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Message par églantine Lun 24 Avr - 20:03

Un jour j'espère pouvoir emboîter ton pas Arensor : je voudrais tout relire par ordre chronologique car je suis assez fascinée aussi par cet écrivain .
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Message par Tristram Mer 13 Sep - 0:46

Daisy Miller

Henry James - Page 2 Daisy_10

Wikipédia a écrit:La jeune et belle américaine Daisy Miller, en voyage en Suisse avec sa mère et son jeune frère, est l'exemple même de la candeur. Winterbourne, un de ses compatriotes de la plus noble extraction, depuis longtemps expatrié en Europe et au fait des mœurs qui y ont cours, n'est pas insensible aux attraits de la jeune fille et tente même, bien qu'il s'en défende, de la séduire. Mais il est désarmé par tant de naïveté. Daisy accepte en effet avec un enthousiasme enfantin de faire des randonnées sur l'eau à la nuit tombée et de visiter avec lui un lieu touristique sans le chaperon que requièrent pourtant les circonstances. Sans parvenir à départager la part de coquetterie feinte ou de vraie sincérité qui lui permettrait de saisir les sentiments réels de Daisy à son égard, il refuse en tout état de cause de s'avouer amoureux.
Bientôt, pourtant, il rejoint Daisy et sa famille à Rome. Mais, dans les cercles fermés des expatriés américains de la capitale italienne, l'attitude désinvolte de Daisy Miller, qui se moque sans vergogne des convenances, reçoit un accueil glacial. Et Winterbourne, bien qu'il s'en défende, rejoint peu à peu le camp de ceux que choquent cette réputation ambigüe dont la jeune Américaine semble se parer avec ostentation.

Cette novella de James m’a paru poignante : c’est somme toute l’histoire d’une jeune Américaine fort naturelle et spontanée, "innocente", et partant ignorante des codes et contraintes de la vie sociale (notamment en Europe ?), c'est-à-dire inconvenante.
Le talent tout en finesse de l’auteur est perceptible dans le personnage du narrateur, un "raide" jeune homme attiré par Daisy, voire jaloux du "petit Italien" avec lequel la jeune fille s’affiche sans penser à mal, et qui ne parvient pas à cerner cette personnalité suivant ses inclinations sans penser aux conséquences sociales : "aguicheuse" ? "vulgaire" ?
Il y a(urait) une part autobiographique dans ce personnage, vis-à-vis de Minnie (Mary Temple, cousine de James).
L’autre aspect troublant de cette histoire (montée comme un drame théâtral), c’est que, ailleurs et/ou à une autre époque (comme de nos jours en Occident), la jeune fille n’aurait pas forcément été décriée ; de ce point de vue, son cas est aussi exotique que de contracter la malaria au Colisée…

Elle ne pouvait plus [...] surprendre : l'inattendu était la seule chose à laquelle on pouvait s'attendre dans son comportement.

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Message par Bédoulène Mer 13 Sep - 6:37

merci Tristram ! dans ma PAL donc un jour certainement car j'ai apprécié mes deux précédentes lectures

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Message par Tristram Ven 3 Nov - 1:13

Édifiant pour les aficionados ! Henry James et le secret. (Dans le prolongement des creuses discussions sur fond et forme.)
Deleuze sur France Culture

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Message par Bédoulène Ven 3 Nov - 10:19

merci Tristram

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Message par églantine Ven 3 Nov - 18:36

Tristram a écrit:
Deleuze sur France Culture
Excellent souvenir .
Cette semaine là , ça fait presque un an , j'avais eu un grand bonheur à écouter cette émission encore "Les chemins de la philosophie" .
Oui je ne peux que recommander aussi .
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Message par Tristram Mar 26 Juin - 9:07

L’Image dans le Tapis

Henry James - Page 2 Laimag10
Cela faisait longtemps que je voulais lire cette nouvelle de quelques dizaines de pages, je l’ai trouvée (aux éditions « motifs » !) et je ne suis pas déçu : c’est une subtile composition, une chausse-trape à critiques littéraires, un beau traquenard à lecteurs : un écrivain déclare qu’il y a une « intention générale » qui transparaît sans (pouvoir) être perçue dans tout son œuvre, à la fois évidente, dérobée et géniale :
« C’était, je pense, quelque chose qui appartenait au plan d’ensemble primitif comme l’image compliquée d’un tapis persan. Il approuva fort cette comparaison, mais il en utilisa une autre : "C’est le fil sur lequel j’ai enfilé mes perles." » (Chapitre Quatre)
Des critiques, dont le narrateur, tentent donc de trouver le secret, avec moins de succès que de suffisance. Le fil conducteur ou motif est mis en abyme ; vivante, la narration s’étudie elle-même. Et c’est finalement un jeu autour de la question "La littérature c’est koi" : quelles sont l’essence et la cause première de l’œuvre ? L’auteur en est-il maître, ou même seulement conscient ? Et quid du lecteur ?
Avec humour, James nous fait cogiter sur le chiffre cryptant (éventuellement) son texte. Petit plus, dans la préface, le traducteur, Fabrice Hugot, y va de ses hypothèses : se range-t-il avec facétie parmi les critiques pris à partie, en tout cas il éclaire le contexte de la nouvelle et la commente en soulignant que l’œuvre jamesienne ne s’écarte pas de (l’énigme de) la vie mais veut la rendre intelligible, que cette œuvre vit de sa propre suggestion littéraire, que l’important c’est la recherche en elle-même… Cette nouvelle, de la même lignée que Les papiers d'Aspern, a déjà fait couler beaucoup d’encre, et c’est un superbe piège à Chosien(ne)s que de suivre ce fil (rouge, ou conducteur).


mots-clés : #creationartistique #nouvelle

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Message par Avadoro Dim 2 Sep - 23:03

Henry James - Page 2 Laj_10

L'Américain
Henry James confronte dans ce roman le regard à la fois idéaliste, ambitieux et romanesque de l'Américain Christopher Newman, à la violence feutrée et amère d'une aristocratie française cherchant à conserver un statut inaccessible à un "commerçant" venu découvrir l'Europe, avec l'aisance d'une fortune patiemment accumulée.

Un projet de mariage semble être une porte d'entrée et un aboutissement au fur et à mesure que des obstacles semblent disparaitre, mais des colères enfouies et un mépris viscéral mettent en péril les illusions de Newman, confronté à ses propres contradictions et son orgueil.

Si L'Américain n'est pas une oeuvre majeure d'Henry James, la structure du récit reste marquante à travers l'expression d'une implacable et insidieuse cruauté, engloutissant l'individu transformé en pantin, en silhouette figée dans sa propre apparence. Les masques ne peuvent alors tomber et révèlent la tristesse d'un renoncement.
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Message par Tristram Dim 2 Sep - 23:36

Merci Avadoro ; apparemment le drame d'un "personnage social" hors de son "milieu"...

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Message par Bédoulène Lun 3 Sep - 8:54

merci Avadoro, je pense que j'apprécierai ce livre. (cela me rappelle Eden de Jack London)

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Message par chrysta Jeu 18 Oct - 7:58

Henry James - Page 2 Le-tou10
Existe-t-il plus grand plaisir que d'écouter des récits macabres, la veille de Noël, dans une vieille maison isolée ? Qu'il est diabolique le frisson qui glace alors les sangs...

Qu'il est divin le cri des femmes épouvantées... Ce ne sont pourtant que des histoires... Tandis que celle-ci... Elle a été vécue... Par des enfants encore, deux petits orphelins, si admirablement gracieux, si serviables et si doux...

Et leur gouvernante, une jeune fille des plus honnêtes. Ce qu'ils ont vu, ce qu'ils ont enduré et les circonstances extraordinaires des événements qui les ont... Mais non ! c'est trop horrible...

Ça dépasse tout... En pure terreur ! Car le pire, c'est de savoir que, justement, on ne saura jamais tout...


Histoire narrée par la jeune femme, dont on ne saura jamais le nom, qui est engagée pour s’occuper de deux enfants, dont on ne connaitra pas l’âge, au manoir de Bly. Dès sa rencontre avec les enfants, ses doutes quant au fait d’avoir accepté ce poste sont comme effacés, tant elle tombe de manière trop prompte sous le charme des deux enfants dont elle a la charge, enfants qu’elle trouve magnifiques, bien élevés, avec de belles manières, beaux, auxquels elle donnerait le bon dieu sans confession.
Très vite, des événements étranges vont survenir, et, peu à peu, les choses vont changer, la narratrice nous emmenant avec elle dans des visions et sentiments qui, dans leur évolution, évoquent une paranoïa. Mais peut être est-ce autre chose ?
Le fait est que l’auteur ne nous en donne pas la clé, et que la fin ne vient en aucun cas nous donner sens à e qui s’est passé en amont.

Le cadre du roman, avec ce manoir gothique perdu dans la campagne, avec des personnages qui n’ont pas contact avec l’extérieur, tisse une atmosphère confinée et mystérieuse propice à tenir en haleine, à faire imaginer moult scénarii. Cela, d’une certaine façon, me fait penser à Shining. Or, après l’attrait du départ, et l’attente de quelque chose de crescendo qui tiendrait en haleine, force m’a été de constater que l’évolution attendue ne survenait pas et je suis allée de frustration en frustration.
L’histoire ne décolle jamais vraiment, les avancées dans ce qu’il se passe sont minimes et finissent par lasser car on passe de non dits en non dits, et on n’en sait jamais vraiment plus derrière le « ça »qui revient très souvent sur la fin et ne nous donne pas plus de piste que ça !!!!

Un roman qui m’a finalement ennuyée par son peu de matière pour tenir en haleine, par un verbiage et une écriture surannée qui, si elle a eu son charme au début est devenu pesante au fil des pages. J’ai eu l’impression de vivre la platitude de la vie d’antan, en tant que préceptrice n’ayant pas cette vocation et devenant folle peu à peu dans ce huis clos avec des enfants qui, d’angelots, deviennent diaboliques et monstrueux.
Je suis au final assez déçue car ces efforts pour arriver au terme ne m’ont pas amené plus de matière à donner un sens au livre autre que la folie éventuelle de la narratrice ou la perversité des enfants.

C’est le livre qui a inspiré entre autres « Les Autres », et honnêtement je préfère le film qui a pris des libertés et en a fait une histoire vraiment riche et intéressante.
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Message par Bédoulène Jeu 18 Oct - 8:18

merci Chrysta pour ton ressenti.

le fait que la cuisinière ait vu certaines choses qu'elle relate à la jeune gouvernante ne pourrait-il conforter sa position ?
N' y-a-t-il qu' une pathologie qui puisse expliquer les évènements ou bien ne s'y mêle t-il pas du fantastique ?

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Message par chrysta Jeu 18 Oct - 8:28

Bédoulène a écrit:merci Chrysta pour ton ressenti.

le fait que la cuisinière ait vu certaines choses qu'elle relate à la jeune gouvernante ne pourrait-il conforter sa position ?
N' y-a-t-il qu' une pathologie qui puisse expliquer les évènements ou bien ne s'y mêle t-il pas du fantastique ?

Mme Grose reste elle aussi tout au long du livre, dans ses non dits. Ni elle, ni les enfants, n'avancent jamais rien qui permette d'aller dans un sens ou un autre. Il semble qu'elle ne voit pas, ou alors qu'elle tente de rendre folle la gouvernante
Certainement on peut y envisager du fantastique, tout autant qu'une pathologie. Cela dépend de quel point de vue on se place. Mais trancher d'un côté ou de l'autre, là je ne saurai dire.

Après, je m'interrogeais sur le rapport de la gouvernante aux enfants, qui est toujours très excessif, dans un sens comme dans l'autre, et c'est ce qui m'interroge le plus. Et j'ai trouvé ce texte que je vais lire de ce pas : https://www.cairn.info/revue-enfances-et-psy-2008-4-page-106.htm
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Message par Bédoulène Jeu 18 Oct - 8:37

merci pour le lien Chrysta.

nous avions fait une LC et la fin était comprise différemment par les lecteurs

je te mets mon ressenti quant à la scène finale

"Miles meurt parce qu'il ne verra, ou ne sentira plus le lien avec Quint, puisqu'il le cherche éperdument dans la dernière scène, mais est-ce de bonheur ou d'une perte ?"

et celui de Shanidar :

"Ah, c'est intéressant ça, parce que moi j'ai surtout vu l'institutrice tuer Miles en l'étouffant dans ses bras... un infanticide en somme."


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Message par chrysta Jeu 18 Oct - 8:40

Bédoulène a écrit:merci pour le lien Chrysta.

nous avions fait une LC et la fin était comprise différemment par les lecteurs

je te mets mon ressenti quant à la scène finale

"Miles meurt parce qu'il ne verra, ou ne sentira plus le lien avec Quint, puisqu'il  le cherche éperdument dans la dernière scène,  mais est-ce de bonheur ou d'une perte  ?"

et celui de Shanidar :

"Ah, c'est intéressant ça, parce que moi j'ai surtout vu l'institutrice tuer Miles en l'étouffant dans ses bras... un infanticide en somme."


A priori, le texte dont j'ai mis le lien va dans le sens de la folie de l'institutrice et de l'infanticide de Miles
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Message par Bédoulène Jeu 18 Oct - 8:45

je vais lire ce texte, merci Chrysta !

Très intérêssant !

je me suis retrouvée dans ceci : " ainsi, alors que nous commençons à subodorer le délire et la nature hallucinatoire des apparitions, James, en rendant l’institutrice capable de décrire les caractéristiques physiques et vestimentaires des spectres, nous aiguille à nouveau sur la vérité de sa perception. Comme le souligne Roger Bozzetto, Mrs Grose est « celle qui permet la suspension d’incrédulité… et conforte ainsi l’institutrice [j’ajouterais le lecteur !] dans la preuve que ses visions relèvent de la réalité ».

"Ce qui nous retiendra ici, c’est que ce montage permet à James, à une époque où ce type de considération était taboue, irrecevable, scandaleuse, d’évoquer aussi bien l’homosexualité, la séduction, la perversion que la pédophilie. Le recours aux fantômes met les choses à distance et l’artifice de la folie de l’institutrice permet de jouer sur l’ambiguïté de tout dire implicitement sans rien dire explicitement."

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Message par Tristram Jeu 18 Oct - 12:00

Vos commentaires prouvent en tout cas la richesse indécidable de dénouements possibles de ce roman !

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Message par églantine Jeu 18 Oct - 20:21

Tristram a écrit:Vos commentaires prouvent en tout cas la richesse indécidable de dénouements possibles de ce roman !
Henry James - Page 2 1304972969
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Message par ArenSor Ven 19 Oct - 18:52

James déclarait au sujet de ce récit : «C’est une œuvre d’ingéniosité pure et simple, produit d’un froid calcul artistique, une amusette destinée à attraper ceux qui ne se laissent pas facilement attraper, les blasés, les désenchantés, les difficiles ». Autrement dit, l’auteur a construit un très beau piège doté de faux-semblants dans lesquels vient s’égarer le lecteur.
"Le Tour d'écrou" est une oeuvre polysémique qui a autant d'interprétations que de lecteurs Very Happy
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Message par Dreep Dim 21 Oct - 21:37

Henry James - Page 2 97827510

La Coupe d'Or

Même si la fascinante et complexe façon dont la narration se déploie a nettement plus d'importance que l'intrigue à proprement parler, qu'elle développe, mettons tout de même quelques-mots dessus : deux couples mariés se fréquentent, discutent entre eux avec la plus délicate mais apparente bienveillance. Personne ne se dit la vérité, tandis que l'époux de Maggie a une liaison avec Charlotte, elle-même épouse du père de Maggie.

James alterne les points de vue au cours de son livre, ce qui nous permet d'opposer les perceptions de chacun. Une attention à ce que ressentent les personnages ainsi qu'à tous les détails infimes est portée par cette écriture avec son réseau d'images et de subtilités qu'on suit pour mieux comprendre son développement. On a l'impression que le style de James se dompte, avec les charges qu'il envoie, et malgré tout on fait face, on enchaîne les pages avec plaisir s'il on est sensible à cette façon de caractériser des choses à plusieurs facettes, les ambiguïtés des personnages ou des situations parfois nébuleuses d'autres fois très drôle. On se sent complice avec James, on a envie de continuer après la page final...
Définitivement une conquête.

Mots-clés : #psychologique
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