Daniel Pennac
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Daniel Pennac
Daniel Pennac
(Né en 1944)
Daniel Pennacchioni, dit Daniel Pennac, né le 1er décembre 1944 à Casablanca au Maroc, est un écrivain français. Il a notamment reçu le prix Renaudot en 2007 pour son roman autobiographique Chagrin d'école. Il a également écrit des scénarios pour le cinéma, la télévision et la bande dessinée.
Daniel Pennacchioni est le quatrième et dernier garçon d'une famille d'origine corse et provençale. Son père est un polytechnicien devenu officier de l'armée coloniale, ayant atteint le grade de général en fin de carrière et sa mère, femme au foyer, est une lectrice autodidacte. Il passe son enfance au gré des garnisons paternelles, en Afrique (Djibouti, Éthiopie, Algérie, Afrique équatoriale), en Asie du Sud-Est (Indochine) et en France (notamment à La Colle-sur-Loup). C'est son père féru de poésie qui lui donnera très vite le goût des livres qu'il dévore dans la bibliothèque familiale ou à l'école.
Sa scolarité est désastreuse. Dans Chagrin d'école, il prétend avoir mis un an à assimiler la logique et la complexité du caractère « A » ; son père, militaire, général, ne s'en serait toutefois pas inquiété, affirmant que son fils maîtriserait parfaitement l'alphabet au bout de vingt-six ans. Cancre, il se dit victime d'une dysorthographie enfantine. Ces versions plus ou moins romancées de ses difficultés scolaires ne l'empêchent pas de décrocher son baccalauréat et devenir maître ès lettres à Nice.
Adulte, il travaille comme chauffeur de taxi et illustrateur, avant de devenir en 1969 professeur de littérature de secondaire d'abord au collège Saint Paul à Soissons, puis à Nice enfin à Paris. Il coupe son patronyme (Pennacchioni) en Pennac par peur d'embarrasser son père en signant son premier écrit en 1973 Le service militaire au service de qui, un pamphlet sur le service militaire. En 1979, désespérant de la transformation de son quartier d'adoption de Belleville, à Paris, il réalise un séjour de deux ans au Brésil avec sa première femme Irène Pennac qui y a décroché un contrat de professeur dans l'Université fédérale du Ceará, séjour qui sera la source de son roman Le Dictateur et le hamac. Il revient en France et commence à écrire pour les enfants tout en continuant son métier de professeur. Il finit par proposer Au Bonheur des Ogres en 1985 à la Série noire. C'est ainsi que Benjamin Malaussène et ses amis de Belleville font leur entrée dans la littérature. En 1995, il arrête son métier de professeur pour se consacrer entièrement à la littérature.
Daniel Pennac garde de son enfance une nostalgie du foyer et une tendresse pour la famille d'élection. Si ses écrits sont drôles et pleins d'une imagination débridée, Pennac peut aussi écrire Comme un roman, un essai de pédagogie active, lucide et enthousiaste, dans lequel il présente ce qu’il appelle « Les droits imprescriptibles du lecteur ». Que l'on songe à cette phrase qui pourrait guider tout enseignant : « On ne force pas une curiosité, on l'éveille. » L'album de bande dessinée La Débauche, qu'il a signé avec Jacques Tardi, révèle sa conscience sociale et civique, révoltée par le licenciement sauvage, par la situation d'un chômeur victime d'un chef d'entreprise corrompu. Depuis ses débuts, Pennac étudie et critique les institutions qui nient l'individu. On pourrait dire de lui comme de son personnage principal : « Vous avez un vice rare, Malaussène, vous compatissez. » (La Petite Marchande de prose).
Daniel Pennac défend le « plaisir de la lecture à voix haute » : grand amateur de livres audio, il a lui-même enregistré plusieurs de ses livres pour les éditions Gallimard et pour l'association Lire dans le noir. Et sur scène, après avoir interprété Merci au théâtre du Rond-Point, il lit Bartleby le scribe à la Pépinière Théâtre. Bartleby en coulisses est le documentaire réalisé par Jérémie Carboni sur la préparation de cette lecture-spectacle. En octobre 2012, Daniel Pennac lit Journal d'un corps, aux théâtre des Bouffes du Nord ; sa pièce Le 6e Continent sera jouée dans la même salle de spectacle. En 2013, Daniel Pennac apporte son concours à la quatrième édition du livre Audio Solidaire10 (enregistrement audio de Au bonheur des ogres par les internautes au profit des personnes aveugles ou malvoyantes). En 2016, il est élu président de la foire du livre de Brive.
(wikipedia)
Œuvres
- Cliquer ici pour consulter la bibliographie:
- Saga Malaussène
Au bonheur des ogres
La Fée Carabine
La Petite Marchande de prose
Monsieur Malaussène
Des chrétiens et des maures
Monsieur Malaussène au théâtre
Aux fruits de la passion
Série Le Cas Malaussène
Ils m'ont menti : Page 1
Série Une aventure de Kamo
Kamo
Kamo et moi
Kamo : L'Agence Babel
L'Évasion de Kamo
Romans pour la jeunesse
Cabot-Caboche
L'Œil du loup
Le Roman d'Ernest et Célestine
Autres romans
Les Enfants de Yalta
Père Noël
Messieurs les enfants
Le Dictateur et le Hamac
Merci
Chagrin d'école : Page 1
Journal d'un corps : Page 1
La loi du rêveur : Page 1
Essais
Le Service militaire au service de qui ?
Comme un roman
Gardiens et Passeurs
Merci
Mon frère : Page 1
Théâtre
Monsieur Malaussène au théâtre
Le 6e Continent, suivi de Ancien malade des hôpitaux de Paris
Livres illustrés
Les Grandes Vacances
Photographies de Robert Doisneau
La Vie de famille
Le Sens de la Houppelande
Vercors d'en haut : La Réserve naturelle des hauts-plateaux
Le Grand Rex
Némo
Écrire
Albums pour enfants
Sahara
Le Tour du ciel
Sur les tableaux de Miró
Qu'est-ce que tu attends, Marie ?
Sur les tableaux de Monet
Bandes dessinées
Nouvelles aventures de Lucky Luke
Lucky Luke contre Pinkerton
Cavalier seul, Lucky Comics
Bande dessinées indépendantes
La Débauche
Un amour exemplaire
màj le 30/03/2021
Dernière édition par Bédoulène le Mar 16 Jan - 8:44, édité 2 fois
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21917
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Re: Daniel Pennac
Chagrin d'école
Ce livre est plus un documentaire qu'un roman. L'auteur endosse tout à tour le statut d'élève cancre et celui d'enseignant. Un témoignage lucide et honnête sur les affres du cancre et, sans complaisance, sur certains enseignants qui les ont laissés s'installer dans un «non-avenir». Un constat de l'échec de l'Education Nationale par déficit de formation : l'ignorance des Enseignants devant les élèves ignorants. La transmission du savoir pour être efficace doit intégrer les problèmes sociaux, économiques, environnementaux... L'auteur dénonce notamment la prépondérance de la consommation qui fait de l' élève un «élève-client» donc une perte de l'élève Individu au profit de l'élève Marketing. La métaphore finale résume dans une envolée l'essentiel de la méthode que l'auteur enseignant honore. Quelques passages répétitifs mais la lecture de ce livre est agréable, c'est avec tendresse, humour et honnêteté que l'auteur nous délivre son message. De plus ce récit est très argumenté.
quelques passages :
«- les profs, ils nous prennent la tête, m'sieur !
- tu te trompes. Ta tête est déjà prise. Les professeurs essayent de te la rendre.
Cette conversation je l'ai eue dans un lycée technique de la région Lyonnaise. Pour atteindre l'établissement il m'avait fallu traverser un no man's land d'entrepôts en tous genres où je n'avais rencontré âme qui vive. Dix minutes de marche à pied entre de hauts murs aveugles, des silos de béton à toit de fibrociment, c'était la jolie promenade du matin que la vie offrait aux élèves logés dans les barres alentour.»
«- et toi Samir, qu'est-ce que tu portes, là ?
Même réponse instantanée :
-C'est mon L, m'dame !
Ici j'ai mimé une agonie atroce, comme si Samir venait de m'empoisonner et que je mourais en direct devant eux, quand une autre voix s'est écriée en riant :
- Non, non c'est un pull ! Ca va m'sieur, restez avec nous, c'est un pull, son L c'est un pull !
Résurrection :
-Oui c'est son pull-over, et même si pull-over est un mot d'origine anglaise, c'est toujours mieux qu'une marque !
[...]
parce que ce sont les marques, Maximilien, qui vous prennent la tête, pas les profs !
Elles vous prennent votre tête, elles vous prennent votre argent, elles vous prennent vos mots, et elles vous prennent votre corps aussi, comme un uniforme elles font de vous des publicités vivantes, comme les mannequins en plastique des magasins!»
mots-clés : #autobiographie
Dernière édition par Bédoulène le Mer 16 Aoû - 9:11, édité 1 fois
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Bédoulène- Messages : 21917
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Re: Daniel Pennac
J'aime beaucoup Daniel Pennac. Comme un roman est un livre culte pour moi. Les Malaussènes, c'était quelque chose! J'avais été un peu déçue par
Journal d’un corps
Qu'on se le dise, Daniel Pennac ne veut plus entendre parler de sentiments, d’émotions ou d'opinions, et, quand il fait écrire à son héros un journal, ce n'est pas le classique journal intime , c'est le « journal d'un corps » où il recense scrupuleusement le vécu et les sensations de celui-ci à l'exclusion de tout sentimentalisme ou intellectualisme. D’aucuns disent que c’est révolutionnaire, que cela n'a jamais été fait. Mais est-ce que ça n'a jamais été fait de parler de sexe, et de petites misères physiques ? Est-ce que c'est révolutionnaire de parler de la crotte de nez que l’index décolle soigneusement de la narine, roule doucement contre le pouce avant de l'éjecter en direction du sol ? Est ce que là il ne fait pas simplement un peu son malin, à jouer la provoc ? Regardez comme j’arrive à écrire sur n’importe quoi ! Ca ne me choque pas, cela m’ennuie et cela ne me parait pas génial. Si « cela n’ a jamais été fait » comme cela se disait avec enthousiasme au Masque et la plume, ce n’est peut-être pas sans raison, parce que ça n’a guère d’intéerêt..
Il est certain que j'exagère, que je caricature. L'absence de pudeur comme un défi ? Il n'y a là que du descriptif, rien de vraiment excessif, et contrairement à ce que j'avais pu redouter avant ma lecture (appréhension qui est partagée par beaucoup je crois) ce livre ne doit pas effrayer. Il n’est ni choquant, ni salace, ni vulgaire, ni trash, je l’ai plutôt trouvé un peu VAIN par rapport à l’objectif annoncé. Certes brillant, Pennac a des capacités d’écriture, d’intelligence et d’humour qui ne se démentent pas ici. Il y a des passages auxquelles on adhère complètement, brillants , percutants parfois même éblouissants, des choses touchantes (c’est dans le touchant qu’il est le meilleur, bien meilleur que dans le trivial,. Je note aussi que les moments les plus touchants sont ceux où il s’écarte un peu , consciemment ou non , de son pari initial pour laisser parler son cœur ou son cerveau à la place de son corps) .
Cela a un petit côté catalogue, j’ imagine Pennac faisant la liste de toutes les choses dont il veut parler autour du corps (on trouve d’ailleurs cette liste dans l’index de la fin du livre, comme si j’allais rechercher toutes les pages du livre où il a parlé de…la varicelle, par exemple , ou des poils…), et cochant sa liste chaque fois que l’un de ces sujets a donné lieu a un développement (je regrette qu’il ait oublié le baiser). Cette sensation de liste est aggravée par la présentation sous forme de journal, avec de multiples petites entrées et sans lien narratif fluide. Il me manque un souffle. Cet homme réduit à son corps est totalement… désincarné !
Peut-être parce que je ne peux me passer d’un peu de cœur derrière le corps ?
Donc d’excellents moments pour un exercice que j’ai trouvé plutôt démonstratif et artificiel. Un défi que Pennac s’est lancé , qu’il a réalisé du mieux qu’on peut le faire, un exercice talentueux, mais qui sonne assez creux
Un peu d’âme par pitié, ne serait pas du luxe !
mots-clés : #autobiographie
Journal d’un corps
Qu'on se le dise, Daniel Pennac ne veut plus entendre parler de sentiments, d’émotions ou d'opinions, et, quand il fait écrire à son héros un journal, ce n'est pas le classique journal intime , c'est le « journal d'un corps » où il recense scrupuleusement le vécu et les sensations de celui-ci à l'exclusion de tout sentimentalisme ou intellectualisme. D’aucuns disent que c’est révolutionnaire, que cela n'a jamais été fait. Mais est-ce que ça n'a jamais été fait de parler de sexe, et de petites misères physiques ? Est-ce que c'est révolutionnaire de parler de la crotte de nez que l’index décolle soigneusement de la narine, roule doucement contre le pouce avant de l'éjecter en direction du sol ? Est ce que là il ne fait pas simplement un peu son malin, à jouer la provoc ? Regardez comme j’arrive à écrire sur n’importe quoi ! Ca ne me choque pas, cela m’ennuie et cela ne me parait pas génial. Si « cela n’ a jamais été fait » comme cela se disait avec enthousiasme au Masque et la plume, ce n’est peut-être pas sans raison, parce que ça n’a guère d’intéerêt..
Il est certain que j'exagère, que je caricature. L'absence de pudeur comme un défi ? Il n'y a là que du descriptif, rien de vraiment excessif, et contrairement à ce que j'avais pu redouter avant ma lecture (appréhension qui est partagée par beaucoup je crois) ce livre ne doit pas effrayer. Il n’est ni choquant, ni salace, ni vulgaire, ni trash, je l’ai plutôt trouvé un peu VAIN par rapport à l’objectif annoncé. Certes brillant, Pennac a des capacités d’écriture, d’intelligence et d’humour qui ne se démentent pas ici. Il y a des passages auxquelles on adhère complètement, brillants , percutants parfois même éblouissants, des choses touchantes (c’est dans le touchant qu’il est le meilleur, bien meilleur que dans le trivial,. Je note aussi que les moments les plus touchants sont ceux où il s’écarte un peu , consciemment ou non , de son pari initial pour laisser parler son cœur ou son cerveau à la place de son corps) .
Cela a un petit côté catalogue, j’ imagine Pennac faisant la liste de toutes les choses dont il veut parler autour du corps (on trouve d’ailleurs cette liste dans l’index de la fin du livre, comme si j’allais rechercher toutes les pages du livre où il a parlé de…la varicelle, par exemple , ou des poils…), et cochant sa liste chaque fois que l’un de ces sujets a donné lieu a un développement (je regrette qu’il ait oublié le baiser). Cette sensation de liste est aggravée par la présentation sous forme de journal, avec de multiples petites entrées et sans lien narratif fluide. Il me manque un souffle. Cet homme réduit à son corps est totalement… désincarné !
Peut-être parce que je ne peux me passer d’un peu de cœur derrière le corps ?
Donc d’excellents moments pour un exercice que j’ai trouvé plutôt démonstratif et artificiel. Un défi que Pennac s’est lancé , qu’il a réalisé du mieux qu’on peut le faire, un exercice talentueux, mais qui sonne assez creux
Un peu d’âme par pitié, ne serait pas du luxe !
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Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8589
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Localisation : Roanne
Re: Daniel Pennac
J'ai lu un livre de Pennac dont je me souviens mal, mais je me souviens en revanche qu'on me le conseillait si vivement que je n'ai pas osé exprimer le profond manque d'intérêt que sa lecture avait laissé en moi.
Je n'ai jamais rééssayé, et je suis pleine d'à priori que je n'oserai même pas exprimer tant ils sont fats et non documentés. Ce fil va me donner l'occasion de réessayer un jour si l'un ou l'une de vous ferre mon envie, super.
Je n'ai jamais rééssayé, et je suis pleine d'à priori que je n'oserai même pas exprimer tant ils sont fats et non documentés. Ce fil va me donner l'occasion de réessayer un jour si l'un ou l'une de vous ferre mon envie, super.
Nadine- Messages : 4883
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 49
Re: Daniel Pennac
Il faut évoquer cet essai, qui a toute sa place sur ce forum, puisqu'il parle de la lecture.Topocl a écrit:Comme un roman est un livre culte pour moi.
Romancier, professeur de français, Pennac nous raconte ses expériences et convictions, ou comment faire entrer les élèves en lecture par le plaisir, sans forcer, hors protocole et clichés. Cela me paraît d'ailleurs un livre à conseiller à un "débutant", compte tenu de l'aisance à le lire, du point de vue des réfractaires et de la valeur de ses réflexions.
L'auteur écorne au passage les productions commerciales sans création.
Je me suis arrêté juste avant la fin, le dernier des dix droits imprescriptibles au lecteur : « Le droit de nous taire » sur nos lectures...
« Sans le savoir, nous découvrions une des fonctions essentielles du conte, et, plus vastement de l’art en général, qui est d’imposer une trêve au combat des hommes. »
« Il est devenu le héros de ses lectures, celui que l’auteur avait mandaté de toute éternité pour venir délivrer les personnages pris dans la trame du texte _ afin qu’eux-mêmes l’arrachent aux contingences du jour. »
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 16031
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Re: Daniel Pennac
Voilà qui nourrira ma posture Tristam. Merci
Nadine- Messages : 4883
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Age : 49
Re: Daniel Pennac
Comme un roman : Pennac et la lecture à haute voix comme transmission.
j'ai tellement lu des heures et des heures à haute voix, tout ce corpus partagé, ces heures d'intimité...on en parle encore!
j'ai tellement lu des heures et des heures à haute voix, tout ce corpus partagé, ces heures d'intimité...on en parle encore!
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Flore Vasseur
topocl- Messages : 8589
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Localisation : Roanne
Re: Daniel Pennac
Le cas Malaussène, I, Ils m’ont menti
Retrouvé avec plaisir les personnages de la saga Malaussène, et la contagieuse empathie de leur auteur. Pour ceux qui en ont oubliés, des astérisques renvoient à un lexique en fin d'ouvrage : procédé un peu lourd, mais peut-être pas totalement inutile. Ces "caractères" m'ont rappelé ceux de Fred Vargas par leur pittoresque, leur originalité et la sensibilité à les camper.
Sans que ce soit du tout exceptionnel de nos jours, il y a beaucoup d'auto-références, et de références à la littérature et à l'écriture (cela évoque Jasper Fforde, un univers tout à fait personnel, aussi dans une série à épisodes) ; d'autre part, le livre se présente, au moins partiellement, comme une énigme policière : tout cela n'est pas fait pour me déplaire :
On y trouve aussi nombre de réflexions pertinences, notamment sur l'actualité, sur notre société, et parfois assez acerbes.« …] tout enquêteur bosse comme un romancier. Il cherche la cohérence. »
mots-clés : #famille #humour #polar« En période de grande lâcheté on fusille les joyeux intrépides. »
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Tristram- Messages : 16031
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Age : 68
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Re: Daniel Pennac
merci Tristram, j'avais l'intention de lire ce livre, mais quand ?
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― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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Bédoulène- Messages : 21917
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Re: Daniel Pennac
Bernard, son grand frère qui l'a tant protégé enfant, avec qui, adulte il a partagé des parties d'échec, des ballades avec leurs chiens, beaucoup d'amour et peu de confidences, est mort il y a seize mois. Quoique d'une riche personnalité, c'était un type plutôt en retrait, ce que lui reprochait son épouse, et c’est sans doute cela qui a poussé Daniel Pennac à mettre Bartleby en scène.
Ce récit alterne donc des histoires sur le frère de Pennnac, qui le rendent assez sympathique, et des éléments sur la pièce qu'il a jouée. Tout cela est intercalé, en chapitres alternants, avec le texte coupé de Bartleby, écrit en italique, que Pennac a utilisé au théâtre. Au total sur 120 pages, 74 , souvent courtes, sont de Pennac. Si son frère paraissait en effet un type bien (comme c'est souvent le cas dans les éloges funèbres), s'il y a quelque moments d'émotion, le texte est quand même bien léger et tout cela est assez paresseux, sans que cela remette en cause la sincérité de l'auteur.
mots-clés : #autobiographie #fratrie #mort #théâtre
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topocl- Messages : 8589
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Localisation : Roanne
Re: Daniel Pennac
En exergue: Je vous connais et je n'ai rien à vous dire .
Herman Melville Bartleby le scribe
-On ne va tout de même pas ajouter à l’entropie..
Un des principes de mon frère mort. ..
Bartleby..En voilà un qui n’ajoutait pas à l’entropie.
C’est ce qu’il m’aurait dit à coup sûr.
Bernard, son frère aîné de 5 ans et qui l’a »élevé » est mort depuis 2007. Et ce n’est qu’en 20018 que Daniel Pennac parvient à écrire à son sujet. Et pas directement. D’abord à travers un personnage que tous les deux aimaient, le fameux Bartleby qui préférait ne pas.En fait, peut être que pour Daniel Pennac, recopier le texte de Melville suffirait à dire son frère.
Nous ne parlions qu’autour de ce qu’il y avait à dire. Souvent en commentant les livres que nous lisions. La littérature nous servait de camp retranché.
Mais progressivement surviennent en parallèle des bribes de vie de cet homme peu enclin aux confidences et semblant de plus en plus en retrait de la vie sociale. Plein d’humour , un humour un peu désespéré.
Le mystère est le paradoxe des grandes intimités disait Daniel Pennac dans un entretien.
Est ce que le lecteur en sait plus sur ce frère mort à la fin du livre? Pas vraiment, mais on sait qu’ils se sont aimés, beaucoup.
Je ne sais rien de mon frère mort si ce n'est que je l'ai aimé. Il me manque comme personne mais je ne sais pas "qui" j'ai perdu.J'ai perdu la gratuité de cette affection, l'agrément de cette compagnie, la profondeur de ce silence, la distance de cet humour, la délicatesse de cette attention, la sérénité de ce jugement, cette intelligence des situations, la paix. J'ai perdu ce qui restait de douceur au monde. Mais " qui" ai-je perdu?
Dernière édition par Bédoulène le Mar 12 Fév - 18:30, édité 2 fois (Raison : miniature + quote)
Marie- Messages : 653
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Re: Daniel Pennac
La loi du rêveur
Pas emballée par le dernier Pennac qui, sous la férule de Fellini son idole, nous propose une variation cocasse sur les liens entre le rêve et l’écriture, solidement cultivés par l’imaginaire sur la solide base du réel.
J’ai malheureusement trouvé un peu surfaite et satisfaite la malice qui sous-tend cette déambulation fantaisiste dans la fiction et l’onirisme.
Pennac s'amuse, c’est certain, à défaut d'amuser sa lectrice. D’autres s‘y délecteront, j’en suis sûre.
Pas emballée par le dernier Pennac qui, sous la férule de Fellini son idole, nous propose une variation cocasse sur les liens entre le rêve et l’écriture, solidement cultivés par l’imaginaire sur la solide base du réel.
J’ai malheureusement trouvé un peu surfaite et satisfaite la malice qui sous-tend cette déambulation fantaisiste dans la fiction et l’onirisme.
Pennac s'amuse, c’est certain, à défaut d'amuser sa lectrice. D’autres s‘y délecteront, j’en suis sûre.
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Flore Vasseur
topocl- Messages : 8589
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 65
Localisation : Roanne
Re: Daniel Pennac
La Saga Malaussène, I, Au bonheur des ogres
Attentats à la bombe dans un grand magasin (livre paru en 1985, mais ça choque quand même). Au centre de l’affaire, le narrateur, Benjamin Malaussène, Contrôle Technique au Magasin, Bouc Emissaire « endossant la faute originelle de la société marchande », « un saint » prenant soin de la famille, ses plus jeunes frères et sœurs, tandis que maman batifole. Quant au bouc : en épigraphe, deux citations de René Girard, Le Bouc Emissaire, livre qui m’a aussi marqué. La version Pennac, c’est cet employé qui concentre toutes les réclamations de la clientèle, évitant déboires et débours aux propriétaires de l’établissement.
Quelques belles saillies entr’autres :
\Mots-clés : #famille #humour #polar
Attentats à la bombe dans un grand magasin (livre paru en 1985, mais ça choque quand même). Au centre de l’affaire, le narrateur, Benjamin Malaussène, Contrôle Technique au Magasin, Bouc Emissaire « endossant la faute originelle de la société marchande », « un saint » prenant soin de la famille, ses plus jeunes frères et sœurs, tandis que maman batifole. Quant au bouc : en épigraphe, deux citations de René Girard, Le Bouc Emissaire, livre qui m’a aussi marqué. La version Pennac, c’est cet employé qui concentre toutes les réclamations de la clientèle, évitant déboires et débours aux propriétaires de l’établissement.
Positionnement socio-politique nettement affiché (et critique), on est à Belleville, et on y vit avec des personnes de couleur et des homosexuels, assez heureux d'ailleurs. Les ogres, ce sont de vrais méchants, mais on est aussi dans l'univers du conte avec la famille Malaussène, tous des enfants, du Petit à l’aîné, Benjamin…« − Voyez-vous, le Bouc Emissaire n’est pas seulement celui qui, le cas échéant, paye pour les autres. Il est surtout, et avant tout, un principe d’explication, monsieur Malaussène.
(Je suis un « principe d’explication » ?)
− Il est la cause mystérieuse mais patente de tout événement inexplicable. »
Quelques belles saillies entr’autres :
Polar plein d’esprit, de références littéraires (et à Tintin), d’amour des autres et surtout des enfants.« Avec cette résignation à la richesse que donne la pratique séculaire des mariages efficaces. »
« Et ils rient du rire carnassier de l’ignorance, le rire féroce du mouton aux mille dents ! »
\Mots-clés : #famille #humour #polar
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Tristram- Messages : 16031
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Re: Daniel Pennac
Ha, oui, c'était marrant les Malaussène!
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Flore Vasseur
topocl- Messages : 8589
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Localisation : Roanne
Re: Daniel Pennac
Au fait, j'ai oublié de préciser que, dans ce volume-là tout au moins, cet humour est fort grinçant. Pas de politiquement correct.
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Tristram- Messages : 16031
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Re: Daniel Pennac
je vais penser à Malaussène
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Bédoulène- Messages : 21917
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