William Faulkner
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William Faulkner
Nationalité : États-Unis
Né(e) à : New Albany, Mississippi , le 25/09/1897
Mort(e) à : Byhalia, Mississippi , le 06/07/1962
Biographie :
William Faulkner, (William Cuthbert Falkner de son nom de naissance), est un romancier, nouvelliste, scénariste et poète américain, considéré comme un écrivain majeur du XXème siècle. Il appartient à une famille d'hommes d'affaire et de loi, ruinée par la guerre de Sécession. Après avoir exercé différents métiers et vécu à New-York et à Paris, il revient habiter dans l'état qui l'a vu naître, à Oxford, dans le Mississippi. Il partage alors son temps entre la littérature et la gestion de ses terres.
William Faulkner est probablement l'écrivain américain qui a eu le plus d'influence sur la littérature contemporaine. En France, il a été découvert et commenté, en autres, par André Malraux, Jean-Paul Sartre et Claude Edmonde-Magny. Ses romans les plus connus sont: Le Bruit et la Fureur (1929), Tandis que j'agonise (1930), Sanctuaire (1931), Lumière d'août (1932), et Absalon, Absalon! (1936). William Faulkner a reçu le prix Nobel en 1949, le prix Pulitzer de la Fiction pour Parabole, et le National Book Award à titre posthume pour l'ensemble de son œuvre.
source : Babélio
Oeuvres traduites en français :
Romans :
1926 : Monnaie de singe Page 4
1927 : Moustiques Page 4, 5
1929 : Sartoris : Pages 2
1929 : Le bruit et la fureur : Page 1
1930 : Tandis que j'agonise : Pages 2, 3
1931 : Sanctuaire : Page 3
1932 : Lumière d'août : Page 6
1935 : Pylône
1936 : Absalon, Absalon !
1938 : L'Invaincu : Page 4, 5
1940 : Le Hameau
1948 : L'Intrus : Pages 2, 3
1951 : Requiem pour une nonne : Page 4
1954 : Parabole : Page 2
1957 : La Ville
1959 : Le Domaine
1962 : Les Larrons
Recueils de nouvelles :
1931 : Treize histoires
1934 : Le Docteur Martino et autres histoires : Page 6
1942 : Descends, Moïse : Page 5
1949 : Le Gambit du cavalier : Page 3
1950 : Histoires diverses
1958 : Croquis de La Nouvelle-Orléans
1979 : Idylle au désert et autres nouvelles
- Nouvelles recueillies I : La Campagne (l'incendiaire, les bardeaux du Bon Dieu, une chasse à l'ours, Deux soldats, Ne disparaîtra pas) : Page 3
- Trois nouvelles (Une rose pour Emily - Septembre ardent - Soleil couchant) : Page 3
Poésies :
1924 : Le Faune de marbre
1965 : Le rameau vert
1981 : Ma cour
Essais, discours et lettres :
1964 : Faulkner à l'université
1969 : Essais, discours et lettres ouvertes
1981 : Lettres choisies
1988 : Croquis de La Nouvelle-Orléans, suivi de Mayday
màj le 04/08/2024
Faulkner vivait dans un bled paumé du Mississippi, prés d'une ville qui s'appelle Oxford - et qu'il a nommée Jefferson dans son oeuvre. Ce type-là était bien trop souvent ivre et solitaire, et pourtant il est arrivé à écrire des livres puissants, lyriques, au style incroyablement sophistiqué et parfois même obscur, ce qui a étonné aussi des écrivains français tels que Bergounioux ou Michon qui ne tarissent pas d'éloges à son sujet. Oui, pour moi, Faulkner est un véritable écrivain de génie. Et ils ne sont pas si nombreux...
bix_229- Messages : 15439
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Re: William Faulkner
Dernière édition par Bédoulène le Mer 4 Jan - 20:41, édité 1 fois
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
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Bédoulène- Messages : 21652
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Re: William Faulkner
Je dois le lire.
En 2017.
Je dois le découvrir. Je suis sûre que je vais l'aimer.
Il ne peut en être autrement.
Mordicus- Messages : 858
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Re: William Faulkner
bix_229- Messages : 15439
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Re: William Faulkner
Au lieu de dire n'imp', conseille-moi un titre.
Mordicus- Messages : 858
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Re: William Faulkner
bix_229- Messages : 15439
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Re: William Faulkner
(Je ne suis pas très nouvelles. Mais je note ton titre.)
Mordicus- Messages : 858
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Re: William Faulkner
« – Les mots ont, en effet, une sorte de stérilité, dit Fairchild. On commence à les substituer aux choses et aux actes, comme le vieux mari cocu qui emporte le Décaméron au lit tous les soirs, et bientôt, la chose ou l’acte n’est qu’un certain son que produisent nos lèvres. Néanmoins, je crois que vous vous trompez aussi. Je ne prétends pas que les mots vivent par eux-mêmes. Mais une combinaison heureuse de mots donne une chose vivante, de même que le sol, le climat et un gland, convenablement conjugués, produisent un arbre. Les mots sont comme les glands, vous savez. Chacun d’eux ne donne pas un chêne, mais si vous en plantez un nombre suffisant, vous obtiendrez sûrement un chêne plus tard. »
« – Oui, mais vous essayez de concilier ce livre et son auteur. Un livre est la vie secrète de l’écrivain, son jumeau noir ; on ne peut absolument pas les concilier. Et, à vos yeux, quand l’inévitable heurt se produit, c’est le véritable moi de l’auteur qui s’effondre, car vous êtes de ceux pour qui l’illusion devient vraisemblable dès qu’elle est imprimée. »
William Faulkner, Moustiques
J'ai déjà lu, outre Moustiques, Sartoris, Le Bruit et la Fureur, Tandis que j'agonise, Sanctuaire, Pylône et donc Absalon, Absalon!, plus des nouvelles. J'ai Le Hameau dans ma PAL, j'attends d'être en forme...
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15935
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Re: William Faulkner
Quelques fois, j'avais envie de tout leur raconter. J'arrivais à Jefferson, je le trouvais là derrière son fauteuil. Il ne changeait pas, son visage ne vieillissait pas, pas plus que ne changeait la couleur des cheveux de la petite Reed malgré toute la gomme et la teinture qu'elle fourrait dessus. Mais il était là, rentré de son "petit tour par là-bas", à économiser pendant une année, à aller tous les dimanches à l'église, à réserver ce fameux sac de bonbons à la menthe pour les enfants qui venaient se faire couper les cheveux par lui, jusqu'à ce que le moment arrivât de prendre sa valise en carton et ses économies d'une année et de retourner à Division verser un accompte sur l'hypothèque et nettoyer la maison.
Parfois, quand j'arrivais à Jefferson, il était parti, et Maxey me racontait la façon dont il coupait les cheveux à la petite Reed ; il en enlevait un peu ici, un peu là, et tenait le miroir pour qu'elle pût voir, comme si elle eût été actrice. "Il ne la laisse pas payer, dit Matt Fox. C'est lui qui paye lui-même de sa poche les vingt-cinq cents et les mets dans la caisse.
- Eh bien, c'est son affaire fit Maxey. Tout ce que je vois là-dedans ce sont les vingt-cinq cents. Je me fiche pas mal d'où ils viennent."
Cinq ans après, j'aurais peut-être dit : "C'est probablement son tarif." Parce qu'elle avait fini par être enceinte. On le disait du moins, quant à moi je n'en sais rien, si ce n'est que les bruits qu'on fait courir au sujet des jeunes filles ou des femmes ne sont la plupart du temps que jalousie et revanche de la part de celles qui n'osent pas en faire autant, ou n'en ont pas trouvé l'occasion. Mais au mois d'avril, à l'époque où il était absent, on chuchotait qu'elle avait fini par être enceinte, qu'elle avait essayé de se faire avorter avec de la térébentine et qu'elle était très malade.
En tout cas, pendant à peu près trois mois on ne la vit plus dans les rues. Quelques-uns disaient qu'elle était dans un hôpital à Memphis, et quand elle vint de nouveau au salon de coiffure, ce fut le fauteuil de Matt qu'elle choisit, bien qu'à ce moment-là celui d'Hawkshaw fût libre, pour tourmenter celui-ci, peut-être, comme elle l'avait déjà fait. Maxey dit qu'elle avait l'air d'un spectre fardé, qu'elle paraissait décharnée et maladive, malgré sa robe aux couleurs criardes et tout le reste, tandis qu'assise dans le fauteuil de Matt elle remplissait toute la boutique de son caquetage et de ses rires, de son parfum et de ses longues jambes qui semblaient toujours nues, et qu'Hawkshaw à côté de son fauteuil vide faisait semblant d'être très occupé.
Il m'en reste plein à lire, heureusement. Sanctuaire était terrible, Absalon, Absalon! écrasant au bon sens du terme... qu'est-ce que j'ai lutté avec les premières pages ! Mais je ne regrette pas l'effort de la VO (l'anglo-américain dense ça a fait partie du plaisir).
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Re: William Faulkner
(L'extrait d'Animal me plait.)
Mordicus- Messages : 858
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Re: William Faulkner
Les Palmiers sauvages
bix_229- Messages : 15439
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Re: William Faulkner
«Ils se regardaient, les yeux brillants. C'était Shreve qui parlait, mais sauf la lègère dissemblance due, chez eux, à l'écart des degrés de latitude (dissemblance non pas dans l'intonation et le diapason mais dans les tournures de phrases et l'usage des mots), cela aurait pu etre l'un ou l'autre d'entre eux, et c'était, en un sens, tous les deux : tous les deux qui parlaient comme un seul, la voix qui par hasard exprimait la pensée, n'étant que la pensée devenue audible, vocale : tous deux créant entre eux deux, à l'aide d'un ramassis de vieilles histoires et de vieux ragots, des personnages qui, n'avaient jamais existé nulle part, qui, ombres qu'ils étaient n'étaient point des ombres de personnages de chair et de sang qui avaient vécu et qui étaient morts, mais des ombres de ce qui était (pour l'un d'entre eux du moins, pour Shreve) des ombres, aussi muets que le murmure rendu visible de leur respiration qui se transformait en buée.»
Absalon Absalon. Traduction, RN Rainbault. - Gallimard
(Citations personnelles)
Dernière édition par bix_229 le Ven 6 Jan - 16:12, édité 2 fois
bix_229- Messages : 15439
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Re: William Faulkner
bix_229- Messages : 15439
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Re: William Faulkner
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Tristram- Messages : 15935
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Re: William Faulkner
"Faulkner est résolument un homme du Sud, un homme pour qui la vision de nullité est peut-être plus fondamentale encore que la vision d'échec, pour qui l'action, la violence, la guerre, ne sauraient rien changer au fait que tout est résolu, qu'il n'y a plus que futilité.
Toutes les fureurs de cette oeuvre se déchaînent sur ce fond d'inutilité, et Faulkner trouve peut-être le désespoir le plus total et le sens le plus aigu du fini dans le quotidien, dans le néant du momentané, cette abolition constante de tout état avant qu'il ait proprement été, dans notre impuissance à rien retenir qui nous voue sans cesse à tout recommencer, à répéter des gestes vides de sens, les nôtres ou ceux des autres."
Jean Jacques Mayoux : Vivant piliers
bix_229- Messages : 15439
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Localisation : Lauragais
Re: William Faulkner
C'est pas trop ardu en anglais Faulkner? J'ai lu quelques extraits du texte original de Tandis que j'agonise, et les dialogues paysans retranscrits de manière orale... C'est pas évident. Comme en plus c'est volontairement obtus et que parfois en français il faut aussi s'accrocher pour savoir ce qu'il se passe
Tiens, j'ai un extrait sous la souris qui me vient d'un commentaire Amazon
'Hit was jest one thing and then another', he says. 'That ere corn me and the boys was aimin' to git up with, and Dewey Dell a-takin' good keer of her, and folks comin' in, a-offerin' to help and sich, till I jest thought...
Valonqar- Messages : 7
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Re: William Faulkner
Le bruit et la fureur
Par rapport à la discussion amorcée sur le côté compliqué de Faulkner, j'ai fini par relire Le bruit et la fureur. Il a fallu que le prof nous explique le projet narratif complexe de Faulkner pour que j'arrive à le saisir. J'en avais échappé beaucoup au cours de ma première lecture. Je dirais que dans l'économie du récit, il est important de comprendre qu'il y a un terrain de golf sur la terre vendue par les Compson. Benjy, le simple d'esprit, est l'un des narrateurs au début du roman. Il offre une perception distordue, faisant appel à d'autres sens. Il comprend à peine les choses, mais les comprend à partir de la perception qui nous est offerte à travers le récit.
Je vous ai parlé du terrain de golf, de Benjy, il faut également mentionner Quentin, le suicidé. La famille Compson s'est saignée en vendant la terre pour payer les études de Quentin à Harvard. Ils sont quatre enfants. Il y a Benjy, Quentin, Caddy et Jason. Le patriarche de la famille a nommé un de ses fils du même nom et Caddy a baptisé son fils du nom de Quentin. La relation entre Caddy et Quentin fut compliquée. Ces gens vivent avec des domestiques noirs et Dilsey occupe le rôle de mère que Caroline, leur vraie mère, n'est pas capable d'assumer.
Le récit se déroule en quatre chapitres, trois s'échelonnant sur trois jours consécutifs et un autre revenant sur un épisode passé en 1910 quand Quentin prend la parole. Nous sommes au cœur des romans du courant de la conscience des années 1920-1930. Nous voyons vraiment la décrépitude morale dans laquelle les gens du Sud des États-Unis composent avec les relents de racisme que ça suppose - à l'encontre des Noirs et des Juifs de New York. William Faulkner est très lucide de par la manière qu'il apporte les éléments de cette déchéance sociale.
Dans Le bruit et la fureur, nous nageons en plein délire par bouts... nous voyons à quel point c'est torturé, compliqué et que les gens ont de la peine à en sortir. Nous sentons ce côté «prisonnier du passé». Les dialogues sont transcrits en suivant une forme très orale et même relâchée dans sa construction et ponctuation défaillante... c'est particulier comme projet de roman.
Voici un extrait que j'avais remarqué et que d'autres ont cité sur Babelio :
C'était la montre de grand-père et, en me la donnant, mon père m'avait dit : Quentin, je te donne le mausolée de tout espoir et de tout désir. Il est plus que probable que tu l'emploieras pour obtenir le reducto absurdum de toute expérience humaine, et tes besoins ne s'en trouveront pas plus satisfaits que ne le furent les siens ou ceux de son père. Je te le donne, non pour que tu te rappelles le temps, mais pour que tu puisses l'oublier parfois pour un instant, pour éviter que tu ne t'essouffles en essayant de le conquérir. Parce que, dit-il, les batailles ne se gagnent jamais. On ne les livre même pas. Le champ de bataille ne fait que révéler à l'homme sa folie et son désespoir, et la victoire n'est jamais que l'illusion des philosophes et des sots.
mots-clés : #social #famille
Jack-Hubert Bukowski- Messages : 2490
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Re: William Faulkner
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― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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Bédoulène- Messages : 21652
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Re: William Faulkner
Malgré juillet, je suis en pleine Lumière d'août. Je suis, clopin-clopant, Lena, qui quitte son Alabama pour retrouver le jeune freluquet qui l'a mis dans un drôle d'embarras. Surtout en étant pas mariée.
Ça sent la poussière, la sciure, les embrouilles de péquenots. L'écriture est riche, presque lourde pour mon fragile estomac littéraire.
Mais je tiens.
Mordicus- Messages : 858
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