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48 résultats trouvés pour premiereguerre

Danielle Auby

Bleu horizon

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Nous parlions avec Marie l'autre jour sur le fils de Mathias Enard d’une nécessité de la commémoration de la guerre mais aussi de la souffrance des soldats, commémoration qui se doit d'être officielle autant qu'intime. Danielle Auby amène là sa réponse personnelle, mêlant dans une poésie pragmatique un tourbillon de destins individuels, reflet du  magma des multitudes et de la chair à canon .

La commémoration officielle, l'Association des Ecrivains Combattants, la rend aux 560 jeunes écrivains en 1924, en publiant en cinq volumes une Anthologie des écrivains morts à la guerre , ouvrage intitulé Le hérisson. Une biographie et des textes de chaque écrivain y sont réunis par un parrain.

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Puis en 1930 on plante une forêt commémorative.

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C'est autour de ces projets qu’est né le livre Bleu horizon.



Danielle Auby, parmi ces 560 jeunes écrivains, en choisit une cinquantaine, dont elle évoque les destins croisés. Une première partie les saisit dans leur enfance, leurs lieux, leurs éducations, parle de leurs familles et de leurs maîtres, de leurs voyages, de leurs espérances, d’une jeune femme qui passe. Ils se croisent et se recroisent, dans la réalité recréée des archives ou dans l’imaginaire de l’auteur, portraits individuels, portrait de la jeunesse d’un début de siècle. Tous des individus, aimants, aimés, portant leur projet d'écriture, un projet que la guerre va interrompre le plus souvent, ou modifier définitivement.

La deuxième partie, c'est la guerre. Les jeunes gens rangent leurs écrits dans leurs cartons, où les emmènent dans leur besace, gardent ou non leurs projets en tête, certains continuent à griffonner. Un à un, les jeunes gens se font prendre par l’horreur, par les blessures, par les gaz, par la mort. Et cette sombre énumération circonstanciée donne une image du chaos, du néant, de l'inéluctable

La troisième partie, c’est l’après. Ils sont beaucoup moins nombreux, ceux qui sont rentrés, meurtris, et on se recentre sur ces quelques uns. Il faut commémorer, rendre hommage, cicatriser, mais aussi essayer de reconstruire :"(...) fermer la douleur, éteindre, et sortir enfin."

Des monuments se dressent, des cimetières  s'organisent, des corps se rapatrient, et Le hérisson s’élabore peu à peu, réunissant des témoignages vaguement élitiste sur « ces morts qui en valent la peine », souvent touchants,  mais au goût de Danielle Auby, trop hagiographiques, lisses,  émoussant les différences,  parlant du bel honneur plutôt que de l’horreur. : elle butine, peaufine, corrige, apporte sa note.

Qui est le dernier mort ? Le dernier mort de la guerre a encore, lorsqu'elle prend fin, des mois et des années à vivre. En quelle année se remet-on simplement à mourir de vieillesse ? De sa « belle mort » ? Combien d'années les germes mortels de la guerre continuent-ils à faire leur chemin dans les corps ? Comme les grenades entrées dans la terre et qu'un coup de charrue fait partir. Les gaz, combien de temps leur faut-il pour tuer à petit feu tout l'intérieur du corps d'un homme ? Les éclats d’obus, combien de voyages encore ? Et les impressions, dans les nerfs, dans la tête, combien d'années tapies ? Arrive-t’ il  qu’elles se réveillent, si fort que rien n'est plus possible sinon de retourner pesamment toujours au point où elles sont venues ? Combien d'années traversent-elles les rêves des dormeurs ? Combien d'efforts doivent-ils faire pour les tenir en respect, pour les cantonner dans la maison des rêves et pour fermer à double tour la porte par laquelle elles pourraient s’épancher dans la vie ? Arrive-t-il que cette porte cède et qu'alors la pensée de tous les morts innombrables vienne occuper le monde, le recouvrir tout entier ?



Il faut accepter de se laisser bercer dans ce cauchemar déroutant, renoncer à un récit organisé pour écouter cette histoire/Histoire chaotique  à travers les témoignages intimes, auxquels   Danielle Auby prête sa parole attentive .De la démarche de l'auteur,  on retient surtout le formidable fouillis, le tressage, les recoupements. Cela   déroute au début, mais au fil des pages, cela a une allure et un charme énorme, ce regard si personnel, cette attention familière à ses personnages, cette multiplication des points de vue, ce mélange des biographies. Tous nommés et renommés pour lutter contre l’oubli dans une obsession de l’entremêlement et de l'interrogation. Comme la forêt qui leur a rendu hommage,  elle construit son livre : quelques allées traçant des directions, et de multiples stèles plantées dans le décor pour un récit qui privilégie le grouillement, le foisonnement, le désordre, cette effroyable misère, qui anéantit les vies uniques et dissemblables de ces jeunes gens « interdits d’avenir » dans un destin commun. Avant l'abandon et l'oubli.



(commentaire rapatrié)


mots-clés : #premiereguerre
par topocl
le Lun 5 Déc - 9:44
 
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Sujet: Danielle Auby
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Oser Warszawski

L'UNIFORME 3ème livre de la trilogie

Quelle profondeur dans cette cinquantaine de pages !

L'uniforme : celui abandonné dans la rue se mouvant au gré de l'air ? Celui témoin d'un passé, sorti du placard ? Celui qui porte médailles ? Ou celui ensanglanté dans lequel se meurt le soldat ?

Ce vêtement c'est l'honneur, la gloire de la patrie.

L'auteur nous décrit la vie quotidienne d'une famille de Berlin pendant la guerre, une famille convaincue de la justesse de cette guerre parce que l'Allemagne peut et doit dominer les autres pays, c'est son destin ! Le chef de famille fait preuve d'une abnégation totale envers la Patrie et son chef suprême : le Kaiser ! Il s'est démuni de ses avoirs pour l'emprunt de guerre et ses trois fils sont sur le front. Que peut-¬il faire de plus ?.............................s'engager lui aussi.

Dans Berlin affamée les familles amputées survivent au rythme du rationnement, la détresse est commune mais supportée avec cette fierté,  cette rigueur que porte en lui le peuple Allemand.

La guerre continue sa moisson d'hommes, à Berlin certains commencent à s'interroger sur son dénouement d'autant que l'empereur d'un pays voisin est destitué mais pour cette famille là, le Kaiser est une icône. Alors quand il abdique et s'enfuit c'est l'effondrement physique et mental du chef de famille déjà éprouvé par les deuils et son passage au front. Ce personnage a le regret d'un temps disparu et ne reconnait pas sa patrie où s'invitent des étrangers.

L'auteur décrit l'horreur de la guerre sur le front et surtout pour les civils à Berlin, par la profondeur des sentiments, l'oralité n'est dans ce récit qu'accessoire.  Il me semble aussi y reconnaître le regard du photographe et du peintre qu'il est.

Le parcours de Warszawski est analysé en fin de livre par la traductrice Rachel Ertel ; c'est intéressant car elle relate les mouvements culturels, le modernisme notamment dans les grandes villes européennes et aussi aux USA.

Extraits :

"Après le passage des troupes, un uniforme était resté sur le pavé de la ville. Aux fils de ses broderies scintillait encore la rosée des cavaliers de la nuit. Piétiné, tout fripé, il se redressa. D'une grande goulée d'air il regonfla sa poitrine plate qui durcit, s'enfla comme une montagne et fit saillie. Les manches et les jambes du pantalon, semblables à des troncs creux, commencèrent alors à se mouvoir en mesure. Il se mit à marcher, et la nuit alentour s'émerveilla de ce vide en mouvement.


"Comme la plupart d'entre eux, un grand chien noir avait gonflé ses babines et son ventre, se préparant à faire entendre sa voix des grands jours quand les bribes éparses du chant des autres s'égrenaient dans les airs comme les vibrations d'une batterie. Personne, hélas, parmi ceux qui l'entouraient, n'avait remarqué le savoir-faire de ce chien-là, dont le corps avait soudain extraordinairement raccourci, gagnant en largeur ce qu'il avait perdu en longueur. Son museau s'étant coincé dans les jupes d'une dame entre deux âges, et cette position n'étant guère plaisante, d'autant plus que la lumière s'y faisait rare et l'atmosphère confinée, il tendait la gueule vers le haut, comme un tuyau. Il s' imaginait qu'ainsi il pourrait mieux rugir et son petit maître serait content de lui. Le chien n'arriva même pas au bout de sa première note. Une douleur terrible l'envahit et lui coupa le souffle. Il laissa glisser sa gueule ouverte le long de la jambe molle de sa voisine, pousser par l'obscur désir d' exhaler son souffle ultime à l'air libre. Il n'y parvint pas davantage : ses pattes vacillèrent, elles refusèrent de porter plus longtemps son grand corps noir."

"La désolation s'était emparée des grands chevaux d'artillerie et elle pesait sur leur dos. Leur tête pendait de ce côté comme une langue inutile, et à ceux qui les conduisaient ils posaient une question muette : "tout cela va-t-il durer encore longtemps ?" Et comme ils ne recevaient aucune réponse, les croupes couvertes de plaies enflaient, gonflaient - ces croupes qui depuis les semailles sanglantes portaient les fardeaux rouges de minuit, un présent pour la ville... Et voilà que leurs cavaliers eux aussi inclinaient la tête, obliquement."

"Du porche des maisons surgissaient en grand nombre des hommes âgés vêtus d'uniforme d'emprunt qui ne leur allaient certes pas comme à des jeunes gens. Dans les rues, depuis longtemps silencieuses, on entendait le bruit des serrures et des portes qui se fermaient, comme un lointain craquement d'os."

"Lorsqu'un enterrement passait dans la rue, les gens regardaient avec envie ceux qui s'en revenaient, munis d'un petit sac de rations supplémentaires."

"Elle tâta les jambes de Frida, et elle ne se contentait plus de hocher la tête : elle l'agitait en tout sans, contemplant, extasiée, ces deux colonnes de chair qui se métamorphosaient à vue d'oeil en une merveilleuse carte de ravitaillement et, Ô magie, Ô splendeur, en un grenier à pain,  à céréales, à charbon...!"

"En un rien de temps il sombra dans la confusion, commença à jeter par terre et à piétiner les rouleaux de gaze et de charpie. Il se démenait, secouait la table pour en faire descendre son fils, lequel avait déjà rendu une jambe au ciel et se traînait, avec son moignon sanglant, quelque part dans les tréfonds de la démence."


(message rapatrié)
mots-clés : #famille #premiereguerre #viequotidienne
par Bédoulène
le Sam 3 Déc - 17:11
 
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Sujet: Oser Warszawski
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Oser Warszawski

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La grande fauchaison (2ème livre de la trilogie)

Le récit se déroule dans un bourg Polonais sous l’occupation Russe et pendant la Grande Guerre, du départ des réservistes,  Polonais et Juifs, jusqu’à la débacle des armées Russes qui traversent le bourg de Gouranè.

Situation : « La Légion Pulawski aussi appelée 1ère Légion, a été crée en août 1914 à l'initiative du Grand duc Nicolas Nicolaïevitch, qui souhaitait une réunification de la Pologne sous le sceptre russe mais aussi rallier les polonais des territoires autrichiens et allemands pour combattre aux côtés du Tsar contre les troupes du Kaiser et de l'empereur d'Autriche. » (wikipedia)

Les caractères des habitants de ce bourg, qu’ils soient Juifs, Russes ou Polonais sont traduits sans aucune aménité. Les haines entre chrétiens et juifs, entre riches et pauvres sont vivaces tout au long du récit.
L’auteur nous montre des mendiants, des paysans, des commerçants, sur lesquels  on a du mal à s’apitoyer,  mais à regretter leur obscurantisme qu’entretient la religion.

Dans la naissance d’un enfant anormal que sa mère reconnait comme « l’enfant de la guerre » l’auteur montre certainement son aversion pour  la guerre.

Dès le départ des réservistes, les « bergers » le Rabbin et le Curé se sauvent par le train, la nuit, abandonnant leur « troupeau d'âmes ». Lesquelles âmes continuent à prodiguer « longue vie à lui » pour l’un, « béni soit-il » pour l’autre.

L’ambiance est délétère, il faut au chef de la police trouver les espions,  ce sont eux qui font perdre des batailles, car qui oserait penser que les soldats du Tsar sont mal vêtus, mal équipés…. ?
La débacle déverse dans les rues du bourg les armées défaites, les habitants effrayés courent se cacher  dans leur maison. La garde arrière, celle des Cosaques abandonne le bourg à l’ennemi.

Encore une fois j’ai trouvé une belle écriture imagée et poétique malgré le contexte.

Extraits

« Pan Ludwig, le négociant, brûlait d’une sainte colère contre Chaïé Weintraub, son voisin d’en face ; il ne se calmait jamais. Après son père, bénie soit sa mémoire, doté de champs et de forêts, de propriétés foncières innombrables, après ses aïeux, bénie soit leur mémoire, jusqu’ à la plus reculée et la plus obscure des générations, tous portaient cette haine de la famille maudite de Chaïé Weintraub. »

A propos de l’indic : « Au moment où l’on remua la terre, on trouva – outre des serpents gras et peut-être vénimeux – beaucoup de squelettes pourris d’hommes avec des croix rouillées à l’endroit du cou. Petits et grands coururent avec la peur au ventre et une curiosité à peine dissimulée voir les serpents et les hommes. Au heder, Graine de potence surpassa alors tous les bandits-à-cent-têtes de plusieurs dizaines de crânes. »

« Il n’y a pas de fin au nombre de tonneaux. La fosse se transforme en rivière qui déborde sur les pavés, s’écoule dans les caniveaux. Des hommes se jettent à plat ventre, tirent la langue pour lamper le précieux liquide. Paysans, Juifs, tous accourent avec des récipients. »

« Et ce don de Dieu est sa jalousie forcenée à l’égard de Moïshé-Yankev et de Zilberbauguer qu’il cultive depuis des années, depuis qu’ils sont devenus l’un premier et l’autre deuxième conseiller communautaire. Et chaque fois que s’allume en lui le brasier rouge de cette jalousie qui commence, pareille à un ver aveugle, à lui grignoter les entrailles, il verrouille ses portes, ouvre les armoires et commence à compter les liasses accumulées dans ses tiroirs. »

« Les voyant passer, se tenant par le bras, les femmes des réservistes rappelés et celles qui étaient debout derrière leurs tristes étals se les montraient du doigt et crachaient à leur passage. Les Grinberg passaient, chapeautés et dignes, faisant semblant de ne rien voir. »

« Hum, hum, c’est ce que disent tous les juifs – mais tu sais bien Heniek que personne ne te compte parmi eux… Monsieur le curé a même dit que…oui…on savait tous… que ton père était presque un chrétien, presque. C’est pour ça que tu n’es pas obligé de faire ce que tout le monde va faire ; imiter les Juifs, ces usuriers, ces traîtres de toujours ? Moi…moi je vais… »


(message rapatrié)
mots-clés : #communautejuive #premiereguerre
par Bédoulène
le Sam 3 Déc - 17:07
 
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Oser Warszawski

Oser Warszawski (1898-1944)

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Oser Warszawski (ou Oyzer Varshavski; Warszawski ), né le 15 avril 1898 à Sochaczew en Pologne et décédé 10 octobre 1944 au camp de concentration d'Auschwitz, est un écrivain et critique d'art juif de langue yiddish, qui vécut les dernières années de sa vie à Paris.

(source wikipedia)

Oeuvres traduites en français :

Les Contrebandiers : Page 1
On ne peut pas se plaindre ou Résidences : Page 1
La grande fauchaison : Page 1
L'uniforme : Page 1
L'arrière-Montparnasse; gouaches, aquarelles et dessins de l'auteur
Marc Chagall - le shtetl et le magicien

màj le 6/11/2017






Les contrebandiers (ce livre fait partie d’une trilogie mais peut-être facilement lu indépendamment car les personnages ne sont pas les mêmes)

Le récit se déroule au cours de la Première guerre mondiale dans une petite ville de Pologne où vit notamment une communauté Juive, leur quartier :  le » shtetl ».

Les Allemands occupent le pays et les gens modestes  vivent de plus en plus difficilement sous les astreintes et restrictions drastiques imposées. Comment s’en sortir ? A l’initiative de Pantl, charretier de métier, les hommes de la communauté décident de faire de la contrebande. Ils deviendront habiles, ingénieux  à tromper les postes de surveillance placés sur le chemin de Varsovie où ils vendent leurs produits (farine le plus souvent mais aussi viande, alcool..). C’est de nuit que les « voitures » se déplacent au rythme des sabots des chevaux, par tout temps.

Ces voyages pour être périlleux (notamment les cruels frères Gurtchisky véritables truands) n’en sont pas moins cocasses.  Pour passer plus facilement les hommes se font accompagner des «  shiskés » (prostituées non-juives) qui jouent de leurs charmes auprès des allemands et dont  les femmes légitimes  voient bien sur l’arrivée au shetetl  d’un mauvais œil.

Tous s’étaient réjouis du départ du précédent commandant allemand « Aman » (en réf. A Haman) :

« Le shtetl, un beau jour, souffla un peu. Les boulangers, les fabricants d’eau-de-vie, de savon, les marchands de cigarettes, les taverniers, les sans-travail et en outre toute la gamme possible des divers contrebandiers, tout le monde rendit grâce à l’Eternel à qui rien n’échappe, même pas le moindre vemisseau : la fin d’Haman était venue, et ce n’était pas trop tôt. »

Pelté revient de russie où il était le fournisseur du Tsar Nicolas II, il raconte les « petits bonshommes rouges avec des drapeaux, avec des banderoles rouges comme eux et criant : « liberté ! liberté ! »
De retour de chaque expédition les jeunes se délassent dans leur association la  » Bilbothèque » mais ces jeux et rencontres ne sont pas du goût des religieux et des notables qui interviennent auprès du district allemand pour fermer l’association, s’en suit une révolte de ces pauvres gens qui vont contraindre le rabbin à intervenir auprès des allemands pour la réouverture du lieu.

L’ambiance délétère rend difficile les rapports entre les « modestes » et les nantis.  Les contrôles se resserent,  la méfiance s’installe ; mais un évènement en Allemagne va bouleverser le quotidien du shtetl : l’abdication de Guillaume II. Les allemands quittent le village.

L’un des « shaïguets » Yanek, lequel a déjà fait son armée,  prend le contrôle de la situation, il récupère les armes des allemands  et les distribue. Puis sur la place du marché il déploye un drapeau portant le sigle « OMP ».

Le shtetl apprit plus tard que cela signifiait "Organisation militaire Polonaise ». Mais des rumeurs arrivent d’autres villages, bien peu réjouissantes ; qu’allait-il se passer ? Yanek  « commandant en chef » ordonne : Dispersion générale ! Rentrez chez-vous, etc.
Cependant un évènement vient les réjouir ; le mariage de Faïfké avec Raithl est source de joie dans le shtetl. De plus avec l’annonce des fiancailles d’un de ses fils Pantl clame que la contrebande, la vraie va commencer !

«  Vous entendez ? Moi, Pantl, j’vous dis comme ça : la contrebande, ça fait que commencer…La vraie contrebande…Parce que, jusqu’à maintenant, c’était seulement un truc pour les gosses…C’était pas sorcier de faire de la contrebande…Mais maintenant, les gars…
«  Vous entendez ? Moi, Pantl, j’vous dis comme ça : c’est maintenant qu’on la commence, la vraie contrebande, oui la vraie… »


Une bonne lecture qui relate le quotidien d’ un quartier juif en Pologne pendant la Grande Guerre,  l’obligation de débrouillardise pour ces gens démunis, des personnages frustres, violents  et naïfs à la fois. Ils utilisent un langage généreux en images et en insultes. Ils sont bouleversés par une chanson, une danse, le clinquant. Il faut noter aussi l’incompréhension entre les jeunes qui ne respectent plus les lieux du culte ni les cérémonies et les anciens toujours attachés aux traditions et que le passé retient. Le récit se déroule  sur deux lieux : à Varsovie dans un quartier précis où vendre les marchandises et dans le shtetl, cela renvoi à un univers fermé. Le reste du monde n’est représenté que par la présence des allemands et le retour de Russie de l’un d’eux et il n’est intéressant que s’il influe sur leur vie.

"message rapatrié"


mots-clés : #communautejuive #premiereguerre #traditions
par Bédoulène
le Sam 3 Déc - 17:03
 
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Thierry Bourcy

Tag premiereguerre sur Des Choses à lire - Page 3 Bourcy12 La Cote 512

Après lecture de ce roman policier se déroulant au début de la guerre 14-18, j'ai très fortement l'impression que l'aspect policier n'est qu'un prétexte qui permet à Bourcy d'aborder une période semblant l'intéresser tout particulièrement. En effet, l'intrigue policière démarre réellement au bout de 100 pages, ce qui sur 250 paraît assez tardif et cette intrigue cousue de fil blanc n'est, à mon avis, pas la préoccupation principale du lecteur. Car de coïncidences en hasards heureux, Bourcy nous donne un polar assez mince, non pas ennuyeux mais disons, lisse, attendu.

En revanche, tous ceux qui ont un peu fréquentés les livres sur la guerre de 14-18 retrouveront la plupart des évènements, réflexions, airs du temps déjà croiser chez Barbusse, Cendrars, Remarque et d'autres (sans y trouver cependant cette angoisse métaphysique impossible à transmettre par celui qi n'est pas au feu). Et si ce livre est une réussite c'est sans doute plus pour sa reconstitution historique que par son intrigue policière. Il faut d'ailleurs sans doute ajouter, qu'il s'agit d'un livre pédagogique, très clair sur les réalités d'une guerre de tranchées, sur le moral des troupes, sur la manière dont se vivait la vie d'un soldat d'août 1914 à juin 1915. On a là une reconstitution qui semble très fidèle et très proche de ce qu'en disent les écrivains lus (que l'on peut retrouver sur ce fil).

J'ajoute que Bourcy et c'est tant mieux ne tombe ni dans l'écueil d'une narration sanglante ou spectaculaire (bien au contraire) et ne cherche en aucune manière à faire dans le sensationnel ou le jamais lu. On sent en lui une sorte de ténacité tranquille, à l'image de celle de son jeune héros (Célestin Louise, dont le nom à la fois céleste et féminin, décrit parfaitement la personnalité de celui qui le porte), de douceur simple, sans voyeurisme, qui repose des auteurs parfaitement machiavéliques.


Un livre pas inintéressant, à l'intrigue plutôt gentillette, académique, mais fidèle à l'esprit d'une époque, que je conseille vivement aux 'jeunes' lecteurs désirant découvrir cette période.


mots-clés : #polar #premiereguerre
par shanidar
le Sam 3 Déc - 14:47
 
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Sujet: Thierry Bourcy
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Jean Echenoz

14

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J'aime bien les récits sur la guerre de 14, comme j'aime bien, je l'ai déjà dit, visiter les cimetières militaires, penser avec émotion à ces jeunes gens qui sont partis la fleur au fusil, et qui se sont retrouvés sous terre, et à ceux qui sont revenus, marqués pour une vie entière… Ces destins coupés en pleine jeunesse devant lesquels je me sens si humble.


Mais…

Tout cela ayant été décrit mille fois, peut-être n'est-il pas la peine de s'attarder encore sur cet opéra sordide et puant. Peut-être n’est-il d'ailleurs pas bien utile non plus, ni très pertinent, de comparer la guerre à un opéra, d'autant moins quand on n’aime pas tellement l'opéra, même si comme lui c’est grandiose, emphatique, excessif, plein de longueurs pénibles, comme lui cela fait beaucoup de bruit et souvent, à la longue, c'est assez ennuyeux



Ce n'est pas moi qui le dis, c'est Jean Echenoz . C'est ce qu'on appelle tendre les verges pour se faire battre. Ca dit bien ce que ça veut dire, et, en plus, ça n’est pas terriblement bien écrit car il ne suffit pas de faire des phrases longues, cocasses et ampoulées, pour avoir du style (pour ma part j'avais appris à l'école primaire que le pronom impersonnel "on" n'était pas très élégant, et donc à éviter, mais M. Echenoz n'a pas dû avoir la même institutrice que moi. Ah ! Quand on se souvient du sublime « nous » de Otsuka…). Bon , soyons honnête, il y a quand même quelques beaux passages sur les horreurs de la guerre, notamment les odeurs.

Alors donc, on est repartis avec la mobilisation , le départ la fleur au fusil , l'ennui, l'incompréhension et la peur, la boue des tranchées, les rats, les poux, les obus, les copains et les femmes qui attendent au pays… Echenoz a du sentir que c'était un peu cliché, tout ça, et donc, pour sortir son épingle du jeu, il a particulièrement approfondi sa documentation, ce qui est tout à fait honorable, pour un écrivain. Seulement, voilà, il n'a pas voulu faire tout ce travail pour rien et on est au courant de la moindre composition du paquetage des soldats, la composition de leurs repas, l'arrangement de leur tenue, les différentes armes, les animaux qu'ils croisent au front (un chapitre leur est consacré et on les prend les uns après les autres)… Et tout cela a un petit côté catalogue et j'étale mes petites connaissances de détail qui lasse vite.

Bon, à part ça, j'aime bien les récits sur la guerre de 14, comme je vous le disais, je suis donc allée jusqu'au bout (qui n'est pas très loin - 124 pages)


(commentaire rapatrié)


mots-clés : #premiereguerre
par topocl
le Sam 3 Déc - 14:27
 
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Blaise Cendrars

J’ai tué :

Un prélude à la Main coupée, une très brève nouvelle, une écriture lapidaire comme le geste final.


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La Main coupée

L’auteur relate la vie de son escouade sur le front,  engagé volontaire dans l'armée Française il est versé  dans la Légion étrangère au début de la Grande Guerre.
Le récit est composé de plusieurs chapitres anachroniques, sur les « sorties » de la section franche de l’escouade qui s’exercent la nuit en infiltrant les lignes ennemies. C’est comme l’appelle  Blaise Cendrars, la « petite guerre » dans la grande guerre. C’est la vie dans les tranchées.

Certains chapitres évoquent  quelques uns de ses compagnons, dont la spécialité, l’attitude ou la mentalité est significative de leur aptitude à être le ferment de l’escouade dont bien que non gradé il est cependant le responsable.
Aimé de ses hommes, mais détesté, harcelé  par les sergents, les sous-off, le colonel  pour son attitude jugé « anarchiste »,  sa franchise, son irrévérence,   lui qui confond et critique les gradés, et tout particulièrement les sergents qui ne font  au front  qu’un passage obligé et abandonnent rapidement  les hommes et les  lieux pour se réfugier dans d’autres plus sécures. Un seul, le capitaine Jacottet  trouve grâce à ses yeux.

Cendrars perd le bras droit à la Ferme de Navarin.  il est donc réformé.



La« petite guerre » et la vie dans les tranchées sont relatées par l’auteur,  patiemment, les  réussites sans vantardise,  souvent avec humour comme  un pied de nez à la guerre, parce que la guerre est ignoble.

Pourquoi, s’est-il engagé ? (cf l’appel  aux Etrangers vivant en France dont il est l’un des signataires) pourquoi les autres se sont-ils engagés ?  Pour certains par rachat, pour d’autres c’est une fuite, pour des raisons plus ou moins avouables, mais quand ils sont là-bas dans l’escouade Blaise est leur compagnon plus que leur « chef » parce qu’ ils se révèleront (presque tous) de confiance. On peut voir dans cet engagement, quelles qu'en soient les raisons une manière de rechercher un sens à leur vie.

C’est une escouade internationale que forme ces étrangers engagés volontaires , une représentation de ce que pourrait être  l’amitié entre les peuples  malgré leurs différences. C'est la Légion avec ce qu'elle représente, la mauvaise réputation mais aussi la bravoure.

Ce récit est aussi une critique de l’administration, de l’incompétence de certains responsables, de l’absurdité des décisions qui coutèrent la vie de millions de soldats.  Il apparait dans ce récit que les corps des  soldats tombés sont abandonnés , les descriptions sont terrifiantes.

Cendrars soulève aussi le fait bien connu que les soldats Allemands étaient bien mieux équipés que les soldats Français.

Les notes sont précieuses  et utiles à la compréhension des faits et personnages nommés.

Quant à l’écriture  elle éclate en poésie par moments, s’ écoule franche, agrémentée de mots d’argot et des chants qui paraissent indispensables aux  soldats.


Extraits
Plus de 20 ans plus tard
« Les tumulus étaient nivelés, mais les croix des Légionnaires étaient rangées le long des murs et si les inscriptions étaient pour la plupart effacées, je retrouvai celle de Rossi dans les bras de son poirier, au mitant, et j’étais aussi fier de la croix de bois de Rossi, que, tout à l’heure, la comtesse en nous montrant la chambre où louis XIV avait couché »


« L’aube décousait le ciel dont les nuages bas étalés comme des pannes d’habits mal faufilés sur la table d’un tailleur laissaient voir l’endroit et l’envers, le drap, la doublure, la ouatine et le crin des rembourrages. Je contemplais avec consternation cette aube livide et sa défroque dans la boue. Rien n’était solide dans ce paysage dégoulinant, misérable, ravagé, loqueteux et moi-même j’étais là comme un mendiant au seuil du monde, trempé, glaireux et enduit de merde de la tête aux pieds, cyniquement heureux d’être là et de voir tout cela de mes yeux. »)



« Il y avait des tranchées qui n’avaient pas plus d’un mètre de profondeur et en bordure du bois il y en avait une  qui n’était faite que de macchabées entassés. C’est là que prise dans les barbelés pendouillait une momie, un pauvre type tellement desséché et racorni que les rats qui avaient élus domicile dans son ventre le faisaient sonner et résonner comme un tambour de basque. »


« Dieu est absent des champs de bataille et les morts du début de la guerre, ces pauvres petits pioupious en pantalons rouge garance oubliés dans l’herbe, faisaient des taches aussi nombreuses mais pas plus importantes que des bouses de vache dans un pré. C’était pitoyable à voir.


A plusieurs reprises Biribi est cité dans le récit. Biribi c’est le bagne militaire en Afrique et c’est aussi une chanson d’Aristide Bruant

L’égoutier de Londres

B.Cendrars revient sur l’une des figures de la Main coupée, l’un de ceux qui faisait partie de la « section franche », l’Anglais Griffith. Lequel est arrivé avec les « vieux » légionnaires d’Afrique, ceux de Siddi-Bel-Abbès, destinés à renforcer ou encadrer le « 3ème déménageur » surnom de la section dû à sa mobilité.

C’est une histoire de secrets, celui de Griffith, l’égoutier de Londres qui ne le révéla jamais, c’est l’honneur de cet homme d’avoir tenue sa parole.
C’est le secret de la prison de Siddi-bel-Abbès que ni les murs ni les hommes ne révélèrent.

Il faut aussi souligner que B. Cendrars parlait plusieurs langues, ce qui facilitait les rapports avec les Légionnaires ; il était d’ailleurs appelé par les gradés pour traduire les paroles des prisonniers Allemands. (B.Cendrars explique que le régiment des « parisiens » était le plus intellectuel)

Dans le silence de la nuit

L’écriture ressuscitée de Blaise Cendrars, par l’évocation d’une nuit par un ami, alors qu’il n’avait plus écrit depuis Juin 40, avec la main qu’il dit « amie », celle qui lui reste, la main gauche qu’il lui a fallu apprivoiser.

Par temps calme dans cette partie du front, une pause, les vieux légionnaires et les anciens de l’escouade de Blaise C. allaient se « ravitailler » en vins à l’arrière et se saoulaient copieusement. A la suite d’une rixe opposant 2 sergents, celui qui était devenu « tenancier » d’une cave improvisée et un sergent « client », la cave fut transformée en poste défensif.

Mais à nouveau le danger est là avec sa cohorte d’horreurs

« En effet, comme nous partions à l’assaut , il fut emporté par un obus et j’ai vu, j’ai vu de mes yeux qui le suivaient , j’ai vu ce beau légionnaire être violé, fripé, sucé et j’ai vu son pantalon ensanglanté retomber vide sur le sol, alors que l’épouvantable cri de douleur que poussait cet homme assassiné en l’air par une goule invisible dans sa nuée jaune retentissait plus formidable que l’explosion même de l’obus et j’ai entendu ce cri qui durait encore, alors que le corps volatilisé depuis un moment n’existait déjà plus. »


L’attente, celle dans l’affût, celle dans la pause est déprime, l’escouade s’étiole : tués, déserteurs, blessés, mutés….

Les souvenirs affluent de nuits sur le front ; nuit muette, nuit de saoulerie, nuit de mascarade, nuit d’affût , de poésie et de peur.

« Un soldat qui n’a jamais eu peur au front n’est pas un homme »


A la faveur de la confidence d’ un drogué B. Cendrars s’interroge sur les raisons personnelles des patrouilles en solitaire qu’il s’autorise. Quel sens leur donner ?

J’ai saigné

C’est le seul texte où Blaise Cendrars parle de son amputation

« …ne pouvant faire un mouvement, gêné que j’étais comme une accouchée par son nouveau-né, par l’énorme pansement, gros comme un poupon, qui se serrait contre mon flanc

… »

Avec la métaphore que représente cette naissance c’est surtout l’emploi du verbe qui montre une volonté , vivre.

Et il sera question dans ce récit de beaucoup de volonté, de dévouement.




Ces différents récits sur la guerre, plus spécialement « la petite guerre » sont aussi des réflexions sur la nature humaine.

Blaise Cendrars dit son écoeurement, sa déception sur certains, sa reconnaissance, son respect pour d’autres, il fait preuve d’empathie allant parfois jusqu’à intervenir dans la vie personnelle de ses hommes, à leur demande, c’est dire combien ils l’appréciaient.

Blaise Cendrars a avoué n’avoir pas écrit un ligne pendant la guerre, mais par contre il lit dès qu’il en a la possibilité, il exprime d’ailleurs son sentiment de lecteur.

C’était une très bonne lecture et j’ai trouvé intéressant que certains chapitres soient consacrés à des personnages de l’escouade.[/center]




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par Bédoulène
le Ven 2 Déc - 22:32
 
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Jean Giono

Le grand troupeau

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Ce grand troupeau qui étonne et effraie aussi par son ampleur, par le bruit, par sa marche, préfigure une aventure terrible, le grand troupeau des hommes qui marchent dans la guerre.

La guerre dans toute son ampleur, son impact sur les hommes, le bêtes et la Nature. Ce sont les détails qui sont puissants, car l'ennemi ne se rencontre qu'une fois quand l'un des soldats Français découvre un Allemand, aussi misérable que lui et à qui, contre toute attente, le Capitaine saisit amicalement les mains.

Les descriptions déchirent, plus que la mort ce sont ses "auxiliaires" (corbeaux, rats, vers etc...) qui nous la montre, avide, affamée comme pour se venger de la "belle" vie d'avant.

La guerre est morte, la vie reprend. Peut-être que l'on retrouve cette idée dans les nouveaux-nés (des jumeaux si j'ai bien compris) la fille a des jambes mortes et le garçon est plein de promesses.

Que dire, sinon que l'écriture de Giono me prend les tripes et le coeur. Que ses mots je les lis, les relis, je les sens, je les vois vivent.

Ah, y revenir à ces lectures !


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par Bédoulène
le Ven 2 Déc - 17:11
 
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