Wallace Stegner
Page 1 sur 5 • Partagez
Page 1 sur 5 • 1, 2, 3, 4, 5
Wallace Stegner
Wallace Earle Stegner, né le 18 février 1909 à Lake Mills dans l'Iowa et décédé le 13 avril 1993 est un écrivain, romancier et historien américain écologiste ; on l'appelle souvent le Doyen des Ecrivains de l'Ouest."
Né à Lake Mills dans l'Iowa, il grandit à Great Falls dans le Montana ainsi qu'à Salt Lake City dans l'Utah et dans le sud de la Saskatchewan, lieux dont il parle dans son autobiographie Wolf Willow. Stegner dit qu'il a vécu dans vingt endroits dans huit états différents et au Canada. Alors qu'il vit dans l'Utah, il devient membre d'une troupe de scouts mormons (bien qu'il soit presbytérien) et gagne la récompense scout de l'aigle. Il achève sa licence à l'University of Utah en 1930.
Il a enseigné à l'Université du Wisconsin et à Harvard avant de s'installer à l'Université Stanford où il crée un cours d'écriture créative. Il est le professeur d'étudiants comme Sandra Day O'Connor, Edward Abbey, Wendell Berry, Thomas McGuane, Ken Kesey, Gordon Lish, Ernest Gaines et Larry McMurtry. Il est aussi l'assistant particulier du Secrétaire à l'Intérieur Stewart Udall. Il est élu au conseil d'administration du Sierra Club où il siège de 1964 à 1966. Il déménage également dans une maison aux environs de Los Altos Hills et devient un de ses habitants les plus importants.
Le roman de Stegner Angle d'Equilibre gagne le Prix Pulitzer pour la fiction en 1972 et est, en fait, directement fondé sur les lettres de Mary Hallock Foote (qui sont ensuite publiées sous le titre A Victorian Gentlewoman in the Far West). L'utilisation par Stegner de passages non crédités pris directement dans les lettres de Foote cause une controverse mineure. Stegner gagne également le National Book Award pour The Spectator Bird en 1977. En 1992, il refuse une médaille de la part du National Endowment for the Arts car il pense que cette agence culturelle est devenue trop politisée.
Ses ouvrages généraux incluent Beyond the Hundredth Meridian: John Wesley Powell and the Second Opening of the West (1954), une biographie du premier homme qui a exploré la Colorado River par le Grand Canyon et sa carrière ultérieure en tant que scientifique pour le gouvernement et partisan pour la préservation de l'eau dans l'Ouest américain.
Il décède à Santa Fe, dans le Nouveau-Mexique, alors qu'il se rend dans la ville pour y donner une conférence4. Sa mort est le résultat de blessures qu'il avait contractées lors d'un accident de voiture le 28 mars 1993. Il est le père de l'écrivain 'écologique' Page Stegner.
Œuvres en français
Romans
(1943) La Bonne Grosse Montagne en Sucre (première traduction française sous le titre La Montagne de mes Rêves ) : Pages 2, 4
(1961) Une Etoile Filante
(1967) La Vie Obstinée : Pages 1 ; 2
(1971) Angle d'Equilibre, lauréat du Prix Pulitzer : Pages 3 ; 5
(1976) Vue Cavalière, lauréat du National Book Award : Pages 1 ; 3
(1979) L'Envers du temps : Page 5
(1987) En Lieu Sûr : Pages 1 ; 3 ; 5
(2018) (1937) Une journée d'automne : Pages 3 ; 4
Recueils de nouvelles
(1990) Le Goût sucré des pommes sauvages : Page 5
Textes divers
Lettres pour le monde sauvage : Pages 4 ; 5
màj le 19/05/2023
_________________
Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8434
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: Wallace Stegner
La vie obstinée
Je viens de finir La Vie Obstinée, ayant lu Vue cavalière il y a quelques semaines. Je les lis donc à l’envers par rapport à la chronologie.
Je trouve que dans ce livre Wallace Stegner exprime une vision de la vie totalement désespérée et tragique . Joe Allston s’est retiré au fin fond d’un vallon idyllique de la Californie. Ses descriptions de son refuge bucolique sont stupéfiantes, la nature est pour lui l’échappatoire, il fuit un monde qu’il ne reconnaît plus, où ses valeurs n’ont plus cout et qui le blesse douloureusement.. Mais là encore parasites, rongeurs et maladies altèrent la beauté et la pureté de ce qu’il aime.
D’autres font les mêmes choix d’exil campagnard pour des raisons diverses. Jim Peck le jeune beatnik arrogant et utopiste, aux idéaux pesants, est la réincarnation du fils que Joe a perdu trois ans auparavant sans jamais le comprendre, et réveille les douleur qu’il avait voulu fuir dans cet exil. La confrontation est saignante et douloureuse. Marian, une jeune femme lumineuse, se réfugie ici pour vivre au mieux les derniers mois que lui accorde son cancer.
Il met en elle tous ses espoirs : en Marian, la fille qu’il n’a pas eue ,si ouverte , si proche de la vie et de l’amour joyeux, sui profonde. Il compte sur elle pour l’aider à enfin sortir de son pessimisme ronchon. Seulement c’est Marian qui le quitte en premier avec une dignité somptueuse jusque dans ses derniers instants (on pense au personnage de la jeune femme dans D’autres vies que la mienne d’Emmanuel Carrère). Et oui…les meilleurs s’en vont les premiers et Joe replonge dans son désespoir de misanthrope. Il a cependant l’impression que Marian a ouvert une porte en lui.
C’est Joe qui raconte rétrospectivement ces quelques mois de sa vie, en même temps heureux et douloureux, il le fait avec un recul certain, il voit bien qu’il n’a pas fait les bons choix , que c’est du côté de le joie qu’est la solution, pas du ronchonnage conservateur, mais il ne peut s’en défaire pour autant Il se sent du côté des perdants de la vie, il n’analyse avec une certaine complaisance , mais aussi une grand ironie :
Joe Allston est finalement fondamentalement antipathique , mais complètement sympathique et émouvant Un homme avec toutes ses contradictions et ses questionnements, dans un grand aveu de faiblesse et de désespérance
Très attachant, un homme qui s’en sort mal avec la vie, et se repose sur sa douce femme compréhensive, et son coin de vallon verdoyant.
Reste le style enchanteur de Wallace Stegner, alliant humour et tendresse pour ses personnages, qui prend toute son ampleur dans une dernière partie.
(commentaire rapatrié)
mots-clés : #nature
Je viens de finir La Vie Obstinée, ayant lu Vue cavalière il y a quelques semaines. Je les lis donc à l’envers par rapport à la chronologie.
Je trouve que dans ce livre Wallace Stegner exprime une vision de la vie totalement désespérée et tragique . Joe Allston s’est retiré au fin fond d’un vallon idyllique de la Californie. Ses descriptions de son refuge bucolique sont stupéfiantes, la nature est pour lui l’échappatoire, il fuit un monde qu’il ne reconnaît plus, où ses valeurs n’ont plus cout et qui le blesse douloureusement.. Mais là encore parasites, rongeurs et maladies altèrent la beauté et la pureté de ce qu’il aime.
D’autres font les mêmes choix d’exil campagnard pour des raisons diverses. Jim Peck le jeune beatnik arrogant et utopiste, aux idéaux pesants, est la réincarnation du fils que Joe a perdu trois ans auparavant sans jamais le comprendre, et réveille les douleur qu’il avait voulu fuir dans cet exil. La confrontation est saignante et douloureuse. Marian, une jeune femme lumineuse, se réfugie ici pour vivre au mieux les derniers mois que lui accorde son cancer.
Il met en elle tous ses espoirs : en Marian, la fille qu’il n’a pas eue ,si ouverte , si proche de la vie et de l’amour joyeux, sui profonde. Il compte sur elle pour l’aider à enfin sortir de son pessimisme ronchon. Seulement c’est Marian qui le quitte en premier avec une dignité somptueuse jusque dans ses derniers instants (on pense au personnage de la jeune femme dans D’autres vies que la mienne d’Emmanuel Carrère). Et oui…les meilleurs s’en vont les premiers et Joe replonge dans son désespoir de misanthrope. Il a cependant l’impression que Marian a ouvert une porte en lui.
C’est Joe qui raconte rétrospectivement ces quelques mois de sa vie, en même temps heureux et douloureux, il le fait avec un recul certain, il voit bien qu’il n’a pas fait les bons choix , que c’est du côté de le joie qu’est la solution, pas du ronchonnage conservateur, mais il ne peut s’en défaire pour autant Il se sent du côté des perdants de la vie, il n’analyse avec une certaine complaisance , mais aussi une grand ironie :
« Recalé en sympathie, j’ai eu à peine menton passable en stoïcisme. En revanche, j’ai décroché le premier prix d’ironie – cette calamité, cette escampette, cette cuirasse, ce moyen de rester planqué tout en jouant les esprits forts. Cuisante leçon que j’ai apprise, si tant est que je l’ai retenue »
Joe Allston est finalement fondamentalement antipathique , mais complètement sympathique et émouvant Un homme avec toutes ses contradictions et ses questionnements, dans un grand aveu de faiblesse et de désespérance
Très attachant, un homme qui s’en sort mal avec la vie, et se repose sur sa douce femme compréhensive, et son coin de vallon verdoyant.
Reste le style enchanteur de Wallace Stegner, alliant humour et tendresse pour ses personnages, qui prend toute son ampleur dans une dernière partie.
(commentaire rapatrié)
mots-clés : #nature
Dernière édition par topocl le Jeu 15 Déc - 8:39, édité 1 fois
_________________
Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8434
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: Wallace Stegner
En lieu sûr
Où l’on retrouve Wallace Stegner, toujours aussi charmeur, avec ses thèmes favoris (la nature rédemptrice, la femme aimante et toujours là quand il le faut, affronter la mort , la maladie dans la dignité, la vie qui triomphe, la fidélité en amours et amitié) mais cette fois -ci les personnages sont fondamentalement sympathies, finis les grincheux misanthropes et ronchonneurs
J’ai passé quelques jours en compagnie de ses quatre personnages, et je ne suis pas près de les oublier. Wallace Stegner semble obéir ici à la requête d’un de ses personnages :
J’ajoute que ce livre serait aussi tendre, drôle et passionnant !
C’est l’histoire d’une amitié. Larry et Sally, Charity et Sid, deux couples de jeunes universitaires, qui veulent dévorer la vie à pleines dents, connaissent un coup de foudre d’amitié dès leur première rencontre en 1938. Les deux premières parties du livre racontent comment ils se sont passionnément aimés au fil des années, les uns pauvres et les autres riches, partageant les fêtes, les promenades, les pique-niques, leur amour de la musique et de la poésie, se réjouissant des succès des uns et des autres, s’épaulant dans les difficultés . C’est une description très réjouissante de l’amitié et de l’insouciance des jeunes années (i faut se rappeler que l’un des livres de Wallace Stegner, La Vie Obstinée, s’appelle en anglais All the Little Live Things). Ils ont un côté intellectuel, les deux hommes écrivent poèmes, romans ou nouvelles, et c’est l’occasion de réflexions passionnantes sur le métier d’écrire et qu’est ce que la littérature. Mais ils sont aussi pleins de vie et ouverts aux autres. Des enfants viennent combler les deux couples. Les meilleurs moments se passent dans la maison familiale de Charity, où cela grouille de vie, où l’emprise de la nature chère à Stegner transforme le quotidien en paradis. Par moments, il y a des choses qui les séparent, Charity est très déterminée, veut tout régenter et faire le bien de chacun sans se soucier de si cela lui plait ou non. Mais l’amitié est ce qu’elle est, il forment un sacré quatuor.
La vie ne les épargne pas , Sally est atteinte de Polio et perd l’usage des deux jambes, chacun des hommes après des périodes de chômage, trouve du travail dans un état différent des Etats Unis, et si les rencontres sont plus rares, ils s’écrivent et restent dans le cœur les uns des autres
En 1972, ils ne se sont pas vus depuis 8 ans. Charity appelle ses amis d’urgence car elle est atteinte d’un cancer. Ils n’hésitent pas à se rendre à son chevet, et Larry nous raconte ces retrouvailles dans la troisième partie.
Cette partie est tout bonnement bouleversante , la vie est passé et ils se retrouvent intacts et changés. Avec des sentiments tout aussi forts chacun a creusé son sillon, et Charity qui se meurt veut toujours mener son monde.
La souffrance de chacun est en même temps exprimée et contenue, c’est absolument magnifique. J’ai arrêté de lire deux chapitres avant la fin pour me remettre un peu avant de finir ce roman magnifique.
Ce retour en arrière (le livre est sous forme de flash-back) d’un homme vieillissant sur sa vie est assez nostalgique, sa vie n’a pas été facile à perpétuellement entourer son épouse infirme, il y a eu beaucoup de renoncements, mais c’est un homme très positif et qui décrit à merveille les moments heureux de sa vie, et sait continuer à s’en réjouir et s’attarder aux chances qu’il a eues ; malgré les difficultés, il est heureux de ce qu’il a vécu. C’est un hymne à la fidélité en amitié et en amour, mais cela n’ a rien d’austère ou de raisonneur.
Petite citation pour vous mettre en appétit
(commentaire rapatrié)
mots-clés : #amitié #mort #psychologique
Où l’on retrouve Wallace Stegner, toujours aussi charmeur, avec ses thèmes favoris (la nature rédemptrice, la femme aimante et toujours là quand il le faut, affronter la mort , la maladie dans la dignité, la vie qui triomphe, la fidélité en amours et amitié) mais cette fois -ci les personnages sont fondamentalement sympathies, finis les grincheux misanthropes et ronchonneurs
J’ai passé quelques jours en compagnie de ses quatre personnages, et je ne suis pas près de les oublier. Wallace Stegner semble obéir ici à la requête d’un de ses personnages :
« Oh, écoute ! me répondit Charity. C’est vrai, quoi ! L’art et la littérature ont de ces modes ! Pourquoi ne laisses-tu pas de côté tous ces trucs auxquels s’intéressent tant d’auteurs contemporains ? Pourquoi ne pas écrire quelque chose sur un être humain bon, gentil, présentable, qui mènerait une existence normale dans un environnement normal et s‘intéresserait à ce à quoi s’intéressent la plupart des gens ordinaires – la famille, les enfants, leur éducation-, un livre qui serait à la fois divertissant et édifiant ? »
J’ajoute que ce livre serait aussi tendre, drôle et passionnant !
C’est l’histoire d’une amitié. Larry et Sally, Charity et Sid, deux couples de jeunes universitaires, qui veulent dévorer la vie à pleines dents, connaissent un coup de foudre d’amitié dès leur première rencontre en 1938. Les deux premières parties du livre racontent comment ils se sont passionnément aimés au fil des années, les uns pauvres et les autres riches, partageant les fêtes, les promenades, les pique-niques, leur amour de la musique et de la poésie, se réjouissant des succès des uns et des autres, s’épaulant dans les difficultés . C’est une description très réjouissante de l’amitié et de l’insouciance des jeunes années (i faut se rappeler que l’un des livres de Wallace Stegner, La Vie Obstinée, s’appelle en anglais All the Little Live Things). Ils ont un côté intellectuel, les deux hommes écrivent poèmes, romans ou nouvelles, et c’est l’occasion de réflexions passionnantes sur le métier d’écrire et qu’est ce que la littérature. Mais ils sont aussi pleins de vie et ouverts aux autres. Des enfants viennent combler les deux couples. Les meilleurs moments se passent dans la maison familiale de Charity, où cela grouille de vie, où l’emprise de la nature chère à Stegner transforme le quotidien en paradis. Par moments, il y a des choses qui les séparent, Charity est très déterminée, veut tout régenter et faire le bien de chacun sans se soucier de si cela lui plait ou non. Mais l’amitié est ce qu’elle est, il forment un sacré quatuor.
La vie ne les épargne pas , Sally est atteinte de Polio et perd l’usage des deux jambes, chacun des hommes après des périodes de chômage, trouve du travail dans un état différent des Etats Unis, et si les rencontres sont plus rares, ils s’écrivent et restent dans le cœur les uns des autres
En 1972, ils ne se sont pas vus depuis 8 ans. Charity appelle ses amis d’urgence car elle est atteinte d’un cancer. Ils n’hésitent pas à se rendre à son chevet, et Larry nous raconte ces retrouvailles dans la troisième partie.
Cette partie est tout bonnement bouleversante , la vie est passé et ils se retrouvent intacts et changés. Avec des sentiments tout aussi forts chacun a creusé son sillon, et Charity qui se meurt veut toujours mener son monde.
« Le temps ne l’a pas fait baisser d’intensité, la maladie n’a contribué qu’à augmenter sa puissance en watts. Elle éclaire comme un projecteur. »
La souffrance de chacun est en même temps exprimée et contenue, c’est absolument magnifique. J’ai arrêté de lire deux chapitres avant la fin pour me remettre un peu avant de finir ce roman magnifique.
Ce retour en arrière (le livre est sous forme de flash-back) d’un homme vieillissant sur sa vie est assez nostalgique, sa vie n’a pas été facile à perpétuellement entourer son épouse infirme, il y a eu beaucoup de renoncements, mais c’est un homme très positif et qui décrit à merveille les moments heureux de sa vie, et sait continuer à s’en réjouir et s’attarder aux chances qu’il a eues ; malgré les difficultés, il est heureux de ce qu’il a vécu. C’est un hymne à la fidélité en amitié et en amour, mais cela n’ a rien d’austère ou de raisonneur.
Petite citation pour vous mettre en appétit
« Comment à partir d’existences aussi paisibles que celles-ci, faire un livre qui trouverait des lecteurs ? Où se trouvent les éléments dont se saisissent les romanciers et qu’attendent lesdits lecteurs ? Où sont la grande vie, le gâchis criant, la violence, la dépravation, les désirs de mort ? Où sont les infidélités petites-bourgeoises, les promiscuités, les divorces convulsifs, l’alcool, les barbituriques, les week-ends d’égarement ? Où sont les haines, les ambitions politiques, les appétits de pouvoir ? Où sont la vitesse, le bruit, la laideur, tout ce qui nous fait ce que nous sommes et fait que nous nous reconnaissons dans la fiction ?
Les êtres dont nous sommes en train de parler sont les vestiges d’une époque plus paisible. Ils ont été en mesure d’acheter leur tranquillité et de mettre du champ entre eux et la hideur industrielle ; ils vivent une partie de l’année à l’abri des murs de l’université et passent le reste au milieu d’un berceau de verdure. Leur intelligence et leur tradition civilisée les protègent de la plupart des tentations, indiscrétions, vulgarités et emballements qui empoisonnent et perturbent la vie du commun. »
(commentaire rapatrié)
mots-clés : #amitié #mort #psychologique
_________________
Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8434
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: Wallace Stegner
Champion des happy few au départ, pour ceux qui le découvrirent en France.
Depuis, il a acquit de nouveaux supporters...
Mais pas assez !
Depuis, il a acquit de nouveaux supporters...
Mais pas assez !
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Wallace Stegner
Vue cavalière
Joe Allston vit avec son épouse Ruth dans une région isolée de Californie loin du milieu touristique. Une vie un peu austère, mais choisie, pour vivre sa retraite. La pluie, les bourrasques, le froid, la voiture qui ne démarre pas, les pannes d’électricité…
John Allston, le narrateur, est âgé maintenant, plus de soixante-dix ans, il vit au jour le jour, une vie simple.
Un jour, il reçoit une carte postale du Danemark d’une proche du couple, connue il y a des années. Il n’en parle pas à Ruth, mais cette carte qu'il garde dans sa poche le laisse songeur. Il déterre alors de ses archives ses vieux carnets, sur lesquels il a noté au jour après jour ses souvenirs de leur séjour au Danemark.
C’est un livre sur la nostalgie, les questionnements, les choix, les bons ou les mauvais, le retour en arrière, une sorte d’évaluation de la vie passée, qui est très touchant, car on y trouve un écho en soi.
« Et puis aussi le courrier qu'on reçoit. Telle semaine c'est Kenneth qui entre à l'hospice dans le Queens, pratiquement aussi mort que si on venait de l'enterrer. La semaine suivante c'est Roy qui casse sa pipe à Savannah. Deux jours plus tard on apprend qu'à Princeton Dick est atteint de la maladie de Parkinson. Et maintenant c'est Tom qui vient d'entrer dans le quartier des condamnés à mort. Et jusqu'à ces carnets que je suis en train de te lire, qui nous rappellent à quel point nous sommes vieux et diminués. A nos âges chaque nouvelle est une mauvaise nouvelle. Je n'aime pas faire la queue devant la guillotine. Je n'aime pas être convié à l'exécution de mes amis. »
Chaque soir, Joe lit à haute voix ses carnets à Ruth. C’est un récit qui fait revivre à chacun, non sans émotion pour les deux, les raisons qui les ont amenés au Danemark, dans des régions magnifiques, les gens qu’ils ont souhaité rencontrer, qu’ils ont cherché, et ceux qu’ils ont connus durant ce périple, ceux qui ont troublé Joe. Et le temps qui est passé.
C’est un aller-retour entre le présent où Joe remet en question ses choix, où il se voit, là, avec ses quatre-vingts ans passés, perdu dans cette région isolée de la Californie, ses sentiments étranges de regrets, qui lui transpercent le cœur, et le passé, quand il a dû faire des choix de vie qu’aujourd’hui il ne regarde pas avec une grande complaisance pour lui-même, puisqu’il n’a pas une haute opinion de lui-même. Heureusement qu’il y a Ruth à ses côtés.
« Comment m’aimer moi-même quand je me sais trouillard et mal dans ma peau. Comment aimer un monde où rien de ce en quoi je crois n’a vraiment de valeur. Comment vivre et vieillir harmonieusement au sein d’une culture qu’on méprise, quand, de surcroît, on n’a pas une bien haute idée de soi-même. »
Je n'ai pas fait la synthèse de ce livre tant il est riche, les personnages, les émotions, les sentiments, la nature et les paysages.
J’ai vraiment aimé ce livre, très beau, grand et plein de modestie, qui nous rappelle la difficulté de vivre, les regrets, et qui nous montre encore que nous sommes tout petits, si fragiles et si forts aussi, et que nous ne sommes pas éternels.
mots-clés : #vieillesse
Barcarole- Messages : 3019
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 68
Localisation : Tours
Re: Wallace Stegner
merci Barcarole pour ton commentaire, c'était donc un belle proposition de la part de Bix !
je note mais j'en ai 4 dans ma PAL !
je note mais j'en ai 4 dans ma PAL !
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21164
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Wallace Stegner
Ça a l'air très beau...
On dirait que j'ai trouvé ma porte d'entrée, pour Stegner
On dirait que j'ai trouvé ma porte d'entrée, pour Stegner
Quasimodo- Messages : 5461
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 28
Re: Wallace Stegner
C'est une belle porte d'entrée que Vue cavalière pour découvrir cet auteur, je suis entrée par ici !
Barcarole- Messages : 3019
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 68
Localisation : Tours
Re: Wallace Stegner
Tu as fait un très beau commentaire de ta lecture, Barcarole et j'ai aimé ce livre pour les raisons que tu cites, également...
Invité- Invité
Re: Wallace Stegner
Merci kashmir !
Barcarole- Messages : 3019
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 68
Localisation : Tours
Re: Wallace Stegner
j'ai un bon voyage en tarin à faire et je crois que je vais prendre (reprendre, en fait) un Wallace Stegner. Mais lequel?
_________________
Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8434
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: Wallace Stegner
ah voyage olfactif ?
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21164
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Wallace Stegner
(je laisse la faute pour que les suivants comprennent)
_________________
Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8434
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: Wallace Stegner
Justement parce que les pommes , cela sent bon - - peut-être Le goût sucré des pommes sauvages parce que ce sont des nouvelles et c'est plutôt bien pour le train !! Bon voyage, Topocl !
Je prendrais bien le train pour n'importe où pour avoir le temps de lire quelques pages....
Je prendrais bien le train pour n'importe où pour avoir le temps de lire quelques pages....
Invité- Invité
Re: Wallace Stegner
kashmir a écrit:Justement parce que les pommes , cela sent bon - - peut-être Le goût sucré des pommes sauvages parce que ce sont des nouvelles et c'est plutôt bien pour le train !! Bon voyage, Topocl !
Ah mais non, je ne suis pas adepte de nouvelles du tout . Et pour le train je cherche au contraire le gros pavé qui permet de s'engloutir sans s 'interrompre. Je me demande si l'ordre chronologique est important, je ne sais plus du tout (en tout cas en première lecture, je n'avais pas respecté l'ordre)
_________________
Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8434
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: Wallace Stegner
topocl a écrit:
Ah mais non, je ne suis pas adepte de nouvelles du tout .
Ah, bon ? ! dommage... Alors, c'est raté comme suggestion !!
Invité- Invité
Re: Wallace Stegner
angle d'équilibre 700 pages ? (je ne l'ai pas lu)
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21164
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Wallace Stegner
Finalement j'ai pris En lieu sûr, je l'ai déjà commencé, c'est pas très malin parce qu'il risque de ne plus suffire pour le trajet .
_________________
Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8434
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: Wallace Stegner
emporte en un deuxième topocl !
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21164
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Wallace Stegner
Oui mais... que choisir ?!
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15648
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Page 1 sur 5 • 1, 2, 3, 4, 5
Des Choses à lire :: Lectures par auteurs :: Écrivains des États-Unis d'Amérique
Page 1 sur 5
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|