Akira Mizubayashi
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Akira Mizubayashi
(水林 章, Mizubayashi Akira) est un écrivain japonais d'expression japonaise et française, né le 5 août 1951 à Sakata au Japon. Il commence ses études à l’université nationale des langues et civilisations étrangères de Tokyo avant de se rendre à Montpellier, en France, où il entame en 1973 une formation afin d'enseigner le français Il passe trois années en tant qu'élève à l'École normale supérieure de la rue d'Ulm. Il enseigne, depuis 1983, à différents institutions le français et depuis 2006 à l'université Sophia de Tokyo, au Japon.
Plusieurs récompenses et prix.
OEUVRE :
Il a publié six essais en japonais avant d'écrire en français
- Une langue venue d'ailleurs, 2011
- Mélodie : Chronique d'une passion, 2013
- Petit éloge de l'errance, 2014
- Un amour de mille ans, 2017
- Dans les eaux profondes - Le Bain japonais, 2018
- Âme brisée, 2019
tom léo- Messages : 1353
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Re: Akira Mizubayashi
Âme brisée
Originale: Français, 2019
CONTENU :
4ème de couverture a écrit:Tokyo, 1938. Quatre musiciens amateurs passionnés de musique classique occidentale se réunissent régulièrement au Centre culturel pour répéter. Autour du Japonais Yu, professeur d'anglais, trois étudiants chinois, Yanfen, Cheng et Kang, restés au Japon, malgré la guerre dans laquelle la politique expansionniste de l'Empire est en train de plonger l'Asie. Un jour, la répétition est brutalement interrompue par l'irruption de soldats. Le violon de Yu est brisé par un militaire, le quatuor sino-japonais est embarqué, soupçonné de comploter contre le pays. Dissimulé dans une armoire, Rei, le fils de Yu, onze ans, a assisté à la scène. Il ne reverra jamais plus son père… L'enfant échappe à la violence des militaires grâce au lieutenant Kurokami qui, loin de le dénoncer lorsqu'il le découvre dans sa cachette, lui confie le violon détruit. Cet événement constitue pour Rei la blessure première qui marquera toute sa vie...
REMARQUES :
A partir de ces premiers pages racontés dans le "contenu", l’histoire sera encore et encore repris par des retours en arrière d’un avenir lointain. Et tel et tel protagoniste nous sera rapproché et des nouvelles facettes s’ouvriront. En fin de compte on se trouve même dans les années 2000 : nos héros racontent leur vécu, leurs perspectifs, font connaissance les uns des autres. Dans le livre ce sera raconté, après le prologue, en quatre chapitres, qui sont intitulés selon les quatre mouvements du quattuor « Rosamunde » de Schubert.
Ainsi la musique est et sera extrêmement présente dans ce roman. Aussi Rei sera plus tard – en honneur de son père et dans la volonté de reconstituer un jour la violine détruite de celui-ci – constructeur et réparateur de violine ! La musique réunit les personnes, les hommes et femmes : elle guérit les âmes, comme aussi les instruments à cordes aront besoin d’une « âme saine ». On fera mention de la Gavotte de Bach, mais alors surtout du quattuar mentionné que je vous conseille d’écouter, p ex ici : https://www.youtube.com/watch?v=JGO_qd4PTh4
L’auteur écrivait ce roman en français. A mon avis il est évident que Mizubayashi jouait beaucoup avec les sens et significations de la langue française et japonaise, entre différentes espaces culturelles. Mais malgré l’origine de l’auteur certains aspects e seront pas purement « japonais ». Donc, il ne s’agit pas purement d’une transposition du ou d’un Japonais. Mais on trouve probablement une forme de retenu, de discrétion « typique » (?) japonais, une façon de se retenir, de se mettre en retrait, à mon avis très sensible dans le roman.
Il est assez frappant de voir qu’à part d’une figure franchment « négative » les autres protagonistes émanent une certaine forme de souffrance, mais aussi de paix. Ainsi des mondes se pénétrent. Des morts, des disparus mêmes deviennent des esprits vivants. Dans les remerciements on dit entre autre : « Nous sommes environnés par des phantomes, des morts vivants, qui se trouvent tout juste entre deux morts. » (Prrobablement une réprésentation assez japonaise qui me rappelait aussi le film splendide de Kore-Eda Hirokazu « After Life ».
Quatrième de couverture a écrit:Dans ce roman au charme délicat, Akira Mizubayashi explore la question du souvenir, du déracinement et du deuil impossible. On y retrouve les thèmes chers à l'auteur d'Une langue venue d'ailleurs : la littérature et la musique, deux formes de l'art qui, s'approfondissant au fil du temps jusqu'à devenir la matière même de la vie, défient la mort.
\nMots-clés : #guerre #mort #musique
tom léo- Messages : 1353
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Re: Akira Mizubayashi
Ça me dit quelque chose : ça me ramentoit vaguement Confiteor de Jaume Cabré, et ça me donne envie de le lire !
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15371
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Re: Akira Mizubayashi
Je l'ai feuilleté il y a peu à la librairie, et il m'avait déjà bien tentée. Ton avis, tom léo, ne fait que me conforter dans l'idée qu'il va falloir que je le lise un de ces jours.
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"Et au plus eslevé trone du monde, si ne sommes assis, que sus notre cul." (Michel de Montaigne)
Armor- Messages : 4589
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Re: Akira Mizubayashi
Les sujets traités sont très chers à Mizubayashi, liés aussi avec son propre cheminement. On les retrouvera dans d'autres oeuvres. Je vais y revenir bientôt en parlant d'un deuxième roman que je suis en train de lire... A suivre!
tom léo- Messages : 1353
Date d'inscription : 04/12/2016
Localisation : Bourgogne
Re: Akira Mizubayashi
Je suis bien tentée, également, surtout avec le plaisir de ma lecture actuelle : j'ai bien envie de rester au Japon, un peu, par la suite ! Merci

Invité- Invité
Re: Akira Mizubayashi
janis a écrit:Je suis bien tentée, également, surtout avec le plaisir de ma lecture actuelle : j'ai bien envie de rester au Japon, un peu, par la suite ! Merci![]()
Certes, atmosphère marquée par un auteur japonais. Mais des grandes parties de son oeuvre sont écrites en français, se déroule en France. Si j'ai bien compris, l'auteur avait besoin de "respirer" un air plus libre, preant la langue française comme un trampolin pour accèder à une plus grande forme de légèreté. Le Japon lui semble trop figé dans des hierarchies, des formules...
Un amour de Mille-Ans
Français, 2017
CONTENU :
description de produit a écrit:"La maladie de Mathilde les avait coupés du monde. Rester des heures entières auprès de sa femme ne lui pesait pas, bien au contraire. La musique devenait alors pour eux comme une prière sans paroles, l'occasion d'un silencieux échange de sourires et de soupirs d'émerveillement." Ancien professeur de littérature française à Tokyo, Sen-nen vit désormais à Paris avec sa femme Mathilde. Un jour, il reçoit un message de son amour de jeunesse, Clémence, une cantatrice qui interprétait Suzanne dans Les Noces de Figaro. Après trente ans de silence, elle l'invite à une nouvelle représentation de cet opéra, dont elle supervise la mise en scène. Mathilde laisse alors son mari aller à la rencontre du passé.
REMARQUES :
C’est dans un contexte d’une maladie grave de sa femme, qu’est raconté l’histoire d’amour entre elle et Sen-nen. Puis il est contacté par une cantatrice, Clémence S., qui trente années auparavant avait joué la Suzanne à l’Opéra Garnier. A l’époque encore étudiant à Paris, Sen-nen assista à toutes les représentations des « Noces de Figaro ». Son engouement pour la pièce de Mozart lui fait vivre ces spectacles comme quelque chose de très fort : l’action, l’interprétation, le sens même de l’opéra (un dépassement des hierarchies sociales?!) le font rêver à lui, venant d’une societé si hierarchisée. Et mettent en marche comme un amour de « Mille-Ans » (signification de Sen-nen en japonais) aussi bien pour l’interprète de Suzanne, Clémence S. Sen-nen va lui écrire pas tellement juste des lettres d’amour ou de fana, mais comme son dialogue avec la pièce, sa compréhension du sens profond. A la fin des spectacles il y aura juste une rencontre pleine d’harmonie, de partage, autour d’un verre de vin et d’une pizza. Et dans l’aujourd’hui ? Comment va se passer cette rencontre après une trentaine d’années ? Et comment se déroulera le temps commun avec sa femme Mathilde ?
Partage de la même passion pour la musique, amour pour la langue et vie entre différentes cultures (incluant l’amour pour la langue), une relation de couple tranquille, paisible et apaisée, aussi un peu à l’écart, même la présence d’un chien – on retrouvera beaucoup d’ ingrédients dont j’ai fait connaissance dans « Âme brisée ». Ici ce sont les « Noces de Figaro » qui sont au centre du roman. L’interprétation, les explication en font quelque chose qu’il faut presque connaître. Et qu’on va éventuellement mieux apprécier après ? Mizubayashi écrit en mélomane très éclairé, pouvant donné un sens à des choix de Mozart. C’est fort, mais pourrait éventuellement aussi rappeler p ex un exposé. Quitte-t-on le domaine du roman presque ?
Le partage d’une même passion pour la musique peut unir des êtres humains.
Une certaine proximité de style, de langue, d’atmosphère, avec « Âme brisée » m’a étonné. L’auteur semble avoir des sujets fétiches. Si on aime, on aimera ce roman aussi !
Mots-clés : #amour #lieu #musique #pathologie
tom léo- Messages : 1353
Date d'inscription : 04/12/2016
Localisation : Bourgogne
Re: Akira Mizubayashi
Et aussi Mélodie. Chronique d'une passion.
Pour tous ceux qui ont aimé leur compagnon à pattes.
«Mélodie fut pour moi - je mets à part les deux chiens de mon enfance - l'être le plus faible, le plus fragile, le plus totalement réduit à un état d'impuissance constante. Et par cette vulnérabilité extrême, elle a occupé, tout au long de son existence qui se confondait avec la mienne, la position de maître, et moi celle d'élève. Elle a été comme un grand maître d'un art traditionnel japonais dont l'enseignement consiste à ne rien dire de son art, mais à laisser son élève en deviner la quintessence.»
Pour tous ceux qui ont aimé leur compagnon à pattes.
«Mélodie fut pour moi - je mets à part les deux chiens de mon enfance - l'être le plus faible, le plus fragile, le plus totalement réduit à un état d'impuissance constante. Et par cette vulnérabilité extrême, elle a occupé, tout au long de son existence qui se confondait avec la mienne, la position de maître, et moi celle d'élève. Elle a été comme un grand maître d'un art traditionnel japonais dont l'enseignement consiste à ne rien dire de son art, mais à laisser son élève en deviner la quintessence.»
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Akira Mizubayashi
c'est un livre pour moi !
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 20679
Date d'inscription : 02/12/2016
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Localisation : En Provence
Re: Akira Mizubayashi
Bédoulène a écrit:c'est un livre pour moi !
Je ne sais pas si tu parles là du lire Mélodie sur le chien. Mais sois assurée qu'aussi dans les deux livres recensés par moi il y a une place très grande et forte, sympathique, pour ce compagnon!
tom léo- Messages : 1353
Date d'inscription : 04/12/2016
Localisation : Bourgogne
Re: Akira Mizubayashi
oui je parlais de mélodie Tom Léo, mais merci de ta précision pour les autres lectures, c'est noté

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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
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Bédoulène- Messages : 20679
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 78
Localisation : En Provence
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