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Message par bix_229 Sam 31 Déc - 18:00

Nicolas Semionovitch Leskov
(1831-1895)


Nicolas Leskov Leskov10

Nikolaï Semionovitch Leskov, né en 16 février 1831 à Gorokhovo, dans le gouvernement d'Orel, mort le 21 février 1895 à Saint-Pétersbourg, est un écrivain et journaliste russe. Il écrivit aussi sous le pseudonyme de M. Stebnitski. De nombreux Russes le considèrent comme « le plus russe de tous les écrivains russes ».

Leskov n'a pas encore la place qu'il mérite dans la littérature universelle. Par suite d'un malentendu, il fut mis en quarantaine et persécuté par les intellectuels progressistes, et les critiques de son temps firent le silence sur lui. Malgré les efforts de Gorki, qui le considérait comme un de ses maîtres et qui montra son importance, cet interdit pesa longtemps, et l'on parla rarement de Leskov en Union soviétique. Pourtant, par sa connaissance exceptionnelle de la vie russe, par la variété de ses sujets, par la richesse de sa langue, c'est un des conteurs russes les plus féconds et les plus originaux.
source : Encycloaedia Universalis

Bibliographie en français

- Lady Macbeth au village
- Gens d'église
- L' Ange scellé
- Le Vagabond ensorcelé
- Une famille déchue
- Le Chasse-Diable
- L' Artiste en potiche

Tous édités en Pléiade/Gallimard mais il existe des éditions de poche.
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Message par bix_229 Sam 31 Déc - 18:21

L'oubli de Leskov est assez étonnant. On peut penser que comme Tourgueniev, il a été éclipsé par Tostoi, Dostoievsk, Tchekhov.
Il faut dire aussi que c'était un esprit indépendant et même volontiers polémique. Il n'a pas hésité à s'en prendre à l' église dans plusieurs de ses livres.
C'était un exprit observateur et attentif. Il admirait beaucoup Gogol sans vouloir lui ressembler. Mais comme lui, c' est un grand conteur. Comme lui aussi, il connaissait les petites gens et notamment ces croyants minoritaires qui s'appelaient ou qu'on appelait "vieux croyants". Il était assez fasciné par eux et cela se sent dans un conte comme l'Ange scellé.

J'ai à peu près tout lu de Leskov et j'ai beaucoup oublié, mais si je devais relire un livre, ce serait probablement le Vagabond ensorcelé. On y retrouve la Russie des petites gens et des petites villes, de vastes paysages, et il me semble aussi qu'il y a une grande diversité de tons...

Allez, je me suis convaicu moi-meme. Je vais le relire.
A noter que La Pléiade a regroupé une bonne partie de son oeuvre. Dans le même volume, un autre méconnu, Saltykov-Chtchedrine...

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Message par bix_229 Sam 31 Déc - 18:25

Nicolas Leskov Vagabo10

LE VAGABOND ENSORCELE

Ivan, un colosse en habits de moine, raconte à ses compagnons de rencontre les aventures qui ont fini par l'amener à devenir moine. Moins par vocation que pour être tranquille. A ce qu'il croit...

Et des aventures il en a eues et des souvenirs ! Il a traversé la moitié de la Russie, d'abord militaire forcé, capturé par les Tartares, quasiment marié par eux (plutôt deux fois qu'une), il finit par s'associer à un prince lunatique en tant qu'expert en chevaux. Les chevaux, c'est la seule chose qu'il connaît à fond. Un don quasiment inné. Les chevaux, leurs qualités et leurs défauts et quant il en trouve un vraiment bon, il l'aime. Mais comme il doit aussi les vendre, il pleure et boit pour se consoler.
Et puis le prince se révèle être une canaille.
Tous deux tombent raides amoureux d'une tzigane, mais c'est le prince qu'elle choisit. A tort ! Le prince se lasse vite et l'abandonne. Il hypothèque la maison d'une autre maîtresse pour épouser la fille d'un notable.

On peut comprendre qu'Ivan lassé veuille se mettre à l'abri d'un monastère. Mais comme il est ensorcelé, il a tendance à prendre les vessies pour des lanternes et les vaches pour des diables cornus ! A la fin, les moines font venir un médecin pour l'examiner. Mais le médecin se déclare incompétent.

"Je ne parviens pas, dit-il à comprendre ce qu'il est au juste : un faible d' esprit inoffensif, un fou ou bien un véritable prophète. C'est d' ailleurs plutôt de votre ressort… Envoyez le faire un grand tour, le plus loin possible..."

Le vagabond ensorcelé est un récit brillant, drôle, remarquablement écrit et traduit. L'intérêt ne faiblit jamais, chacun des chapitres étant une nouvelle histoire, à la manière des Mille et une nuits ou du Testament trouvé à Saragosse. Et aussi des Ames mortes de Gogol qu'il admirait.

Leskov écoutait beaucoup et bien, et notamment un peintre d'icônes qui lui inspira cette histoire.
On peut dire qu'Ivan Severianovitch, c'est un peu le chevalier et le géant des contes et des récits épiques. Et aussi le paysan russe encore peu touché par la civilisation européenne.
Un être qui endure les privations et les coups et cherche le salut de son âme à travers ce qu'il sait des Ecritures.
Un être profondément naïf, bon et généreux, même s'il est excessif dans tous ses appétits, ses beuveries et ses amours.

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Message par tom léo Sam 1 Juil - 17:12

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Lady Macbeth du district de Mtsensk


Originale : Леди Макбет Мценского уезда (Russe, 1864 et publié en 1865)

CONTENU :
Dans le district de Koursk notre Katarina Lvovna Ismailova a été marié très jeune avec un veuf de vingt ans plus âgé. Comme marchand il est tout le temps en vadrouille et notre héroïne, d'origine « simple », n'arrive pas à goûter de sa solitude : elle souffre les maux de la riche abandonnée, elle est fatiguée, baille, connaît l'ennui et un isolement pénible. Aussi un enfant se fait attendre, « qui pourrait la consoler et occuper », même après cinq années de mariage (elle a entre-temps 24 ans). Et le mari si probablement stérile, infécond, comme aussi le beau-père haineux lui en font un procès, oui, quasiment un crime.

Est-il si étonnant qu'elle va assez rapidement céder aux avances à peine dissimulées du cerf Sergeï, un bel homme, Don Juan connu? Il lui rappelle – plus que son propre mari tellement mal-aimant – des choses désirées et la vie sans contraintes et dans la simplicité de son enfance. Et lors d'une absence de son mari croît rapidement une intimité, une appartenance, oui presque une dépendance, un délire, au moins de sa part à elle. Et déjà on s'habitue à une vie commune possible devant les yeux de tout le monde.

Ils élaborent toutes sortes de projets et le drame va se dérouler devant nos yeux...

REMARQUES :
J'avais trouvé un recueil de cinq, six nouvelles de ce grand auteur russe et je les lis peu à peu.

On le devine : Empruntant le titre vaguement chez Shakespeare, il s'agit bien d'une vrai tragédie, sans pourtant d'être écrit en forme versifiée. Des motifs de cette version pourrait être tirés alors de la pièce de l'Anglais : Macbeth est au début un vassale fidèle du roi Duncan de l’Écosse. Après la prophétie de devenir roi à son tour, il décide ensemble avec Lady Macbeth d'assassiner le roi. Après cette mort Macbeth se fait couronner roi et établit peu à peu une tyrrannie. Les deux sont mus par un grand soif de pouvoir et d'avidité, mais perdent à la suite de leurs crimes la raison et leur humanité (voir aussi : http://fr.wikipedia.org/wiki/Macbeth_(Shakespeare) )

Mais Leskov s'est laissé inspiré aussi par un cas judiciaire authentique, suivant ainsi l'exemple de certains auteurs (dont Dostoïevski) à utiliser des faits réels pour en faire des trames d'histoire.

Assez impressionnant comment Leskov nomme les choses par son nom sans devenir obscène. Il y a un désir profond, une forte charge derrière les lignes : actions et sentiments. Mais j'ai fût saisi particulièrement par les chapitres du début sur la vie isolée, pleine de souffrance de Katarina/Cathérine dans la cage d'or. Oui, plus tard elle semble insensible des fois, froid sous certains égards, mais est-ce que cela ne se préparait pas ? La responsabilité et la « culpabilité » restent sans doute, et pourtant...

Ayant lu quelques nouvelles de ce Russe je comprends pourquoi on le compte parmi les tout grands, oui, il « était lors de sa vie à coté de Dostoïevski et Tolstoï l'auteur de prose le plus important » (selon wikipedia.de).

Il y a probablement des éditions et traductions différentes de diverses époques. Grande recommandation de découvrir cet auteur !

Soit dit en passant pour les passionnées de la musique, que Shostakovitch en a fait une adaptation extraordinaire...!
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Message par Bédoulène Sam 1 Juil - 17:15

c'est intéressant quand un auteur se sert d'un fait réel. merci Tom Léo !

j'ai dans ma pal "le voyageur enchanté" c'est peut-être le "vagabond ensorcelé" ?

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Message par tom léo Dim 10 Sep - 9:06

Nicolas Leskov 51be5b10

L'ange scellé


Originale : Запечатленный ангел (Russe, 1872 ; publié 1873 dans le «Русский вестник»)

CONTENU :
Marc Alexandrov est membre d'un groupe de vieux-croyants et ensemble avec ses parents adoptifs et des membres masculins ils traversent le pays à la recherche de travail (montage, construction en bois...) Du bon travail et une prière commune et régulière marquent la vie de la petite communauté. C'est à cause des agissements de prétention et d'avidité que le groupe va être agressé par un fonctionnaire entreprenant et de quelques compagnons de celui-ci. Toutes leurs icônes, si importantes pour la liturgie et la prière personnelle, vont être confisquées. Cela est vécu comme un sacrilège et provoque un désarroi profond.

Marc et Levontij seront envoyé pour trouver un peintre d'icône qui, dans les règles de l'art, pourra exécuter , faire une copie conforme de l'icône spécialement précieuse : celle d'un ange miraculeux, mais à moitié détruite. Cette copie – ainsi le projet – pourrait être avec audace échangée contre celle confisquée...

Est-ce que le projet va réussir ? Vers où ira la communauté ?

REMARQUES :
Dans le premier de seize chapitres nous est présenté dans un style classique une situation de narration : la semaine après Noël, quelque part dans les vastes étendues près de la Volga. Il règne un froid coupant,une tempête de neige fait rage, et une multitude de gens et voyageurs ont trouvé un refuge provisoire chez un paysan, remplissant sa maison partout. Dans une situation de dialogue entre les présents l'un d'eux est amené de raconter de sa rencontre « avec un ange ». Ce qui sera le cas à partir du deuxième chapitre qui continue maintenant dans une narration dans la première personne et sera seulement brièvement interrompu des fois, puis à la fin définitivement pour revenir au narrateur omniscient.

La nouvelle est encadré dans un contexte historico-religieux qui peut nous paraître loin et étrange. Après des réformes dans l'église orthodoxe dans le XVII siècle il y avait eu une séparation de groupes en désaccord, et puis un schisme (voir plus ici : http://fr.wikipedia.org/wiki/Vieux_croyants ). Des tensions, voir des inimitiés marquaient parfois la relation entre ces deux groupes. Les vieux-croyants étaient connu (jusqu'à aujourd'hui partiellement) pour une vie communautaire forte, des fois même éloignée du monde (un peu me rappelant des Amish ou des Quakers « russes »). Un groupe pieux de ces vieux-croyants se trouve ici dans le centre d'intérêt. Leskov – on le sait pas seulement par ce récit – était très impressionné par leur style de vie si conséquent.

Ici, ils vivent comme simples artisans de construction ambulants, cherchant du travail à travers l'Empire et vivant au même moment intensément une vie de prière dans une grande piété. Cela peut nous être un peu lointain, mais sous la plume de Leskov, me semble-t-il, cela gagne en crédibilité. Et on aura peut-être pas besoin de soussigner à toutes les implications rituelles, certains préjugés ou présentations... , cela est soumis aussi à des changement d'époque. Et je me pose parfois avec amusement la question ce qu'on pensera alors de nous en quelques siècles, si on nous jugeait avec ce même mépris que nous utilisons des fois envers des expressions anciennes, approximatives, et dépendantes de leur époque aussi.

Mais là où ce récit si pieux revêt un caractère fortement intéressant et actuel c'est quand notre narrateur Marc met fortement en question la recherche exagéré du miracle, la superbe, l'avidité – et ceci pas juste « chez les autres » mais dans ses propres rangs. Car c'est là les dangers qui nous guettent : chez nous mêmes et notre inconséquence. Ainsi la lecture devient enrichissant et nous interrogeant spirituellement.

Entre les lignes nous apprenons beaucoup sur la piété populaire, les traditions de la culture de l'époque (il y en a encore des échos aujourd'hui, dans la Russie actuelle). Ainsi cela devient intéressant et digne de découverte pour tout un chacun intéressé par la Russie.

Je ne vais pas (voir contenu) parler de la fin de l'histoire, juste : elle ne semble pas avoir plu ultérieurement à Leskov car elle semble avoir unilatéralement jugée comme justes les uns, comme malfaiteurs les autres.

On trouvera à la lecture des petites perles comme : « Je me suis raidi dans mon opposition et parlait le plus grand non-sens... »....

Donc : à découvrir !


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Message par Dreep Mer 22 Sep - 0:24

Lady Macbeth au village et autres nouvelles

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Quatre nouvelles fleuretant avec l’étrange, le cauchemar… et toujours avec la présence du religieux (même dans Lady Macbeth au village où c’est moins évident). Tous les personnages de Nikolaï Leskov sont hantés par une obsession ou animés par la foi, ou encore, les deux… (les dernières nouvelles donnent le sentiment qu’il s’agit d’une seule et même chose). Ces chimères destructrices prennent le dessus sur la réalité, renversent la narration dans une suite de situations improbables ou illusoires dans Le vagabond enchanté : une suite hélas aussi embrouillée qu’ennuyeuse, beaucoup de rencontres, de contrées explorées mais toujours le même motif à répétition. Toujours plus d’excès, de cruauté ou de sentimentalisme. Toutes les nuances sont lissées dans un continuum narratif, vain et vraiment trop long lorsqu’on s’en désintéresse. Bon, le problème est que j’ai nettement mieux apprécié la première et la dernière nouvelle, plus courtes (les deux ensemble représentent moins d’un quart de l’ouvrage). Pourquoi ? Peut-être bien parce que Leskov a plus à exprimer lorsqu’il se focalise sur un point, articulation de toutes les étrangetés et de toutes les illusions qu’on veut. On sait toujours où l’on va avec Leskov, jamais comment. Mais cela devient désagréable quand l’auteur lui-même semble ne pas le savoir.
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Message par Bédoulène Mer 22 Sep - 7:49

tiède donc !

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Message par bix_229 Mer 22 Sep - 15:18

Lisez ou relisez Le Vagabond ensorcelé ou les nouvelles de La Pléiade.
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Message par Tatie Ven 24 Sep - 18:03

Je viens de lire l'Ange scellé et j'ai été, comment dire, emportée.
drunken

C'est vraiment de la grande littérature Russe avec à la fois sa verve et ses profondeurs mystiques. Sa rudesse, sa piété, ses doutes et une ampleur inégalée.
Mélange d'actions et de méditations.
Marthe et Marie.

L'occasion de se replonger aussi dans l'art des icônes. Je me souviens d'une exposition sur ce thème qui m'avait éblouie. C'était lumineux.

Il y a d'ailleurs un superbe passage sur le peintre d'icônes, qui doit avoir un certain profil pour produire des images éthérées, loin des pesanteurs terrestres.

La technique ne suffit pas. Il faut l' ESPRIT.

A mon avis, cette remarque peut s'accorder à tout chef d'oeuvre (par analogie, je pensais à Fra Angelico, par exemple).

Bref. Je vais continuer cette lecture empreinte de mystère et de ferveur. I love you



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Message par bix_229 Ven 24 Sep - 18:23

Merci, Tatie, tente le Vagabond ensorcelé... drunken
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Message par Tristram Mar 6 Fév - 10:58

Le Voyageur enchanté

Nicolas Leskov Le_voy12

(Il s’agit d’une traduction antérieure de Le Vagabond ensorcelé dont nous parlait Bix en début de fil.)
Ivan-Sévérianitch Flaguine raconte « son existence accidentée », de petit serf postillon qui tua malencontreusement un moine, jusqu’à en devenir un lui-même. C’est l’occasion d’une peinture de la Russie du XIXe, où la place du cheval est manifestement prépondérante, au cours d’une suite chronologique de péripéties. Ivan dit souvent s’être ennuyé, mais ses aventures pittoresques ramentoivent celles de don Quichotte. La relation de ses souvenirs n’est pas dénuée d’humour, ni de grotesque, et aussi d'un certain exotisme. Ainsi des Tatares des steppes s’affrontant en duel au fouet, ou lui introduisant des crins de cheval dans les pieds pour l’empêcher de marcher et s’enfuir.
Expert hippique, il a le don de jauger un cheval (mais ce colosse grinçant des dents les assomme quasiment pour les mater) et dévoile les ruses des maquignons (notamment des Tsiganes ; ses rapports avec eux rappellent les Nouvelles exemplaires de Cervantès).
Il y a quelques pointes de critique de la société (les fonctionnaires corrompus par exemple).
« Je remarquai alors qu’ils faisaient le signe de la croix et buvaient de l’eau-de-vie. "Plus de doute, me dis-je, ce sont des Russes !" »
À ce propos, un ivrogne :
« — ne méprise jamais personne, car nul ne peut savoir pourquoi quelqu’un est tourmenté par telle ou telle passion. Nous, les possédés, nous souffrons, mais les autres, par contre, l’ont plus douce. Et toi-même, si quelque passion te rend malheureux, ne t’en dépouille pas par un acte pur et simple de ta volonté, de peur qu’un autre individu ne la ramasse et n’en devienne à son tour victime, mais cherche quelqu’un qui consente à te débarrasser de cette faiblesse. »
Ivan dilapide l’argent de son barine pour une jeune et belle Tzigane, Grouchka (Grouchenka ; à rapprocher du personnage de Les Frères Karamazov, paru peu après ?) ; mais c'est "son" prince qui se ruine pour elle, qui l’aime et qui s'en lasse rapidement.
« — Il m’a aimée, commença-t-elle d’une voix sourde, — il m’a aimée, le monstre ; aussi longtemps que mon cœur est resté insensible à son amour, il n’a rien épargné pour me plaire, mais quand je me suis attachée à lui, il m’a abandonnée. »
Ivan la tue par une sorte de charité chrétienne comme elle voulait se suicider, et se fait moine, luttant contre les tentations diaboliques.
Contes étonnants qui peuvent faire penser à Gogol, à Boulgakov.
« — Quel tambour tu es, mon ami ! observa-t-il ; — on t’a battu, battu sans pouvoir venir à bout de toi. »

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Message par Bédoulène Mar 6 Fév - 13:56

merci Tristram ! je lirai cet auteur

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Message par ArenSor Jeu 8 Fév - 18:14

La comparaison avec Cervantès me semble judicieuse. Comme Dreep, j'avoue m'être un peu ennuyé à la lecture des multiples péripéties du narrateur, mais je ne suis pas trop adepte du genre picaresque. Il y a pourtant de beaux moments. J'en retiendrai la rencontre au café avec un ivrogne "magnétiseur" suivie de la nuit d'ivresse à danser avec Grouchka dans une sorte de cabaret et dilapider par la même occasion la fortune de son maître.
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Message par Bédoulène Ven 9 Fév - 7:36

choisir pet-être le vyageur ?

merci Aren !

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Message par Tristram Ven 19 Avr - 12:28

Le Paon

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À Saint-Pétersbourg vers 1840, le suisse Pavline Pévounov, ancien serf, est intransigeant dans son service : si le loyer des locataires n’est pas payé à l’heure dite, il fait immédiatement déposer les fenêtres du logement. Mais ce fanatique du devoir, « bariolé et important, à la physionomie et à la pose goethéennes », n’est en fait pas sans cœur : la petite Liouba étant devenue orpheline, elle sera sa pupille et il pourvoira à son éducation. La maîtresse de maison intriguera pour marier la jeune fille d’origine noble à son laquais, afin de fournir une favorite peu coûteuse à son fils, Dodia, jeune officier vain, pour l’accompagner dans le demi-monde. C’est la déchéance ; Doditchka vole, est banni. Pavline se fait passer pour mort et le force à épouser Liouba ; devenu moine, il la conduit vers la religion après le décès de son mari.

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