Daniel Mendelsohn
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Re: Daniel Mendelsohn
Oui ça me fait envie mais c'est un pavé .
Il faut gérer le temps ...et les yeux ... et le souffle ...
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églantine- Messages : 4431
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Re: Daniel Mendelsohn
Si je suis parvenu à le lire, tu pourrais aussi…
Enfin je crois
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bix_229- Messages : 15439
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Re: Daniel Mendelsohn
Je n'ai toujours pas lu Les disparus. Il faudrait, pourtant !
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Armor- Messages : 4589
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Re: Daniel Mendelsohn
Trois anneaux
Acheté naïvement (et aveuglément) sur la seule fois du nom de l’auteur et très rapidement regretté.
Avec pour prétexte que son éditeur lui a demandé de retravailler son manuscrit de « Une odyssée... » jugée trop linéaire, Daniel Mendelsohn s’offre des vagabondages digressifs sur la digression justement, l’écriture nécessaire ou dilatée, les correspondances. Il voyage avec quelques écrivains en exil d’époques diverses, que je ne connais pas, et Proust au passage que je ne connais pas assez.
Dissertation d’intellectuel flamboyant, leçon littéraire hyper-érudite aussi sinueuse que magistrale, labyrinthe philologique, cet ouvrage s’adresse à une frange très restreinte de la population des lect·eurs·rices, celles et ceux qui considèrent la littérature comme un sujet d’étude et non comme un loisir, et dont je ne fais malheureusement pas partie. Totalement dépassée je suis.
Je l’offre à qui me le réclame.
Acheté naïvement (et aveuglément) sur la seule fois du nom de l’auteur et très rapidement regretté.
Avec pour prétexte que son éditeur lui a demandé de retravailler son manuscrit de « Une odyssée... » jugée trop linéaire, Daniel Mendelsohn s’offre des vagabondages digressifs sur la digression justement, l’écriture nécessaire ou dilatée, les correspondances. Il voyage avec quelques écrivains en exil d’époques diverses, que je ne connais pas, et Proust au passage que je ne connais pas assez.
Dissertation d’intellectuel flamboyant, leçon littéraire hyper-érudite aussi sinueuse que magistrale, labyrinthe philologique, cet ouvrage s’adresse à une frange très restreinte de la population des lect·eurs·rices, celles et ceux qui considèrent la littérature comme un sujet d’étude et non comme un loisir, et dont je ne fais malheureusement pas partie. Totalement dépassée je suis.
Je l’offre à qui me le réclame.
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Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8418
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Re: Daniel Mendelsohn
Ça a l'air captivant, ce livre ! PAL direct !
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15617
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Re: Daniel Mendelsohn
Je pense que c'est en effet captivant, à condition de trouver son public.
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Flore Vasseur
topocl- Messages : 8418
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Re: Daniel Mendelsohn
Trois anneaux ‒ Un conte d'exils
Dans ce texte mi-essai mi-confidence d'écrivain, Mendelsohn étudie la structure de l’Odyssée ; Ulysse y est qualifié de polytropos, qui a plusieurs tours (dans son sac), et cette épithète a aussi un aspect littéraire :
Brillante démonstration avec « Un étranger arrive dans une ville inconnue au terme d’un long voyage », séquence de l’exilé reprise da capo, leitmotiv revenant plusieurs fois, autant de faux départs séparés par des digressions-commentaires qui apportent indirectement des renseignements en lien avec le sujet principal ; cette ludique leçon de philologie appliquée enrichit élégamment le texte, qui comporte cependant des redites apparemment gratuites.
Mendelsohn suit le même fil jusque dans Fénelon (Les Aventures de Télémaque), puis Proust, enfin Sebald, et la trame s’étoffe de correspondances partagées dans cette remarquable mise en abyme du procédé. Cet ingénieux tour de pensée m'a ramentu Nabokov, c'est dire !
\Mots-clés : #essai #universdulivre
Dans ce texte mi-essai mi-confidence d'écrivain, Mendelsohn étudie la structure de l’Odyssée ; Ulysse y est qualifié de polytropos, qui a plusieurs tours (dans son sac), et cette épithète a aussi un aspect littéraire :
Enchâssement de narrations secondaires mises en parenthèses, boucles discursives rompant la linéarité chronologique du récit et faisant de celui-ci une histoire au-delà des faits historiques rapportés, voilà qui encore récemment nous a interpelés sur le forum, avec des interrogations irritées à propos de mises en œuvre peut-être mal agencées. Ce procédé qui remonte aux Mille et Une Nuits me fascine, mais m’agace lorsqu’il est stéréotypé, embrouillant l’intrigue au lieu de la rehausser.« Ce procédé s’appelle la composition circulaire. Dans cette structure annulaire, le récit semble se perdre dans une digression (l’interruption du fil de l’intrigue principale étant annoncée par une formule toute faite ou une scène convenue), mais cette digression, qui a toutes les apparences d’une divagation, décrit au bout du compte un cercle, puisque le récit reviendra au point précis de l’action dont il s’est écarté, ce retour étant signalé par la répétition de la formule ou de la scène convenue qui avait indiqué l’ouverture de la parenthèse. Ces cercles pouvaient recouvrir une seule et même digression ou une série plus complexe de récits enchevêtrés, imbriqués l’un dans l’autre, à la manière des boîtes chinoises ou des poupées russes. »
« En ceci, la digression n’est jamais une déviation. Ses tours et détours poursuivent le même objectif, à savoir nous aider à comprendre l’action unique et complète qui constitue le sujet de l’œuvre dans laquelle ils s’inscrivent. »
Brillante démonstration avec « Un étranger arrive dans une ville inconnue au terme d’un long voyage », séquence de l’exilé reprise da capo, leitmotiv revenant plusieurs fois, autant de faux départs séparés par des digressions-commentaires qui apportent indirectement des renseignements en lien avec le sujet principal ; cette ludique leçon de philologie appliquée enrichit élégamment le texte, qui comporte cependant des redites apparemment gratuites.
Mendelsohn suit le même fil jusque dans Fénelon (Les Aventures de Télémaque), puis Proust, enfin Sebald, et la trame s’étoffe de correspondances partagées dans cette remarquable mise en abyme du procédé. Cet ingénieux tour de pensée m'a ramentu Nabokov, c'est dire !
\Mots-clés : #essai #universdulivre
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Tristram- Messages : 15617
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Re: Daniel Mendelsohn
Ressent-on l'influence de Sebald dans le procédé narratif ?
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
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Re: Daniel Mendelsohn
Public trouvé, je n'en doutais pas !
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Flore Vasseur
topocl- Messages : 8418
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Re: Daniel Mendelsohn
Je ne saurais me prononcer ; d'ailleurs je n'ai lu de Sebald que Les Émigrants. Ce sont bien sûr les thèmes de la judéité et de l'exil qui rapprochent les deux auteurs. Mendelsohn parle essentiellement de Les Anneaux de Saturne, son roman préféré, et bien sûr éminemment digressif.
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Tristram- Messages : 15617
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Re: Daniel Mendelsohn
Oui @Topocl, mais apparemment un public fort limité... Merci pour la découverte !
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Tristram- Messages : 15617
Date d'inscription : 09/12/2016
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Re: Daniel Mendelsohn
@topocl Cet ouvrage s’adresse à une frange très restreinte de la population des lect·eurs·rices, celles et ceux qui considèrent la littérature comme un sujet d’étude et non comme un loisir, et dont je ne fais malheureusement pas partie.topocl a écrit:Public trouvé, je n'en doutais pas !
Aie, me voilà rangé dans une catégorie dans laquelle je refuse d'etre ! Sauf que, quand meme, je ne considère pas la littérature
comme un simple loisir, mais comme une nécessité et aussi un plaisir si possible.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Daniel Mendelsohn
Ce n'est pas du tout comme ça que je vois les choses : loisir, nécessité, plaisir, oui, et cela n'empêche pas du tout, au contraire à mes yeux, d'approfondir la connaissance des œuvres littéraires et du métier d'écriture.Bix a écrit:Cet ouvrage s’adresse à une frange très restreinte de la population des lect·eurs·rices, celles et ceux qui considèrent la littérature comme un sujet d’étude et non comme un loisir, et dont je ne fais malheureusement pas partie.
Nabokov, Eco entr'autres ont très bien explicité cet attrait. Comme a dit l'autre,
« …] comprendre aide à mieux ressentir. »
Étienne Klein, « Le small bang Des nanotechnologies »
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Tristram- Messages : 15617
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Daniel Mendelsohn
Je tiens aussi à préciser que j'ai étiqueté "essai" parce qu'il nous faut catégoriser, mais ce livre est plus une promenade littéraire, et son principal intérêt est sans doute dans son écriture.
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Tristram- Messages : 15617
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Daniel Mendelsohn
@Tristram Bix a écrit:
Cet ouvrage s’adresse à une frange très restreinte de la population des lect·eurs·rices, celles et ceux qui considèrent la littérature comme un sujet d’étude et non comme un loisir, et dont je ne fais malheureusement pas partie.
Ah mais non !!! Ce n'est pas moi qui ai dit ça. Godot m'en garde !
Cet ouvrage s’adresse à une frange très restreinte de la population des lect·eurs·rices, celles et ceux qui considèrent la littérature comme un sujet d’étude et non comme un loisir, et dont je ne fais malheureusement pas partie.
Ah mais non !!! Ce n'est pas moi qui ai dit ça. Godot m'en garde !
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Daniel Mendelsohn
Bix reprenait ce que disait topocl dans son commentaire, me semble Tristram !
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21102
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Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Daniel Mendelsohn
L’Étreinte fugitive
En complément au commentaire de Topocl, qui présente bien le livre.
Un long développement sur l’identité gay, et notamment Narcisse à son miroir, le désir des corps de garçons et statues grecques, la répétition ludique à l’identique, vanité, multiplicité et plaisir sexuel.
Encore l’étonnant parrainage d’un bébé fasciné par la lune (mis en parallèle avec Ion, la pièce d’Euripide « où il est question d’un garçon qui a deux pères »).
\Mots-clés : #autofiction #contemythe #identite
En complément au commentaire de Topocl, qui présente bien le livre.
Un long développement sur l’identité gay, et notamment Narcisse à son miroir, le désir des corps de garçons et statues grecques, la répétition ludique à l’identique, vanité, multiplicité et plaisir sexuel.
Puis une famille « étrange et compliquée », un père et une mère fort différents et hauts en couleur, de même les grands-parents et la grand-tante Rachel, « la jeune épouse de la mort », décédée une semaine avant son mariage forcé et décisif pour la lignée (récit rapproché d’Antigone, la pièce de Sophocle) – et bien sûr la judaïté, et la tragédie, l’Histoire et le mythe, la beauté et la perte.« …] à chercher le visage qui hante votre imagination, flottant au loin, au bord des choses, le visage de la beauté et de l’impossibilité, celui dont vous savez que vous ne pouvez pas tout à fait l’avoir, à l’instant même où vous cherchez à l’atteindre, traversant les corps qui vont avec les visages, retombant sur vous-même encore et encore. »
Encore l’étonnant parrainage d’un bébé fasciné par la lune (mis en parallèle avec Ion, la pièce d’Euripide « où il est question d’un garçon qui a deux pères »).
C’est captivant, bien écrit, et bien construit ; ça ne m’a pas paru confus, car on distingue clairement l’un de l’autre les fils entrelacés pour entrer en résonnance entr’eux.« C’est précisément au cours de la difficile rédaction de L’Étreinte fugitive que m’est venue l’idée de cette technique, qui fait depuis lors la marque de fabrique de mon style d’autofiction : l’entrelacement de la narration personnelle et du commentaire de textes anciens. »
\Mots-clés : #autofiction #contemythe #identite
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Tristram- Messages : 15617
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