Dennis Lehane
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Re: Dennis Lehane
OK, me suis planté de réalisateur ; je regarde Herzog ce soir...
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15609
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The bad lieutenant
Je me suis donc tapé le remake.
Animal, merci de m'exempter de polars américains pour un moment, j'ai ma dose...
d'après Allociné, qui hallucine, sinon Werner (qui a par ailleurs réalisé des films formidables, comme Aguirre, ou Kaspar Hauser, ou encore Nosferatu, autre remake) aurait dû le visionner, pour peut-être éviter de nombreuses et flagrantes similitudes _ en fait, je le soupçonne d'avoir sciemment repris les caricaturaux poncifs du genre pour démonter son prédécesseur. Et en matière d'hallucinations, pas de Christ cette fois, mais un gangster abattu qui fait une démonstration de hip-hop, et des iguanes qui rappellent celui de Salinger et ceux de mon jardin. Film mieux fait, mieux joué, plus regardable _ mais je n'ai pas vu de rédemption.Herzog a écrit:Je n'ai pas vu ce film. En fait, je n'ai vu aucun film d'Abel Ferrara. Mais mon scénariste m'a dit que mon film n'avait rien à voir avec le sien.
Animal, merci de m'exempter de polars américains pour un moment, j'ai ma dose...
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Tristram- Messages : 15609
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Re: Dennis Lehane
On est complètement hors sujet sur ce fil mais c'est ce que j'avais apprécié dans ce film "autre", sa manière de suivre un chemin en apparence très américain pour en fait quasiment tout faire à l'envers, à commencer par cette absence de rédemption. (et j'aime bien la séquence en voiture avec le labrador derrière).
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Keep on keeping on...
Re: Dennis Lehane
Oui, on se massacre, mais on prend le temps de s'occuper du chien ! Il y a une subtile satyre du genre dans cette reprise de scénario.
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Tristram- Messages : 15609
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Re: Dennis Lehane
Le silence
Dans ce quartier pauvre irlandais de Boston, on affiche un fort entre-soi qui s’appuie sur une solidarité soit disant indéfectible. Cette façade masque des gangs qui font régner la terreur et distribuent la drogue.
Quand l’annonce arrive qu’à la rentrée, des bus amèneront de jeunes noirs pour fréquenter le lycée et créer ce qu’on n’appelait pas encore la mixité sociale, c’est l’effervescence : le racisme ordinaire suinte et explose de toutes parts.
Dans ce contexte plutôt chaud, un jeune noir est assassiné. Et la jeune Jules, 17ans, disparaît. Bien sûr, les deux faits divers sont mêlés.
C’est la mère célibataire de cette dernière, toute colère dehors, et un flic issu du quartier, en recherche désespérée d’humanité, qui mènent l’enquête.
Les dialogues sont formidables (par moments un tout petit peu trop) ; les deux personnages très complexes et fouillés, hurlent chacun à sa façon l’injustice de ce monde, ils permettent à Lehane de transmettre des valeurs fortes sur le sens de la vie, la filiation, la transmission et la fatalité. L’intrigue met en avant la vie les plus précaires et les racismes omniprésents.
Un livre à l’intérêt tout à la fois historique, sociétal et intime, qui se lit d’une traite
Dans ce quartier pauvre irlandais de Boston, on affiche un fort entre-soi qui s’appuie sur une solidarité soit disant indéfectible. Cette façade masque des gangs qui font régner la terreur et distribuent la drogue.
Quand l’annonce arrive qu’à la rentrée, des bus amèneront de jeunes noirs pour fréquenter le lycée et créer ce qu’on n’appelait pas encore la mixité sociale, c’est l’effervescence : le racisme ordinaire suinte et explose de toutes parts.
Dans ce contexte plutôt chaud, un jeune noir est assassiné. Et la jeune Jules, 17ans, disparaît. Bien sûr, les deux faits divers sont mêlés.
C’est la mère célibataire de cette dernière, toute colère dehors, et un flic issu du quartier, en recherche désespérée d’humanité, qui mènent l’enquête.
Les dialogues sont formidables (par moments un tout petit peu trop) ; les deux personnages très complexes et fouillés, hurlent chacun à sa façon l’injustice de ce monde, ils permettent à Lehane de transmettre des valeurs fortes sur le sens de la vie, la filiation, la transmission et la fatalité. L’intrigue met en avant la vie les plus précaires et les racismes omniprésents.
Un livre à l’intérêt tout à la fois historique, sociétal et intime, qui se lit d’une traite
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Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8414
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: Dennis Lehane
merci topocl à ajouter à ma longueeeeeeeeeeee liste à lire
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21098
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Dennis Lehane
Merci topocl, un roman qui me reste à découvrir !
La ville de Boston et sa topographie sont tellement importantes pour Dennis Lehane, à la source de ses questionnements et du lien entre l'intime et le sociétal qui constituent en effet un enjeu essentiel.
La ville de Boston et sa topographie sont tellement importantes pour Dennis Lehane, à la source de ses questionnements et du lien entre l'intime et le sociétal qui constituent en effet un enjeu essentiel.
Avadoro- Messages : 1394
Date d'inscription : 07/12/2016
Age : 38
Re: Dennis Lehane
Un dernier verre avant la guerre
À Dorchester, quartier de Boston (USA), Pat (Patrick Kenzie), le narrateur, s’occupe de recherche de personnes disparues avec Angie (Angela Gennaro), sa meilleure amie, amoureuse de son mari Phil, qui la tabasse (et lui le tabasse à l’occasion). Pat est le fils du « Héros », un pompier célèbre, mais violent à la maison. L’enquête porte sur Jenna Angeline, une femme de ménage noire qui serait disparue avec des documents confidentiels du sénateur Sterling Mulkern, relatifs à un projet de loi contre le terrorisme de rue.
\Mots-clés : #corruption #criminalite #discrimination #polar #racisme #social #violence
À Dorchester, quartier de Boston (USA), Pat (Patrick Kenzie), le narrateur, s’occupe de recherche de personnes disparues avec Angie (Angela Gennaro), sa meilleure amie, amoureuse de son mari Phil, qui la tabasse (et lui le tabasse à l’occasion). Pat est le fils du « Héros », un pompier célèbre, mais violent à la maison. L’enquête porte sur Jenna Angeline, une femme de ménage noire qui serait disparue avec des documents confidentiels du sénateur Sterling Mulkern, relatifs à un projet de loi contre le terrorisme de rue.
Pat est en photo dans le journal, comme son père jadis, quand Jenna est abattue dans ses bras. Puis c’est la guerre des gangs entre le mari de Jenna (qui l’a fait tuer) et son fils.« Les gens comme Mulkern ont l’habitude de créer les faits par eux-mêmes, puis de mettre les autres, à savoir nous, au courant. »
Polar musculeux, typiquement états-unien dans sa fascination pour la violence, mais traitant du racisme avec des aperçus intéressants sur sa prégnance et ses subtiles ramifications. Reste que c'est assez pâle, surtout après une lecture de Faulkner.« Nous avons traversé South Boston – Southie pour quiconque n’est ni un touriste ni un présentateur de journal – en longeant des chapelets de petits immeubles à deux étages miteux, serrés comme une rangée de toilettes chimiques à un concert rock. Southie me sidère. Une bonne portion en est pauvre, surpeuplée, implacablement négligée. Les cités de D Street craignent autant que tout ce qu’on peut trouver dans le Bronx : sales, mal éclairées, grouillant de loubards en colère, les cheveux en brosse, qui traînent dans les rues avec une soif de sang et des battes de baseball. Il y a quelques années, pendant un défilé de la Saint-Patrick, un môme très irlandais avec un trèfle sur son teeshirt s’y est hasardé. Il est tombé sur une bande d’autres mômes irlandais qui avaient eux aussi des trèfles sur leurs teeshirts. La seule différence entre son teeshirt et les leurs, c’est que le sien disait « Dorchester » en vert au-dessus du trèfle, et les leurs disaient « Southie ». Les mômes de D Street ont supprimé la différence en balançant le môme d’un toit. »
\Mots-clés : #corruption #criminalite #discrimination #polar #racisme #social #violence
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Tristram- Messages : 15609
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Dennis Lehane
merci Tristram, oui comme tu le notes après Faulkner ............
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Bédoulène- Messages : 21098
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Dennis Lehane
Bien sûr mais faut-il comparer des choses non-comparables?
Je en pense pas que Lehanne lui-même (dont figurait une belle interview dans le Télérama de la semaine dernière) envisage même de jouer dans la même catégorie que Faulkner...
Et je vais même plus loin. Je ne suis jamais arrivée à lire un Faulkner. Donc dans la catégorie lisibilité, Lehanne est très au dessus de Faulkner.
Je en pense pas que Lehanne lui-même (dont figurait une belle interview dans le Télérama de la semaine dernière) envisage même de jouer dans la même catégorie que Faulkner...
Et je vais même plus loin. Je ne suis jamais arrivée à lire un Faulkner. Donc dans la catégorie lisibilité, Lehanne est très au dessus de Faulkner.
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Flore Vasseur
topocl- Messages : 8414
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: Dennis Lehane
Je suis sûre que tu apprécierais certains livres de Faulkner : Tandis que j'agonise et l'Intrus par exemple
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Bédoulène- Messages : 21098
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Dennis Lehane
Il ne s'agit pas de comparer, mais de l'influence de la précédente sur ma lecture du moment. Encore qu'on puisse argumenter qu'il est vain d'écrire en moins bien sur ce qui a déjà été publié...
Mais je pense qu'assez objectivement ce premier roman n'est pas (sans grande surprise pour un premier roman) au niveau des deux qui m'avaient marqué. J'ai quand même souligné la part intéressante sur le racisme (le "héros" n'est pas raciste, a des amis noirs, mais... ; assez fouillé et documenté de ce point de vue). Sinon, c'est quand même le manichéisme et l'appétence pour la violence caractéristiques de le culture états-unienne. Etre lisible, certes, mais si c'est pour ânonner des banalités, je crois qu'il y a déjà pléthore sur le marché...
Mais je pense qu'assez objectivement ce premier roman n'est pas (sans grande surprise pour un premier roman) au niveau des deux qui m'avaient marqué. J'ai quand même souligné la part intéressante sur le racisme (le "héros" n'est pas raciste, a des amis noirs, mais... ; assez fouillé et documenté de ce point de vue). Sinon, c'est quand même le manichéisme et l'appétence pour la violence caractéristiques de le culture états-unienne. Etre lisible, certes, mais si c'est pour ânonner des banalités, je crois qu'il y a déjà pléthore sur le marché...
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Tristram- Messages : 15609
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