Carlo Emilio Gadda
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Re: Carlo Emilio Gadda
Personnellement, j'ai l'habitude de compulser le dictionnaire en permanence, dont l'étymologie de mots courants qui m'interrogent soudain. De plus, je trouve que ces mots sénescents voire moribonds méritent d'être utilisés quelquefois, ne serait-ce que pour leurs sonorités, ou ce qu'ils rappellent de l'Histoire.
En outre, ça fait partie du projet et de l'idiosyncrasie de Gadda, son écriture lieu de rencontre des divers argots et dialectes.
Et ça change du lexique racinien des SMS.
En outre, ça fait partie du projet et de l'idiosyncrasie de Gadda, son écriture lieu de rencontre des divers argots et dialectes.
Et ça change du lexique racinien des SMS.
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 14201
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 65
Localisation : Guyane
Re: Carlo Emilio Gadda
héhé. Je pense à toi aussi avec les Légendes flamandes !
pour revenir au pastis embrouillé je crois que j'ai été plus à l'aise avec cette "nouvelle" version. moins peuple je ne sais pas mais plus fluide ? rendant palpable en tout cas la multiplicité des registres. n'y connaissant rien à l'italien à part qu'il n'est pas monolithique....
pour revenir au pastis embrouillé je crois que j'ai été plus à l'aise avec cette "nouvelle" version. moins peuple je ne sais pas mais plus fluide ? rendant palpable en tout cas la multiplicité des registres. n'y connaissant rien à l'italien à part qu'il n'est pas monolithique....
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Keep on keeping on...
Re: Carlo Emilio Gadda
merci pour ces deux extraits et pour la signification des deux mots que je ne connaissais pas !
les deux traductions ne trahissent pas l'idée
les deux traductions ne trahissent pas l'idée
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"Prendre des notes, c'est faire des gammes de littérature Le journal de Jules Renard
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 19024
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 77
Localisation : En Provence
Re: Carlo Emilio Gadda
L'Adalgisa - Croquis milanais

Dans la continuation de La Connaissance de la douleur, huit textes situés dans la Milan de l’entre-deux-guerres (et traduits par Jean-Paul Manganaro).
Nuit de lune
Brève description du crépuscule.
Quand le Girolamo a fini…
Ça commence avec les employés de la Confiance, cireurs de parquets, puis voilà Bruno le bellâtre en triporteur…
S’effondre le pont de l’oncle, ingénieur et professeur à Polytechnique…
Il eut quatre filles et chacune fut reine
Dans le nouveau logement du Nobilis Homo Cipriano de’ Marpioni, l’ample donna Giulia et leur turbulente progéniture, appartement amélioré de tomettes branlantes et de traîtresses marches pour rattraper les dénivelés dans le couloir-boyau, un régal de caricature farfelue.
Les moments perdus
Lectures d’un ingénieur encore, entre journal humoristique et ressources bibliothécaires.
Dans ce texte comme pour les autres, des notes de l’auteur, de bas de page ou renvoyées à la fin, explicitent didactiquement le projet littéraire, une métaphore, un point d’architecture locale ou d’histoire, l’étymologie d’un terme de dialecte, une notion scientifique…
Valerio emmène sa jeune tante Elsa à l’opéra, où se presse la société mélomane (superbe scène du prélude de l’orchestre qui s’accorde !).
Donna Eleonora la mauvaise langue y est halée par son haridelle, et on retrouve Elsa, et on rencontre Adalgisa.
L’Adalgisa
L’ex-cantatrice est veuve avec deux enfants de Carlo, comptable entomologiste amateur.
Le riche enchevêtrement lexicographique de Gadda, qu’un italianisant érudit goûterait davantage ! En effet, cela déborde d’allusions et sous-entendus plus ou moins abscons…
Il y a du Federico Fellini, de l’Albert Dubout dans ces croquis, un impérieux besoin de rapporter le moindre détail, même accessoire, de saturer, densifier la description, et d’utiliser toute la palette lexicale.
\Mots-clés : #humour #viequotidienne

Dans la continuation de La Connaissance de la douleur, huit textes situés dans la Milan de l’entre-deux-guerres (et traduits par Jean-Paul Manganaro).
Nuit de lune
Brève description du crépuscule.
Quand le Girolamo a fini…
Ça commence avec les employés de la Confiance, cireurs de parquets, puis voilà Bruno le bellâtre en triporteur…
Claudio désapprend à vivre« Cette cassure, ce cracking des nénies et de la plainte procédurale, exerce une fascination incroyable sur le cœur des femmes : cric-crac sublime, giclement subit de la lame et de la pointe hors de sa coquille : du couteau à cran d’arrêt. »
S’effondre le pont de l’oncle, ingénieur et professeur à Polytechnique…
Il eut quatre filles et chacune fut reine
Dans le nouveau logement du Nobilis Homo Cipriano de’ Marpioni, l’ample donna Giulia et leur turbulente progéniture, appartement amélioré de tomettes branlantes et de traîtresses marches pour rattraper les dénivelés dans le couloir-boyau, un régal de caricature farfelue.
Les moments perdus
Lectures d’un ingénieur encore, entre journal humoristique et ressources bibliothécaires.
Dans ce texte comme pour les autres, des notes de l’auteur, de bas de page ou renvoyées à la fin, explicitent didactiquement le projet littéraire, une métaphore, un point d’architecture locale ou d’histoire, l’étymologie d’un terme de dialecte, une notion scientifique…
Un « concert » de cent vingt professeurs« Les locutions et vocables empruntés à une langue étrangère (1928) sont destinés à reprendre le ton (autant dire à le singer) de certaine conversation cultivée − ou cultivée moyennement − du milieu et de l’époque : qu’on veuille bien ne pas les attribuer à une défaillance des possibilités lexicales de la part de l’auteur ou à une diminution de sa déférence pour la langue maternelle. »
Valerio emmène sa jeune tante Elsa à l’opéra, où se presse la société mélomane (superbe scène du prélude de l’orchestre qui s’accorde !).
Au Parc, un soir de mai« Voilà, déjà tous, toutes, les regardaient. Certaines avec de longs regards de travers, plus forts que toute interdiction de décence, de ceux que les femmes dédient aux femmes, longs sillages d’éternelle envie. D’autres, debout, leurs grosses pattes dans les poches, balançant une gambette guillerette sous le globe du ventre, et savourant leur propre langue comme couenne bien grasse : enfermé, le globe, en un gilet de paon fat, "qui s’y connaît". »
« Un pot de brillantine avait été absorbé par leurs cheveux doucement ondulés : et qui distillaient la pureté du nard, comme, des broches du temps, un rôti ruisselant. »
« Ils semblaient farcis de petites pommes de terre rôties jusqu’au cou et aux amygdales comme le vide-ordures quand il est engorgé. »
Donna Eleonora la mauvaise langue y est halée par son haridelle, et on retrouve Elsa, et on rencontre Adalgisa.
L’Adalgisa
L’ex-cantatrice est veuve avec deux enfants de Carlo, comptable entomologiste amateur.
Puis l’auteur passe au « je », évoquant l’époque où il était énamouré de la belle tétonnière avant son mariage (hilarante séance photo).« En douze ou quinze boîtes de bois, chacune pavée de son double fond de liège, et ce dernier, enfin, recouvert d’une feuille de papier blanc à coordonnées rectilignes, sur des épingles en nombre infini, devant les yeux écarquillés des deux enfants, le pauvre Carlo avait méticuleusement transpercé les scarabées et les dytiques en nombre infini de la nature, les cébrionidés, les curculionidés, les cérambyx, les buprestes, les élatéridés : les fuyantes cicindèles à l’odeur de rose et de mousse, luisantes comme Jeanne d’Arc dans leur cuirasse d’acier fermé, bruni : puis les infatigables ateuchus et les silphes, et toute l’engeance si salubre des croque-morts agrestes et sylvains. »
Le riche enchevêtrement lexicographique de Gadda, qu’un italianisant érudit goûterait davantage ! En effet, cela déborde d’allusions et sous-entendus plus ou moins abscons…
Il y a du Federico Fellini, de l’Albert Dubout dans ces croquis, un impérieux besoin de rapporter le moindre détail, même accessoire, de saturer, densifier la description, et d’utiliser toute la palette lexicale.
\Mots-clés : #humour #viequotidienne
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 14201
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 65
Localisation : Guyane
Re: Carlo Emilio Gadda
Il me tente chaque fois que je me rends dans certaine librairie. Tu recommandes aux non italianisants ?
Quasimodo- Messages : 5324
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 26
Re: Carlo Emilio Gadda
Je pense que ça doit déjà être assez difficile dans sa langue (ou ses langues), même pour un Italien. Ce n'est pas d'un abord facile, mais la démarche de Gadda me séduit énormément ! Tente, plutôt que de te laisser tenter ?!
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 14201
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 65
Localisation : Guyane
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Des Choses à lire :: Lectures par auteurs :: Écrivains Italiens et Grecs
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