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André Demaison

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Message par Tristram Mar 11 Juin - 9:17

André Demaison
(1883 – 1956)

nature - André Demaison Andrzo10
André Demaison, né le 17 janvier 1883 à Bordeaux et mort le 19 septembre 1956 à Maule, est un écrivain français, lauréat du grand prix du roman de l'Académie française en 1929.
André Demaison fait ses débuts en 1903, à l'âge de 20 ans, chez Maurel et Prom maison de commerce bordelaise implantée en Afrique-Occidentale française. C’est en Casamance, où il a été affecté, qu’il acquiert la maîtrise de plusieurs langues africaines dont le diola, le mandingue et le wolof. Puis il se met à son compte, affrète une goélette et devient collectionneur d’animaux sauvages pour le compte du zoo d'Anvers en Belgique. Cette activité qui le familiarise avec toute la côte de l’Afrique occidentale jusqu’au Nigeria, lui inspira son futur ouvrage La Nouvelle Arche de Noé.
Bien qu'ayant été réformé en 1903, il rentre en France et s’engage volontairement en 1914 dans l'infanterie coloniale. Sa connaissance des langues africaines le fait rapidement être affecté comme interprète au corps des tirailleurs sénégalais.
Après la guerre et sous l’impulsion de René Doumic, il se révèle un écrivain prolifique sur les thèmes des civilisations africaines et des interactions souvent surprenantes entre l'homme et les animaux sauvages. C'est dans ce dernier domaine notamment avec la publication du Livre des bêtes qu’on appelle sauvages en 1929 qu'il atteint la grande notoriété. Il est également l’auteur du guide de l'exposition coloniale de 1931.
Nommé directeur de la Radio nationale sous le régime de Vichy en 1942, il est aussi membre du Conseil national. Condamné par la justice en 1945 pour sa participation au régime de Vichy, il est finalement amnistié et réhabilité dans l’ordre de la Légion d’honneur.
Il continue à publier après la guerre, notamment aux Presses de la Cité.
Œuvre
• 1924 : Diato, roman de l'homme noir qui eut trois femmes et en mourut, éditions Albin Michel
• 1924 : La Femme et l'Homme nu (avec Pierre Mille), éditions de France
• 1925 : La Reine de l'ombre, éditions de France
• 1925 : Les Oiseaux d'ébène, éditions du Monde moderne
• 1927 : Le Pacha de Tombouctou, Arthème Fayard
• 1928 : Un voyage moderne à travers notre continent austral, éditions du Monde moderne
La Comédie animale (quatre volumes) :
• 1929 : Le Livre des bêtes qu'on appelle sauvages, Grasset – Grand prix du roman de l'Académie française
• 1930 : La Comédie animale, Grasset
• 1934 : D'autres bêtes qu'on appelle sauvages, Les écrivains français
• 1938 : La Nouvelle Arche de Noé, Grasset
• 1931 : Diaeli, le livre de la sagesse noire, éditions d'art Henri Piazza
• 1932 : Faidherbe, Plon (Les grandes figures coloniales)
• 1933 : Tropiques, Grasset
• 1933 : Menaces dans le ciel, Baudinière
• 1934 : La Revanche de Carthage, Les écrivains français
• 1935 : Le Jugement des ténèbres, Grasset
• 1936 : Le Péché contre l'amour, Les écrivains français
• 1936 : Le Jeu des 36 bêtes, Deglaude
• 1939 : Pardon des termites, Fernand Sorlot
• 1939 : Terre d'Amérique, Fayard
• 1940 : Intrigues de la forêt, Flammarion
• 1941 : Latitudes, Arthaud
• 1941 : Trois Histoires de bêtes, Edouard Aubanel
• 1942 : Le Sens du conflit, Flammarion
• 1943 : Déluge, Arthème Fayard
• 1948 : L'Étoile de Dakar, Presses de la Cité
• 1949 : Terre de personne, Presses de la Cité
• 1949 : Espaces, La Table Ronde
• 1950 : La Comédie des animaux qu'on dit sauvages, Rombaldi
• 1951 : La Comédie animale : trois nobles bêtes, illustrations d'Odette Denis, Vialetay
• 1953 : Le Livre des enfants sauvages, André Bonne
• 1956 : La Vie des noirs d'Afrique du Sénégal au Congo, Bourrelier
• 1956 : La Comédie des animaux, Flammarion
• 1961 : Bêtes sur la terre et dans le ciel, 40 gravures au burin originales par Robert Cami, 186 exemplaires numérotés, Les Amis bibliophiles

(Wikipédia)

_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
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Message par Tristram Mar 11 Juin - 9:31

Intrigues dans la forêt

nature - André Demaison Intrig10

C’est l’histoire de la déforestation préalable à une nouvelle plantation en Afrique subsaharienne : le narrateur est associé à un jeune homme et un couple d’autres Blancs, et ils sont entourés de tribus leur fournissant la main-d’œuvre.
Le narrateur-auteur est sensible à la nature qu’il détruit partiellement, répugnant notamment à chasser.
« Comme s’ils se réjouissaient d’entendre des nouvelles dans leur altière solitude, les azobés, les dabémas, au panache étalé dans le ciel, balançaient largement leur tête sur d’invisibles épaules. Ainsi la sève, pompée par ces mouvements alternatifs, montait jusqu’aux feuilles dentelées ou arrondies, en forme de cœur ou de spatule. […]
Les fûts de ces grands arbres étaient animés d’un rythme lent et souple. Rien ne peut mieux masser leurs fibres lisses qui montent tout droit jusqu’à trente ou cinquante mètres avant de porter une seule branche. »

« Voyez-vous, l’arbre est à l’animal ce que le glacier est à la rivière. Il n’existe entre eux qu’une différence de forme et d’allure. »

« Les gestes des arbres, qui paraissaient animés dans la clarté confuse du jour, je les voyais immobilisés à la lumière des torches et des lampes. Tout était figé par la surprise. »

« Par moments, nos pieds glissaient sur d’énormes escargots que les nègres ramassaient pour ne point perdre une chair vivante. D’autres fois, nous écrasions des cent-pieds qui laissaient derrière nous une trace phosphorescente. »

« Ce qu’il y a tout de même de merveilleux chez les coloniaux, c’est que la mort vient souvent fréquenter leurs groupes sans réussir à ébranler la volonté des survivants. Ce fatalisme raisonné, cette acceptation des dangereuses conditions de leur existence, leur font pardonner bien des sautes d’humeurs, bien des défauts terribles ou enfantins. »

« Je remarquais des nids, même sur les poteaux du télégraphe qui, sans souci du godet de verre que les hommes avaient fixé à leur sommet, se comportaient comme d’énormes boutures, déjà branchues et feuillues. »

« C’est une pratique néfaste, qui consiste à brûler les hautes herbes dès qu’elles sont sèches, malgré les ordres du Gouvernement. Les Noirs pensent que la cendre enrichit le sol et que les reptiles sont exterminés par ces désastres locaux. Ils oublient qu’ils écartent ainsi les nuages et qu’ils dessèchent leur propre terre nourricière. »
(À noter que cette dernière pratique est toujours courante, quoique préjudiciable et interdite.)
Après diverses péripéties, survient la Seconde Guerre mondiale.
Témoignage évidemment partiel et partial, Demaison expose ses connaissances de la forêt africaine et du milieu des « coloniaux », aussi des tribus locales, mais plus superficiellement. Ses observations sont souvent intéressantes, quoique ses vues soient parfois faussées par une méconnaissance d’époque. De beaux aperçus des arbres, si difficiles à rendre.

\Mots-clés : #aventure #colonisation #nature #xxesiecle

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Message par Bédoulène Mar 11 Juin - 11:01

"Le narrateur-auteur est sensible à la nature qu’il détruit partiellement, répugnant notamment à chasser"

oui mais néanmoins tout en sachant, il installe la plantation !

tout de même je pense intéressant !

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