Colombe Schneck
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Colombe Schneck
Colombe Schneck, née le 9 juin 1966, est une journaliste française de radio, un écrivain sélectionné et récompensé par plusieurs prix littéraires, et une réalisatrice de documentaires.
Elle est diplômée de l'Institut d'études politiques de Paris et titulaire d'une maîtrise de Droit public de l'université Paris .
Elle a été journaliste à Arrêt sur images du 15 avril 1995 au 12 décembre 1999, l'émission de décryptage des médias de Daniel Schneidermann, avant de rejoindre le groupe Canal+ (NPA Midi et Soir, L'Appartement etc.) et plus particulièrement i>Télé, la chaîne d'information en continu du groupe, où elle a animé i>media de 2001 à 2007.
De septembre 2006 à juin 2009, elle produit et présente également J'ai mes sources, une émission quotidienne consacrée aux médias diffusée sur France Inter .
De septembre 2009 à juin 2012, elle produit et présente l'émission littéraire Les Liaisons heureuses le samedi après-midi sur France Inter en partenariat avec Le Monde des livres, après avoir été chroniqueuse dans l'émission Le Fou du roi. Depuis septembre 2012, elle écrit une chronique littéraire quotidienne diffusée sur France Inter.
Dans son roman, La Réparation (2012), elle restitue une partie de l'histoire de sa famille disparue à Auschwitz
En 2013, elle obtient une résidence d'écriture à la Villa Médicis à Rome et une bourse mission Stendha, décernée par l'Institut français et effectuée à Santa Cruz de la Sierra en Bolivie.
Bibliographie
L'Increvable Monsieur Schneck, 2006 : Page 1
Sa petite chérie, 2007
Val de Grâce, 2008: Page 1
Une femme célèbre, 2010
La Réparation, 2012 : Page 1
Mon petit Calder, illustrations d'Iris de Moüy
Mai 1967, 2014
Dix-sept ans, Paris, 2015 : Page 1
Sœurs de miséricorde, 2015 : Page 1
màj le 12/11/2017
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Flore Vasseur
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Re: Colombe Schneck
Val de grâce
Réchappés par miracle du génocide juif, Hélène et son mari, les parents de Colombe Schneck ont juré que leurs enfants connaîtraient un tel bonheur que leur enfance compenserait la leur.
À l'occasion du décès de la mère, remonte le souvenir de cette enfance, symbolisée par l'appartement où elle s'est déroulée, rue du Val-de-Grâce, à la fois stimulant et protecteur. C'est l'histoire de cet appartement, son achat, son épanouissement glorieux, sa déliquescence progressive, sa passation, que nous raconte Colombe Schnek, et à travers lui, des moments éblouissants de cette enfance adulée, protégée, à laquelle rien ne devait être refusé. Cela donne un mélange de joyeux souvenirs loufoques, de tendresse désarmante, que la mémoire a sans doute retouchés, mais ça, nul ne peut l’affirmer….
Ce qui est particulièrement original dans ce livre, ce n'est pas la mort de la mère, ce n'est pas le souvenir de l'enfance, c'est réellement l'empreinte marquante que le lieu où elle s'est déroulée à laissée dans la mémoire et l’ imaginaire de l’auteur. Et ce qui est particulièrement troublant, c'est cette enfance qui s'est épanouie en croyant réellement qu'aucun malheur ne pouvait la toucher, sans arrogance, simplement parce qu'elle faisait confiance au pari de ses parents.
Il faut passer par-dessus quelques caprices d'enfants gâtés, chercher la détresse entre les lignes dans cette description magique de l'enfance d’une petite fille à qui ses parents ont voulu tout donner. Et, comme cela a été dit plus haut, se souvenir que Val-de-Grâce fait parti de ces romans qui ne prennent tout leur sens qu'à la lecture des dernières pages.
(commentaire récupéré)
Réchappés par miracle du génocide juif, Hélène et son mari, les parents de Colombe Schneck ont juré que leurs enfants connaîtraient un tel bonheur que leur enfance compenserait la leur.
À l'occasion du décès de la mère, remonte le souvenir de cette enfance, symbolisée par l'appartement où elle s'est déroulée, rue du Val-de-Grâce, à la fois stimulant et protecteur. C'est l'histoire de cet appartement, son achat, son épanouissement glorieux, sa déliquescence progressive, sa passation, que nous raconte Colombe Schnek, et à travers lui, des moments éblouissants de cette enfance adulée, protégée, à laquelle rien ne devait être refusé. Cela donne un mélange de joyeux souvenirs loufoques, de tendresse désarmante, que la mémoire a sans doute retouchés, mais ça, nul ne peut l’affirmer….
Ce qui est particulièrement original dans ce livre, ce n'est pas la mort de la mère, ce n'est pas le souvenir de l'enfance, c'est réellement l'empreinte marquante que le lieu où elle s'est déroulée à laissée dans la mémoire et l’ imaginaire de l’auteur. Et ce qui est particulièrement troublant, c'est cette enfance qui s'est épanouie en croyant réellement qu'aucun malheur ne pouvait la toucher, sans arrogance, simplement parce qu'elle faisait confiance au pari de ses parents.
Il faut passer par-dessus quelques caprices d'enfants gâtés, chercher la détresse entre les lignes dans cette description magique de l'enfance d’une petite fille à qui ses parents ont voulu tout donner. Et, comme cela a été dit plus haut, se souvenir que Val-de-Grâce fait parti de ces romans qui ne prennent tout leur sens qu'à la lecture des dernières pages.
J'avais 11 ans, j'hésitais sur le choix des huîtres, regardant les numéros, ne connaissant pas leur signification. Mon père d'autorité avait choisi pour moi les plus chers. J'en avais été flattée. Je n'avais pas de doute, je méritais le plus cher, le mieux, le plus beau. Tout m’était dû. Les visiteurs auraient certainement été choqués.
Je ne savais pas. Pensais normal que le monde entier tourne autour de nous. Il était fabriqué à notre mesure.
(commentaire récupéré)
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Re: Colombe Schneck
La réparation
C’est vrai qu’on commence à en avoir beaucoup lu des livres-romans-témoignages sur la Shoah. Après le silence, le devoir de mémoire. Et l’interrogation inquiète de savoir où s’arrête la complaisance, le voyeurisme, l’étalage…On en a tant lu qu’en plus , maintenant, on demande du talent. On fait la fine bouche parce que ce n’est pas super-bien écrit et pensé.
C’est là le problème avec Colombe Schneck, son livre n’est pas très bien écrit. Elle ne nous emporte pas dans une prose transcendante de réflexion et d'intelligence Le début est tout chaotique: elle nous parle de toutes ses conduites légères et pas forcément sympathiques pour se cacher le problème, elle nous rapporte des situations assez floues où on a fait tout ce qu'on pouvait pour qu'elle n’ait pas de repères et devienne « la ravissante idiote » qu’elle nous décrit. (L'idée de base étant que la seule façon de survivre dans ce monde absurde est d’être une ravissante idiote, toute personne qui réfléchit étant d'avance condamnée par l’horreur) . Sa façon de raconter en sachant, en annonçant clairement l'événement-clé du livre mais sans le décrire, donne l’ impression de vouloir entretenir le suspense, et c’est un peu douteux sur ce genre de sujet. Après la révélation, les explications des conséquences sur les vies de chacun, je trouve que le livre se tient mieux, même si évidemment il n'est pas à la hauteur de plus nobles prédécesseurs, un peu superficiel et inabouti.
Ça m'a intéressée, quand même.
(commentaire récupéré)
C’est vrai qu’on commence à en avoir beaucoup lu des livres-romans-témoignages sur la Shoah. Après le silence, le devoir de mémoire. Et l’interrogation inquiète de savoir où s’arrête la complaisance, le voyeurisme, l’étalage…On en a tant lu qu’en plus , maintenant, on demande du talent. On fait la fine bouche parce que ce n’est pas super-bien écrit et pensé.
C’est là le problème avec Colombe Schneck, son livre n’est pas très bien écrit. Elle ne nous emporte pas dans une prose transcendante de réflexion et d'intelligence Le début est tout chaotique: elle nous parle de toutes ses conduites légères et pas forcément sympathiques pour se cacher le problème, elle nous rapporte des situations assez floues où on a fait tout ce qu'on pouvait pour qu'elle n’ait pas de repères et devienne « la ravissante idiote » qu’elle nous décrit. (L'idée de base étant que la seule façon de survivre dans ce monde absurde est d’être une ravissante idiote, toute personne qui réfléchit étant d'avance condamnée par l’horreur) . Sa façon de raconter en sachant, en annonçant clairement l'événement-clé du livre mais sans le décrire, donne l’ impression de vouloir entretenir le suspense, et c’est un peu douteux sur ce genre de sujet. Après la révélation, les explications des conséquences sur les vies de chacun, je trouve que le livre se tient mieux, même si évidemment il n'est pas à la hauteur de plus nobles prédécesseurs, un peu superficiel et inabouti.
Ça m'a intéressée, quand même.
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topocl- Messages : 8395
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Re: Colombe Schneck
L'increvable Monsieur Schneck
Ou comment montrer qu'il ne suffit pas d'un secret de famille croustillant pour faire un bon livre.
Pas d'écriture, des pages et des pages de citations, aucune réflexion, pas beaucoup d'avancées dans la découverte des tenants et aboutissants du fameux secret (son grand père a été assassiné en 1949, et le corps coupé en deux placé dans deux valises...). Mais cela n'a aucune importance, de toute façon, car toute cette histoire n'a pas le moindre intérêt.
Quelques tentatives d'humour n'arrivent pas à sauver ce désastre.
L'éditeur avait-il picolé?
Bon, je vais de pas mal en pire et très pire avec Colombe Schneck: je crois que je vais arrêter.
Ou comment montrer qu'il ne suffit pas d'un secret de famille croustillant pour faire un bon livre.
Pas d'écriture, des pages et des pages de citations, aucune réflexion, pas beaucoup d'avancées dans la découverte des tenants et aboutissants du fameux secret (son grand père a été assassiné en 1949, et le corps coupé en deux placé dans deux valises...). Mais cela n'a aucune importance, de toute façon, car toute cette histoire n'a pas le moindre intérêt.
Quelques tentatives d'humour n'arrivent pas à sauver ce désastre.
L'éditeur avait-il picolé?
Bon, je vais de pas mal en pire et très pire avec Colombe Schneck: je crois que je vais arrêter.
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topocl- Messages : 8395
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Re: Colombe Schneck
après 3 lectures tu peux être sure de ta décision !
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21020
Date d'inscription : 02/12/2016
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Re: Colombe Schneck
Bédoulène a écrit:après 3 lectures tu peux être sure de ta décision !
Qui sait? A mon avis "Les soeurs de miséricorde" dépasse le lot. J'ai commencé par là, et c'est après que j'ai lu deux autres, pour connaître un peu plus de l'auteure. Ici, à défaut de ne pas avoir traduit encore le commentaire sur "Les soeurs de miséricorde", mes remarques sur:
Dix-sept ans
Originale : Français, 2015
CONTENU :
Grasset a écrit:"On m'a élevée ainsi : les garçons et les filles sont à égalité. C'est faux. Je suis une fille, pas un garçon. J'ai 17 ans, mon corps me trahit, je vais avorter. J'y pense toujours, je n'en parlerai jamais à personne. Parfois, je ne suis pas loin de dire le mot, de le partager avec une amie proche. Et puis non, je renonce. Pourquoi ce silence ?"
Un récit pudique et poignant dans lequel l'auteur revient sur cet événement, jamais banal, jamais confortable, qui a marqué son adolescence et fait d'elle la personne qu'elle est.
REMARQUES :
Donc il s'agit ici pas d'un roman, mais plutôt d'un récit autobiographique, basé sur un quelque chose vécues en 1984 ; c'est à dire que l'auteure regarde en arrière avec une distance de trente ans. Elle raconte comment elle a goûté une éducation libérée et sans entrâves, grandissant en ce début des années 80, juste après la prise de pouvoir par les socialistes. Tout semblait possible, facile, faisable. Même les luttes féministes semblent pour elle déjà du passé: la Loi Veil vient d'avoir 10 ans. Dans ce contexte libertaire elle parle pas de son premier amoureux ou petit ami, mais de son premier amant : depuis le début semble claire qu'il s'agissait juste de découvrir son corps (et à la limite celui de l'autre) ensemble. Bien au contact avec son gynécologue, elle prend la pillule, mais dans son insouciance (dont elle parle librement), elle oublie souvent de la prendre comme il faut. Et arrive ce qui doit arriver : elle tombe enceinte, à 17 ans, juste avant de passer le bac.
Qu'est-ce qui m'arrive, demande-t-elle ? Et pas question d'une autre solution qu'une IVG. S'il y a des regrets c'est celui de la honte de sa propre « stupidité », mais pas des sentiments de culpabilités ou de responsabilité. Elle insiste sur ce fait qu'il n'y avait de nulle part une reproche moraliste. Seule remarque de son père (un peu incompréhensible pour elle) qu'à partir de ce moment « ce sera plus difficile », et pas juste un acte oubliable, mais grave, laissant des blessures. Oui, elle vit partiellement des interrogations, mais « peut-êre suffirait-il de peindre la fissure en blanc pour qu'elle disparaisse » ? Non, pas de question de morale, mais d'où alors une malaise ? Presque grandissant avec les années ? Reste une absence sans nom de quelqu'un (elle pense que ce aurait été un garçon) qui l'accompagne invisiblement...
Certains commentaires sont à lire quasimment entre les lignes, les conséquences d'un choix fait dans l'âge d'insouciance. Mais pas de doigt accusateur, pas de moralisme. Un certain constat, plus fort que des reproches, atteignant des niveaux plus profondes?
Peut-être ses questionnements n'atteignent pas toutes les dimensions de la question (à mon avis), mais ce livre m'a néanmoins touché. Cela va loin, et c'est une réponse à un livre d'Annie Ernaux («L'événement ») qui invite de raconter ce que des femmes ont vécu.
mots-clés : #autobiographie #conditionfeminine
tom léo- Messages : 1353
Date d'inscription : 04/12/2016
Localisation : Bourgogne
Re: Colombe Schneck
Oui, pourquoi pas : c'est en cherchant Soeurs de miséricorde, sur lequel tu avais fait une remarque, et qui était déjà sorti, que j'ai pris l'increvable M Schneck à la bibliothèque. Ca n'était pas le bon choix apparemment.
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topocl- Messages : 8395
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: Colombe Schneck
comme tu le dis Tom Léo : Qui sait ?
merci pour ton commentaire sur un sujet intérêssant. Tu dis pas de moralisme, pas de doigt accusateur, ceci retient mon attention.
merci pour ton commentaire sur un sujet intérêssant. Tu dis pas de moralisme, pas de doigt accusateur, ceci retient mon attention.
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Bédoulène- Messages : 21020
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Colombe Schneck
topocl a écrit:Oui, pourquoi pas : c'est en cherchant Soeurs de miséricorde, sur lequel tu avais fait une remarque, et qui était déjà sorti, que j'ai pris l'increvable M Schneck à la bibliothèque. Ca n'était pas le bon choix apparemment.
Pour ce livre précis (Monsieur Schneck), je partage plutôt ton opinion. Heureusement je ne 'ai pas lu en premier. Peut-être j'arriverais encore (dans quelques décennies?) de traduire de ces commentaires que j'avais fait en allemand...
Mais "Soeurs de miséricorde", je trouvais vraiment extra. Très authentique sur la vie d'une femme entre sa Bolivie natale et les emplois de ménage en Europe. Coté Bolivie, j'avais demandé un ami bolivien (auquel j'avais passé le livre), et il trouvait la description de Schneck tout à fait juste. Cela correspondait à son vécu. Il faut dire qu'elle n'avait pas seulement recherché dans des livres, mais connaissait apparemment le pays et ses habitants.
Grande recommandation!
tom léo- Messages : 1353
Date d'inscription : 04/12/2016
Localisation : Bourgogne
Re: Colombe Schneck
Et bien je ferai encore un essai, donc!tom léo a écrit:Grande recommandation!
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topocl- Messages : 8395
Date d'inscription : 02/12/2016
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Localisation : Roanne
Re: Colombe Schneck
Sœurs de miséricorde
Azul, petite fille Quechua, est élevée par sa mère qui ne sait pas lire mais qui sait aimer, et transmettre l'amour du travail bien fait, et l'amour du prochain. Pauvre parmi les pauvres, déterminée, elle offre à ses neuf petits, sans jamais se plaindre, une enfance qui ressemble au paradis avec son verger croulant sous les fruits.
Mais dès 10 ans, Azul doit quitter l'innocence et, tout en étudiant, travailler pour survivre, subir la dure loi du machisme bolivien, élever à son tour deux enfants, et pour se faire, s'expatrier seule, à Rome ou à Paris. Dans cette solitude étrangère, recueillie par la générosité de religieuses, elle conserve précieusement cette force irradiante héritée de sa mère, et la transmet autour d'elle.
La matière de base du roman était riche, car toute la société bolivienne transparaît ici, c'est très documenté; et touchante, dans cette enfance bolivienne, cette lutte perpétuelle, cette immigration économique vécue par une jeune femme que la force ne quitte jamais. Voila, l'histoire sociale, cette proximité avec la résilience des personnages, c'est le point fort de ce bouquin.
Seulement Colombe Schneck oublie trop souvent qu'elle écrit un livre et non un article de reportage, le style est quand même indigent.
Tant pis pour le style dirons-nous, mais alors , le message? Et bien j'ai été carrément gênée par ce discours implicite : le bonheur des pauvres, aux innocents les mains pleines, la bonté qui vient à bout de tout, etc...La jeune et riche patronne parisienne d'Azul enviant sa capacité à si bien faire le ménage et convertie à la bonté, non, je dois dire, je n'ai pas marché...(mais j'ai le cœur sec, je sais )
mots-clés : #biographie #conditionfeminine #immigration #social
Azul, petite fille Quechua, est élevée par sa mère qui ne sait pas lire mais qui sait aimer, et transmettre l'amour du travail bien fait, et l'amour du prochain. Pauvre parmi les pauvres, déterminée, elle offre à ses neuf petits, sans jamais se plaindre, une enfance qui ressemble au paradis avec son verger croulant sous les fruits.
Mais dès 10 ans, Azul doit quitter l'innocence et, tout en étudiant, travailler pour survivre, subir la dure loi du machisme bolivien, élever à son tour deux enfants, et pour se faire, s'expatrier seule, à Rome ou à Paris. Dans cette solitude étrangère, recueillie par la générosité de religieuses, elle conserve précieusement cette force irradiante héritée de sa mère, et la transmet autour d'elle.
La matière de base du roman était riche, car toute la société bolivienne transparaît ici, c'est très documenté; et touchante, dans cette enfance bolivienne, cette lutte perpétuelle, cette immigration économique vécue par une jeune femme que la force ne quitte jamais. Voila, l'histoire sociale, cette proximité avec la résilience des personnages, c'est le point fort de ce bouquin.
Seulement Colombe Schneck oublie trop souvent qu'elle écrit un livre et non un article de reportage, le style est quand même indigent.
Tant pis pour le style dirons-nous, mais alors , le message? Et bien j'ai été carrément gênée par ce discours implicite : le bonheur des pauvres, aux innocents les mains pleines, la bonté qui vient à bout de tout, etc...La jeune et riche patronne parisienne d'Azul enviant sa capacité à si bien faire le ménage et convertie à la bonté, non, je dois dire, je n'ai pas marché...(mais j'ai le cœur sec, je sais )
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Dernière édition par topocl le Ven 10 Nov - 16:41, édité 1 fois
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topocl- Messages : 8395
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Re: Colombe Schneck
tu as voulu donner encore une chance à Colombe ? trop caricatural ?
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Bédoulène- Messages : 21020
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Re: Colombe Schneck
Ma PAL chancelante te remercie, Topocl...
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Tristram- Messages : 15559
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Re: Colombe Schneck
Pour paraphraser quelqu'un que j'apprécie "elle est dure cette parole, qui peut l'entendre?" Mais elle ne m'étonnait pas trop de ta part. C'est comme ça.
Néanmoins, je vous assure, qu'ayant beaucoup de contacts avec des immigrés, des réfugiés, je ne fais que constater la vérité de ces propos. Jugement sur nous pauvres Européens? Je suis proche de le partager.
Néanmoins, je vous assure, qu'ayant beaucoup de contacts avec des immigrés, des réfugiés, je ne fais que constater la vérité de ces propos. Jugement sur nous pauvres Européens? Je suis proche de le partager.
tom léo- Messages : 1353
Date d'inscription : 04/12/2016
Localisation : Bourgogne
Re: Colombe Schneck
tom léo a écrit:Pour paraphraser quelqu'un que j'apprécie "elle est dure cette parole, qui peut l'entendre?" Mais elle ne m'étonnait pas trop de ta part. C'est comme ça.
Néanmoins, je vous assure, qu'ayant beaucoup de contacts avec des immigrés, des réfugiés, je ne fais que constater la vérité de ces propos. Jugement sur nous pauvres Européens? Je suis proche de le partager.
Ah, mais oui, il y a surement plein de vérité là-dedans. Ca parle de la Bolivie, d'une façon à la fois dure et poétique; et de l'émigration économique, ça n’est pas si fréquent qu'on lise là dessus. J'ai d'autant plus regretté cet abord où l'empathie ne compense pas le manque d'approfondissement. C'est finalement le romanesque qui m'a déplu, au détriment du beau personnage d'Azul et tout ce qu'on apprend dans ce livre.
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Flore Vasseur
topocl- Messages : 8395
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Localisation : Roanne
Re: Colombe Schneck
Je ne te lis pas miss topocl puisque je vais le lire un de ces moments .
A suivre donc .
A suivre donc .
églantine- Messages : 4431
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Savoie
Re: Colombe Schneck
Je l'ai donc lu hier dans la foulée de miss topocl .
Que dire de plus ?
Je crois qu'en tout premier lieu , c'est l'écriture qui m'a affligée .Dès lors il me fut difficile de pouvoir me libérer de cet entrave que constitue cette béance souvent insurmontable pour moi .
L'histoire un peu fabriquée , artificielle , empreinte d'accumulations de maladresses narratives tendrait même à éveiller chez le lecteur un sentiment d'empathie à l'égard de l'auteure , que l'on sent pourtant , pleine de bonne volonté , fortement documentée et elle même douloureusement empathique à l'égard de cette immigration .
Et au final ?
Un flop à l'instar de miss topocl ?
Point du tout .
Parce que , justement , cette maladresse littéraire associée à ce que j'ai ressenti violemment comme une véritable sincérité empathique si rare de nos jours , m'a émue , profondément bouleversée . Comme le dessin d'un enfant peut ébranler plus fortement qu'une oeuvre dite aboutie d'un artiste .
............
Et bizarrement dans cette histoire , non seulement je n'y vois aucune exagération , ni forme de manichéisme primaire mais je crois même la réalité peut encore encore dépasser cette fiction .
.........
Et plus personnellement , cela a réveillé les strates inconscientes de mon histoire familiale avec le régime franquiste et "mi abuela" réfugiée politique .
Merci Tom Léo .
Merci miss Topocl .
Vraiment .
Que dire de plus ?
Je crois qu'en tout premier lieu , c'est l'écriture qui m'a affligée .Dès lors il me fut difficile de pouvoir me libérer de cet entrave que constitue cette béance souvent insurmontable pour moi .
L'histoire un peu fabriquée , artificielle , empreinte d'accumulations de maladresses narratives tendrait même à éveiller chez le lecteur un sentiment d'empathie à l'égard de l'auteure , que l'on sent pourtant , pleine de bonne volonté , fortement documentée et elle même douloureusement empathique à l'égard de cette immigration .
Et au final ?
Un flop à l'instar de miss topocl ?
Point du tout .
Parce que , justement , cette maladresse littéraire associée à ce que j'ai ressenti violemment comme une véritable sincérité empathique si rare de nos jours , m'a émue , profondément bouleversée . Comme le dessin d'un enfant peut ébranler plus fortement qu'une oeuvre dite aboutie d'un artiste .
............
Et bizarrement dans cette histoire , non seulement je n'y vois aucune exagération , ni forme de manichéisme primaire mais je crois même la réalité peut encore encore dépasser cette fiction .
.........
Et plus personnellement , cela a réveillé les strates inconscientes de mon histoire familiale avec le régime franquiste et "mi abuela" réfugiée politique .
Merci Tom Léo .
Merci miss Topocl .
Vraiment .
églantine- Messages : 4431
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Savoie
Re: Colombe Schneck
Je suis confus : la maladresse littéraire peut-elle être un atout traiter un sujet ? peut-être...
Un autre avis ?
Un autre avis ?
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Tristram- Messages : 15559
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Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Colombe Schneck
Tristram a écrit:Je suis confus : la maladresse littéraire peut-elle être un atout traiter un sujet ? peut-être...
Un autre avis ?
Je le comprends ainsi que, pour parler du contraire, il peut y avoir une "virtuosité littéraire" qui est écoeurant car vidé de toute empathie et se mouvant sur des jeux savants de mots???
J'insiste pour ma part de rencontres personnelles que j'ai fait dans un engagement auprès d'immigrés "économiques" latinos en Corée du Sud, il y a une dizaine d'années. Il y avait parmi eux, parmi ELLES, des femmes ayant "du" laisser leur enfant pour travailler en Corée. Ils et elles étaient en contact régulier, mais leurs coeurs saignaient. J'ai devant mes yeux intérieurs une jeune femme péruvienne (ou bolivienne?) qui avait deux enfants de basse âge à la maison... Au même moment ils étaient des vraies références pour d'autres..., comme pour moi, p ex...
tom léo- Messages : 1353
Date d'inscription : 04/12/2016
Localisation : Bourgogne
Re: Colombe Schneck
Eh oui .tom léo a écrit:Tristram a écrit:Je suis confus : la maladresse littéraire peut-elle être un atout traiter un sujet ? peut-être...
Un autre avis ?
Je le comprends ainsi que, pour parler du contraire, il peut y avoir une "virtuosité littéraire" qui est écoeurant car vidé de toute empathie et se mouvant sur des jeux savants de mots???
.
églantine- Messages : 4431
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Savoie
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