistolaire, entre confidence et fiction sur la faillite de son mariage. Quand vient la fin, le récit de la vie et de l'agonie de son père, parait en 1941. Il est remarqué et soutenu par Albert Camus, Jean Grenier ou encore Jean Paulhan.

Mobilisé en 1940, Raymond Guérin est aussitôt fait prisonnier et reste en captivité jusqu'en 1944 en Allemagne, où il peut toutefois continuer à écrire. Cette captivité en Allemagne est déterminante dans l'évolution de son œuvre.

Après son retour en France, il reprend son activité d'agent d'assurances qui le fait vivre. Dans ses romans apparaît son double littéraire M. Hermès que l'on retrouve dans plusieurs romans. Dans La Confession de Diogène (1947), un autoportrait où, déplorant les illusions modernes, il déclare vouloir se retirer du monde pour n'être que l'"humble serviteur de la condition humaine". En effet, l'échec commercial de ses romans, le conduit à s'isoler de plus en plus.

En mars 1950, Raymond Guérin passe trois semaines chez Curzio Malaparte dans sa villa Come me, à Capri, et en fait le récit dans Du côté de chez Malaparte.

En 1953, deux ans avant sa mort, paraît Les Poulpes, le plus désespéré de tous ses romans, rendant compte de ses trois années de captivité dans plusieurs stalags. Il meurt d'une pleurésie, à Bordeaux, le 12 septembre 1955.

Œuvres

   Zobain, Gallimard, 1936. Rééd. Finitude, 2015.
   Quand vient la fin. Après la fin, Gallimard, 1941.
   L'Apprenti, Gallimard, 1946. Rééd. coll. L'imaginaire.
   La Confession de Diogène, Gallimard, 1947.
   La Main passe ou si les mots sont usés, Éd. du Scorpion, 1947.
   Un romancier dit son mot, Corrêa, 1948.
   La Peau dure, Éd. des artistes, 1948.
   Parmi tant d'autres feux…, Gallimard, 1949.
   Fragment testamentaire, Éditions d'Art Vulc, 1950
   Du côté de chez Malaparte, La Boite à clous, 1950
   Empédocle, Gallimard, 1950
   La Tête vide, Gallimard, 1952.
   Les Poulpes, Gallimard, 1953.
   Le Pus de la plaie : journal de maladie, Le Tout sur le Tout, 1982
   Le Temps de la sottise, Le Dilettante, 1988
   Humeurs, Le Dilettante, 1996
   Correspondance avec Henri Calet : 1938-1955, édition de Jean-Pierre Baril, Le Dilettante, 2005
   Lettres à Sonia : 1939-1943, Gallimard, 2005
   Retour de Barbarie, préfacé par Jean-Paul Kaufmann, Finitude, 2005
   Lettres à Déjanire, édition de Bruno Curatolo, Éditions de la Nerthe, 2006
   Représailles : 1944, éditions Finitude, 2006
   Chroniques d'une année, édition de Philippe Blanchon, Éditions de la Nerthe, 2015

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Message par topocl Sam 29 Déc - 10:25

La peau dure

Raymond Guérin Cvt_la10

Petit roman en trois parties pour trois sœurs, orphelines de mère, frappées par leur père, lequel s’en débarrasse bien vite au STO.
Au retour, chacune choisit/subit un destin qui est le reflet mêlé de sa personnalité et de la prédestination sociale. Clara se place comme bonne à tout faire chez des bourgeois plutôt sympas (seule entrave aux normes du récit misérabiliste), mais est rattrapée par le spectre de son avortement qui lui vaut quelques mois de prison ; Jacqueline, tuberculeuse, heureusement mariée à un homme amoureux, mais apprend à ses dépens que les belles-mères sont des vachardes, et que les jeunes hommes n’aiment pas longtemps les femmes malades, elle perd tout à la fois son mari, son indépendance, et la garde de son enfant. Louison devient fièrement une femme entretenue mais n’en souffre pas moins des affres d’une femme romantique et amoureuse d’un coureur négligent.

En tant que catalogue des misères faites aux femmes, dans ce contexte de précarité d’après la guerre, c’est assez réussi. Même Louison, qui est  tentée par un acte de rébellion à découvrir, prend le risque de s’enfermer un peu plus dans l’aliénation. Raymond Guérin fait le choix de donner la parole à chacune des trois femmes l’une après l’autre, dans son pauvre langage et ses pensées restreintes. Le résultat est un ouvrage un peu distant, qui donne à voir sans s’apitoyer. Plus une parole militante qu’une réelle réussite romanesque.

Mots-clés : #conditionfeminine #fratrie

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Message par Bédoulène Sam 29 Déc - 14:03

merci topocl, je passe pour le moment !

il n'y a donc pas de rapprochement entre les soeurs ? chacune vit de son côté ?

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Message par Tristram Sam 29 Déc - 14:17

Ça fait penser à La belle lurette, d'Henri Calet, avec lequel Guérin a d'ailleurs correspondu ; l'époque bien sûr, mais peut-être plus (la misère ?).

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Message par topocl Sam 29 Déc - 14:40

Bédoulène a écrit:merci topocl, je passe pour le moment !

il n'y a donc pas de rapprochement entre les soeurs ? chacune vit de son côté ?
Il y a une certaine solidarité distante. Leurs "choix" de vie sont différents. Elles voient bien que le leur n’est pas forcément le bon, mais ne comprennent pas pour autant celui des autres.

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Message par topocl Sam 29 Déc - 14:41

Oui, j'ai vu que leur correspondance était publiée et j'ai pensé à ta lecture simultanée de La belle lurette

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Message par Bédoulène Sam 29 Déc - 14:46

merci topocl !

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Message par bix_229 Sam 29 Déc - 15:43

Pour ceux qui s'interesseraient aux rapports entre Calet et Guérin, leur correspondance parle pour eux, qui se sont finalement peu vus

"L’écrivain Henri Calet ? S’il avait été américain, il aurait été « aussi célèbre que Caldwell ou Hemingway », affirme Raymond Guérin. De la part de cet auteur émérite des années 1940-1950 (Zobain, L’Apprenti), le compliment est loin d’être excessif. A la lecture du Bouquet, récit où Calet revient sur sa captivité en Allemagne, Roger Martin du Gard ne se privait pas non plus de faire référence à Hemingway. Il a malgré tout fallu attendre les années 1980 pour que l’écriture lucide et pointilliste de Calet soit reconsidérée dans toute son ampleur, sombre et laconique. Ses rééditions dans la collection « L’Imaginaire » de Gallimard (éditeur haï par Guérin et dont les frasques traversent ces 300 pages épistolaires) y sont bien sûr pour beaucoup. Mais sans la passion monomaniaque que le chercheur Jean-Pierre Baril consacre depuis des années à l’oeuvre de Calet, la publication de cette correspondance inédite n’aurait pas vu le jour. Baril a en effet eu l’opportunité de l’établir après avoir planché sur celle de Calet et de Jean Paulhan (à paraître chez Claire Paulhan). Au fil des lettres et cartes postales, le rôle prépondérant de Paulhan dans le paysage littéraire de la libération apparaît donc ici et là, souvent en filigrane. En parallèle, Baril achève sa biographie de Calet.

En attendant sa sortie, ces échanges entre Calet et Guérin tombent à pic et raviront spécialistes et amateurs de la (bonne) littérature d’après-guerre. Les autres découvriront, non sans surprise, le regard qu’un écrivain féru de correspondance comme Guérin peut porter sur l’évolution de son oeuvre et sur le labeur qu’elle réclame au quotidien. Guérin lit Calet, Calet lit Guérin : sans se passer la brosse à reluire, l’estime réciproque tourne à l’amitié profonde. Amitié à distance qui (et c’est toute l’originalité de cette correspondance puisée dans le fonds littéraire Jacques Doucet) ne s’appuie que sur une poignée de rencontres physiques entre les deux hommes, à tel point que Calet est au départ surpris par l’affection que lui porte Guérin, croisé à de rares occasions seulement. D’abord concis et prudent dans ses courriers, l’auteur du Tout sur le Tout se confie de plus en plus sereinement, en réponse aux autoportraits de Guérin : « Je me suis reconnu dans le portrait que vous faites de l’homme rebutant tout couvert d’épines, pas brillant, qui ne sait pas en mettre plein la vue, qui passe pour vaniteux alors que les épines meurtrissent sa propre chair ». Réponse plus volubile de Guérin : « Je sais votre effacement et votre pudeur ». Respect.

Des combines des prix littéraires aux difficultés du monde éditorial de l’époque (manque de papier, lacunes des services de presse) en passant par les nouvelles d’un réseau d’amis qui compte, entre autres, Francis Ponge, Jean Grenier et Albert Camus, les sujets d’échanges ne manquent pas. On retrouve le sens de l’image faussement désinvolte de Calet (sur le travail : « La meilleure façon de perdre son temps »), mais la palme des confessions enflammées et idéalistes revient au bordelais Guérin, plus fou de littérature que ne le fut Calet et jouant de sa distance avec la scène parisienne pour mieux en décrypter les coulisses. Prisonnier durant plus de trois ans dans un camp allemand, où il croise Cartier-Bresson et noircit 4 000 pages sans tenter de s’évader, Guérin se réadapte péniblement au monde des vivants. Il fait le tri des faux amis, « petits pissenlits égoïstes tous plus ou moins pourris par la collaboration ». Reste Calet, un homme d’une « aristocratie naturelle et inentamée ». La maladie précipite leur correspondance et Guérin meurt en 1955 : « Plus tard, si vous le voulez, nous reparlerons de lui », propose alors Calet à la femme de Guérin. Emporté à son tour l’année suivante par une crise cardiaque, la vie ne lui en a pas laissé le temps."

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