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James Patrick Donleavy

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Message par Tristram Ven 17 Mai - 8:03

James Patrick Donleavy
(1926 – 2017)

James Patrick Donleavy James_15

James Patrick Donleavy, né le 23 avril 1926 à New York et mort le 11 septembre 2017 à Mullingar en Irlande, est un écrivain irlando-américain.
Ses parents irlandais immigrent aux États-Unis avant sa naissance. Il fait ses études dans divers établissements d'enseignement américains et sert dans les rangs de la US Navy pendant la Seconde Guerre mondiale. Après le conflit, il déménage en Irlande. En 1946, il s'inscrit au Trinity College de Dublin, mais abandonne ses études en 1949 avant d'avoir obtenu le moindre diplôme.
Sa première nouvelle, A Party on Saturday Afternoon, paraît dans un magazine littéraire de Dublin en 1950, mais c'est son premier roman, L'Homme de gingembre (The Ginger Man), paru en 1955, qui le rend mondialement célèbre, notamment en raison de la censure pour obscénités qui s'abat sur l'œuvre en Irlande et aux États-Unis. Le héros de ce roman, Sebastian Dangerfield, est un vétéran de la US Navy qui étudie au Trinity College où il mène une vie très rabelaisienne.

Œuvre
Romans

• The Ginger Man (1955), publié en français sous le titre L'Homme de gingembre, traduit par Suzanne Mayoux, Paris, Denoël, coll. « Les Lettres nouvelles », 1968
• A Singular Man (1963), publié en français sous le titre Un homme singulier, traduit par Suzanne Mayoux, Paris, Denoël, coll. « Les Lettres nouvelles », 1971
• The Saddest Summer of Samuel S (1966), court roman publié en français sous le titre La Sale Saison de Samuel S., suivi de La Molécule folle et autres nouvelles, traduit par Marie-Josée Lacube, Paris, Denoël, coll. « Arc-en-ciel », 1979
• The Beastly Beatitudes of Balthazar B (1968), publié en français sous le titre Les Béatitudes bestiales de Balthazar B, traduit par Suzanne Mayoux, Paris, Denoël, coll. « Les Lettres nouvelles », 1973
• The Onion Eaters (1971), publié en français sous le titre Mangeurs d'oignons, traduit par Anny et Claude Mourthé, Paris, Denoël, coll. « Arc-en-ciel », 1976
• A Fairy Tale of New York (1973), publié en français sous le titre Un conte de fées new-yorkais, traduit par Anne Villelaur, Paris, Denoël, coll. « Arc-en-ciel », 1977
• The Destinies of Darcy Dancer, Gentleman (1977), publié en français sous le titre Le Destin de Darcy Dancer, gentleman, traduit par Suzanne Mayoux, Paris, Denoël, coll. « Arc-en-ciel », 1983
• Schultz (1979)
• Leila (1983)
• De Alfonce Tennis... (1984), publié en français sous le titre Le Tennis de Alfonce : le jeu superlatif des champions excentriques : histoire, accoutrements, règles, conduite, régime, traduit par Anne Villelaur, Paris, Denoël, coll. « Arc-en-ciel », 1986
• Are You Listening Rabbi Löw (1987)
• That Darcy, That Dancer, That Gentleman (1990)
• The Lady Who Liked Clean Rest Rooms (1995), court roman publié en français sous le titre La Dame qui aimait les toilettes propres : chronique d'une des étranges histoires colportées dans les environs de New York, traduit par Pierre Guglielmina, Paris, Calmann-Lévy, 1997
• Wrong Information is Being Given Out at Princeton (1998)

Recueil de nouvelles
• Meet My Maker the Mad Molecule (1964), publié en français sous le titre La Molécule folle et autres nouvelles, précédé de La Sale Saison de Samuel S., traduit par Marie-Josée Lacube, Paris, Denoël, coll. « Arc-en-ciel », 1979

Théâtre

• What They Did in Dublin (1961)
• The Ginger Man (1961), adaptation pour la scène du roman éponyme
• Fairy Tales of New York (1961)
• A Singular Man (1965), adaptation pour la scène du roman éponyme

Autres publications
• The Unexpurgated Code: A Complete Manual of Survival & Manners (1975)
• J. P. Donleavy's Ireland... (1986), publié en français sous le titre Mon Irlande : avec tous ses péchés et certaines de ses grâces, traduit par Anne Villelaur, Paris, Denoël, coll. « Arc-en-ciel », 1987
• A Singular Country (1989)
• The History of the Ginger Man (1994)
• An Author and His Image (1997)

(Wikipédia)

_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
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Message par Tristram Ven 17 Mai - 8:27

L’Homme de gingembre

James Patrick Donleavy Lahomm10

Deux jeunes États-Uniens fauchés en Irlande après-guerre, Sebastian Balfe Dangerfield et Kenneth O’Keefe, le second parti tenter sa chance en France, le premier reste soutenir (à peine) sa famille (Marion, Anglaise, et leur fille, Felicity) et ses études de droit au Trinity College de Dublin.
« Mais quand on est fauché, le problème est de manger. Quand on a de l’argent, c’est de baiser. Quand on a les deux, c’est la santé ; on a peur d’attraper une hernie ou n’importe quoi. Si tout va impeccablement bien, on a peur de la mort. Regarde-moi ces gueules, ils sont tous coincés par le premier problème de la série, et ça leur durera toute la vie. »
Ne faisant pas grand-chose et rêvant de fortune, Sebastian est facilement attiré par les femmes des environs, tandis que la sienne s’épuise et se révolte contre leur indigence due à son oisiveté, à ses mensonges et son baratin.
« Dignité dans les dettes, devise personnelle. »
Aventure avec « Chris aux longs doigts », du stout, une bagarre ; Marion s’enfuit de leur taudis, Dangerfield parvient à s’incruster dans son nouveau logement. Ils prennent une locataire, Miss Frost, avec qui il couchera lorsque Marion sera de nouveau partie. Skully, l’ancien propriétaire à qui il doit de l’argent, le harcèle.
Un protestant chez les catholiques :
« Je suis entré dans une pharmacie pour acheter des préservatifs, à mon arrivée en Irlande. J’en voudrais une douzaine, ai-je dit. Comment osez-vous demander une chose pareille, m’a répondu le pharmacien en se cachant derrière son comptoir jusqu’à ce que j’aie disparu. Je l’ai naturellement pris pour un fou. Je suis allé plus loin dans la rue. Un large sourire, bonjour et que désirez-vous, j’ai découvert mes dents l’espace d’un instant. J’ai constaté que les siennes étaient légèrement noires. J’ai formulé gracieusement ma demande, en spécifiant, modèle américain si possible. J’ai vu ses traits s’effondrer, la mâchoire s’allonger, les mains se tortiller et un flacon se briser par terre. La femme qui attendait derrière moi, offusquée, a quitté la boutique. Le pharmacien m’a dit d’une voix rauque qu’il ne tenait pas d’articles de ce genre. Et que je veuille bien me retirer car les prêtres le priveraient de son commerce. J’ai pensé que ce monsieur devait avoir quelque chose contre le modèle américain, que je préfère. Je suis entré dans une troisième pharmacie où j’ai acheté une savonnette Imperial Leather, pour faire bien. Après quoi j’ai demandé, discrètement, une demi-douzaine de modèles américains. J’ai entendu le troisième pharmacien balbutier une prière, Sainte Mère de Jésus, protégez-nous des licencieux. Puis il a fait un signe de croix et ouvert grand sa porte en me priant de sortir. Sorti je suis, convaincu que l’Irlande est un pays singulier. »
Érotisme et humour :
« Dangerfield soufflait car elle n’avait rien d’un poids plume. Mais c’était une bonne fille pleine de vigueur, et le travail ne lui faisait pas peur. Toute prête à mettre la main à la pâte. Voilà ce qui cloche dans le monde ; trop peu de gens mettent la main à la pâte, ils laissent les autres travailler à leur place. On voudrait leur faire passer le goût de la paresse quand on les voit se promener bêtement dans la campagne, le dimanche. C’est pénible de les voir chercher ce qu’ils peuvent bien faire de leur jour de congé. Il est temps que je fasse rouler Mary sur le dos, parce que j’ai des morceaux de charbon qui s’enfoncent à travers le matelas dans ma colonne vertébrale. Youp-là. Comme une tortue qu’on retourne. Valsez. Je me demande si cet effort n’est pas un peu trop pour moi. Le cirque, je lui enlève son chandail. Ouah, quelle gaillarde, toute haletante. Ma pensée n’est jamais si pénétrante que dans les moments où je m’ébats avec un corps de femme, pénétrante jusqu’à la garde. »

« C’est presque trop beau à imaginer. Un ventre de bonheur. Toi, en tout cas, Mary, prends de moi ce que tu veux, afin de ne pas avoir à chercher ailleurs. Une orgie sexuelle s’il le faut, tout ce que je peux t’offrir, parce que je m’en sors. Laisse-moi les toucher. Avec ma langue toute neuve. Je vais être une réalité. »

« Parlons de mon rognon. C’est très gentil à toi, Mac. Aurais-tu la bonté d’attendre le moment où tu m’entendras descendre les marches, pour le lâcher dans la poêle et, juste avant qu’il ne la touche, le retourner pour enfin le déposer dans mon assiette ? »

« Vais m’avancer un peu pour jeter un coup d’œil dans l’ouverture du manteau. Bien ce que je pensais, sans bretelles. Vous avez un joli bijou, Dorothy, sur votre pâle décolleté hivernal. Mains sans poils. Les miennes sont froides et jointes. N’ai pas souvent été amateur de cheveux blonds, préférant les bruns, les profonds, l’Ouest. Mais vous êtes riche et c’est ce qui me plaît avant tout. Pourtant, les lis et les roses poussent dans la misère. Suis une fleur délicate. »
Kenneth revient de France au bout de six mois, toujours aussi fauché et puceau (à part une expérience homosexuelle), puis repart en Amérique ; Sebastian fréquente aussi d’autres connaissances du même acabit, comme Tony Malarkey et Percy Clocklan, qui se serait suicidé.
« Pourtant, je ne suis pas à plaindre. Je ne me plains pas. Simplement, je n’aurais rien contre un changement complet. »
« Danger » part à Londres, où il retrouve son ami MacDoon, qui le déguise en kangourou.
Son père décédé, Sebastian escompte hériter d'une fortune tant attendue :
« … une somme placée en dépôt de façon à assurer un revenu qui n’excédera pas six mille dollars par an, lequel revenu vous sera versé dès que vous atteindrez l’âge de quarante-sept ans, ce qui signifiera… »
Mary l’a rejoint, il l’a jetée et elle va faire du cinéma.
« Des vieilles, là-bas, avec des diamants sur le buste à défaut d’autre chose. Je suis saisi parfois de l’envie de m’en faire une. L’âge ne me gêne pas. Bûches dans le feu. Je ne crois pas à Noël. C’est une escroquerie. Je sais que c’est une escroquerie. Personne ne fait attention à moi. On va y remédier.
Sebastian prenant son souffle avant de rugir.
— Noël est une escroquerie.
Le cri semant ses échos. Sourires épanouissant les visages de MacDoon et de Clocklan, car ils savaient que s’annonçait la nuit de la franchise. Derrière la porte de la bibliothèque, Mary se préparait au pire.
— Noël est une escroquerie. Cette pièce est pleine de filous et de voleurs. Jésus était un Celte et Judas un Britannique. »
On ne peut que penser à Henry Miller et à l’Ulysse de James Joyce à la lecture de ce roman, au style particulier, souvent elliptique, par brefs segments de phrases, dont les verbes d’action sont souvent éludés, et qui rend un flux de conscience composé de bribes sans cohérence forcément évidente.

\Mots-clés : #amitié #erotisme #humour #jeunesse

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Message par Bédoulène Ven 17 Mai - 10:12

merci Tristram, un auteur Irlandais à connaître

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