Isaac Bashevis Singer
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Isaac Bashevis Singer
Isaac Bashevis Singer (né Yitskhok-Hersh Zynger, en yiddish : יצחק באַשעװיס זינגער) est un écrivain juif polonais naturalisé américain, né le 21 novembre 1902 à Leoncin dans le Royaume du Congrès (Pologne)1 et décédé le 24 juillet 1991 à Surfside près de Miami, en Floride.
Auteur de romans en yiddish, il reçoit le prix Louis Lamed à deux reprises, puis le National Book Award en 1970 pour un ouvrage de littérature d'enfance et de jeunesse, puis en 1974 (ex æquo avec Thomas Pynchon). Il reçoit également le prix Nobel de littérature en 1978 « pour son art de conteur enthousiaste qui prend racine dans la culture et les traditions judéo-polonaises et ressuscite l'universalité de la condition humaine. ".
Yitskhok-Hersh Zynger naît d'un père rabbin hassidique et d'une mère elle-même fille de rabbin. À 4 ans, il déménage avec sa famille à Varsovie où il grandit et où son père devient à la fois leader spirituel et juge en prenant la présidence d'un beth din (tribunal rabbinique). L'écrivain passe son adolescence à Varsovie ou dans la ville médiévale de Biłgoraj dans laquelle vit son grand-père. Il poursuit des études dans une école rabbinique où lui est dispensée une éducation traditionnelle et religieuse. Il y apprend l'hébreu moderne et s'intéresse aux préceptes de la kabbale. Tout en étudiant la Torah, il découvre à 12 ans l'œuvre de Léon Tolstoï, Fiodor Dostoïevski, Guy de Maupassant et Gustave Flaubert dans une traduction yiddish qui le marque et l'influence durablement.
Sur l'exemple de son frère, l'écrivain Israel Joshua Singer, il abandonne le rabbinat pour se consacrer à la littérature et au journalisme. Il commence sa carrière en 1925 en publiant, sous divers pseudonymes, des nouvelles dans des revues yiddish comme Literarische Bleter et en traduisant en yiddish des romans de Knut Hamsun ou encore La Montagne magique de Thomas Mann. Le pseudonyme d'« Isaac Bashevis Singer », qu'il finit par adopter comme seul nom de plume, lui permet de se distinguer de celui de son frère « Israel Joshua Singer ». Son premier roman La Corne du bélier (Satan in Goray), tableau du judaïsme polonais au XVIIe siècle, paraît en 1932. Si ses ouvrages de jeunesse ont été rédigés en hébreu, il fait vite le choix d'écrire en yiddish, sa langue maternelle. Le yiddish est essentiellement oral mais son travail d'écrivain, qui en fait un inventaire et en reprend les codes et les formules idiomatiques, le transforme en témoignage précieux et en document d'une grande richesse. Plus tard, il donne au quotidien yiddish Forward et à diverses revues des romans édités en feuilletons et rassemblés postérieurement en volumes dans leur traduction anglaise.
Afin de fuir l'antisémitisme grandissant à cette époque, il quitte la Pologne pour les États-Unis en 1935 avec son frère et devient citoyen américain en 1943. Durant sa carrière il publie dix-huit romans, quatorze livres pour enfants et plusieurs recueils de nouvelles. L'enthousiasme du public américain pour ses livres vient avec leur traduction anglaise dans les années 1950, entreprise par Saul Bellow. Son œuvre romanesque, extrêmement riche, puise sa matière dans la Pologne d'antan, l'histoire du peuple juif, le folklore ashkénaze, la mythologie hébraïque, l'exégèse biblique, les souvenirs d'enfance et, dans une moindre mesure, l'expérience américaine.
Isaac Bashevis Singer meurt en 1991 à Surfside, près de Miami, des suites d'un accident vasculaire cérébral.
Œuvre traduite en français
Romans
1935 : La Corne du bélier (Satan in Goray)
1950 : La Famille Moskat (Di Mischpoche Moschkat)
1957 : Ombres sur l'Hudson (Schatten über dem Hudson)
1960 : Le Magicien de Lublin (The Magicien of Lublin)
1962 : L'Esclave (The Slave)
1967 : Le Manoir (The Manor)
1969 : Le Domaine (The Estate)
1972 : Ennemies, une histoire d'amour (Enemies, a Love Story)
1978 : Shosha (Shosha)
1980 : Histoire du Baal Shem Tov : à la source du hassidisme (Reaches of Heaven: A Story of the Baal Shem Tov)
1983 : Le Pénitent (The Penitent)
1991 : Le petit monde de la rue Krochmalna (Scum)
1992 : Le Certificat (Der Certificate)
1994 : Mashugah (Meshugah)
Recueils de nouvelles
1957 : Gimpel le naïf (Gimpel der Narr und andere Erzählungen)
1958 : Nouvelles (Spinoza von der Marktstraße)
1963 : Le dernier démon (Short Friday and Other Stories)
1968 : Le Blasphémateur et autres nouvelles (publication partielle de The Séance and Other Stories, avec également des nouvelles tirées de A Friend of Kafka and Other Stories)
1970 : La Coquette, suivi de Langage indécent et Sexualité en littérature (publication partielle de A Friend of Kafka and Other Stories)
1973 : Les sages de Chelm (The Fools of Chelm and Their History)
1974 : La couronne de plumes (A Crown of Feathers and Other Stories)
1975 : Passions (Passions and Other Stories)
1979 : Amour tardif (Old Love)
1982 : Le Beau Monsieur de Cracovie (publication partielle de The Collected Stories)
1985 : Le Fantôme (The Image and Other Stories)
1988 : La mort de Mathusalem (The Death of Methuselah and Other Stories)
Littérature d'enfance et de jeunesse
1966 : Une histoire de paradis et autres contes (Zlateh the Goat and Other Stories)
1967 : La lait et la lionne (Mazel and Shlimazel)
1967 : L'auberge de la peur (The Fearsome Inn)
1968 : Quand Shlemiel s'en fut à Varsovie (When Shlemiel Went to Warsaw and Other Stories)
1969 : Histoire du Golem (The Golem)
1971 : Histoire du prince Ling Ling (The Topsy-Turvy Emperor of China)
1975 : Histoire des trois souhaits et autres contes (A Tale of Three Wishes)
1976 : Naftali le conteur et son cheval Sus (Naftali and the Storyteller and His Horse, Sus)
1983 : Yentl, et autres nouvelles (publication partielle de Yentl the Yeshiva Boy)
1984 : Contes (Stories for Children)
Écrits autobiographiques
1967 : Le Confessionnal (In My Father's Court)
1969 : Un jour de plaisir (A Day of Pleasure, Stories of a Boy Growing Up In Warsaw)
1976 : Un jeune homme à la recherche de Dieu, suivi de Un jeune homme à la recherche de l'amour (A Little Boy in Search of God - A Young Man in Search of Love)
Posthume : De nouveau au tribunal de mon père (More Stories from My Father's Court)
(source wikipedia)
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Flore Vasseur
topocl- Messages : 8560
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Re: Isaac Bashevis Singer
(oui pas facile à classer !), en tout cas j'attends les futurs com' (toujours à dormir dans ma PAL ce monsieur).
Invité- Invité
Re: Isaac Bashevis Singer
Je pense que son frère est meilleur, mais il faut que je m' en assure !
bix_229- Messages : 15439
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Re: Isaac Bashevis Singer
Le certificat
A Varsovie peu après la première guerre, David est un tout jeune juif au grandes aspirations mais plein d'incertitudes. Il a renié la religion de ses parents, mais pas encore toutes leurs convictions obscurantistes. C'est un philosophe, un raisonneur, un écrivaillon qui rêve d'être publié, mais assez désemparé pour mener sa vie. Il écoute aussi son cœur et son corps, mais ses nombreuses et candides relations avec les femmes sont compliquées par les préjugés qu'il n'a pas encore dépassés. Tout cela ne nourrit pas son homme, il galère, frigorifié, le ventre vide, alternativement séduit par les idéaux communistes ou sionistes. Il attend avec impatience le certificat qui lui permettra d'émigrer en Palestine, contraint pour cela à un mariage blanc, incapable pour autant de s'imaginer un destin en Palestine où on demande surtout de bras costauds.
Largement autobiographique, de publication posthume, et donc sans doute pas le meilleur pour commencer avec cet auteur, le certificat fait revivre avec justesse les affres des Juifs polonais de l'entre-deux guerre, à travers le portait attachant d'un jeune homme désemparé, car ses élans de jeunesse se heurtent aux tragiques réalités de l'antisémitisme.
mots-clés : #communautejuive #immigration
A Varsovie peu après la première guerre, David est un tout jeune juif au grandes aspirations mais plein d'incertitudes. Il a renié la religion de ses parents, mais pas encore toutes leurs convictions obscurantistes. C'est un philosophe, un raisonneur, un écrivaillon qui rêve d'être publié, mais assez désemparé pour mener sa vie. Il écoute aussi son cœur et son corps, mais ses nombreuses et candides relations avec les femmes sont compliquées par les préjugés qu'il n'a pas encore dépassés. Tout cela ne nourrit pas son homme, il galère, frigorifié, le ventre vide, alternativement séduit par les idéaux communistes ou sionistes. Il attend avec impatience le certificat qui lui permettra d'émigrer en Palestine, contraint pour cela à un mariage blanc, incapable pour autant de s'imaginer un destin en Palestine où on demande surtout de bras costauds.
Largement autobiographique, de publication posthume, et donc sans doute pas le meilleur pour commencer avec cet auteur, le certificat fait revivre avec justesse les affres des Juifs polonais de l'entre-deux guerre, à travers le portait attachant d'un jeune homme désemparé, car ses élans de jeunesse se heurtent aux tragiques réalités de l'antisémitisme.
mots-clés : #communautejuive #immigration
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topocl- Messages : 8560
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Re: Isaac Bashevis Singer
Keila la rouge
Qu’est ce qui est pire q’être juif en Pologne au début du XXème siècle ? Et bien, être en plus femme, et qui plus est prostituée. Et l’exil américain n’y fera bien qui ajoutera la solitude et le sentiment d’ étrangeté à la désespérante prédisposition sociale.
Singer nous livre ici un roman-feuilleton à rebondissements, avec toutes les conventions du genre : méchant mac, amours contrariées, famille intransigeante, société conventionnelle et excluante. Il allie rebondissement sentimentaux et étude sociétale au sein du petit peuple juif haut en couleurs de Varsovie, puis de New-York . Ce n’est pas le roman du siècle, sûrement pas celui qui a fait décider du Prix Nobel, mais on passe un bon moment au côtés de ces perdants romantiques, entre espoir et désespoir, à qui la vie explique que la bonne volonté ne suffit pas à la rédemption .
Qu’est ce qui est pire q’être juif en Pologne au début du XXème siècle ? Et bien, être en plus femme, et qui plus est prostituée. Et l’exil américain n’y fera bien qui ajoutera la solitude et le sentiment d’ étrangeté à la désespérante prédisposition sociale.
Singer nous livre ici un roman-feuilleton à rebondissements, avec toutes les conventions du genre : méchant mac, amours contrariées, famille intransigeante, société conventionnelle et excluante. Il allie rebondissement sentimentaux et étude sociétale au sein du petit peuple juif haut en couleurs de Varsovie, puis de New-York . Ce n’est pas le roman du siècle, sûrement pas celui qui a fait décider du Prix Nobel, mais on passe un bon moment au côtés de ces perdants romantiques, entre espoir et désespoir, à qui la vie explique que la bonne volonté ne suffit pas à la rédemption .
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topocl- Messages : 8560
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Re: Isaac Bashevis Singer
Oui, on se demande même quelle part de son oeuvre fut décisive (les nouvelles ?)
« Si Dieu veut un monde kasher, il faudra qu’il le crée lui-même. »
Isaac Bashevis Singer, « Le secret », in « Le fantôme »
« Je passe une bonne partie de mon temps au lit et comme cela représente ma principale occupation, j’aime bien avoir une femme avec moi. »
Isaac Bashevis Singer, « Miracles », in « Le fantôme »
« Quelquefois, je me dis que Dieu a des doutes sur sa propre existence. »
« "La vie, le jeu, les miracles, tout cela, c’est pareil. La mort aussi est un miracle, mais pas un jeu."
– Qu’est-ce que c’est ?
– L’essence même de l’être", répondit-il. »
Isaac Bashevis Singer, « Des économies pour le paradis », in « Le fantôme »
« − Herman, à quoi servirait à deux morts d’avoir des secrets l’un pour l’autre ? »
Isaac Bashevis Singer, « Ennemies, une histoire d'amour », première partie, 4, 3
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15964
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Re: Isaac Bashevis Singer
Le charlatan
Hertz, brillant intellectuel mais raté notoire, a toujours été soutenu financièrement par son ami Moriss, que ses affaires immobilières mettent à la tête d’une belle fortune. Entre autres conquêtes, il entretient une liaison passionnée avec Minna, la femme de celui-ci et la révélation de l’affaire renvoie tous ces personnages à leur misérable condition d’êtres humains.
Le fait que cela se déroule dans les milieux juifs exilés à New-York pendant la seconde guerre mondiale, au moment où leurs familles polonaises laissées au pays sont décimées par Hitler, donne une profondeur, une amertume, un tragique à ce qui pourrait n’être qu’un vaudeville sombre.
On ne peut pas dire que Singer y va avec le dos de la cuiller en finesses psychologiques et retournements de situation chez ces personnages pris dans la tourmente de l’Histoire et de leurs péripéties personnelles… Les interrogations face au destin d’un monde aussi impitoyable qu’incompréhensible et à un Dieu impénétrable sauvent cependant - de justesse - ce roman d‘un monde et d’une époque.
\Mots-clés : #amour #historique
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Flore Vasseur
topocl- Messages : 8560
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Re: Isaac Bashevis Singer
topocl a écrit:Le charlatan
Hertz, brillant intellectuel mais raté notoire, a toujours été soutenu financièrement par son ami Moriss, que ses affaires immobilières mettent à la tête d’une belle fortune. Entre autres conquêtes, il entretient une liaison passionnée avec Minna, la femme de celui-ci et la révélation de l’affaire renvoie tous ces personnages à leur misérable condition d’êtres humains.
Le fait que cela se déroule dans les milieux juifs exilés à New-York pendant la seconde guerre mondiale, au moment où leurs familles polonaises laissées au pays sont décimées par Hitler, donne une profondeur, une amertume, un tragique à ce qui pourrait n’être qu’un vaudeville sombre.
On ne peut pas dire que Singer y va avec le dos de la cuiller en finesses psychologiques et retournements de situation chez ces personnages pris dans la tourmente de l’Histoire et de leurs péripéties personnelles… Les interrogations face au destin d’un monde aussi impitoyable qu’incompréhensible et à un Dieu impénétrable sauvent cependant - de justesse - ce roman d‘un monde et d’une époque.
Malheureusement, j'ai abandonné à mi-chemin. Hertz, le personnage principal est trop caricatural pour être vraiment intéressant.
Re: Isaac Bashevis Singer
Tous sont assez outrés. Je pense qu'en période de bonnes lectures, je n'aurais pas forcément persévéré. Mais comme pour le moment c'ests plutôt vaches maigres, et bien je suis allée jusqu'au bout, avec une lueur d'ironie dans l'oeil face à ces juifs exilés assez geignards, tout à la fois déchirés et nombrilistes.
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topocl- Messages : 8560
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Re: Isaac Bashevis Singer
La destruction de Kreshev
Lise et la fille chérie du plus riche habitant de Kreshev, un commerçant juif pieux. Elle secoue la tradition par son érudition et épouse un jeune homme aussi séduisant que savant. Ils sont très amoureux. Mais Satan, qui raconte cette histoire, n’a pas dit son dernier mot : le jeune homme est un disciple de Sabbatai Zvi qui prône la dépravation comme meilleure voie d’accès au salut. Il pervertit peu à peu sa jeune et naïve épouse, et la folie gagne le village entier…
Petit récit qui n’a rien de drôle mais raconté avec un certain détachement qui lui donne des allures de conte ironique, plutôt plaisant.
Lise et la fille chérie du plus riche habitant de Kreshev, un commerçant juif pieux. Elle secoue la tradition par son érudition et épouse un jeune homme aussi séduisant que savant. Ils sont très amoureux. Mais Satan, qui raconte cette histoire, n’a pas dit son dernier mot : le jeune homme est un disciple de Sabbatai Zvi qui prône la dépravation comme meilleure voie d’accès au salut. Il pervertit peu à peu sa jeune et naïve épouse, et la folie gagne le village entier…
Petit récit qui n’a rien de drôle mais raconté avec un certain détachement qui lui donne des allures de conte ironique, plutôt plaisant.
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topocl- Messages : 8560
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Re: Isaac Bashevis Singer
et où on retrouve Sabbatai Zvi déjà rencontré dans le livre de Jakob, je vois l'ambiance !
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21745
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