Jean-Philippe Toussaint
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Jean-Philippe Toussaint
Fils d'Yvon Toussaint, journaliste au Soir et de Monique Toussaint, fondatrice de la librairie Chapitre XII à Bruxelles – ainsi qu'également frère de la productrice de cinéma Anne-Dominique Toussaint –, Jean-Philippe Toussaint est diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris (1978) et titulaire d'un DEA d'histoire contemporaine. Dans sa jeunesse, il a été champion du monde juniors de scrabble.
Jean-Philippe Toussaint est l'auteur de romans qui se caractérisent par un style et un récit minimalistes, dans lesquels les personnages et les choses n'ont d'autre signification qu'eux-mêmes.
Œuvre littéraire
• La Salle de bain (Les Éditions de Minuit, 1985)
• Monsieur (Les Éditions de Minuit, 1986)
• L'Appareil-photo (Les Éditions de Minuit, 1989)
• La Réticence (Les Éditions de Minuit, 1991)
• La Télévision (Les Éditions de Minuit, 1997)
• Autoportrait (à l'étranger) (récit/essai, Les Éditions de Minuit, 1999,)
• Faire l'amour (2002), suivi de « Faire l’amour à la croisée des chemins » par Laurent Demoulin (Éditions de Minuit, 2009)
• Fuir (Les Éditions de Minuit, 2005)
• Mes bureaux. Luoghi dove scrivo (essai, trad. du français par R. Ferrucci, Venise, éditions Amos, 2005, coll. Calibano no 7)
• La Mélancolie de Zidane (essai, Les Éditions de Minuit, 2006)
• La Vérité sur Marie (Les Éditions de Minuit, 2009)
• L'Urgence et la Patience (récit/essai, Les Éditions de Minuit, 2012)
• La Main et le Regard (Le Passage et Louvre éditions, 2012), livre d'art qui accompagne l'exposition « Livre/Louvre de » Jean-Philippe Toussaint, organisée au musée du Louvre
• Nue (Les Éditions de Minuit, 2013)
• Football (récit/essai, Les Éditions de Minuit, 2015)
• Made in China (récit, Les Éditions de Minuit, 2017)
• M.M.M.M. (parution en un volume du « Cycle Marie Madeleine Marguerite De Montalte », Les Éditions de Minuit, 2017)
• La Clé USB (Les Éditions de Minuit, 2019)
• Félix Vallotton, intimité(s)... et le regard de Jean-Philippe Toussaint, illustrations (30 gravures) Félix Vallotton, textes Jean-Philippe Toussaint (éditions Martin de Halleux, 2019)
• Les Émotions (Les Éditions de Minuit, 2020)
Œuvres non littéraires
- Spoiler:
- Filmographie
(Réalisateur et scénariste sauf mention contraire)
• 1989 : La Salle de bain de John Lvoff, scénario de Jean-Philippe Toussaint d'après son roman homonyme.
• 1990 : Monsieur, d'après son roman homonyme
• 1992 : La Sévillane, d'après son roman L'Appareil-photo
• 1994 : Berlin, 10 heures 46 (en collaboration avec Torsten Fischer)
• 1998 : La Patinoire
• 2007 : Hors du soleil, des baisers et des parfums sauvages (en collaboration avec Ange Leccia)
• 2012 : Trois fragments de "Fuir"
Expositions et spectacles
• 2001 : CASO, Osaka
• 2002 : Galerie-1 Civa
• 2006 : Fondation Espace Écureuil pour l'Art contemporain Toulouse
• 2007 : Le Parvis 3, Pau
• 2008 : Domaine Orenga de Gaffory, Corse
• 2012 : Exposition « Livre/Louvre », musée du Louvre, Paris
• 2016 : Spectacle MMMM en collaboration avec The Delano Orchestra, La Comédie de Clermont-Ferrand
• 2019 : Exposition « Jean-Philippe Toussaint décoratif » (avec Ange Leccia et Anna Toussaint), musée des arts décoratifs et du design de Bordeaux11
• 2021 : La Disparition du paysage, mise en scène et scénographie d'Aurélien Bory avec Denis Podalydès
Merci à Wikipedia
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Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8430
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: Jean-Philippe Toussaint
L’urgence et la patience
Tout petit livre qui offre comme un bonheur tranquille
Réunissant divers textes plus ou moins anciens, Jean Philippe Toussaint partage avec une grande intelligence, et un humour pétillant, son rapport à la lecture et à l’écriture, intimement mêlés : comment il écrit (dans l’urgence et la patience justement) , ses outils d’écriture (machines à écrire et petits carnets), ses lieux de lecture et d’écrivain (fauteuils, bus, villes, hôtels) , quelques personnages : Jérôme Lindon, Proust , Dostoïevski, Beckett.
Doux comme une soirée de confidence entre amis.
Indispensable pour qui s’essaye à l’écriture.
Rapatrié 2012
Tout petit livre qui offre comme un bonheur tranquille
Réunissant divers textes plus ou moins anciens, Jean Philippe Toussaint partage avec une grande intelligence, et un humour pétillant, son rapport à la lecture et à l’écriture, intimement mêlés : comment il écrit (dans l’urgence et la patience justement) , ses outils d’écriture (machines à écrire et petits carnets), ses lieux de lecture et d’écrivain (fauteuils, bus, villes, hôtels) , quelques personnages : Jérôme Lindon, Proust , Dostoïevski, Beckett.
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Re: Jean-Philippe Toussaint
Les émotions
Le narrateur est un haut fonctionnaire européen (j’apprends a posteriori que c’est le même que celui de La clé USB, que j’ai lu mais dont il ne me reste rien). Le texte est une divagation sinueuse, alliant des situations à caractère assez factuel, derrière lesquelles se cachent, dans une évocation tout en subtilité, les émotions d’un narrateur qu’on comprend plus complexe et fragile que ce qu’on attendrait de cet homme flegmatique en costard-cravate.
De la façon très erratique qu’adopte souvent le souvenir, mais avec une précision chirurgicale, on assiste à de nombreuses scènes professionnelles, forcément ancrées dans l’actualité (brexit, volcan islandais notamment), notamment des congrès. Ceux-ci sont l’occasion de rencontres féminines d’autant plus troublantes qu’inabouties sexuellement (encore que, une fois il est si saoul que le souvenir de la soirée s’estompe dans le nuage de l’ivresse et il ne sait plus ce qu’ils ont fait...). Au passage, on croise ses deux ex-épouses, son père qu’il enterre, son frère qui donne l’occasion de nouvelles considérations très strictement professionnelles, autour de l’architecture cette fois-ci.
C’est volontairement disparate et éparpillé. La lectrice se demande si le décalage entre les longues scènes professionnelles et les diverses émotions suggérées par le titre, beaucoup plus fugitives, n’est pas une simple astuce de l’auteur, comme un trait d’humour basé sur le contraste, qui privilégierait la blague d‘initiés par rapport au réel intérêt du livre. En quelque sorte s’il ne privilégie pas la malignité de la forme au détriment d’un fond finalement assez trivial.
C’est cependant le genre de livre qu’on lit sans déplaisir, savourant la fluidité de l’écriture, l’œil pétillant de l’observateur, où le sentiment de vanité est soutenu par l’idée que la fin va enfin donner un sens à tout ça. Ha, oui les 6 derniers mots de la dernière phrase sont : « l’attirance et la crainte, le désir et la peur, l’amour et la hantise ». Et c’est la première fois que Toussaint utilise des mots qui sont réellement du registre de l’émotion, qu’il ne se contente pas de suggérer. Quelle chute .. !.??.. La lectrice suppose que l’auteur y a mis un certain humour... à moins qu’il ne soit carrément snob ?
Il y a là une certaine futilité au-delà de la maîtrise, futilité qui ne va pas jusqu’à un absurde qui la justifierait. Un exercice de style logiquement adoubé par Les Editions de minuit.
Le narrateur est un haut fonctionnaire européen (j’apprends a posteriori que c’est le même que celui de La clé USB, que j’ai lu mais dont il ne me reste rien). Le texte est une divagation sinueuse, alliant des situations à caractère assez factuel, derrière lesquelles se cachent, dans une évocation tout en subtilité, les émotions d’un narrateur qu’on comprend plus complexe et fragile que ce qu’on attendrait de cet homme flegmatique en costard-cravate.
De la façon très erratique qu’adopte souvent le souvenir, mais avec une précision chirurgicale, on assiste à de nombreuses scènes professionnelles, forcément ancrées dans l’actualité (brexit, volcan islandais notamment), notamment des congrès. Ceux-ci sont l’occasion de rencontres féminines d’autant plus troublantes qu’inabouties sexuellement (encore que, une fois il est si saoul que le souvenir de la soirée s’estompe dans le nuage de l’ivresse et il ne sait plus ce qu’ils ont fait...). Au passage, on croise ses deux ex-épouses, son père qu’il enterre, son frère qui donne l’occasion de nouvelles considérations très strictement professionnelles, autour de l’architecture cette fois-ci.
C’est volontairement disparate et éparpillé. La lectrice se demande si le décalage entre les longues scènes professionnelles et les diverses émotions suggérées par le titre, beaucoup plus fugitives, n’est pas une simple astuce de l’auteur, comme un trait d’humour basé sur le contraste, qui privilégierait la blague d‘initiés par rapport au réel intérêt du livre. En quelque sorte s’il ne privilégie pas la malignité de la forme au détriment d’un fond finalement assez trivial.
C’est cependant le genre de livre qu’on lit sans déplaisir, savourant la fluidité de l’écriture, l’œil pétillant de l’observateur, où le sentiment de vanité est soutenu par l’idée que la fin va enfin donner un sens à tout ça. Ha, oui les 6 derniers mots de la dernière phrase sont : « l’attirance et la crainte, le désir et la peur, l’amour et la hantise ». Et c’est la première fois que Toussaint utilise des mots qui sont réellement du registre de l’émotion, qu’il ne se contente pas de suggérer. Quelle chute .. !.??.. La lectrice suppose que l’auteur y a mis un certain humour... à moins qu’il ne soit carrément snob ?
Il y a là une certaine futilité au-delà de la maîtrise, futilité qui ne va pas jusqu’à un absurde qui la justifierait. Un exercice de style logiquement adoubé par Les Editions de minuit.
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Flore Vasseur
topocl- Messages : 8430
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: Jean-Philippe Toussaint
Ah, la famille Minuit, formalisme avant-gardiste, écriture blanche mais désinvolte, avec un certain élitisme sectaire, l'école de la déconstruction... Les aurait-on tous mis dans la même collection pour éviter qu'on en lise un par mégarde ?
Je vais sans doute quand même me laisser tenter par l'essai...
Je vais sans doute quand même me laisser tenter par l'essai...
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15640
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Jean-Philippe Toussaint
Merci topocl ! Décidément, ce livre ne déchaîne pas les enthousiasmes. Je passe mon tour, je lirai plutôt Fuir.
Quasimodo- Messages : 5461
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 28
Re: Jean-Philippe Toussaint
Ton commentaire, topocl, en tous cas, est marrant, lui ^^
Nadine- Messages : 4866
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 48
Re: Jean-Philippe Toussaint
L'Urgence et la Patience
Il est sans doute paradoxal de lire un essai sur l’écriture d’un romancier dont on n’a encore rien lu (d’autant qu’il y fait souvent référence à ses romans) ; mais on a beau dire, jeter un coup d’œil dans l’atelier de création littéraire est fort tentant. Ici, d’intéressantes réflexions, comme celle qui donne son titre au recueil ainsi qu’à celui des onze petits textes explicitant ces deux états de l’écriture, ou encore l’épure propre à la mouvance Nouveau Roman dont cet auteur participe. Toussaint souligne l’importance du travail de correction (j’ai cependant buté sur ce qui m'a paru être de légères maladresses et lourdeurs).
Le fait qu’il soit également cinéaste donne une perspective plus large du distinguo entre livre et film.
Vérification faite, de lui j’ai lu Fuir, mais il ne m’en reste qu’une phrase notée à l’époque (cependant emblématique avec le recul).
\Mots-clés : #ecriture #essai
Il est sans doute paradoxal de lire un essai sur l’écriture d’un romancier dont on n’a encore rien lu (d’autant qu’il y fait souvent référence à ses romans) ; mais on a beau dire, jeter un coup d’œil dans l’atelier de création littéraire est fort tentant. Ici, d’intéressantes réflexions, comme celle qui donne son titre au recueil ainsi qu’à celui des onze petits textes explicitant ces deux états de l’écriture, ou encore l’épure propre à la mouvance Nouveau Roman dont cet auteur participe. Toussaint souligne l’importance du travail de correction (j’ai cependant buté sur ce qui m'a paru être de légères maladresses et lourdeurs).
Le fait qu’il soit également cinéaste donne une perspective plus large du distinguo entre livre et film.
Toussaint parle aussi de ses lectures (Proust, Kafka, Dostoïevski, Beckett), de rencontres avec Jérôme Lindon son éditeur et Beckett, de « cette alchimie mystérieuse entre un lieu et un livre » qu’il relit ailleurs, plus tard.« J’ai tout de suite su que cette image donnerait naissance à un livre et non à un film, car c’était une image littéraire, faite de mots, d’adjectifs et de verbes, et non de tissus, de chairs et de lumières. La façon dont j’ai construit cet hôtel à Tokyo est tout à fait représentative de la manière dont je construis mes hôtels, autant dire de la façon dont je construis mes personnages. Car, d’un point de vue littéraire, il n’y a pas de différence entre construire un hôtel et construire un personnage. »
Vérification faite, de lui j’ai lu Fuir, mais il ne m’en reste qu’une phrase notée à l’époque (cependant emblématique avec le recul).
« En tout, la précision, le reste n’est que pathos. »
\Mots-clés : #ecriture #essai
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15640
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Jean-Philippe Toussaint
donc tu t'es impliqué dans cette lecture spécifique
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21152
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
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