Nastassja Martin
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Nastassja Martin
Nastassja Martin
Née en 1986
Née en 1986
Née à Grenoble/France. Anthropologue, diplômée de l’EHESS et spécialiste des populations arctiques. Elle est l’auteure d’un essai, tiré de sa thèse de doctorat dirigée par Philippe Descola : Les Âmes sauvages. Face à l'Occident, la résistance d’un peuple d’Alaska (La Découverte, 2016 ; prix d’Histoire de l’Académie française 2017) ainsi que d’un documentaire en cours, co-réalisé avec Mike Magidson, Tvaïan (Point du jour/Arte). Croire aux fauves est son premier récit.
Oeuvres :
- Les Âmes sauvages. Face à l'Occident, la résistance d’un peuple d’Alaska, éditions de la Découverte, 2016 (prix d’Histoire de l’Académie française 2017) : Page 2
- Croire aux fauves, Gallimard, 2019 : Page 1, 2
source : Babelio
MAJ 13/06/2021
tom léo- Messages : 1353
Date d'inscription : 04/12/2016
Localisation : Bourgogne
Re: Nastassja Martin
Croire aux fauves
Originale : Français, 2019
CONTENU :
Editeur: a écrit:" Ce jour-là, le 25 août 2015, l'événement n'est pas : un ours attaque une anthropologue française quelque part dans les montagnes du Kamtchatka. L'événement est : un ours et une femme se rencontrent et les frontières entre les mondes implosent. Non seulement les limites physiques entre un humain et une bête qui, en se confrontant, ouvrent des failles sur leurs corps et dans leurs têtes. C'est aussi le temps du mythe qui rejoint la réalité ; le jadis qui rejoint l'actuel ; le rêve qui rejoint l'incarné ".
REMARQUES :
Dans « Les âmes sauvages » l’auteure racontait déjà en 2016 dans son travail de doctorat de son séjour de deux ans parmi les peuples dans l’extrême Nord-Ouest de l’Alaska quand elle avait 23 ans. S’ensuivaient d’autres années d’études des Gwich’in et puis un séjour prolongé dans l’extrême Est de la Russie, dans des régions réculées du Kamtchatka. Là-aussi, elle se meut surtout dans le contact avec des gens marqués par les traditions et la cultures de ces peuplades sous influences schamaniques et animistes. Elle étudie alors de près ces compréhensions d’un monde, des mondes interpénétrés des uns par les autres. Ces présentations ne lui restent pas étrangères ; elle commence à vivre, penser, rêver dans ses patterns : elle rêve de rencontres avec des animaux, de la disparition de frontières (entre mondes).
Puis en Août 2015 alors cette rencontre d’un autre type : De façon inattendue, aussi bien pour l’ours et pour elle, ours et femme se font face, engagent un combat. L’une et l’autre emporte un morceau. Martin est mordu au visgae et à la jambe, une lutte commence pour refaire le visage, de rejoindre les services de secours, loin de là. Et après premières interventions, le retour en France et la continuation des soins.
Mais ce qui est particulier c’est qu’elle ne va pas tellement parlé d’une relation entre attaquant et victime, mais plutôt d’une rencontre de face à face. Sur les premiers pages cette rencontre est déjà passée, mais elle va y retourner dans les réflexions qui accompagnent le livre, le récit. Récit de l’année après la « rencontre » : des interventions, des souffrances, certes, mais beaucoup plus presque récit, exposé sur la patrie spirituelle de l’auteure, la non-dualité, le fait d’être marquée (déjà en avance?!) par l’ours et le melange, l’interpénétration des mondes. Qu’est-ce qu’une identité ? Singularité ? Ou plutôt : multiplicité ? Qu’est-ce qu’y est illusion, quoi vérité, réalité ? Ainsi cette anthropologue expérimente en et par elle-même les défis de la vision du monde des peuples « étudiés ». Et s’ouvrent des ponts et des portes.
C’est un livre qui pourrait vraiment déconcerté, mais qui est très sympathique, sans se larmoyer (malgré des larmes), avec beaucoup d’impulsions pour la réflexion.
Mots-clés : #autobiographie #nature
tom léo- Messages : 1353
Date d'inscription : 04/12/2016
Localisation : Bourgogne
Re: Nastassja Martin
merci Tom Léo, le livre est dans ma pal, je pense le lire.
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21144
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Nastassja Martin
Je l'ai mis aussi ! (Maintenant, quand on s'appelle Martin, faut pas s'étonner...)
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15637
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Nastassja Martin
oh! oh! oh!
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
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Bédoulène- Messages : 21144
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Nastassja Martin
Croire aux fauves
Nastassja Martin...c'est le Tesson au féminin....qui aurait rencontré un ours....en quelque sorte....évidemment, elle, c'est une scientifique, ethnologue reconnue (mais inconnue, hélas, pour ma part)....j'ai lu son récit avec énormément d'intérêt et de plaisir....sa bataille avec l'ours est centrale, sa reconstruction aussi, mais sa vie auprès des populations autochtones est non moins intéressante.....quelle femme !!!
Je l'ai vue, interrogée sur son livre, dans une émission télé, et, bien entendu, un des interlocuteurs s'est centré sur ce face-à-face avec l'ours ....ce qui ne fait pas l'intérêt essentiel de son récit.... mais qui interroge néanmoins...pourquoi au lieu de faire profil bas choisit-elle de l'affronter ? Mystère....
"«Ce jour-là, le 25 août 2015, l'événement n'est pas : un ours attaque une anthropologue française quelque part dans les montagnes du Kamtchatka. L'événement est : un ours et une femme se rencontrent et les frontières entre les mondes implosent. Non seulement les limites physiques entre un humain et une bête qui, en se confrontant, ouvrent des failles sur leurs corps et dans leurs têtes. C'est aussi le temps du mythe qui rejoint la réalité ; le jadis qui rejoint l'actuel ; le rêve qui rejoint l'incarné.»
Extrait :
""C'est toujours comme ça ici, rien ne se passe jamais comme on veut, ça résiste. Je pense à toutes ces fois où le coup ne part pas, où le poisson ne mord pas, où les rennes n'avancent pas, où la motoneige toussote. C'est pareil pour tout le monde. On essaie d'avoir du style mais on trébuche, on s'enfonce, on clopine, on tombe, on se relève. Ivan dit qu'il n'y a que les humains pour croire qu'ils font tout bien. Que les humains pour accorder une telle importance à l'image que les autres ont d'eux."
Un récit super....n'hésitez pas....
simla- Messages : 265
Date d'inscription : 23/12/2016
Re: Nastassja Martin
On partage le même enthousiasme! Peut-être on peut ajouter ce fil au fil existant?
tom léo- Messages : 1353
Date d'inscription : 04/12/2016
Localisation : Bourgogne
Re: Nastassja Martin
Evidemment, je n'avais pas vu qu'elle était déjà répertoriée...désolée...
simla- Messages : 265
Date d'inscription : 23/12/2016
Re: Nastassja Martin
Ça arrive souvent, simla
Décidément, il faudra que j'y vienne, à Nastassja Martin !
Décidément, il faudra que j'y vienne, à Nastassja Martin !
Quasimodo- Messages : 5461
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 28
Re: Nastassja Martin
Moi aussi. J'en ai parlé d'ailleurs dans les nouveautés...
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Nastassja Martin
Croire aux fauves
Simla a raison :
ce qui arrête c'est de se demander pourquoi, ou bien : "où" ,se situe l'impulsion qui fit que l'auteure choisit de riposter face à l'attaque de l'ours, plutôt que d'appliquer la règle admise en pareil cas, recul, regard détourné etc.
Sans doute, avait-elle trop en elle la certitude d'un égal face à elle, un vivant, un outragé en colère, et vas-y d'y foncer le coeur vaillant et altéré par la frayeur, commune. Entre humains, ce type d'évènement émotionnel très frontal et acariatre, vécu en majesté, peut produire les plus beaux des alliés : le fameux paradoxe des "meilleurs ennemis".
J'ai cheminé jusqu'à ce livre de manière singulière : d'abord un podcast qui m'avais laissée magnétisée.
( Je n 'ai pas pris la peine, pour vous, de réécouter les deux pistes qui se trouvent facilement sur le net sur France Culture pour savoir duquel me vint l'envie. Cherchez vous-même. Ce que je peux dire de manière certaine : l'idée inoculée dans l'émission était puissante, invitait à entendre un dimension très directe au monde vivant non-humain. Moi qui ai tant ricané lorsque la presse institutionnelle nous annonçait que le "sentiment" émotionnel animal était prouvé , reconnu et légiféré, enfin. ( Comment cela, les animaux sont doués d'émotion, officiellement ? En doutiez-vous ??? "Non mais Allo")
Ensuite le raconté de ce podcast auprès d'une amie, lors d'une randonnée. Et les poils qui se dressent à en parler.
Puis un an après l'amie dite qui m'apprend l'avoir lu (plaisir d'apprendre que ses émulations portent auprès des écouteurs que l'on préfère)
Enfin, deux jours après cette randonnée, une visite à la ressourcerie de la commune, et le livre qui apparait, en état parfait, d'un sac à trier.
J'ai lu. Heureuse de ce fil rouge bien tenu par la providence.
Et je préfère , finalement, le podcast, que je n 'ai pas pris la peine, pour vous, de réécouter , qui se trouvera facilement sur le net sur France Culture etc etc..
Ce qui s'est produit, c'est que la qualité d'idée, et de posture, que ce livre, ce vécu, et ce témoignage produisent , supplante l'acte d'écriture.
C'est très bien ainsi. Oui, parfois l'idée se passe de développement. Elle a pensé porter dorénavant l'oeil de l'ours, en leur effroi croisé. Point. Sublime.
Je conseille. Si vous avez la flemme, écoutez. Si vous n'êtes pas d'oreille, lisez.
Si vous aimez rêver, plongez. Et si vous n'êtes pas dutout sensibles au regard du clébard que vous croisez au marché, au bout de sa laisse, ni à la vélocité du hérisson avant que de l'écraser en votre duster...zappez. Vous ne perdrez rien. Cela, pourtant, ne parle même pas du règne animal. Enfin si. Enfin bref. Peu importe.
J'ai , vous l'avez peut-être compris, été déçue, parce que j'avais reçu à 1000 volts, en podcast, l'essentiel. Ce n'est certainement pas une raison pour se priver de rencontrer l'idée portee par l'opus.A votre guise.
Notez d'intéressants passages sur la zone géographique et ethnographique où se situe l'attaque de l'ours. L'auteure est anthropologue, cela pèse dans l'intérêt à la lire.
Simla a raison :
ce qui arrête c'est de se demander pourquoi, ou bien : "où" ,se situe l'impulsion qui fit que l'auteure choisit de riposter face à l'attaque de l'ours, plutôt que d'appliquer la règle admise en pareil cas, recul, regard détourné etc.
Sans doute, avait-elle trop en elle la certitude d'un égal face à elle, un vivant, un outragé en colère, et vas-y d'y foncer le coeur vaillant et altéré par la frayeur, commune. Entre humains, ce type d'évènement émotionnel très frontal et acariatre, vécu en majesté, peut produire les plus beaux des alliés : le fameux paradoxe des "meilleurs ennemis".
J'ai cheminé jusqu'à ce livre de manière singulière : d'abord un podcast qui m'avais laissée magnétisée.
( Je n 'ai pas pris la peine, pour vous, de réécouter les deux pistes qui se trouvent facilement sur le net sur France Culture pour savoir duquel me vint l'envie. Cherchez vous-même. Ce que je peux dire de manière certaine : l'idée inoculée dans l'émission était puissante, invitait à entendre un dimension très directe au monde vivant non-humain. Moi qui ai tant ricané lorsque la presse institutionnelle nous annonçait que le "sentiment" émotionnel animal était prouvé , reconnu et légiféré, enfin. ( Comment cela, les animaux sont doués d'émotion, officiellement ? En doutiez-vous ??? "Non mais Allo")
Ensuite le raconté de ce podcast auprès d'une amie, lors d'une randonnée. Et les poils qui se dressent à en parler.
Puis un an après l'amie dite qui m'apprend l'avoir lu (plaisir d'apprendre que ses émulations portent auprès des écouteurs que l'on préfère)
Enfin, deux jours après cette randonnée, une visite à la ressourcerie de la commune, et le livre qui apparait, en état parfait, d'un sac à trier.
J'ai lu. Heureuse de ce fil rouge bien tenu par la providence.
Et je préfère , finalement, le podcast, que je n 'ai pas pris la peine, pour vous, de réécouter , qui se trouvera facilement sur le net sur France Culture etc etc..
Ce qui s'est produit, c'est que la qualité d'idée, et de posture, que ce livre, ce vécu, et ce témoignage produisent , supplante l'acte d'écriture.
C'est très bien ainsi. Oui, parfois l'idée se passe de développement. Elle a pensé porter dorénavant l'oeil de l'ours, en leur effroi croisé. Point. Sublime.
Je conseille. Si vous avez la flemme, écoutez. Si vous n'êtes pas d'oreille, lisez.
Si vous aimez rêver, plongez. Et si vous n'êtes pas dutout sensibles au regard du clébard que vous croisez au marché, au bout de sa laisse, ni à la vélocité du hérisson avant que de l'écraser en votre duster...zappez. Vous ne perdrez rien. Cela, pourtant, ne parle même pas du règne animal. Enfin si. Enfin bref. Peu importe.
J'ai , vous l'avez peut-être compris, été déçue, parce que j'avais reçu à 1000 volts, en podcast, l'essentiel. Ce n'est certainement pas une raison pour se priver de rencontrer l'idée portee par l'opus.A votre guise.
Notez d'intéressants passages sur la zone géographique et ethnographique où se situe l'attaque de l'ours. L'auteure est anthropologue, cela pèse dans l'intérêt à la lire.
Nadine- Messages : 4866
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 48
Re: Nastassja Martin
J'hésite maintenant entre écouter ce fameux postcast, lire le livre d'abord, ou encore Les Âmes sauvages avant...
Ce qui m'intéresse surtout, en fait, c'est ce qu'elle écrit par rapport à la théorie de Descola sur les non-humains, "par-delà nature et culture"...
Ce qui m'intéresse surtout, en fait, c'est ce qu'elle écrit par rapport à la théorie de Descola sur les non-humains, "par-delà nature et culture"...
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15637
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Nastassja Martin
Tom Léo explique bien ce qu'ajoute Croire aux Fauves à son travail : c'est le marqueur "forcé" d'une assimilation déjà commencée.
Je pense que tu pourrais lui demander si il a lu "Les âmes sauvages" et si tu y trouverais ton compte ? Tom Leo ?
Je force le trait en fait, dans mon retour, car ce que tu soulignes, Tristam, dans ton commentaire, est bien mis en exergue au fil du récit et a constitué comme un développement de l'idée que j'avais reçu à l'écoute du podcast. A ton niveau averti, ça vaudra le coup d'aller directement sur des textes d'étude je pense.
Je vais vous mettre quelques extraits.
Je pense que tu pourrais lui demander si il a lu "Les âmes sauvages" et si tu y trouverais ton compte ? Tom Leo ?
Je force le trait en fait, dans mon retour, car ce que tu soulignes, Tristam, dans ton commentaire, est bien mis en exergue au fil du récit et a constitué comme un développement de l'idée que j'avais reçu à l'écoute du podcast. A ton niveau averti, ça vaudra le coup d'aller directement sur des textes d'étude je pense.
Je vais vous mettre quelques extraits.
Nadine- Messages : 4866
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 48
Re: Nastassja Martin
J'ai écouté le podcast hier, et je vais commencer (chronologiquement !) par Les Âmes sauvages (qu'apparemment Tom aurait lu). Je suis plus intéressé qu'averti ; j'ai du mal à intégrer l'avancée faite par Descola : à abandonner la (si commode) notion de nature...
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Tristram- Messages : 15637
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Nastassja Martin
Tristram a écrit:J'ai écouté le podcast hier, et je vais commencer (chronologiquement !) par Les Âmes sauvages (qu'apparemment Tom aurait lu). Je suis plus intéressé qu'averti ; j'ai du mal à intégrer l'avancée faite par Descola : à abandonner la (si commode) notion de nature...
Selon un résumé lu j'avais mentionné que Nastassja avait déjà parlé dans son premier livre "Les Ämes sauvages" de ces peuplades, très marquées par un lien presque "mystique" avec les animaux. Mais je ne l'ai pas lu, juste mis sur ma liste à lire. J'ai seulement lu "Croire aux fauves". Il me semble qu'il faudra être prêt d'entendre des choses à la imite du saisissable: d'un coté entreprendre comme femme la lutte avec un ours, mais aussi "emporter un part" de lui, d'être dans une forme d'égalité?
Là, j'écris sans relire et comme cela me vient à l'esprit...
tom léo- Messages : 1353
Date d'inscription : 04/12/2016
Localisation : Bourgogne
Re: Nastassja Martin
Merci des précisions !
Devant un ours, être un homme ou une femme ne fait pas grosse différence : l'ours est physiquement plus fort, pas de doute à ce propos. Maintenant, concevoir une certaine égalité, par exemple d'êtres vivants, c'est possible. Je reviendrai ici lorsque j'aurai lu ce dont je parle.
Devant un ours, être un homme ou une femme ne fait pas grosse différence : l'ours est physiquement plus fort, pas de doute à ce propos. Maintenant, concevoir une certaine égalité, par exemple d'êtres vivants, c'est possible. Je reviendrai ici lorsque j'aurai lu ce dont je parle.
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Tristram- Messages : 15637
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Nastassja Martin
Croire aux fauves, page 109, éditions "Verticales"
Les personnes comme Daria savent qu'elles ne sont pas seules à vivre, sentir, penser, écouter dans la forêt, et que d'autres forces sont à l'oeuvre autour d'elles. Il y a ici un vouloir extérieur aux hommes, une intention en dehors de l'humanité. Nous nous trouvons dans un environnement "socialisé en tout lieu parce que parcouru sans relâche", aurait dit mon ancien professeur Philippe Descola. Il a réhabilité le mot animisme pour qualifier et décrire ce type de monde; moi et d'autres l'avons suivi corps et âme sur ce chemin. Dans la phrase "les ours nous font un cadeau" (note de nadine : plus haut, Daria dit à l'auteur "parfois certains animaux font des cadeaux aux humains (...)Toi tu es le cadeau que les ours nous ont fait en te laissant la vie sauve") il y a l'idée qu'un dialogue avec les animaux est possible, quoiqu'il ne se manifeste que rarement sous une forme contrôlable; il y a aussi l'évidence de vivre dans un monde où tous s'observent, s'écoutent , se souviennent, donnent et reprennent; il y a encore l'attention quotidienne à d'autres vies que la nôtre; il y a enfin la raison pour laquelle je suis devenue anthropologue
Croire aux fauves, page 114, éditions "Verticales":
Je pense à Clarence, le vieux sage gwich'in de Fort Yukon en Alaska, mon ami et précieux interlocuteur pendant toutes les années où j ai vécu dans son village . Je l'ai toujours regardé avec des yeux amusés lorsqu'il me disait que tout était constamment "enregistré" et que la forêt était "informée"(...) C'est précisément pour cela que Daria et Vassia baissent la voix et chuchotent à l'aube, dans la yourte ensommeillée lorsqu'ils se racontent leurs rêves. Tu as peur de réveiller les autres ? je demande un matin. Non, je ne veux pas qu'ils nous entendent , dehors, répond Daria. (...) Ce n'est pas que je ne comprends pas ce qui m'arrive; ce qui m'est arrivé. Neuf ans que je travaille chez ceux qui "partent rêver plus loin", comme dit Clarence. Que fais-tu avec ta tente sur les épaules? je lui demandais il y a cinq ans lorsqu'il s'éloignait subrepticement hors de Fort Yukon vers la forêt. je n'entends rien ici. Je ne vois rien non plus. Trop de bavardage, trop de confort, trop de famille et pas assez d'autres. Too much fuss ! Je sors rêver plus loin.
Dernière édition par Nadine le Dim 27 Sep - 17:27, édité 1 fois
Nadine- Messages : 4866
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 48
Re: Nastassja Martin
En fait , à feuilleter à nouveau, je me rends compte que j'ai eue beaucoup de plaisir à lire ce récit, mais qu'il m'a laissée sur ma faim quant à la cosmogonie animiste (ça peut se dire, ça ? C'est pas antithétique ?). Ce livre là parle des ressentis de l'auteure, qui sont riches, mais entrouvrent d'autres richesses inconnues.
Il y a de longues séquences qui retracent la reconstruction de son visage, elles sont intéressantes aussi, c'est un témoignage très singulier, évidemment.
J'ai hâte de lire l'un ou l'autre sur "Les âmes sauvages".
Il y a de longues séquences qui retracent la reconstruction de son visage, elles sont intéressantes aussi, c'est un témoignage très singulier, évidemment.
J'ai hâte de lire l'un ou l'autre sur "Les âmes sauvages".
Nadine- Messages : 4866
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 48
Re: Nastassja Martin
A propos de DEscola, Tristam, ton commentaire m'ayant intriguée j'ai ce matin rapidement cherché à l'écouter, et vu cette courte video : elle répond simplement à ta résistance, je crois ? :
Nadine- Messages : 4866
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 48
Re: Nastassja Martin
Ma difficulté, c'est à intégrer ce concept de non-nature dans ma perception ordinaire de la nature forêt _ mon souci est d'assimilation : ne plus employer la notion, le mot nature, qu'on trouve pourtant partout dès qu'on ouvre un livre.
J'ai lu de Descola, notamment Les lances du crépuscule, mais malheureusement pas encore Par-delà nature et culture (si je le trouve, et si j'y comprend un petit quelque chose, j'ouvrirai le fil).
J'ai lu de Descola, notamment Les lances du crépuscule, mais malheureusement pas encore Par-delà nature et culture (si je le trouve, et si j'y comprend un petit quelque chose, j'ouvrirai le fil).
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Tristram- Messages : 15637
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
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