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Frank Westerman

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Message par bix_229 Mar 20 Déc - 17:00

Frank Westerman
né en 1964

Frank Westerman Wester10

"Né en 1964 à Emmen aux Pays-Bas, Frank Westerman est ingénieur agronome de formation. Dans les années 1990, il effectua de nombreux voyages en tant que journaliste à travers l'Afrique, l'Amérique latine et l'Europe de l'Est. En 1992, il part comme reporter couvrir le conflit en ex-Yougoslavie pour le quotidien néerlandais De Volksbrant. Il fut notamment l'un des seuls journalistes à réussir à pénétrer à Srebrenica lors du massacre de 1995. De cette expérience, il tire son premier roman : The Bridge over the Tara (1994). Entre 1997 et 2002, il fut correspondant à Moscou. Depuis 2002, Frank Westerman se consacre pleinement à l'écriture à Amsterdam, où il vit. Depuis, Frank Westerman a accumulé les marques de reconnaissance : Les ingénieurs de l'âme a reçu de nombreuses récompenses aux Pays-Bas et a été traduit en neuf langues. El Negro et moi, a reçu la Goldene Eule, l'équivalent du prix Goncourt pour les Pays-Bas et la Belgique. Ararat a figuré sur les dernières sélections du prestigieux prix AKO aux Pays-Bas."
L'éditeur : Bourgois

Bibliographie en français

1994 Le pont sur le Tara,
1999 La république du grain,
2002 Les ingénieurs de l' âme,
2004 El Negro et moi,
2007 Ararat,
2015 La Vallée tueuse,

_______________________________________________________________________________________________________________________________

La lecture de El Negro et moi m' a convaincu que cet écrivain a un talent certain qu'il doit en partie à sa carrière de journaliste et sa formation d'ingénieur et de coopérant.
Tout ce qu'il a appris sur le terrain lui a montré les erreurs profondes des pays occidentaux dans les pays pauvres et notamment ceux qui furent colonisés.

Les enseignements qu'il en a tiré l'ont conduit à avancer lentement en -se- questionnant et en soulevant des questions plutôt que d'apporter des réponses prématurées et provisoires. Toujours à hauteur d' homme.

Enfin, si j'en juge d'après El Negro et moi, il est parvenu a créer pratiquement un genre nouveau.
Un travail de synthèses à partir d' archives et de travail sur le terrain. Ni roman ni journalisme. Mais très passionnant, très impliqué et remarquablement écrit.

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Message par bix_229 Mar 20 Déc - 17:07

Frank Westerman Wester10

EL NEGRO ET MOI

En  1983, à dix neuf ans, Frank Westerman, jeune étudiant alors en vacances, découvre dans un le musée d' histoire naturelle de Banyoles un noir. Le corps est naturalisé et exposé dans une vitrine comme les animaux avec qui il voisine.
Sur le socle, une plaque indique : BOCHIMAN DU KALAHARI.

"On n'était pas chez Mme Tussaud. Je n' étais pas en train d' admirer une illusion de la réalité ; ce Boshiman n' était pas un moulage fait pour donner le frisson...
C'était une personne, écorchée puis empaillée comme on le fait pour un animal."


La stupeur passée, Westerman décide d'enquêter sur ce phénomène.

Il terminera ses études d'ingénieur et entrependra toute une série de voyages, d'abord en tant qu' étudiant puis de coopérant.
En Jamaïque puis au Pérou, où il terminait son mémoire après un stage dans une communauté paysanne du Pérou. C'était l'époque où l'organisation terroriste du Sentier lumineux s'imposait dans une partie du pays.
Westerman apprit beaucoup dans la cpommunauté paysanne : d'abord à observer, à se taire, et se rendre utile pour se faire simplement accepter.
Pas un seul instant, Westeman n'a abandonné l'enquête sur El Negro. C'est pour cette raison qu'il se rendra à Paris, au Musé d'histoire naturelle. Grâce à un polonais qui y travaille, il commence par se renseigner sur le commerce d' animaux empaillés au 19e siècle à Paris.
C'est là qu'il découvrira ceux qui, en plus des animaux naturalisés avaient envoyé aussi  un noir : El Negro. Les frères Verreaux présents dans sa région natale déterrèrent le corps et l'envoyèrent par bateau à Cuvier.
Parallèlement, il découvrira le grand débat  sur l'évolution qui agitait le monde scientifique. On était encore très loin de Darwin.
Bien au contraire, la religion s'efforçait de retarder les théories nouvelles qui pourraient mettre en danger ses propres dogmes.
C'est donc Cuvier qui régnait en maître et se fit connaitre en disséquant le corps de celle qu'on nomma la Vénus Hottentote.

Je pourrais lontemps épiloguer sur la suite d'aventures qui menèrent une fois de plus Westeman sur la piste d' El Negro, mais ce serait stupide et inutile.
Sachez seulement que Westerman revint en Catalogne et au musée de Banyoles vingt ana après son premier voyage. Il avait appris que El Negro avait disparu et avait été envoyé en Afrique pour reposer dans la terre de ses ancêtres. A la suite de protestations d'ambassadeurs et d'intellos africains. Et au grand désarroi de la conservateur du Musée et de la population de la ville catalane. Mais triomphe assuré pour un militant noir de la ville, toubib et membre du parti socialiste espagnol.
Il y eu beaucoup de bruit et de tapage à cause du  pauvre Boshiman, en haut lieu et dans les instances espagnoles autant qu'internationales.
Pour terminer, Westerman se rendra sur les lieux memes où était désormais enterré El Negro -où ce qu 'il en restait- La peau d' El Negro resta en Espagne !
Un coin perdu du Bostwana.
Entre temps, il abeaucoup appris sur l' histoire de l'esclavage et réfléchi sur l'avenir du continent africain.

Ce livre montre que la réalité -même si elle a des côtés sordides ou incompréhensibles- peut être incroyablment romanesque une fois qu'elle a été reconstruite après enquête. Mais un travail introspectif aussi profond et intelligent est rare.
Il est vrai que cette quête changea profondément la vie de l'auteur et l'auteur lui-même.
On le comprend !

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mots-clés : #autobiographie #historique
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Message par Bédoulène Mar 20 Déc - 17:11

Frank Westerman 51g-r510

Ararat  

L’auteur souhaite écrire un livre sur les « Religions et les Sciences », mais en fait c’est une recherche de lui-même, s’étant éloigné de l’église de son enfance, n’en n’éprouvant aucun manque, l’auteur veut savoir s’il a toujours la foi et si elle peut encore être active.
Il décide donc l’ ascension de l’Ararat, la montagne Mère, là où est censé s’être arrêtée l’Arche de Noé. Il prépare donc son voyage, rencontre d’anciens professeurs de diverses matières avec lesquels il est resté en contact et qui apporteront une aide amicale à leur ancien élève. Il a aussi le soutien de sa femme et d’une amie, tandis que d’autres raillent sa démarche.

Il est prévenu, par les Ecritures, le Peuple Arménien :
"Personne ne peut escalader Masis parce qu'elle est la mère du monde."

Westerman  trouve dans les religions de l'irrationnel qu'il ne peux accepter :

"Je me demandais pourquoi, dès que la religion est en jeu, la curiosité humaine devait être bridée." "Il faut coûte que coûte que quelque chose reste caché, c'est le proopre de toute religion. Le mystérieux doit rester mystérieux, afin que l'on puisse y croire. Il faut qu'il en soit ainsi. Mais je ne pouvais me soustraire à la question de ce qu'il y avait à cacher. C'était quoi, ce qui devait rester à jamais non vu par les eux des hommes ? On finissait tout de même par soupçonner que la rigueur avec laquelle les prêtres protégeaient leurs lieux sacrés ne pouvait être inspirée que par une unique crainte : qu'il n'y eût rien."

D’un autre côté  l'éducation religieuse de l'enfant/auteur pèse encore, il sait qu'il a perdu la foi, mais il précise qu'il n'est pas athée et qu'il ne peux dire que Dieu n'existe pas.

Il trouve des éléments tantôt en faveur de la religion, tantôt pour les sciences. Il s’interroge très honnêtement  et  apporte certaines réponses que sa lucidité et ses connaissances lui dictent.

«"Un dogme religieux suffisamment dominant pour restreindre la liberté et l'indépendance de la recherche scientifique, comme il était arrivé à la géologie à cause du dogme biblique du Déluge universel."
D’un autre côté il partage le sentiment de Parrot dont il a lu le voyage et qui affirme avoir planté un drapeau au sommet de l’Ararat :  "les preuves physiques de la véracité du récit du déluge ne peuvent pas être si facilement écartées." Quoi qu'en disent les sceptiques et les incroyants, il y a "une grande vérité, venue de sources pures."

Le récit alterne entre passé et présent, entre des sentiments perdus et des projections. L’auteur raconte aussi sa famille, son enfance et ses rapports avec sa sœur laquelle partage son interrogation sur la foi.
Si Westerman s'interroge sur son attitude, son libre arbitre, son milieu c’est son métier d’écrivain, son amour pour l’écriture qui pèseront sur la balance des choix :  "Si je pouvais me confesser moi- même, je reconnaîtrais que je cherche mon salut dans le verbe (sans majuscule) et non plus dans le Verbe. J'ai échangé l'un pour l'autre."

"Le mystère, au fur et à mesure qu'il semble s'éclaircir, se déplace sans cesse ou se fragmente. En soi, ça semble plaider en faveur de l'idée que l'énigme de l'existence restera à jamais insaisissable pour les sciences expérimentales. Ce n'est qu' après être arrivé à cette conclusion que j'ai compris quelles sont pour moi les briques élémentaires : les lettres et les signes de ponctuation."
Suit un beau passage sur l’écriture, les mots.

Il ne pouvait évidemment pas occulter le passé de l’Arménie dont la connaissance permet de comprendre certaines attaches, incomprises des occidentaux : "Aux yeux de la plupart des Arméniens, les Russes ont toujours été les amis et les libérateurs, ou encore les protecteurs. Il y avait bien sur un monde de différence entre ceux d'avant 1917 (des alliés chrétiens dans la lutte contre les mahométans) et les rouges d'après 1917 (des mécréants). Mais dans leur position de peuple de l'extrémité de l'europe chrétienne, les Arméniens avaient malgré tout continué à voir les Russes comme un soutien, qu'ils soient serviteurs du tsar ou du secrétaire général du parti communiste."

Une anecdote étonnante  à ce propos : "Le commissariat du peuple pour l'enseignement et la culture, reconnaissant la valeur des antiques manuscrits (parmi lesquels l'évangile apocryphe de Lazare 887) les avait fait relier de neuf, dans des couvertures de cuir à l'emblème du marteau et de la faucille." sic !

Après des mois de préparation et d’attente, l’auteur escalade la Montagne Ararat avec un groupe d’alpinistes et durant les heures de pause imposées par la nature il s’interroge encore : "vaincre l'Ararat était une épreuve dans laquelle je m'étais engagé pour vérifier si je pouvais me libérer de cet héritage (la foi de son enfance). Et si c'était bien ce que je voulais. J'étais enclin à croire en la connaissance et en la science - ces choses là existent pour de vrai."

Sa femme lui avait d’ailleurs donné son opinion :  "La foi commence quand on cesse de poser des questions. Et ce n'est donc pas un truc pour toi!."

La rencontre d’un moine a été agréable à Westerman, tous les hommes d’église et tous les croyants ne sont pas fanatiques heureusement, tout homme a la spiritualité qu’il se choisit et pas nécessairement celle d’une église ;  alors si l’auteur ne croit plus on peut penser qu’il se conduira, comme le disait le poète  » guère plus mal que s’il avait la foi. »

C'était un beau voyage, l'auteur semble honnête, attachant quand il parle de sa femme et surtout de sa fille, la composition du récit est intéressante, le lecteur aimerait parfois devancer les pas de l'auteur ; l'Ararat est un symbôle que l'on soit croyant ou pas, dommage, qu'à la date de l'ascension de l'auteur,  il soit contraint par des fils barbelés, surveillé par les militaires et regardé avec souffrance par plusieurs Peuples.


(message rapatrié)

mots-clés : #religion #voyage

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Message par topocl Mar 20 Déc - 17:42

La vallée tueuse

Frank Westerman Image144


   Je commence seulement à entrevoir le mécanisme qui se trouve derrière : la curiosité humaine ne peut se satisfaire de ce qui est incomplet, absurde ou  inconnaissable. Faute de mieux, nous inventons ce qui manque. Mais pourquoi ? D'où vient ce penchant à créer des fables ? Pour donner au monde une cohérence ? Pour le contrôler ?
   « Moins il y a de faits, plus il y a de récits » : j'écrivis cette phrase, un soir sur un Post-it qui, depuis, est resté collé au bord de mon écran d'ordinateur.

21 août 1986, aux abords du lac Nyos, dans une zone volcanique du Cameroun, une explosion, une odeur d’œufs pourris, et le lendemain, sont retrouvés morts les corps de 1800 habitant et d'innombrables têtes de bétail
25 ans après , la zone reste interdite. Faute d'une explication scientifique cohérente, les croyances se sont infiltrées, porteuses  d’étranges théories en appelant à la vengeance biblique, au courroux des ancêtres, aux complots internationaux ou au génocide intracommunautaire.  

Fred Weterman étudie obsessionnellement au fil des années les faits, les interprétations, interroge les survivants et les acteurs principaux de l'après, dévoile les rumeurs et les histoires. Ce récit touche-à-tout  colle  à l'événement et à ses suites complexes, tant à l'échelle des individus qu'à l'échelle d'un pays, mais aussi à la quête obstinée de l'auteur. Westerman  captive le lecteur avec cette histoire unique, dont il révèle autant de faits avérés que d'interrogations. De portraits en digressions, il avance peu à peu selon un plan structuré (l'échec des scientifiques, l'humaine réponse des missionnaires, la fatalité assumée des autochtones.

Au-delà de ce plan organisé, j'ai pâti d'un parti-pris de fragmentation, d'allers et retours chronologiques incessants, qui donnent l'impression que Westerman a fait trois tas de rushs, mais n'a pas trouvé de chef-monteur pour les assembler dans un récit fluide. C'est très haché et ce choix de présentation nuit sans doute à une certaine progression dramatique. Il n'en demeure pas moins qu'on assiste estomaqué à ce mystère sans solution, promu au rang de mythe moderne.

(commentaire récupéré)


mots-clés : #documentaire

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Message par Bédoulène Mar 20 Déc - 23:22

me semble que l'auteur use d'aller/retour , personnellement, dans le livre lu cela ne m'a pas gênée

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