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Tom Robbins
MEME LES COW GIRLS ONT DU VAGUE A L'AME. - 1O/18
Tous les livres scientifiques sérieux vous diront que l'une des supériorités des humains sur le reste de la création, c'est qu'ils ont un pouce opposable aux autres doigts, ce qui leur permet un certain nombre de palpages, pelotages et autres manipulations interessantes.
Sissy Hankshaw elle, a hérité à la naissance de 2 - deux- pouces surprenants, phénoménaux, tellement longs en fait, qu'à coté, le nez de Cyrano serait un appendice bénin…
Que faire avec un tel handicap ? Sissy trouve sa voie, sa vocation : elle va faire du stop. Elle va devenir la meilleure auto-stoppeuse des Etats-Unis. Une vraie révélation !
Et de fait, elle traversera l' Amérique grace à ses pouces. Comme Sissy est jolie, elle fera tourner bien des tetes et fera des rencontres notables.
Jusqu'à ce qu'un jour, elle arrive au Rubber Rose Ranch, dirigé par une certaine Bonanza Jelly Bean, et où vit une communauté de femmes, qui désirent, entre autres choses, devenir des cow girls et obtenir l' égalité des droits avec les hommes.
Cette communauté va devenir le centre d'une intrigue complexe impliquant le FBI, le dernier groupe d'une espèce rare de grues et le Dr Robbins, psychiatre...
Voilà. Qu'est-ce que ce roman ? Une fable écolo, une entreprise de subversion, ou une énorme galéjade ?
Lisez le et faites vous une opinion... La mienne est faite !
mots-clés : #voyage #conditionfeminine
- le Jeu 15 Déc - 16:13
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Chahdortt Djavann
La Muette
A travers cette histoire nous découvrons le triste sort fait aux Femmes.
Là où la bigamie est reconnue pour un Mollah, homme de religion, une jeune femme de 29 ans peut-être accusée et condamnée à la lapidation pour adultère, avéré simplement parce que le Mollah recevait d'un membre de sa famille son accord pour la prendre pour femme.
Un homme peut prendre pour femme une adolescente de 13 ans et en "user".
Cette écriture directe est efficace pour nous décrire cette histoire dramatique.
quelques passages !
Il parlait comme si , en somme, la violence n'était qu'une banalité ordinaire, lieu quotidien de ceux qui naissent et meurent dans la misère.
Ma mère répétait souvent un adage qui m'énervait à l'époque : Nul ne peut lutter contre son destin,à chacun le sort qui lui échoie, ainsi va la vie.
Avec sa main elle enfonçait des boules de neige entre ses cuisses, elle semblait ivre, ivre d'amour, de folie. Pendant quelques secondes j'ai regardé ses doigts frénétiques qui fourraient la neige dans son sexe, cette image m'a effrayée.
Elle apportait plusieurs bouteilles d'eau pour arroser la tombe de mon grand-père ; une fois mon oncle lui a dit : je ne veux pas te désespérer mais ton père ne va pas pousser. Ma mère s'est mise à pleurer de plus belle en blâmant son frère : tu n'as pas honte de plaisanter sur la tombe encore fraîche de ton père. Elle disait qu'un peu d'eau désaltérait les morts. Mon oncle et moi retenions nos rires. Ma mère était croyante et pratiquante ; elle était aussi assez stupide, ça me fait mal de dire ça, ça me faisait mal de l'avoir pour mère, sa bêtise nous a coûté très cher.
Elle avait décidé de mettre un terme à ce projet de mariage avec le mollah ; et elle l'avait fait de façon radicale.Elle s'était offerte à l'homme qu'elle aimait, sans rien lui demander en échange. Un acte plus que révolutionnaire pour une femme, et pas seulement dans notre milieu, mais dans ce pays où l'amour est toujours l'affaire de l'honneur des frères et des pères, une affaire de contrat et d'arrangement, un simple commerce.
Dans ce pays où l'amour est interdit.
"A chacun le sort qui lui échoie, ainsi va la vie." Moi je rêvais d'un avenir radieux, croyais avoir un autre destin. Je voulais devenir médecin, je suis devenue assassin.
"message rapatrié"
mots-clés : #conditionfeminine #regimeautoritaire
- le Ven 9 Déc - 17:15
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- Sujet: Chahdortt Djavann
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Elif Shafak
Elif Shafak
Née en 1971
Née le 25 octobre 1971 à Strasbourg de parents turcs, Elif Shafak est une écrivaine turque.
Diplômée en relations internationales de la Middle East Technical University d'Ankara, elle est aussi titulaire d'un master en genre et études féminines dont le mémoire portait sur la circulaire Compréhension des derviches hétérodoxes de l'islam. Elle a soutenu sa thèse en sciences politiques sur l'Analyse de la modernité turque à travers les discours des masculinités.
Elle enseigne à l'université, et vit entre les USA et la Turquie.
Son premier roman, "Pinhan", obtient le Prix Mevlana récompensant les œuvres littéraires mystiques en Turquie.
Son second roman, La bâtarde d'Istanbul, best-seller en Turquie en 2006, raconte l'histoire de deux familles, l'une turque, l'autre arménienne, à travers le regard des femmes. Il lui a valu d'être poursuivie en justice pour « Humiliation de l'identité turque, de la République, des institutions ou organes d'État ». Le procès s'est conclu par un non-lieu.
Outre ses romans qui remportent un vif succès en Turquie et ailleurs, Elif Shafak écrit aussi des articles pour des journaux et magazines en Europe et aux Etats-Unis, des scripts pour des séries télévisées et des paroles de chansons pour des musiciens de rock.
source : wikipédia.
Ouvrages traduits en français :
La Bâtarde d'Istanbul, Paris, 2007.
Bonbon Palace, 2008
Lait noir, 2009
Soufi mon amour, 2010
Crime d’honneur, 2013
L’Architecte du Sultan, 2015
Crime d'Honneur
Lecture terminée, l'histoire se met en perspective, alors que "le destin" qui guide le fil de cette lecture nous joue bien des tours comme dans le superbe film d'Elia Kazan "America, America". En fait j'ai eu l'occasion de parler de kaléidoscope ou de puzzle pour definir ce roman, mais pour être plus précis on devrait parler de ce "Palais des glaces" qui prenait place dans les fêtes foraines d'autrefois, succession de miroirs où chacun s'aventure, et regarde son image démultipliée selon sa position.
Dans ce recit, qui semble mener à l'inéluctable, tel le destin d'autres femmes égarées dont il est fait état, le destin de deux soeurs jumelles Jamila et Pembe, Pembe et Jamila, se mélange comme les marionnettes sous les doigts de l'artiste, en l'occurence ceux de l'auteure, mêlant à loisir leurs vies entre le plateau anatolien et les rues de Londres, entre culture islamique et manifestations de punks anglais, dans un brassage de peuples orientaux aux traditions et coutumes ancestrales.
L'écriture de Elif Shafak est limpide, elle s'écoule agréable, pleine d'un charme oriental, toute en suggestions et retenue. Elle nous fait découvrir l'existence de populations transportées dans une europe où telle la plante épiphyte d'Elias elles survivent en s'attachant "à toutes sortes de choses et poussent presque dans l'air, en vraies nomades".
- Spoiler:
- le dénouement n'est pas celui que l'on peut croire, en fait le suspens se développe dans les cinquante dernières pages....
mots-clés : #conditionfeminine #immigration #famille
- le Mer 7 Déc - 18:43
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- Sujet: Elif Shafak
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Julie Otsuka
Certaines n’avaient jamais vu la merIl y a d'abord cette histoire d'immigration des femmes japonaises aux États-Unis au début du XXe siècle, ces mariages promis, ces espoirs portés, qui, comme toutes les immigrations, se partage entre le déchirement et la découverte, entre la désillusion et l'obstination. Il y a ensuite le sort réservé aux Japonais pendant la 2e guerre mondiale et cela a des relents d'exclusion, de lâcheté et d'ignominie. Ces destins malmenés ne peuvent laisser indifférent.
Julie Otsuka sait parler du détail qui donne à chaque vie sa valeur propre. Elle trouve sa petite façon bien à elle de nous raconter ça, sa petite musique envoûtante, ce « nous » qui parle de l'individuel comme du collectif, de la banalité comme de la multiplicité des destins. Une prose souvent très belle, touchante, attentionnée, proche de la vie dans sa quotidienneté. Un peu plus de rigueur aurait sans doute empêché qu’on ait parfois l’impression qu’elle exploite le procédé jusqu’à la corde . Mais dans l’ensemble tous ces morceaux de vies accolés qui forment un puzzle géant, dense, d’une grande sensibilité.
Petite mise en appétit avec la première page :
Sur le bateau nous étions presque toutes vierges. Nous avions de longs cheveux noirs, de larges pieds plats et nous n'étions pas très grandes. Certaines d'entre nous n'avaient mangé toute leur vie durant que du gruau de riz et leurs jambes étaient arquées, certaines n'avaient que quatorze ans et c'étaient encore des petites filles. Certaines venaient de la ville et portaient d’élégants vêtements, mais la plupart d'entre nous venaient de la campagne, et nous portions pour le voyage le même vieux kimono que nous avions toujours porté - hérité de nos soeurs, passé, rapiécé, et bien des fois reteint. Certaines descendaient des montagnes et n'avaient jamais vu la mer, sauf en images, certaines étaient filles des pêcheurs et elles avaient toujours vécu sur le rivage. Parfois l'océan nous avait pris un frère, un père, ou un fiancé, parfois une personne que nous aimions s'était jetée à l'eau par un triste matin pour nager vers le large, et il était temps pour nous, à présent, de partir à notre tour.
(commentaire rapatrié)
mots-clés : #immigration #conditionfeminine
- le Mer 7 Déc - 15:22
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- Sujet: Julie Otsuka
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Henry James
Un portrait de femme
Certains disent que « Un portrait de femme » est l’un des meilleurs romans de James. N’en ayant lu jusqu’à présent qu’un petit nombre, je ne peux me prononcer sur ce jugement. Mais, incontestablement, il s’agit là pour moi d’un vrai chef-d’œuvre.
L’auteur a construit un livre ambitieux, remarquablement construit, centré sur le personnage d’Isabel Archer, autour de laquelle gravitent des individus aussi très intéressants. Comme souvent avec James, la personnalité de ces protagonistes s’élabore par petites touches successives, non sans laisser en réserve des zones d’ombre, certains paradoxes et ambiguïtés.
L’ouvrage peut se diviser en deux parties. Dans la première, la jeune Isabel Archer, belle, intelligente, spirituelle, éprise de liberté, est avide de découvrir le monde, elle vit une sorte de conte de fée en Angleterre puis en Italie. Presque grisée, elle décline deux demandes en mariages dont l’un émis par un lord fortuné et « qui lui plaît ». Ses dialogues avec son cousin Ralph sont de petites merveilles, sortes de duels virevoltants à fleurets mouchetés ou chacun se dévoile (pas trop), cherche à deviner l’autre, s’agace, touche où cela peut faire mal (mais pas trop) ; scènes à mi-chemin entre Marivaux et Laclos. Mais bientôt le piège va se refermer sur Isabel, sans qu’on puisse définir quel en est le ressort principal : la fortune qu’elle a reçue grâce à Ralph qui voulait lui donner les moyens de laisser libre cours à son imagination ? Le complot de Me Merle ? Le propre choix d’Isabel ? Toujours est-il qu’elle assumera jusqu’au bout sa condition, objet de la seconde moitié du roman. Maintenant, face à une triste réalité, Isabel a mûri, elle sait masquer ses sentiments, tempérer sa nature bouillante, faire preuve de patience. Vaincue, elle n’est pas brisée, elle reste entière, conservant toute son intégrité, elle a surtout gagné en profondeur. La preuve en est dans la dernière rencontre avec Ralph, d’une intense émotion, où chacun se livre enfin complètement à l’autre.
Clin d’œil : il y a une histoire de fantôme au début du livre qu’Isabel souhaiterait voir mais qu’elle ne peut pas, cette apparition étant réservée, selon son cousin, à ceux qui ont souffert « Il faut d’abord avoir souffert, et souffert beaucoup, avoir acquis quelque douloureux savoir » ; très logiquement Isabel apercevra le fantôme à la fin.
Pour terminer, un bout de dialogue qui résume bien pour moi ce beau portrait de femme libre :
« Vous tenez trop à votre liberté.
- Oui, j’y tiens beaucoup, je crois. Mais cela ne m’empêche pas de toujours souhaiter savoir les choses qui ne se font pas.
- Pour les faire ? demanda sa tante.
- Pour choisir, répondit Isabel »
mots-clés : #conditionfeminine #psychologique
- le Mar 6 Déc - 13:34
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- Sujet: Henry James
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Alice Munro
C'était un peu trop «minimaliste» pour moi aussi quand j'ai commencé à la lire, et puis j'ai réalisé que chaque mot avait son importance dans ses textes, elle doit beaucoup gommer! Et même de temps en temps un éclair dans une phrase qu'il ne faut pas laisser passer... Oui... c'est un regard, un état des lieux qui nous contraint souvent à imaginer plus du fonctionnement de ses personnages. C'est dans le recueil intitulé Les lunes de Jupiter qu'elle décrit un peu plus son cheminement en écriture.Les lunes de Jupiter
traduit de l'anglais ( Canada) par Colette Tonge
D'emblée, Alice Munro , dans la deuxième partie de la première nouvelle, annonce la couleur sur son projet d'écriture. Une tombe, d'un «ermite» inconnu. Recueilli pour ses derniers moments par un fermier et ses filles, qui sont les tantes de la narratrice. Qui était cet homme et que s'est-il passé? On n'en saura rien.
Plus jeune, j'aurais imaginé une histoire . J'aurais affirmé que Mr Black était amoureux d'une de mes tantes..
Plus tard.. j'aurais établi une relation plausible et horrible entre son silence et la façon dont il est mort.
Mais..: Je ne crois plus aujourd'hui que les secrets des gens soient définis et communicables, ni que leurs sentiments soient pleinement épanouis et facilement reconnaissables. Je ne le crois pas. Tout ce que je puis dire, c'est que les soeurs de mon père frottaient le plancher à la lessive, qu'elles moyettaient l'avoine et trayaient les vaches à la main.
Voilà.. Elle ne peut plus raconter que ce qu'elle voit, ou a vu. A nous, ou non, d'imaginer le reste. Alice Munro ne fait que montrer. Et surtout pas démontrer, même si les personnages de ces nouvelles, le plus souvent des femmes, mais pas toujours, "démontrent" elles-même. A travers son regard. Dans ce qu'elle leur fait dire. En particulier, et c'est un thème récurrent ici, les situations dans lesquelles ces femmes s'engouffrent continuellement, en répétant encore et encore, notamment les choix de conjoints ou compagnons qui ne pourront jamais leur apporter ce qu'elles souhaitent, faisant ainsi leur propre malheur. Alice Munro capte un moment d'existence de ses personnages, en laisse deviner d'autres dans leur futur, conséquences logiques pour le lecteur, ne conclut jamais, ne juge jamais. C'est juste un regard, mais très acéré.
La part autobiographique existe certainement, mais n'a pas grande importance, à mon avis. Par exemple dans la dernière nouvelle qui donne son titre au recueil, peu importent finalement les circonstances de la mort d'un père. C'est plus un éclair de compréhension dans le cerveau d'une femme, d'une fille et d'une mère. Ce qui a manqué dans ses relations avec lui, et il est trop tard. Ce qu'elle a manqué dans ses relations avec ses filles, et il est bien tard aussi. Cette femme en tirera-t-elle des conclusions? Peut-être. Nous, oui, mais pour nous, c'est... décrypté avec brio.
Ces nouvelles sont très denses, dans tout ce qui n'est pas dit d'une part, qui pousse l'imaginaire, et aussi car au milieu de la banalité du récit lui-même, il ne faut pas rater «la» phrase , ou même le mot qui ouvre sur autre chose.
«Brian était simplement quelque chose qu'il fallait supporter, comme le froid glacial du hangar où on vidait les dindes et l'odeur de sang et de boyaux».
Rien à en dire de plus, de ce Brian? Si, plus tard, bien après. Il n'y a aucune sentimentalité, aucune étude psychologique, tout juste ressent-on une empathie certaine pour ses personnages, en tout cas la lucidité d'un regard, c'est-à-dire le sien.
mots-clés : #nouvelle #conditionfeminine
- le Mar 6 Déc - 2:46
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- Sujet: Alice Munro
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Saphia Azzedine
Dans un pays islamiste où règne la charia, Bilqiss, l'héroïne de ce roman éponyme, a chanté l’appel à la prière à la place du muezzin qui dormait encore. C’est sa seconde faute, la première étant celle d’être née femme. Bilqiss va être lapidée, la charia appliquée.
C’est un roman accrocheur, qui se lit d’une traite, mais qui peut déranger par la gravité du sujet, et en même temps et aussi parce que certains moments de lecture font plus que sourire. On ne sait pas si on doit rire ou pleurer. La plume de l’auteure est rondement menée dans ce roman choral, la gouaille de Bilqiss est rafraîchissante lorsqu’elle parle de tous ces hommes obsédés qui voient du sexe partout, le juge qui va la condamner à la lapidation, la journaliste américaine peut-être ou pas pleine de complaisance ou d’humanisme débordant… Et d’autres personnages entrent en scène.
C’est un cri de désespérance.
J’ai apprécié le côté « enlevé » de ce roman qui donne le ton dès la première phrase :
« Contrairement à vous, je ne parlerai pas en Son Nom. Mais j’ai une intuition. Vous adorez Dieu mais, Lui, Il vous déteste. »
Ce que j’ai beaucoup moins aimé, mais c’est personnel, ce roman ne me paraît pas vraisemblable, mais je le verrais bien adapté au théâtre pour dénoncer les pays où « on abomine les femmes qui ne sont pas des hommes ». L’auteure d’ailleurs est aussi scénariste, peut-être a-t-elle mis en scène ce roman comme une pièce…
mots-clés : #conditionfeminine #religion
- le Sam 3 Déc - 20:17
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- Sujet: Saphia Azzedine
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Mona Chollet
Beauté fataleLa perfection, voilà l'ennemi !
Mona Chollet décrypte en quoi les diktats de la mode s'inscrivent dans des millénaires d'aliénation féminine à travers le classique « Sois belle et tais-toi ! », pour cantonner les femmes dans un rôle de frivolité et de soumission. Le souci de l'apparence est présenté comme le grand questionnement de nos vies, annihilant toute remise en question, générant une docilité sociale dans un consumérisme décervelé .
Elle analyse les mécanismes qui formatent dès l'enfance le petit enfant féminin à travers la publicité, le langage des parents et des médias, puissants soutiens d'une industrie, abusivement assimilée à un institution culturelle voire artistique, et planétairement florissante. Elle déconstruit l'image des mannequins et autres stars, dont la vie, abusivement maquillée en conte de fée, est donnée en pâtée aux consommatrices pour les bercer d'illusions dévastatrices de beauté, de minceur, de blancheur .
La confusion des genres entre mode et culture, information et publicité est d'autant plus digne d'attention qu'elle se double d'une offensive idéologique majeure. Déguisant l'agressivité commerciale en philanthropie, ou plus exactement philogynie, elle véhicule le présupposé selon lequel les femmes occidentales, aujourd'hui, ont tout gagné : elles ont obtenu l'égalité, vaincu le machisme, tout va bien dans le meilleur des mondes, et, pour fêter ce remarquable succès, elles ont bien mérité une nouvelle paire d'escarpins. Une sorte de « fin de l'Histoire » au féminin, en somme.
C'est parfois un peu brouillon, parfois un peu scolaire dans une énumération de citations et d'exemples. Mais c'est toujours bien satisfaisant de voir écrites un certain nombre de vérités outrageantes, de se sentir moins seule dans des convictions qui nous font nous éloigner du dogme, du conformisme, de l'obéissance, de croiser un esprit de résistance à un ordre établi basé sur le profit et l’assouvissent des désirs masculins, de lire un appel à la rébellion.
J’ai (beaucoup) moins aimé le dernier chapitre, où Mona Chollet règle leur compte à un certain nombre d’hommes exposés, trop amateurs et consommateurs d’allégeance sous forme de chair fraîche, qui, dans l'étalage, ressemble par moments un peu trop à la presse poeple qu'elle vilipende. Et surtout la conclusion bizarre et vaguement effrayante que nos sociétés occidentales feraient bien de prendre exemple sur l'organisation des harems, où l'affinité intellectuelle viendrait à égalité avec l'appétit érotique, où « l'enfermement est spatial , alors que, en Occident, il est immatériel et se fait dans l'image d'elles-mêmes qu'on impose aux femmes. ».....Hum ….
Bref… Je passerai (quoique difficilement )sur ces petits égarements de dernier moment, et je retiendrai un livre mené avec humour sinon avec rigueur, qui vaut bien son pesant de flacons de vernis à ongles.
(commentaire rapatrié)
mots-clés : #conditionfeminine
- le Sam 3 Déc - 9:20
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- Sujet: Mona Chollet
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Marie NDiaye
TROIS FEMMES PUISSANTES
Dubitative au début de ma lecture , dans l'appréhension de retrouver le malaise éprouvé à la lecture de Rosie-Carpe , j'ai vite dépassé mes craintes et à-prioris !
Une fois imprégnée du style narratif bien particulier de l'auteure , la séduction opère !
Et c'est grâce à cette gymnastique de l'esprit , nécessaire pour s'approprier le texte de l'écrivain , que son génie apparaît : par des procédés stylistiques sur lesquels elle s'appuie , elle creuse la psychologie de ses personnages jusqu'à l'extrême , ouvrant des portes sur le presque indicible de l'humain ,au coeur de l'intime ,dans la partie la plus secrète , où se mêlent les blessures ,les failles , les fantômes .......
TROIS FEMMES PUISSANTES , au delà de ces femmes si fragiles en apparence se cache
une force cachée , tue, invisible ......... La force de vie .........
Et c'est bien de cela dont parle Marie Ndiaye , à travers trois portraits de femmes : La puissance n'est pas toujours là où on la voit ....!
Un grand coup de coeur au final , effaçant ma déception avec Rosie Carpe !
Petit Bémol :
J'ai trouvé que les trois récits juxtaposés , s'enchaînent par quelques éléments narratifs pas toujours très clairs ; certes elle crée un lien mais celui-ci est un peu ténu quelquefois ....
Mais est-ce bien important lorsqu'on atteint de tels sommets d'écriture pour traduire le "presque inexprimable "?
mots-clés : #conditionfeminine
- le Ven 2 Déc - 18:55
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- Sujet: Marie NDiaye
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