Elena Ferrante
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Elena Ferrante
Elena Ferrante est née à Naples. Enfin, peut-être. Et tout le reste de sa biographie est à mettre au conditionnel. On ne sait quasiment rien d'elle. Visiblement, Elena Ferrante refuse d'être un personnage public. C'est au point qu'elle n'assiste même pas à la remise des prix qu'elle a obtenu. Personnellement, ça me ravit! Les futilités biographiques, les plateaux télé, les articles dans les médias, si elle peut s'en passer, j'applaudis des deux mains. Peut-être le succès de ses livres et les prix obtenus lui permettent-ils de couper aux corvées. Je le lui souhaite. En tout cas, elle en est à son sixième roman et ils sont tous traduits en français et publiés par Gallimard.
Bibliographie en français
L'Amour harcelant
Les Jours de mon abandon
Poupée volée : Page 1
L' Amie prodigieuse, 1 à 3
1) L'amie prodigieuse : Page 1
2) L'amie prodigieuse : Le nouveau nom
3) L'amie prodigieuse, celle qui fuit et celle qui reste
màj le 27/09/2018
Dernière édition par bix_229 le Mer 4 Jan - 20:02, édité 1 fois
bix_229- Messages : 15439
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Re: Elena Ferrante
"Le plus difficile à raconter, c'est ce que nous ne parvenons pas nous-mêmes à comprendre." Ainsi pense Leda, la narratrice, au début de ce roman. Après un séjour à la mer, elle a un accident de voiture. Elle dit à ses amis que c'était la faute au sommeil.
"Mais je savais bien que ce n'était pas la faute au sommeil. A l'origine, il y avait ce geste, mon geste privé de sens dont justement parce qu'il était insensé, je décidai tout de suite de ne parler à personne"...
Et, c'est ainsi que Leda est amenée à se pencher sur son passé et à essayer de comprendre pourquoi elle a eu ce geste insensé en apparence... Voler sur la plage la poupée d'une petite fille. Leda est enseignante, une intellectuelle et même si elle n'a pas lu Freud, elle sait que son geste n'est pas anodin.
À l'hôpital où elle a été admise, elle commence à fouiller dans sa vie. Au tout début, quand elle a entrepris volontairement de prendre sa vie en main. Dès l'enfance, elle a commencé à s'opposer à sa mère... Une mère belle, très belle, mais napolitaine ! Une culture populaire et très prégnante. Sa quête d' identité se poursuivra dans sa vie d'épouse puis de mère. Et enfin dans la séparation et le divorce d'avec son mari et l'éloignement de ses filles...
Leda se croit alors libre, enfin elle-même, mais le séjour qu'elle fait à la mer la met en présence d'une très jeune mère et de sa petite fille. Lui revient alors en boomerang, l'éducation de ses propres filles, leurs relations, leurs malentendus... Et sa vie à elle, ratée.
Inutile de raconter l'histoire... Une confession sans concession. Et qui va dévoiler tout ce qu'elle s'est caché jusqu'à présent. Un confession impudique et cruelle qui va l'obliger à libérer la violence contenue en elle. Elle n'en finit pas de creuser, encore et encore, parce qu'à creuser ainsi, on se rend compte qu'il n' y a pas de fond en vérité, mais seulement des ombres et des reflets trompeurs.
Leda prend conscience des rapports qui unissent et parfois de façon obsessionnelle, mère et enfants, ici mère et filles. Et de tous les sentiments contradictoires qui ne cessent d' affluer : culpabilité, reproches, amertumes, approches et demandes insatisfaites, tensions.
Le propos n'est pas dans ce roman de dire ce qu'il adviendra, mais seulement de se libérer d'un état de crise trop lourd à porter. Voilà un livre classique et remarquablement écrit, et qui m'a beaucoup appris sur les femmes... En tout cas, sur celle qui nous est présentée ici.
mots-clés : #famille #psychologique
bix_229- Messages : 15439
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Re: Elena Ferrante
Elle est devenue un phénomène médiatique encore accentué par son refus de dévoiler sa véritable identité. Je serai donc reconnaissant à ceux qui ont lu L'Amie prodigieuse de se manifester !
bix_229- Messages : 15439
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Re: Elena Ferrante
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21628
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Re: Elena Ferrante
Je me fais discrète ces derniers mois mais je ne vous oublie pas.
Je viens de terminer "L'amie prodigieuse" d'Elena Ferrante. Généralement moi si prolixe, je ne sais comment partager avec vous l'émerveillement qu'a été la lecture de ce premier volume. Que puis-je dire? J'ai été totalement envahie par le récit de cette amitié particulière dans le Naples de la fin des années 60. Cette Italie pauvre où sont une grande partie de mes racines oubliées.
Je trouve la description de Lena juste, tendre que le style de Ferrante souligne avec délicatesse et précision.
Je viens de débuter "Le nouveau nom", second tome du récit de ce lien.
Invité- Invité
Re: Elena Ferrante
Ton avis éclairera sans doute ceux qui ont été un peu indisposés par le succès,
finalement inttendu, de cette saga.
bix_229- Messages : 15439
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Re: Elena Ferrante
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Bédoulène- Messages : 21628
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Re: Elena Ferrante
Je n'ai pas été sous le charme du tout, contrairement à la majorité des lecteurs et j'en suis désolée. j'ai peut-être une explication : j'aime trop l'écriture et les récits d'Erri de Luca et j'ai trop comparé...
Mais ne vous arrêtez pas à mon sentiment :Héloïse est plutôt enthousiaste et Bédoulène nous dire,alors...
Dernière édition par kashmir le Dim 22 Oct - 14:05, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Elena Ferrante
kashmir a écrit:Je suis une curieuse et devant le flot de compliments sur L'amie prodigieuse , j'ai eu envie de découvrir, ne serait-ce que pour l'Italie et le thème du roman.
Je n'ai pas été sous le charme du tout, contrairement à la majorité des lecteurs et j'en suis désolée. j'ai peut-être une explication : j'aime trop l'écriture et les récits d'Erri de Luca et j'ai trop comparé...
Mais ne vous arrêtez pas à mon sentiment :Héloïse est plutôt enthousiaste et Bédoulène nous dire,alors...
Je fais volontiers envoi de mon exemplaire si quelqu'un est intéressé! Histoire de continuer à le faire vivre à qui saura l'aimer...
Pourquoi être désolée? Et pourquoi ne pas comparer? C'est "naturel" et être désolée de ne pas se laisser charmer reviendrait à s'imposer des goûts qui ne font pas sens.
J'avoue m'être très vite identifiée aux deux personnages, leur amitié m'a émue. Personnellement cela m'a rappelé l'Italie d'où vient ma famille et que j'ai connue en partie.
Je ne connaissais pas l'autrice et son succès avant d'acheter les deux "Folio".
Invité- Invité
Re: Elena Ferrante
De plus, paradoxalement, il arrive que les avis négatifs soient ceux qui donnent le plus envie de se pencher sur un livre !
Je me souviens de quelques livres qui avaient ainsi déclenché des lectures en chaînes, parce que les avis très contrastés rendaient les autres très curieux de se faire aussi une opinion.
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Armor- Messages : 4589
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Re: Elena Ferrante
Je commence L'amie prodigieuse dès que j'ai réussi à manger.Armor a écrit:De plus, paradoxalement, il arrive que les avis négatifs soient ceux qui donnent le plus envie de se pencher sur un livre !
Je me souviens de quelques livres qui avaient ainsi déclenché des lectures en chaînes, parce que les avis très contrastés rendaient les autres très curieux de se faire aussi une opinion. Wink
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15924
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Re: Elena Ferrante
Il y en a des fortiches pour enflammer les forums .Armor a écrit:
Je me souviens de quelques livres qui avaient ainsi déclenché des lectures en chaînes, parce que les avis très contrastés rendaient les autres très curieux de se faire aussi une opinion.
Quant à ce dîner , malgré son horrible couverture , je finirai par le lire un jour .
Ah .Tristram a écrit:Je commence L'amie prodigieuse dès que j'ai réussi à manger.Armor a écrit:De plus, paradoxalement, il arrive que les avis négatifs soient ceux qui donnent le plus envie de se pencher sur un livre !
Je me souviens de quelques livres qui avaient ainsi déclenché des lectures en chaînes, parce que les avis très contrastés rendaient les autres très curieux de se faire aussi une opinion. Wink
A suivre alors .
Pour le moment je n'ai pas réussi à avoir envie de le lire .
églantine- Messages : 4431
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Re: Elena Ferrante
Quasimodo- Messages : 5461
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Re: Elena Ferrante
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Tristram- Messages : 15924
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Re: Elena Ferrante
Quasimodo- Messages : 5461
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Re: Elena Ferrante
« Je ne suis pas nostalgique de notre enfance : elle était pleine de violence. Il nous arrivait toutes sortes d’histoires, chez nous et à l’extérieur, jour après jour ; mais je ne crois pas avoir jamais pensé que la vie qui nous était échue fût particulièrement mauvaise. C'était la vie, un point c'est tout : et nous grandissions avec l'obligation de la rendre difficile aux autres avant que les autres ne nous la rendent difficile. »
Prologue, 5
La misère, avec ce qu’elle fait ignorer, supporter et commettre : violences familiales et dans la rue, jusqu'au gâchis des dons. Au fil chronologique d'une narration à résonance autobiographique, Elena Greco nous rapporte sans misérabilisme ses enfance et adolescence dans un quartier populaire du Naples des années cinquante, notamment marquées par l’ascendant de son amie du même âge, Rafaella Cerullo, dite Lila, surdouée dont les parents ne peuvent payer les études, « méchante » dure et déterminée, perspicace et intransigeante, qui l’influence, ou plutôt la tire en remorque. Le motif dominant du récit, c’est cet écrasement de la narratrice, toujours effacée par l’ascendant de son amie qu’elle ne peut au mieux que suivre (sans que celle-ci en ait voulu ainsi, uniquement acharnée à apprendre, comprendre). Une sorte d’émulation, voire de rivalité sourde, unit les deux jeunes filles : toujours en avance lui semble-t-il, Lila demeure cependant la référence indispensable d’Elena, seule à aller au lycée.
Le meurtre d’un voisin enrichi sans scrupule, Don Achille, constitue un fil d’intrigue. Machisme foncier et susceptible ; espoirs de réussite sociale ‒ l’argent, qui généralement manque : la plèbe, qui contamine et enferme.
« Quels signes pouvais-je donc porter ? Et quel était mon destin ? Je pensai au quartier comme à un gouffre d’où il était illusoire d’essayer de sortir. […]
"J’emploierai toute ma vie, me dit-il comme s’il s’agissait d’une mission, à m’efforcer de ne pas lui ressembler [à son père]." »
Adolescence, 32
« C’est partout la misère qui nous rend tous méchants. »
Adolescence, 43
Tome premier d’une saga de quatre romans, il se termine sur une amorce de la suite.
mots-clés : #enfance #famille #jeunesse #social #violence
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Tristram- Messages : 15924
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Re: Elena Ferrante
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― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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Bédoulène- Messages : 21628
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Re: Elena Ferrante
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Tristram- Messages : 15924
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Re: Elena Ferrante
Il faut également faire la part de l'incognito (en Italie, on ne sait même pas si l'auteur est une femme ou un homme, mais nous on a sa photo !)Est-ce son style ? Il n’a rien d’extraordinaire. Sa description de Naples ? Elle est bourrée de lieux communs.
[…]
Le marketing à lui seul ne suffit évidemment pas (comme dans la plupart des cas) à expliquer un tel engouement.
[…]
Elena Ferrante n’a pas grand-chose à voir avec le reste de la littérature de ces dernières années, ou plus exactement avec la littérature la plus innovante de ces dernières années. Elle parle d’une voix douce et légèrement poussiéreuse, semblant sortie d’un livre des années 1950.
[…]
À en croire les lecteurs bilingues, la traduction américaine de Goldstein est plus belle que l’original, plus riche. La traduction allemande est plus allemande, la traduction française plus élégante. Terrain glissant, où l’objectivité est quasi impossible. Sans doute est-il plus facile de se demander si l’imaginaire de ses histoires est traduisible et, si oui, dans quelle mesure.
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Tristram- Messages : 15924
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Re: Elena Ferrante
On en trouve tout autant de laudateurs.
En fait, L' Amie prodigieuse est devenu un objet médiatique, au point qu' il est diffcile pour un lecteur d' en faire abstraction.
Je ne suis pas certain que ce soit une chance pour Elena Ferrante.
En dehors des royalties.
bix_229- Messages : 15439
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