Jean Genet
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Jean Genet
Jean Genet est un écrivain, poète et auteur dramatique français. Jean Genet aborde dans ses ouvrages, l'homosexualité et l'érotisme, à travers la célébration de personnages ambivalents au sein de mondes interlopes.
Bibliographie sélective :
Théâtre
Les Bonnes, L'Arbalète, 1947,
Haute Surveillance, Gallimard, Paris, 1949.
Le Balcon, L'Arbalète, Décines (Lyon), 1956.
Les Nègres, L'Arbalète, Décines (Lyon), 1958.
Les Paravents, L'Arbalète, Décines (Lyon), 1961.
« Elle » L'Arbalète, 1989.
Splendid's L'Arbalète, 1993.
Le Bagne L’'Arbalète, 1994.
Poésie
La Galère, 1944
Chants secrets (Le Condamné à mort, Marche funèbre), L'Arbalète, Décines (Lyon), 1945
Un chant d'amour, 1946
Le Pêcheur du Suquet, 1946
Romans et autres textes
Notre-Dame-des-Fleurs, 1944.
Miracle de la rose, 1946.
Querelle de Brest, 1947.
Pompes funèbres, 1948.
Journal du voleur, 1949.
Adame Miroir, 1949
L’Enfant criminel, 1979
Lettres à Leonor Fini, 1950
Invité- Invité
Re: Jean Genet
Sans doute un des plus grands de la langue française, et un des plus âpres également. Toujours à sillonner dans les mondes interlopes, parfois glauques, avec une virulence parfois difficile à digérer, comme un violent coup de poing à l'estomac.
De Genet, pour l'instant j'ai lu Miracle de la rose, Notre-Dame-des-Fleurs, pour la prose. Les bonnes pour le théâtre (excellent souvenir, une bonne claque, très intense et anxiogène).
Et je suis en train de lire le recueil nrf poésie Le condamné à mort et autres poèmes.

Pour l'instant c'est de la poésie métrée (très ... imagée !
du Genet pur jus).
(...)
Elève-toi dans l'air de la lune, ô ma gosse.
Viens couler dans ma bouche un peu de sperme lourd
Qui roule de ta gorge à mes dents, mon Amour,
Pour féconder enfin nos adorables noces.
(...)
Mon cachot bien-aimé dans ton ombre mouvante
Mon oeil a découvert par mégarde un secret.
J'ai dormi des sommeils que le monde ignorait
Où se noue l'épouvante.
Mots-clés : #erotisme #poésie #sexualité
De Genet, pour l'instant j'ai lu Miracle de la rose, Notre-Dame-des-Fleurs, pour la prose. Les bonnes pour le théâtre (excellent souvenir, une bonne claque, très intense et anxiogène).
Et je suis en train de lire le recueil nrf poésie Le condamné à mort et autres poèmes.

Pour l'instant c'est de la poésie métrée (très ... imagée !

(...)
Elève-toi dans l'air de la lune, ô ma gosse.
Viens couler dans ma bouche un peu de sperme lourd
Qui roule de ta gorge à mes dents, mon Amour,
Pour féconder enfin nos adorables noces.
(...)
Mon cachot bien-aimé dans ton ombre mouvante
Mon oeil a découvert par mégarde un secret.
J'ai dormi des sommeils que le monde ignorait
Où se noue l'épouvante.
Mots-clés : #erotisme #poésie #sexualité
Invité- Invité
Re: Jean Genet
Pompes funèbres

Jean Genet explique que sa manière d’écrire consiste à toujours partir de son cœur, pour dépeindre les gangsters, assassins et voleurs de sa galerie de personnages, pour choisir les motifs (ou les « matériaux » pour reprendre l’un de ses mots) qui enveloppent le récit d’une nuée sentimentale. Il n’y a pas d’histoire mais plutôt une multitude de scènes (des coucheries et des tueries) où l’on suit nettement moins une logique narrative qu’un entrelacement d’images. Images ou symboles baignant dans un lexique amoureux et dans un champ d’évocations proches pour tout le monde lors de la publication de Pompes funèbres en 1948 (Paris, pendant la seconde guerre mondiale).
"Dans les égouts s’organise, sans qu’on y prenne garde, une vie merveilleuse qui va durer plusieurs jours. Quelques milliers de soldats allemands s’y étaient réfugiés et bientôt Paris fut habité par une ville étrange, qui était à l’ombre de la ville libre, son enfer, son double honteux, au sens exact, ses bas-fonds. Cette ville avait ses lois, ses règles, ses coutumes."
C’est la première fois que dans un roman de Jean Genet, il y ait un contexte historique de cette nature. Un vécu personnel rejoint le vécu collectif, si l’on veut. Deuil, sexe, violence, fèces, fleurs, bites, ainsi que la figure érotisée d’Hitler se trouvent contenues dans cette poésie aux vagues de trouble, suscitant la beauté, comme le dégoût.

Jean Genet explique que sa manière d’écrire consiste à toujours partir de son cœur, pour dépeindre les gangsters, assassins et voleurs de sa galerie de personnages, pour choisir les motifs (ou les « matériaux » pour reprendre l’un de ses mots) qui enveloppent le récit d’une nuée sentimentale. Il n’y a pas d’histoire mais plutôt une multitude de scènes (des coucheries et des tueries) où l’on suit nettement moins une logique narrative qu’un entrelacement d’images. Images ou symboles baignant dans un lexique amoureux et dans un champ d’évocations proches pour tout le monde lors de la publication de Pompes funèbres en 1948 (Paris, pendant la seconde guerre mondiale).
"Dans les égouts s’organise, sans qu’on y prenne garde, une vie merveilleuse qui va durer plusieurs jours. Quelques milliers de soldats allemands s’y étaient réfugiés et bientôt Paris fut habité par une ville étrange, qui était à l’ombre de la ville libre, son enfer, son double honteux, au sens exact, ses bas-fonds. Cette ville avait ses lois, ses règles, ses coutumes."
C’est la première fois que dans un roman de Jean Genet, il y ait un contexte historique de cette nature. Un vécu personnel rejoint le vécu collectif, si l’on veut. Deuil, sexe, violence, fèces, fleurs, bites, ainsi que la figure érotisée d’Hitler se trouvent contenues dans cette poésie aux vagues de trouble, suscitant la beauté, comme le dégoût.
Dreep- Messages : 1513
Date d'inscription : 08/12/2016
Age : 31
Re: Jean Genet
Journal du voleur

Je lis mon cinquième Jean Genet, et avec cette continuité obsessionnelle, ces personnages qui reviennent et se remplacent sans cesse dans la brume, je ne suis non pas toujours aussi stupéfait, mais de plus en plus, par le lyrisme de ce tranquille génie. Ses romans s’ajoutent les uns aux autres et se complètent, et pour une meilleure compréhension de son art, ici l’écrivain s’explique patiemment et avec la tendresse de celui qui ne veut pas nous quitter, sur sa façon de recréer et de transformer les amants et la vie qu’il a eu. De tous les récits de Jean Genet, Journal du voleur est peut-être celui où il se raconte avec le plus de clarté (mais il est plus puissant si on a lu les autres avant) : l’auteur explore sa mémoire avec plus distance, de lucidité sur lui-même, sans pour autant que sa passion ou sa fragilité fléchissent d’un iota. Toujours ce choc et cet embrasement consécutifs d’un entrelacement de leitmotivs, toute cette « immoralité » qui s’enracine dans le même organe : le cœur.

Je lis mon cinquième Jean Genet, et avec cette continuité obsessionnelle, ces personnages qui reviennent et se remplacent sans cesse dans la brume, je ne suis non pas toujours aussi stupéfait, mais de plus en plus, par le lyrisme de ce tranquille génie. Ses romans s’ajoutent les uns aux autres et se complètent, et pour une meilleure compréhension de son art, ici l’écrivain s’explique patiemment et avec la tendresse de celui qui ne veut pas nous quitter, sur sa façon de recréer et de transformer les amants et la vie qu’il a eu. De tous les récits de Jean Genet, Journal du voleur est peut-être celui où il se raconte avec le plus de clarté (mais il est plus puissant si on a lu les autres avant) : l’auteur explore sa mémoire avec plus distance, de lucidité sur lui-même, sans pour autant que sa passion ou sa fragilité fléchissent d’un iota. Toujours ce choc et cet embrasement consécutifs d’un entrelacement de leitmotivs, toute cette « immoralité » qui s’enracine dans le même organe : le cœur.
Jean Genet a écrit:Pour traduire cette qualité nouvelle s’impose l’image d’un cristalloïde, dont chacun des éléments énumérés plus serait une facette. Java étincelle. Son eau ― et ses feux ― sont précisément la vertu singulière que je nomme Java et que j’aime. Je précise : je n’aime la lâcheté ni la bêtise, ne n’aime Java que pour l’une ou pour l’autre, mais leur rencontre là me fascine. L’on s’étonnera que la réunion des qualités aussi molle obtienne les arêtes vives du cristal de roche; l’on s’étonnera que je compare ― non des actes ― mais l’expression morale des actes à des attributs du monde mesurable. J’ai dit que j’étais fasciné. Ce seul mot contient l’idée de faisceaux ― et plutôt de faisceaux lumineux pareils aux feux des cristaux. Ces feux sont le résultat d’une certaine disposition des surfaces. Ces à eux que je compare la qualité nouvelle ― vertu ― obtenue par la veulerie, la lâcheté, etc…
Dreep- Messages : 1513
Date d'inscription : 08/12/2016
Age : 31
Re: Jean Genet
merci Dreep, un auteur à connaître certainement, je note
_________________
"Prendre des notes, c'est faire des gammes de littérature Le journal de Jules Renard
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 20194
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 78
Localisation : En Provence
Re: Jean Genet
Deux occurrences Jean Genet dans le Journal de Mathieu Galay :
« En revenant de la Mazarine, ma bibliothèque d’élection, je m’arrête au Flore. S’y trouve Jean Genet, vêtu en planteur pastel, pantalon blanc, pull-over bleu-ciel, veste rose.
Une tête ronde, avec « des os dans la gueule », comme il dit. J’admire le courage qu’il a de ses opinions, une manière si naturelle de partir en balade, sa verge sur l’épaule, et en alexandrins ! »
29 avril 1954
« Une histoire de Jacques Brenner. Un jour de 41 ou 42, Genet va voir Jouhandeau. Il lui apprend qu’il a écrit un livre et qu’il voudrait bien désormais gagner sa vie honnêtement, grâce à la littérature. Moue de Marcel : « Vous savez, la littérature ne nourrit pas son homme, il vaut mieux garder un second métier. »
Quelques mois plus tard, Jouhandeau reçoit une lettre de la Santé : « Monsieur, j’ai suivi votre conseil, et je me retrouve en prison pour vol. Pourriez-vous m’envoyer des colis… ? »
26 janvier 1962
ArenSor- Messages : 3210
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Rue du Nadir-aux-Pommes
Re: Jean Genet
En tous cas, Dreep, ton commentaire incite à le lire. Merci pour ton retour. J'ai jamais accroché mais je devrais y réfléchir après cela.
Nadine- Messages : 4832
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 47
Re: Jean Genet
Miracle de la rose

C'est la toute première fois que je lis Genet. Je l'avais découvert, lu par Guillaume Gallienne dans l'émission "ca peut pas faire de mal" et j'avais beaucoup aimé. J'avais trouvé par hasard le Miracle de la Rose chez un bouquiniste et je l'avais donc embarqué.
Ca ... c'était il y a quelques années ! J'ai eu beaucoup de mal à m'y mettre. Je l'ai commencé au moins une dizaine de fois sur plusieurs années, sans jamais réussir à le terminer.
Malgré la poésie ambiante que je ressentais, j'ai eu beaucoup de mal avec la tournure des phrases. Un vocabulaire qui n'est pas le mien, et comme le dit Dreep, une suite de scènes, un entrelacement d'images, sans logique narrative. J'ai mis plus de 200 pages à rentrer vraiment dans l'oeuvre, mais j'ai aimé les quelques pages qui restaient. J'y retournerai peut être un jour !

C'est la toute première fois que je lis Genet. Je l'avais découvert, lu par Guillaume Gallienne dans l'émission "ca peut pas faire de mal" et j'avais beaucoup aimé. J'avais trouvé par hasard le Miracle de la Rose chez un bouquiniste et je l'avais donc embarqué.
Ca ... c'était il y a quelques années ! J'ai eu beaucoup de mal à m'y mettre. Je l'ai commencé au moins une dizaine de fois sur plusieurs années, sans jamais réussir à le terminer.
Malgré la poésie ambiante que je ressentais, j'ai eu beaucoup de mal avec la tournure des phrases. Un vocabulaire qui n'est pas le mien, et comme le dit Dreep, une suite de scènes, un entrelacement d'images, sans logique narrative. J'ai mis plus de 200 pages à rentrer vraiment dans l'oeuvre, mais j'ai aimé les quelques pages qui restaient. J'y retournerai peut être un jour !
Silveradow- Messages : 445
Date d'inscription : 30/12/2016
Age : 30
Localisation : Nomade
Re: Jean Genet
merci Silveradow !
la famille équidée se porte bien ? et peut-être vas tu nous tenir compagnie ?
la famille équidée se porte bien ? et peut-être vas tu nous tenir compagnie ?
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"Prendre des notes, c'est faire des gammes de littérature Le journal de Jules Renard
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 20194
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 78
Localisation : En Provence
Re: Jean Genet
Je me permets de mettre ce lien vers une série de trois podcasts sur Jean Genet, le dernier m'a moins parlé que les autres (Genet anti-sionniste, oui, non ... perso je différencie l'homme de son œuvre et je ne veux pas lancer un débat ici).
Les deux premiers m'ont en revange aidée à mieux comprendre Genet et son œuvre, le fait qu'il n'y ait pas de logique apparente dans la narration du récit, vue qu'il n'écrivait pas pour être publié, son enfance, sa vie, ses ... mésaventures ? avec sa société, sa vision du monde, de la guerre, des opprimés, son homosexualité, la prison ... Vraiment ils étaient très intéressants, et que vous ayez eu du mal ou non à lire Genet, je vous les recommande
Radio France
Les deux premiers m'ont en revange aidée à mieux comprendre Genet et son œuvre, le fait qu'il n'y ait pas de logique apparente dans la narration du récit, vue qu'il n'écrivait pas pour être publié, son enfance, sa vie, ses ... mésaventures ? avec sa société, sa vision du monde, de la guerre, des opprimés, son homosexualité, la prison ... Vraiment ils étaient très intéressants, et que vous ayez eu du mal ou non à lire Genet, je vous les recommande

Radio France
Silveradow- Messages : 445
Date d'inscription : 30/12/2016
Age : 30
Localisation : Nomade
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