Cees Nooteboom
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Re: Cees Nooteboom
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21622
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Re: Cees Nooteboom
Huit nouvelles, variations sur la mort, les morts, présence/ manque… Avec récurrences de jeux de cartes, de peur du noir.
Dans Gondoles, histoire d’amour anthroposophique :
Dans Paula, puis Paula II, le lecteur écoute un vivant, puis son amante morte (mais ils ne s’entendent pas l’un l’autre).« L’amour était le besoin d’amour, voilà au moins une chose qu’il avait comprise. »
« Comment se fait-il – telle était ma question – qu’à mesure que l’on vieillit, votre vie se mette à ressembler de plus en plus à une histoire inventée ? »
Mots-clés : #nouvelle
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15922
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Re: Cees Nooteboom
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"Et au plus eslevé trone du monde, si ne sommes assis, que sus notre cul." (Michel de Montaigne)
Armor- Messages : 4589
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Re: Cees Nooteboom
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15922
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Re: Cees Nooteboom
Je pense que c'est un des grands écrivains vivants.
Mais, of course, ça concerne que moi.
bix_229- Messages : 15439
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Re: Cees Nooteboom
Quasimodo- Messages : 5461
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Re: Cees Nooteboom
Ce serait dommage, mais sans grande importance.Quasimodo a écrit:J'ai tout oublié de Mokusei !, que j'avais modérément apprécié, sans nier les qualités de l'écrivain. Je ne sais pas si je dois en essayer un autre ?
Essayer peut etre Un sombre présentiment (sur Bosch), ou des récits de voyage, comme Hotel Nomade, Lettres à Poséidon ou Désir d'Espagne.
bix_229- Messages : 15439
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Re: Cees Nooteboom
Non mais c'est quoi cette remarque ? Il n'y a pas d'âge pour avoir un coeurTristram a écrit:(en plus les histoires d'amour me fatiguent un peu, vu mon âge).
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Armor- Messages : 4589
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Re: Cees Nooteboom
« Tous ces hommes, ils veulent s’introduire en toi, comme pour une naissance à l’envers. Ils sont couchés sur toi, et tout ce que leur corps exprime, c’est une sorte de volonté forcenée, le con, le con, il faut absolument qu’ils y aillent et ils s’en font toujours expulser, voilà tout, non ? »
Cees Nooteboom, « Paula II », in « La nuit viennent les renards »
Dernière édition par Tristram le Dim 14 Juin - 12:15, édité 1 fois (Raison : Remplacé Laura par Paula !)
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Tristram- Messages : 15922
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Re: Cees Nooteboom
bix_229- Messages : 15439
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Re: Cees Nooteboom
Ce qui me reste en mémoire, c'est plutôt les interrogations autour de la mort et la présence dans quasiment chaque nouvelle de clichés photographiques.
Un bon souvenir de lecture qui m'a fait acheter Le jour des morts quand je l'ai trouvé plus tard.
Au bout d'un moment, j'ai osé te demander ce qui n'allait pas et tu m'as dit que, chaque nuit, un moment venait où tu ne voulais plus vivre. (...) Tu avais peur de ce moment, parce que tu savais qu'il revenait toujours. J'entendais l'angoisse dans ta voix, (...) Et puis tu as dit quelque chose que je n'ai jamais oublié. La nuit viennent les renards.Dans le temps, quand tu étais petit, c'est ta grand-mère qui te l'avait dit, et tu l'avais toujours gardé en mémoire.
Invité- Invité
Re: Cees Nooteboom
Pas trouvé/ lu encore Le jour des morts...
Ta citation (extraite de la même nouvelle que la mienne) est représentative (même si elle est tronquée, elle).
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Tristram- Messages : 15922
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Re: Cees Nooteboom
Paula IICa parait tellement énorme, la vie, et pourtant, ensuite seulement on se rend compte à quel point c'et transparent. Une toile d'araignée.
Invité- Invité
Re: Cees Nooteboom
Le fait qu'on ait toujours le même corps, c'était cela, au fond, le miracle. Mais non, bien sûr, ce n'était pas le même corps. Celui à qui il appartenait portait toujours le même nom, c'était tout."
Pas d'histoires d'amour dans "La nuit viennent les renards". Encore que cette évocation mémorielle n'en est pas loin.
bix_229- Messages : 15439
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Re: Cees Nooteboom
Tristram a écrit:«
Cees Nooteboom, « Laura II », in « La nuit viennent les renards »
Tu dois quand même être troublé, @Tiristram !
Invité- Invité
Re: Cees Nooteboom
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Tristram- Messages : 15922
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Re: Cees Nooteboom
bix_229- Messages : 15439
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Re: Cees Nooteboom
Évidemment ce livre vaut surtout pour qui connaît ne serait-ce qu’un peu Venise ; j’ai pris plaisir à m’égarer de nouveau dans ses venelles qui s’achèvent parfois sans avertissement dans un rio en contrebas.
S’il est illustré de photos de Simone Sassen, la compagne de Cees Nooteboom, il n’y a guère de représentation des tableaux, qui tiennent pourtant une grande place dans ce recueil de textes écrits sur des décennies, et parfois très récents (Nooteboom évoque les « porcs balancés » et Trump).« Vous cherchiez quelque chose, un palais, la maison d’un poète, mais vous perdez votre chemin, vous vous engagez dans une ruelle qui aboutit à un mur ou à une berge sans pont et soudain, vous comprenez que c’est cela l’important, que ce que vous voyez maintenant, vous ne l’auriez jamais vu autrement. »
Le passé est partout dans la ville-labyrinthe.
Plus encore sur le labyrinthe :« Entendons-nous bien : je suis heureux à Venise, mais c’est un bonheur avec un arrière-goût, peut-être du fait de cet entassement de passé, de cette surabondance de beauté, et parce que c’est trop de bonheur – la tension du labyrinthe qui peut vous amener soudain, plusieurs fois par jour, dans une cour fermée, devant les briques d’un mur aveugle ou devant une eau sans pont, si bien que ce qui eût dû s’ouvrir se referme tout à coup, vous obligeant à faire volte-face et à retourner là d’où vous veniez. Un instant la ville vous a tenu captif, un instant vous avez été la mouche prise dans la toile, le prisonnier de Borges, contraint par les mailles d’un filet de mille églises et palais, ligoté par d’étroites et sombres venelles et puis, d’un seul coup, c’est fini, vous voilà dans la lumière du quai, vous voyez les bateaux sillonner en tous sens cette lumière, et tout au fond la miniature de Murano, étincelant dans l’ardeur de septembre. » (Le labyrinthe désagrégé)
« Dans les lieux historiques, le passé reculé n’est jamais qu’une autre forme d’hier. »
« Qui ne croit pas que les morts sont encore de la partie n’a rien compris. »
Inévitablement aussi, on n’échappe pas à « l’armée » (surtout chinoise, japonaise) des touristes.« Venise entière n’est qu’un éternel réseau de recoupements, impossible d’y échapper pour la simple raison, peut-être, qu’on ne veut pas y échapper. Une ville qui est un univers condensé constitue une variante spécifique de claustrophobie, un domaine clos et néanmoins relié au monde. »
« Cette ville ne s’arrête jamais, ni dans notre imagination ni dans la réalité. Une ville entourée d’eau n’a pas de frontières, elle est partout. Une ville toile d’araignée, le labyrinthe auquel on ne se fait jamais, on reste pris dans ses rets, même après un an d’absence. »
Comme de coutume chez Nooteboom, des réflexions originales.« Entre leur regard et la ville, il y aura toujours un téléphone ou un appareil qui leur montrera leur propre visage avec en fond de décor la ville qu’ils avaient tant désiré voir. »
« Étrange : les foules que j’essaie d’éviter dans la journée, je les recherche justement chez le Tintoret. »
« Tout ici a été construit par des hommes, et pourtant c’est comme si la ville s’était générée, s’était bâtie elle-même, et avait peut-être inventé les hommes qui l’ont bâtie. Une étendue d’eau où se déversent quelques rivières, presque un marécage, çà et là une île, des hommes qui ont ici cherché refuge et y ont construit une ville qui en retour a produit cette race d’hommes, création mutuelle ayant suscité une chose sans pareille dans le monde, des hommes qui font une ville qui fait des hommes, lesquels, durant des siècles, soumettent tout leur environnement, prodigieuse multiplication de puissance et d’argent autour d’une église qui n’a jamais su si elle appartenait à l’Orient ou à l’Occident, excroissance où ont fleuri les plus invraisemblables absurdités et traditions, et dont l’efflorescence la plus ahurissante fut cette créature singulière, le doge, en une immense série de centaines d’hommes, les premiers se perdant dans les brumes de l’Histoire et le dernier ayant déposé de ses propres mains ce couvre-chef qui tenait à la fois du bonnet de nuit phrygien et de la couronne. »
\Mots-clés : #Essai #historique #insularite #lieu
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