Rachel Carson
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Rachel Carson
Rachel Carson, de son vrai nom Rachel Louise Carson, née à Pittsburgh le 27 mai 1907 et morte le 14 avril 1964 à Silver Spring dans le Maryland, est une biologiste marine et militante écologiste américaine.
Carson commença sa carrière comme biologiste au U.S. Bureau of Fisheries (Bureau des pêches) puis se consacra progressivement à l'écriture à plein temps dans les années 1950. Son best-seller Cette mer qui nous entoure (The Sea Around Us), publié en 1951, lui valut d'être reconnue comme écrivaine de talent, et lui apporta une sécurité financière. Son livre suivant, The Edge of the Sea, ainsi que la réédition de son premier livre, Under the Sea-Wind, furent aussi des succès. Considérée comme un tout, sa trilogie de la mer explore l'éventail de la vie marine, du littoral aux profondeurs.
À la fin des années 1950, Carson se concentra sur la protection de l'environnement et sur les problèmes causés par les biocides de synthèse. Ceci la conduisit à publier Silent Spring (Printemps silencieux) en 1962 qui déclencha un renversement dans la politique nationale envers les biocides — conduisant à une interdiction nationale du DDT et d'autres pesticides. Le mouvement populaire que le livre inspira conduisit à la création de l'Environmental Protection Agency.
Œuvres principales
• Under the Sea Wind, 1941, Simon & Schuster, Penguin Group, 1996, La Vie de l'Océan, 1952, Amiot-Dumont, coll. « Bibliothèque de la mer », trad. Pierre de Lanu
• The Sea Around Us, 1951, Oxford University Press, 1991, Cette mer qui nous entoure, 1952, Stock - Delamain et Boutelleau, coll. « Les Livres de nature illustrés », trad. Collin Delavau ; La Mer autour de nous, 2012, éditions Wildproject, coll. « Domaine sauvage », trad. Collin Delavaud
• The Edge of the Sea, 1955, Mariner Books, 1998, Là où finit la mer : le rivage et ses merveilles, 1957, Amiot-Dumont, coll. « Bibliothèque de la mer », trad. Anne de Cambias ; Les Merveilles de la mer et de ses rivages, sans date, Éditions A.D.L. (Paris), coll. « Les riches heures » ; rééd. en un seul volume de La Vie de l'Océan (trad. Pierre de Lanux) et de Là où finit la mer (trad. Anne de Cambiasy)
• Silent Spring, Boston, Houghton Mifflin, 1962 (réimpr. Mariner Books, 2002), 378 p., Printemps silencieux, 1963, Plon (Paris), trad. Jean-François Gravrand ; Printemps silencieux, 2009, éditions Wildproject, coll. « Domaine sauvage », trad. Jean-François Gravrand et Baptiste Lanaspeze
• The Sense of Wonder, 1965, HarperCollins, 1998
• Lost Woods: The Discovered Writing of Rachel Carson, Beacon Press, 1998
(Wikipédia)
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15922
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Re: Rachel Carson
Un essai historique, ou comment un problème écologique grave et méconnu a été révélé et (partiellement) résolu grâce à un livre ; il reste d’une actualité intense et dramatique de nos jours (paru en 1962).
Ces produits chimiques détruisent la vie, l’équilibre naturel : pesticides, mais aussi herbicides.« Je prétends encore que nous avons laissé employer ces produits chimiques sans s’interroger outre mesure sur leurs effets sur le sol, sur l’eau, les animaux et plantes sauvages, sur l’homme lui-même. Les générations à venir nous reprocheront probablement de ne pas nous être souciés davantage du sort futur du monde naturel, duquel dépend toute vie. »
Carson explique comme un toxique se concentre dans la chaîne alimentaire. Tout est lié dans l’environnement. Elle souligne aussi les effets cumulatifs dans le temps des agents de pollution, et les risques induits par leurs interactions.« L’eau, le sol et le manteau végétal forment le monde qui soutient la vie animale de la Terre. Qu’il s’en souvienne ou pas, l’homme moderne ne pourrait exister sans les plantes qui captent l’énergie solaire et produisent les aliments de base nécessaires à sa subsistance. »
Des campagnes de pulvérisation illogiques (notamment pour tenter de sauver les ormes ; Carson parle essentiellement de l’Amérique du Nord) détruisent les insectes, et donc les oiseaux qui s’en nourrissent, ainsi que des mammifères. De plus, les facultés génésiques de cette faune sont détériorées par les insecticides. C’est valable également pour les poissons, les crustacés, etc. ; ces poisons se retrouvent jusque dans le lait des vaches.
Les produits dénoncés sont surtout les hydrocarbures chlorurés et les phosphates organiques. Ils sont souvent carcinogènes. Et ils induisent une résistance chez les insectes ciblés qui s’y adaptent rapidement, d’autant plus que leurs prédateurs naturels sont également atteints par les pulvérisations. Les dégâts sont aussi économiques.« Lorsque les insectes réapparaissent – ce qui arrive presque toujours – les oiseaux ne sont plus là pour enrayer l’invasion. »
« Autrefois, ces substances étaient conservées dans des boîtes couvertes de têtes de morts et de tibias croisés, et lorsqu’on les employait – chose évidemment rare – on prenait grand soin de les appliquer où il convenait, et nulle part ailleurs. Mais l’apparition des insecticides organiques, jointe à l’abondance des avions en surplus de la Seconde Guerre mondiale, ont changé tout cela. Les poisons modernes ont beau être beaucoup plus dangereux que leurs prédécesseurs, on trouve normal de les jeter indistinctement du ciel. Les insectes ou les plantes visés, mais également tous les êtres du secteur – humains ou non humains – pourront entrer en contact avec le poison. On arrose les forêts et les champs, mais aussi bien les villes et les bourgs. »
« Nous sommes à l’âge du poison ; le premier venu peut acheter sans explications à tous les coins de rue des substances beaucoup plus dangereuses que les produits pour lesquels le pharmacien exige une ordonnance médicale. »
« En bref, admettre une tolérance, c’est autoriser la contamination des denrées alimentaires destinées au public dans le but d’accorder aux producteurs et aux industries de transformation le bénéfice d’un moindre prix de revient ; c’est aussi pénaliser le consommateur, en lui faisant payer l’entretien d’une police économique chargée de veiller à ce qu’on ne lui administre pas de doses mortelles de poison. Mais étant donné le volume et la toxicité des ingrédients agricoles actuels, ce travail de contrôle demanderait, pour être bien fait, des crédits que nulle assemblée n’osera jamais voter. En conséquence la police est médiocre, et le consommateur est à la fois pénalisé et empoisonné. »
« Notre grand sujet d’inquiétude est l’effet différé produit sur l’ensemble de la population par les absorptions répétées de petites quantités de ces pesticides invisibles qui contaminent notre globe. »
L’alternative est biologique, et non chimique : outre l’introduction de leurs prédateurs naturels lorsqu’ils manquent, sont proposés le lâchage d’insectes stérilisés, les leurres sélectifs (olfactifs ou acoustiques), insecticides bactériens et viraux.« Les pulvérisations d’insecticide dérangent les lois qui régissent la dynamique des populations chez les insectes. C’est pour cela qu’à chaque traitement les agriculteurs voient un mauvais insecte remplacé par un pire. »
« Nous voici maintenant à la croisée des chemins. Deux routes s’offrent à nous, mais elles ne sont pas également belles, comme dans le poème classique de Robert Frost. Celle qui prolonge la voie que nous avons déjà trop longtemps suivie est facile, trompeusement aisée ; c’est une autoroute, où toutes les vitesses sont permises, mais qui mène droit au désastre. L’autre, « le chemin moins battu », nous offre notre dernière, notre unique chance d’atteindre une destination qui garantit la préservation de notre terre. »
La situation a certainement beaucoup évolué depuis, mais les principes demeurent.
\Mots-clés : #contemporain #ecologie #economie #essai #nature #pathologie #ruralité #xxesiecle
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Tristram- Messages : 15922
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Re: Rachel Carson
à voir l'esprit de beaucoup d'agriculteurs, (pas tous heureusement) je crains que malheureusement l'alternative pour eux soit chimique (ils réclament d'utiliser encore et encore le glyphosate et autres)
(et Pierre Rabhi n'est plus pour montrer)
mais oui pas qu'eux, poison sur terre, mer et dans le ciel et nous sommes coupables
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21622
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Re: Rachel Carson
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Tristram- Messages : 15922
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Re: Rachel Carson
La jachère vient de loin et permettait de reposer la terre
Mais je suis d'accord pour ce qui est d'imposer aux pays de l'uE les mêmes obligations, afin que la concurrence soit honnête, que administrativement cela soit allégé.
Mais quand tu vois chez le marchand les fraises d'autres pays à 5 euros et les françaises à 10 ou plus, ton budget ne te permet peut-être pas de faire un choix.
Quand au bio il devient inaccessible pour beaucoup
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Bédoulène- Messages : 21622
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Re: Rachel Carson
C'est tout le problème. Malgré le coût du transport, beaucoup de produits importés sont moins chers ; ils ne répondent souvent pas aux mêmes normes sanitaires (pesticides par exemple) et la qualité surtout n'est pas forcément la même. C'est tout un pan de la malbouffe, effectivement accentué par le pouvoir d'achat réduit de certains consommateurs.Bédoulène a écrit:Mais quand tu vois chez le marchand les fraises d'autres pays à 5 euros et les françaises à 10 ou plus, ton budget ne te permet peut-être pas de faire un choix.
Les travailleurs sont-ils encore moins bien rémunérés dans les pays exportateurs ?
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Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
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Re: Rachel Carson
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topocl- Messages : 8545
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Re: Rachel Carson
Carson parle aussi des enjeux économiques, du court au long terme.
Je retiens notamment qu'une erreur peut avoir de graves conséquences sur le long terme, notamment en matière de santé, et que le principe de précaution est peu puissant face aux enjeux politiques, économiques, financiers actuels, que la régulation et des normes (applicables et appliquées) sont éminemment souhaitables...
Mais vraiment ce n'est pas simple : dans les solutions esquissées, il y a l'introduction des espèces prédatrices des "nuisibles", apparemment testées avec succès, mais j'ai un vif souvenir (pas personnel) des catastrophes générées par l'importation de plusieurs espèces en Australie... Bref, on doit pouvoir faire correctement, mais le temps manque...
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Tristram- Messages : 15922
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Re: Rachel Carson
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Bédoulène- Messages : 21622
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Re: Rachel Carson
Voici un article de 2018 qui montre qu'on s'y intéresse, avec de nouvelles connaissances acquises :
https://lejournal.cnrs.fr/articles/quand-le-productivisme-nuit-a-lagriculture
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Tristram- Messages : 15922
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Re: Rachel Carson
et comme il est écrit dans le lien, les bâtiments où les animaux d'élevage passent leur temps de vie, c'est non seulement horrible mais cela donne aussi une mauvaise chair
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Bédoulène- Messages : 21622
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