Georges Simenon
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Re: Georges Simenon
De Simenon, je pense que tu aimerais Lettre à ma mère et Mémoires intimes. Il s'y fait voir à nu et c'est émouvant.Bédoulène a écrit:je pense en avoir lu 2 ou 3 dans ma jeunesse, mais aucun souvenir.
" venant concurrencer celle que l'on a déjà en tête" c'est très possible
au prochain Animal !
bix_229- Messages : 15439
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Re: Georges Simenon
je note Bix, merci !
mais j'aime bien aussi lire des polars
mais j'aime bien aussi lire des polars
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21098
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Localisation : En Provence
Re: Georges Simenon
Le Charretier de la Providence (1931)
L'atmosphère est tout de suite plus solide qu'avec Pietr, tout est plus resserré. Le rapport au temps et à certains points de l'intrigue sent un peu l'utilitaire et sans l'avoir lu ou vu (il me semble) on se doute un peu du dénouement. Mais s'agissant d'abord d'atmosphère et d'un jeu de rapport étranger à un milieu inconnu ça fonctionne tout à fait bien.
Humide, laborieux, désargenté, désenchanté, pesant, attentif, oui on se dépayse, et d'autant plus qu'en temps que lecteur "moderne" la navigation et la cohabitation de yachts et de péniches à moteur ou tirées par des chevaux (hébergés à bord) fait tourner l'imagination.
Réelle entrée en matière ? Le personnage de Maigret est aussi moins appuyé, moins en force et ça lui va tout à fait bien.
Content.
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Re: Georges Simenon
Un extrait de Monsieur Gallet, décédé :
Et un extrait de La tête d'un homme :
Il était sept heures du soir quand le train s'arrêta en gare de Tracy-Sancerre et il fallut parcourir encore un kilomètre sur la grand-route, traverser le pont suspendu qui enjambe la Loire.
Celle-ci n'offrait pas le spectacle majestueux d'une rivière mais le spectacle d'une infinité de ruisseaux d'eau vive courant entre des bancs de sable couleur de blé trop mûr.
Sur un de ces îlots, un personnage en complet de nankin pêchait à la ligne. On aperçut l'Hôtel de la Loire, dont la façade jaune se dressait le long du quai.
Les rayons du soleil étaient plus obliques, mais l'air, épaissi par la vapeur d'eau, restait irrespirable.
Et un extrait de La tête d'un homme :
Paris avait sont aspect morne des vilains jours d'octobre : une lumière crue tombait du ciel pareil à un plafond sale. Sur les trottoirs subsistaient des traces des pluies de la nuit.
Et les passants eux-mêmes avaient l'air renfrogné de gens qui ne sont pas encore adaptés à l'hiver.
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Re: Georges Simenon
pourquoi ces extraits me rappelle Calet ?
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Bédoulène- Messages : 21098
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Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Georges Simenon
Bien vu Bédoulène ; à noter qu'ils sont contemporains, ont vécu aux mêmes endroits, commencèrent par les petits boulots...
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15610
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Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Georges Simenon
Ce que j'apprécie dans les deux c'est qu'ils sont très justes en très peu de mots finalement. Assez discrètement leur effet est impressionnant.
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Re: Georges Simenon
Simenon reste quand même le champion de la concision efficace !
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15610
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Georges Simenon
Et d'une triple vie sur le fil effarante, famille, livres, femmes.
Avec des lacunes jamais comblées, se faire aimer de sa mère, ou le suicide
de sa fille Marie-Jo.
Avec des lacunes jamais comblées, se faire aimer de sa mère, ou le suicide
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bix_229- Messages : 15439
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Localisation : Lauragais
Re: Georges Simenon
La tête d'un homme (1931)
Très bon celui-ci. Soupçon d'erreur judiciaire et adversaire de taille pour un Maigret pour qui le temps file... surtout une atmosphère de région parisienne détrempée qui fait le grand écart entre ses aspects chics et ses oubliés. Derrière ses ressorts aux limites de l'excès toute la tension se fait sur ce qu'il peut y avoir de réflexes très simplement humains pour motiver les actes.
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Re: Georges Simenon
Le Chien jaune (1931)
Maigret en mode Chabrol à Concarneau ? Crimes mystérieux pour Bretagne mystérieuse avec chien jaune et vagabond mais surtout une bonne occasion pour faire un portrait à l'acide d'une petite bourgeoisie de province. Une grosse louchée d'humanisme par dessus. Suspense et rebondissements forcés par moment mais un bon cru.
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Re: Georges Simenon
Les Anneaux de Bicêtre, 1962
Un « roman dur » de Simenon. René Maugras, un grand patron de presse dont le modèle est en partie Pierre Lazareff, est frappé par une hémiplégie alors qu’il dîne, comme tous les mardis, au Grand Véfour avec ses amis, devenus des célébrités dans leur domaine respectif. Ce n’est pas un malade ordinaire et il se retrouve choyé à Bicêtre par les plus grands spécialistes, mais lui qui était si actif, le voilà devenu incapable de communiquer. Il ne s’en plaint pas car cet accident est pour lui l’occasion d’un retour sur sa vie, son ascension sociale, ses amours, le sens de son existence… Il observe également ce qui se passe autour de lui, un univers bien différent de celui qu’il a connu, l’infirmière de jour, Blanche, et celle de nuit, Josefa. Surtout, il est fasciné par les « vieux » qui errent dans la cour : indigents, « incurables », déchets de la société. Et cette prise de conscience : « pourtant, ils vivent ! ». Au début traité comme un enfant, René Maugras va peu à peu être contraint, plutôt que soulagé, de regagner son univers d’avant l’accident.
Comme souvent, il y a une part d’autobiographie dans les romans de Simenon. On retrouve ce sentiment de culpabilité d’avoir « trahi » un milieu social d’origine très modeste, ce fort ancrage religieux inculqué dans la jeunesse ; revient souvent cette affirmation d’un abbé : tout compte ! « Les anneaux de Bicêtre » est un beau récit à caractère méditatif, centré sur l’incapacité ou du moins la difficulté de communication entre les hommes, les différences sociales, l’activité quotidienne qui masque les questions essentielles. Et puis, Simenon oblige, il offre un beau panorama du Paris d’entre les deux guerres
Un « roman dur » de Simenon. René Maugras, un grand patron de presse dont le modèle est en partie Pierre Lazareff, est frappé par une hémiplégie alors qu’il dîne, comme tous les mardis, au Grand Véfour avec ses amis, devenus des célébrités dans leur domaine respectif. Ce n’est pas un malade ordinaire et il se retrouve choyé à Bicêtre par les plus grands spécialistes, mais lui qui était si actif, le voilà devenu incapable de communiquer. Il ne s’en plaint pas car cet accident est pour lui l’occasion d’un retour sur sa vie, son ascension sociale, ses amours, le sens de son existence… Il observe également ce qui se passe autour de lui, un univers bien différent de celui qu’il a connu, l’infirmière de jour, Blanche, et celle de nuit, Josefa. Surtout, il est fasciné par les « vieux » qui errent dans la cour : indigents, « incurables », déchets de la société. Et cette prise de conscience : « pourtant, ils vivent ! ». Au début traité comme un enfant, René Maugras va peu à peu être contraint, plutôt que soulagé, de regagner son univers d’avant l’accident.
Comme souvent, il y a une part d’autobiographie dans les romans de Simenon. On retrouve ce sentiment de culpabilité d’avoir « trahi » un milieu social d’origine très modeste, ce fort ancrage religieux inculqué dans la jeunesse ; revient souvent cette affirmation d’un abbé : tout compte ! « Les anneaux de Bicêtre » est un beau récit à caractère méditatif, centré sur l’incapacité ou du moins la difficulté de communication entre les hommes, les différences sociales, l’activité quotidienne qui masque les questions essentielles. Et puis, Simenon oblige, il offre un beau panorama du Paris d’entre les deux guerres
ArenSor- Messages : 3372
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Rue du Nadir-aux-Pommes
Re: Georges Simenon
animal a écrit:Des extraits (ou citations) ?
Non. Je trouve que Simenon se prête mal à cet exercice (opinion toute personnelle !)
ArenSor- Messages : 3372
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Rue du Nadir-aux-Pommes
Re: Georges Simenon
Maigret et les braves gens, 1962
Un petit Maigret limpide.
Tout est dans le titre. Nous sommes plongés dans le monde feutré de la moyenne bourgeoisie parisienne : famille de petits entrepreneurs retraités, famille unie, sans histoires, quoi. N’empêche que René Josselin a bel et bien été assassiné de deux coups de revolver. Et voilà notre commissaire fort désemparé, ne trouvant aucun fil à tirer sur cette pelote lisse. Il tourne en rond et revient au fil des interrogatoires à la même formule : ce sont de braves gens ! Cette enquête qui patine est-elle la raison pour laquelle Maigret boit force demis aux bistrots du coin ?
Pourtant toute la famille connait le nom de l’assassin…
Un petit Maigret limpide.
Tout est dans le titre. Nous sommes plongés dans le monde feutré de la moyenne bourgeoisie parisienne : famille de petits entrepreneurs retraités, famille unie, sans histoires, quoi. N’empêche que René Josselin a bel et bien été assassiné de deux coups de revolver. Et voilà notre commissaire fort désemparé, ne trouvant aucun fil à tirer sur cette pelote lisse. Il tourne en rond et revient au fil des interrogatoires à la même formule : ce sont de braves gens ! Cette enquête qui patine est-elle la raison pour laquelle Maigret boit force demis aux bistrots du coin ?
Pourtant toute la famille connait le nom de l’assassin…
ArenSor- Messages : 3372
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Rue du Nadir-aux-Pommes
Re: Georges Simenon
Même analyse ! C'est souvent vrai, sauf dans ses mémoires.ArenSor a écrit:Je trouve que Simenon se prête mal à cet exercice (opinion toute personnelle !) Very Happy
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15610
Date d'inscription : 09/12/2016
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Re: Georges Simenon
La Nuit du carrefour (1931)
Grosse affaire et des coups de feu dans cet affaire pour un petit coin de banlieue éloignée. Nostalgie pour l'Essonne et un beau dé-tricotage d'apparences, c'est plus gros qu'un camion mais amené avec assez de simplicité et une telle maîtrise de l'atmosphère, un tantinet sulfureuse, que ça passe mieux que tout seul. Je l'ai dévoré celui-là !
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Re: Georges Simenon
C'est dommage, tu ne pourras donc jamais le relire...animal a écrit:Je l'ai dévoré celui-là !
Louvaluna- Messages : 1678
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Des Choses à lire :: Lectures par auteurs :: Écrivains européens francophones
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