Tony Hillerman
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Tony Hillerman
Tony Hillerman, né le 27 mai 1925 à Sacred Heart, Oklahoma et mort le 26 octobre 2008 à Albuquerque, Nouveau-Mexique, est un auteur américain de romans policiers ethnologiques et d'essais. La plupart de ses romans se passent dans la région des « Four Corners », (les quatre coins) à la frontière du Nouveau-Mexique et de l'Arizona : les protagonistes en sont Joe Leaphorn et Jim Chee de la police tribale Navajo.
Tony Hillerman est un ancien combattant décoré de la Seconde Guerre mondiale qui a travaillé comme journaliste de 1948 à 1962. Il réussit alors une maîtrise de journalisme qu'il enseigna de 1966 à 1987 à l'université du Nouveau-Mexique à Albuquerque.
Ses écrits sont appréciés pour la qualité des détails culturels qu'il utilise pour décrire ses personnages : les Hopis, les Navajos, les immigrants européens, aussi bien que les agents fédéraux. Ses travaux, romancés ou non, reflètent son goût profond pour les merveilles et les habitants du sud-ouest nord-américain et particulièrement pour les Navajos.
Tony Hillerman a reconnu s'être inspiré de l'écrivain australien Arthur Upfield pour introduire l'ethnologie dans un polar, ce qui n'enlève rien à la qualité de ses romans, dont les personnages paraissent bien plus actuels et travaillés que ceux de son prédécesseur : on retrouve régulièrement dans ses ouvrages, l'importance de la tradition orale et du chant, le silence à observer sur le nom des morts, la convoitise des Blancs pour les terres indiennes, le caractère sacré des montagnes, les "peintures" de sable…
Bien qu'indépendants, les ouvrages traitant de la police tribale Navajo acquièrent une dimension supplémentaire lorsque lus dans l'ordre chronologique : le lecteur voit les personnes évoluer, vieillir, le temps qui passe étant un personnage à part entière dans ces romans.
Œuvre
Trilogie Joe Leaphorn
1970 : La Voie de l'ennemi ; Page 1
1973 : Là où dansent les morts
1978 : Femme qui écoute
Trilogie Jim Chee
1980 : Le Peuple de l'ombre ou Le Peuple des ténèbres ; Page 1
1982 : Le Vent sombre
1984 : La Voie du fantôme
Série des Enquêtes de Leaphorn et Chee
1986 : Porteurs-de-peau
1988 : Le Voleur de temps
1989 : Dieu-qui-parle
1990 : Coyote attend
1993 : Les Clowns sacrés
1996 : Un homme est tombé
1998 : Le Premier Aigle
1999 : Blaireau se cache
2002 : Le Vent qui gémit
2003 : Le Cochon sinistre
2004 : L'Homme squelette
2006 : Le Chagrin entre les fils
Autres publications n'ayant pas pour cadre la police tribale navajo
1971 : La Mouche sur le mur
1972 : Le Garçon qui inventa la libellule (conte)
1973 : Le Grand Vol de la banque de Taos (nouvelles et textes à prétention historique sur l'histoire de la région de Santa-Fé, dont Le Cœur même de notre pays, Las Trampas, Le Don Quichotte du comté de Rio Arriba. Ce dernier traite d'un aspect local du Chicano Movement, l'Alianza Federal de Mercedes de Reies Lopez Tijerina (1926-2015)
1991 : Photographies de Barney Hillerman, son frère Hillerman Country
1995 : Moon
2001 : Rares furent les déceptions (autobiographie)
Merci @Cliniou pour cette découverte (et à Jim Harrison, indirectement !)
Mise à jour index le 23/07/2023
Dernière édition par Tristram le Dim 23 Juil - 12:56, édité 1 fois
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15610
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Age : 67
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Re: Tony Hillerman
La Voie de l'Ennemi
Premier "polar ethnologique" de Tony Hillerman, il s'agit aussi de la première enquête de son célèbre personnage, le lieutenant de la police tribale navajo Joe Leaphorn.
L'anthropologue Bergen McKee et son collègue, le professeur J. R. Canfield campent dans la région désertique de Four Corners, dans la réserve navajo du plateau du Colorado. Parallèlement, une de leurs connaissances, le lieutenant Joe Leaphorn du Service de la Loi et de l’Ordre (Bureau des Affaires Indiennes), est à la recherche de Luis Horseman, un jeune Navajo déculturé, qui se terre dans le désert parce qu'il a poignardé un Mexicain.
L’histoire s’organise autour des croyances navajos en sorcellerie d’une sorte de loup-garou, ce qui sera l’occasion d’évoquer les rituels (tel "La Voie de l'Ennemi") et le mode de pensée, mais aussi la déculturation des Indiens, leurs rapports avec notre société et l’argent :
Il est aussi intéressant de voir comment le personnage principal "d’origine", McKee, laissera la place à Joe Leaphorn.
En répons à la citation de Topocl sur le fil "Vincent Hein" :
Mots-clés : #aventure #contemythe #identite #nature #polar
Premier "polar ethnologique" de Tony Hillerman, il s'agit aussi de la première enquête de son célèbre personnage, le lieutenant de la police tribale navajo Joe Leaphorn.
L'anthropologue Bergen McKee et son collègue, le professeur J. R. Canfield campent dans la région désertique de Four Corners, dans la réserve navajo du plateau du Colorado. Parallèlement, une de leurs connaissances, le lieutenant Joe Leaphorn du Service de la Loi et de l’Ordre (Bureau des Affaires Indiennes), est à la recherche de Luis Horseman, un jeune Navajo déculturé, qui se terre dans le désert parce qu'il a poignardé un Mexicain.
L’histoire s’organise autour des croyances navajos en sorcellerie d’une sorte de loup-garou, ce qui sera l’occasion d’évoquer les rituels (tel "La Voie de l'Ennemi") et le mode de pensée, mais aussi la déculturation des Indiens, leurs rapports avec notre société et l’argent :
A ce propos, dans le glossaire des traducteurs, Danièle et Pierre Bondil, on trouve :« Mise à part la satisfaction de besoins élémentaires simples, la culture navajo fait peu de cas de la propriété. En fait, être plus riche que ses frères de clan s’accompagne d’un discrédit social. C’est contre nature et, par conséquent, considéré avec méfiance. »
Outre l’aspect "ethnologique", qui bien sûr est ce qui m’a attiré chez cet auteur, le fait de situer le thriller dans un tel contexte présente beaucoup d’intérêt, ne serait-ce que la confrontation entre « la piste de la beauté » qui fonde le mode de vie du "Peuple", et l’énigme policière.« Richesse : le désir de posséder est, chez les Navajos, le pire des maux, pouvant même s’apparenter à la sorcellerie. Citons Alex Etcitty, un Navajo ami de l’auteur : « On m’a appris que c’était une chose juste de posséder ce que l’on a. Mais si on commence à avoir trop, cela montre que l’on ne se préoccupe pas des siens comme on le devrait. Si l’on devient riche, c’est que l’on a pris des choses qui appartiennent à d’autres. Prononcer les mots “ Navajo riche ” revient à dire “ eau sèche ” ». (Arizona Highways, août 1979). »
Il est aussi intéressant de voir comment le personnage principal "d’origine", McKee, laissera la place à Joe Leaphorn.
En répons à la citation de Topocl sur le fil "Vincent Hein" :
« La légère brise, soufflant soudain dans l’axe du canyon, apporta l’odeur légèrement âcre de l’ozone libéré par la décharge électrique ainsi que le parfum de la poussière humide et de l’herbe frappée par la pluie. Elle emplit ses narines de nostalgie. Il n’y avait là rien de ces odeurs de goudron fumant, de poussière en dissolution ou de gaz d’échappement prisonniers de l’humidité qui caractérisaient les pluies urbaines. C’était une odeur d’enfance passée à la campagne, d’autant plus évocatrice qu’elle avait été oubliée. »
Mots-clés : #aventure #contemythe #identite #nature #polar
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Tristram- Messages : 15610
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Tony Hillerman
Lecture très ancienne. Pas désagréable. Dans mon souvenir une entreprise sympathique, peut etre un peu trop ethnologiquement appliquée.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Tony Hillerman
Rhooo... j'ai comme une honte. C'était un conseil d'Igor que je n'ai jamais suivi ...
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Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8414
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: Tony Hillerman
merci Tristram, je te suivrais un de ces jours !
(ma dernière lecture de Louis Owens était aussi très intéressante)
(ma dernière lecture de Louis Owens était aussi très intéressante)
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21098
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Tony Hillerman
Merci pour l'ouverture de ce fil
Une façon de bien commencer l'année
Malheureusement, je ne sais plus lesquels j'avais lus à l'époque.... Ca va me revenir.....
Une façon de bien commencer l'année
Malheureusement, je ne sais plus lesquels j'avais lus à l'époque.... Ca va me revenir.....
Cliniou- Messages : 916
Date d'inscription : 06/12/2016
Age : 53
Re: Tony Hillerman
J'ai le même souci avec Simenon ; sans doute cela se relie-t-il bien ?
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Tristram- Messages : 15610
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Tony Hillerman
Le Peuple des ténèbres
Agent de la police tribale navajo, Jim Chee (dont c’est la première apparition dans l’œuvre de Tony Hillerman), est partagé entre univers états-unien (il hésite à entrer au FBI) et navajo (il souhaiterait devenir yataalii ou « chanteur », une sorte de shaman ou medecine-man) ; il étudie les Blancs en anthropologue, métier dont il a reçu la formation.
Curieusement, comme dans Les Mangeurs d'étoiles de Romain Gary, le « sorcier » navajo décide de s’adonner au mal en passant par l’inceste ou le meurtre d’un proche…
Un peu de vocabulaire géographique : wash : le lit, souvent asséché, d’un cours d’eau d’importance variable que des pluies torrentielles parfois tombées très loin en amont peuvent soudain transformer en un fleuve ou un torrent en furie (correspond au wadi ou oued). L'arroyo (terme espagnol) désigne le lit sec, en général au fond d’une gorge ou d’un canyon, d’une rivière dont l’eau se tarit en été.
Intéressante également est la description de la région comprenant la réserve, ainsi que les tribus indiennes environnantes.
Après ce roman dont Chee est le héros, il y en a deux autres à découvrir dans ce qui constitue la trilogie de ce personnage (ensuite, il interviendra encore, avec Joe Leaphorn).
\Mots-clés : #amérindiens #nature #polar
Agent de la police tribale navajo, Jim Chee (dont c’est la première apparition dans l’œuvre de Tony Hillerman), est partagé entre univers états-unien (il hésite à entrer au FBI) et navajo (il souhaiterait devenir yataalii ou « chanteur », une sorte de shaman ou medecine-man) ; il étudie les Blancs en anthropologue, métier dont il a reçu la formation.
Je ne parlerai pas de l’intrigue, bien ficelée, car à mon sens elle sert surtout à exposer les différences (comme l’intérêt pour le corps d’un mort chez les Blancs), voire complémentarités, des mondes navajo et "occidental".« On se définissait par rapport à sa famille. Sinon, comment ? Puis il se rendit compte que les Blancs ne faisaient pas la même chose. Ils se définissaient en fonction de ce qu’ils avaient accompli personnellement. »
Curieusement, comme dans Les Mangeurs d'étoiles de Romain Gary, le « sorcier » navajo décide de s’adonner au mal en passant par l’inceste ou le meurtre d’un proche…
Un peu de vocabulaire géographique : wash : le lit, souvent asséché, d’un cours d’eau d’importance variable que des pluies torrentielles parfois tombées très loin en amont peuvent soudain transformer en un fleuve ou un torrent en furie (correspond au wadi ou oued). L'arroyo (terme espagnol) désigne le lit sec, en général au fond d’une gorge ou d’un canyon, d’une rivière dont l’eau se tarit en été.
Intéressante également est la description de la région comprenant la réserve, ainsi que les tribus indiennes environnantes.
Après ce roman dont Chee est le héros, il y en a deux autres à découvrir dans ce qui constitue la trilogie de ce personnage (ensuite, il interviendra encore, avec Joe Leaphorn).
\Mots-clés : #amérindiens #nature #polar
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Tristram- Messages : 15610
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Tony Hillerman
merci Tristram (il me semblait avoir lu l'un des livres)
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21098
Date d'inscription : 02/12/2016
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Localisation : En Provence
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