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Georges Bernanos

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Message par Fancioulle Mer 7 Déc - 21:58

Georges Bernanos - 1888-1948

Georges Bernanos 75588011


Like a Star @ heaven

Né en 1888, Bernanos passa son enfance dans le Pas-de-Calais. La guerre de 14, qu'il fit au VIe régiment
de dragons, interrompit sa carrière naissante de journaliste. Plusieurs fois blessé, il survit aux tranchées
mais rompit, après la guerre, avec l'Action française dont il avait été jusqu'alors un fervent militant.

Ses premiers romans, Sous le soleil de Satan tout particulièrement, lui valurent un grand succès qui le
résolut à se consacrer entièrement à l'écriture. Dans la gêne financièrement, il se trouva contraint de
s'exiler en Espagne dès 1934
. Il signa là-bas une violente charge contre l'Espagne franquiste, qui con-
nut un grand retentissement au-delà des Pyrénées. Sa chronique de la guerre d'Espagne l'exposa aux
menaces du général Franco ainsi qu'à la haine de la droite nationaliste. Revenu en France en 1937, il
reprit le chemin de l'exil quelques mois plus tard face à l'aboulie du gouvernement Français devant le
péril nazi : il s'installa au Brésil, d'où il soutint, par voie de presse notamment, le mouvement résistant
près l'appel du général de Gaulle. Rappelé en France par ce dernier à la Libération, il refusa les honneurs
comme les postes ministériels.
Il se montra déçu par l’atmosphère politique de la libération et l’opportunisme qui le grévait et manifesta,
dans plusieurs conférences, son inquiétude à l'égard de la civilisation vers laquelle s'acheminait sa génération
(machinisme, culte du profit, monde de la vitesse). Il fit, en 1947, par s'exiler en Tunisie.

Il mourut en 1948 d'un cancer du foie.

Like a Star @ heaven

Biographie

Romans
Sous le soleil de Satan
Les Ténèbres
L'Imposture
La Joie
Un crime : Page 3
Journal d'un curé de campagne
Nouvelle histoire de Mouchette
Monsieur Ouine : Page 1
Un mauvais rêve

Nouvelles et premiers écrits
Dialogue d'ombres

Théâtre
Dialogues des carmélites : Page 1

Essais et « écrits de combat »
La Grande Peur des bien-pensants
Les Grands Cimetières sous la lune : Page 1, 2
Scandale de la vérité
Nous autres, Français
Lettre aux Anglais
La France contre les robots
Le Chemin de la croix-des-âmes
Français, si vous saviez...
Les Enfants humiliés
La Liberté, pour quoi faire ? (cinq conférences prononcées en 1946 et 194738)
Le Crépuscule des vieux
Brésil, terre d'amitié
La révolte de l'esprit

màj le 30/08/2018
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Message par Fancioulle Sam 10 Déc - 12:18

Quelques mots sur les Dialogues des Carmélites...

Georges Bernanos Saint-Sebastien_Fresnay_en_Retz2

Mais que dissimule la sérénité olympienne de saint Sébastien ? Le regard absent, tout entier remis à Dieu,
il nous offre le spectacle de qui a triomphé de la mort... Au martyr saisi dans l'instant suprême du sacrifice,
nul tremblement : à l'inhumanité de ses bourreaux, il oppose un courage surhumain. Voilà de quoi déconcerter
Bernanos : parvenu au crépuscule de la vie, il se remémore la soudaine détresse du Sauveur citant sur sa croix le
psaume du désespoir, et décide de gratter la lisse surface du marbre pour dépasser la face hiératique
de ces athlètes du Christ que nous donnent à voir les martyrologues chrétiens.

Il s'empare d'un sujet traditionnel de l'apologétique : les derniers moments des Carmélites de Compiègne,
exécutées en 1794 par le Tribunal Révolutionnaire pour "fanatisme et sédition". Dans l'espace claustral du
couvent, mal préservé du brouhaha iconoclaste de la Révolution, le lecteur assiste les sœurs dans leurs
(pré)occupations les plus triviales, dans leurs doutes et leurs renoncements. Un personnage, forgé de toutes
pièces, constitue la clé de voûte de l'édifice : une jeune postulante qui se nomme ironiquement Blanche de la
Force ; son calvaire est sa terreur ("la crainte refoulée au plus profond de l'être, le gel au plus profond de l'arbre"),
et sa lâche faiblesse, sa malédiction.

Il ne fait pas de doute qu'elle a embrassé la vie monastique pour échapper aux tourments du monde et aux
vicissitudes de son temps, par "attrait d'une certaine manière de vivre qui [lui] paraît - bien à tort - devoir
rendre l'héroïsme plus facile"
. Nulle condamnation cependant, entendu que cette tare rend sa trajectoire
d'autant plus sublime ; la Prieure ne s'y trompe pas du reste :
LA PRIEURE : De grandes épreuves vous attendent, ma fille...
BLANCHE : Qu'importe, si Dieu me donne la force.
LA PRIEURE : Ce qu'il veut éprouver en vous, n'est pas votre force, mais votre faiblesse...

De manière significative, Blanche choisit pour nom de religieuse "Blanche de l'Agonie du Christ", plaçant
consciemment ou non sa propre vie dans le sillage du parcours christique. Agonie, telle est bien la vérité
profondément humaine du martyr : c'est une lutte (du grec agônia) de tous les instants, la dernière lutte.
Dans les hésitations de Blanche, dans les atermoiements de la communauté face à la marche irrésistible
qui les conduit à l'échafaud, se lit la terrible exigence de la foi. Le mystère restera pourtant entier qui soutient la
la conversion de Blanche au supplice. La pièce s'achève sur les notes émouvantes du Veni creator spiritus,
cantique de l'intercession divine, de la grâce rayonnante qui ouvre à l'homme grevé de faiblesses la voie
de la sainteté : "Son visage semble dépouillé de toute crainte." Les noeuds de notre condition prend ses
replis et ses tours dans un abîme, disait Pascal...


mots-clés : #théâtre
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Message par Fancioulle Sam 10 Déc - 12:44

Peut-on devenir moniale par seule inadéquation au Monde ? Et ne rien chercher dans le Carmel qu'un refuge ?
Je ne méprise pas le monde, il est à peine vrai de dire que je le crains, le monde est seulement pour moi comme un élément où je ne saurais vivre. Oui, mon père, c'est physiquement que je n'en puis supporter le bruit, l'agitation ; les meilleures compagnies m'y rebutent, il n'est pas jusqu'au mouvement de la rue qui ne m'étourdisse, et lorsque je m'éveille la nuit, j'épie malgré moi, à travers l'épaisseur de nos rideaux et de nos courtines, la rumeur de cette grande ville infatigable, qui ne s'assoupit qu'au petit jour. Qu'on épragne cette épreuve à mes nerfs, et on verra ce dont je suis capable. (...) Oh ! par pitié, laissez-moi croire qu'il est un remède à cette horrible faiblesse qui fait le malheur de ma vie ! Hélas ! (...) Si je n'espérais pas que le Ciel a quelque dessein sur moi, je mourrais ici de honte à vos pieds. Il est possible que vous ayez raison, que l'épreuve n'ait pas été poussée jusqu'au bout. Mais Dieu ne m'en voudra pas. Je lui sacrifie tout, j'abandonne tout, je renonce à tout pour qu'il me rende l'honneur.

La première partie de la pièce narre la mort de la prieure, mère Henriette de Jésus ; loin d'arborer un visage
paisible comme le médecin l'escomptait d'une moniale, elle trépasse elle aussi, dans la souffrance et la détresse -
cet effet de redoublement spéculaire qui met en abîme l'ensemble de la pièce décrit l'universelle misère de l'homme
confronté à sa propre vanité. Un spectacle insoutenable :
MERE MARIE : Ne vous inquiétez plus désormais que de Dieu.
LA PRIEURE : Que suis-je à cette heure, moi misérable, pour m'inquiéter de Lui ! Qu'il s'inquiète donc d'abord de moi !

Et plus loin : "Oh ! Oh ! Dieu nous délaisse ! Dieu nous renonce ! (...) Qu'importe ce que je dis ! Je ne commande pas
plus à ma langue qu'à mon visage. L'angoisse adhère à ma peau comme un masque de cire... Oh ! que ne puis-je
arracher ce masque avec mes ongles !"
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Message par Bédoulène Sam 10 Déc - 14:07

Sullien a écrit:Peut-on devenir moniale par seule inadéquation au Monde ? Et ne rien chercher dans le Carmel qu'un refuge ?
Je ne méprise pas le monde, il est à peine vrai de dire que je le crains, le monde est seulement pour moi comme un élément où je ne saurais vivre. Oui, mon père, c'est physiquement que je n'en puis supporter le bruit, l'agitation ; les meilleures compagnies m'y rebutent, il n'est pas jusqu'au mouvement de la rue qui ne m'étourdisse, et lorsque je m'éveille la nuit, j'épie malgré moi, à travers l'épaisseur de nos rideaux et de nos courtines, la rumeur de cette grande ville infatigable, qui ne s'assoupit qu'au petit jour. Qu'on épragne cette épreuve à mes nerfs, et on verra ce dont je suis capable. (...) Oh ! par pitié, laissez-moi croire qu'il est un remède à cette horrible faiblesse qui fait le malheur de ma vie ! Hélas ! (...) Si je n'espérais pas que le Ciel a quelque dessein sur moi, je mourrais ici de honte à vos pieds. Il est possible que vous ayez raison, que l'épreuve n'ait pas été poussée jusqu'au bout. Mais Dieu ne m'en voudra pas. Je lui sacrifie tout, j'abandonne tout, je renonce à tout pour qu'il me rende l'honneur.

La première partie de la pièce narre la mort de la prieure, mère Henriette de Jésus ; loin d'arborer un visage
paisible comme le médecin l'escomptait d'une moniale, elle trépasse elle aussi, dans la souffrance et la détresse -
cet effet de redoublement spéculaire qui met en abîme l'ensemble de la pièce décrit l'universelle misère de l'homme
confronté à sa propre vanité. Un spectacle insoutenable :
MERE MARIE : Ne vous inquiétez plus désormais que de Dieu.
LA PRIEURE : Que suis-je à cette heure, moi misérable, pour m'inquiéter de Lui ! Qu'il s'inquiète donc d'abord de moi !

Et plus loin : "Oh ! Oh ! Dieu nous délaisse ! Dieu nous renonce ! (...) Qu'importe ce que je dis ! Je ne commande pas
plus à ma langue qu'à mon visage. L'angoisse adhère à ma peau comme un masque de cire... Oh ! que ne puis-je
arracher ce masque avec mes ongles !"

une réflexion très terre à terre ! Smile lucidité

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Message par Fancioulle Sam 10 Déc - 15:03

Bédoulène a écrit:
Sullien a écrit:Un spectacle insoutenable :
MERE MARIE : Ne vous inquiétez plus désormais que de Dieu.
LA PRIEURE : Que suis-je à cette heure, moi misérable, pour m'inquiéter de Lui ! Qu'il s'inquiète donc d'abord de moi !

Et plus loin : "Oh ! Oh ! Dieu nous délaisse ! Dieu nous renonce ! (...) Qu'importe ce que je dis ! Je ne commande pas
plus à ma langue qu'à mon visage. L'angoisse adhère à ma peau comme un masque de cire... Oh ! que ne puis-je
arracher ce masque avec mes ongles !"

une réflexion très terre à terre ! Smile lucidité

Absolument. J'ai peut-être laissé de côté cette dimension de l'oeuvre : les personnages de Bernanos, dans ses
romans comme dans cette pièce, ne sont jamais des esprits éthérés ; ils paraissent bien plutôt des tâcherons de la foi,
en proie au doute et à l'angoisse.  C'est là peut-être la désillusion de Blanche : pour être hors du monde, le couvent
n'échappe jamais tout à fait au monde et les tourments de la Révolution en sont l'illustration sanglante.
Heureusement, l'intensité du drame est frangée de scènes très pittoresques qui donnent à voir une simplicité touchante.

Bernanos est un formidable dialoguiste ; jamais, si ce n'est à quelques occasions solennelles, je n'ai eu le sentiment
de lire une pseudo-conversation pontifiante. Le drame et la réflexion que j'ai essayé de déployer sont instillés avec maestria dans
des instants d'un grand dépouillement et d'une rare beauté.
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Message par tom léo Jeu 15 Déc - 22:52

Merci, Sullien, pour toutes ses remarques fortes intéressantes sur cette pièce! Si on parle à juste titre de la grande peur, elle fait en fait partie de la demarche... Quand en 1951 on mettait en scène en Suisse la pièce, elle était même appelée: "Die begnadete Angst", alors quelque chose comme "La grâce de la peur".

Beaucoup ne savent pas que Bernanos avait adapté une nouvelle de l'écrivaine Gertrud von Le Fort, parue déjà en 1931 et intitulée en allemand "Die Letzte am Schafott" et traduite an français sous le titre "La derniere a l'echafaud". Pour les amateurs de la pièce cela vaudrait le détour: Le Fort est un bon auteur!
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Message par Bédoulène Ven 14 Juil - 18:42

Georges Bernanos Bernan10

Les cimetières sous la lune

Tout d’abord il faut rappeler qui est Bernanos, français (mais avec des racines espagnoles) journaliste et écrivain ;  il se déclare monarchiste et Chrétien.  Son engagement de chrétien ne le contraindra pas dans  les reproches et accusations  vifs qu’il fait pendant la guerre d’Espagne à  l’Eglise et tout particulièrement sur l’Evêque de Majorque ; bien qu’il ait écrit « sous aucun pré-texte, je ne vou¬drais écrire un mot contre l’Eglise ».

Bernanos verra le soulèvement de Franco et l’adhésion d’un de ses fils à la Phalange avec bienveillance, car les « Rouges » sont en face, mais les tueries dont il sera témoin, l’ attitude de l’Eglise qui fournira même des prêtres pour bénir les armes et les assassins feront qu’il reviendra sur son premier élan. Il a compris que les républicains ne pourront gagner la guerre et malgré qu’il haïsse aussi le communisme il comprend la solidarité que manifeste par leur engagement les communistes français, il fustige dans la presse ceux qui leur  en font reproche.

Ce livre ne doit pas être réduit à la seule guerre d’Espagne, le champ des réflexions et propos de l’auteur est vaste, complexe. Son analyse sur les démocraties, sur les diverses révolutions en Europe, notamment en France 1789, en Russie 1917, est très argumentée.

Bernanos  s’intéresse aussi au « social » en condamnant  les misérables conditions faites aux ouvriers, paysans et aux enfants (rappel du dur travail dans les filatures) par les « Bien-Pensants », sous les yeux de l’Eglise qui détourne la tête, cette nouvelle bourgeoisie qu’il déteste.

Il dit son écoeurement quant à  la faiblesse des hommes politiques, devant les « trois éléphants » Hitler, Mussolini et Staline, qui ont sacrifié la jeunesse. Il  dénonce encore l’Eglise qui n’a pas su parler à cette jeunesse laquelle a abandonné la religion chrétienne « sans même sans apercevoir ».

Bernanos  expose les méfaits du capitalisme, bon,  je  suis d’accord mais ce qui me gêne c’est qu’à l’occasion, comme à d’autres, étant donné que nombre de financiers sont juifs, j’ai ressenti un anti-sémitisme latent « aristocrates enjuivés »  ou « …les aristocrates mâtinés de juif, qui tiennent de leur double origine les formes les plus exquises de la lèpre ou de l’épilepsie » etc..
Ses  connaissances, amis, lectures m’y confortaient (Maurras, Drumont, Brasilhac…) mais j’ai lu par ailleurs qu’il avait « rejeté l’antisémitisme de Drumont »  donc ?

C’est  en rappelant le don de sa vie par Jeanne d’Arc (pour qui la victoire était sa vie même), pour la France et en dressant ce qu’elle représente, contre Hitler que Bernanos montre son espérance en la résistance en tant que Chrétien et Français.


Ce récit est bien trop « grand » et mon commentaire bien pâle , mais je dois dire la valeur de l’écriture, des idées, même celles que je ne partage pas.
J’ai apprécié qu’il fasse parler par sa voix certains personnages, dévoilant ainsi ses sentiments. Il ne cherche pas à convaincre le lecteur ;  il use du questionnement : Que voulez-vous ?  Qu’importe ?
Comme pour dire : c’est ainsi. Il dit ce qu’il a vu, si on ne le croit pas tant pis !

Il met en opposition les idées des uns et des autres comme explication des évènements, des actions. Il maîtrise bien ses sujets, certainement sa qualité de journaliste.

Ce fut donc une première et intéressante  lecture de cet auteur.


mots-clés : #guerredespagne


Dernière édition par Bédoulène le Ven 11 Aoû - 9:06, édité 1 fois

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Message par Invité Ven 14 Juil - 19:06

Merci pour ton commentaire, Bédou !

Prend-il position face aux anarchistes ? ou seulement, aux communistes ?

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Message par bix_229 Ven 14 Juil - 19:13

Arturo a écrit:Merci pour ton commentaire, Bédou !

Prend-il position face aux anarchistes ? ou seulement, aux communistes ?
Surtout aux fascistes, au clergé espagnol, et à ceux qui les soutiennent en France, comme Charles Maurras ou Claudel,
si je me souviens bien.
Il dénonce aussi la cruauté de cette guerre civile où les griefs s' accumulaient depuis longtemps, surtout dans le peuple.
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Message par Bédoulène Sam 15 Juil - 0:40

Arturo
la phrase qui suit est une réponse à un fait imaginé : "Il m'a semblé beaucoup plus simple décrire que les anarchiste de la F.A.I. professant n'avoir ni Dieu, ni Maître, de ce fait vous eut dispensé de chercher, à mon assassinat, aucune autre justification que celle de leur bon plaisir."

"Anarchistes, communistes, socialistes, radicaux, parlementairaes, de M. Prieto à M. Robles, il y a chez les rouges d'Espagne, un assez joli panachage. Mais les blancs ne leur cèdent aucunement sur ce point. A qui fera-t-on croire que le milliardaire Juan March, enrichi au su de toute l'Espagne par la fraude et la concussion, jeté en prison par la Monarchie, aujourd'hui grand argentier du Mouvement, ait les mêmes buts politiques et sociaux que le chef de la phalange, qui l'avait publiquement promis, en 1936, au poteau d'exécution ?"

Il critique tellement de gens, particulièrement P. Claudel comme en a le souvenir Bix, Prieto, Roblès et Doriot, Taittinger, Jean Renaud, Tardieu, Laval, Flandin, Freud, Léon Daudet (après qu'ils soient brouillés je suppose) Georges Ohnet pour ses oeuvres...................

Il rappelle la responsabilité morale du Gal de Gallifet dont la centaine de voyous ont participé au massacre de vingt mille communards.

"L'évasion des capitaux est contre mon pays un chantage aussi efficace que les grèves"

Il est très complexe Bernanos, pas facile de le cerner.

"oui ou non la qualité de national sera-t-elle déniée à quiconque refuse de confondre les ouvries français - nés de père et mère français - dont beaucoup par le jeu des cousinages ignorés, ont dans les veines un sang autrement précieux que celui de tant d'aristocrates enjuivés - avec des moujiks abrutis par mille ans de servage, sous prétexte qu'ils préfèrent le marxisme au capitalisme, ce dernier n'étant d'ailleurs qu'une forme de marxisme ?"

Un très intelligent passage lorsque Bernanos fait "parler" un brave agnostique d'intelligence moyenne qui s'adresserait aux Dévots et dévotes".

Il y aurait beaucoup à dire, à tirer de ce livre.

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Message par Aventin Mer 9 Aoû - 21:07

Merci Bédoulène, pour cet excellent commentaire, je suis allé, en complément, déterrer le mien:

Les grands cimetières sous la lune
(1938)



Ni tout à fait un essai, pas un roman, cet ouvrage est une sorte de témoignage à vocation pamphlétaire.
Et l'auteur de préciser:

Bernanos, 1ère partie des \"Grands Cimetières... a écrit: Non, je ne suis pas un écrivain. Si je l'étais, je n'eusse pas attendu la quarantaine pour publier mon premier livre (...) Je ne repousse d'ailleurs pas ce nom d'écrivain par une sorte de snobisme à rebours. J'honore un métier auquel ma femme et mes enfants doivent, après Dieu, de ne pas mourir de faim. J'endure même humblement le ridicule de n'avoir encore que barbouillé d'encre cette face de l'injustice dont l'incessant outrage est le sel de ma vie. Toute vocation est un appel -- vocatus -- et tout appel veut être transmis. Ceux que j'appelle ne sont évidemment pas nombreux. Ils ne changeront rien aux affaires de ce monde. Mais c'est pour eux, c'est pour eux que je suis né.

   

Exilé à Majorque depuis 1934, avec sa famille, dont un fils de dix-sept ans -Yves- engagé volontaire parmi les phalangistes (de la première vague, c'est important), et une fille amoureuse d'un républicain, ce dernier fut trouvé pendu dans une grange quelques jours avant le départ de la famille Bernanos en hâte en 1937.

Bernanos nous livre quelques méfaits au quotidiens, en général lâches, abjects, choquants.  On sent le journaliste -qu'il fut- poindre dans la relation des scènes de témoignage direct. Avec cet artisanat, fort au point, consistant amener le lecteur à la conclusion de l'auteur avec concision, en peu de mots dans la description, des "passés-sous silence" éloquents, des points de vue qui s'échafauderont tous seuls devant l'évidence narrative.

N'oubliez pas de réviser la Guerre d'Espagne avant d'entreprendre ce livre, sinon gardez à proximité la présence rassurante d'un moteur de recherches web !
Un intérêt (ou une saveur un peu particulière) de ce livre est qu'autant les ouvrages pro-républicains abondent sinon pullulent, autant ceux du camp d'en face brillent par leur absence.
Bien qu'en vérité, Bernanos ne fut pro-phalange que quelques semaines, et bien que ce livre ignore (à peu près) volontairement le camp des Rouges pour dénoncer exclusivement le camp Phalangiste, ainsi que  la position de l'Épiscopat espagnol (en premier lieu l'Évêque de Palma de Majorque), puis l'intervention des troupes mussoliniennes, reléguant les militants Phalangistes de base au rôle de petites mains exécutantes pour les pires besognes ignominieuses.

Il est bon de rappeler que la Guerre d'Espagne débute par La Terreur Rouge (terror rojo), l'assassinat gratuit d'environ 6900 prêtres, moines, moniales, évêques, assortis de pillages, destructions et profanations, continué et très amplifié par le massacre de Catholiques dont le seul tort était qu'ils se rendaient notoirement à la messe, et bien entendu de braves gens juste soupçonnés d'être catholiques.

   Pour s'en tenir aux seuls Catholiques, ce serait le troisième plus ample massacre aveugle et sommaire des deux cent cinquante dernières années, très loin il est vrai derrière les exactions révolutionnaires françaises, de peu derrière celles commises en 1911 puis dans les années 1920 au Mexique, mais ce classement de l'horreur est sans doute erroné, pour s'en tenir aux seuls Catholiques. Et d'ailleurs pourquoi se priver d'ajouter les Orthodoxes ?
Notamment en Arménie par les Turcs, en l'absence de dénombrement on ne peut que supputer un nombre de martyrs vertigineux, absolument colossal, commis de façon aussi sommaire dans les anciens pays du bloc de l'Est, les dictatures Communistes du XXème siècle.


Cette Terreur Rouge s'avéra particulièrement contre-productive, précipitant dans le camp de la Phalange des gens modérés et jusque là épris de paix. L'ancien aviateur communiste (si j'en crois Bernanos) qu'est Franco a, lui aussi, commis pas mal de meurtres de prêtres, moines et moniales (mais qui s'en souvient ?) avec sa Phalange première mouture.
Mais, et c'est un point important, du fait de la terreur Rouge il n'a pas eu à recruter pour alimenter en nombre ses Phalanges dès lors, ni à intercéder pour acquérir la respectabilité et un certain crédit auprès de l'opinion publique mondiale de ce temps-là.
En fait j'euphémise, la Terreur Rouge fut davantage que contre-productive, elle fut très néfaste à la cause Républicaine.
Du moins jusqu'à ce que se mette en place -classique- la contre-révolution, et la Terreur Blanche en face de la Terreur Rouge, Terreur Blanche qui procédait exactement de façon similaire...

Bernanos décrit de l'intérieur cette montée de la Terreur Blanche dans une île d'Ibiza mesurée, modérée, campagnarde et paisible. Il semble ne s'adresser, non pas qu'à son propre camp (on le sait Monarchiste et Catholique, c'est restreint comme camp en France dans les années 1930 !), mais aux sympathisants de la droite française en général. Vous trouverez sans doute singulier -et peut-être décevant- que Bernanos ne paraisse s'en prendre qu'à la Terreur Blanche et au rôle du clergé, dans ce livre. Sauf si vous conservez à l'esprit qui il voulait mettre en garde en France, qui il souhaitait atteindre...  

En parcourant les critiques de ce livre, peut-être serez-vous, comme c'est le cas me concernant, un peu étonnés de constater que c'est ce témoignage de la Guerre d'Espagne que les gens retiennent de ce livre. Pourtant, ce n'est qu'une facette -et j'ajoute: une facette-socle, quand même pas un prétexte, mais une base permettant de voir plus loin- au reste, un universitaire américain spécialiste de Bernanos précise que la Guerre d'Espagne n'occupe que 91 pages du livre (certes, ces pages sont disséminées dans l'ouvrage tout entier).

L'autre dimension oscille entre pamphlet et essai. Elle n'est pas moins intéressante, à mon humble avis, et tout aussi "choc". En particulier quelques développements, parfois un rien hypothétiques, hasardeux à mon goût, sur le devenir des civilisations - je n'insiste ni ne commente, mais cette dimension existe dans ce livre. J'ai apprécié aussi la vision, dès 1936, de la Guerre de 14-18 à laquelle il participa comme matrice de la violence du XXème siècle, avec des prolongements encore aujourd'hui, comme c'est souligné depuis cette année de commémoration (2014) assez régulièrement.

Sinon, Bernanos se livre à un démontage en règle des positions d'une certaine droite traditionnelle de l'entre-deux-guerres.

Et il faut bien lui reconnaître la lucidité extrême manifestée dès 1936 donc, envers Hitler, Mussolini, Staline, et "le dictateur portugais" dont il fait semblant de ne jamais se rappeler le nom (à deux reprises dans le livre) et qui est bien sûr Salazar. Not to mention Franco bien entendu.  
Bien de beaux esprits, bien des leaders d'opinions, bien des intellectuels se trompaient, de même que bien des gens du peuple, y compris proches du Front Populaire en France ou des Républicains en Espagne, et bien des pacifistes aussi, sur au moins un, si ce n'est deux ou plus, d'entre ces dictateurs sanguinaires, en 1936.

Autant vous dire tout de suite que ce livre fut fortement décrié à sa parution, tant parmi le public de sensibilité de droite politique que de gauche, et qu'il avait tout pour déplaire tant à la plupart des Catholiques qu'à la plupart des Monarchistes; c'est une bonne partie de la saveur de ces "Grands cimetières...": Bernanos se met tout le monde à dos.

Il faut dire que le ton n'est jamais loin du brûlot, et, même si l'ensemble déverse une benne de bons mots, phrases à usage de citations lapidaires, mises en exergue diverses et de signatures potentielles de forum (surtout dans la première des trois parties), on se dit que Bernanos, d'ordinaire déjà plutôt énervé, agité du bocal quand il monte sur ses grands chevaux d'essayiste-polémiste, a dû faire plus d'un trou dans le papier avec sa plume lors de cet exercice de témoignage-pamphlet !

Ses vues, conclusions et réflexions d'ordre si ce n'est tout à fait théologique, du moins ayant trait au rôle de l'Eglise et du clergé dans le Siècle, mériteraient un commentaire mais je ne suis pas sûr que cela intéresse grand monde ici !
Mentionnons juste que, là encore, on peut mettre en exergue son côté lucide et visionnaire et que la suite du XXème siècle les confortera, ses vues.    


\"Bernanos, dans un autre ouvrage a écrit: M. Mussolini a écrit un jour qu’il respectait dans l’Église la « plus grande force conservatrice de l’histoire ». C’est bien l’image que César s’est toujours faite de l’Église de Dieu, et nous savons aussi que cette image est fausse. Malheureusement, nous savons aussi que beaucoup de Chrétiens la jugent vraie, qu’ils croiraient volontiers que le Christ est mort uniquement pour la sécurité des propriétaires, le prestige de tous les hauts fonctionnaires, et la stabilité des gouvernements. Je n’ai jamais été ce qu’on appelle si drôlement « un Chrétien de gauche », je déplore qu’on ait trop souvent parlé de l’esprit révolutionnaire de l’Évangile, car cette expression est pour le moins équivoque, je ne me sens nullement anarchiste, mais, à qui prétend me parler au nom de l’Ordre, je lui demande d’abord de montrer ses titres. Mon obéissance n’est pas à qui veut la prendre, n’a pas mon obéissance qui veut.


   



(message du 27 décembre 2014 rapatrié)
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Message par Aventin Mer 9 Aoû - 21:07

Monsieur Ouine
Roman, 250 pages environ, d'abord publié en 1943 au Brésil (Rio de Janeiro) puis en France au printemps 1946.
Il passe pour avoir été écrit sur dix ans (1930-1940).  
Georges Bernanos Monsie10

Lecture éprouvante, s'il est vrai que Bernanos a mis dix ans pour le pondre, intercalant l'écriture d'un chef-d'œuvre de l'ampleur du "Curé de campagne" au milieu, je crois que...je peux le croire.

Un drôle d'Ovni: Roman psychologique où pointent des ambitions essayistes, mâtiné de constructions et de scènes qui ont une parenté avec le polar noir.

Un hameau-village, Fenouille, du Nord de la France (les terres d'enfance de Bernanos), une communauté villageoise campant sans doute, selon le dessein de l'auteur tel qu'on peut le présumer, en quelques caractères un échantillon d'humanité entière.

D'un adolescent, Philippe alias Steeny, un côté fils de famille en butte à l'encontre du cocon familial, on passe à son ami Guillaume de Vandomme, jeune handicapé, très sensible, un caractère qui ira s'effaçant dans le roman alors qu'on eût souhaité (enfin je parle pour moi) lui voir jouer un rôle central, majeur.

De là nous pénétrons chez les châtelains du lieu, Anthelme, bientôt à l'agonie, et Ginette dite Jambe-de-Laine, marginale à sa façon, aimant les jeunes hommes si ce n'est les jeunes garçons, caracolant de l'aube au couchant dans sa voiture conduite par une jument d'une taille tellement grande qu'on n'en a jamais vu de semblable.

Il y a le maire, au début psychopathe léger, disons trempant dans une dinguerie qu'on soupçonne douce, et qui ira, au fil du temps...

Les autres autorités sont le prêtre, quelque part démissionnaire mais aux accents se voulant prophétiques, le médecin, sûr de lui, jeune et tiré à quatre épingles, on sent que Bernanos a dû lever sa plume in extremis par instants pour éviter la caricature.

Et Monsieur Ouine... Ramené par Anthelme on ne sait trop d'où, parfaitement courtois, ouvert aux villageois qui pourtant s'en méfient.
Ouine figurerait le diable, vraiment (comme quelques commentaires courants incitent à le voir) ?
Quelque part oui, sous la vacuité, l'insignifiance, et puis sa fin... (qui est aussi la fin du livre - donc motus).

Bref dans ce hameau de Fenouille un crime est commis. Sur un personnage du plus bas, selon l'échelle sociale du village: un petit garçon vacher. Toujours dans la périphérie sociale, quelques autres décès en découleront directement (mais là, je ne vais pas raconter).

De ce précipité d'évènements locaux, d'une petite échelle, naît une vision plus globale d'une humanité moderne qui serait atteinte, en quelque sorte, du clinique Syndrome de Diogène ou du moins est-ce ainsi que je comprends cet ouvrage.

L'écriture de Bernanos a son âpreté, comme souvent, un certain stylisme (de faux-lent) qu'on ne distingue qu'en faisant le rapprochement avec d'autres ouvrages de lui, et ce côté sanguin de son encre, que nos yeux de lecteur ont peine, parfois, à coaguler.
Je suis sorti un peu boxé, "manié", de ce roman.
   

Vous trouverez matière à méditer ici ou encore : Puis-je toutefois conseiller de ne parcourir ces liens qu'une fois le livre lu, vous pourriez sinon, victime d'un éclairage trop dirigé, mettre sous le boisseau la fraîcheur première de votre propre regard ?
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Message par Bédoulène Mer 9 Aoû - 23:39

merci Aventin, pour ton commentaire très juste sur les Cimetières sous la Lune

et je note ton conseil pour le second livre

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Message par Aventin Ven 11 Aoû - 0:05

Attachez vos ceintures, éteignez les appareils électroniques, relevez les tablettes, rangez les sacs dans les coffres ou bien sous le siège devant vous - et tout ce genre de choses, nous décollons pour une destination qui n'est pas usuelle:
Premier petit extrait (il s'agit d'une tirade du maire à l'adresse du médecin).  

Monsieur Ouine, Georges Bernanos a écrit:"On appelle ça une victime. En un sens, docteur, je trouve ça peut-être plus répugnant à voir que le coupable. Un coupable, c'est pareil à vous, ça vient, ça va, ça respire, c'est vivant. Bien fin qui déchiffrerait sa figure. Tenez: une supposition que que vous le rencontreriez demain, à Montreuil, à Boulogne, vous pourriez aussi bien trinquer avec lui, sans savoir.
Son crime ! Qu'est-ce qui lui en reste de son crime ! Qu'est-ce qu'une ou deux pauvres minutes dans la vie d'un homme ?
Au lieu que ces macchabées, ils ont le crime au ventre, les cochons, ils suent le crime. Je ne leur reproche pas leur malheur, bien entendu. Avant leur malheur, je les plains, je les respecte. Mais une fois le coup fait, lorsque la loi ne peut plus rien pour eux, je trouve que la malice a l'air de leur sortir par tous les pores, ils jettent le déshonneur sur un pays, compromettent le monde, ridiculisent la société.
Vous me direz qu'on doit punir les assassins. D'accord. Seulement la chose devrait se régler entre policiers pour éviter le scandale, et d'après la situation de la victime. Car, entre nous, y a-t-il du bon sens à mettre toute la magistrature aux ordres d'un malheureux petit vacher mort, comme si c'était un prince de la science, par exemple, ou un ministre ?
Ce morveux-là me coûtera mon écharpe, aussi vrai que je m'appelle Arsène; on peut la mettre avec lui sous terre. Regardez-le. Il est là, tranquille, souriant, vous le prendriez pour un fils de famille, sa propre mère ne le reconnaîtrait pas.
Bon Dieu de Bon Dieu ! Quand je le voyais passer pieds nus, derrière son bétail, est-ce que je pouvais me douter qu'un jour... Misère de misère... D'autant qu'on ne sait jamais, avec ces galopins, ils ne font rien comme les autres, ils ont des ruses de sauvages. Une réprimande un peu forte, une bonne gifle, et les voilà qui se détruisent rien que pour embêter le patron, par vice. [...]"  

Cette scène-ci, qui clôt un chapitre, met en scène Eugène, le braconnier, encore un personnage à la périphérie sociale du village, et sa femme, qui est une fille Vandomme et qu'il ne voit pas sous le toit familial, parce que ce serait vécu comme un déshonneur par Le Vieux Vandomme.
Elle aussi réprouvée, rejetée à la même périphérie.
Donc leurs amours, comme leur vie de couple, se déroule de façon clandestine, bien qu'ils se soient épousés.

On retrouve les cabanes secrètes de braconniers, de braconniers maudits, ce qui ramène à un autre livre de Bernanos, bien dans une veine similaire au reste (une aorte similaire, plutôt  ?), et en tous points remarquable, qui est La Nouvelle histoire de Mouchette. Mouchette paraît en 1937, si l'histoire des dix ans d'écriture pour Monsieur Ouine est exacte...

Monsieur Ouine, Georges Bernanos a écrit: "Que veux-tu, dit-elle, nous n'aurons pas eu seulement un bon mois, un mois tranquille !..."
Elle s'approche de lui, pose doucement les lèvres au creux de son menton, avec un frisson de plaisir. Jamais elle ne s'est sentie plus molle, plus souple, toute docilité, toute caresse. Il lui semble qu'elle flotte sans pesanteur au fond d'une eau calme où nul remous ne peut l'atteindre.
[...]
Elle s'écarte un peu, timidement, sans oser encore délier les deux mains qu'elle a croisées sur son épaule.
Que fixe-t-il à présent de son regard sauvage ?
Voici venir l'heure où toutes les haines levées contre leur humble destin retomberont sans force, et il a l'air de leur faire face, le front baissé, les muscles tendus. Que de temps ils auront ainsi perdu pour l'amour, lorsqu'il était encore un temps pour eux !... Et maintenant...Maintenant c'est vrai qu'elle ne comprend plus du tout, mais qu'importe ! Elle ne désire que sa volonté chérie, elle est prête à lui sacrifier jusqu'à la consolation du dernier adieu.
"Écoute, Eugène, dit-elle, peut-être...peut-être qu'il vaut mieux..."
La voix d'une mère n'est pas plus douce, et elle referme les bras sur sa poitrine retrouvant d'instinct le geste sacré des berceuses.
Il recule imperceptiblement, puis s'arrête, les mains tombant le long des cuisses, les épaules jetées en arrière, dans l'attitude d'un homme qui vient de recevoir le coup en pleine poitrine, reste une seconde immobile avant de tomber face contre terre. Mais le corps seul a cette résignation tragique, cet abandon. Le creux des joues livides, le pli douloureux des lèvres marque encore l'entêtement et la ruse, et dans le délaissement même de toute espérance, au-delà de toute prévision, de toute crainte, même de toute pensée, non pas le refus de la mort, mais cet amour que la bête agonisante donne à la vie avec son dernier hoquet sanglant, l'amour inflexible de la vie.
"C'est drôle, dit-il, t'es comme le vieux, tout pareil.
T'as pas l'air de tenir à savoir si je l'ai tué, ou non, le petit gars ?
- Qu'est-ce que ça peut bien me faire, mon amour ?" 

Cette fois elle a bien saisi dans le sien le regard rebelle, il ne lui résiste plus; elle voit s'éclaircir par degrés les yeux farouches. Dieu ! le voilà tel qu'il lui est apparu jadis, derrière la haie, ses cheveux en broussailles, le cou nu, et son doux sourire effronté. De ses deux faibles mains, elle le recouvre doucement, elle fait au visage aimé un premier linceul de ses paumes fraîches, en détournant les yeux.
"N'y touche pas - ne touche pas à ta figure, mon chéri...jure-le moi !"
En même temps elle écarte la chemise, pose sa bouche à la place du cœur. A-t-il compris ? Peut-elle dire plus ? Maintenant il faut faire vite. Vite ! Vite ! Sa main gauche maintient closes les paupières qu'elle sent battre un instant sous ses doigts. De l'autre, derrière son dos, à tâtons, elle attire vers elle, sur sa propre poitrine le noir hammerless aux canons courts, glisse adroitement la crosse entre les planches et la paillasse, pose la double bouche d'acier sous son sein, appuie de tout son poids, cherche la détente du pouce...Impossible de savoir si le coup est parti ou non, mais la cabane est pleine de fumée rouge, écarlate, qui s'assombrit en une seconde, devient un pan de silence et de nuit. 
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Message par Bédoulène Ven 11 Aoû - 9:02

merci Aventin, j'y reviendrai j'ai plusieurs livres en attente !

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Message par Invité Sam 9 Déc - 11:16

J'ai découvert Bernanos, avec Sous le soleil de Satan. Dommage que je n'aie pas pris de notes à chaud. J'en garde le souvenir d'une écriture puissante, rugueuse, et parfois pesante.

Je poursuis avec Les grands cimetières sous la lune. Et comme le remarque Aventin, c'est intéressant d'avoir un texte d'un grand auteur, qui soit "du côté" des anti-Républicains. Même si Bernanos va largement critiquer les Franquistes, il est homme de droite, royaliste, et vertement opposé aux "Rouges".

Aventin a écrit:

Il est bon de rappeler que la Guerre d'Espagne débute par La Terreur Rouge (terror rojo), l'assassinat gratuit d'environ 6900 prêtres, moines, moniales, évêques, assortis de pillages, destructions et profanations, continué et très amplifié par le massacre de Catholiques dont le seul tort était qu'ils se rendaient notoirement à la messe, et bien entendu de braves gens juste soupçonnés d'être catholiques.

Cette Terreur Rouge s'avéra particulièrement contre-productive, précipitant dans le camp de la Phalange des gens modérés et jusque là épris de paix. L'ancien aviateur communiste (si j'en crois Bernanos) qu'est Franco a, lui aussi, commis pas mal de meurtres de prêtres, moines et moniales (mais qui s'en souvient ?) avec sa Phalange première mouture.
Mais, et c'est un point important, du fait de la terreur Rouge il n'a pas eu à recruter pour alimenter en nombre ses Phalanges dès lors, ni à intercéder pour acquérir la respectabilité et un certain crédit auprès de l'opinion publique mondiale de ce temps-là.
En fait j'euphémise, la Terreur Rouge fut davantage que contre-productive, elle fut très néfaste à la cause Républicaine.
Du moins jusqu'à ce que se mette en place -classique- la contre-révolution, et la Terreur Blanche en face de la Terreur Rouge, Terreur Blanche qui procédait exactement de façon similaire...  

Je suis un peu gêné à te lire. Je pense plutôt que "Terreur Rouge" et "Terreur Blanche" ont été des violences parallèles au sein de la Guerre civile. Ta lecture fait sens, mais me paraît trop orientée, sans nuance. Là, à te lire, on pense : ah mais en fait, ce sont les Républicains qui ont ensanglanté le pays, à vouloir tuer tous ces bons catholiques innocents, sans raison. Mieux vaut-il préciser que la guerre civile a fini par éclater car des mouvements de fond ont pourri le fruit dans les années précédentes, non ?

 

Aventin a écrit:

En parcourant les critiques de ce livre, peut-être serez-vous, comme c'est le cas me concernant, un peu étonnés de constater que c'est ce témoignage de la Guerre d'Espagne que les gens retiennent de ce livre. Pourtant, ce n'est qu'une facette -et j'ajoute: une facette-socle, quand même pas un prétexte, mais une base permettant de voir plus loin- au reste, un universitaire américain spécialiste de Bernanos précise que la Guerre d'Espagne n'occupe que 91 pages du livre (certes, ces pages sont disséminées dans l'ouvrage tout entier).

L'autre dimension oscille entre pamphlet et essai.

Autant vous dire tout de suite que ce livre fut fortement décrié à sa parution, tant parmi le public de sensibilité de droite politique que de gauche, et qu'il avait tout pour déplaire tant à la plupart des Catholiques qu'à la plupart des Monarchistes; c'est une bonne partie de la saveur de ces "Grands cimetières...": Bernanos se met tout le monde à dos.

Je n'ai lu que les 100 premières pages du livre, et je suis en effet assez étonné de ce que je lis. Pas grand-chose sur la Guerre d'Espagne pour le moment. En effet, Bernanos tire sur tout ce qui bouge, et il est ardu de le suivre dans ses idées. Son plaidoyer pour la Monarchie est tout de même assez pathétique, mais c'est un avis personnel. Et comme l'a noté Bédou, certains relents antisémites sont assez nauséabonds.

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Message par Chamaco Sam 9 Déc - 12:26

j'ai dans ma PAL " les Grands cimetières...", je le lirai un jour, je te remercie de ton commentaire, en effet vouloir donner un sens à l'Histoire tue l'Histoire, malheureusement les études scolaires en tiennent de moins en moins compte sous prétexte d'encadrer la pensée, en faisant le plus grand tort à l'esprit critique car dans toute guerre civile ou non les victimes ne sont plus là pour en parler et devant l'éternité un mort vaut un mort quoiqu'on en dise... Je lirai ce livre sans oublier la douleur des familles dont l'ensemble des dirigeants d'un bord comme de l'autre n'avaient cure...
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Message par bix_229 Sam 9 Déc - 16:01

Il m' est difficile d' entendre encore parler de "terreur rouge" et "blanch"e à propos de
la guerre d' Espagne.
Je me rends compte que, au bout de 80 ans, les rancoeurs ne sont pas appaisées
Et  que les arguments utilisés sont toujours aussi manichéens et clairement
idélogiques, alors meme que la vérité est à présent analysée et connue.
Bref, rien de nouveau sous le soleil.

C' est un fait avéré que les guerres civiles sont d' autant plus cruelles qu' elles
ont lieu entre membres d' une meme nation.
Parfois d' une meme famille.
Pour le reste, si l' on oublie l' exploitation multiséculaire des pauvres- et ils l'étaient,
par une couche de possédants, industriels dans les villes et  propriétaires
terriens dans les campagnes, on a tout faux.

Avec le temps, les rancoeurs populaires se sont accentuées à la mesure des répressions sanglantes, notamment dans les Asturies.
Comment penser que ces rancoeurs se calmeraient  après un putsch militaire
fomenté par un  général ultra  nationaliste, Franco,  appuyé par des militaires de haut rang, par la droite extreme et une
grande partie du haut clergé espagnol qui n' a jamais caché sa haine des pauvres tout en les exploitant.

Il y avait une haine inexpiable dans les esprits et qui n' attendait qu' une
occasion pour se développer et exploser de la pire façon.

De l'autre coté, les possédants et les militaires voulaient à tout prix conserver
un pouvoir qu' ils n' avait aucun droit à exercer sinon celui de plus fort.
Et ce  pouvoir, ils l' avaient, avec une armée de métier, appuyée
par les soldats marocains, puis par les italiens fascistes, certes peu vaillants,
mais surtout par les allemands pour qui l' Espagne était un véritable laboratoire
dans la perspective d' une guerre totale qu' ils envisageaient.
Tester leur armement, leurs troupes, c' est ce qu' ils firent et d' ne manière
écrasante.
Sous les yeux des démocraties qui refusaient d' intervenir et laissaient ainsi
se développer les prérmices d' une guerre mondiale qu' Hitler voulait, et qui aurait peut etre pu s' arreter là.
Ou meme avant. Hitler avancait, les occidentaux se croisaient les bras.
On le sait claierment à présent, la guerre n' était pas inéluctable.

Les "rouges" malheureusement existaient aussi, je veux dire, les staliniens, venus
eux-aussi tester leur idéologie en profitant de l' occasion pour liquider tous ceux
avec qui ils avaient fait alliance dans un premier temps pour mieux les anéantir ensuite.
Non pour gagner, la théorie de Staline étant alors "le socialisme dans un seul pays"
mais tenter ce qui deviendrait une stratégie gagnante dans l' avenir.
S' allier dans un premier temps avec des "compagnons de route" et les liquider
quand on était assez fort.
Ce fut Prague et la suite.

Ceux-là pourtant, les anarchistes par exemple,  les plus nombreux,  mais aussi
tous les autres participants du front populaire, étaient à leur manière, les véritables tenants d' une démocratie possible.
Malgré leurs divisions et leurs confits.
Et les brigades internationales furent l' expression d' un idéalisme comme on en connut peu etre jamais.
Pour la première fois, dans l' histoire, des hommes de tous les pays
allèrent se battre et mourir pour une cause qui les dépassait.
Non des mercenaires payés et entrainés mais des hommes épris de liberté.
Et qui valaient infiniment mieux que les staliniens qui les utilisaient pour les faire
combattre -et mourir- sur les fronts les plus risqués.
Telle fut la  tragédie espagnole condamnée à 36 ans de barbarie après la fin de la guerre.


Dernière édition par bix_229 le Sam 9 Déc - 16:51, édité 1 fois
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Message par Bédoulène Sam 9 Déc - 16:48

"Ceux-là pourtant, les anarchistes par exemple, les plus nombreux, mais aussi
tous les autres étaient à leur manière, les véritables tenants d' une démocratie possible.
Malgré leurs divisions et leurs confits.
Et les brigades internationales furent l' expression d' un idéalisme comme on en connut peu etre jamais.
Peut etre pour la première fois, dans l' histoire, des hommes de tous les pays
allèrent se battre et mourir pour une cause qui les dépassait.
Non des mercenaires mais des hommes épris de liberté.
Et qui valaient infiniment mieux que les staliniens qui les utilisaient pour les faire
combattre -et mourir- sur les fronts les plus risqués.
Telle fut la tragédie espagole condamnée à 36 ans de barbarie après la fin de la guerre."

tout à fait d'accord avec toi Bix

de plus n'oublions pas qu'il y eut d'abord une révolte par les paysans et ouvriers, mais les Staliniens l'ont vite étouffée, Staline ne voulait pas de cette révolution, il voulait une guerre.

Et si cette révolte a eu lieu c'est que X décennies d'oppression, d'exploitation par les grands propriétaires et le clergé pesaient sur le peuple des travailleurs, comme en Italie (lisez aussi Silone) il ne faut pas s'étonner ensuite que la révolte gronde et que le Clergé aussi ait à payer !

Malgré tout ce qu'est Bernanos et qu'il représente je crois qu'il a tout de même dit des vérités, notamment quand il embroche les politiques français (j'ai compris à postériori certaines de ses critiques en lisant "le massacre des Italiens", la France et les politiques de tous bords ont voter des lois scélérates, racistes etc....)

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Message par Invité Sam 9 Déc - 17:14

bix_229 a écrit:
Pour le reste, si l' on oublie l' exploitation multiséculaire des pauvres- et ils l'étaient,
par une couche de possédants, industriels dans les villes et  propriétaires
terriens dans les campagnes, on a tout faux.

Pourtant à lire ce bon Bernanos, le peuple n'était pas si malheureux sous l'Ancien Régime. Georges Bernanos 3305084518

Merci Bix pour ce résumé.

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