Des Choses à lire
Visiteur occasionnel, épisodique ou régulier pourquoi ne pas pousser la porte et nous rejoindre ou seulement nous laisser un mot ?

Après tout une communauté en ligne est faite de vraies personnes, avec peut-être un peu plus de liberté dans les manières. Et plus on est de fous...


Je te prie de trouver entre mes mots le meilleur de mon âme.

Georges Brassens, Lettre à Toussenot

Des Choses à lire
Visiteur occasionnel, épisodique ou régulier pourquoi ne pas pousser la porte et nous rejoindre ou seulement nous laisser un mot ?

Après tout une communauté en ligne est faite de vraies personnes, avec peut-être un peu plus de liberté dans les manières. Et plus on est de fous...


Je te prie de trouver entre mes mots le meilleur de mon âme.

Georges Brassens, Lettre à Toussenot

-29%
Le deal à ne pas rater :
PC portable – MEDION 15,6″ FHD Intel i7 – 16 Go / 512Go (CDAV : ...
499.99 € 699.99 €
Voir le deal

William Henry Hudson

Page 1 sur 2 1, 2  Suivant

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas

William Henry Hudson Empty William Henry Hudson

Message par bix_229 Sam 17 Déc - 17:12

William Henry Hudson (1841-1922)

William Henry Hudson Henry_10

William Henry Hudson, 1841-1922, est né à Quilmes aux environs de Buenos Aires, de parents anglais.
Il est passionné dès son jeune âge par l’étude des plantes et des animaux. Il s’installe en Grande-Bretagne en 1869.
Il commence à faire paraître une série d’études ornithologiques dont Argentine Ornithology (1888-1899) et British Birds (1887). Mais ce qui le rend vraiment célèbre sont ses livres sur la campagne anglaise dont Hampshire Days (1903) et Afoot in England (1909), des ouvrages qui contribuent à l’émergence du mouvement de retour à la revolution des années 1920 et 1930. Son œuvre la plus célèbre est son roman exotique Green Mansions (1904), paru en français sous le nom Vertes Demeures dans la collection Points au Seuil en 1984.

Il est l’un des membres fondateurs de la Royal Society for the Protection of Birds.

Bibliographie traduite en français :

- Le pays pourpre
- Un flaneur en Patagonie
- Ombres (nouvelles)
- Vertes demeures (roman)
- Au loin jadis : Scala






Hudson a été fortement influencé pendant l'enfance par la pampa environnante. Et par les voyages qu'il fit, notamment en Patagonie.
Et ce qui m'intéresse, c'est qu'il aimait les oiseaux, tout comme moi, et qu'il a écrit de nombreuses monographies sur eux.
On peut dire aussi que c'était un naturaliste mais au sens large et vivant du terme : observateur de tout ce que contient la nature.
Un peu philosophe et certainement poète, si je pense notamment à Vertes demeures.
Hudson n'oublia jamais l'Argentine, meme s'il se fixa finalement en Angleterre pour écrire son oeuvre.

"Hudson écrit comme l'herbe pousse" disait de lui Joseph Corad en faisant allusion à l'impression de facilité et de spontanéité de Hudson.

Lisez Vertes demeures, c'est un enchantement !

Message récupéré
bix_229
bix_229

Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais

  • Revenir en haut
  • Aller en bas

William Henry Hudson Empty Re: William Henry Hudson

Message par bix_229 Sam 17 Déc - 17:15

William Henry Hudson Captur34

VERTES  DEMEURES


Vertes demeures fut écrit au 19e siècle, traduit en français dans les années 3O, plus ou mois oublié par la suite malgré une réédition en poche
dans la collection Points.

Passionné par la nature et les oiseaux, Hudson bourlingua pandant des années sur le continent latino-américain. Retiré à Londres, il pourra recréer un univers qui l'obséda toujours, et qui est à l'origine de Vertes demeures...

Difficile de parler d'un livre qui est plus une féérie fragile et envoûtante qu'un roman.
Sa fragilité meme, la délicatesse du sujet donnent seulement envie de suggérer ce qu'il est...Suggérer seulement...
En tout cas pas un récit de voyage. Son Amazonie est encore plus délirante que la vraie... Hors du temps et sans points de repères topographiques. Un livre poétique et onirique, qui donne énormément à voir et à imaginer...

Un hommage à la nature et aux rêves qu'ils peuvent créer. Un livre transparent, mélodieux... Etrange. Un livre unique.
Une histoire d'amour fou aussi certainement...
La passion de Hudson pour les oiseaux lui inspira le personnage féminin.
Je n'en dirai pas davantage...
Laissez vous tenter, et passez de l'autre coté du miroir...

Message récupéré


mots-clés : #nature #xixesiecle
bix_229
bix_229

Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais

  • Revenir en haut
  • Aller en bas

William Henry Hudson Empty Re: William Henry Hudson

Message par animal Jeu 6 Sep - 21:24

Un extrait de Un bois de pins près de la mer :
Un soir, alors que j'étais sur la crête des dunes, regardant vers la mer qui s'était retirée, laissant à découvert les sables jusqu'à la ligne sombre de l'horizon, une vieille femme apparut, qui avait évidemment fait tout ce long chemin pour venir promener son chien sur la plage. Passant la crête, elle descendit sur la plage,où le chien, un grand terrier à poils raides, fut si enchanté par la douceur du sable sous ses pattes qu'il se mit à décrire de grands cercles autour de sa maîtresse, courant à toute vitesse en poussant de furieux aboiements de joie. Le son produisit un effet extraordinaire : il fut répété et redoublé une centaine de fois à travers toute l'étendue des sables. C'était la première fois que j'entendais un tel écho du haut des dunes - peut-être ne l'aurais-je pas perçu sur la plage - et je n'arrivais pas à comprendre le phénomène car cet écho n'était pas comme les autres - l'exacte répétition de sons renvoyés par des murs, des bois ou des falaises - mais un écho plus faible et plus diffus, les sons se rejoignant et paraissant courir sur le sable, ici puis là, pour enfin se fondre en mystérieux chuchotements. C'était comme si les vigoureux aboiements du chien vivant avaient réveillé les fantômes de centaines de chiens morts, qui étaient sortis de terre et, gagnés par cet exemple contagieux et le "souvenir d'une joie ancienne", faisaient entendre la furieuse meute de leurs abois fantômes en folâtrant, invisibles, sur la plage.

_________________
Keep on keeping on...
animal
animal
Admin

Messages : 13168
Date d'inscription : 27/11/2016
Localisation : Tours

https://deschosesalire.forumactif.com
  • Revenir en haut
  • Aller en bas

William Henry Hudson Empty Re: William Henry Hudson

Message par Tristram Jeu 6 Sep - 23:19

Mis Vertes demeures dans la LAL ; merci d'avance !
« Mais, le jour où je n’eus plus la moindre excuse pour rester inactif, l’usage avait nourri en moi une habitude, celle de l’indolence. »
William Henry Hudson, « Un flâneur en Patagonie », chapitre II, « Comme je devins un flâneur »

« Malgré tout ce que l’on nous a appris, on est parfois forcé de reconnaître que l’homme est un peu inférieur à la bête. »
William Henry Hudson, « Un flâneur en Patagonie », chapitre IV

_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram
Tristram

Messages : 15616
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane

  • Revenir en haut
  • Aller en bas

William Henry Hudson Empty Re: William Henry Hudson

Message par bix_229 Ven 7 Sep - 0:11

Hudson, meilleur écrivain anglais de son époque avec Conrad et Stevenson.
Je plaisante ?
Lisez-le et on en reparle.
Le problème avec Hudson, c' est qu' il a été trop peu traduit en français.
J' ai vu qu'on avait traduit un de ses livres sur les oiseaux et ça c' est pour moi.
Comme le livre cité par Animal.
bix_229
bix_229

Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais

  • Revenir en haut
  • Aller en bas

William Henry Hudson Empty Re: William Henry Hudson

Message par Louvaluna Ven 7 Sep - 9:17

Le très beau commentaire de Bix + l'extrait livré par Animal + les citations de Tristram = Vertes demeures dans la LAL ! Smile
Louvaluna
Louvaluna

Messages : 1678
Date d'inscription : 19/03/2017

  • Revenir en haut
  • Aller en bas

William Henry Hudson Empty Re: William Henry Hudson

Message par Bédoulène Ven 7 Sep - 10:02

j'ai un flaneur en Patagonie

_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia



[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène
Bédoulène

Messages : 21099
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence

  • Revenir en haut
  • Aller en bas

William Henry Hudson Empty Re: William Henry Hudson

Message par animal Sam 15 Sep - 14:00

William Henry Hudson 51h42w10

Conseils aux chasseurs de vipères

En commençant par une très belle préface du traducteur, quatre textes assez courts qui ne sont rien d'autres que des observations ou anecdotes d'un bonhomme se baladant dans la nature, pour s'y balader, pour observer les serpents ou les oiseaux. Vraiment trois fois rien et quelques illustrations à l'ancienne, façon 19ème, pour accompagner.

Vraiment trois fois rien et très court mais merveilleusement bien écrit, juste ce qu'il faut de talent narratif à l'humour léger pour rendre vivante toute l'attention de l'observateur. On pourrait appeler ça un émerveillement discret mais ce qui compte surtout c'est que c'est un livre qui fait du bien, un possible ultimate feel good bouquin.

Et mis à part une vie antérieure de biologiste contrarié je peux vous assurer que les oiseaux ou les serpents ce n'est pas plus mon truc que si n'y connaissais rien, mais ce petit livre c'est le pied.


Mots-clés : #nature

_________________
Keep on keeping on...
animal
animal
Admin

Messages : 13168
Date d'inscription : 27/11/2016
Localisation : Tours

https://deschosesalire.forumactif.com
  • Revenir en haut
  • Aller en bas

William Henry Hudson Empty Re: William Henry Hudson

Message par Bédoulène Sam 15 Sep - 15:39

eh bien, moi je n' ai rien contre les serpents donc c'est noté ! (anecdote : j'ai pris la photo d'un serpent pour l'identifier dans le village d'Ardèche où je vais et comme la gardienne qui nettoyait le devant de la porte du château m'a vue suivre l' animal pour la prise de vue, la nouvelle a fait le tour du village - c'est mon amie qui m'en a informée le lendemain ! William Henry Hudson 1390083676 )

_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia



[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène
Bédoulène

Messages : 21099
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence

  • Revenir en haut
  • Aller en bas

William Henry Hudson Empty Re: William Henry Hudson

Message par Barcarole Jeu 5 Mar - 9:26

Vertes demeures


Vertes demeures est une ode à la forêt et aux oiseaux, dans une grande forêt guyanaise. C'est une ode à la féerie de cette nature exubérante peuplée d’animaux sauvages, singes hurleurs, serpents, insectes, oiseaux, écureuils...

Abel est une sorte de hors-la-loi qui a fui la justice du Venezuela pour des raisons obscures, mais ce n’est pas le sujet du livre. Parti pour la Guyane, Abel marche dans la savane, et se retrouve aux abords d'une forêt qu'il trouve superbe et y fait halte. Ici vit une tribu d’Indiens qui l'accueille et l'héberge. L’un d'eux lui enseignera à manier la sarbacane et d'autres techniques pour survivre. Ils feront des marchés ensemble, des échanges, et vivront ensemble malgré une distance due à la méfiance respective.

Attiré comme un aimant par cette forêt qui lui ouvre les bras, Abel n’attend pas un instant pour la découvrir et s’y rend chaque jour. Dans cette extraordinaire forêt, et parmi les oiseaux, vit une mystérieuse nymphe-oiseau ou elfe de la forêt, aux sons étranges et mélodieux…

« Je ne fus ni déçu ni par ma prochaine visite à la forêt, ni par les suivantes, et il me sembla que si j’avais raison de croire que ces étranges notes mélodieuses étaient émises par un seul être, cet elfe ou oiseau, qui refusait de se montrer, guettait chacune de mes apparitions et me suivait partout. »

« C'était indiscutablement le même chanteur, mais le chant était aujourd'hui beaucoup plus rapide, il était dépourvu de tendresse et pas une seule fois ne revint cette phrase murmurée qui me donnait l’impression que l'âme du vent, pour soupirer, se servait de syllabes et de paroles. Elle était claire, rapide, ininterrompue, mais bien que toujours musicale, elle avait quelque chose de mordant et d'irrité dans le timbre, qui me tapait douloureusement sur les nerfs. »


Les Indiens qui hébergent Abel sont effrayés par ses sorties dans cette forêt si redoutable pour eux, sorties qu’il voient d'un très mauvais œil, et lui recommandent fortement de cesser ces déplacements. Parfois, un Indien l’accompagne mais se sauve en courant dès qu’il entend ces mélodies qui semblent surnaturelles et maudites. Mais Abel, lui, veut rester dans cette jungle, enchanté par ces chants mystérieux et graves qui sortent de l'ordinaire, ces chants qui le suivent partout, lui.

La nymphe qu’il rencontre est-elle une apparition surnaturelle ? Elle a quelque chose d’humain sans aucun doute, elle s'appelle Rima, et vit avec son grand-père adoptif, Tuflo. Tantôt femme tantôt nymphe ou elfe de la forêt, elle est à la recherche de son histoire et de celle de sa mère, qui lui échappent. Abel - qui l’aime comme un fou depuis la première rencontre - va l’aider et l'accompagner dans cette voie. Ils iront à Riolama tous les trois, à une vingtaine de jours de marche dans la forêt, le lieu originaire d'où elle pourra reconstituer son histoire…

Abel retrouvera les Indiens au retour, dont leur méfiance est encore plus grande après une si longue absence. Ces Indiens qui l’ont hébergé sont-ils vraiment ses amis ? Sont-ils aussi fourbes que lui, Abel, le pense ? L'atmosphère est inquiétante.

« Ces mots commencèrent à me faire trembler, mais je m’efforçai de paraître calme, et aussi peu intéressé que possible, afin de l'inciter à en dire plus. [...] Sous mon manteau, ma main serrait convulsivement le manche de mon poignard et je luttais contre l’envie folle, presque irrésistible, de dégainer et de plonger la lame, rapide comme l'éclair, dans sa gorge maudite. »

C’est une lecture qui m’a transportée dans un monde rempli de chants d’oiseaux, lieu de rêves presque paradisiaque, presque oui, car les Indiens de cette tribu apportent à cette histoire une ambiance oppressante qui contribue à inquiéter le lecteur dans ce lieu enchanteur.

Je conseille ce beau livre à tous ceux qui veulent être dépaysés !
Barcarole
Barcarole

Messages : 3019
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 68
Localisation : Tours

  • Revenir en haut
  • Aller en bas

William Henry Hudson Empty Re: William Henry Hudson

Message par Bédoulène Jeu 5 Mar - 9:41

merci Barcarole, c'est noté !

_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia



[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène
Bédoulène

Messages : 21099
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence

  • Revenir en haut
  • Aller en bas

William Henry Hudson Empty Re: William Henry Hudson

Message par Tristram Jeu 5 Mar - 11:20

Oui Barcarole, une Guyane qui me paraît étrangement dépaysante !

_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram
Tristram

Messages : 15616
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane

  • Revenir en haut
  • Aller en bas

William Henry Hudson Empty Re: William Henry Hudson

Message par Barcarole Jeu 5 Mar - 11:43

Oui, @Tristram, alors, rien que pour toi, je te propose un livre de voyage avec dépaysement garanti, de François Maspero, Les Passagers du Roissy-Express, aventure entre Roissy et Saint-Rémy-les-Chevreuse qui ne pourra que faire frémir un habitant de la Guyane. (Une lecture que je ferai un de ces jours !)
Barcarole
Barcarole

Messages : 3019
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 68
Localisation : Tours

  • Revenir en haut
  • Aller en bas

William Henry Hudson Empty Re: William Henry Hudson

Message par Tristram Jeu 5 Mar - 12:26

Roissy et Saint-Rémy-les-Chevreuse, je veux bien le faire, je l'ai d'ailleurs fait quand j'étais beaucoup plus jeune, mais là, il faudrait que ce soit en groupe, avec des vivres suffisants, et une assistance médicale aéroportée.
Ce que je voulais dire, c'est que la Guyane de Vertes demeures paraît fort fantaisiste ; décidément, il faut que je mette la main sur ce livre.

_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram
Tristram

Messages : 15616
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane

  • Revenir en haut
  • Aller en bas

William Henry Hudson Empty Re: William Henry Hudson

Message par bix_229 Jeu 5 Mar - 14:48

Barcarole a écrit:Oui, @Tristram, alors, rien que pour toi, je te propose un livre de voyage avec dépaysement garanti, de François Maspero, Les Passagers du Roissy-Express, aventure entre Roissy et Saint-Rémy-les-Chevreuse qui ne pourra que faire frémir un habitant de la Guyane. (Une lecture que je ferai un de ces jours !)
Je le lirai. Beaucoup de sympathie pour l'homme Maspero.
bix_229
bix_229

Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais

  • Revenir en haut
  • Aller en bas

William Henry Hudson Empty Re: William Henry Hudson

Message par Barcarole Jeu 5 Mar - 16:49

Tristram, tu devrais trouver facilement Vertes demeures sur les sites de livres d'occasion ! Quand je l'ai commandé, il y en avait plein !

Bix, moi de même je suis tentée par la découverte de cet écrivain si connu et si méconnu, et aussi sa fonction d'éditeur, François Maspero. Son voyage sur le RER B en compagnie d'une photographe m'intrigue, c'est un livre qui comporte des photographies datant maintenant d'une trentaine d'années environ. Je vais bientôt le commander !
Barcarole
Barcarole

Messages : 3019
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 68
Localisation : Tours

  • Revenir en haut
  • Aller en bas

William Henry Hudson Empty Re: William Henry Hudson

Message par bix_229 Jeu 5 Mar - 17:02

Quand je parlais de l'homme, je parlais aussi de l'éditeur.
Courageux, généreux, idéaliste, intelligent.
A une époque de dogmatismes, il ouvrait son édition à tous ceux qui voulaient
s'exprimer à gauche.
Des livres de voyage aussi, de poésie, de toutes les marges.
Drole d'époque où des gens qui se croyaient malins, et anticonformistes, allaient piquer ses livres
dans ses librairies, parce qu'il n'y avait pas de surveillance ni de fliquage.
Je pense que ça l'a démoralisé sans parler du manque à gagner...
bix_229
bix_229

Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais

  • Revenir en haut
  • Aller en bas

William Henry Hudson Empty Re: William Henry Hudson

Message par Tristram Lun 7 Juin - 14:15

Vertes demeures

William Henry Hudson Captur34

Robinsonnade exotique dans le genre d’Henry Rider Haggard, Edgar Rice Burroughs et Arthur Conan Doyle.
Cette évocation fantaisiste de la forêt sud-américaine par un naturaliste est surtout un fantasme d’amour merveilleux qui se substitue au presqu’impossible rendu de la nature, mais sa haine raciste, même fantasmatique, m’a insupporté d’entrée :
« Il m’est pénible de dire du bien des sauvages de Guyane, mais je dois le faire, car non seulement ils ne me firent aucun mal lorsque j’étais à leur merci au cours de mon long périple, mais ils m’accueillirent dans leurs villages, me nourrirent lorsque j’avais faim et m’aidèrent alors que je n’avais rien à leur proposer en échange.
Ne crois pas, cependant, qu’ils aient un bon naturel ou cette humanité que l’on trouve chez les peuples civilisés : loin de là. Je les tiens aujourd’hui et, heureusement pour moi, les tenais alors, quand j’étais à leur merci, pour des bêtes féroces douées d’une sorte d’intelligence sournoise et malveillante dépassant de loin celle de la brute, et n’ayant pour toute morale que le respect des droits des membres de la même famille, ou de la tribu, respect sans lequel même les communautés les plus primitives ne peuvent survivre. »
C’est bien sûr sa supériorité de Blanc qui permet à Abel, le héros-narrateur, de garder le dessus lors des rencontres au cours de ses pérégrinations ; en fait c’est sa duplicité, qui le gêne d’ailleurs moins que d’organiser un massacre… Et c'est un peu, en raccourci, l'histoire cynique de la colonisation des peuples amérindiens...
M’a semblé fort intéressant le fil de la carnivorie qui court d’un bout à l’autre de l’ouvrage, Rima la femme-oiseau luttant contre les chasseurs, et tous les autres personnages, y compris Abel, mangeant de la viande (évidemment sauvage) dès que possible.
Le livre est assez mal traduit, pour ce que j’ai pu en juger ; à noter une traduction antérieure, de Victor Llona, qui m’est parue au moins aussi valable, consultable ici : https://issuu.com/scduag/docs/fra12011 et la VO de Green Mansions: A Romance of the Tropical Forest : https://gutenberg.org/ebooks/942
Une perle baroque :
« The Indian kills his enemy, but the white man takes his gold, and that is worse than death. »
William Henry Hudson

« L’Indien tue son ennemi, mais l’homme blanc lui prend son or, ce qui est pire que s’il le tuait. »
Traduction Patrick Reumaux

« L’Indien tue son ennemi, mais l’homme blanc lui prend son or, et cela est pire que la mort. »
Traduction Victor Llona

\Mots-clés : #fantastique

_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram
Tristram

Messages : 15616
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane

  • Revenir en haut
  • Aller en bas

William Henry Hudson Empty Re: William Henry Hudson

Message par bix_229 Lun 7 Juin - 15:27

Robinsonnade ? Voilà bien un terme péjoratif et dévalorisant pour un livre suggestif et poétique
comme on en rencontre peu.
Et qui renoue avec le merveilleux tel qu'il nous fait rever dans la littérature enfantine.
Barcarole en a très bine parlé, en qualifiant le livre de "féérie."
Et sans rapport avec Conan Doyle et pas beaucoup plus avec Rider Haggard, meme si j'aime bien
Ayesha.
De plus, le réct de Husdson repose toujours sur une expérience vécue, mais qu'il sait enchanter.
Du moins dans ce roman.
Si je devais le comparer à un autre écrivain angliais, ce serait plutot à James Barrie ou à Walter de la Mare.


Dernière édition par bix_229 le Lun 7 Juin - 15:43, édité 2 fois (Raison : a littérature)
bix_229
bix_229

Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais

  • Revenir en haut
  • Aller en bas

William Henry Hudson Empty Re: William Henry Hudson

Message par Tristram Lun 7 Juin - 16:43

Féerie, tout à fait, mais je ne cache pas le choc que m'a donné la phrase que je cite, trouvée de plus en début de livre.
Je n'aurais peut-être pas eu cette réaction autrefois, mais le mépris hautain de ce civilisé chez les sous-hommes m'a gâché tout le bouquin ; il m'est paru puant, même s'il s'agit d'imaginaire. J'ai été incapable de scotomiser cet aspect d'ailleurs majeur du récit.
Je suppose qu'on n'échappe pas à son époque, même quand on caresse une sylphide en rêve...

_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram
Tristram

Messages : 15616
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane

  • Revenir en haut
  • Aller en bas

William Henry Hudson Empty Re: William Henry Hudson

Message par Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


  • Revenir en haut
  • Aller en bas

Page 1 sur 2 1, 2  Suivant

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut

 Des Choses à lire :: Lectures par auteurs :: Écrivains européens de langues anglaise et gaéliques

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum