Alberto Manguel
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Re: Alberto Manguel
Dictionnaire des lieux imaginaires (Alberto Manguel et Gianni Guadalupi)
(Déjà édité en France sous le titre Guide de nulle part et d'ailleurs.)
Fantaisie onirique à gogo dans cette encyclopédie aux multiples entrées (665 pages, avec il est vrai de longs index des auteurs et des titres) : villes, îles et contrées fictives nées de l’esprit des écrivains de tous temps (et lieux). Guide pour lecteurs en exploration, indicateur pour estivants de l’invention littéraire. À ce propos, le rapport lecture-voyage est si riche qu’il mériterait un fil… même si parfois le lecteur ne quitte pas sa chambre, comme Xavier de Maistre…
Il est plaisant d’essayer de reconnaître chaque lieu imaginaire à la courte notice qui en est donnée avant de préciser l’auteur et le titre (même si je n’ai lu que peu de ces voyageurs chimériques ‒ sans compter ce que j’ai oublié : je n’ai même pas reconnu les Gestes et opinions du Dr Faustroll, pataphysicien, de Jarry !)
On peut aussi jouer à "Texte anonyme : qui l'a écrit ?", avec des pièces comme :
Quelle palette d’imaginations/ fictions ! un grand réservoir de lectures potentielles, notamment de langue anglaise, comme Ralph Adams Cram, ou Thomas Love Peacock. J’ai aussi noté Carl Sandburg, Rootabaga Stories, Sir John ou Jehan de Mandeville, Voiage de Sir John Maundevile (Paris, 1357), Michel Chaillou, Jonathamour et Collège Vaserman, Aleksandr Zinoviev, Ziyayushchie Vysoty, Philippe Jullian, La Fuite en Egypte, Austin Tappan Wright, Islandia, Mark Saxton, The Islar or Islandia Today – A Narrative of Lang III, Evelyn Waugh, Scoop, a Novel about Journalists, Hugh Lofting, The Story of Doctor Dolittle… si quelqu’un connaît ?
Il y a des ouvrages qui font rêver, par exemple : « Charles-François Tiphaigne de la Roche, Giphantie, Paris, 1760 ; L’Empire des Zaziris sur les Humains ou la Zazirocratie, Paris, 1761. »
À placer dans la veine de Le Livre des êtres imaginaires (Borges), celui-ci permet d’observer comme certains lieux passent d’un auteur à l’autre et deviennent légendaires, ou comme se dégagent des récurrences thématiques, tels que les monstres souvent associés, les Amazones, pierres et métaux précieux, royaumes, le monde de l’enfance ou les utopies (notamment au sens étymologique).
Quelques lacunes à combler dans une prochaine édition (d’ailleurs prévue) : Chevillard, Jasper Fforde…
Extraits d’autres notices, peut-être comme un avant-goût :
(Et j'en ai encore lu que la moitié)
Mots-clés : #essai
(Déjà édité en France sous le titre Guide de nulle part et d'ailleurs.)
Fantaisie onirique à gogo dans cette encyclopédie aux multiples entrées (665 pages, avec il est vrai de longs index des auteurs et des titres) : villes, îles et contrées fictives nées de l’esprit des écrivains de tous temps (et lieux). Guide pour lecteurs en exploration, indicateur pour estivants de l’invention littéraire. À ce propos, le rapport lecture-voyage est si riche qu’il mériterait un fil… même si parfois le lecteur ne quitte pas sa chambre, comme Xavier de Maistre…
Il est plaisant d’essayer de reconnaître chaque lieu imaginaire à la courte notice qui en est donnée avant de préciser l’auteur et le titre (même si je n’ai lu que peu de ces voyageurs chimériques ‒ sans compter ce que j’ai oublié : je n’ai même pas reconnu les Gestes et opinions du Dr Faustroll, pataphysicien, de Jarry !)
On peut aussi jouer à "Texte anonyme : qui l'a écrit ?", avec des pièces comme :
J’ai retrouvé avec plaisir de vieilles lectures comme Henry Rider Haggard, La Terre que le temps avait oublié d’Edgar Rice Burroughs, encore Les villes invisibles d’Italo Calvino, Erewhon de Samuel Butler, Mardi de Melville…« La meilleure époque pour visiter la France antarctique est celle de la fête des Mariages, durant laquelle les plus jolies filles sont vendues aux enchères en présence de la reine et de ses ministres, l’argent récolté étant destiné à la recherche de maris complaisants pour les laiderons.
Il est conseillé aux voyageurs de sexe masculin d’éviter la province des Viragos, habitée par celles qui n’ont pas déniché de mari. »
« C’est ainsi qu’un paysage invisible conditionne le paysage visible. Tout ce qui bouge au soleil est animé par la vague enfermée sous le ciel calcaire des rochers. »
« La ferme est considérée comme un tableau et le fermier comme un artiste travaillant sur une toile changeante. »
« Certains voyageurs se sont demandé si la véritable passion de Léonie était réellement, comme les habitants l’affirment, le plaisir de posséder du neuf, du différent, et non pas, plutôt, la joie de rejeter, d’exclure, de se débarrasser d’une impureté récurrente. »
Quelle palette d’imaginations/ fictions ! un grand réservoir de lectures potentielles, notamment de langue anglaise, comme Ralph Adams Cram, ou Thomas Love Peacock. J’ai aussi noté Carl Sandburg, Rootabaga Stories, Sir John ou Jehan de Mandeville, Voiage de Sir John Maundevile (Paris, 1357), Michel Chaillou, Jonathamour et Collège Vaserman, Aleksandr Zinoviev, Ziyayushchie Vysoty, Philippe Jullian, La Fuite en Egypte, Austin Tappan Wright, Islandia, Mark Saxton, The Islar or Islandia Today – A Narrative of Lang III, Evelyn Waugh, Scoop, a Novel about Journalists, Hugh Lofting, The Story of Doctor Dolittle… si quelqu’un connaît ?
Il y a des ouvrages qui font rêver, par exemple : « Charles-François Tiphaigne de la Roche, Giphantie, Paris, 1760 ; L’Empire des Zaziris sur les Humains ou la Zazirocratie, Paris, 1761. »
À placer dans la veine de Le Livre des êtres imaginaires (Borges), celui-ci permet d’observer comme certains lieux passent d’un auteur à l’autre et deviennent légendaires, ou comme se dégagent des récurrences thématiques, tels que les monstres souvent associés, les Amazones, pierres et métaux précieux, royaumes, le monde de l’enfance ou les utopies (notamment au sens étymologique).
Quelques lacunes à combler dans une prochaine édition (d’ailleurs prévue) : Chevillard, Jasper Fforde…
Extraits d’autres notices, peut-être comme un avant-goût :
« Les habitants de Chelm ont une manière infaillible de distinguer une cane d’un canard. Ils jettent un croûton de pain à l’oiseau. S’il se précipite, c’est un canard. Si elle se précipite, c’est une cane.
Samuel Tenenbaum, The Wise Men of Chelm, New York, 1965. »
« CIRCETO-DES-HAUTES-GLACES
Lieu dont on ne sait absolument rien. Certains prétendent que c’est un hôtel de passe, d’autres un glacier et d’autres encore, un cirque ambulant. La seule indication concernant ce lieu est un cryptogramme livré depuis un siècle à la sagacité des voyageurs : “A Lulu – démon – qui a conservé un goût pour les oratoires du temps des Amies et de son éducation incomplète.” Bonne chance pour le décryptage.
Arthur Rimbaud, Illuminations, Paris, 1886. »
« INSOMNIAQUE
Ville du Nord du Nigeria. Ayant la singulière habitude de ne jamais dormir, les habitants n’ont aucune idée de ce qu’est le sommeil.
Dans cette ville, les étrangers courent les plus graves dangers : tout voyageur qui viendrait à s’assoupir serait immédiatement enterré en grande pompe, car les indigènes le décréteraient mort.
Arthur John Newman Tremearne, Hausa Superstitions and Customs, Londres, 1913. »
« Fiers de la précision de leur langue, les Limanoriens ont inventé des expressions telles que : “Tout est faux si les mots sont incertains” et “Prenez soin des mots et les pensées prendront soin d’elles-mêmes” (adage mieux formulé par une noble dame du pays des Merveilles* : “Occupez-vous des sons et laissez le sens s’occuper de lui-même”). […]
Godfrey Sweven, Limanora, the Island of Progress, New York et Londres, 1903. »
(Et j'en ai encore lu que la moitié)
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15648
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Re: Alberto Manguel
étonnant, mais il faut avoir beaucoup de références littéraires pour s'y reconnaître, il me semble, sans quoi l'intérêt n'y est pas.
bonne continuation !
bonne continuation !
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21164
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Re: Alberto Manguel
C'est qui, Borges?Tristram a écrit:À placer dans la veine de Le Livre des êtres imaginaires (Borges),
je ne pense pas qu'il y ait beaucoup de dictionnaires qu'on décide de lire de A jusqu'à z, de façon exhaustive et chronologique.Tristram a écrit:(Et j'en ai encore lu que la moitié)
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Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8434
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Re: Alberto Manguel
Ca, c'est du Thomas Buddenbrook tout craché !Certains voyageurs se sont demandé si la véritable passion de Léonie était réellement, comme les habitants l’affirment, le plaisir de posséder du neuf, du différent, et non pas, plutôt, la joie de rejeter, d’exclure, de se débarrasser d’une impureté récurrente.
Quasimodo- Messages : 5461
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Re: Alberto Manguel
Eh non, Quasimodo : Léonie est une des fameuses villes invisibles d'Italo Calvino !
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Tristram- Messages : 15648
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Localisation : Guyane
Re: Alberto Manguel
Eh non : Thomas Buddenbrook ne s'appelle pas Léonie (puisqu'il s'appelle Thomas). Je suggérais maladroitement une parenté de caractère !
(et cela dit, je note la référence : trop longtemps que je repousse la lecture de Calvino. Et de Manguel, bien sûr.)
(et cela dit, je note la référence : trop longtemps que je repousse la lecture de Calvino. Et de Manguel, bien sûr.)
Quasimodo- Messages : 5461
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Age : 28
Re: Alberto Manguel
Prends ton temps, Quasi ! Savoure tranquillement...
bix_229- Messages : 15439
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Re: Alberto Manguel
Chez Borges
Adolescent, Alberto Manguel fut un lecteur pour Jorge Luis Borges devenu aveugle : souvenirs, anecdotes et points de vue sur Borges, mais aussi Adolfo Bioy Casares et Silvina Ocampo.
L’homme-bibliothèque :
Mots-clés : #temoignage
Adolescent, Alberto Manguel fut un lecteur pour Jorge Luis Borges devenu aveugle : souvenirs, anecdotes et points de vue sur Borges, mais aussi Adolfo Bioy Casares et Silvina Ocampo.
L’homme-bibliothèque :
« Pour Borges, l'essentiel de la réalité se trouvait dans les livres ; lire des livres, écrire des livres, parler de livres. De façon viscérale, il était conscient de poursuivre un dialogue commencé il y avait des milliers d'années et qui, croyait-il, n'aurait jamais de fin. »
« Sa bibliothèque (qui, comme celle de tout autre lecteur, était aussi son autobiographie) reflétait sa confiance dans le hasard et dans les lois de l'anarchie. »
« Il y a des écrivains qui tentent de mettre le monde dans un livre. Il y en a d'autres, plus rares, pour qui le monde est un livre, un livre qu'ils tentent de lire pour eux-mêmes et pour les autres. Borges était de ceux-là. »
Mots-clés : #temoignage
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Tristram- Messages : 15648
Date d'inscription : 09/12/2016
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Re: Alberto Manguel
Dans la forêt du miroir. Essai sur les mots et sur le monde
C’est en fait un recueil de textes déjà publiés, vaguement réunis suivant (au début) le fil conducteur de la forêt du miroir de l’Alice de Lewis Carroll.
Attention, il semble que lesdits textes soient repris, au moins en partie, dans Nouvel éloge de la folie. Essais édits & inédits, publié en français par le même éditeur quatre ans plus tard (et il semble qu’il faille de plus en plus se méfier des procédés malhonnêtes des éditeurs ; quant à l’auteur, n’a-t-il pas voix au chapitre ?)
Considérations sur la juivité, l’homosexualité, l’érotisme, la lecture bien sûr, mais surtout critiques littéraires : ainsi, présentations de Cortázar et de Chesterton, trifouillage dans les amours (malheureuses) de Borges, curieuse exécration d’American psycho de Bret Easton Ellis, auquel il dénie la qualité d’écrivain :
Aussi des souvenirs d’Argentine, avec l’évocation de son histoire violente, l’amnistie des militaires et le rapport Nunca más (“Jamais plus”) à propos des “absents”.
Lecture enrichissante, avec en prime le plaisir que procure un livre érudit.
Mots-clés : #essai
C’est en fait un recueil de textes déjà publiés, vaguement réunis suivant (au début) le fil conducteur de la forêt du miroir de l’Alice de Lewis Carroll.
Attention, il semble que lesdits textes soient repris, au moins en partie, dans Nouvel éloge de la folie. Essais édits & inédits, publié en français par le même éditeur quatre ans plus tard (et il semble qu’il faille de plus en plus se méfier des procédés malhonnêtes des éditeurs ; quant à l’auteur, n’a-t-il pas voix au chapitre ?)
Considérations sur la juivité, l’homosexualité, l’érotisme, la lecture bien sûr, mais surtout critiques littéraires : ainsi, présentations de Cortázar et de Chesterton, trifouillage dans les amours (malheureuses) de Borges, curieuse exécration d’American psycho de Bret Easton Ellis, auquel il dénie la qualité d’écrivain :
Son éclairage de l’œuvre de Mario Vargas Llosa (et de son virage politique, « romancier devenu politicien ») m’a retenu dans la mesure où j’ai bien plus apprécié le premier roman de cet auteur, La Ville et les Chiens, après en avoir lu plusieurs autres. Manguel l’accuse même de racisme ; c’est l’occasion de (re)poser la lancinante question :« American Psycho est un roman d’horreur pornographique. »
Intéressantes réflexions sur la traduction, et sur le rôle de l’editor en Amérique du Nord, éditeur mais aussi initiateur de modifications des œuvres au cours d’un « toilettage » qui, si je ne m’abuse, s’est généralisé depuis la parution de cet article, fin XXe.« Mais faut-il lire une œuvre de fiction à la lumière de ce qu’on sait (ou qu’on croit savoir) de l’auteur ? »
De même, les réflexions sur les notions qui sous-tendent le « musée », étiquetage, organisation, conception du monde, etc., méritent la lecture.« Toute traduction implique une lecture, un choix de sujet comme d’interprétation, le refus ou la mise à l’écart d’autres textes, une redéfinition dans les termes imposés par le traducteur qui, à cette occasion, usurpe le titre d’auteur. »
« Si nous admettons que toute traduction, du seul fait de transférer le texte vers une autre langue, un autre temps, un autre lieu, le modifie pour le meilleur ou pour le pire, nous devons aussi reconnaître que toute traduction – translittération, reprise, changement d’appellation – ajoute au texte original une lecture “prête à porter”, un commentaire implicite. Et c’est là qu’intervient le censeur. »
« L’intervention des éditeurs dans le sens d’une “recherche de l’intention de l’auteur” se pratique quasi exclusivement dans l’univers anglo-saxon, et moins dans le Royaume-Uni qu’en Amérique du Nord. Dans le reste du monde, en général, elle se limite au “toilettage”, une des fonctions de l’édition, et cela avec une prudence qui enverrait des centaines d’editors de Chicago et Toronto en quête de carrières plus tapageuses. »
Aussi des souvenirs d’Argentine, avec l’évocation de son histoire violente, l’amnistie des militaires et le rapport Nunca más (“Jamais plus”) à propos des “absents”.
Il me semble que certains jeux avec le vrai et le tangible risquent de déformer la (perception de la) réalité :« De façon mystérieuse, l’application des lois d’une société s’apparente à un acte littéraire : elle fixe l’acte criminel sur le papier, le définit par des mots, lui attribue un contexte qui n’est pas celui de l’horreur absolue du moment mais celui de sa remémoration. Le pouvoir de la mémoire n’est plus aux mains des criminels ; c’est désormais la société qui détient ce pouvoir et rédige la chronique de son propre passé coupable, pouvant enfin se reconstruire non sur le vide de l’oubli mais sur la réalité solide et officielle des atrocités commises. »
Peut-être que certains dirigeants sont restés de grands enfants…« Les enfants savent ce que la plupart des adultes ont oublié ; que la réalité, c’est tout ce qui nous paraît réel. »
Lecture enrichissante, avec en prime le plaisir que procure un livre érudit.
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Tristram- Messages : 15648
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Re: Alberto Manguel
merci Tristram ! il m'impressionne cet auteur, je me sens démunie
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Bédoulène- Messages : 21164
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Re: Alberto Manguel
Il est manifestement fort cultivé, mais je ne pense pas qu'il mange les lectrices... Fait un peu penser à Umberto Eco, un monstre (d'érudition) fort sympathique !
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Tristram- Messages : 15648
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Re: Alberto Manguel
non Tristram, il ne me croquera pas mais justement c'est son érudition qui m'impressionne ( d'Eco je n'ai lu que (le cimetière de Prague)
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Bédoulène- Messages : 21164
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Re: Alberto Manguel
Tu n'as pas (encore) lu Au nom de la rose !!!!!
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Tristram- Messages : 15648
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Re: Alberto Manguel
non ! mais je connais le film !
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Bédoulène- Messages : 21164
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Localisation : En Provence
Re: Alberto Manguel
Le film est sympa ; le livre est super !
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Tristram- Messages : 15648
Date d'inscription : 09/12/2016
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Localisation : Guyane
Re: Alberto Manguel
j' ai compris !
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Bédoulène- Messages : 21164
Date d'inscription : 02/12/2016
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Localisation : En Provence
Re: Alberto Manguel
La cité des mots
Cinq conférences qui parlent de la littérature et de comment, au-delà de rendre compte de la réalité, elle la crée. Manguel utilise beaucoup la dichotomie dans son approche, cherchant des clés souvent effectives dans les oppositions entre des notions comme dedans et dehors, etc. Il fait référence notamment aux tablettes de Gilgamesh et à la Bible (Job, Babel), à Döblin, Kafka, à la Légende de l’homme rapide de Zacharias Kunuk, à Cervantes… C’est si érudit qu’on trouve toujours au moins un passage intéressant.
\Mots-clés : #essai #universdulivre
Cinq conférences qui parlent de la littérature et de comment, au-delà de rendre compte de la réalité, elle la crée. Manguel utilise beaucoup la dichotomie dans son approche, cherchant des clés souvent effectives dans les oppositions entre des notions comme dedans et dehors, etc. Il fait référence notamment aux tablettes de Gilgamesh et à la Bible (Job, Babel), à Döblin, Kafka, à la Légende de l’homme rapide de Zacharias Kunuk, à Cervantes… C’est si érudit qu’on trouve toujours au moins un passage intéressant.
Point de vue sur le marché de la publication littéraire :« J’ai découvert que, les années passant, mon ignorance en d’innombrables domaines – anthropologie, ethnologie, sociologie, économie, science politique, et bien d’autres – est devenue de plus en plus parfaite tandis que, dans le même temps, d’une vie entière passée à lire au petit bonheur, il m’est resté en tête une sorte de recueil de citations dans les pages duquel je trouve mes propres réflexions formulées avec les mots d’autrui. »
« Søren Kierkegaard, que Kafka lisait durant son séjour à Zürau, écrivit en 1843 la kafkaïenne observation que voici : “Ce que les philosophes ont à dire de la réalité est aussi trompeur qu’un panonceau trouvé dans un marché aux puces, REPASSAGE EFFECTUÉ SUR PLACE. On apporte son linge et on s’aperçoit qu’on s’est fait avoir : le panonceau ne se trouve là que parce qu’il est à vendre.” »
« Nous savons que les conflits naissent de perceptions artificielles d’autrui, de dogmes qui nous identifient et qui, par crainte de dissolution, excluent afin de mieux définir, oubliant que ceux que nous considérons comme des monstres ne “restent pas à jamais des monstres”. »
Encore une fois, Manguel semble renvoyer à ma récente lecture d'Eco !« Pris entre le stratège en marketing éditorial et l’acheteur responsable pour les grandes enseignes de librairie, et peut-être aussi moins consciemment attentifs à leur responsabilité, les éditeurs, les écrivains qui enseignent la création littéraire et presque tous les participants à l’industrie du livre sont devenus, dans une large mesure, des éléments d’une chaîne de fabrication produisant des artefacts destinés à un public qui n’est plus constitué de lecteurs (au sens traditionnel) mais de consommateurs. »
« Les suppléments littéraires, contraints par une politique d’ensemble de la presse de s’adresser à des lecteurs supposés peu avertis, accordent de plus en plus de place à ces mêmes ouvrages de type “fast-food”, contribuant ainsi à donner l’impression que ces livres sont aussi valables que n’importe quel classique démodé, ou que les lecteurs ne sont pas assez intelligents pour apprécier la “bonne” littérature. Ce dernier point est très important : l’industrie doit faire notre éducation en matière de stupidité, car ce n’est pas naturellement qu’on devient stupide. Au contraire, nous venons au monde en tant que créatures intelligentes, curieuses et avides d’instruction. Il faut un temps et des efforts immenses, aux plans individuel et collectif, pour amortir et finalement réprimer nos capacités intellectuelles et esthétiques, notre perception créatrice et l’usage que nous faisons du langage. »
« Le travail de tels ["bons"] editors paraît plus remarquable encore si l’on considère le combat qu’ils mènent contre les gros groupes industriels exigeant la production d’une littérature industriellement efficace, à vente rapide, qui assimile difficulté à manque de talent, veut que chaque situation fictionnelle soit résolue, oppose des affirmations à chaque doute suggéré par l’imagination, et présente du monde une image pleinement compréhensible, d’où toute complexité a été éliminée et pour laquelle nulle connaissance nouvelle n’est requise, offrant en échange un état de “bonheur” décervelé. »
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Tristram- Messages : 15648
Date d'inscription : 09/12/2016
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Re: Alberto Manguel
merci Tristram, pas assez de bagages pour apprécier, je pense
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Bédoulène- Messages : 21164
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Re: Alberto Manguel
J'y jetterai un œil .
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Flore Vasseur
topocl- Messages : 8434
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Re: Alberto Manguel
Dans l'espoir d'un retour ici !
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Tristram- Messages : 15648
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Des Choses à lire :: Lectures par auteurs :: Écrivains d'Amérique Centrale, du Sud et des Caraïbes
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