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Martin Walser

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Message par Bédoulène Sam 29 Juil - 11:00

Martin Walser
1927/2023

Martin Walser Martin11


Martin Walser, né le 24 mars 1927 à Wasserburg (Bavière) et mort le 28 juillet 2023 à Überlingen (Bade-Wurtemberg), est un écrivain allemand.

Il est connu par sa description des conflits intérieurs de l'anti-héros. Il passe, au même titre que Günter Grass et Heinrich Böll, pour l'un des grands romanciers allemands post Seconde Guerre mondiale, même s'il n'a jamais atteint la notoriété internationale de ces deux derniers. Il s’affirme comme le maître de la description des microcosmes petits-bourgeois, dont il est lui-même issu.
Ses parents s'occupaient d'une auberge à Wasserburg. Le milieu de son enfance est décrit dans le roman Ein springender Brunnen.

De 1938 à 1943, il va à l'école à Lindau et est enrôlé comme aide à la défense anti-aérienne.
Selon des documents du fichier central du Parti nazi, il aurait adhéré à ce dernier le 30 janvier 19442.

Il vit la fin de la guerre comme soldat dans la Wehrmacht. Après la guerre il passe le baccalauréat à Lindau puis étudie la littérature, l'histoire et la philosophie à Ratisbonne et à Tübingen.
Il obtient en 1950 un doctorat (promotion Friedrich Beißner) avec une thèse sur Franz Kafka (Beschreibung einer Form) (ISBN 3-518-38391-4).
Pendant ses études il travaille comme reporter pour la Süddeutscher Rundfunk (SDR) et écrit des Hörspiele (pièces radiophoniques). En 1950, il épouse Katharina « Käthe » Neuner-Jehle, avec qui il a quatre filles.

À partir de 1953 Walser est régulièrement invité aux réunions du Groupe 47 qui le distingue en 1955 pour le récit "Templones Ende".

Son premier roman, Ehen in Philippsburg, paraît en 1957 et connaît un grand succès. À partir de ce moment, Martin Walser vit de sa plume avec sa famille près du lac de Constance.

Dans les années 1960, Martin Walser se prononce comme beaucoup d'autres intellectuels allemands pour le vote en faveur de Willy Brandt au poste de chancelier fédéral. Il s'engage contre la guerre du Viêt Nam et est dans les années 1970 sympathisant du Parti communiste allemand (DKP) dont il ne sera cependant jamais membre.

A propos de l'Holocauste :
Spoiler:

Martin Walser meurt le 28 juillet 2023 à Überlingen (Bade-Wurtemberg)

Oeuvres traduites en français :

Histoires pour mentir, nouvelles  Gallimard, 1971 (Ein Flugzeug über dem Haus, 1955)
Quadrille à Philippsburg, roman  Plon, 1959 (Ehen in Philippsburg, 1957)
Chêne et Lapins angora. Une chronique allemande, pièce de théâtre Gallimard, 1969 (Eiche und Angora-Eine deutsche Chronik, 1962)
Le Cygne noir, pièce de théâtre Gallimard, 1968(Der schwarze Schwan, 1964)
La Licorne, roman Gallimard, 1969 (Das Einhorn, 1966)
Fiction, Gallimard, 1972 (Fiction, 1970)
Un jeu d'enfants, pièce en 2 actes, texte français de Bernard Lortholary, Gallimard, 1972 (Ein Kinderspiel, 1970)
Je ne sens pas bon, roman  Gallimard, 1976 (Die Gallistl’sche Krankheit, 1972)
Au-delà de l'amour, roman Gallimard, 1978 (Jenseits der Liebe, 1976)
Un cheval qui fuit, recueil de nouvelles  Gallimard, 1980 (Ein fliehendes Pferd, 1978)
Travail d'âme, roman,  Gallimard, 1981 (Seelenarbeit, 1979)
La Maison des cygnes, , roman Gallimard, 1982 (Das Schwanenhaus, 1980)
Lettre à Lord Liszt, roman, Édition Robert Laffont, 1985 (Brief an Lord Liszt, 1982)
Ressac, roman, Édition Robert Laffont, 1987 (Brandung, 1985)
Wolf et Doris, roman,Édition Robert Laffont, 1988 (Dorle und Wolf, 1987)
La Chasse, roman Édition Robert Laffont, 1991 (Jagd,1988)
Dorn ou Le musée de l'enfance, roman  Édition Robert Laffont, 1992 (Die Verteidigung der Kindheit, 1991)
Les Uns sans les autres, roman Édition Robert Laffont, 1994 (Ohne einander, 1993)
La Guerre de Fink, roman  Hachette, 1998 (Finks Krieg, 1996)
Une source vive, roman Éditions Robert Laffont, 2001 (Ein springender Brunnen, 1998)
Mort d'un critique, roman Éditions des Syrtes, 2006 (Tod eines Kritikers, 2002)
essais (2004)
Vivre et écrire - Journal 1951-1962 (2005)

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Message par Bédoulène Sam 29 Juil - 15:06

Martin Walser Un-che10

récupération de ressenti sur cette lecture lointaine

4ème de couverture de "Un cheval qui fuit"

Martin Walser 4ame10


Ce petit livre suffit à l'auteur pour nous délivrer un récit très complet, très fouillé. L'écriture franche permet au lecteur d'apprécier la densité des sentiments des personnages, de les découvrir malgré le masque dont ils s'affublent.

Je continuerai la connaissance de cet auteur.

extraits

"Helmut comprit qu'on allait donner dans le genre ancien combattant. En ce qui le concernait, il n'avait jamais été un fanatique de l'évocation du passé. La moindre pensée se rapportant à ce qui avait été le rendait lourd. Il éprouvait une sorte de nausée quand il songeait à la quantité de passé qu'il avait d'ores et déjà accumulée. Ne pas enlever le couvercle. Laissez bien fermé. Eviter tout apport d'oxygène sinon ça se mettait à fermenter là-dedans."

"Plus la dissemblance avec ses sentiments et l'expression de son visage était importante, plus il y prenait de plaisir. Il ne vivait que quand il semblait être et quand il était un autre. Il ne vivait que quand il menait cette double vie. Toute réaction immédiate, qu'elle vint de lui ou d'un autre, lui paraissait malsaine. Se laissait-il aller à quelque manifestation incontrôlée - de joie ou de colère, peu importait - il sentait généralement s'abattre sur lui, aussitôt après, une chape de mélancolie. C'était la panique. Il se croyait perdu. Chacun pourrait dorénavant en user à sa guise avec lui."

"Elle avait peur, dit-elle en gloussant vilainement, de tomber amoureuse de Klaus ; et d'autre part, elle faisait observer à Helmut qu'il venait encore, au mépris de la parole donnée, d'appeler Klaus ce[b] Klaus Buch. Helmut se demanda s'il devait la violer, la jeter dans le lac et l'empêcher de rejoindre le bord. Je te pardonne ce ratage et le prochain dit-il. Le suivant seulement, je le prendrai mal. Après le suivant, le péril sera mortel, absolument mortel. J'en ai froid dans le dos dit-elle quand tu me parles ainsi, dit-elle. Alors c'est bien, dit-il, parce que, moi, je commence à avoir chaud quand tu as froid dans le dos quand je te parle."

"Elle fait signe à Helmut et à Sabine et sortit, entrainant au passage Klaus avec elle. Helmut et Klaus Buch n'avaient pas échanger un seul regard pendant tout ce temps. Helmut s'en rendait compte à présent. C'était donc le regard de Klaus Buch tombant à la renverse qui allait lui rester. Sans doute personne ne l'avait-il percé à jour comme Klaus Buch l'avait percé à jour à cet instant précis. Et il vivait , celui qui l'avait percé à jour"

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Message par Bédoulène Sam 29 Juil - 15:18

ce n'est pas grand chose et si je me souviens avoir apprécié, je ne peux le faire avec pertinence ; mais le fil est ouvert et vu la production traduite en français je vous invite à faire la connaissance de l'auteur.

Wink

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Message par Tristram Sam 29 Juil - 17:03

Point de vue certes discordant, mais il me faudrait le lire pour en "juger"...

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Message par Tristram Ven 19 Jan - 12:06

Ressac

Martin Walser Ressac10

Helmut Halm est convié pour quatre mois comme professeur d’allemand en Californie par son ami, le « géant » Rainer Mersjohann, poète et chairman à la Washington University d’Oakland (ils ne se sont pas vus depuis leurs études).
On vient de diagnostiquer un cancer incurable à la mère de sa femme, Sabine.
« Ou bien le visage de Sabine avait rétréci, ou bien ses yeux s’étaient agrandis. Son visage s’était arrêté comme une montre. »
Helmut et Sabine partent pour Berkeley avec une de leurs filles, Lena, qui émerge à peine d’un échec sentimental. Helmut est enthousiasmé par la clarté, le climat, le paysage, la société, le campus (et une de ses étudiantes, Fran). Son monologue dialogué avec lui-même tient la plus grande part du livre.
« Il y avait à présent partout des étudiants allongés dans la verdure, on aurait dit des statues. Quand, ayant brouté des heures d’affilée, les vaches s’installent pour ruminer, elles ressemblent à ces entassements de divinités. Tranquillité méridienne du campus, rendue plus profonde encore par les cloches sonnant au campanile. »

« Il regardait aussi longtemps que possible chacun des êtres qu’il rencontrait. »
Helmut se baigne dans l’océan, et se fait drosser par une déferlante (le ressac est terme qui revient fréquemment, de même que les références aux couples avec une grande différence d’âge entre les partenaires, et les miroirs où il n’aime pas se voir).
« Le bord de la falaise n’était marqué ni par des grillages ni par des panneaux, mais par le museau des voitures. Les gens étaient installés derrière les vitres, une boîte de fer-blanc à la main, et ils regardaient cet océan et buvaient le contenu de leur boîte. Et, comme ils restaient tous dans leur voiture pour admirer le Pacifique, on avait l’impression que les voitures, elles aussi, admiraient l’océan. Halm se rendait compte que son saisissement était plus lié au spectacle de ces gens contemplant l’océan qu’à celui de l’océan lui-même. Sabine ne quitta pas la chaussée, ne s’arrêta pas avec la Volvo à un ou deux mètres de l’abîme. Ils descendirent, s’avancèrent jusqu’au bord, regardèrent l’océan et les spectateurs. Les gens assis dans les voitures ne regardaient que l’océan. Voilà les vrais dévots, songea Halm. »
Rainer se révèle peu à peu alcoolique et teinté de paranoïa, en conflit avec son épouse Elissa ; il travaille à « La Compréhension des textes de Schubert ». Helmut (qui s’est vu refuser son ouvrage sur Nietzsche, et se penche dorénavant sur Heine), a régulièrement affaire à sa secrétaire, Carol, qui semble bien renseignée sur lui (elle est l’épouse de Kirk Elrod, romancier auteur d’Inspiration Inn, dont un résumé nous est donné).
Sabine doit retourner en Allemagne au chevet de son père, Lena se consacre entièrement à sa nouvelle amie, Elissa. Helmut est toujours plus poursuivi par Fran que l’inverse, et pourtant une rumeur de harcèlement le concerne bientôt), si bien qu’on se demande jusqu’à quel point il n’est pas victime d’un fantasme amoureux sans réciprocité ; parallèlement, il joue quotidiennement avec une petite chatte sauvage qu’il amadoue peu à peu. Rainer se suicide, qui forçait sa femme à des confidences sur ses expériences extraconjugales, et apparemment voulait la tuer, dans son sentiment de justice… Helmut danse avec Fran, ils tombent et se blessent. Il rentre comme convenu en Allemagne avec Lena. Une lettre de Carol lui apprend que Fran est morte, tombée d’une falaise dans le ressac. Son vieux chien Otto est tué par une voiture, il commence à se confier à Sabine.
« Trop ou trop peu citer, ou être cité — voilà à quoi se résume la vie intellectuelle. »

« Collecter des phrases de Heine. Pendant des semaines, uniquement collecter des phrases qui te fassent de l’effet. Puis relire sans cesse les phrases collectées, jusqu’au moment où tu devineras pourquoi ce sont justement ces phrases qui t’ont impressionné. Tout ce qu’il pouvait espérer, c’est que le titre, qu’il avait déjà dû communiquer à Rainer au téléphone, pourrait convenir. L'Émigration comme émancipation. »

« Il n’avait encore jamais pensé à la mort aussi nettement que maintenant, en ce moment précis. L’espace d’un instant, il lui avait été donné d’exacerber l’image de la mort. Le mouvement qui l’entraînait vers le bas avait été vraiment sensible. Plus sensible que jamais auparavant. Avant de contenir fût-ce une idée minime de ce qui se passera en réalité, il faut que cette image de la mort devienne des milliards de fois plus nette, plus violente, plus brutale. Il est impossible de s’en faire une image qui corresponde à la réalité. C’est la protection, la belle protection. L’effroi déclenché par l’extrême netteté de cette image de mouvement radical et impitoyable nous entraînant vers le bas demeurait un doux effroi. Avec la violence réelle, aucun dialogue ne sera plus possible. Il espère bien qu’il ne criera pas. Silencieuse, propre, rapide, voilà comment devrait être sa mort. Il dut détourner ses pensées de cette vision. Il fallait éviter de songer à l’instant infiniment long durant lequel le ressac l’avait roulé lui-même. Maintenant, il avait l’impression d’être paralysé, mais guéri. C’était fini. Trente ans. Il suffisait d’imaginer la chose une seule fois, et tout cessait, on était sauvé. »

« Depuis cette nuit-là, il était obsédé par l’idée que durant un acte S. non destiné à la reproduction, on n’était ni plus ni moins qu’un hamster sur son rouleau. On bougeait uniquement parce qu’il fallait faire quelque chose à quoi la nature attachait de l’importance. Mais, pour nous obliger à le faire réellement, tout est parfaitement bien organisé : les choses se passent comme si, au lieu de répondre à quelque mission, chacun obéissait à sa propre volonté. Comme si l’on ne souhaitait rien tant que cela. Comme s’il n’était rien qui nous fasse plus plaisir. Et l’on n’est cependant jamais qu’un fonctionnaire chargé de réaliser le programme. Halm avait l’impression de s’être fait posséder. Et tout ce méli-mélo de l’amour ! «... tel avalé, l’appât, exprès tendu pour mettre en rage qui l’a pris... ». Je voudrais bien qu’on m’explique en quoi l’esbroufe de l’acte S. se distingue de l’esbroufe d’un concours de tir. On fait des cartons en faisant semblant de croire qu’on tire sur des ours. »

« Le mieux à faire serait toujours de partir vers d’autres langues. En même temps que les mots pour le dire, on laisse le pire derrière soi. Il existe tant de langues. »

« [Le hameau de] Faulkner. C’était, dit-il, le livre qu’il lisait avec le plus de plaisir, sans le comprendre. Mais il reconnaissait que sans cesse, le besoin de comprendre revenait s’imposer. C’est qu’on a de la curiosité. »
J’ai été séduit par le style cursif, rempli d’ellipses et de raccourcis, fort musical, d’ailleurs noté (« presto agitato », etc.), composition qui va crescendo et decrescendo (le roman culmine ainsi dans une soirée de cartes entre hommes, où les « durs » se lâchent en buvant force « pisse d’étudiant », s’injurient et profèrent toutes les obscénités qu’ils ne peuvent employer en public).
Ce roman est une reprise du thème (couru) du professeur qui tombe amoureux d’une élève, également de ceux du milieu universitaire et de la confrontation Ancien et Nouveau Monde, revisités dans le flot des pensées du personnage principal.

\Mots-clés : #exil #social #xxesiecle

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Message par Bédoulène Ven 19 Jan - 13:26

merci Tristram, j'ai commencé un commentaire aussi, mais j'adhère au tien !

Ressac

C'est l'histoire d'un amour malheureux, celui qu' Halm professeur Allemand venu comme lecteur dans une Université de Californie, porte à une étudiante Fran Webb.
Malheureux d'une part car non partagé par la jeune et belle, fille ; d'autre part Helmut est marié, père de 2 filles adultes.
La jeune étudiante appartenant à  la bourgeoisie moyenne est donc socialement d'un milieu plus élevé. ( la différence de classe sociale est présente dans le récit)
En Californie, dans le milieu universitaire se trouver en sa compagnie, ouvertement ou pas, d'une undergraduate n'est pas apprécié, ce que lui disent de façon détournée ses nouveaux collègues et notamment Rainer, celui qui l'a recruté pour cet emploi de lecteur.

Durant ce semestre Halm, sa femme Sabine et Léa sa fille découvrent cette vie ensoleillée, inconnue, sous le ciel de la Californie, les us des habitants, leurs caractères. Ils voient et partagent parfois la vie des couples qu'ils côtoient et qui les accueillent. (descriptions détaillées des relations dans le  couple, notamment pour la différence d'âge ; ce qui conforte Helmut Halm dans son désir de l'étudiante)

Sa situation avec la jeune Fran provoque chez Helmut de nombreuses introspections, un duel intérieur entre Moi-Hal et LUI-Halm (le LUI qui serait le Ca de Freud). A chaque fait, demande d'aide pour ses devoirs, notamment, Halm se convainc des sentiments de Fran, pour ensuite être déçu, temporairement, par la réponse qu'il suppose de la jeune fille d'après sa réaction.

Rainer qu'il a connu quelque temps en Allemagne et pour lequel il avait une véritable vénération, le déconcerte par son caractère entier, inflexible, ils ne deviennent pas les amis qu'il espérait.

Les mois passent avec les bonheurs, les malheurs, et Halm retourne dans la sombre clarté de sa ville en Allemagne.

Carol, la secrétaire de Rainer que Helmut appréciait lui annonce par courrier la mort de Fran.

Ce que j'en pense : Halmut est un anti-héros, il est un personnage flou, il ne prend pas de risques, sa vie comme ses sentiments sont comme le Ressac,  va et vient,  ce Ressac qu'il n'a pas su appréhender et qui l'a marqué.
Il est cause, indirectement de la mort de Fran. De même il n'a pas soutenu Rainer, il devait lui parler alors qu'il le savait inquiet, par la demande de sa femme, par la conférence qu'il devait faire.
Aussi de la mort de son chien Otto qu'il n'a pas surveillé comme il l'aurait du et qui s'il avait écouté sa fille Juliane aurait pu mourir doucement et non brutalement comme il fut.
Seuls ses rapports avec la chatte me le rendent plus sympa

Mais quelle écriture prégnante !

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Message par Tristram Ven 19 Jan - 16:40

Tout à fait, un anti-héros, mais personnellement je crois qu'un doute est entretenu sur l'attitude de Fran (qui le drague ? joue avec lui ? l'utilise ? est juste un prétexte à crise de la quarantaine, et/ou fantasme ?)
Etrange aussi le rythme, morts de proches où l'on ne s'attarde pas (peut-être en effet écran du ça, ou du surmoi ?) : le lecteur n'a que la version de Helm, possiblement fort partielle et partiale.
Un doute aussi sur la traduction du terme ressac, qui sonne bien, mais pourrait valoir pour houle, ou vague en général... Je pense que seul un germanophone ayant accès au texte original pourrait nous éclairer à ce propos.

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Message par Bédoulène Ven 19 Jan - 18:21

je crois qu'il est moqué, gentiment, par les élèves du cours de conversation "Brando-Malvolio"

les dessins sexuels

mais bon c'est certainement courant chez les étudiants

Fran l'utilise tout de même parce qu'il s'y complait, non ?

je regrette surtout de ne plus me souvenir distinctement du livre "un cheval qui fuit" car Helmut y figurait, mais j'ai le sentiment qu'il était le même personnage.

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Message par Tristram Ven 19 Jan - 18:28

Je ne connais par Un cheval qui fuit, mais j'ai Wolf et Doris, que je vais lire !

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