Edgar Maufrais
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Edgar Maufrais
Edgar Maufrais
né autour de 1900
En juillet 1950, dans la jungle de la forêt guyanaise, un Indien Émérillon retrouvait des carnets abandonnés par Raymond Maufrais, jeune journaliste-explorateur de 23 ans, qui voulait aller au bout de ses rêves. Deux ans plus tard, son père Edgar, persuadé qu’il survivait quelque part en Amazonie au sein d’une tribu d’Indiens nomades, décida de partir à la recherche de son fils : il parcourut des milliers de kilomètres pendant 12 ans, en vain... Nul ne revit Raymond. Avec les deux Maufrais, une leçon de courage, de foi et d'amour, encore unique aujourd'hui, nous a été donnée. L’Association des Amis de l’Explorateur Raymond Maufrais, renommée en 2015 “Association des Amis d’Edgar et Raymond Maufrais” (AAERM), oeuvre depuis plus de 65 ans pour garder vivante leur mémoire.
Source : www.maufrais.info/
Bibliographie des Maufrais
– Edgar Maufrais, À la recherche de mon fils. Toute une vie sur les traces d’un explorateur disparu
– Raymond Maufrais, Aventures en Guyane (carnets retrouvés)
Dernière édition par Armor le Mar 8 Jan - 23:33, édité 4 fois (Raison : retouches)
Barcarole- Messages : 3019
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Re: Edgar Maufrais
Edgar Maufrais, À la recherche de mon fils. Toute une vie sur les traces d’un explorateur disparu
J’ai lu ce livre il y a maintenant deux mois et il me reste gravé en mémoire. D’emblée, j'ai été émue par ce livre-témoignage d'Edgar Maufrais qui relate ses nombreux séjours et expéditions au cœur de la forêt amazonienne pour retrouver son fils Raymond, ethnologue explorateur qui a disparu en 1950 dans la jungle guyanaise sans laisser de trace, si ce n’est des carnets qui ont été retrouvés par des Indiens.
Dès avant d’ouvrir ce livre, on sait qu'Edgar Maufrais qui part en 1952 pour longtemps ne retrouvera jamais son fils.
Laissant sa femme, donc la mère de leur fils Raymond, attendre en France le retour du mari et du fils, attente qui durera 12 ans.
Chaque « séjour » en forêt amazonienne représente un nombre important d'expéditions. Par expédition, il faut entendre qu'Edgar Maufrais revient au point de départ après avoir sillonné chaque région en boucle, où serait susceptible d'être passé son fils. Soit depuis le Brésil, soit depuis la Guyane. Il revient au point de départ de chaque expédition pour se ravitailler en vivres, même s’il vit des produits de sa chasse (et bien souvent la disette) pour aller à la banque locale car il faut pas mal d’argent pour payer les guides, faire du troc, négocier ceci ou cela avec les autochtones, trouver des nouveaux guides qui acceptent de faire le périple, etc.
Il a fait en tout 22 expéditions dont voici quelques exemples tant il a fait de milliers kilomètres : liaison Amazone/Saint-Laurent-du-Maroni ; Alenquer-Bom Futuro ; Manaos-Rio Imbitui ; Santarem-Rios Cabrua et Jacaré, etc., etc.
C’est en bateau que ça se passe la plupart du temps. Une pirogue, ou un canot, l’Amazonie, ses affluents, des vivres genre corned-beef, riz, café, et aussi la faim impérieuse, la fièvre, la maladie, des abris de fortune faits de lianes et de bouts de bois, chaque soir, et même en pleine nuit, des guides qui le plaquent en cours de route, d’autres qui demandent le double d’argent une fois qu’ils sont au cœur de la jungle, des lieux tellement enfoncés dans le cœur de la forêt que même les guides ou autres autochtones ne veulent pas y pénétrer, des guides qui s’improvisent souvent comme tels, des guides aussi qui emmènent leur famille entière depuis le bébé jusqu'au vieillard sur la pirogue, et c’est ça ou rien, et il faut prévoir leur nourriture, la pirogue qui tangue, l'obligation de délaisser du matériel pour faire monter tout ce monde, pas forcément bienveillant ; soigner les membres de la famille qui tombent malade ou qui sont piqués par des bêtes, des fourmis, des infections, bref, se retrouver en compagnie de personnes qui n’ont pas leur place ici ! Mais c'est la loi de la jungle !
La vie dans la jungle, la chaleur et l’humidité, pluies, matériel perdu, voire volé, des mauvaises rencontres, des piqûres d'insectes, de serpents, des efforts physiques énormes, réparer les canots, pagayer toute la journée bien sûr, affronter certains rapides, se retrouver tout seul à construire dans la nuit un abri de fortune et un hamac, se soigner les plaies et ne plus ressembler à rien, retourner à Belem par exemple et entre autres, rien que pour compléter la pharmacie, et cette forêt à la fois magnifiée et à la fois hostile, une hostilité si grande qu’on se demande ce que notre pauvre Edgar Maufrais espère encore. Les années s'écoulent. Il risque à chaque seconde d’y laisser sa peau. Personne n'a jamais vu son fils Raymond. Ou il y a si longtemps, oui, on l'a aperçu, il a dû passer par là. Mais il y a des peuplades qui vivent reculées, loin des fleuves, tels les Oyaricoulets, qui seraient, paraît-il, si menaçantes qu’aucun autochtone ne veut accompagner Edgar pour les trouver. On a mal pour lui. Des occasions perdues ? Car dans l'histoire des Maufrais, il est dit que ce sont les Oyaricoulets qui retiendraient le fils Raymond, pas forcément pour le faire prisonnier, mais par adoption, il vivrait là. Hélas il n'a pu approcher ces Indiens-là.
Quelle persévérance !
Quand j’ai commencé le livre j’ai cru que ce serait répétitif, même paysage de lianes à couper à la machette, de jungle, d’arbres qui cachent le jour et le ciel, d'humidité. Mais plus on avance, plus on est happé et on est à côté d'Edgar, lui disant, tiens bon, mon vieux ! Tu es un véritable explorateur ! Vas-y, tu es fort !
Car au bout du compte, et à force d’expéditions, à force aussi de s’être fait avoir en beauté, il a su humer les mauvais coups, rembarrer les voleurs ou autres comploteurs, et connaissant bien les régions visitées, aucun des guides ne lui arrivait plus à la cheville. Il n’avait plus besoin d'eux. Dans la jungle, c'est vraiment la jungle ! Il en est devenu le roi.
Épuisé, il renonce douze ans après. (Il a été retrouvé souffrant d'inanition dans la région amazonienne).
Autant dire que j’ai été très émue par ce livre. J’y pense encore.
Mots-clés : #aventure #lieu #temoignage #voyage
Dernière édition par Bédoulène le Mer 9 Jan - 12:03, édité 2 fois (Raison : ôté le blanc autour de la miniature)
Barcarole- Messages : 3019
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Re: Edgar Maufrais
Merci Barcarole ; plus encore que cette lecture, m'a paru émouvante celle du fils, Aventures en Guyane, les poignants carnets retrouvés qui témoignent de ses derniers jours.
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15927
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Re: Edgar Maufrais
Merci pour cette information Tristram, j'hésitais à lire le livre du fils. Mais ton avis me convainc !
Barcarole- Messages : 3019
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Re: Edgar Maufrais
Il y a quelques précisions (et citations) sur le fil Carvalho ; Raymond a aussi écrit Aventures au Mato Grosso, sur un voyage antérieur au Brésil, que je n'ai pas lu.
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Tristram- Messages : 15927
Date d'inscription : 09/12/2016
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Re: Edgar Maufrais
Ah oui Carvalho, j'avais lu Neuf nuits, que j'avais vraiment plus qu'aimé, je vais aller voir son fil, lire ce qui se dit sur Aventures au Mato Grosso de Raymond M., que je n'ai pas lu moi non plus.
Barcarole- Messages : 3019
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Re: Edgar Maufrais
Tristram a écrit:Merci Barcarole ; plus encore que cette lecture, m'a paru émouvante celle du fils, Aventures en Guyane, les poignants carnets retrouvés qui témoignent de ses derniers jours.
ah! donc on sait ce qu'il est advenu du fils ?
merci Barcarole pour ton commentaire qui fait qu'un jour je tenterai l'aventure de cette lecture !
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
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Bédoulène- Messages : 21642
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Re: Edgar Maufrais
Tout ce que l'on sait, Bédoulène, c'est qu'il est irrémédiablement disparu. Guère étonnant, quand on mesure dans son journal sa préparation insuffisante.
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15927
Date d'inscription : 09/12/2016
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