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Lawrence Block

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Message par horizonrouge Mar 28 Fév - 17:22

Lawrence Block

Né en 1938

solitude - Lawrence Block Avt_la13



Lawrence Block, né le 24 juin 1938 à Buffalo (New York), est un écrivain américain de roman policier.

Pendant ses études au Antioch College de Yellow Springs dans l'Ohio, il est aussi rédacteur et directeur de collection.

À partir de 1957, il se lance dans l'écriture de nouvelles policières et de romans sexy. Il abandonne ce dernier genre au milieu des années 1960 pour se consacrer au roman policier et au roman d'espionnage, notamment avec les récits de l'espion Evan Tanner.

Au milieu des années 1970, il compose deux pastiches inspirés du Nero Wolfe de Rex Stout, ayant pour figure centrale Chip Harrisson. Après ce divertissement, il élabore la série du détective privé Matt Scudder et celle du libraire/cambrioleur Bernie Rhodenbarr qui lui apportent la consécration.

De la première série a été tiré les films Huit millions de façons de mourir (1986) par Hal Ashby avec Jeff Bridges dans le rôle de Matt Scudder et Rosanna Arquette et Balade entre les tombes (2014) par Scott Frank, avec Liam Neeson dans le rôle de Matt Scudder, et Dan Stevens. D'un roman Le Monte-en-l'air dans le placard de la deuxième série, le film La Pie voleuse (Burglar) (1987) de Hugh Wilson avec Whoopi Goldberg.

Block a publié quelques romans policiers sous le pseudonyme de Paul Kavanagh.

Il reçoit le Grand Master Award de la Mystery Writers of America en 1994.


Oeuvres traduites en français
source wikipedia

Spoiler:

--------------------------------------

Prolifique écrivain américain né en 1938, Lawrence Bock est un auteur de "polards" publié souvent dans la "série noire" de Gallimard.
Je l'ai découvert au début des années 1990 et il m'accompagne depuis. parmi ses ouvrages dont la liste est détaillée sur wikipédia, j'ai été happé par la série des Matthew Scudder, enquêteur privé à New-york. Block a également développé des séries de romans avec d'autres profils : Bernie Rhodenbarr, Evan Tanner, Keller et Chip Harrison qui m'ont moins attiré.

Je conseille de commencer la rencontre de Matthew Scudder avec le roman "Huit millions de façons de mourir" (les premières éditions sont intitulées "huit millions de morts en sursis") qui présente l'originalité de décrire, à travers une enquête policière, les incroyables faits divers réels qui ont entraîné des décès à New-York. C'est une espèce de loupe sociologique. L'autre point fort, c'est le développement psychologique du héros qui lutte, roman après roman, contre sa dépendance à l'alcool (on baigne dans les réunions des Alcooliques anonymes à chaque roman). Comme dans Balzac, de nombreux personnages récurrents se retrouvent au fil des romans, avec de nombreuses allusions ou souvenirs. On finit par se sentir membre d'une famille. voilà pourquoi une lecture en suivant les années de publication est plus intéressante. les traducteurs en français ont aussi évolué au fil du temps, certains bien meilleurs que d'autres, je conseille les traductions de Rosine Fitzgerald.

une citation (de mémoire) : "AGOPAPAP !" ("assez glandé, on passe au porte à porte") !
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Message par Louvaluna Mar 28 Fév - 23:42

Ouh la la, ça m'intéresse carrément, c'est noté, merci !
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Message par horizonrouge Mer 1 Mar - 9:42

deux romans sur Matthew Scudder ont été adaptés en films :
les acteurs qui l'ont incarné sont :

Liam Neeson en 2014 "balade entre les tombes"
solitude - Lawrence Block 223864

et  Jeff Bridges en 1986 'huit millions façons de mourir" (adaptation moyenne qui gomme les pépites sociologiques du roman)
solitude - Lawrence Block 18655491

pour ma part, si j'avais pu réaliser une adaptation, j'aurais choisi cet acteur : Bradley Walsh (qui joue dans "londres police judiciaire"). Matthew scudder est en effet un descendant d'immigrés irlandais et son humour et son flegme sont très "british".
solitude - Lawrence Block Images?q=tbn:ANd9GcTAPmYpULdhbooj9EnvqHuk0Y531rXsR-O-npTSaU618VRtOz6Tibbs0ePU6PLrag8fACQ&usqp=CAU
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Message par Tristram Ven 17 Mar - 11:29

Huit millions de façons de mourir

solitude - Lawrence Block Huit_m10

Une enquête de Matt Scudder, détective privé sans licence qui rend service contre émolument ; naguère inspecteur de police, une de ses balles perdues a tué une fillette, et il ne cesse de s’interroger sur les aléas de l’existence ; quoique non-croyant, il met dix pour cent de ce qu’il touche dans le tronc des pauvres d’une église quelconque. Il est en sevrage alcoolique (excellent rendu des affres de l’addiction, Alcooliques Anonymes, trous de mémoire – traduits par « passages à vide » –, rechute, etc.)
Kim Dakkinen, une jeune et belle call-girl venue de son Midwest, lui demande d’annoncer à son souteneur, Chance, qu’elle a décidé d’arrêter : le lendemain de son départ, elle est massacrée, et Chance le recrute pour trouver le meurtrier.
Beaucoup de faits divers évoqués illustrent la violence à New York.
« — La peine de mort, nous l’avons. Mais pas pour les assassins, non. Pour les gens normaux. L’homme de la rue a plus de chances de se faire tuer que le tueur de passer à la chaise électrique. La peine de mort, on la trouve cinq, six, sept fois par jour. […]
— Il y a huit millions d’histoires dans la ville, me dit-il. Vous vous rappelez cette émission ? C’était à la télévision, il y a quelques années.
— Je me rappelle.
— Ils disaient un truc comme ça, à la fin de chaque émission. Il y a huit millions d’histoires dans la ville nue. Celle-ci en était une.
— Je me rappelle.
— Huit millions d’histoires. Vous savez ce qu’il y a, ici, dans cette putain de ville de merde ? Vous savez ce qu’il y a ? Il y a huit millions de façons de mourir. »
Matt enquête donc (il soupçonne que le meurtrier de Kim pourrait être un « petit ami »), et interroge les autres filles de Chance, ce qui est l’occasion de détailler leurs profils, de la poétesse éprise d’indépendance à la journaliste féministe qui voudrait écrire un roman sur la prostitution, « une fin en soi ». L’une d’elles se suicide. Le réceptionniste de l’hôtel où Kim a été tuée disparaît. Une prostituée transgenre est massacrée de la même façon que celle-ci.
Matt, têtu mais déboussolé et se sentant coupable dans sa lutte pour tenir sans alcool vingt-quatre heures par vingt-quatre heures, prend conscience de l’importance de l’indice de l’émeraude verte que portait Kim au doigt, alors que Block avait déjà soigneusement attiré notre attention dessus.
« — Je me demande, dit-elle, si elle était une émi-ou une immi-grante.
— Que voulez-vous dire ?
— Partait-elle de ou pour ? C’est une question de point de vue. Quand je suis arrivée à New York, j’étais partie pour, j’étais également partie de chez mes parents et de la ville où j’avais été élevée, mais c’était secondaire. Par la suite, quand je me suis séparée de mon mari, je fuyais quelque chose. Le fait de partir était une chose en soi, qui comptait plus que la destination. »

« L’argent trop vite gagné ne dure pas. Autrement, Wall Street appartiendrait aux dealers. »

« Au cours des réunions, on entend les gens dire : « Le pire de mes jours de sobriété vaut mieux que le meilleur de mes jours d’ivresse ». Et tout le monde hoche la tête comme le petit chien en plastique sur le tableau de bord d’un Portoricain. Je songeai à cette soirée avec Jan, puis je regardai la petite cellule qui me sert de chambre et j’essayai de comprendre en quoi cette soirée-ci était meilleure que cette soirée-là. »

« On glane un truc par-ci, un truc par-là et on ne sait jamais s’ils vont se recouper. »

« J’essaie de ne pas penser au fait qu’on l’a tuée, et pourquoi et comment elle est morte. Vous avez lu un livre qui s’appelle Watership Down ? (Je ne l’avais pas lu.) Eh bien, ça parle d’une colonie de lapins, des lapins semi-domestiques. Ils ont toute la nourriture qu’il leur faut parce que les humains leur en apportent. C’est une sorte de paradis pour lapins, sauf que les hommes qui leur donnent à manger le font pour pouvoir tendre des pièges et avoir de temps en temps un lapin pour le dîner. Les lapins survivants ne parlent jamais des pièges, ni de leurs compagnons que les pièges ont tués. Ils ont une sorte d’accord tacite en fonction duquel ils font comme si les pièges n’existaient pas et comme si leurs copains morts n’avaient jamais existé. (Jusque-là, en parlant, elle ne m’avait pas regardé. Mais ses yeux se fixèrent sur les miens quand elle poursuivit : ) Vous savez, je crois que les New-Yorkais sont comme ces lapins. Nous vivons ici pour profiter de ce que la ville peut nous procurer sous forme de culture, de possibilités d’emploi ou ce que vous voudrez. Et nous détournons les yeux quand la ville tue nos voisins et nos amis. Oh, bien sûr, nous lisons ça dans les journaux, nous en parlons pendant un jour ou deux, mais après, nous nous empressons d’oublier. Parce qu’autrement, nous serions obligés de faire quelque chose contre ça et nous en sommes incapables. Ou bien il nous faudrait aller vivre ailleurs et nous n’avons pas envie de bouger. Nous sommes comme ces lapins, vous ne croyez pas ? »

« Le proxénétisme n’est pas difficile à apprendre. Tout ce qui compte, c’est le pouvoir. On fait comme si on l’avait déjà, et les femmes viennent vous le donner d’elles-mêmes. C’est pas plus compliqué que ça. »

\Mots-clés : #addiction #criminalite #polar #social #solitude #urbanité #xxesiecle

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Message par horizonrouge Ven 17 Mar - 11:47

Excellente mise en bouche de Tristam pour entrer dans l'univers de Block... Attention : addiction garantie !
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Message par Tristram Ven 17 Mar - 11:53

C'est effectivement intéressant, comme rendu. Et, oui, j'y retournerai...
Tu as des indices pour la suite, Horizonrouge ?

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Message par horizonrouge Ven 17 Mar - 12:06

Parmi mes préférés il y a "tous les hommes morts".
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Message par Tristram Ven 17 Mar - 14:58

Mon prochain sera Le blues des alcoolos !

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Message par horizonrouge Ven 17 Mar - 15:13

Formidable rencontre en perspective avec Mick Ballou ! Un personnage haut en couleurs qui est l'un des piliers centraux de nombreux épisodes (ballade entre les tombes, ils y passeront tous, une danse aux abattoirs). c'est dans ce dernier roman, extrêmement bien construit et palpitant que j'ai découvert l'existence des "snuff" films... frissons en perspective Wink
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Message par Tristram Lun 1 Mai - 12:50

Le blues des alcoolos

solitude - Lawrence Block Le_blu10

Revoilà donc Matt Scudder, le détective qui rend service et fréquente les églises. Il fréquente surtout certaines chapelles (plus communément dénommées bistros) en habitué, où il cultive la gueule de bois de demain avec ses relations de comptoir : le Miss Kitty, le bar de Skip Devoe, le barman Billie Keegan chez Jimmy Armstrong, ou encore Bobby Ruslander, un vétéran (en fait réformé) perçu comme un mythomane, et ami d’enfance de Skip… et Tommy Tillary, le brillant vendeur par téléphone dont la femme se fait tuer…
« Pratiquement tous les flics ont un certain nombre de restaurants où ils bénéficient d’un certain nombre de repas gratuits. Il y a des gens que ça gêne et je n’ai jamais vraiment compris pourquoi. »
Le titre original, When the sacred ginmill closes, qu’on pourrait traduire approximativement par "Quand les sacrés bistrots (« moulin à gin, alcool) ferment", et c’est la note dominante du livre. Est intégralement citée Last call, de Dave Van Ronk, à laquelle fait référence le titre :
« Et voilà, encore une nuit
De poésie et de comédie
Et chacun sait qu’il s’en ira seul
Quand fermera le bistro préféré.

Et nous boirons le dernier verre
À nos joies et nos chagrins
Dans l’espoir que l’ivresse durera
Jusqu’à l'ouverture du lendemain.

Et quand on rentre en vacillant,
Comme des danseurs paralytiques,
Chacun sait la question qu’il doit poser
Et chacun connaît les réponses.

Et nous boirons le dernier verre
Qui fait exploser l’esprit,
Et les réponses ne compteront plus,
Et il n’y aura plus de questions.

Je me suis brisé le cœur, l’autre jour,
Il sera réparé demain,
Si j’avais été saoul quand je suis né,
J’ignorerais tout du chagrin.

Et nous allons porter le dernier toast
Celui qu’il ne faut jamais prononcer :
À la santé du cœur capable de savoir
Quand il vaut mieux qu’il soit brisé. »



Quelques intéressantes précisions : https://en.wikipedia.org/wiki/Last_Call_(Dave_Van_Ronk_song)
Dave Van Ronk est aussi l'auteur de Alabama song, notamment reprise par les Doors.

Les dialogues et péripéties rendent avec justesse la situation du sérieux buveur.
« Il y a des jours où je ne bois pas. Il y a même des jours où je ne bois pas une seule bière. Tu sais ce que c’est ? Pour toi et moi, boire c’est un choix. C’est une décision. […]
Keegan, reprit-il, est obligé de boire. Moi, je pourrais m’arrêter n’importe quand. Je ne le fais pas parce que j’aime l’effet que ça produit sur moi. Mais je pourrais m’arrêter n’importe quand, et je suppose que c’est pareil pour toi.
– Oh, sans doute.
– Naturellement. Mais Keegan, je ne sais pas. Je n’irai peut-être pas jusqu’à dire que c’est un alcoolique...
– Ce n’est pas une chose à dire.
– Je suis d’accord avec toi. Je ne dis pas qu’il en est un, et Dieu sait que je l’aime bien, mais je crois qu’il a un problème. »

« Ma porte était fermée à clé. C’était bon signe. Je ne devais pas être en trop mauvais état si j’avais pensé à fermer la porte à clé. Cependant, mon pantalon était en tas sur une chaise. Il aurait été préférable qu’il soit suspendu dans le placard. Toutefois, il n’était pas en chiffon par terre, et je ne le portais plus. Le grand détective, examinant les indices, tentant de déterminer dans quel état il était la veille. »
« Je ne fis aucune déduction. Je me contentai de prendre les pièces du puzzle, de les tripoter et, tout d’un coup, j’eus la vision de l’ensemble, toutes les pièces trouvant naturellement et infailliblement leur place. »

« – Mais qu’est-ce que tu foutais dans une affaire de coke ?
– Je voulais me faire un peu de fric, pour changer. Je voulais sortir du trou.
– À t’entendre, on croirait le rêve américain. »
De plus, les intrigues entrelacées sont excellemment (dé)montées, ce qui n’est pas rien dans un polar !
« Je ne regrette pas un seul des verres que j’ai bus et j’espère bien que je n’en boirai plus jamais un seul. »

\Mots-clés : #addiction #polar

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Message par Bédoulène Lun 1 Mai - 13:53

endore un qui me tente fort, merci Tristram

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Message par Tristram Sam 26 Aoû - 17:38

Errance

solitude - Lawrence Block Erranc10

Guthrie Wagner, barman au Paddy Mac Guire, emmène Kit Winston, une ex-amante, se faire avorter. Puis il décide de partir, à pied.
Mark Adlon a réussi dans l’immobilier ; il viole les femmes en les tuant.
Sara Duskin, veuve et psychologue, est atteinte d’une cécité progressive, elle a des visions et se sent guidée. Elle quitte tout avec son fils Thommy, et ils voyagent en bus.
« Plutôt comme un immense tableau, si grand et avec tant de détails qu'on ne peut pas tout retenir, sauf que, là, je remarque tout d'un seul coup. »
Guthrie marche sans effort vers l’est depuis Roseburg dans l’Orégon ; il n’a plus besoin de fumer, semble insensible au froid.
« Il semblait avoir arrêté de décider les choses, remarqua-t-il. On aurait dit que la seule façon pour lui de savoir ce qu'il allait faire était d'attendre et de voir venir. »
Jody s’est joint à lui, puis Sara (dorénavant aveugle) et Thom, puis d’autres.
« Les gens ont tellement de merde à fuir. À chaque fois que je me demande où nous pouvons bien aller, je me dis que là n'est pas le but de notre voyage. Sara, j'ai lu le journal quand nous étions à Burns et il n'y avait pas une seule bonne nouvelle dedans. Les résultats de base-ball étaient ce qui y ressemblait le plus ; et même dans ce cas, il a fallu qu'une équipe perde pour que l'autre gagne. En général, cela ne m'ennuie pas que la première division de base-ball soit un univers de sommes nulles. Pourtant, elles placent ce sport au-dessus du reste du monde, où une personne peut perdre sans pour autant qu'une autre y gagne. »
Pendant ce temps, Mark continue ses meurtres ; il parvient à avoir un orgasme sans éjaculer.
Marne, une arthritique de soixante-sept ans presque incapable de marcher, se joint aux randonneurs. D’autres miracles font de leur marche celle vers la guérison. La bande est de plus en plus éclectique, et certains entendent des voix.
Le tueur en série tue de plus en plus fréquemment, et prend de plus en plus de risques.
« Il adorait les femmes, et adorait les tuer.
Ce point apparaissait contradictoire et, pourtant, il ne l'était pas. Y avait-il un seul chasseur qui détestait l'animal qu'il traquait ? Pas d'après ce qu'il avait pu lire ou entendre. L'homme qui pourchassait les lions au Kenya respectait cet animal, il admirait sa force et son courage, il faisait une parure de sa peau et gardait sa tête comme trophée.
Le chasseur de cerfs aimait sa proie pour sa beauté et sa noblesse. Il recherchait le mâle le plus dominant qui possédait les plus grands bois et manifestait son amour par une balle. Il existait des animaux que les hommes haïssaient et qu'ils tuaient à cause de leur haine, mais personne ne mettait un rat empaillé dans la salle des trophées. On ne chassait pas la vermine, on la tuait simplement et on ressentait de la satisfaction, mais peu de plaisir. Lorsqu'on chassait vraiment, lorsqu'on tuait par plaisir, on abattait un être aimé. »
Guthrie guide toujours le groupe, qui s’adonne maintenant à des exercices respiratoires, maîtrisant peu à peu une (mystérieuse) énergie. Leurs dents manquantes repoussent ; ils combattent même avec succès le cancer, qui serait « l'ego des cellules ».
« La race humaine est cancéreuse. On pourrait l'assimiler à la tumeur au cerveau de la planète. »
Mark intègre le groupe, mais semble dégoûté de ses forfaits.
« Il comprenait désormais qu'il avait tué des portions de lui-même pendant huit ans.
À chaque fois qu'il avait assassiné une femme, il avait anéanti une partie de son être. Elles étaient toutes ses sœurs, elles faisaient toutes partie de son corps, un ensemble reliant toutes choses, dont il avait entendu parler, au sujet duquel il avait lu, mais qu'il n'avait jamais ressenti. »

« Tout le monde souhaite mourir et désire vivre en même temps. Tant que le désir d'être en vie reste le plus fort, on est vivant. »
Sara le perce à jour, et le convainc de raconter publiquement chacun de ses cent un crimes. Il revit sa naissance où sa mère mourut, et commence sa guérison en étant accepté par les autres ; puis il se découvre un don de masseur, et apprend à décharger l’énergie négative des corps (y compris le sien).
Ils sont dorénavant plus de deux cents, et se séparent en plusieurs groupes.

Cet étonnant roman qui juxtapose un tueur en série et la spiritualité New Age me laisse assez perplexe (nième degré ?).

\Mots-clés : #spiritualité

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Message par Bédoulène Sam 26 Aoû - 20:41

les personnages de cet auteur sont très particuliers, me semble !

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Message par Tristram Sam 26 Aoû - 20:50

Et franchement peu crédibles...

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Message par Tristram Mer 24 Jan - 11:47

Un ticket pour la morgue

solitude - Lawrence Block Un_tic10

De nouveau Matthew Scudder, lorsqu’il a quitté l’alcool et la police pour les Alcooliques Anonymes. Il est toujours assez assidu à leurs réunions (et lit, plus irrégulièrement, les Pensées de Marc Aurèle) : le livre contient plusieurs témoignages sur cette organisation, et la lutte perpétuelle de ses membres pour leur abstinence.
« — J’ai toujours voulu croire que tout irait bien pour nous une fois que nous aurions cessé de boire, mais ce n’est pas vrai. Le miracle de la sobriété, ce n’est pas de rendre notre vie meilleure, c’est que nous arrivons à rester sobres même quand tout va mal. Quand Cody a attrapé le sida, j’en étais malade, tellement je trouvais ça injuste. Je pensais que les gens sobres n’attrapent pas le sida. Et que les gens sobres ne se suicident pas. Mon Dieu, toutes les fois où j’ai pensé à me tuer, quand je buvais et ça ne m’arrive plus du tout et je croyais que c’était comme ça pour tout le monde. Et puis aujourd’hui j’apprends que Toni s’est suicidée et j’ai pensé que ce n’était pas juste, que ça n’aurait pas dû arriver. Mais n’importe quoi peut arriver et je ne me remets quand même pas à boire. »
Elaine est une prostituée avec qui Matt eut une liaison. Il fit envoyer en prison (par imposture) James Leo Motley, qui aimait à terroriser ses pareilles, et vient de finir de purger sa peine (de un à dix ans, au total douze ans à cause de sa conduite meurtrière).
« Il disait qu’il donnait toujours à ses femmes ce qu’elles voulaient. La plupart rêvaient d’être battues, disait-il. Certaines voulaient être tuées. »
Motley (plus adepte de Nietzsche) s’en prend aux relations féminines de Matt, proches ou éloignées. C’est un type assez effrayant, et fort : il subjugue, presque par suggestion, et connaît les points sensibles de la douleur physique.
« Une pensée me vint, une vague idée en marge. Il était là dehors, il menaçait toutes ces femmes qui avaient été les miennes et moi j’étais là, courant en tous sens comme un jongleur essayant de garder toutes ses balles en l’air. Cherchant à les sauver, à les protéger, Elaine, Anita et Jan, tout en essayant par la même occasion de les retenir. En essayant, dans un sens, de confirmer ce qu’elles étaient d’après lui, mes femmes, les miennes.
En tentant dans la foulée de nier la vérité, de fermer les yeux à la réalité. De réfuter l’amère vérité, que ces femmes n’étaient pas les miennes et ne l’avaient probablement jamais été. Que je n’avais personne et n’aurai sans doute jamais personne. »
Matt est quasiment dominé par Motley, qui parvient à atteindre Elaine dans leur duel à travers New York.
La question de la peine de mort revient plusieurs fois, et finalement Matt tue Motley, maquillant son assassinat en suicide. Explicit :
« L’hiver a été froid et on dit que ce n’est pas fini. C’est dur pour les sans toit ; il y a eu deux morts la semaine dernière quand la température est tombée à moins vingt. Mais pour la majorité d’entre nous, ce n’est pas trop grave. On s’habille plus chaudement et on marche un peu plus vite, voilà tout. »
J’ai découvert dans ce roman paru en 1990 l’origine états-unienne de l’expression « abus de "substance" », qui était le nouvel euphémisme pour la cocaïne.

\Mots-clés : #addiction #polar #psychologique

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Message par Bédoulène Mer 24 Jan - 18:10

merci Tristram !

avec tes commentaires je suis à peu près sure que cet auteur ma plairait

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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia



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Message par Bédoulène Dim 7 Avr - 14:42

Voilà, j'ai terminé
solitude - Lawrence Block Cvt_le10

Sujet : Une jeune fille Wendy Hanniford a été assassinée avec une arme tranchante, son colocataire Richie Van Derpoele est retrouvé errant dans la rue et s'accusant.  Matt Scudder est chargé par le père de la victime d'une enquête ; il veux "connaître" la personne qu'était devenue sa fille et sa vie,  alors qu'il ne la voyait plus depuis 3 ans.environ.

J'ai beaucoup apprécié ; l'écriture sobre mais malgré tout invitante.

Est-ce à cause de l'intéressant personnage déchiré qu'est Matt ancien flic qui a démissionné  (et qui porte toujours la culpabilité d'avoir tuer par ricochet, une fillette) mais qui a  conservé les valeurs de son ancien métier et consent à "rendre service" à ceux qui le réclame ; des  autres personnages sympathiques ou pas ; certainement, mais surtout pour la mentalité de Matt, sa persévérance à découvrir la vérité et s'il le faut à se procurer tous les éléments qui peuvent contribuer à prendre ou donner l'essentiel.

Tout meurtrier doit être puni, qu'importe la main qui agira, la parole qui livrera ou délivrera. Ce n'est que justice !

La force de Matt : sa psychologie, son honnêteté ; sa faiblesse : son alcoolisme et son humanité.

L'un de ses traits touchant, allume des cierges dans les églises pour la mémoire des victimes et coupables et faire un don dans tes troncs alors même qu'il avoue n'être pas croyant.

Un récit qui m'a emportée à la suite de Matt, à son rythme allègre, étourdie et curieuse.



Extraits :

"— L’instinct, sans doute. J’ai passé beaucoup d’années à regarder des gens décider jusqu’où ils voulaient aller dans la découverte de la vérité. Vous n’êtes pas obligé de me dire quoi que ce soit, mais…"

"— Je n’ai même jamais seulement envisagé la possibilité que Richard soit innocent. J’ai toujours pensé que c’était lui qui l’avait tuée. Si ce que vous croyez est vrai…

  — Ça l’est.

  — Alors… il est mort pour rien.

  — Il est mort pour vous, monsieur. L’agneau pour l’holocauste, c’est lui.

  — Vous ne pensez pas sérieusement que j’ai tué cette fille, si ?

  — De fait, je le sais."


"Les catholiques reçoivent plus d’argent de moi que tous les autres. Ce n’est pas que je les préfère, c’est simplement qu’ils restent ouverts plus longtemps. La plupart des protestants ferment boutique pendant la semaine.

  Cela dit, les catholiques ont un plus. Ils ont des cierges qu’on peut allumer. J’en allumai trois avant de sortir. Un pour Wendy Hanniford qui n’aurait jamais vingt-cinq ans et un autre pour Richard Vanderpœl qui, lui, n’en aurait jamais vingt et un. Et, bien sûr, j’en allumai un troisième pour Estrella Rivers qui, elle, n’en aurait jamais huit."

"À un moment donné, je lui dis :

  — Quelle que soit la culpabilité que vous décidiez de retenir à votre encontre, n’oubliez jamais ceci : Wendy était en train de devenir une fille bien. Je ne sais pas combien de temps il lui aurait fallu pour gagner sa vie un peu plus proprement, mais je doute fort que ç’ait dépassé une année."

"Parce que ce monde était de solitude et qu’elle y avait toujours vécu dans la seule compagnie du fantôme de son père. Les hommes qu’elle trouvait, ceux qui l’attiraient, appartenaient à d’autres femmes et rentraient chez eux pour les retrouver lorsqu’ils en avaient fini avec elle. Dans son appartement de Bethune Street, elle voulait quelqu’un qui n’essaie pas de coucher avec elle. Quelqu’un qui serait une compagnie de qualité. D’abord Marcia – et Wendy n’avait-elle pas été un peu déçue lorsqu’elle avait accepté de sortir avec ses hommes ? Je suis sûr que si, parce que au moment même où elle trouvait quelqu’un pour partager ses hommes, elle perdait une compagne qui n’appartenait pas à ce monde éclaté, mais avait encore cette innocence que Marcia avait reconnue en Wendy."

"Il m’arrive de penser que nous n’avons guère les moyens de changer notre destin. Nos existences se jouent selon un plan qui nous échappe. (Il eut un bref sourire.) C’est là une idée très réconfortante ou désespérante, monsieur Scudder.
  — Je le vois bien"


je continuerai la trilogie.


\Mots-clés : #criminalite #culpabilité #psychologique #sexualité


Dernière édition par Bédoulène le Dim 7 Avr - 19:27, édité 1 fois

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Message par Tristram Dim 7 Avr - 16:08

Je reconnais bien là ce bon vieux Matt (et Block !)

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Message par Bédoulène Jeu 11 Avr - 11:11

solitude - Lawrence Block 32681_10

Sujet : Matt ancien flic n'est pas vraiment devenu un privé, "il rend des services" et justement un "ami" plutôt une connaissance de longtemps ressurgit Jablon surnommé La Toupie car il a la manie de faire tourner une pièce d'argent sur la tranche, vient lui confier une enveloppe et lui recommande de ne l'ouvrir que s'il meurt, il précise qu'il sait que Matt acceptera de faire ce qu'il demande quand il aura vu le contenu de l'enveloppe. Car tous deux savent faire la différence entre "un meurtre" et des crimes !  Oui car lui la Toupie n'a jamais tué, même s'il a été arrêté plusieurs fois, certaines par Matt d'ailleurs.

Matt découvre peu après dans la presse l'information qu'un homme a été retrouvé noyé ; Matt se renseigne auprès d'un ancien collègue de la police Eddie, ce qu'il soupçonnait se révèle c'est bien le cadavre de La Toupie. Il peut donc ouvrir l'enveloppe et ce qu'il découvre va le plonger dans une enquête délicate car La Toupie faisait chanter 3 personnes dont il avait trouvé le "crime".

A son habitude Matt réfléchi souvent dans les bars et s'il boit beaucoup il n'est jamais saoul. Et au Polly's il y a son amie Trina qui le comprend et avec qui il s'épanche parfois quand la vie est trop lourde.

Matt enquête donc sur 3 personnes soupçonnées du meurtre de La Toupie ; lesquelles lui donnent du fil à retordre mais il ira jusqu'au bout, il se l'ai promis en lisant la lettre de La Toupie et Matt tient toujours ses promesses. Il sait qu'en acceptant de venger La Toupie il devient une cible puisqu'il reprend "son travail de maître-chanteur" .

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J'ai encore beaucoup apprécié cette lecture, Matt devient un familier ; et j'apprécie l'homme, honnête, si, si, qui sait reconnaître ses erreurs et d'ailleurs quand il se culpabilise c'est encore une blessure qui s'ajoute à celles qu'il porte.
Vous comprendrez donc que je poursuive encore un bout de chemin avec Matt !

Extraits

" J’ai découvert les églises peu de temps après avoir quitté la police et déménagé loin d’Anita et de mes fils. Je ne sais pas très bien ce qui m’y attire. Peut-être le fait que ce sont les seuls endroits à New York où l’on peut réfléchir en paix. En même temps, je ne crois pas que ce soit la seule raison qui me pousse à y entrer. Il n’est pas difficile d’imaginer que je viens aussi y chercher quelque chose de plus personnel, même si je n’ai aucune idée de ce dont il peut s’agir. Je ne prie pas. Je ne suis même pas sûr de croire en quelque chose.

  Quoi qu’il en soit, ce sont des endroits parfaitement étudiés pour s’installer et réfléchir sérieusement. "

" Je fais ça très bien, vous savez.

  — Je n’en doute pas.

  — On m’a dit que je conjuguais le talent de la professionnelle et l’enthousiasme de l’amateur.

  — Je n’en doute pas non plus.

  — D’ailleurs, vous avez pu juger sur pièces.

  — C’est exact. Mais j’ai malheureusement davantage besoin d’argent que de baise."


"Il n’avait pas besoin de se fatiguer. Il était jeune, mince, un athlète façon sports de plein air. J’étais trop vieux et trop lourd, et le seul exercice que j’avais pratiqué ces dernières années consistait à lever le coude. Tout ce que je pouvais espérer en me mettant à courir, c’était de lui offrir mon dos comme cible."

"J’observai Henry Prager, le corps affaissé sur son bureau, les traits déformés par la mort, et je sus que  j’avais tué l’homme qui était devant moi. Son doigt avait pressé la détente, mais c’était moi qui lui avais mis le pistolet dans la main en poussant le jeu trop loin.
  Je n’avais pas souhaité que nos deux vies se rencontrent, ni cherché à causer sa mort. Mais à présent son cadavre me défiait : le bras tendu en travers du bureau, il avait l’air de me désigner du doigt."


"Je me dirigeai vers le coin de la 57e Rue, et pour la première fois depuis le début de cette histoire j’eus le sentiment d’être une cible. J’avais délibérément choisi ce rôle et, au début, je pensais que c’était une excellente idée, mais depuis l’apparition du cow-boy, la situation n’était plus la même. Maintenant ce n’était plus seulement une idée, c’était la réalité, et ça changeait tout.

  Quelque chose bougea près d’une porte, et je me retrouvai les orteils rivés au sol avant même d’avoir reconnu la vieille femme. Elle s’était installée comme à son habitude sur le seuil du magasin Sartor Resartus. Dès que le temps le lui permet, elle y campe. Elle fait la manche à longueur de temps. Généralement, je lui donne quelque chose en passant.

  — Monsieur, si vous pouviez faire un geste… (Je trouvai dans ma poche quelques pièces à lui offrir.) Dieu vous bénisse, dit-elle.

  Je lui répondis que je l’espérais bien. Je me remis en marche, parcourus quelques mètres et la vieille femme poussa un hurlement. Je me retournai juste assez vite pour voir une voiture escalader le trottoir et me foncer dessus, pleins phares."


"Il m’observa attentivement avant de répondre.

  — Je sais généralement assez bien juger à qui j’ai affaire.

  — Et vous pensez que je suis honnête ?

  — Loin de là. Sans vouloir vous offenser, monsieur Scudder, mais je serais quelque peu naïf si j’en arrivais si vite à une telle conclusion, vous ne croyez pas ?

  — Probablement.

  — Je pense que vous êtes un homme intelligent. Alors, je vais être très clair. Je vous paierai ce que j’ai dit. Mais si, à quelque moment que ce soit, vous cherchiez à m’extorquer à nouveau de l’argent, sous quelque prétexte que ce soit, je prendrais contact avec… disons certaines personnes. Qui vous tueraient"



\Mots-clés : #polar

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