Des Choses à lire
Visiteur occasionnel, épisodique ou régulier pourquoi ne pas pousser la porte et nous rejoindre ou seulement nous laisser un mot ?

Après tout une communauté en ligne est faite de vraies personnes, avec peut-être un peu plus de liberté dans les manières. Et plus on est de fous...


Je te prie de trouver entre mes mots le meilleur de mon âme.

Georges Brassens, Lettre à Toussenot

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Danièle Sallenave

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Message par Hanta Sam 7 Mar - 11:06

Danièle Sallenave
(née en 1940)

Danièle Sallenave Avt_da10

Danièle Sallenave est une écrivaine française.

Elle est reçue en 1961 à l’École normale supérieure de jeunes filles de Sèvres (boulevard Jourdan) et à l’agrégation de Lettres classiques en 1964. En 1968 elle est nommée assistante à l’Université de Paris X Nanterre puis maître de conférences en 1973. Elle a enseigné la littérature et l'histoire du cinéma jusqu'en 2001.

Elle publie en 1975 son premier récit, "Paysage de ruines avec personnages", et reçoit en 1980 le prix Renaudot pour "Les Portes de Gubbio". Elle est l’auteur d’une trentaine d’ouvrages, romans, essais, récits de voyage, pièces de théâtre.

Elle a reçu en 1988 le prix du jeune théâtre de l’Académie française, en 2005 le grand prix de l’Académie pour l’ensemble de son œuvre et le grand prix Jean Giono pour "La Fraga", et en 2008 le prix Jean Monnet de littérature européenne pour "Castor de guerre".

Traductrice de l'italien, elle a été rédacteur en chef de plusieurs revues, dont le "Messager européen" et les "Temps modernes", et collabore régulièrement à différents journaux.

Elle a assuré de 2009 à 2014 une chronique hebdomadaire sur France Culture et présidait depuis 2013 le Haut Comité aux commémorations nationales.

Élue à l’Académie française, le 7 avril 2011, au fauteuil de Maurice Druon (30e fauteuil).

Bibliographie

- Adieu
- Conversations conjugales
- La vie fantôme
- Un printemps froid
- Paysages de ruines avec personnages,
- Le voyage d'Amsterdam ou les règles de la conversation
- Un printemps froid
- Rome, Autrement
- La vie fantôme
- Le don des morts
- Le théâtre des idées
- Passages de l'Est
- Villes et villes
- Le principe de ruine
- Lettres mortes
- Les Portes de Gubbio
- Les trois minutes du diable
- Viol
- L'Amazone du grand Dieu
- À quoi sert la littérature?
- Carnets de route en Palestine occupée : Gaza-Cisjordanie
- D'amour
- Nos amours de la France - République, identités, régions
- dieu.com
- La Fraga
- Quand même
- Castor de guerre
- « Nous, on n'aime pas lire »
- La vie éclaircie
- Sibir. Moscou-Vladivostok
- Dictionnaire amoureux de la Loire
- participation à l'ouvrage collectif Qu'est-ce que la gauche ?
- L'églantine et le muguet
- Jojo, le Gilet jaune
Hanta
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Message par Hanta Sam 7 Mar - 11:08

Viol

Danièle Sallenave Bm_15610

Un livre compliqué à juger.
Le sujet doit être traité, il est important, cette histoire d'épouse narrant la découverte d'un viol au sein de sa famille et retraçant les événements, le choc, la prise de conscience, le rejet de cette idée, le rejet des accusatrices. C'est troublant, cela fait réfléchir même si la forme choisie (entretiens) laisse dubitatif, car cela appauvrit le style et il faut un certain talent pour tenir un récit uniquement sur des dialogue. Peu d'écrivains y parviennent et je pense que cet exercice fut trop périlleux pour l'auteure perdant en émotion, en capacité à transmettre de l'information.
Le poids du réalisme est cependant bien présent et les personnages représentent bien une classe populaire silencieuse en proie avec beaucoup de détresse.
Une lecture en demi-teinte que j'ai cependant appréciée.


Mots-clés : #contemporain #entretiens #temoignage #violence
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Message par Tristram Lun 21 Fév - 12:06

Le don des morts − Sur la littérature

Danièle Sallenave Le_don10

En ouverture, Danièle Sallenave évoque le rêve des Lumières, ville et livre.
« Vivre dans une grande ville, ce serait être de plain-pied avec les œuvres, faire d’elles le tissu des jours et du temps ; marcher dans des rues comme on avance dans sa lecture, et les déchiffrer comme des pages, circuler entre des palais comme parmi des textes où l’histoire affleure, sans cesse convié à des déchiffrages complexes, ininterrompus. »

« L’utopie de la vie en ville, de la vie avec les livres, de la vie de la communauté des hommes dans un espace libre, où le passé, sous nos pas, invisible, renaîtrait. »
Voici l’idée directrice qui justifie le titre :
« …] dans une société, une culture, une civilisation où les livres existent, où ils sont depuis des siècles le legs des générations disparues, le don que nous font les morts pour nous aider à vivre, ne pas connaître l’œuvre de la pensée dans les livres est un manque, un tourment, une privation incomparables. »
Sallenave revient sur son expérience personnelle, qu’elle extrapole :
« Les livres n’avaient pas encore vraiment fait leur entrée chez nous. Il faudrait pour cela qu’on soit allé davantage, c’est-à-dire plus longtemps à l’école, et ce temps-là vint. Dans toutes les familles comme la mienne, s’il vint, il dura cinquante ans : et la parenthèse se referma. L’étau de la nécessité s’était desserré ; on avait du loisir, et les livres auraient pu établir leur règne. Ils commencèrent de le faire, mais d’autres plaisirs étaient venus qui furent partout préférés. Le peuple avait eu le livre avec le pain – selon le souhait de Péguy. Il eut bientôt plus que du pain et bien moins que des livres : un poste de radio, puis de télévision. À peine ouvert, l’horizon se bouchait ; je décris naturellement ce qui s’est passé dans les familles des gens ordinaires. »

« Réel, à vrai dire, le monde autour de moi ne l’était que trop, tissé de pesanteurs incompréhensibles, de devoirs sans âme, de travaux sans élan. Si lire était une fuite, c’était une fuite vers le vrai, vers la consistance et l’épaisseur, née du désir de secouer sa terrible futilité, son insignifiance, et aussi sa pesante légèreté, son irresponsabilité, et l’espèce de désœuvrement qui marquait toutes ces activités constantes, indispensables, mais creuses, vaines, bornées. »
Elle énonce des points de vue auxquels j’adhère.
« On y accède privément, mais un autre qui lit, lit la même chose que vous : le livre fait accéder à l’objectivité et à l’universalité du sens, un livre est une référence commune, qui crée un lien entre tous ceux qui l’ont lu. »

« Dans les livres, la vie était double, agie et pensée : ce pouvait être ainsi qu’on vivait. »

« Pour que le monde soit, il me fallait qu’il fût décrit. »

« Né fragile, mortel et dépossédé, en prenant conscience que son existence problématique s’inscrit dans une continuité historique et symbolique, l’homme comprend qu’il est né dans un monde plus vieux que lui, mais en même temps qu’il ne peut se contenter de le répéter sans changement. »

« Penser, grâce aux livres, ce n’est pas connaître plus, c’est comprendre mieux ce dont il s’agit dans l’existence vécue. Penser, c’est donc aussi éprouver davantage : la réflexion, le retour sur l’expérience, étendent le champ de l’expérience vécue, lui donnent une amplitude et une résonance nouvelles. Comprendre ce qu’on vit n’est pas le réduire, le dessécher ou l’abstraire, comme le croient ceux qu’effraie tout détour réflexif. »

« La littérature est une expérimentation de situations fictives, créées artificiellement par leur auteur, afin d’en provoquer, chez le lecteur, l’épreuve. C’est ainsi que l’expérience littéraire devient expérience de la vie. »

« À l’horizon de toutes les lectures, le monde se profile comme un tissu de textes. Faut-il dire que nous lui en donnons la forme afin de le comprendre et de le doter de sens ? Ou qu’en lui donnant le vêtement de l’expression, nous rejoignons son vœu secret, et faisons émerger un sens qui de toute manière reposait, latent, au cœur inexploré des choses ? »
Pour Sallenave la lecture est autre chose que la culture, et/ou le loisir. Elle est aussi fort critique avec certaines représentations sociologiques contemporaines. Elle expose également une thèse assez originale sur la mélancolie à la base de la littérature, considérée comme acquittement d’une dette envers les morts.
Son discours est enrichi de références à l’étymologie latine, à la philosophie grecque, à Arendt, Nietzsche, Kundera, Mauriac, Ricœur entr’autres.
Les différents chapitres traitent d’aspects distincts, font presque de l’ouvrage un recueil d’essais sur la littérature, textes complémentaires voire contradictoires ; certains sont très pertinents, d’autres plus douteux. Ainsi, lecteur éclectique, je ne comprends pas le besoin de confronter les nombreuses formes de littérature : certaines peuvent ne pas être jugées intéressantes par certains lecteurs, mais je ne vois guère d’intérêt à combattre leur coexistence.
Je ne souhaite pas employer les mots de "condescendance" ou "élitisme", trop connotés, mais disons que je ne partage pas ce qui transparaît du ressenti de l’auteure au début de l’ouvrage ; en réalité je vis dans une société de non-lecteurs, et ne suis pas persuadé qu’il leur manque quelque chose d’essentiel, mais pense plutôt que j’ai personnellement de la chance. D’une manière plus générale, je ne sais toujours pas définir ce qu’apporte la littérature (malgré le fil https://deschosesalire.forumactif.com/t1712-la-litterature-c-est-koi), et peux comprendre qu’on puisse parfaitement vivre sans (enfin, d’autres que moi) !
Reste que cet essai est d’utile lecture pour qui est passionné par le sujet, même s’il est parfois discutable.
« La littérature est le seul lieu où le passé a un avenir. »

\Mots-clés : #ecriture #mondedutravail

_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
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Message par Bédoulène Lun 21 Fév - 13:31

merci Tristram !

idem : "en réalité je vis dans une société de non-lecteurs, et ne suis pas persuadé qu’il leur manque quelque chose d’essentiel, mais pense plutôt que j’ai personnellement de la chance. D’une manière plus générale, je ne sais toujours pas définir ce qu’apporte la littérature (malgré le fil https://deschosesalire.forumactif.com/t1712-la-litterature-c-est-koi), et peux comprendre qu’on puisse parfaitement vivre sans (enfin, d’autres que moi) !"

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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
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Message par Nadine Lun 21 Fév - 13:32

J'ai lu ce livre aussi, il y a longtemps, je l'avais trouvé stimulant.
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