Leo Perutz
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Leo Perutz
Leo Perutz est un écrivain autrichien de langue allemande, né à Prague en 1882 et mort en 1957 à Bad Ischl (Autriche). Il est l'auteur de 11 romans combinant avec élégance histoire, fantastique et métaphysique, et qui lui ont valu l’admiration de Jorge Luis Borges, Italo Calvino, Ian Fleming, Graham Greene…Ce sont Roger Caillois et Jean Paulhan qui le révèlent au public français dans les années 1960, mais il reste encore relativement méconnu chez nous.
Fils d'industriel, Leo Perutz hésite pour ses études entre les mathématiques et la littérature, pour se lancer finalement dans la première voie. Il quitte donc Prague à 17 ans pour étudier à Vienne. Il trouve une formule qui porte son nom, et publie un traité de jeu de bridge fondé sur le calcul des probabilités. Il est employé comme statisticien par une compagnie d'assurances où Franz Kafka travaille aussi à la même période pendant quelques mois.
Il publie son premier roman ,La Troisième Balle, après avoir été blessé sur le front Est de la Première Guerre mondiale . Suivent plusieurs romans et pièces de théâtre, jusqu’en 1938 lorsque l’Autriche est annexée par les nazis, qui interdisent son travail. Perutz fuit Vienne et s’installe à Tel-Aviv. Il reviendra en Autriche dans les années 50.
Leo Perutz est passionné d'histoire, d'investigation, de justice, mais aussi de fantastique. Ses romans captivants, qui sont souvent des poursuites d'individus, de preuves, de réponses ou d'absolu reflètent toujours quelques lueurs d'optimisme.
Dans ses romans, Perutz parvient à entretenir le suspense jusqu'à une chute imprévue qui sème le doute dans l'esprit du lecteur quant à la réalité des évènements dont il a pris connaissance dans le corps du récit.
Source Wikipédia
Bibliographie
1915 La troisième balle
1916 Le miracle du manguier (écrit en collaboration avec Paul Frank) : Page 2
1918 Le tour du cadran : Page 1
1920 Le marquis de Bolibar
1923 Le maître du jugement dernier : Page 2
1924 Turlupin : Page 1, 2
1927 Le cosaque et le rossignol (écrit en collaboration avec Paul Frank) : Page 2
1928 Où roules-tu, petite pomme ? : Page 2
1930 Seigneur, ayez pitié de moi !
1933 La neige de Saint Pierre : Page 1
1936 Le cavalier suédois : Page 1
1953 La nuit sous le pont de pierre : Page 1
1959 Le Judas de Léonard Page 2
1996 Nuit de mai à Vienne et autres récits
màj le 28/11/2024
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Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8552
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Re: Leo Perutz
J'ai été emportée par ce mélange de roman d'aventure et de conte fantastico-philosophique, où les hommes, au nom de l'honneur, partent à la guerre dans la froidure, où des pactes se signent avec des fantômes, où des cavaliers épuisés se reposent dans des auberges obscures, où un homme courageux sauve une orpheline éplorée, où une petite fille pétulante est visitée la nuit par l'esprit de son père, où un homme qui croit échapper à son destin finit par devoir expier sa faute.
Comme dans tous les contes, on peut faire une lecture au premier degré, se laissant emporter par les péripéties des aventures, les tempéraments fougueux, les amours passionnées. On peut aussi s'interroger sur l'identité, qu'est-ce qui fait qu'un homme est lui-même, dans quelle mesure peut-il changer son destin, où est la véritable droiture ?
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mots-clés : #aventure #fantastique #historique
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Flore Vasseur
topocl- Messages : 8552
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Re: Leo Perutz
Sous la forme de nouvelles accolées qui finissent par se rejoindre, Leo Perutz nous livre les contes et légendes de Prague au temps de Rodolphe II. Nous fréquentons les salles du Château et les petites rues insalubres du ghetto juif. Nous côtoyons Rodolphe II, souverain ruiné soumis à des humeurs alternativement coléreuses ou dépressives, plus apte à dépenser un argent qu’il n'a plus en plaisirs et oeuvres d'art, qu’à conduire un empire. Autour de lui, tout un peuple de valets, conseillers, alchimistes, administrateurs, aubergistes discute, intrigue, soumis à des superstitions, fasciné par la magie, avide de fortune et d'honneur. Les juifs déambulent dans le ghetto, et parmi eux, Mordechai Meisl, dont la devise est : « un thaler peut aisément en donner un deuxième ». Il est sorti de la misère pour croiser, par le biais de l’argent et de l’amour, le destin de son souverain.
C’est un récit tout à fait délicieux, plein de rebondissements cocasses, où les personnages vous captivent, où les détails apparemment anodins de chaque nouvelle finissent par se retrouver dans le dernier tiers du livre, où celui-ci prend réellement l'aspect d'un roman, et où tout prend sens : tout éclaire la destinée de Rodolphe et Mordechai, car on le sait bien, dans les contes, le destin est là qui veille, à la fois implacable et malin, rien n'est laissé au hasard.
Perutz est un conteur passionnant et malicieux qui entraîne son lecteur ensorcelé aux frontières de l'histoire, de la magie et de la légende.
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mots-clés : #historique #nouvelle
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Re: Leo Perutz
Ca se passe au bout du bout du monde, en 1932, dans un village de Westphalie, complètement perdu sous la neige, replié sur lui-même, où le baron von Malchin règne en maître sur les villageois, figures pittoresques mais soumises. Tout est prêt pour que s’y passent des choses machiavéliques, qu'on ne discerne pas le bien du mal, la vérité du mensonge, le rêve du délire… Georges Amberg, jeune médecin naïf et inexpérimenté, arrive dans ce monde mystérieux et vaguement hostile, cherche ses marques, essaie vainement de comprendre, croit bien faire, il y perd son âme et aussi sa raison… Le baron, savant fou qui se croit élu de Dieu et de l’Empire pour manipuler ses ouailles, est assisté d'une séduisante garce dans son alchimie délirante.
Tout au long de ma lecture je me suis imaginée dans un vieux film noir des années 50, avec des décors mystérieux, des lumières suggestives, des personnages machiavéliques (j'imaginais Pierre Fresnay jouant le baron et Simone Signoret la garce obsédante)…
Et, comme toujours chez Perutz, la fin remodèle tout, le piège du baron se retourne contre lui, dans une fantasmagorie délirante qui m’aurait fait rire (ah ! j’imaginais la jubilation d'Igor devant cette scène !) s’il n'était à interpréter de façon beaucoup plus glaçante à la lueur du nazisme grandissant en Allemagne à cette époque. Mais même là, tout n’est pas fini, et Perutz a encore à nous surprendre…
(commentaire récupéré)
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topocl- Messages : 8552
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Re: Leo Perutz
Le Cavalier Suédois
Le Cavalier Suédois de Leo Perutz est un livre que j’ai apprécié. Le livre raconte l’histoire d’un gentilhomme désirant s'engager dans l'armée suédoise (en fait le père de l’héroïne source de cette histoire), les faits se passent en Silésie au début du XVIII° siècle, la Silésie était une region de la Pologne. En ces periodes de troubles la Pologne était convoitée par la Suède et son roi guerrier Charles XII qui allait de victoires en victoires jusqu’à ce qu’il se heurte à Pierre le Grand de Russie au parcours semblable au sien. Malheureusement pour Charles XII les ambitions de Pierre le Grand étaient de construire une flotte sur la Baltique et d’agrandir son pays au detriment des pays du nord. Charles XII et le « Cavalier Suèdois » furent battus à Poltava, le roi de Suède s’enfuit en Turquie pendant de longues années et le « Cavalier suédois » disparut. Le livre est l’histoire de ce cavalier, ainsi que celle d’une mystérieuse substitution d’identité.
J’ai aimé lire ce bouquin car il croise la lecture de la biographie de Pierre le grand par Robert K. Massie que j’ai dévorée il y a deux ans, il m’a plongé dans une description de la vie au XVIII° siècle dans la campagne polonaise, existences empreintes de rudesse et victimes des famines de la guerre que les puissants se livraient au detriment des plus pauvres.
On peut trouver une ressemblance avec le réalisme magique sud américain, à la lecture il y a en effet une filiation étrange.
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Chamaco- Messages : 4526
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Re: Leo Perutz
Difficile de parler de ce roman, sans en révéler la clé, qui n'est donnée au 9e chapitre c'est-à-dire à la moitié du livre, car se serait renoncer à se faire facétieusement manipuler par Leo Perutz.
Sachez juste que c'est un texte léger, cocasse et plein d'humour. Léger en apparence, en tout cas, car à travers 24 heures de la vie d'un jeune homme, 24 heures de galères, de quiproquos et de déconvenues, il parle de liberté, de ce que c'est que d'avoir les mains liées par l'amour, le besoin d'argent, les convenances sociales.
Plaisant, comme toujours chez Perutz, même si ce n'est pas le meilleur.
Mots-clés : #humour
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topocl- Messages : 8552
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Re: Leo Perutz
Quasimodo- Messages : 5461
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Re: Leo Perutz
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topocl- Messages : 8552
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Re: Leo Perutz
Quasimodo- Messages : 5461
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Age : 29
Re: Leo Perutz
Ce sont des tranches de vie des habitants de Prague, Juifs, Chrétiens, Protestants, aux 16 et 17ème siècles qui nous sont contées. Celles des humbles, des nobles, de l'Empereur , des artisans, des savants.
Ces histoires se déroulent non sans humour, dérision, dans une ambiance fantastique que dispensent les croyances, les religions ; l'ésotérisme est bien présent notamment en la personne de l'Empereur.
Le sujet qui donne cohérence au tout c'est le trésor, convoité, du Juif Morchedai Meisl.
C'est très vivant, les caractères des diverses communautés sont bien traités et je pense que l'auteur marque à travers ces histoires les travers des uns et des autres et qu'à chaque chapitre on peut morale trouver.
J' apprécie toujours l'habileté d'un auteur à jouer avec l'Histoire ; intéressant aussi par la passion pour les arts de l'Empereur qui permet de citer des peintres, sculpteurs, scientifiques.
J'ai aimé suivre les personnages dans Prague la "magique".
Les différentes histoires conduisent judicieusement le lecteur jusqu'à l'épilogue.
C'était une très belle lecture ; c'est le deuxième livre que je lis de cet auteur et je suis à nouveau convaincue par l'écriture, l'imagination.
merci Quasimodo d'avoir fait ce choix pour moi !
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21699
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Localisation : En Provence
Re: Leo Perutz
J'y reviendrai bientôt, tu m'en as donné envie !
Quasimodo- Messages : 5461
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Re: Leo Perutz
Nadine- Messages : 4882
Date d'inscription : 02/12/2016
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Re: Leo Perutz
Parce qu'il ne figure pas dans la liste des auteurs répertoriés et désormais
classiques.
Mais il bénéficie plutot du bouche à oreille et du plaisir des lecteurs qui l'ont découvert.
C'est loin d'etre unique et cela devrait nous inciter à nous méfier des auteurs
classés et étiquetés et jamais révisés et d'autre part, à chercher en dehors et
au delà.
C'est ma démarche depuis presque toujours parce que j'ai la passion et la
curiosité de la découverte dans le temps et un peu partout.
C'est ma façon de voyager moi qui ne voyage que très peu.
Ceci dit, je vais lire Turlupin.
bix_229- Messages : 15439
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Re: Leo Perutz
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15949
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 68
Localisation : Guyane
Re: Leo Perutz
Horriblement frustrant...Tristram a écrit:Oui, curieux auteur, et qui ne prête guère à citation...
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Flore Vasseur
topocl- Messages : 8552
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Age : 64
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Re: Leo Perutz
Le Tour du Cadran
Une journée noire de la vie de Stanislas Demba, jeune étudiant assez fauché, au comportement étrange: il doit garder ses mains cachées et ne peut les utiliser devant personne. Plus il veut être discret, plus il attire sur lui le regard des autres et la suspucion, l'inévitable problématique du “juger selon les apprences”.
Après une petite centaine de pages, L. Perutz nous livre l'explication (et donc, surtout ne pas lire cette foutue quatrième de couverture qui divulgue un pan du mystère !! ). Nous sommes dans le secret et nous souffrons d'autant plus avec Stanislas. Qu'il est difficile de vivre sans pouvoir utiliser ses mains, qu'il est difficile de ne pas éveiller de soupçons lorsque l'on doit garder ses mains cachées.
D'autant que le jeune homme, amoureux éconduit de Sonia, est en plein déni et pense qu'il sauvera son amour en l'emmenant en voyage.
Jaloux, d'une humeur qui oscille entre colère, révolte et tristesse, il va s'entêter toute cette journée à réunir l'argent nécessaire.
Plusieurs questions sont abordées dans le roman:
Est-ce cela le prix de l'amour ? Où se situe notre liberté ? Quels sont ces codes qui ne nous permettent pas d'être différent ?
La chute de la dernière page est assez extraordianire.
Court roman qui se dévore; on sourit dans les scènes parfois grotesques mais on se mordille souvent les lèvres tout comme Stanislas.
Dommage que le bouquin soit devenu si difficile à trouver.
Dernière édition par Cliniou le Lun 26 Nov - 23:36, édité 1 fois
Cliniou- Messages : 916
Date d'inscription : 06/12/2016
Age : 54
Re: Leo Perutz
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Bédoulène- Messages : 21699
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
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Re: Leo Perutz
Nadine- Messages : 4882
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Re: Leo Perutz
Burlybunch- Messages : 425
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Localisation : bas du Bas-Rhin
Re: Leo Perutz
Tancrède Turlupin respectait les jeûnes et tous les commandements de l'Eglise, il pratiquait la charité et jamais il ne passait devant un mendiant sans lui faire l'aumône. Il agissait ainsi par prudence et par sagesse, car en réalité, il haïssait les mendiants et leur souhaitait tous les malheurs qui se fussent jamais abattus sur une créature ; s'il avait osé, il les aurait tous étranglés de ses propres mains. C'étaient des espions de Dieu, des prétentieux, de misérables traîtres. Ils recouvraient l'aumône comme on lève un tribut. Et quand quelqu'un passait sans faire attention à eux, ils le maudissaient aussitôt, et leurs paroles s'élevaient vers le ciel jusqu'à l'oreille de Dieu. Ils étaient conscients de leur pouvoir et toujours prêts à dépouiller les gens honnêtes et travailleurs. Tancrède Turlupin leur donnait sa menue monnaie plein d'une rage contenue et en grinçant des dents.
Gravement malade, sur le point de mourir, le cardinal de Richelieu poursuit encore sa vieille obsession, se débarrasser de la noblesse. Radicalement et une fois pour toutes. Une sorte de Saint Barthélémy des aristos. Mais son but n'est pas de de protéger Louis XIII et la royauté, mais d'établir une république à l'image de celle de Cromwell. L'occasion, il va la trouver lors des obsèques d'un pair de France qui réunissent une grande partie d'entre eux. Le moment venu, il s'agira d'inciter le peuple de mécontents à se soulever et de massacrer les nobles présents. Pour commencer. A cet effet, il a soudoyé un agent provocateur qui donnera le signal.
Un projet grandiose !
Tout est prêt, mais voilà ! Un grain de sable inattendu va gripper la machine en marche. Turlupin est son nom. Un jeune homme abandonné à a naissance, puis recueilli, il est devenu barbier et telle pourrait être sa vie. Banale mais sure. Et ce serait mieux pour lui, vu qu'il est un peu béta. Pas méchant, non, mais pas futé non plus. La preuve en est qu'il s'est mis en tête qu'il est de noble ascendance. Présent aux obsèques du noble pair, il s'imagine que sa veuve le fixe du regard pendant la cérémonie. Et il se persuade qu'elle est sa mère. En fait elle est aveugle, mais moins que lui. Décidé à se faire connaitre, il parvient, déguisé en noble, à s'introduire dans le château et à se glisser parmi les invités. C'est le passage le plus drôle du livre. Il se rend très vite compte qu'ils ont tous en commun d'être incroyablement vains, futiles, imbus de leurs privilèges, belliqueux et en plus tous pochards. Comme il ne connait pas les moeurs de ces oligarques, il multiplie les impairs et se met en danger.
Ce qui se passe ensuite, vous le saurez en lisant le livre. Et sachez que Perutz, comme dans tous ses romans, multiplie les plaisirs et divertissements, les intrigues riches en rebondissements, les fausses citations. Les personnages principaux et secondaires sont nombreux et savoureux.
Alexandre Dumas et Leo Perutz ont des points communs. Mais Dumas s'intéresse plutôt à l'héroïsme et aux intrigues politiques et amoureuses. L'Histoire pour Perutz est une suite de hasards et de malentendus, d' absurdités.
Les personnages sont dérisoires et se cherchent en vain. Tel ce Turlupin, propulsé au coeur de l'action pour inverser le cours de l'histoire sans se rendre compte qu'il est manipulé.
Au fond, la vision de la société et de l'Histoire est pessimiste chez Perutz. La mort rode et n'est jamais bien loin. Et cette oeuvre est sans doute le reflet d'un lieu et d'une époque, même si dans ce cas précis, c'est Paris et non Prague en toile de fond.
mots-clés : #complotisme #historique #humour
bix_229- Messages : 15439
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