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Message par Tristram Sam 8 Sep - 0:13

La nuit remue suivi de Mes propriétés

poésie - Henri Michaux - Page 2 Henrim11

La nuit remue est empreint de surréalisme et d’onirisme, d’évocations de vagues ennemis, contient un compte-rendu d’expérimentation de l’éther, et des poèmes, tel que Comme je vous vois :
« Petits déculottés qui plastronnez encore,
Gonflés de la voix des autres et des poumons de l’époque [… »
Dans Mes propriétés, recueil antérieur, on trouve les songes lors d’une maladie, d’un séjour à Honfleur, puis surgissent de ces monstres apparentés aux Bruegel et Bosch,
« … Là je vis aussi l’Auroch, la Parpue, la Darelette, l’Épigrue, la Cartive avec la tête en forme de poire, la Meige, l’Émeu avec du pus dans les oreilles, la Courtipliane avec sa démarche d’eunuque ; des Vampires, des Hypédruches à la queue noire, des Bourrasses à trois rangs de poches ventrales, des Chougnous en masse gélatineuse, des Peffils au bec en couteau ; le Cartuis avec son odeur de chocolat, des Daragues à plumes damasquinées, les Pourpiasses à l’anus vert et frémissant, les Baltrés à la peau de moire, les Babluites avec leurs poches d’eau, les Carcites avec leurs cristaux sur la gueule, les Jamettes au dos de scie et à la voix larmoyante, les Purlides chassieux et comme décomposés, avec leur venin à double jet, l’un en hauteur, l’autre vers le sol, les Cajax et les Bayabées, sortant rarement de leur vie parasitaire, les Paradrigues, si agiles, surnommés jets de pierre, les singes Rina, les singes Tirtis, les singes Macbelis, les singes "ro" s’attaquant à tout, sifflant par endroits plus aigu et tranchant que perroquets, barbrissant et ramoisant sur tout le paysage jusqu’à dominer le bruit de l’immense piétinement et le bruflement des gros pachydermes. »
Animaux, plantes, aussi indigènes d’autres contrées, aux autres coutumes :
« Dans ce pays, ils ne se servent pas de femmes. Quand ils veulent jouir, ils descendent dans l’eau, et s’en vient alors vers eux un être un peu comme la loutre, mais plus grand, plus souple encore (et avez-vous vu une loutre entrer à l’eau ? elle entre comme une main) ; s’en viennent vers lui ces bêtes et se le disputent, s’y enroulent et se bousculent tellement que, s’il ne s’était muni de flotteurs de bois léger, l’homme coulerait à pic, si bon nageur qu’il soit et serait besogné, si je puis dire, sur le lit du fleuve. Cette bête se colle à lui en ruban et ne le lâche pas volontiers. »
Et aussi des yeux :
« Des yeux cornés qui y allaient carrément, et se buter contre un mur n’était pas pour les effrayer ; des yeux à cinq rangs de paupières qu’ils abaissaient successivement en les comptant suivant l’hommage plus ou moins important qu’ils devaient à chacun ; les yeux de velours, les yeux poilus, l’œil-aluminium de l’avenir, l’œil eunuchoïde écœurant et à poches ; les yeux innombrables des Flises reines-marguerites de la vision ; l’œil monté sur botte (il bascule lentement comme un gyroscope et est englué dans une sorte de séreuse) ; les yeux à clous qui se blessent eux-mêmes continuellement, les yeux des Bélines qui ne songent qu’à se tremper, à faire de l’eau et à mouiller tout ce qui est en dessous ; les yeux des Corvates, tout en dents et qu’il faut engraisser sans relâche, les yeux écornifleurs qui ne vivent que sur les sentiments des autres, les yeux concaves, les yeux à la prunelle conique, les yeux empierrés, les yeux mères et d’autres qui allaitaient déjà. »
Et encore les mots :
« Sarcospèle sur Saricot,
Bourbourane à talico,
Ou te bourdourra le bodogo,
Bodogi.
Croupe, croupe à la Chinon.
Et bourrecul à la misère. »
Il n’est pas que Chinon pour évoquer Rabelais…
Commentaire de l’auteur dans la postface à Mes propriétés, 1934 :
« Rien de l’imagination volontaire des professionnels. Ni thèmes, ni développements, ni construction, ni méthode. Au contraire la seule imagination de l’impuissance à se conformer.
Les morceaux, sans liens préconçus, y furent faits paresseusement au jour le jour, suivant mes besoins, comme ça venait, sans "pousser", en suivant la vague, au plus pressé toujours, dans un léger vacillement de la vérité, jamais pour construire, simplement pour préserver.
Ce livre, cette expérience donc qui semble toute venue de l’égoïsme, j’irais bien jusqu’à dire qu’elle est sociale, tant voilà une opération à la portée de tout le monde et qui semble devoir être si profitable aux faibles, aux malades et maladifs, aux enfants, aux opprimés et inadaptés de toute sorte.
Ces imaginatifs souffrants, involontaires, perpétuels, je voudrais de cette façon au moins leur avoir été utile.
N’importe qui peut écrire "Mes Propriétés".
Même les mots inventés, même les animaux inventés dans ce livre sont inventés "nerveusement", et non constructivement selon ce que je pense du langage et des animaux.
»
Encore quelques extraits, par plaisir :
« Mâchez bien vos aliments avant de mourir,
Mâchez-les bien : une, deux, trois !
Triste figure c’est celle du diable,
Triste figure celle qui vous écoute. »

« Quand les mah,
Quand les mah,
Les marécages,
Les malédictions,
Quand les mahahahahas,
Les mahahaborras,
Les mahahamaladihahas,
Les matratrimatratrihahas,
Les hondregordegarderies,
Les honcucarachoncus,
Les hordanoplopais de puru para puru,
Les immoncéphales glossés,
Les poids, les pestes, les putréfactions,
Les nécroses, les carnages, les engloutissements,
Les visqueux, les éteints, les infects [… »
Il me semble qu'immoncéphale glossé peut resservir...

_________________
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Message par Bédoulène Sam 8 Sep - 23:48

ah ! j'aurai plutôt pensé à " hordanoplopais de puru para puru" bounce

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Message par bix_229 Lun 12 Nov - 20:58

Dans le noir, dans le soir sera sa mémoire dans ce qui souffre, dans ce qui suinte dans ce qui cherche et ne trouve pas dans le chaland de débarquement qui crève sur la
grève dans le départ sifflant de la balle traceuse dans l'île de soufre sera sa mémoire.
Dans celui qui a sa fièvre en soi à qui n'importent
les murs
Dans celui qui s'élance et n'a de tête que contre
les murs dans le larron non repentant dans le faible à jamais récalcitrant dans le porche éventré sera sa mémoire.
Dans la route qui obsède dans le cœur qui cherche sa plage dans l'amant que son corps fuit dans le voyageur que l'espace ronge.
Dans le tunnel
dans le tourment tournant sur lui-même
dans l'impavide qui ose froisser le cimetière.
Dans l'orbite enflammée des astres qui se heurtent
en éclatant dans le vaisseau fantôme, dans la fiancée flétrie dans la chanson crépusculaire sera sa mémoire.
Dans la présence de la mer dans la distance du juge dans la cécité dans la tasse à poison.
Dans le capitaine des sept mers
dans l'âme de celui qui lave la dague
dans l'orgue en roseau qui pleure pour tout un
peuple dans le jour du crachat sur l'offrande.
Dans le fruit d'hiver
dans le poumon des batailles qui reprennent
dans le fou dans la chaloupe
Dans les bras tordus des désirs à jamais inassouvis sera sa mémoire..

La Vie dans les plis
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Message par Tristram Jeu 15 Nov - 15:50

Épreuves, exorcismes

poésie - Henri Michaux - Page 2 Epreuv10

Recueil de poèmes en prose composés entre 1940 et 1944 ‒ l’influence de la Seconde Guerre s’y fait sentir, surtout dans les premiers, dans Ecce homo, ou encore La marche dans le tunnel, une sorte de fable épique en 23 chants, d’ailleurs inachevée :  
« Le monde était tout drapeau. […]
Tout est Tribu, Tribu ! »
Aussi de petits contes étranges et typiques de l’auteur, avec une faune étrange et monstrueuse comme dans Les hommes en fil, d’une imagination surréaliste.
Egalement influence de spiritualité indienne, dans les paroles de « Maître de Ho » notamment (un peu caricaturé ?)
« J’ai vu l’homme à la tête diverse.
À la tête semblable au râteau, il ramasse. À la tête semblable aux racines, il pompe. À la tête semblable à un tonneau, il est penché. J’ai vu l’homme à la grenouille chaude, cherchant assouvissement, et son admirable mécanisme déclencheur qui savait le lui obtenir lui faisant prononcer alors des mots doux, d’ailleurs beaucoup trop doux.
J’ai vu l’homme semblable à une horloge qui parlait à un homme semblable à une dague. Quelle rencontre ! Mais elle n’était pas hors de l’ordinaire.
J’ai vu l’homme à la tête semblable à une balance, l’homme fait de moignons et de réservoirs autonomes, ou comme un cintre, l’homme aux seules épaules.
J’ai vu l’homme à la tête pétillante, et voulant m’en approcher, je n’ai pas pu. La vérité : Je n’aurais pas voulu avoir à le nourrir, seulement le connaître et plutôt de profil et d’une certaine distance à ne pas laisser combler inconsidérément, comme on observe un tigre, sans l’adopter.
J’ai vu les hommes en arc, têtes et corps enflés au vent de la vie. J’ai vu l’homme pyramidal, l’homme requin, l’homme attaqué par sa propre hache, faisant un avec deux, mille avec trois… ou un jugement. J’ai vu l’homme tumultueux, mais j’ai vu sa race gravissant avec sang-froid et patience le haut plateau.
Tandis qu’elle perdait les siens, des spermatozoïdes toujours jeunets en remettaient d’autres au berceau, qui reprendraient toute chose au point voulu. Et elle les regardait et me regardait et nous regardait tous passer silencieusement. »
J’ai vu (intégral)

« Sachez-le aussi : Nous n’avons plus nos mots. Ils ont reculé en nous-mêmes. En vérité, elle vit, elle erre parmi nous LA FACE À LA BOUCHE PERDUE. »
La lettre dit encore…

« Je fus transporté après ma mort, je fus transporté non dans un lieu confiné, mais dans l’immensité du vide éthérique. Loin de me laisser abattre par cette immense ouverture en tous sens à perte de vue, en ciel étoilé, je me rassemblai et rassemblai tout ce que j’avais été, et ce que j’avais été sur le point d’être, et enfin tout ce que au calendrier secret de moi-même, je m’étais proposé de devenir et serrant le tout, mes qualités aussi, enfin mes vices, dernier rempart, je m’en fis carapace.
Sur ce noyau, animé de colère, mais d’une colère nette, que le sang n’appuyait plus, froide et intégrale, je me mis à faire le hérisson, dans une suprême défense, dans un dernier refus.
Alors, le vide, les larves du vide qui déjà poussaient tentaculairement vers moi leurs poches molles, me menaçant de l’abjecte endosmose, les larves étonnées après quelques vaines tentatives contre la proie qui refusait de se rendre, reculèrent embarrassées, et se dérobèrent à ma vue, abandonnant à la vie celui qui la méritait tellement.
Désormais libre de ce côté, j’usai de ma puissance du moment, de l’exaltation de la victoire inespérée, pour peser vers la Terre et repénétrai mon corps immobile, que les draps et la laine avaient heureusement empêché de se refroidir.
Avec surprise, après ce mien effort dépassant celui des géants, avec surprise et joie mêlée de déception je rentrai dans les horizons étroits et fermés où la vie humaine pour être ce qu’elle est, doit se passer. »
Après ma mort
La préface de l'auteur constitue une sorte d’"art poétique" :
« Il serait bien extraordinaire que des milliers d'événements qui surviennent chaque année résultât une harmonie parfaite. Il y en a toujours qui ne passent pas, et qu'on garde en soi, blessants.
Une des choses à faire : l'exorcisme.
Toute situation est dépendance et centaines de dépendances. Il serait inouï qu'il en résultât une satisfaction sans ombre ou qu'un homme pût, si actif fût-il, les combattre toutes efficacement, dans la réalité.
Une des choses à faire : l'exorcisme.
L'exorcisme, réaction en force, en attaque de bélier, est le véritable poème du prisonnier.
Dans le lieu même de la souffrance et de l'idée fixe, on introduit une exaltation telle, une si magnifique violence, unies au martèlement des mots, que le mal progressivement dissous est remplacé par une boule aérienne et démoniaque - état merveilleux !
[...]
Pour qui l'a compris, les poèmes du début de ce livre ne sont point précisément faits en haine de ceci, ou de cela, mais pour se délivrer d'emprises.
La plupart des textes qui suivent sont en quelque sorte des exorcismes par ruse. Leur raison d'être : tenir en échec les puissances environnantes du monde hostile. »


mots-clés : #poésie

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Message par Jack-Hubert Bukowski Sam 14 Sep - 12:01

Il m'avait semblé que ça faisait longtemps qu'on n'avait pas cité Henri Michaux. Je me fais un devoir d'y revenir, cette fois-ci dans un extrait de La nuit remue présent dans L'espace du dedans :

«Vers la sérénité»

Celui qui n’accepte pas ce monde n’y bâtit pas de maison. S’il a froid, c’est sans avoir froid. Il a chaud sans chaleur. S’il abat des bouleaux, c’est comme s’il n’abattait rien. Mais les bouleaux sont là, par terre et il reçoit l’argent convenu, ou bien il ne reçoit que des coups. Il reçoit les coups comme un don sans signification, et il repart sans s’étonner.

Il boit l’eau sans avoir soif. Il s’enfonce dans le roc sans se trouver mal.
La jambe cassée, sous un camion, il garde son air habituel et songe à la paix, à la paix, à la paix si difficile à obtenir, si difficile à garder, à la paix.

Sans être jamais sorti, le monde lui est familier. Il connaît bien la mer. La mer est constamment sous lui, une mer sans eau, mais non pas sans vagues, mais non pas sans étendue. Il connaît bien les rivières. Elles le traversent constamment, sans eau mais non pas sans langueur, mais non pas sans torrents soudains.

Des ouragans sans air font rage en lui. L’immobilité de la terre est aussi la sienne. Des routes, des véhicules, des troupeaux sans fin le parcourent, et un grand arbre sans cellulose mais bien ferme mûrit en lui un fruit amer, amer souvent, doux rarement.

Ainsi à l’écart, toujours seul au rendez-vous, sans jamais retenir une main dans ses mains, il songe, l’hameçon au cœur, à la paix, à la damnée paix lancinante, la sienne, et à la paix qu’on dit être par-dessus cette paix.

***

Henri Michaux (1899-1984) – La Nuit remue (1935)
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Message par Tristram Mer 25 Sep - 12:38

Poteaux d’angle

poésie - Henri Michaux - Page 2 Poteau10


Recueil sans grande organisation de quasi-aphorismes, de brèves observations, de phrases-réflexions, de rêves aussi.
« Non, non, pas acquérir. Voyager pour t’appauvrir. Voilà ce dont tu as besoin. »
Certaines de ces bribes m’ont cruellement paru d’actualité.
« Le continent de l’insatiable, tu y es. De cela au moins on ne te privera pas, même indigent. »

« Communiquer ? Toi aussi tu voudrais communiquer ? Communiquer quoi ? […]
Tu n’es pas encore assez intime avec toi, malheureux, pour avoir à communiquer. »

« Pour se délivrer d’incertitude, ils défilent, pensant qu’ils déferlent, cœurs d’enfants dans un corps de foule. »
En fin de l’ouvrage, qui s’achève par un poème en prose, les textes sont un peu plus longs, parfois de petits essais, qui s’enchaînent.
« Par là, par cette possibilité particulière de caresse (tandis que la main du singe, du castor et d’autres petits rongeurs reste dure, calleuse, désagréable ou indifférente), cet être agressif, impatient et calculateur qu’est l’homme a une sorte de prédestination à la douceur et à l’affection… Les enfants si on les laissait faire caresseraient des loups, des panthères. »

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Message par Bédoulène Mer 25 Sep - 20:23

celui-ci je ne le sens pas !

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Message par Jack-Hubert Bukowski Jeu 26 Sep - 7:01

Je n'ai pas été particulièrement incliné à le lire non plus même si je l'ai dans ma biblio...
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Message par Tristram Jeu 26 Sep - 12:18

Vouas avez raison, ce n'est pas le principal ouvrage de Michaux à lire (mais il est assez bref).

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Message par Jack-Hubert Bukowski Jeu 26 Sep - 12:46

Je suis très impressionniste dans ma manière d'aborder l'oeuvre de Michaux. J'y suis un citateur impénitent.

Dans Lointain intérieur, j'ai repéré cette prose poétique qui reprend l'obsession de la mort, thème que Bix avait soulevé plus tôt sur le fil...

«Chant de mort»

La Fortune aux larges ailes, la fortune par erreur m’ayant emporté avec les autres vers son pays joyeux, tout à coup, mais tout à coup, comme je respirais enfin heureux, d’infinis petits pétards dans l’atmosphère me dynamitèrent et puis des couteaux jaillissant de partout me lardèrent de coups, si bien que je retombai sur le sol dur de ma patrie, à tout jamais la mienne maintenant.

La Fortune aux ailes de paille, la fortune m’ayant élevé pour un instant au-dessus des angoisses et des gémissements, un groupe formé de mille, caché à la faveur de ma distraction dans la poussière d’une haute montagne, un groupe fait à la lutte à mort depuis toujours, tout à coup nous étant tombé dessus comme un bolide , je retombai sur le sol dur de mon passé, à tout jamais présent maintenant.

La Fortune encore une fois, la fortune aux draps frais m’ayant recueilli avec douceur, comme je souriais à tous autour de moi, distribuant tout ce que je possédais, tout à coup, pris par on ne sait quoi venu par en dessous et par derrière, tout à-coup, comme une poulie qui se décroche, je basculai, ce fut un saut immense, et je retombai sur le sol dur de mon destin, destin à tout jamais le mien maintenant.

La Fortune, encore une fois, la fortune à la langue d’huile, ayant lavé mes blessures, la fortune comme un cheveu qu’on prend et qu’on tresserait avec les siens, m’ayant pris et m’ayant uni indissolublement à elle, tout à coup, comme déjà je trempais dans la joie, tout à coup la Mort vint et dit : « il est temps. Viens. » La Mort, à tout jamais la Mort maintenant.
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Message par Jack-Hubert Bukowski Lun 7 Oct - 7:02

Je cite un rare poème simple de Michaux, du moins dans le sens d'une poésie qu'on voit plus souvent...

«EMPORTEZ-MOI»

Emportez-moi dans une caravelle,
Dans une vieille et douce caravelle,
Dans l'étrave, ou si l'on veut, dans l'écume,
Et perdez-moi, au loin, au loin.

Dans l'attelage d'un autre âge.
Dans le velours trompeur de la neige.
Dans l'haleine de quelques chiens réunis.
Dans la troupe exténuée des feuilles mortes.

Emportez-moi sans me briser, dans les baisers,
Dans les poitrines qui se soulèvent et respirent,
Sur les tapis des paumes et leur sourire,
Dans les corridors des os longs et des articulations.

Emportez-moi, ou plutôt enfouissez-moi.

Tiré de Mes propriétés qu'on peut retrouver dans La nuit remue ou L'espace du dedans
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Message par bix_229 Mar 2 Juin - 20:02

Dans Il faudra repartir, Bouvier cite le poème de Michaux Ma vie.
Que je me dédie personnellement


Henri Michaux

Ma vie





   Tu t’en vas sans moi, ma vie.
Tu roules.
Et moi j’attends encore de faire un pas.
Tu portes ailleurs la bataille.
Tu me désertes ainsi.
Je ne t’ai jamais suivie.
Je ne vois pas clair dans tes offres.
Le petit peu que je veux, jamais tu ne l’apportes.
À cause de ce manque, j’aspire à tant.
À tant de choses, à presque l’infini...
À cause de ce peu qui manque, que jamais tu n’apportes.

 

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Message par Aventin Mar 2 Juin - 21:06

Bon, j'ai la berlue poésie - Henri Michaux - Page 2 2042282828 : Sûr d'avoir posté sur ce fil à 19h15 ce jour (Ailleurs : Voyage en Grande Garabagne - Au pays de la Magie - Ici, Poddema). En plus je n'ai pas le brouillon....
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Message par Bédoulène Mar 2 Juin - 21:19

aïe ! perso je n'ai rien vu Aventin !

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Message par Armor Mer 3 Juin - 0:50

Ah ben mince ! (Conseil : toujours faire un brouillon d'un commentaire.)

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Message par ArenSor Mer 3 Juin - 7:32

Je confirme car je l'ai bien vu ce message ! Very Happy
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Message par Aventin Sam 6 Juin - 8:58

Ailleurs
Voyage en Grande Garabagne - Au pays de la Magie - Ici, Poddema
(1936-1946)

poésie - Henri Michaux - Page 2 Michau11

Ce triptyque assemble des voyages totalement imaginaires, écrits à la façon et sur le ton de récits-témoignages des grands voyageurs, sous forme de paragraphes souvent courts se succédant, offrant des évocations coq-à-l'âne qu'on ne peut s'empêcher de rapprocher, dans la conception du bâti -l'agencement-, de l'art pictural contemporain de l'époque d'écriture.  

L'ouvrage est généralement classé en poésie chez les éditeurs, libraires, documentalistes (etc.), je ne suis pas tout à fait sûr que cela soit pertinent.
Suggestion, en pâture à assaisonner: farce grinçante, ou encore fiction au sens Borgésien du terme ?

La courte préface de l'auteur (pas deux pages) nous donne tout de même l'ambition du projet, rien moins qu'anticipatrice-prophétique, un embarquement à la Wells-Orwell si l'on veut:
Préface a écrit:Certains lecteurs ont trouvé ces pays un peu étranges. Cela ne durera pas. Cette impression passe déjà.
  Il traduit aussi le Monde, celui qui voulait s'en échapper. Qui pourrait échapper ? Le vase est clos.
  Ces pays, on le constatera, sont en somme parfaitement naturels. On les retrouvera partout bientôt...
[...] Derrière ce qui est, ce qui a failli être, ce qui tendait à être, menaçait d'être, et qui entre des millions de "possibles" commençait à être, mais n'a pu parfaire son installation...

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Voyage en Grande Garabagne
(1936 - 110 pages environ)

Le plus étoffé, le plus patchwork aussi des trois récits. Lecture plutôt plaisante, l'ensemble est parfois teinté d'un surréalisme que l'auteur tend à dépasser peu à peu, digestion effectuée.
Ainsi, rarement il est vrai, Michaux n'hésite pas à créer de toutes pièces des mots pour l'occasion, entendant de la sorte (du moins n'est-ce pas une piste interprétative possible ??) ne pas se cantonner au signe-signifiant/signifié, lien commun de l'auteur au lecteur: Le signe-mot a, dès lors, valeur abstraite.
Un exemple:
Les Ématrus sont lichinés ou bien ils sont bohanés. C'est l'un ou l'autre. Ils cousent les rats qu'ils prennent avec des arzettes, et sans les tuer, les relâchent ainsi cousus, voués aux mouvements d'ensemble, à la misère, à la faim qui en résulte.
  Les Ématrus s'enivrent avec de la clouille.
Mais d'abord ils se terrent dans un tonneau ou dans un fossé, où ils sont trois ou quatre jours avant de reprendre connaissance.
  Naturellement imbéciles, amateurs de grosses plaisanteries, ils finissent parfaits narcindons.

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Au pays de la Magie
(1941 - 70 pages environ)

Bien entendu, avec un tel titre, on s'attend à du merveilleux.
Il y en a.
Il n'y a que ça.
Mais, comme bien souvent il génère affres et malaise plutôt que tête dans les étoiles et bouche bée, le lecteur ressort plutôt boxé et nauséeux de cette évocation du pays de la Magie, ce qui est sans doute un but poursuivi par l'auteur.

Trois extraits, qui se suivent immédiatement dans le texte, histoire de ne pas rompre l'agencement en coq-à-l'âne (à noter le dégradé très patte-du-coloriste du premier extrait):
S'ils ont besoin d'eau, ils ne laisseront pas un nuage en l'air sans en tirer de la pluie. Je l'ai vu faire plus d'une fois. N'y aurait-il même aucun nuage en vue, pourvu qu'il existe une suffisante humidité dans l'atmosphère, ils vous feront bien vite apparaître un petit nuage, très clair d'abord, presque transparent, et qui devient ensuite moins clair, puis moins clair encore, puis blanc, puis d'un blanc lourd et rondelet, enfin gris, et vous le feront alors dégorger son eau sur le pré ou sur le verger qu'ils tenaient à arroser.
Je vis un jour un lézard au bord d'un champ qu'il traversait avec quelque peine. Gros comme le bras, il laissa une ornière de près d'un demi-mètre de profondeur, comme s'il avait pesé non quelques livres mais au moins une tonne.
  je m'étonnai. "Ils sont au moins une cinquantaine là-dedans", me dit mon compagnon. "Une cinquantaine de quoi ? De lézards ? - Non, fit-il, d'hommes et je voudrais bien savoir lesquels", et vite il courut chez les voisins s'enquérir des absents. Qui ? Cela seul l'intriguait et jamais je n'en pus savoir davantage. Par quelle magie et dans quel but invraisemblable des gens se fourraient-ils ainsi à l'étroit dans ce tout petit corps de lézard, voilà quel était le sujet de mon étonnement et ne lui parut pas mériter une question, ni une réponse.
Un ours, et c'est la paix.
  Voilà qui est vite dit. Ils en sont en tous cas persuadés, prétendant que les enfants s'élèvent plus facilement, dès qu'il y a un ours dans la maison.
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Ici, Poddema
(1946 - 15 pages environ)

Le plus glaçant et le plus sobre d'entre les trois matériaux composites ajustés par Michaux.

Y sont brossées l'insatisfaction permanente, l'appétence pour la métamorphose à mesure que se développe la possibilité née des travaux scientifiques, au point que l'être n'est plus que la résultante du pas-à-pas et des désidératas du combo pouvoir/technique (tiens, ça ne vous rappelle rien, en problématique contemporaine ?).  

Comme pour Au pays de la Magie, trois extraits qui se suivent immédiatement dans le texte, histoire de ne pas rompre l'agencement, le coq-à-l'âne est moins net ici:
Il n'est pas rare, à Kalafa, qu'un homme hérite de plus de quatre-vingts Poddemaïs au pot, à domicile, presque tous humains et plusieurs sachant travailler.
  Les grands centres d'élevage, l'État a la main dessus. Il maintient une grande pression sur tous les Poddemaïs, et une énorme sur les Poddemaïs au pot, l'État, c'est-à-dire les membres du Conseil du pot, ou Pères du pot, à qui par leur police peu de chose échappe, encore qu'il y ait dans beaucoup de maisons des élevages secrets, maintenus malgré les risques, soit pour le profit, soit par curiosité, ou par tradition familiale.
  Les déclarations des sujets âgés de six ans et de nette apparence humaine sont exigées.
Il règne à certains moments une extrême inquiétude dans le pays, quand siègent les Pères du pot en assemblée générale. Chacun se sent visé. Personne, il ne me semble, ne se sentant tout à fait sûr de sa naissance cent pour cent naturelle. Plus encore, personne ne se sent à l'abri de nouvelles expériences collectives et quoiqu'ils aiment beaucoup les particulières, ils aiment moins celles que la police ordonne et, notamment, sont terrorisés par une sorte de grand magma au pot dont les corps de Poddemaïs naturels ou à peu près naturels seraient les ingrédients habituels et obligés.
  Le Conseil du pot, quelle que soit son idée derrière la tête, prend dès maintenant les mesures pour l'assouplissement des volontés.
  Ses décisions reviennent toujours à ceci: tuer les dernières fiertés.
Ceux qui appartiennent, sans intermédiaire, aux Pères du pot, on leur enfonce (tandis qu'ils sont encore jeunes) un clou dans le crâne.
  Un grand clou à deux têtes, une dedans (plus petite), qui se soude au crâne, une grande dehors, dépassant carrément, et qui permettra au Conseil, en tout temps, de reconnaître les siens et de s'en saisir.


Mots-clés : #absurde #philosophique #xxesiecle
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Message par Bédoulène Sam 6 Juin - 10:23

on peut trouver tout cela en France, non ?

merci Aventin pour ton commentaire (et pour l'effort de re-commentaire)

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Message par Aventin Sam 6 Juin - 10:52

Bédoulène a écrit:on peut trouver tout cela en France, non ?
J'espère que non - mais nous ne ferons pas l'économie de la réflexion sur la techno-sapience et la toute-puissance, sur l'asservissement tel que ce cher gentilhomme de La Boëtie le pointait il y a une poignée de siècles, qui a peut-être en partie changé de visage mais le fond demeure toujours autant empli de vitalité, sur le trans-humanisme aussi, dont je veux bien qu'il commence par une paire de lunettes et une couronne dentaire, mais à la façon dont l'Himalaya commence par un petit tas de cailloux....
Bédoulène a écrit:
merci Aventin pour ton commentaire (et pour l'effort de re-commentaire)
Merci au mystère de la Toile  poésie - Henri Michaux - Page 2 1252659054, comme ça c'est plus ramassé, moins commenté au profit de la mise en avant des extraits  Wink  !
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Message par Tristram Sam 6 Juin - 14:02

Excellent souvenir pour ma part de ce livre très marquant !
Aventin a écrit:L'ouvrage est généralement classé en poésie chez les éditeurs, libraires, documentalistes (etc.), je ne suis pas tout à fait sûr que cela soit pertinent.
Suggestion, en pâture à assaisonner: farce grinçante, ou encore fiction au sens Borgésien du terme ?
Oui, le terme de poésie devient parfois un fourre-tout générique, et j'ai le même questionnement avec Ponge ou d'autres.
Michaux a écrit:  Il traduit aussi le Monde, celui qui voulait s'en échapper. Qui pourrait échapper ? Le vase est clos.
 Ces pays, on le constatera, sont en somme parfaitement naturels. On les retrouvera partout bientôt...
Aussi anticipation de la globalisation, non ?
J'avais aussi savouré ses inventions verbales :
« Pour ne pas m'éloigner davantage de ma pensée, les Nijidus sont des barnes et des rippechoux, plus dépourvu de brillant que n'importe quoi, et yayas et gribelés. »
Henri Michaux, « Voyage en Grande Garabagne »

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