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Georges Brassens, Lettre à Toussenot

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96 résultats trouvés pour immigration

Wally Lamb

Wally Lamb (Né en 1950)

Tag immigration sur Des Choses à lire - Page 5 Wallyl10

Wally Lamb, né le 17 octobre 1950 à Norwich dans le Connecticut, est un écrivain américain. Professeur d'Écriture créative à l'Université du Connecticut jusqu'en 1999, il s'est imposé sur la scène littéraire internationale avec Le Chant de Dolorès, La Puissance des vaincus et Le Chagrin et la Grâce, tous présents sur les listes de best-sellers du New York Times et traduits dans plus de vingt pays. Wally Lamb commence à écrire en 1981, l'année où il devient également père. Ses premières publications sont des nouvelles publiées dans le Northeast, un magazine littéraire hebdomadaire. Son premier roman, Le Chant de Dolorès parait en 1992.

(wikipedia et autres)


traduits en français

Le Chant de Dolorès
La Puissance des vaincus
Le Chagrin et la Grâce
Nous sommes l’eau
Felix Funicello et le Miracle des nichons


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Tag immigration sur Des Choses à lire - Page 5 51syub10

La puissance des vaincus

À travers l’histoire de deux frères jumeaux dont l’un est schizophrène nous découvrons sur plusieurs générations le destin d’une famille d’immigrés Italiens, plus particulièrement des Siciliens, débarqués aux Etats-unis en 1901. En héritage, les mêmes évènements, doutes, recherches ; des Pères qui élèvent des enfants dont ils ne sont pas les géniteurs, des jumeaux qui perdent leur moitié par mort physique ou psychique. En fond, la religion, celle des Italiens, celle des « Mericane » ou celle de la minorité Indienne de la ville de Three Rivers où s’est établie la famille des jumeaux.
Abordée aussi l’homosexualité et par l’un des drames la pédophilie.

L’auteur met à nu les sentiments des personnages, notamment ceux de Dominick –le narrateur – le jumeau sain qui se perd à gérer à la fois son amour et sa haine contre Thomas le frère malade que leur mère « préfère ». Dominick adopte une position de « défense » pour se protéger, plus précisément devant leur beau-père Ray, homme violent, qui les effraie quand ils sont enfants, mais qui pourtant au long des années, des drames sera présent, et assumera sa responsabilité.
L’enfermement physique et moral de Thomas déclenchera une psychothérapie de Dominick laquelle avec la lecture d’un journal écrit par leur grand-père lui permettra de se découvrir.

Une très bonne lecture, dès la première page l’auteur nous cueille à froid et le lecteur n’a qu’une hâte suivre Dominick. Je l’ai suivi page à page, mot-à-mot sans jamais me lasser, j’ai découvert comme lui les bonheurs et les malheurs de la rivière.  
J’ai trouvé les dialogues entre lui et le médecin psychiatre très réalistes, de même pour la description de l’établissement haute sécurité. L’assistante sociale, n’a pas failli à sa mission, l’ensemble m’a paru cohérent et plausible, facile de compréhension pour les profanes.

Je remercie Topocl pour m’avoir offert le plaisir de cette découverte.

extraits :

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mots-clés : #immigration #famille #pathologie
par Bédoulène
le Mar 20 Déc - 8:58
 
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Sujet: Wally Lamb
Réponses: 1
Vues: 587

Israel Joshua Singer

La famille Karnovski

Tag immigration sur Des Choses à lire - Page 5 Image122

C'est à l'aube du XXe siècle que David Karnovski quitte l'obscurantisme de son shetl polonais pour rejoindre les lumières de la Haskala à Berlin. Il s'y épanouit au contact de brillants intellectuels éclairés alors que son épouse s'étiole loin de sa famille et de la chaleur du pays natal. Leur fils Georg après avoir participé aux combats de la Grande Guerre, s'intègre brillamment, devient un médecin éminent et épouse une goy. Leur fils Jegor va subir dans la souffrance sa double culture, en même temps qu'on assiste à la montée du nazisme et des discriminations. Ils émigrent aux États-Unis dans les années 30 où ils vont peiner à s'intégrer, entre l'hostilité du pays et la difficulté à s'identifier aux juifs américains.

C'est surtout à l'étude passionnante et pleine de nuances de la  communauté juive européenne et américaine dans toutes ses diversités, que s'attache IJ Singer. Car cette identité commune n'est  pas à tout coup  source d'alliance, mais aussi de mépris et de jalousies : orthodoxes ou assimilés, croyants ou convertis, riches ou  pauvres, intellectuels ou bons-vivants, installés de longue date en Allemagne ou originaires de l'Est, toutes ces disparités contribuent à compliquer les relations.

IJ Singer s'attache aussi à disséquer les relations filiales, l'émancipation des plus jeunes se heurtant aux valeurs chèrement acquises par les générations précédentes.

On se laisse bien embarquer par cette belle saga familiale, même si elle s'essouffle un peu lors de son arrivée en Amérique.


mots-clés : #communautejuive #famille #immigration
par topocl
le Sam 17 Déc - 18:05
 
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Sujet: Israel Joshua Singer
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Mathias Enard

Rue des voleurs

Tag immigration sur Des Choses à lire - Page 5 Image159

Attention, chef d’œuvre !
Lakhdar est un jeune garçon futé et cultivé, un amoureux des livres qui s’essaye à reluquer les filles.
Pace qu’il est né au Maroc dans une famille musulmane rigoriste, que l’islamisme rôde, que la révolution gronde, sa vie se heurte à la cruauté de l’ errance et du chaos ; les rêves d’amour et d’émigration sont autant de cauchemars traversés par la violence et la mort.
Mais qu’importe l’histoire…
Mathias Enard, virtuose de la langue ne se laisse aller à aucun apitoiement, aucun misérabilisme, mais construit un récit d’un lyrisme sobre et d’ un doigté sans concession. On est envoûté par le foisonnement des personnages, des ambiances, la complexité des expériences.
Histoire magnifique, prose magique, claque magistrale, Rue des voleurs pourrait se lire à haute voix. Il devrait séduire celles et ceux qui désespèrent da la littérature française .



mots-clés : #immigration
par topocl
le Sam 17 Déc - 15:53
 
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Sujet: Mathias Enard
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Chimamanda Ngozi Adichie

Americanah


Tag immigration sur Des Choses à lire - Page 5 Index114



   Elle n'était plus très sûre de ce qui avait changé à Lagos et de ce qui avait changé  chez elle.



Si l'on s'en tient simplement à l’histoire, c'est finalement assez banal. Ifemelu, une jeune femme nigériane qui n'a pas les deux pieds dans le même sabot, émigre en Amérique pour échapper aux éternelles grèves des profs de l’université. Choc culturel, auquel elle s'adapte peu à peu, mêlant concessions et refus de se renier. Tout en conservant son identité, elle s' « intègre », avec cependant l'impression d’être souvent sur le seuil. Elle développe un blog à succès, plein d'humour et de gentille provocation, sur le thème des relations interraciales. Quinze ans après, lasse quoique jeune encore,  son pays natal l’attire comme un aimant, et, à nouveau choc culturel, et ce que cela implique pour le surmonter. Retrouvera-t 'elle Obinze, dit Ciel, son amour de jeunesse ?

Seulement il serait dommage de s'en tenir à cela, car C N Adichie, dresse un portrait des plus attachants de son personnage principal, et a une vivacité pleine d'humour pour  décrire son périple mêlant embûches et  joies aux États-Unis, tout comme celui d'Obinze, moins réussi,  en Angleterre. C'est un récit sans aucun apitoiement, qui ne revendique rien, ne déteste personne, mais se contente de témoigner.C N Adichie a une réelle tendresse pour ses personnages, une perspicacité à décrypter leurs grands élans et leurs petits travers, une finesse d'observation réjouissante.

CN Adichie nous initie aux complexités des relations interraciales, au décalage qui persiste en Amérique, ce pays dont la discrimination a été abolie, et ceci y compris dans un milieu soi-disant progressiste et ouvert. Sans parler de la hiérarchie entre les Noirs issus des esclaves américains et ceux issus d'une immigration récente. Cette analyse m'a beaucoup fait penser à ce que Ruth Klüger évoquait dans Refus de témoigner, sur le paternalisme et l'incompréhension dont furent l'objet les survivants auprès d'une Amérique soi disant progressiste.

La dernière partie, le retour Nigéria, est un peu moins réussie. D'une part parce que j'aurais aimé qu'elle  nous explique  plus la situation là-bas, de façon moins anecdotique (mais c'est son droit aussi de ne pas avoir ouvertement pensé au lecteur occidental dans son écriture). D'autre part parce que l'histoire d'amour prend le dessus et que les histoires d'amour, même si elle aurait pu faire  bien pire, c'est souvent un peu con.

En somme c'est un gros livre de 500 pages qui se lisent avec beaucoup de plaisir, généreux, où on peut prendre son temps, jouir des détails, profiter de multiples personnages assemblés avec autant d'ardeur que de drôlerie. Un livre optimiste (trop peut-être), où on ressent une grande proximité pour les multiples personnages, l'auteur nous invitant à partager sa tendresse pour eux.  Les différences culturelles y  sont pointées, sans tabou, avec une efficacité qui n'exclue pas la nuance.

(commentaire rapatrié)


mots-clés : #immigration
par topocl
le Jeu 15 Déc - 13:20
 
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Sujet: Chimamanda Ngozi Adichie
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Jordi Soler

Tag immigration sur Des Choses à lire - Page 5 51n3lq10

Les exilés de la mémoire

Cette phrase " c'était la guerre de quelqu'un d'autre" m'a intriguée, mais arrivée à la fin du livre, je pense que cela voulait dire qu'il n''est plus aujourd' hui le même homme qu'il était quand il s'est engagé, aujourd' hui il sait que le retour en Espagne a été impossible, parce que finalement il ne le désirait plus, parce que trop de temps a passé, trop d'évènements, ses enfant et petits-enfants sont Mexicains.

Quand il est retourné dans sa ville après la mort de Franco, il n'a plus rien reconnu, il ne s'est pas "retrouvé" ce n'était plus lui qui avait fait la guerre.

J'ai été, une nouvelle fois comme dans mes lectures récentes, très triste de connaître l'attitude de la France, des Français envers les Républicains Espagnols, qui se croyaient des réfugiés et finalement étaient bien des prisonniers dans le camp d'Argelès ; et la légèreté avec laquelle cet épisode a été oublié par tous, comme le remarque le poète Jaime Gil de Biedma.

l'Ambassadeur Mexicain a été héroïque ; quelle humanité !

Je me rends compte que mes lectures qui se déroulaient dans les pays d'amérique du sud se rejoignent par l'ambiance, la société, le statut des Indiens ou Indigènes.


Une écriture très chaleureuse, sincère, j'ai lu le récit s'en pouvoir m'en détacher.

Nous voyons aussi le profit que les USA font par l'Alliance .... (je n'ai pas le livre sous les yeux) que dénonce celui qui s'appelle Doménech  (faut pas le rencontrer au coin d'un bois celui ci)

Soler a bien su doser la réalité et la fiction.

J'aurais aimé connaître le sentiment de Luis Rodriguez quand il a reçu l'information que la France, donc en 41 sous le gouvernement de Vichy, l' "honorait"   ?? lui qui avait justement rencontré Pétain !!!!!


mots-clés : #immigration
par Bédoulène
le Sam 10 Déc - 11:27
 
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Sujet: Jordi Soler
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Colm Toibin

Brooklyn

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J’adore ces romans qui vous envoûtent à partir de trois fois rien. Car, si on fait le choix d’être primaire, comment peut on résumer ce livre ? L’histoire toute bête d’une jeune fille prise entre tradition et modernité, entre son pays de naissance et son pays d’adoption, entre deux amours naissants, et qui est obligée de faire un choix, choix qui lui est imposé plutôt que mûrement décidé.

A partir de cette histoire bien banale, Toibin nous fait vivre deux années de la vie d’Eylis, partie toute jeune fille de son Irlande natale pour Brooklyn (et déjà là ce n’est pas elle qui choisit). Comment, déterminée et fine observatrice, elle va vaincre ses réticences, son mal du pays, pour s’y faire une place, aimant travailler, mais aussi s’amuser, toujours avec une simplicité et une droiture, qui font d’elle non quelqu’un d’extraordinaire mais quelqu’un de profondément attachant.
Eylis mûrit sans le savoir, apprend à se gouverner et s’attache à Tony découvrant que le bonheur est facile. Son retour au pays remet ses nouvelles valeurs en question, car qui est –elle de ces deux facettes d’elle-même, qui ont en commun la recherche d’un amour simple et tranquille, mais n’aiment pas le même homme ?

Toibin nous raconte humblement des faits, s’attache à décrire des actes quotidiens, des émotions ordinaires étouffées par la gangue du devoir et des traditions. L’adaptation d’Eylis aux USA est difficile, certes, mais elle ne tombe dans aucun des pièges sordides que rencontrent souvent les émigrants, tout lui est finalement plutôt aisé en arrivant en Amérique. La vie lui est finalement plutôt douce .

Il est particulièrement touchant que Toibin ne juge pas, qu’il ne décide pas que sous prétexte que ces choix sont contraints il seront forcément mauvais. Je veux même croire, connaissant Eylis comme Toibin nous l’a décrite, qu’elle sera assez simple et sincère pour être heureuse. ; Elle gardera sans doute toute sa vie l’image d’un homme qu’elle a laissé de côté, mais rien ne veut dire que ce souvenir sera douloureux ou regretté.

C’est une grande force de ce livre tout en douceur et tendresse, qui nous décrit le passage à l’âge adulte d’une jeune fille bonne et courageuse, prise dans une histoire qui la dépasse un peu.


(commentaire rapatrié)


mots-clés : #immigration
par topocl
le Sam 10 Déc - 10:46
 
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Sujet: Colm Toibin
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Jordi Soler

La fête de l'ours


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Dans Les exilés de la mémoire et La dernière heure du dernier jour, Jordi Soler racontait comment son grand-père Arcadi, républicain espagnol, avait traversé la frontière, s'était retrouvé en camp à Argeles-sur- mer et avait fini par émigrer au Mexique où il connut une belle réussite, en tout cas sur le plan social, à travers sa plantation de café, mais resta pétri de la nostalgie et des déchirures de l'exil. Il avait dû parler (je ne me souviens plus très bien), d’Oriol, le frère d’Arcadi, disparu dans une tempête de neige lors de sa traversée des Pyrénées avec son frère. C’est d’ Oriol que nous parle La fête de l’ours.

Peu à peu, Oriol était devenu l'un des fleurons de la légende familiale : un portrait mi-tragique mi-théorique s'était construit, et avait apaisé insensiblement la souffrance de chacun. Mais tout ceci va être bouleversé lorsque, après la publication de ses livres, à l'occasion d'une conférence à Argeles- sur-mer, Jordi Soler se voit remettre par une femme ,vieillissante, sale et rebutante, une photo de son grand-oncle pendant la guerre civile. Oriol a survécu, Oriol est resté en France où il a mené une existence non plus mythique mais réelle, et Jordi Soler va s'attacher à rencontrer des personnages qui ont partagé la vie de son grand-oncle, fouiller des archives et reconstituer, sur fond de hautes vallées des Pyrénées, une vie dont on se demande si elle est sortie d'un film de Fellini ou d'un conte médiéval. On va croiser l'enfance virginale, un ogre gentil, une sorcière effrayante, une maisonnette cachée dans la forêt, une bête terrifiante, qui constituent les ingrédients d'une révélation progressive, aussi déroutante que terrible, qui trouve son acmé dans le dernier chapitre, un suspense magnifique à Prats-de-Mollo, dans une apocalypse festive qui explique le titre du livre.

Jordi Soler remet en cause toutes les idées bien-pensantes sur les héros, sur la mémoire familiale, fait appel au devoir, à l’honneur, à la terreur et à la haine. Il nous livre une histoire hallucinante, farouche, dans un style magnifique où les phrases nous enveloppent, nous emportent et nous bercent. Il nous emmène dans des scènes magnifiques, géantes, le premier et le dernier chapitre sont magiques, splendides. Il y a dans ce livre un mélange de réalité crue, d’humanité bestiale et d'imagination inventive qui transcendent le simple récit

C'est plus qu'un coup de cœur, c'est un coup de massue.

(commentaire rapatrié)


mots-clés : #immigration #famille
par topocl
le Sam 10 Déc - 10:15
 
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Zadie Smith

Sourires de loup

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C’est à la guerre que se sont connus Archie, un Anglais raz-des-pâquerettes qui ne demande qu’une chose, c’est qu’on le laisse tranquille et Samad, le Bangladais qui se croit meilleur parce qu’il a des opinions sur tout. Unis par une guerre ennuyeuse donc décevante, qu’ils ont clôturée par un acte de violence gratuite, leur secret.
On les retrouve entre 1975 et 1998, épousant de très jeunes femmes beaucoup plus fines et ouvertes qu’eux : une beauté haïtienne pour l’un, et une bangladaise pour l'autre, dans le cadre d'un mariage arrangé. Et nous voilà partis pour la 2e génération, une fille d'un côté, des jumeaux de l'autre, aussi différents que cela se fait dans les romans. Samad compte sur ses fils pour respecter les préceptes de l'islam et la tradition que, sous ses belles paroles, il n'a cessé de bafouer.

   Et plus Samad s'éloignait vers la haute mer, attiré vers les profondeurs par une sirène nommée Poppy Burt-Jones, plus il était décidé à donner des racines à ses fils sur la terre ferme, des racines profondes qu'aucun orage, qu'aucune tempête ne sauraient arracher. Plus facile à dire qu'à faire.



Et voilà le thème principal d’un roman d’une grande richesse, qui multiplie les histoires et les rebondissements :  peut-on sans trahir ses racines, respecter la tradition tout en s'ouvrant à  la modernité. Et bien, cela  semble non seulement pas facile, mais assez douloureux…

   L’immigrant ne peut que rire des peurs du nationaliste (l'envahissement, la contamination, les croisements de races) car ce ne sont là que  broutilles, clopinettes, en comparaison des terreurs de l'immigrant : division, résorption, décomposition, disparition pure et simple.



Zadie Smith n'a pas de réponse, mais elle propose de nombreuses pistes, puisque vont intervenir une famille juive outrageusement paternaliste, un généticien qui joue avec les souris comme Dieu joue avec les hommes, des fondamentalistes musulmans à la petite semaine, une grand-mère Témoin de Jéhovah, un criminel nazi ou supposé tel, Les versets sataniques de Salman Rushdie… Tout cela dans un enchevêtrement d' intrigues et une joyeuse confrontation de cultures, d'opinions, de modes de vie et de personnages.

Malgré la multiplicité des personnages , tous ont leur personnalité, tous sont aussi vivants que mes voisins. Chacun a son accent, ses tics de langage, sa façon de parler, Zadie Smith a un sens du portrait phénoménal, en même tant très typé et plein de nuances et de surprises. Et une capacité à mener son récit en divers lieux et temps sans nous perdre un instant, voguant savoureusement entre authenticité et burlesque.

Chacun en prend pour son grade  dans un humour décapant qui coure au fil des pages (je me suis fait regarder de travers à force de rire sur mon canapé, et malgré le sérieux de son sujet c'est un livre vraiment gai et chaleureux ), toujours accompagné d’une grande tendresse, forçant le trait juste ce qu'il faut, sans vouloir donner de leçons, sans donner tort ou raison à aucun. On se prend à aimer chaque personnage, même le plus fade, même le plus vaniteux, même le plus réac…

A travers la vie de deux amis au demeurant assez minables, Zadie Smith nous propose un roman brillant, éblouissant par moments, drôle sans relâche , un portrait d’une certaine Angleterre qui n’ a pas toujours la parole, prolétarienne et multiethnique. Un livre éminemment joyeux et tendre pour une cause grave.

Un coup de chapeau au traducteur (ou traductrice ?), Claude Demanuelli

   « Je t'en prie, Jones rends-moi un grand service, veux-tu ? Si jamais tu entends quelqu'un, quand tu seras rentré chez toi - si tu rentres, si nous rentrons dans nos pays respectifs - , si jamais tu entends quelqu'un parler de l’Asie », à ce stade, sa voie baissa d'un ton et s’emplit de tristesse, « réserve ton jugement, je t'en prie. Si on te dit «  Ils sont ceci », « Ils font cela » ou « Voilà ce qu'ils pensent », attends pour juger de façon définitive d’être en possession de tous les faits. Parce que ce pays que les gens appellent l'Inde connaît des centaines d'autres noms, il est habité par des millions d'individus, et si tu crois avoir trouvé deux hommes semblables dans cette multitude, et bien tu te trompes. Ce sera juste une illusion d'optique. »


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mots-clés : #humour #religion #immigration
par topocl
le Sam 10 Déc - 10:10
 
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Upton Sinclair

La jungle

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Plus que l'histoire d'une famille lituanienne qui émigre aux États-Unis au début du XXe siècle, La jungle est l'histoire d'un jeune Lituanien qui émigre avec sa famille. La nuance est de taille car, si chacun des membres de la famille va apporter sa contribution au niveau financier, seul Jurgis que l’on suit de la première à la dernière page, a réellement intéressé Upton Sinclair qui en a fait un personnage vraiment creusé, analysé, qui a une épaisseur. Si on est ému par les difficultés des autres membres de la famille, on n'y est pas attaché car Upton Sinclair daigne à peine le décrire et les faire exister.

Il y a deux façons de lire ce livre, soit comme un roman, soit comme réquisitoire

Un roman : comment un jeune Lituanien droit, courageux, déterminé, responsable, arrive à Chicago pour trouver du travail, enthousiaste au début, puis tombant de Charybde en Scylla, perd toute vitalité, toute dignité, sombre dans le vice et l'alcool, finit par ne se soucier que de lui-même, alors même qu’il n’est plus qu’une loque, pour être finalement sauvé par l'illumination de la parole socialiste. Même si tout cela correspond très certainement à une réalité du monde du travail de l'époque(on a en effet lu de nombreux romans et récits parlant de ces drames de l’émigration), et dans une moindre mesure d'aujourd'hui, on a quand même un peu l'impression que Upton Sinclair s'est fait une liste de toutes les situations dramatiques, macabres, dégradantes, sans en oublier une, auxquelles il pouvait confronter son héros. Cependant, on souffre avec lui, on se désole de sa déchéance, on se réjouit de son retour parmi les hommes.

Un réquisitoire : Upton Sinclair a fait un travail de documentation extrêmement poussé et l'on n’ignore plus rien du monde du travail de cette époque, des procédés utilisés dans les abattoirs (technique, hygiène, recrutement), des terribles corruptions qui se développent comme une pieuvre dans le monde du travail comme dans le monde de la politique et de la justice, du maillage fin scrupuleusement établi pour enfermer le prolétariat dans sa misère et son inculture, afin d'en mieux abuser ensuite. C'est parfaitement détaillé, cela fournit des détails très intéressant sans être rebutant On regrette parfois (cela reste roman) que Upton Sinclair explique trop plutôt que de donner à voir.

J'ai été gênée par les 40 dernières pages, exposant à travers des discours divers d'hommes politiques le projet socialiste de l'époque d'une façon quand même bien lourde et pesante qui frise le prosélytisme.

Il n'en demeure pas moins que ces 550 pages sont le reflet dramatique et passionnant d'une époque, pleines d'enseignement et qu’il serait bien léger de détourner les yeux d'un livre qui a marqué son époque et permis des avancées dans le domaine du respect de l'homme et des réglementations sanitaires


(commentaire rapatrié)


mots-clés : #social #immigration
par topocl
le Sam 10 Déc - 10:04
 
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Sujet: Upton Sinclair
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Natacha Appanah

Tag immigration sur Des Choses à lire - Page 5 51opaz10

Tropique de la violence

Ce livre a permis à Natacha Appanah d'obtenir le premier Fémina des lycéens à Rouen hier, maigre consolation pour cette auteure qui espérait un prix littéraire à l'automne. Ce livre relate l'histoire d'un adolescent abandonné de l'île Mayotte. Moïse enfant adopté par Marie, une infirmière à Mayotte, département français dans l'Océan Indien.
On oublie rapidement la carte postale sur une région embarquée dans l'insécurité ambiante, avec un taux d'immigration et de chômage impressionnant. Ces migrants venus des Comores et de Madagascar viennent y chercher un espoir de vie meilleure. Les abandons d'enfants dans le but qu'ils soient recueillis et puissent survivre est monnaie courante
Tropique de la violence est le sixième roman de Natacha Appanah.



mots-clés : #immigration
par Chamaco
le Jeu 8 Déc - 17:47
 
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Sujet: Natacha Appanah
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Elif Shafak

Elif Shafak
Née en 1971

Tag immigration sur Des Choses à lire - Page 5 Elifsh10


Née le 25 octobre 1971 à Strasbourg de parents turcs, Elif Shafak est une écrivaine turque.
Diplômée en relations internationales de la Middle East Technical University d'Ankara, elle est aussi titulaire d'un master en genre et études féminines dont le mémoire portait sur la circulaire Compréhension des derviches hétérodoxes de l'islam. Elle a soutenu sa thèse en sciences politiques sur l'Analyse de la modernité turque à travers les discours des masculinités.

Elle enseigne à l'université, et vit entre les USA et la Turquie.

Son premier roman, "Pinhan", obtient le Prix Mevlana récompensant les œuvres littéraires mystiques en Turquie.
Son second roman, La bâtarde d'Istanbul, best-seller en Turquie en 2006, raconte l'histoire de deux familles, l'une turque, l'autre arménienne, à travers le regard des femmes. Il lui a valu d'être poursuivie en justice pour « Humiliation de l'identité turque, de la République, des institutions ou organes d'État ». Le procès s'est conclu par un non-lieu.

Outre ses romans qui remportent un vif succès en Turquie et ailleurs, Elif Shafak écrit aussi des articles pour des journaux et magazines en Europe et aux Etats-Unis, des scripts pour des séries télévisées et des paroles de chansons pour des musiciens de rock.

source : wikipédia.

Ouvrages traduits en français :

La Bâtarde d'Istanbul, Paris, 2007.
Bonbon Palace, 2008
Lait noir, 2009
Soufi mon amour, 2010
Crime d’honneur, 2013
L’Architecte du Sultan, 2015






Tag immigration sur Des Choses à lire - Page 5 97827512

Crime d'Honneur

Lecture terminée, l'histoire se met en perspective, alors que "le destin" qui guide le fil de cette lecture nous joue bien des tours comme dans le superbe film d'Elia Kazan "America, America". En fait j'ai eu l'occasion de parler de kaléidoscope ou de puzzle pour definir ce roman, mais pour être plus précis on devrait parler de ce "Palais des glaces" qui prenait place dans les fêtes foraines d'autrefois, succession de miroirs où chacun s'aventure, et regarde son image démultipliée selon sa position.
Dans ce recit, qui semble mener à l'inéluctable, tel le destin d'autres femmes égarées dont il est fait état, le destin de deux soeurs jumelles Jamila et Pembe, Pembe et Jamila, se mélange comme les marionnettes sous les doigts de l'artiste, en l'occurence ceux de l'auteure, mêlant à loisir leurs vies entre le plateau anatolien et les rues de Londres, entre culture islamique et manifestations de punks anglais, dans un brassage de peuples orientaux aux traditions et coutumes ancestrales.
L'écriture de Elif Shafak est limpide, elle s'écoule agréable, pleine d'un charme oriental, toute en suggestions et retenue. Elle nous fait découvrir l'existence de populations transportées dans une europe où telle la plante épiphyte d'Elias elles survivent en s'attachant "à toutes sortes de choses et poussent presque dans l'air, en vraies nomades".

Spoiler:



mots-clés : #conditionfeminine #immigration #famille
par Chamaco
le Mer 7 Déc - 18:43
 
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Sujet: Elif Shafak
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Julie Otsuka

Certaines n’avaient jamais vu la mer

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Il y a d'abord cette histoire d'immigration des femmes japonaises aux États-Unis au début du XXe siècle, ces mariages promis, ces espoirs portés, qui, comme toutes les immigrations, se partage entre le déchirement et la découverte, entre la désillusion et l'obstination. Il y a ensuite le sort réservé aux Japonais pendant la 2e guerre mondiale et cela a des relents d'exclusion, de lâcheté et d'ignominie. Ces destins malmenés ne peuvent laisser indifférent.

Julie Otsuka  sait parler du détail qui donne à chaque vie sa valeur propre. Elle  trouve sa petite façon bien à elle de nous raconter ça, sa petite musique envoûtante, ce « nous » qui parle de l'individuel comme du collectif, de la banalité comme de la multiplicité des destins. Une prose souvent très belle, touchante, attentionnée, proche de la vie dans sa quotidienneté.  Un peu plus de rigueur aurait sans doute empêché qu’on ait parfois l’impression qu’elle exploite le procédé jusqu’à la corde . Mais dans l’ensemble tous ces morceaux de vies  accolés qui forment un puzzle géant, dense, d’une grande sensibilité.

Petite mise en appétit avec la première page :

Sur le bateau nous étions presque toutes vierges. Nous avions de longs cheveux noirs, de larges pieds plats et nous n'étions pas très grandes. Certaines d'entre nous n'avaient mangé toute leur vie durant que du gruau de riz et leurs jambes étaient arquées, certaines n'avaient que quatorze ans et c'étaient encore des petites filles. Certaines venaient de la ville et portaient d’élégants vêtements, mais la plupart d'entre nous venaient de la campagne, et nous portions pour le voyage le même vieux kimono que nous avions toujours porté - hérité de nos soeurs, passé, rapiécé, et bien des fois reteint. Certaines descendaient des montagnes et n'avaient jamais vu la mer, sauf en images, certaines étaient filles des pêcheurs et elles avaient toujours vécu sur le rivage. Parfois l'océan nous avait pris un frère, un père, ou un fiancé, parfois une personne que nous aimions s'était jetée à l'eau par un triste matin pour nager vers le large, et il était temps pour nous, à présent, de partir à notre tour.



(commentaire rapatrié)


mots-clés : #immigration #conditionfeminine
par topocl
le Mer 7 Déc - 15:22
 
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Sujet: Julie Otsuka
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Maurizio Maggiani

Tag immigration sur Des Choses à lire - Page 5 97827416

Le Courage du Rouge-gorge

C’est tout d’abord la couverture du livre qui m’a attirée :Acte sud a choisi un Paysage fantastique d’Iran du XIVè siècle. Ensuite, j’ai vu qu’il s’agissait d’un auteur italien et enfin le format oblong du livre me plaisait.
Bref, il fut acheté comme ça, sur un coup de tête ? marketing ? presse ?

Saverio Pascale est le fils d’émigrés italiens anarchistes, installés à Alexandrie d’Egypte pour fuir le fascisme. Sa mère morte alors qu’il était très jeune, il vit avec son mystérieux père, boulanger de son état, entouré d’autres italiens émigrés comme eux.
Saverio se laisse bercer par l’ambiance des quartiers de Ras-El Tin, la mer, les effluves des marmites sans songer au passé.
Ce qui déclenche toute l’histoire est, suite à la noyade du père, la découverte d’un petit recueil de poèmes bien caché dans un tiroir : Le Port enseveli de Giuseppe Ungaretti, texte qui suscite chez Saverio émerveillement et malaise.
Commence alors une période de questionnements et de doutes pour le jeune homme : quel était ce passé dont il ignorait tout ? Quel lien liait le poète et le boulanger ?

Saverio part en quête de ses origines, chemin inverse de celui de son père, route menant d’Alexandrie à Carlomagno ; volonté intime mais aussi collective.
Le jeune homme n’atteindra pas Carlomagno ; il croisera Ungaretti à Rome et cette rencontre furtive et bousculée aura pour conséquence de mettre fin au voyage.
Néanmoins le poète va faire remettre à Saverio un cadeau…

« Mon cher jeune homme,
Croyez-moi, je regrette beaucoup que nous ne puissions approfondir notre connaissance réciproque.
Je vous joins une petite surprise, que, je l’espère, vous pourrez utiliser plus utilement que moi-même.

Giuseppe Ungaretti
»

…un ancien document, note de frais de la condamnation pour hérésie d’un certain Pascal brûlé vif. Une énigme.

De retour en Egypte, débute pour Saverio une période de recherches, d’une part un nouveau voyage entre les livres et d’autre part la recherche intérieure, celle de son « port enseveli » qu’il croit approcher en pratiquant la plongée sous-marine.
L’euphorie grisante des profondeurs le pousseront à l’irraisonnable : Saverio sera victime d’une embolie pulmonaire et sera hospitalisé.

« Je m’appelle Saverio et je raconte cette histoire parce que c’est ce que veut le Dr Modrian. » (Première phrase du livre)
Le médecin veut le guérir par l’écriture et Saverio va raconter l’histoire de Pascal et Carlomagno ; c’est la réalité qui donne naissance au rêve, les histoires dans l’Histoire, c’est soi à travers les autres. Et de ce flou paraît une évidence : la vie, être vivant et là.

Saverio sort de l’hôpital malgré le Dr Modrian, abandonne l’histoire de Pascal pour vivre.
Ce sera poussé par ces amis et amis de feu son père qu’il racontera la fin de Pascal le brûlé vif, moment où les deux histoires se fondent : celle du passé (Pascal) et celle du présent (Saverio).


mots-clés : #famille #historique #immigration
par Cliniou
le Mer 7 Déc - 13:40
 
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Sujet: Maurizio Maggiani
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Curzio Malaparte

L'excursion de Malaparte :

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Malaparte, ce nom (qui n'est pas le sien Kurt-Erich Suckert, 1898-1957) je l'avais entendu aux années lycée, sa sonorité m'avait plu, mais je ne l'avais jamais lu.Cet écrivain-cinéaste s'était compromis avec Mussolini, et, leurs relations s'étant détériorées il avait été jeté en prison et placé en exil aux îles Lipari. De ce voyage vers son lieu d'exil il en tira une petite nouvelle de 56 pages.

Boz est conduit par des agents aux petits soins pour lui et sa mère qui l'a accompagné de la gare de Rome vers une traversée de la botte italienne pour rejoindre son lieu d'exil, il revit ainsi sa détention et des passages de sa jeune existence. Ce voyage est empreint de douceur, de tristesse et de réminiscences poétiques. Il part pour cinq années d'exil.


mots-clés : #immigration
par Chamaco
le Lun 5 Déc - 10:23
 
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Jean-Michel Guenassia

Je l'avais adoré Le club des incorrigibles optimistes. De l'excellent roman, fluide, bien construit, avec des personnages fouillés et attachants, de l'émotion, inséré dans l'histoire. un beau parcours initiatique.

Par contre j'avais été déçue par:

La vie rêvée Ernesto G.

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Je préviens que je vais révéler une péripétie qui survient après la première moitié du livre, mais, comme Guenassia la révèle allègrement dans tous ces interviews, je m'y crois autorisée, et il  serait en outre difficile de rendre compte du livre en passant à côté. Je ne révèle cependant pas la toute fin.

Après avoir écrit Le club des incorrigibles optimistes, qui racontait l'exil parisien de quelques exilés de l'Europe de l'Est, Guenassia s’est donné avec ce nouvel opus deux  mission. Il souhaitait raconter la Tchécoslovaquie à travers un héros qui la voyait de l'intérieur, et il y a ajouté le projet (la fameuses péripétie) d’imaginer une explication pour les quatre mois que Che Guevara passa en Tchécoslovaquie en 1966, sans que personne ne sache jamais ni pourquoi ni comment.

Le premier objectif, c'est à travers Joseph Kaplan, un médecin juif pragois qui a la bonne idée de partir à Paris avant que les ennuis ne commencent à Prague. Il passe la guerre en Algérie, où il est contraint à un exil de 3 ans dans le désert pour échapper aux lois de Pétain et échappe au désastre. Il rentre à Prague avec l'amour de sa vie, Christine, enthousiastes face à ce nouveau régime qui va rendre tout le monde heureux… On assiste peu à peu à la totale mainmise sur les libertés, aux surveillances, aux arrestations, aux exils clandestins.

Bien évidemment, ce destin entre nazisme et communisme aurait dû me captiver, je dois dire que si je l'ai lu sans déplaisir cela ne m'a pas passionnée non plus, Joseph est un peu trop parfait, tellement magnanime qu’on a l'impression qu'il est à peine égratigné par tous ces drames auxquels il est mêlé. Guenassia a une façon de raconter ce qui se passe, en égrenant de petites propositions juxtaposées entre des virgules, qui met une distance, élimine l’ émotion. Pas de pathos dans  son style, alors qu'il y a du pathos dans l’histoire, la fin qui donne des réponses à toutes les questions, retrouve le destin de chaque personnage croisé, sans craindre ni les coïncidences ni les grosses ficelles est là pour le confirmer.

Quant à la fameuses péripétie, le séjour du Che, Guenassia se l’approprie totalement , il y a une histoire d'amour nunuche, qui est absolument non crédible sur toute la durée. Il a la prétention d'éclairer la personnalité du Che, de justifier ses combats ultérieurs et ses échecs. Ce n'est pas tant une insulte à Ernesto Guevara  qu’une insulte à l’ histoire. Certes Guenassia a mis en exergue cette phrase de Neruda « La vérité, c'est qu'il n'y a pas de vérité. ». Ne reculant pas dans le choix de mes références, je répondrai par cette phrase de Topocl : la vérité, c'est que n'importe quoi, c'est vraiment trop n'importe quoi".

Dommage.



(commentaire rapatrié)


mots-clés : #guerre #immigration #regimeautoritaire
par topocl
le Sam 3 Déc - 9:08
 
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Sujet: Jean-Michel Guenassia
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Laurent Gaudé

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l'Eldorado

L'opération sauvetage des bateaux d'immigrés donne la chair de poule. J'ai souffert lors de la traversée des Frères Lybiens, puis celui qui continue l'aventure.
Les actualités nous relatent parfois les repêchages d'immigrés, mais de façon si impersonnelle et avec un goût de "on n'y peut rien" que ce récit qui nous fait découvrir l'espoir de ces immigrés et toutes les lâchetés qui s'attachent à leur périple est un témoignage réaliste et terrible.

C'est vrai que la démarche du Commandant est improbable, mais son refus de cacher l'interprète le hante certainement, il veut se racheter, alors je dis pourquoi pas ? aucune attache ne le retient en Sicile d'ailleurs.  Ce n'est pas une autobiographie mais certainement une belle utopie comme je les aime.


mots-clés : #immigration
par Bédoulène
le Ven 2 Déc - 22:51
 
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Sujet: Laurent Gaudé
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