Valerio Varesi
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Re: Valerio Varesi
J'en ai lu deux, Le fleuve des brumes et Les ombres de Montelupo, ma préférence allant à ce dernier.
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"Et au plus eslevé trone du monde, si ne sommes assis, que sus notre cul." (Michel de Montaigne)
Armor- Messages : 4589
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Re: Valerio Varesi
mais tu recommandes les deux malgré ta préférence ?
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 20716
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Re: Valerio Varesi
La Maison du commandant

De nouveau la brume, celle du Pô, à Sacca, petit port à la hauteur de Parme, plus généralement dans la bassa, écosystème ici aussi, ici encore, mis à mal par l’activité humaine incontrôlée, pollutions diverses, extraction du sable, et ces pêcheurs des pays de l’Est qui ratissent ce qu’il reste de poisson.
\Mots-clés : #lieu #merlacriviere #polar

De nouveau la brume, celle du Pô, à Sacca, petit port à la hauteur de Parme, plus généralement dans la bassa, écosystème ici aussi, ici encore, mis à mal par l’activité humaine incontrôlée, pollutions diverses, extraction du sable, et ces pêcheurs des pays de l’Est qui ratissent ce qu’il reste de poisson.
On retrouve l’inspecteur Soneri, avec entr’autres « l’ami », Nocio, Nanetti le chef de la Scientifique, le vieux Lumén avec son Ukrainienne muette, et cette aventure renoue avec l’atmosphère du premier livre de la série, Le Fleuve des brumes − et bien sûr grana, culaccia et anolini au bouillon… et la sempiternelle rivalité d’extrême droite et gauche, fascistes et communistes, qui remonte à la guerre.« La bassa est un territoire d’eau. »
« Ils sont comme la peste : ils salissent, ils bivouaquent, ils réduisent les berges en bouillie, et en plus, ils sont arrogants. Ils pillent le peu qui reste au fond du fleuve. Ils prennent de tout avec leurs chaluts : des silures évidemment, mais aussi des carpes, des ablettes, des poissons-chats, des brochets… Ils ne laissent rien. Personne ne les emmerde. Aucun carabinier, alors qu’ils n’ont même pas un semblant de permis. »
Je suis au moins d’accord avec Varesi, outre sur le goût des fleuves et des brumes, avec l’exécration de ce qui peut être résumé par l’adage "la fin justifie les moyens".« Sans doute était-ce en de pareils moments que naissaient les histoires du Pô, quand le brouillard exalte l’imagination. Parce qu’il faut bien rêver lorsque l’on n’y voit rien. »
« La réalité changeait en permanence, il ne servait à rien d’essayer de l’expliquer à ceux qui ne la connaissaient pas. »
« Était-ce pour cette raison qu’il aimait le brouillard ? La nébulosité, la surprise d’un chemin, le dévoilement inattendu et l’intériorité comme unique horizon rappelaient les trajectoires de vie d’où surgissaient sans cesse de nouvelles perspectives. »
« Certaines générations grandissent dans l’espoir, d’autres, dans la désillusion. Les changements balancent toujours entre les deux. Vous, par exemple, vous avez grandi dans l’espoir. Ceux d’aujourd’hui ont perdu toutes leurs illusions. La destruction est porteuse d’espoir, et la désillusion nous rend conservateurs. Vous et vos contemporains aviez envie d’abattre tout ce que vos pères avaient construit, mais les jeunes d’aujourd’hui n’ont pas de père. Ils ne connaissent pas l’autorité, ils ne peuvent pas la contester. Ils n’ont aucun repère, ils cherchent désespérément quelqu’un qui leur ressemble. Voilà pourquoi ils rêvent d’un chef de meute, du discours unique. »
« Ici, la terre n’appartient pas aux hommes, elle appartient au fleuve. »
« La bassa est une terre de visions et de monstres [… »
« Vous n’imaginez pas tout ce qu’on trouve sur les arbres, après une crue. Il faut venir sous les peupliers pour s’en rendre compte : culottes, soutanes, casquettes, pots de chambre, enseignes, tables de nuit, des jouets, des vélos, des poêles à bois… Comme si le Pô se faufilait dans les maisons des gens pour voler tout ce qu’il peut… »
« Je voudrais retenir le passé, et fuir la nostalgie qui pue toujours la mort. »
« C’est une erreur de penser que la peur, la colère ou l’envie, les passions, sont le mal absolu. Le vrai mal, c’est la raison. Rien n’est plus inhumain que de l’appliquer à notre monde au service d’un objectif. Car malgré nous, le monde continue de pourrir en suivant de sombres instincts. Il vaut mieux le laisser aller comme on le fait avec le fleuve, chercher à contenir sa fureur, le seconder plutôt que d’en dévier le cours… »
« Rien ne l’agaçait davantage que le dogmatisme. La chose la plus stupide qu’on pût imaginer dans le bouillonnement chaotique de l’existence. »
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15383
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Re: Valerio Varesi
merci Tristram, encore un qui me tente.
tu préfère "pas d'omelette sans casser des oeufs" ?
tu préfère "pas d'omelette sans casser des oeufs" ?

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Bédoulène- Messages : 20716
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Re: Valerio Varesi
Je préfère éviter le coûte que coûte, surtout quand les oeufs sont humains !
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Tristram- Messages : 15383
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Re: Valerio Varesi

je retiens ta citation ! mais est-ce toujours possible ou souhaitable ? il y a des oeufs qu'il ne faut pas laisser à ponte ni à éclore (surtout certains spermatozoïdes Hithérien ou Stalinien)

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Bédoulène- Messages : 20716
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Re: Valerio Varesi
Houlà, le terrain devient glissant ! Le revers des métaphores ! Quant à commencer à mirer les oeufs...
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Tristram- Messages : 15383
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Re: Valerio Varesi

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Bédoulène- Messages : 20716
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Re: Valerio Varesi
La Main de Dieu

Suivant la piste d’un cadavre, Soneri remonte la Parma vers les Apennins et s’installe dans un village de montagne « mutique et hostile », tant pour les besoins de l’enquête qu’à cause des conditions climatiques (on est en janvier, et la météo est prépondérante dans sa perception, entre redoux dû au sirocco et recrudescence du froid avec enneigement). Là tout est en voie d’abandon et de ruine dans une petite société en microcosme de la nôtre, avec une bande de chasseurs brutaux, le curé communiste révolté par l’époque, les Faunes, idéalistes qui vivent dans les bergeries des hauteurs, le garde forestier qui soigne la forêt pour le futur, de vieux sentiers de partisans et de vendeurs ambulants par lesquels des Marocains acheminent de la drogue, un destructeur projet de piste de ski, et surtout la forêt, notamment les hêtraies.
\Mots-clés : #actualité #huisclos #nature #polar #ruralité #xxesiecle

Suivant la piste d’un cadavre, Soneri remonte la Parma vers les Apennins et s’installe dans un village de montagne « mutique et hostile », tant pour les besoins de l’enquête qu’à cause des conditions climatiques (on est en janvier, et la météo est prépondérante dans sa perception, entre redoux dû au sirocco et recrudescence du froid avec enneigement). Là tout est en voie d’abandon et de ruine dans une petite société en microcosme de la nôtre, avec une bande de chasseurs brutaux, le curé communiste révolté par l’époque, les Faunes, idéalistes qui vivent dans les bergeries des hauteurs, le garde forestier qui soigne la forêt pour le futur, de vieux sentiers de partisans et de vendeurs ambulants par lesquels des Marocains acheminent de la drogue, un destructeur projet de piste de ski, et surtout la forêt, notamment les hêtraies.
Ce roman m’a ramentu un de ceux de Fred Vargas (peut-être Temps glaciaires). J’ai plusieurs fois constaté des tournures de phrases obscures (peut-être dues à la traduction). Et j’ai apprécié l’atmosphère de malaise en partie métaphysique (mais aussi politique et sociétal).« C’est quoi un petit bout de vie comparé à cette forêt éternelle ? Nous manquons du sens des limites, à notre époque. Si vous l’avez, vous pensez à plus grand que vous. Si vous ne l’avez pas, vous restez un enfant qui veut tout. »
« On marche beaucoup, c’est le meilleur moyen de connaître les lieux. Il n’y a qu’en marchant qu’on les habite vraiment. »
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Re: Valerio Varesi
mais qu'est-ce que j'attends moi pour faire sa connaissance ?
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