Felix Timmermans
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Felix Timmermans
Felix Timmermans
Né le 5 juillet 1886 à Lier (Lierre), Belgique, décédé dans cette même ville le 24 janvier 1947.
Romancier, conteur, poète et auteur dramatique, illustrateur et peintre, d'expression flamande (néerlandophone).
(NB: il a aussi écrit sous le pseudonyme : Polleke van Mehr)
Treizième enfant d'une fratrie de quatorze, son père est marchand de dentelles ambulant, sa mère au foyer.
Felix Timmermans éprouve, enfant, des difficultés en orthographe et en syntaxe. Il quitte l'école à 15 ans et décide de suivre des cours du soir dans une école de dessin.
Ses premiers poèmes sont écrits à l'âge de 17 ans, publiés dans les parutions Lier Vooruit et dans Dietsche Warande en Belfort en 1906, puis regroupés et publiés en recueil sous le titre Door de Dagen en 1907.
Il se lance ensuite dans des compositions (romans, nouvelles, poèmes, arts graphiques) d'inspirations naturaliste et chrétienne.
L'accès à la notoriété est obtenu via Schemeringen van de dood, un recueil de nouvelles mélancoliques, en 1910.
Gravement blessé, entre la vie et la mort, lors de la première guerre mondiale, il fut ensuite, dès qu'il fut hors de combat, un activiste (partisans flamands qui collaboraient avec l'occupant, auxquels l'indépendance de la Flandre était promis).
Il s'exile aux Pays-Bas un temps, puis rentre en Belgique dès 1920 sans être inquiété.
Entretemps son roman-phare (et plus grand succès de librairie toujours aujourd'hui), Pallieter, avait paru (1916).
L'entre-deux-guerres consolide sa renommée en tant qu'artiste flamand, et il collabore à une revue nationaliste, Volk.
Comme nationaliste flamand et écrivain célèbre en Allemagne, il est une figure estimée, mise en valeur par les officiers allemands du Reich pendant l'occupation:
Timmermans, bien qu'ancien combattant, fut aimanté par la fameuse Flamenpolitik, pangermaniste, de mémoire embarrassante sinon douloureuse, avec dans l'optique, comme nombre de ses concitoyens, une réhabilitation de la langue flamande et une perspective d'autonomie, promises par le Reich.
(NB: En France, à moindre degré, le PNB et quelques mouvements bretons seront aussi victimes de la même illusion -ou plutôt erreur, ou faute, ou crime, à graduer selon les cas individuels- et similaires promesses vagues par l'occupant nazi en échange de leur collaboration, sinon active -pour les uns, du moins de l'ordre, a minima, de la bienveillance passive -pour les moins impliqués).
Après la libération de Lier (Lierre) le 4 septembre 1944, Timmermans est accusé de collaboration culturelle et placé en résidence forcée.
L'acte d'accusation est abandonné le 22 décembre 1946.
(Source principale: wikipedia)
Bibliographie:
Œuvres en langue originale:
- Spoiler:
- 1907 - Door de dagen
1910 - Schemeringen van de dood
1916 - Pallieter
1917 - Het kindeken Jezus in Vlaanderen
1918 - De zeer schone uren van Juffrouw Symforosa, begijntjen
1921 - Karel en Elegast
1922 - Vrome Dagen, Anvers, Éditions Lumière 1922, avec six gravures de Timmermans10
1923 - De pastoor uit den bloeyenden wijngaerdt, 1923, illustré par Henri Van Straten11
1923 - Driekoningentriptiek
1924 - En waar de ster bleef stille staan
1925 - Schone lier
1928 - Pieter Breughel, zoo heb ik u uit uwe werken geroken
1932 - De harp van Sint Franciscus
1935 - Boerenpsalm
1943 - Minneke poes
1946 - Anne-Marie
1948 - Adriaan Brouwer
Traductions françaises :
- L'Enfant Jésus en Flandre, traduction de Neel Doff, Éditions Rieder, 1925
- Triptyque de Noël (traduit par Camille Melloy), éditions Rex, 1931
- La Harpe de saint François (traduit par Camille Melloy), Bloud et Gay, 1933
- Psaumes paysans, illustré par Nicolas Eekman, Art et Sélection, Paris, 1947
- Adagio, Renaissance du livre, 1973
- Pallieter, Complexe, 1975, traduction de Bob Claessens ; première édition : Rieder, 1923
- Un bateau du ciel, Les 400 coups, 1998
Un bref aperçu de son talent de peintre:
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Timbre des Postes Belges, à l'effigie de Felix Timmermans:
Aventin- Messages : 1985
Date d'inscription : 10/12/2016
Re: Felix Timmermans
La harpe de Saint François
Titre original: De harp van Sint Franciscus, paru en 1933, roman, 245 pages environ, 15 chapitres, traduction et avant-propos par Camille Melloy.
Que l'exercice de l'hagiographie soit particulièrement ardu, le fait est peu contesté.
Histoire, peut-être, d'ajouter encore de la difficulté, Timmermans choisit celle d'un des saints les plus notoires, l'un de ceux dont l'intercession est toujours invoquée avec la même constance depuis des siècles, et sur lequel il a énormément été écrit (et qui, lui-même, nous a laissé des écrits, et un Ordre toujours bien vivant et actif de nos jours).
Tout ces écrits, Timmermans les a lus, médités. De cette somme de lecture, il dit avec une humilité toute...franciscaine, en guise de conclusion à l'ouvrage:
Complétons un peu cet assaut de grande modestie (normale, vu le sujet):Ainsi me suis-je représenté ces choses après avoir lu les livres que les savants ont écrits sur cette belle vie.
Ainsi les ai-je vues s'accomplir. Et ces images, je les ai dédiées à ma femme et à mes enfants, au Révérend Giuseppe Pronti, prêtre d'Assise, et à quelques humbles gens de notre rue, en l'honneur de saint François.
- Tenter d'appréhender la mystique à l'approche de François ne l'effarouche guère, il n'élude pas le thème, ni le réduit à une observation clinique, encore moins à un foisonnement cédant au merveilleux, au fantastique, à l'imaginaire (bref lles travers les plus pénalisants sont évités).
- L'historicité comme discipline technique n'est pas le but de l'ouvrage, toujours est-il qu'autant qu'il me soit donné de pouvoir en juger, Timmermans reste toujours en phase avec celle-ci, comme un cadre imposé, mais ne réduit jamais son propos à l'"approche historique de...".
Peut-être un point ou deux (mineurs) me font tiquer, comme le fait que la mère de François était provençale et non française, ce qui était très distinct à l'époque, et que donc lorsque, jeune, il s'envisageait troubadour (et non trouvère comme indiqué) c'était en provençal et non en français qu'il chantait, langue dans laquelle il entonnera psaumes et cantiques par la suite.
- Tendresse, délicatesse, poétique rurale et naturaliste, humilité, petites gens, pauvreté -grande qualité des cœurs simples, sont les grands ingrédients de sa recette (autant de qualificatifs qui jalonnent, si j'ai bien compris son œuvre). Seul bémol sur son approche, à mon humble avis, elle est à tout le moins doloriste (à l'excès ?).
- Quand Timmermans veut bien desserrer le frein à main du lyrisme (il ne le fait jamais longtemps, du moins jamais assez longtemps à mon goût), le peintre qu'il est aussi n'est jamais loin, et nous avons là des passages de haute tenue qui donnent envie de se plonger plus avant dans ses écrits, comme:
Chapitre 8, Une couronne de roses et d'épines a écrit:
Un tournoi venait de finir, un autre allait commencer. Les trompettes allaient sonner, lorsque tout à coup, sans être invité ou attendu, un petit moine se tint debout au milieu de l'arène. Les spectateurs étaient surpris, mais avant qu'on eût pu crier un mot pour ou contre, François se mit à chanter la strophe d'une ballade, puis à prêcher sur la grande valeur d'une vie pénitente. Il était là, hirsute, émacié, déguenillé, - parlant et criant à toute cette noblesse et tous ces maîtres du pays. Ses gestes étaient vifs, sa voix aigüe, et par moments son ardeur l'emportait à tel point qu'il dansait presque. Et tous l'écoutèrent - comme on écoute le tonnerre et la musique, dans un silence tel qu'on entendait frissonner les bannières et les oriflammes dans l'air. Il y eut des larmes, des paupières baissées, des cœurs battants, des soupirs. Et lorsqu'il s'en alla, ce fut dans un grand enthousiasme d'ovations et de voiles agités.
Sur la richesse de sa palette descriptive, richesse contenue, non foisonnante, précise, efficace, Timmermans-peintre ne faisant qu'un avec l'écrivain - comment ne pas évoquer les peintres flamands, surtout lesdits "primitifs":
Chapitre 6 Des poètes par douzaines a écrit:
La nuit tombée, la pluie redoubla. Les gouttes égrenaient d'interminables rosaires à travers le toit sur leurs capuchons, sur leurs pieds nus, dans le petit feu fumant de bois humide. À certains moments, la fumée était si épaisse dans la cabane qu'il valait encore mieux se tenir dehors, sous la pluie. Mais frère Genièvre agitait son manteau pour dissiper la fumée. François proposa une belle méditation sur la pauvreté de la Sainte Vierge; ils récitèrent et chantèrent ensuite quelques psaumes; enfin, ils se couchèrent: il leur suffisait, pour être au lit, de s'étendre où ils se trouvaient. L'âcre fumée du petit feu demeura suspendue sous le toit. Par les fentes, l'eau tombait, avec un bruit mat, sur leur bure mince. La nuit grimpait lentement sur la terre.
Mots-clés : #biographie #historique #moyenage #religion #spiritualité
Aventin- Messages : 1985
Date d'inscription : 10/12/2016
Re: Felix Timmermans
merci Aventin pour ton commentaire fouillé, comme toujours ; les peintures me plaisent.
Sur qu'à cette époque la Provence n'était pas encore française. (1481/82) et il devait, comme tu le notes chanter dans notre belle langue !
Sur qu'à cette époque la Provence n'était pas encore française. (1481/82) et il devait, comme tu le notes chanter dans notre belle langue !
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Bédoulène- Messages : 21622
Date d'inscription : 02/12/2016
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Re: Felix Timmermans
Le personnage me ramentoit furieusement Les flamingants de Brel :
(Maintenant, je ne sais pas si le propos est de circonstance dans ce cas précis.)Nazis durant les guerres et catholiques entre elles
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Tristram- Messages : 15922
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Re: Felix Timmermans
Beati estis cum maledixerint vobis...
Aventin- Messages : 1985
Date d'inscription : 10/12/2016
Re: Felix Timmermans
Ce n'est pas non plus une généralité mal intentionnée il me semble ?
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Re: Felix Timmermans
pour les ignares comme moi:Aventin a écrit:Beati estis cum maledixerint vobis...
Heureux êtes-vous quand ils vous insultent ...
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Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8545
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Re: Felix Timmermans
moi qui croyais que tu parlais couramment le latin ...
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Flore Vasseur
topocl- Messages : 8545
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Re: Felix Timmermans
Beati pauperes spiritu.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
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Re: Felix Timmermans
Vous me faites rire .
Merci .
Merci .
églantine- Messages : 4431
Date d'inscription : 02/12/2016
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