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Umberto Eco et le Cardinal Carlo Maria Martini

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Umberto Eco et le Cardinal Carlo Maria Martini Empty Umberto Eco et le Cardinal Carlo Maria Martini

Message par Tristram Mer 10 Juil - 9:36

Umberto Eco
(1932 - 2016)

Umberto Eco et le Cardinal Carlo Maria Martini Img-um10

Umberto Eco, né le 5 janvier 1932 à Alexandrie dans le Piémont et mort le 19 février 2016 à Milan, est un universitaire, érudit et écrivain italien. Fils de Giovanna Bisio et de Giulio Eco, employé aux chemins de fer, il a passé son baccalauréat au lycée Giovanna-Plan d'Alexandrie, sa ville natale. Dans sa classe, il y avait un accordéoniste, Gianni Coscia, qui a fait une carrière en accompagnant entre autres Astor Piazzolla. Ils se sont liés d'amitié et ont composé ensemble à l'école de petites revues musicales dont Umberto écrivait le livret. Amis d'enfance, ils ont continué à faire de la musique ensemble, Umberto Eco étant un très honorable flûtiste.

Dans sa jeunesse, il faisait partie des jeunes catholiques de l'action catholique. Au début des années cinquante, il en devint même un des principaux responsables nationaux italiens. En 1954, il abandonna son engagement en raison d'un désaccord avec Luigi Gedda (it).
Diplômé en philosophie en 1954 à l'université de Turin (avec une thèse sur l'esthètique de Saint Thomas d'Aquin), Umberto Eco s'intéresse dans un premier temps à la scolastique médiévale, puis à l'art d'avant-garde et à la culture populaire contemporaine. Il rencontre un succès immédiat en Italie.
Sa thèse universitaire sur Thomas d'Aquin lui fit mettre de la distance avec la Foi et l'église catholique : « Il m'a miraculeusement guéri de la foi », a-t-il déclaré ironiquement.
Devenu ensuite un pionnier des recherches en sémiotique (La Structure absente, 1968), Umberto Eco développe une théorie de la réception qui le place parmi les penseurs européens les plus importants de la fin du xxe siècle.

Son premier roman, Le Nom de la rose (1980) connaît un succès mondial avec plusieurs millions d'exemplaires vendus et des traductions en 43 langues, malgré un contenu dense et ardu. Umberto Eco met en application dans ce « policier médiéval » ses concepts sémiologiques et ses théories du langage, ceux-là mêmes qu'il enseigne à Turin.
Son deuxième roman, Le Pendule de Foucault (1988) connaît également un énorme succès, quoique pour des raisons inverses : le public, guidé par Eco, part à la découverte de symboles énigmatiques ou prophétiques, à rebours de la dénonciation de l'ésotérisme qui est pourtant le propos de l'auteur. Mais celui-ci démontre par la même occasion que le lecteur est libre de ses interprétations. Le livre tourne d'ailleurs en ridicule l'interprétation à outrance des faits avérés ou légendaires de l'histoire, en tirant avec un égal succès des dimensions d'un simple kiosque à journaux le même genre d'informations de portée cosmique que certains se croient fondés à lire dans celles de la pyramide de Khéops.

Tout au long de sa carrière, il écrit régulièrement, dans des quotidiens et des hebdomadaires, des chroniques sur des sujets de l'heure, avec un souci de « débusquer du sens là où on serait porté à ne voir que des faits ».

Il est élu membre associé de l’Académie royale de Belgique le 7 mars 2011.
En février 2015, il est récompensé du prix Alphonse-Allais pour l'ensemble de son œuvre. En novembre 2015, il quitte les éditions Bompiani pour fonder à Milan La nave di Teseo, une nouvelle maison d'édition.
Umberto Eco meurt le 19 février 2016 d'un cancer.
source : Wikipédia

Fil personnel de l'auteur : https://deschosesalire.forumactif.com/t1563-umberto-eco

Bibliographie :

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Cardinal Carlo Maria Martini
1927/2012

Umberto Eco et le Cardinal Carlo Maria Martini Carlo-10

Carlo Maria Martini, né le 15 février 1927 à Turin (Italie) et mort le 31 août 2012 à Gallarate, près de Milan (Italie), est un prêtre jésuite italien. Professeur d'Écritures saintes et recteur de l'Institut biblique de Rome, il devient recteur de l'Université grégorienne avant d'être nommé archevêque de Milan en 1979. Il est créé cardinal par Jean-Paul II en 1983.

Spoiler:

Souvent considéré comme l'un des membres « progressistes » du Sacré Collège, il a montré à travers ses nombreux écrits une grande largeur de vues qui l'a rendu populaire dans certains milieux de l'Église catholique.
L'une de ses œuvres les plus connues dans le grand public est une série de lettres échangées avec l'auteur italien Umberto Eco, dont la traduction française a été publiée en 1997 sous le titre Croire en quoi ?
Il déclare en juillet 2007 qu'il ne célébrera pas la forme tridentine du rite romain tel que le permet le récent motu proprio Summorum Pontificum6, soulignant la bonne volonté de Benoit XVI qui « permet à chacun de prier Dieu dans l'ancienne forme et dans la nouvelle ».
En 2008, il livre un ouvrage d'entretiens sur la foi, les jeunes et l'Église avec le jésuite Georg Sporschill, dans lequel il apparait souvent à contre-courant du pape Benoît XVI et critique à demi-mot la hiérarchie de l'Église. Il remet explicitement en cause Humanæ Vitæ et estime que l'interdiction de la contraception artificielle a créé « un tort grave » à l'Église qui, selon lui, « [s']est éloignée de beaucoup de gens » et dont « beaucoup de gens se sont éloignés »


Publications en français
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Croire en quoi ?

Umberto Eco et le Cardinal Carlo Maria Martini Croire11


Ce livret est co-signé par Umberto Eco et le cardinal Carlo Maria Martini.
Le titre original est In cosa crede chi non crede ? qui serait mieux traduit par « À quoi croit celui qui ne croit pas ».
L’idée de base, c’est de délimiter un terrain d’entente entre Eglise et non-croyants : quels sont leurs points d’accord, leur "lieu commun" ?
Le dialogue débute par des vues sur le millénarisme (cet échange épistolaire remonte à 1995), l’Apocalypse de Jean, la fin des temps (il est contemporain des Entretiens sur la fin des temps entre Jean Delumeau, Umberto Eco, Stephen Jay Gould et Jean-Claude Carrière, de très recommandable lecture).
« Nous vivons aujourd’hui [1995] (fût-ce de la manière écervelée à laquelle les moyens de communications nous ont habitués) nos terreurs de la fin ; et, disons-le, dans l’esprit du bibeamus, edamus, cras moriemur ["Buvons et mangeons, car nous mourrons demain", Ésaïe, XXII, 13], en célébrant la fin des idéologies et de la solidarité dans le tourbillon d’un consumérisme irresponsable. Chacun joue avec le fantasme de l’Apocalypse tout en l’exorcisant d’autant plus inconsciemment qu’il le craint et le projette sur les écrans sous forme de spectacle sanguinolent, espérant ainsi l’avoir rendu irréel. Mais la force des fantasmes tient précisément à leur irréalité. »
Eco précise que la notion de progrès, d’histoire, de marche en avant, de perfectibilité et donc d’espérance est intrinsèquement chrétienne ; d’où la finalité dernière prônée par la religion.
L’enjeu principal, il y a un quart de siècle, c’est déjà celui de la planète. Eco pointe un paradoxe (ou une méconnaissance) qui me revient souvent à l’esprit :
« Il y a les végétariens, qui renoncent au respect de la vie végétale pour protéger la vie animale. »
L’écueil religion (catholique) et laïcité, c’est d’abord le problème du respect de la vie (surtout dans le débat sur le droit à l’avortement). Puis c’est la question du sacerdoce des femmes.
Quel est le fondement de l’éthique, de la morale laïque, dans une société aux règles mouvantes ? Quelle est la justification de l’altruisme sans principe métaphysique, transcendant ?
« Certains problèmes éthiques me sont devenus plus clairs quand je me suis penché sur des questions sémantiques ‒ et peu importe si d’aucuns trouvent nos propos difficiles : ils ont sans doute été encouragés à penser trop facile par la "révélation" mass-médiatique, prévisible par définition. Qu’ils apprennent à penser difficile, car ni le mystère ni l’évidence ne sont faciles.
Il s’agit de savoir s’il existe des "universaux sémantiques", c'est-à-dire des notions élémentaires communes à toute l’espèce humaine, pouvant être exprimées par toutes les langues. […] Malgré cela, j’en suis arrivé à la certitude qu’il existe des notions communes à toutes les cultures, et que toutes se réfèrent à la position de notre corps dans l’espace. »
Il me semble finalement revenir à la vague notion d’archétypes jungiens d’un inconscient collectif…

En un mot, une lecture stimulante d'intelligence, ouvrant des perspectives et précisant même quelques concepts d'actualité.


Mots-clés : #entretiens #philosophique #religion

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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram
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