Louis Aragon
Page 2 sur 2 • Partagez
Page 2 sur 2 • 1, 2
Re: Louis Aragon
Pour expliquer ce que j’étais
C’est un bref texte écrit par Aragon pendant la seconde guerre mondiale, resté inédit et publié après sa mort.
L’auteur revient sur sa jeunesse bohème, essaie de l’analyser et de la mettre en perspective avec l’état présent d’un pays occupé par l’Allemagne.
Fils de bourgeois, en révolte contre l’ordre établi, comme beaucoup de jeunes adeptes de la mouvance DADA, Aragon insiste sur le contexte de l’époque marqué par la première guerre mondiale :
« Pour expliquer ce que j’étais » n’est certes pas une œuvre majeure d’Aragon, mais un texte qui éclaire ce personnage et ses années de jeunesse. A vrai dire, je n’attendais pas cette lucidité sur soi-même de l’homme aux mille masques.
Comme pratiquement toujours avec Aragon, le style est remarquable.
C’est un bref texte écrit par Aragon pendant la seconde guerre mondiale, resté inédit et publié après sa mort.
L’auteur revient sur sa jeunesse bohème, essaie de l’analyser et de la mettre en perspective avec l’état présent d’un pays occupé par l’Allemagne.
Fils de bourgeois, en révolte contre l’ordre établi, comme beaucoup de jeunes adeptes de la mouvance DADA, Aragon insiste sur le contexte de l’époque marqué par la première guerre mondiale :
Ce refus de la guerre et plus encore, dans les années qui suivent, d’une littérature de guerre opportuniste et de qualité très variable, entraîne Aragon et ses amis à refuser les notions d’honneur, de patrie etc et de les conspuer avec virulence.« Parce que cette guerre-là, on voyait trop de quoi elle était faite. C’était une guerre de vieux, pour des raisons qui avaient exalté les vieux, qui ne touchaient pas les jeunes, et c’étaient les jeunes qui la faisaient pour les vieux. »
Cette révolte sans direction idéologique prend pour modèle Arthur Rimbaud :« Si bien que, lorsque je revois ces jeunes gens dont je fus l’un, et que je réentends leurs bizarres paroles forcenées, je ne puis me retenir devant eux d’un certain sentiment de respect triste, car je sais bien, moi, ce qu’il y avait dans tout ce désordre, dans ces erreurs monstrueuses, dans ce délire blasphématoire, de conscience et d’angoisse, et au bout du compte, d’énergie, de talent et même de génie, prodigue, et glorieusement gâché. »
« Mais il demeurera ce fait que Rimbaud a été justement ce personnage légendaire où chacun pouvait trouver le haschisch de sa songerie. »
« Mais, à tout prendre, ce qui nous caractérisait et sera probablement de loin ce qui se retiendra de nous, c’est que nous fûmes essentiellement la première génération rimbaldienne. »
Dans ce retour sans concession, mais avec tendresse sur son passé, Aragon ressent le besoin d’une action soutenue par une idéologie cohérente. Ce sera le communisme.« Le rimbaldisme se prête aux rêveries de celui qui s’y adonne, j’en parle comme d’une drogue, il se conforme à son degré de science et d’ignorance, de culture et de sauvagerie. Ce n’est pas une philosophie. C’est un ciel. Chacun s’en arrange, il n’a qu’à lever les yeux pour en être ébloui. »
« Pour expliquer ce que j’étais » n’est certes pas une œuvre majeure d’Aragon, mais un texte qui éclaire ce personnage et ses années de jeunesse. A vrai dire, je n’attendais pas cette lucidité sur soi-même de l’homme aux mille masques.
« Sur le Pont-Neuf j’ai rencontré
L’ancienne image de moi-même
Qui n’avait d’yeux que pour pleurer
De bouche que pour le blasphème »
(Le Roman inachevé)
Comme pratiquement toujours avec Aragon, le style est remarquable.
ArenSor- Messages : 3372
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Rue du Nadir-aux-Pommes
Re: Louis Aragon
Retour d'expérience certainement plein d'enseignement sur le conformisme, la rébellion, et l'adhésion à une "idéologie cohérente" !
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15617
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Louis Aragon
merci Aren, je suis tentée par cette lecture
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21102
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Page 2 sur 2 • 1, 2
Des Choses à lire :: Lectures par auteurs :: Écrivains européens francophones
Page 2 sur 2
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|