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Kazuo Ishiguro

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Message par Bédoulène Mer 21 Juin - 15:32

oh! c'était le premier auteur Japonais lu et j'ai été mal à l'aise dans cette lecture (d'où ma distance avec les auteurs Japonais ? mais..............un jour je tenterai Mishima)

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Message par Pinky Mer 21 Juin - 16:53

Bédoulène, si tu as été mal à l'aise avec Ishiguro, je ne suis pas certaine que Mishima va te plaire...Je te conseillerai plutôt Les 7 roses de Tokyo d'Inoue mais à toi de voir
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Message par Bédoulène Mer 21 Juin - 18:37

ah! beaucoup de chosiens ma conseillaient Mishima, mais les 7 roses je les avais notées (ou bien c'était les 7 soeurs ?

c'est le thème du livre d'Ishiguro qui me rebutait (et j'avais l'envie que l'un des enfants s'enfuit, refuse cette situation)

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Message par Pinky Mer 21 Juin - 21:09

Oui bien sûr, Mishisma est un écrivain japonais important mais c'est dur...à toi de voir. Pour Ishiguro, celui-ci est difficile et longtemps j'ai refusé de le lire à cause du sujet alors que j'avais beaucoup aimé les autres comme Vestiges du jour ou Artistes du monde flottant
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Message par Avadoro Mer 21 Juin - 23:10

Bédoulène a écrit:ah! beaucoup de chosiens ma conseillaient Mishima, mais les 7 roses je les avais notées (ou bien c'était les 7 soeurs ?

Peut-être 4 soeurs de Tanizaki ? Je t'encourage aussi à te laisser tenter par un auteur et un récit qui t'intéresse, mais l'âpreté du style et la radicalité du parcours de vie de Mishima ne le rendent pas aisément accessible.
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Message par Bédoulène Jeu 22 Juin - 6:42

merci à vous deux, je vais réfléchir (je lis en ce moment le voyage au bout de la nuit)

donc des roses et des soeurs éventuellement.

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Message par Tristram Mer 31 Juil - 12:28

Quand nous étions orphelins

Kazuo Ishiguro - Page 3 Quand_10

Le jeune Christopher Banks, orphelin né en Chine et juste sorti de Cambridge, devenu détective (luttant contre le mal, type Sherlock Holmes), se souvient de ses premières rencontres avec Sarah Hemmings (quant à elle du type arriviste) lorsqu’il fut introduit dans la bonne société londonienne du début des années trente.
Suivent des souvenirs d’enfance dans la Concession internationale de Shanghai, avec Akira Yamashita, l’ami japonais, mais aussi sa mère, révoltée par le commerce anglais de l’opium, et qui semble avoir convaincu son père dont l’employeur s’y livre avec des vues colonialistes. Celui-ci disparaît, apparemment kidnappé, puis sa mère quelques mois plus tard.
Dans l’avant-guerre, Banks, qui a recueilli une jeune orpheline, Jennifer (courageuse, en ce qui la concerne), s’est résolu à retourner à Shanghai affronter le « dragon », et parfaitement convaincu de parvenir à retrouver ses parents. Entre-temps, Sarah a épousé sir Cecil, vieil homme politique célèbre œuvrant pour la paix internationale, eux aussi partis pour la même destination.
« Les gens qui voyagent dans les pays arabes ont souvent remarqué que les autochtones ont coutume d'approcher curieusement leur visage au cours d'une conversation. Bien sûr, il s'agit simplement d'un usage qui se trouve différer des nôtres, et très vite le visiteur sans préjugés cesse d'y attacher aucune importance. J'ai songé que je devrais sans doute montrer la même ouverture d'esprit devant une habitude qui, depuis trois semaines que je suis à Shanghai, est devenue pour moi une source d'irritation permanente : le fait qu'ici les gens semblent résolus à vous boucher la vue en toute occasion. À peine est-on entré dans une pièce ou descendu d'une voiture qu'une personne vient en souriant se placer droit dans votre ligne de vision, vous empêchant d'observer, si peu que ce soit, ce qui vous environne. La plupart du temps, le coupable est votre hôte ou votre guide du moment ; mais si d'aventure il oublie, il se trouvera toujours quelqu'un parmi les présents pour s'empresser de vous aveugler à sa place. Pour autant que j'aie pu constater, toutes les nationalités représentées dans la ville — Anglais, Chinois, Français, Américains, Japonais, Russes — ont adopté cette pratique avec le même zèle, et la conclusion qui s'impose est que cette coutume ne s'est développée qu'ici, dans la Concession internationale de Shanghai, transcendant toute distinction de classe ou d'origine.
Il m'a fallu plusieurs jours pour prendre conscience de cette excentricité locale, et de ce qu'elle était à la source du sentiment de désorientation qui, après mon arrivée, a pour un temps failli me plonger dans l'abattement. À présent, bien que de temps en temps j'en éprouve encore de l'agacement, elle a cessé de me perturber exagérément. Au surplus, j'ai découvert un second usage complémentaire du premier qui rend la vie un peu plus facile : à Shanghai, il semble tout à fait permis de recourir à des coups de coude étonnamment vigoureux pour écarter les gens de son chemin. Ainsi — bien que je n'aie pas encore eu l'audace de profiter moi-même de cette tolérance — ai-je déjà vu nombre de fois dans des réceptions mondaines des dames fort raffinées infliger des bourrades péremptoires sans susciter ne fût-ce qu'un murmure. »
Les expatriés occidentaux à Shanghai vivent dans l'incurie, la corruption, indifférents à la guerre sino-japonaise et à l’affrontement de Tchang Kaï-chek avec les Rouges. Ils semblent considérer Banks comme un héros dans la quête de ses parents, « mission » apparemment promise au succès, tandis que ce dernier est outré qu’ils ne reconnaissent pas leurs responsabilités coupables dans la situation actuelle.
« Et pourtant tout au long de mon séjour, pas une seule fois je n'avais vu s'exprimer un honnête sentiment de honte, la simple reconnaissance que sans les prévarications, l'aveuglement, souvent la malhonnêteté caractérisée des autorités, jamais la situation n'aurait atteint le degré de crise que l'on connaissait aujourd'hui. »
Pourtant sur le point de s’enfuir avec Sarah, il s’engage dans la « varenne » (plutôt un clapier), quartier ouvrier surpeuplé et insalubre où s’affrontent dans les décombres les troupes chinoises et japonaises (le récit devient parfois rocambolesque, même si c’est momentané ; le plus étrange est peut-être la conviction délirante du détective d’être en passe de réussir). Il retrouve un temps Akira sous l’uniforme japonais (mais ce n’est pas certain), et rencontre le « Serpent jaune », idéaliste et traître. Et il retrouve (en quelque sorte) ses parents…
Sarah lui écrivit une fois : elle s’est remariée en Extrême-Orient, et sera victime de la guerre devenue mondiale.
« Mon impression est qu'elle pense autant à elle-même qu'à moi lorsqu'elle parle du sentiment d'une mission à remplir, et de la futilité de chercher à s'en évader. Peut-être est-il des gens capables de vivre leur vie sans l'entrave de tels tourments. Mais notre destin, à nous et à nos semblables, est d'affronter le monde comme les orphelins que nous sommes, pourchassant au fil de longues années les ombres de parents évanouis. À cela, il n'est d'autre remède qu'essayer de mener nos missions à leur fin, du mieux que nous le pouvons, car aussi longtemps que nous n'y sommes pas parvenus, la quiétude nous est refusée. »
Ce roman subtil (et attachant dans son rendu de l’innocence enfantine) ne semble apparemment pas contenir d’autre "message" que ce manque que Banks cherche à combler.

\Mots-clés : #colonisation #enfance #guerre #polar #politique #relationenfantparent

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Message par Pinky Mer 31 Juil - 16:23

Je l'ai lu il y a longtemps. Il me semble que souvent Ishiguro mêle une histoire "intime" dans un contexte politique et historique précis qui n'est pas anodin. Il faudrait que je relise le livre pour en dire plus.
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Message par Tristram Mer 31 Juil - 17:03

C'est le cas ici, d'autant qu'il est anglo-japonais. Le livre est pénétré des sociétés tant britannique qu'extrême-orientale, et un (ou des) destins personnels(s) sont pris dans l'Histoire.

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Message par Pinky Mar 13 Aoû - 19:10

Quand nous étions orphelins

Kazuo Ishiguro - Page 3 Quand-10

Christopher Banks est un détective renommé à Londres dans les années 1930 mais ses enquêtes n’ont finalement qu’un seul but retrouver ses parents disparus lorsqu’il avait huit ans et vivait dans la concession britannique de Shangaï. Par une série de flashes back, l’auteur nous ramène à cette enfance rêvée où le jeune Christopher partageait ses jeux avec Akira, son ami japonais et où sa mère luttait contre le trafic de l’opium introduit par les Anglais en Chine au XIXe siècle alors que son père travaillait pour une entreprise mêlée à ce trafic.  De retour à Shangaï en 1937, Christopher est pris dans les événements du début de la seconde guerre sino-japonaise où le Japon envahit la Chine.  Cette quête est décrite comme une sorte de rêve éveillé. On ne sait pas si la traversée, quasiment hallucinée, des lignes de front, la  rencontre avec Akira mourant dans son uniforme japonais relève du rêve ou de la réalité. Réalité qu’il apprendra des révélations de son oncle Philip qui avait accompagné la lutte de sa mère.
Au-delà des souvenirs de l’innocence de l’enfance, de l’importance de son amitié enfantine, Ishiguro nous dresse un portrait amer de l’attitude anglaise en Chine. On peut penser à l’évocation de l’extrême droite britannique dans Vestiges du Jour. Innocence de l’enfance face à la complexité du monde des adultes mais sans exonérer le Royaume Uni mais aussi le Japon conquérant ou la Chine des seigneurs de la guerre, de Tchang Kaï-chek, des communistes tous mouillés dans le trafic de l’opium. Innocence de l’enfance face aux choix de ses parents.
Enfin, il faut évoquer le personnage de Sarah Hemmings, la jeune ambitieuse qui finit par gâcher sa vie alors que Christopher ne s’engagera jamais. Encore un pont à faire avec le majordome de Vestiges du Jour. Reconnaissons tout de même l’adoption d’une jeune orpheline Jennifer par Christopher. Sentiment d’abandon des orphelins, que l’on retrouve tout au long du livre.
J’ai encore une fois beaucoup apprécié ce livre d’Ishiguro, un univers qui mêle un contexte politique dense et critique à des destinées individuelles avec beaucoup de sensibilité.
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Message par Bédoulène Mer 14 Aoû - 11:35

merci Pinky, mais je crois que cet auteur n'est pas pour moi (et toujours ma retenue vis à vis des auteurs Japonais en général sauf ceux du "social" lus)

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