Hjalmar Söderberg
Page 1 sur 1 • Partagez
Hjalmar Söderberg
Hjalmar Emil Fredrik Söderberg
1869 – 1941
1869 – 1941
Wikipedia, BiblioMonde a écrit:né à Stockholm comme fils d’un notaire et mort à Copenhague, est un romancier, auteur dramatique, poète et journaliste suédois.
Hjalmar Söderberg débute dans le monde littéraire à l'âge de vingt ans en écrivant pour le quotidien suédois Svenska Dagbladet. Il sort six ans plus tard son premier roman, Förvillelser (Égarements).
En 1907, Hjalmar Söderberg est obligé de quitter la Suède. Il s’installe au Danemark et cet exil marque le début de son détachement vis-à-vis de la littérature. Il devient un journaliste réputé, pourfendeur du nazisme, il écrit notamment dans le quotidien résistant danois Göteborgs Handelsoch Sjöfartstidning. Contemporain de Strindberg, il fut aussi réputé que lui dans les pays scandinaves où il demeure l’un des écrivains du XIXe siècle les plus lus.
C'est le grand-père maternel de l'écrivain danois Henrik Stangerup (1937-1998). Il fût marié de 1899 -1917 avec Märta Söderberg et de 1917-41 avec Emilie Voss.
Il est enterré au cimetière Vestre à Copenhague.
Oeuvres Traduites en français :
Förvillelser, 1895 /Égarements
Historietter, (Nouvelles) 1898/Dessein à l'encre de Chine et autres nouvelles
Martin Bircks ungdom, 1901/La jeunesse de Martin Birck
Doktor Glas, 1905/Docteur Glas
Gertrud, drame, 1906/Gertrud
Den allvarsamma leken, 1912/Le jeu sérieux
Kära Hjalle, kära Bo, correspondance avec Bo Bergman, 1969
en langue originale
- Spoiler:
- Oscar Levertin, 1895
Främlingarna, 1903
Det mörknar öfver vägen, 1907
Valda sidor, 1908
Hjärtats oro, 1909
Aftonstjärnan, 1912
Den talangfulla draken, 1913
Jahves eld, 1918
Skrifter, 1921
Ödestimmen, 1922
Jesus Barabbas, 1928
Resan till Rom, 1929
Den förvandlade Messias, 1932
Sista boken, 1942
Samlade verk, 1943
Makten, visheten och kvinnan, 1946
Noveller, 1962
Aforismer och maximer, 1969
tom léo- Messages : 1353
Date d'inscription : 04/12/2016
Localisation : Bourgogne
Re: Hjalmar Söderberg
Dessin à l'encre de Chine et autres nouvelles
Dans cette nouvelle édition de nouvelles de Söderberg chez Cambourakis il s’agit de 31 morceaux, d’une longeur de deux à 10 pages. En fait, le recueil suèdois cité dans une des premières pages comme origine de ce choix en français, fût édité tel quel déjà en 1898. Mais dans les pages d’introduction (très instructifs) on parle d’une période beaucoup plus longue dans laquelle furent alors écrites certaines autres de ces nouvelles partiellement inédites jusqu'à maintenant.
Comme souvent, voir toujours (?) chez Söderberg, le lieu par excellence de ces flaneries, rencontres fortuites, rêves… - est Stockholm. On rencontre pratiquemment toujours un narrateur impliqué. On trouvera presque toujours une atmosphère qu’on décrira difficilement comme joyeuse, mais plutôt comme liée à la mort d’une façon ou d’une autre. Parfois les premières lignes, paragraphes laissent encore penser à une possibilité lumineuse du récit, mais c’est quand même un certain pessimisme qui prévaudra. On baigne souvent entre rêve et réalité, entre cauchemar et reveil qui va plutôt confirmer les pires idées. Ce sera la plupart de temps l’impression d’un temps sombre de la journée, voir de l'année.
« Je ne saurai dire si j’aime ou je deteste la vie ; mais je m’y accroche de toutes mes forces. Je ne veux pas mourir. »
Le protagoniste constate un monde marqué par la mort, le vieillissement, le vide. Parfois il lutte encore contre ces constats. Souvent un désir de monde, de « vanité » l’habite.
Donc, on comprendra que ce n’est pas une douce proménade dans un pays rose. Néanmoins c’est si bien écrit, souvent avec une distance, une ironie qui nous fait comprendre que cet homme fût (est?) considéré en Scandinavie comme un tout grand, presque à l’égal d’un Strindberg.
Après le roman « Egarements » cela était mon deuxième contact avec Söderberg, peut-être moins leger et plus étouffant? Certains morceaux me rappelaient Léonid Andreïev...
mots-clés : #mort #nouvelle #vieillesse
tom léo- Messages : 1353
Date d'inscription : 04/12/2016
Localisation : Bourgogne
Re: Hjalmar Söderberg
Merci pour ton retour!
C'est vrai qu'on est ici dans une atmosphère assez brumeuse et crépusculaire, dans laquelle la lumière ne perce jamais totalement, avec des protagonistes presque toujours tiraillés par leurs passions et leurs questionnements intérieurs et, oui, un certain pessimisme sur la condition humaine et notre aptitude à toucher le bonheur.
Néanmoins une écriture pleine de beauté et d' "impressions", et une œuvre assez emblématique de ce tournant du siècle scandinave. Certes pas le retentissement ni la portée d'un Strindberg, mais Söderberg continue à être étudié dans les programmes scolaires suédois, et à être précieusement redécouvert!
Continue donc ton chemin avec Le jeu sérieux
C'est vrai qu'on est ici dans une atmosphère assez brumeuse et crépusculaire, dans laquelle la lumière ne perce jamais totalement, avec des protagonistes presque toujours tiraillés par leurs passions et leurs questionnements intérieurs et, oui, un certain pessimisme sur la condition humaine et notre aptitude à toucher le bonheur.
Néanmoins une écriture pleine de beauté et d' "impressions", et une œuvre assez emblématique de ce tournant du siècle scandinave. Certes pas le retentissement ni la portée d'un Strindberg, mais Söderberg continue à être étudié dans les programmes scolaires suédois, et à être précieusement redécouvert!
Continue donc ton chemin avec Le jeu sérieux
Burlybunch- Messages : 425
Date d'inscription : 07/02/2018
Localisation : bas du Bas-Rhin
Re: Hjalmar Söderberg
En effet, Le Jeu sérieux !
Merci, Burly, faut-il le relire ?
Merci, Burly, faut-il le relire ?
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Hjalmar Söderberg
Mais oui!
Ou ces nouvelles, cruciales dans l'œuvre de Söderberg,
ou regarder le Gertrud mis en scène par Dreyer
ou lire le Gregorius de Bengt Ohlsson (2004/Phébus 2016 pour la France), qui fait revivre le Docteur Glas de Söderberg
Ou ces nouvelles, cruciales dans l'œuvre de Söderberg,
ou regarder le Gertrud mis en scène par Dreyer
ou lire le Gregorius de Bengt Ohlsson (2004/Phébus 2016 pour la France), qui fait revivre le Docteur Glas de Söderberg
Burlybunch- Messages : 425
Date d'inscription : 07/02/2018
Localisation : bas du Bas-Rhin
Re: Hjalmar Söderberg
Je n'ai pas fini avec Söderberg, et j'aimerais bien encore continuer avec des romans, comme vous e proposez par ailleurs.
Quand j'ai mis hier mon commentaire, j'avais en fait encore deux récits à lire, et celles-ci étaient moins sombres. Peut-être plus tardifs? Je regrette dans l'édition de Cambourakis qu'on ne précise pas l'année d'écriture de chacune de ces pièces. On parle de "Historietter" comme oeuvre d'origine, mais cela ne peut pas être entièrment vrai, car CE livre-là était paru en 1898, et ailleurs on parle de morceaux bien plus tardifs! Dommâge pour ce manque.
J'imagine que ces derniers sont aussi chronologiquemment les plus tards? Est-ce que quelque chose s'est adoucit avec les années???
Quand j'ai mis hier mon commentaire, j'avais en fait encore deux récits à lire, et celles-ci étaient moins sombres. Peut-être plus tardifs? Je regrette dans l'édition de Cambourakis qu'on ne précise pas l'année d'écriture de chacune de ces pièces. On parle de "Historietter" comme oeuvre d'origine, mais cela ne peut pas être entièrment vrai, car CE livre-là était paru en 1898, et ailleurs on parle de morceaux bien plus tardifs! Dommâge pour ce manque.
J'imagine que ces derniers sont aussi chronologiquemment les plus tards? Est-ce que quelque chose s'est adoucit avec les années???
tom léo- Messages : 1353
Date d'inscription : 04/12/2016
Localisation : Bourgogne
Re: Hjalmar Söderberg
Tu as une table/sommaire avec les titres des nouvelles?
Je peux zyeuter dans ses œuvres complètes pour t'éclairer!
Je peux zyeuter dans ses œuvres complètes pour t'éclairer!
Burlybunch- Messages : 425
Date d'inscription : 07/02/2018
Localisation : bas du Bas-Rhin
Re: Hjalmar Söderberg
Burlybunch a écrit:Tu as une table/sommaire avec les titres des nouvelles?
Je peux zyeuter dans ses œuvres complètes pour t'éclairer!
Bonne idée! Mais je l'ai déjà prêté à un ami! J'espère pouvoir revenir sur ta proposition! Merci!
tom léo- Messages : 1353
Date d'inscription : 04/12/2016
Localisation : Bourgogne
Re: Hjalmar Söderberg
Egarements
Originale: Sförvillelser (Suèdois, 1895)
CONTENU :
Viviane Hamy a écrit:Printemps à Stockholm. La nature renaît, reprend peu à peu ses droits sur l'hiver et les rues grouillent de monde. Thomas Weber vient d'obtenir sa licence en médecine. N'exerçant encore aucune activité sérieuse, il flâne par les rues du centre-ville et non loin du port, prêt à se jeter dans l'aventure au grès des rencontres fortuites. Un seul but occupe son esprit : dépenser au plus vite l'argent que son père lui a offert en récompense de son succès universitaire. Son premier achat sera une élégante paire de gants rouges ; d'ailleurs la vendeuse, au cou gracile et à l'épaisse chevelure, va vite hanter sa rêverie.
Égarements est un roman de la sensation, d'une belle mélancolie, sur les soubresauts de la jeunesse et l'entrée dans l'âge adulte. À sa parution, en 1895, il provoque un scandale, car jugé indécent et pornographique ; depuis, il est devenu un classique de la littérature scandinave.
REMARQUES :
Le livre parle en quinze chapitres d’environ une dizaine de mois et parle de son « anti-héros » Tomas Weber. Juste à vingt ans il a obtenu sa licence en médecine et pour cela reçu une bonne somme rondelette de son père. Dans le milieu décadent de la ville cet argent est vite dépensé. Il bascule entre son amour de « toujours », Märta, laquelle il aimerait probablement marier à longue terme. Et de l’autre coté son amour, désir pour la jeune Ellen, timide. Est-ce qu’elle ne pourrait pas être un terrain pas dangereux pour « certaines expériences » ? Mais la pendule va une fois ici, une fois là-bas, pas possible de suivre ses inclinations actuelles. Une fois il s’occupe de celle-ci, puis il préfère celle-là. Qu’est-ce qui ne tourne pas rond chez Tomas ? Pas de miracle qu’il ne pourra pas écrire crédiblement une thèse pour sa sœur sur le « Saint Sacrement ». Cela n’étonne que sa sœur. Mais avec tout cela ce roman ne provoque plus un tel émoi aujourd’hui (comme à sa parution où on a accusé Söderberg de pronographie etc). Ou bien…?
Alors je me disais déjà : A quoi bon, ce théâtre auquel fait penser l’apparition de différents personnages au début du roman. Mais oui : qui connaît Stockholm va prendre goût de reconnaître des rues, des places connus, comme toujours chez l’auteur partie intégrale des promenades et flâneries. Et aussi quelques bons mots. Et puis ? Est-ce que c’est tout ?
Ah, le roman commençait à provoquer mon vrai intérêt à partir assez exactement le milieu : Les dettes s’accroissent, les femmes commencent à résister, et des doutes existentiels apparaissent. D’un coup une sorte de mise en question de soi-même surgit, une forme de pessimisme mélancolique : Est-ce que je vais l’éviter, me filer dans la route fréquentée, et préférer les mensonges de la vie ? Là le roman me rappelait d’une littérature existentielle que j’associe avec des temps bien plus tardifs, je veux dire plus proche de nous (selon mes connaissances). Y est lié une tristesse de type nordique. Tout cela me faisait m’intéresser au roman.
« … et le voilà tout seul, comme un naufragé sur un radeau à la dérive. »
Parfois je me dis que cette décadence apparaît alors aussi dans une autre lumière comme si Söderberg n’était pas juste un exalté, jubilant, mais un peintre un peu défaitiste d’êtres humains en fin de compte perdus et solitaires.
mots-clés : #amour #lieu #portrait #sexualité #xixesiecle
tom léo- Messages : 1353
Date d'inscription : 04/12/2016
Localisation : Bourgogne
Re: Hjalmar Söderberg
Au fond, c' était un moraliste et, en tant que tel, pessimiste.
Je me demande pourquoi il a eu du succès, en dehors du scandale.
Son cas me fait penser à celui de Thomas Hardy.
Je me demande pourquoi il a eu du succès, en dehors du scandale.
Son cas me fait penser à celui de Thomas Hardy.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Hjalmar Söderberg
Tiens, une petite étude que j'avais faite à la fac sur Söderberg et ces Historietter : clic
Ça vaut ce que ça vaut, mais ça me semble assez éclairant sur l'écrivain et son œuvre
Ça vaut ce que ça vaut, mais ça me semble assez éclairant sur l'écrivain et son œuvre
Burlybunch- Messages : 425
Date d'inscription : 07/02/2018
Localisation : bas du Bas-Rhin
Re: Hjalmar Söderberg
merci Burly de mettre ton étude à notre disposition.
Ne connaissant point cet auteur (encore) je pourrais à présent l'aborder plus sereinement.
(perso je n'avais pas entendu parler de ce dont tu parles sur Jesuset Barabbas
Ne connaissant point cet auteur (encore) je pourrais à présent l'aborder plus sereinement.
(perso je n'avais pas entendu parler de ce dont tu parles sur Jesuset Barabbas
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21645
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Hjalmar Söderberg
Merci, Burlybunch! Je vais lire cette étude quand j'aurais un moment!
tom léo- Messages : 1353
Date d'inscription : 04/12/2016
Localisation : Bourgogne
Re: Hjalmar Söderberg
Égarements
À mi-chemin entre Niels Lyhne de Jacobsen et Les Dernières Cartes de Schnitzler, il y a le profond égarement d’une jeunesse suédoise décrit par Hjalmar Söderberg dès son premier roman, paru en 1895. Un égarement qui atteint même le lecteur tant est puissant le sentiment de vacuité de tout dans ce livre. Sans évoquer les causes de cette morosité urbaine, Hjalmar Söderberg nous montre un Thomas Weber se fondre dans une masse qui reflète par moments son fatalisme et cette tentation de tout oublier et de tout dépenser dans le bruit. S’il y avait un peu d’amour et d’idéalisme chez les artistes de Jacobsen, chez Söderberg ils n’existent plus qu’en demi-teintes, en brèves illusions rendues tout à fait ridicules ou par trop pathétiques par la lâcheté de Thomas. Dans une sorte de danse désenchantée et virtuose, tout tourne autour de ce personnage de plus en plus faible et imbuvable. Le stylo de Söderberg marche mieux lorsqu’il dessine des tourbillons que lorsqu’il trace une ligne droite, à savoir la destinée d’un personnage beaucoup trop creux.
À mi-chemin entre Niels Lyhne de Jacobsen et Les Dernières Cartes de Schnitzler, il y a le profond égarement d’une jeunesse suédoise décrit par Hjalmar Söderberg dès son premier roman, paru en 1895. Un égarement qui atteint même le lecteur tant est puissant le sentiment de vacuité de tout dans ce livre. Sans évoquer les causes de cette morosité urbaine, Hjalmar Söderberg nous montre un Thomas Weber se fondre dans une masse qui reflète par moments son fatalisme et cette tentation de tout oublier et de tout dépenser dans le bruit. S’il y avait un peu d’amour et d’idéalisme chez les artistes de Jacobsen, chez Söderberg ils n’existent plus qu’en demi-teintes, en brèves illusions rendues tout à fait ridicules ou par trop pathétiques par la lâcheté de Thomas. Dans une sorte de danse désenchantée et virtuose, tout tourne autour de ce personnage de plus en plus faible et imbuvable. Le stylo de Söderberg marche mieux lorsqu’il dessine des tourbillons que lorsqu’il trace une ligne droite, à savoir la destinée d’un personnage beaucoup trop creux.
Dreep- Messages : 1539
Date d'inscription : 08/12/2016
Age : 32
Re: Hjalmar Söderberg
Nous voulons tous êtres aimés,
à défaut , être admirés,
à défaut , être redoutés,
à défaut , être haïs et méprisés.
Nous voulons éveiller une émotion chez autrui quelle qu’elle soit.
l’âme frisonne devant le vide et recherche le contact à n’importe quel prix
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Hjalmar Söderberg
Je crois à la volupté de la chair et à l'irrémédiable solitude de l'âme .
Gertrud
J'apprécie beaucoup Soderberg, esprit lucide et pessimiste.
Le dernier livre que j'ai lu de lui est Docteur Glas et je le recommande.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Hjalmar Söderberg
Docteur Glas
Jeune médecin à Stockholm, Glas longe le château qui se reflète et de se déforme dans le Norrström. Les teintes sont grises ou lugubre, la lumière jaunâtre. Glas promène ses pensées, les écrit dans son journal ; ainsi se présente le roman de Hjalmar Söderberg. Glas est seul, et fait d'ailleurs oublier sa jeunesse. Ayant loupé le coche à plusieurs reprises, ses pensées sont celles d'un homme qui n'a plus rien à attendre de la vie. C'est un homme négatif, ou disons qu'il se refuse de caresser l'espoir qu'il a. Cet espoir est lié à d'autres personnages ; une intrigue se forme, Glas doit prendre une décision. Le récit progresse dans tous les stades d'une réflexion morale, nourries d'idées sur l'amour, l'ambition, le bonheur, ou sur le droit à la vie ; enrichie par une palette de couleurs, d'impressions de sentiments. De cet agrégat de beautés et de fausses certitudes, Söderberg révèle un caractère assez singulier (pas si loin de ceux de Strindberg) et en tout cas admirablement décrit : héritier sceptique d'une religiosité toujours influente, recherchant la vérité sans jamais se remettre en doute les présupposés qui l'ont guidé toute sa vie, il feigne l'assurance, alors qu'il vacille sur une pente périlleuse.
Jeune médecin à Stockholm, Glas longe le château qui se reflète et de se déforme dans le Norrström. Les teintes sont grises ou lugubre, la lumière jaunâtre. Glas promène ses pensées, les écrit dans son journal ; ainsi se présente le roman de Hjalmar Söderberg. Glas est seul, et fait d'ailleurs oublier sa jeunesse. Ayant loupé le coche à plusieurs reprises, ses pensées sont celles d'un homme qui n'a plus rien à attendre de la vie. C'est un homme négatif, ou disons qu'il se refuse de caresser l'espoir qu'il a. Cet espoir est lié à d'autres personnages ; une intrigue se forme, Glas doit prendre une décision. Le récit progresse dans tous les stades d'une réflexion morale, nourries d'idées sur l'amour, l'ambition, le bonheur, ou sur le droit à la vie ; enrichie par une palette de couleurs, d'impressions de sentiments. De cet agrégat de beautés et de fausses certitudes, Söderberg révèle un caractère assez singulier (pas si loin de ceux de Strindberg) et en tout cas admirablement décrit : héritier sceptique d'une religiosité toujours influente, recherchant la vérité sans jamais se remettre en doute les présupposés qui l'ont guidé toute sa vie, il feigne l'assurance, alors qu'il vacille sur une pente périlleuse.
Hjalmar Söderberg a écrit:À vrai dire, c’est une fichue langue que la nôtre. Les mots se piétinent les uns les autres, se bousculent dans le ruisseau. Et tout est si plat, si cru. Pas de demi-tons, d’insinuations légères, de doux dégradés. Une langue qu’on dirait créée pour servir l’indécrottable et plébéienne habitude de noircir la vérité en toutes circonstances.
Dreep- Messages : 1539
Date d'inscription : 08/12/2016
Age : 32
Re: Hjalmar Söderberg
à y penser
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21645
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Des Choses à lire :: Lectures par auteurs :: Écrivains de Scandinavie
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum