Herve guibert
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Herve guibert
Hervé Guibert
\Mots-clés : #sexualité #voyage(Saint-Cloud, 14 décembre 1955 – Clamart, 27 décembre 1991)
Je viens de lire "Les aventures singulières"
Résumé :
« Ce pourrait être un roman, finalement, puisqu'il n'y a qu'un seul personnage, tout au long, qui en rencontre d'autres. Des errances, des effusions, des voyages, des coups de cœur. Mais il y a aussi des interstices, des sautes de temps entre les histoires, et ce sont plutôt les épisodes d'une vie arrachés à la longue trame du journal intime. Tout ce qui a fait exception au quotidien, dans un laps de trois ans, et qui l'a déséquilibré, menacé…
Hervé Guibert »
Une belle écriture...
Avant de commencer ma lecture, j'ai revu un entretien avec Bernard Pivot à Apostrophe...
Et je me suis souvenue de ce jeune homme de 35 ans... un météorite de la littérature française (que les moins de 20 ans...), dernier compagnon de Michel Foucault.
Il m'a beaucoup émue...
Hervé Guibert est un journaliste, romancier et photographe.
Au départ, il rêvait d'être cinéaste. A 17 ans, recalé au concours de l'Idhec, il se rabat sur la photo, expose et publie plusieurs ouvrages.
Après quelques faux pas vers la carrière de comédien, qui lui font rencontrer Patrice Chéreau - plus tard, il écrira avec lui le scénario de L'Homme blessé - à 21 ans, il intègre la rédaction du Monde, critique à la rubrique photographie pendant huit ans.
Petit prince aux dons multiples, il n'a que 21 ans quand il publie, en 1977, grâce à Régine Deforges, son premier livre, "La Mort propagande".
Écrivain précoce, il est remarqué très vite par la critique et suivi par un noyau de lecteurs qui saluent son audace et sa férocité.
Après plusieurs livres au succès d'estime, il atteint la gloire en 1990 en révélant son sida dans A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie. Ce roman sera le premier d'une trilogie, composée également du Protocole compassionnel et de l'Homme au chapeau rouge. Dans ces derniers ouvrages, il décrit de façon quotidienne l'avancée de sa maladie.
Homosexuel, atteint du sida, suicidé à 36 ans, Hervé Guibert a placé la maladie au cœur de son œuvre.
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Je viens de lire "Les aventures singulières"
Résumé :
« Ce pourrait être un roman, finalement, puisqu'il n'y a qu'un seul personnage, tout au long, qui en rencontre d'autres. Des errances, des effusions, des voyages, des coups de cœur. Mais il y a aussi des interstices, des sautes de temps entre les histoires, et ce sont plutôt les épisodes d'une vie arrachés à la longue trame du journal intime. Tout ce qui a fait exception au quotidien, dans un laps de trois ans, et qui l'a déséquilibré, menacé…
Hervé Guibert »
Une belle écriture...
Avant de commencer ma lecture, j'ai revu un entretien avec Bernard Pivot à Apostrophe...
Et je me suis souvenue de ce jeune homme de 35 ans... un météorite de la littérature française (que les moins de 20 ans...), dernier compagnon de Michel Foucault.
Il m'a beaucoup émue...
Plume- Messages : 428
Date d'inscription : 12/12/2016
Age : 55
Re: Herve guibert
Je viens de terminer ce récit, dit d'autofiction, mais peu importe le flacon...
Où il est question de maladie et d'une mort annoncée, mais aussi d'un espoir fou de vivre, envers et contre tous, même contre soi...
1J'ai eu le sida pendant trois mois. Plus exactement, j'ai cru pendant trois mois que j'étais condamné par cette maladie mortelle qu'on appelle le sida. Or je ne me faisais pas d'idées, j'étais réellement atteint, le test qui s'était avéré positif en témoignait, ainsi que des analyses qui avaient démontré que mon sang amorçait un processus de faillite. Mais, au bout de trois mois, un hasard extraordinaire me fit croire, et me donna quasiment l'assurance que je pourrais échapper à cette maladie que tout le monde donnait encore pour incurable. De même que je n'avais avoué à personne, sauf aux amis qui se comptent sur les doigts d'une main, que j'étais condamné, je n'avouai à personne, sauf à ces quelques amis, que j'allais m'en tirer, que je serais, par ce hasard extraordinaire, un des premiers survivants au monde de cette maladie inexorable.
Où il est question d'une amitié trahie, de peur et de honte mais aussi d'une tentative, poignante et déterminée, de rachat par l'écriture...
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(…) De quel droit écrivais-je tout cela ? De quel droit faisais-je de telles entailles à l’amitié? Et vis-à-vis de quelqu’un que j'adorais de tout mon cœur ? Je ressentis alors, c'étais inouï, une sorte de vision, ou de vertige, qui m'en donnait les pleins pouvoirs, qui me déléguait à ces transcriptions ignobles et les légitimaient et m’annonçant, c'était donc ce qu'on appelle une prémonition, un pressentiment puissant, que j'y étais pleinement habilité car ce n'était pas tant l'agonie de mon ami que j'étais en train de décrire que l'agonie qui m'attendait, et qui serait identique, c'était désormais une certitude qu'en plus de l'amitié nous étions liés par un sort thanatologique commun.
\Mots-clés : #autobiographie #ecriture #identitesexuelle #pathologie
Laurentides- Messages : 153
Date d'inscription : 18/05/2023
Age : 66
Localisation : Bretagne
Re: Herve guibert
merci Laurentides pour son ressenti.
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21098
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
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