Georges Duby
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Georges Duby
Publications (sélection)Georges Duby, né le 7 octobre 1919 à Paris (Xe arrondissement) et mort le 3 décembre 1996 au Tholonet, est un universitaire et historien français, spécialiste du Moyen Âge.
Plus particulièrement spécialiste des Xe, XIe, XIIe et XIIIe siècles en Europe occidentale, Duby contribue tout au long de ses ouvrages à renouveler les méthodes et les objets de la discipline historique. Auteur de vastes études (Guerriers et Paysans en 1973, L'Europe au Moyen Âge en 1979), il pousse encore plus loin ses recherches sur la société médiévale en reprenant la célèbre trifonctionnalité de Georges Dumézil (Les Trois Ordres ou l'Imaginaire du féodalisme en 1978), tout en renouvelant l'archétype de l'événement historique dans un livre aujourd'hui célèbre par le paradoxe apparent qu'il affirme dans son titre : Le Dimanche de Bouvines, sur la bataille de Bouvines, publié en 1973, est une célébration de l'événement, certes, mais surtout une analyse magistrale de son environnement et de ses conséquences.
Grand admirateur de Fernand Braudel, il appartient cependant à la troisième génération d'historiens de l'école des Annales, fondée en 1929 par Marc Bloch et par Lucien Febvre, notamment par ses apports à l'histoire des mentalités, constitutive de cette troisième génération.
Outre son intérêt non démenti pour la géographie , Georges Duby s'illustre également par sa maîtrise de la langue française et par des apparitions à la télévision, dans le cadre d'émissions de vulgarisation inspirées par ses écrits, comme Le Temps des cathédrales (1976), ou dans le cadre de débats. Il a été président de la chaîne de télévision Arte France depuis sa création en 1986 jusqu'en 1989.
Georges Duby a beaucoup apporté au renouvellement de la compréhension de l'Histoire grâce au concept de représentation mentale. Avec d'autres penseurs, comme Marc Augé en anthropologie, il a reconnu et explicité la fonction de la représentation dans la constitution des ordres et des rapports sociaux, l'orientation des comportements collectifs et la transformation du monde social. À propos de l'imaginaire de la féodalité, Georges Duby parle de la représentation comme « membrure », « structure latente », « image simple » de l'organisation sociale assurant le passage vers différents systèmes symboliques.
Ouvrages universitaires
• La Société aux XIe et XIIe siècles dans la région mâconnaise, Éditions de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, 1953 (thèse).
• L'Économie rurale et la vie des campagnes dans l'Occident médiéval, Paris, Aubier, 1962, 2 volumes.
• Hommes et structures du Moyen Âge, Paris, Mouton, 1973
• Guerriers et Paysans, VIIe – XIIe siècles : premier essor de l'économie européenne, Paris, Gallimard, 1973.
• Les Trois Ordres ou L'Imaginaire du féodalisme, Paris, Gallimard, 1978.
• Le Chevalier, la Femme et le Prêtre : le mariage dans la France féodale, Paris, Hachette, 1981.
• Guillaume le Maréchal ou Le meilleur chevalier du monde, Paris, Fayard, 1984.
• Mâle Moyen Âge : de l'amour et autres essais, Paris, Flammarion, 1988.
• Dames du XIIe siècle, Paris, Gallimard, 1995-1996, 3 volumes :
o I. Héloïse, Aliénor, Iseut et quelques autres
o II. Le souvenir des aïeules
o III. Ève et les prêtres
• Les Femmes et le pouvoir au XIIe siècle, conférence donnée au Collège de France le 17 février 1994.
Ouvrages grand public
• L'An mil, coll. « Archives », Paris, éditions Julliard, 1967.
• Le Dimanche de Bouvines (27 juillet 1214), Paris, Éditions Gallimard, coll. « Trente journées qui ont fait la France », 1973.
• Les Procès de Jeanne d'Arc (avec Andrée Duby), Paris, Gallimard, 1973.
• L'Europe au Moyen Âge (art roman, art gothique), Paris, Arts et Métiers Graphiques, 1981.
• An 1000, An 2000 : Sur les traces de nos peurs, Paris, éditions Textuel, 1999.
Histoire de l'art
• Adolescence de la chrétienté occidentale, L'Europe des cathédrales et Fondement d'un nouvel humanisme, Genève, Skira, 1966-1967, 3 volumes ; repris en un volume sous le titre Le Temps des cathédrales : l'art et la société (980–1420), Gallimard.
• Saint Bernard : l'art cistercien, Paris, Arts et Métiers graphiques, 1976.
Divers
• Dialogues (avec Guy Lardreau), Paris, Flammarion, 1980.
• L'Histoire continue, Paris, Odile Jacob, 1991.
• Mes ego-histoires (livre édité à titre posthume par Patrick Boucheron et Jacques Dalarun), Paris, Gallimard, 2015.
(Wikipédia)
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15927
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 68
Localisation : Guyane
Re: Georges Duby
Le Dimanche de Bouvines (27 juillet 1214)
Un livre d’histoire (« grand public ») qui… fit date !
Et justement la bataille de Bouvines ressort à ce type d’exploit (quasiment "sportif", avec ses champions, son rituel, etc.). J’ai naturellement pensé au Désastre de Pavie de Giono – d’autant que Duby le cite comme source d’inspiration de son livre, de ton plus libre qu’un texte érudit !
Le code d’honneur reste prégnant, et tuer n’est pas le but.
Déconstruit finement toute la complexité des ressorts de l’événement (y compris économiques). Captivant !
\Mots-clés : #contemythe #guerre #historique #moyenage #politique #religion #social #traditions
Un livre d’histoire (« grand public ») qui… fit date !
Duby nous dit que vers l’an mil, la guerre ne fut plus considérée comme bonne par l’Église, et que la paix lui fut préférée, avec un rôle d’échange dorénavant dévolu au négoce ; c’est ainsi qu’elle en vint « à tolérer le lucre, à l'absoudre ». Ensuite l’Église travaille à instaurer la paix (armée) de Dieu, que le roi (consacré) va diriger personnellement. Le dimanche est chômé à la guerre, qui est toujours affaire de la chevalerie, comme la prière celle du clergé, et le labeur celle des roturiers, selon les trois ordres hiérarchisés de la société. L’essor de la monnaie va permettre celui des mercenaires, et aussi des tournois, joute équestre, jeu d'argent, « combats de plaisance » où la jeunesse exalte prouesse et largesse.« Les événements sont comme l'écume de l'histoire, des bulles, grosses ou menues, qui crèvent en surface, et dont l'éclatement suscite des remous qui plus ou moins loin se propagent. Celui-ci a laissé des traces très durables : elles ne sont pas aujourd'hui tout à fait effacées. Ces traces seules lui confèrent existence. En dehors d'elles, l'événement n'est rien. Donc c'est d'elles, essentiellement, que ce livre entend parler. »
« C'est la raison qui me conduit à regarder cette bataille et la mémoire qu'elle a laissée en anthropologue, autrement dit à tenter de les bien voir, toutes deux, comme enveloppées dans un ensemble culturel différent de celui qui gouverne aujourd'hui notre rapport au monde. »
Et justement la bataille de Bouvines ressort à ce type d’exploit (quasiment "sportif", avec ses champions, son rituel, etc.). J’ai naturellement pensé au Désastre de Pavie de Giono – d’autant que Duby le cite comme source d’inspiration de son livre, de ton plus libre qu’un texte érudit !
Le code d’honneur reste prégnant, et tuer n’est pas le but.
La conséquence légendaire de cette bataille est la naissance d’une nation, dans la lignée de Charlemagne et opposée à l’Allemagne, « mythe de la nation et de la royauté réunies ».« Parce que la guerre est une chasse, menée par des gens expérimentés, maîtres d'eux-mêmes, solidement protégés, qui ne rêvent pas d'exterminer leur ennemi, s'il est bon chrétien, mais de le saisir. Pour le rançonner. Encore une fois : pour gagner. »
« Quand, au début de l'engagement, Eustache de Malenghin se met à crier : « À mort les Français », tous ceux qui l'entendent sont écœurés, révoltés d'une telle inconvenance. Aussitôt les chevaliers de Picardie empoignent l'impertinent, ils le saignent. C'est le seul chevalier dont il est dit qu'il trouva la mort sur le champ de Bouvines. Avec Etienne de Longchamp, atteint lui, accidentellement, d'un couteau, par l'œillère du heaume. Tous les autres cadavres, ce fut le bas peuple qui les fournit. »
Déconstruit finement toute la complexité des ressorts de l’événement (y compris économiques). Captivant !
\Mots-clés : #contemythe #guerre #historique #moyenage #politique #religion #social #traditions
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Tristram- Messages : 15927
Date d'inscription : 09/12/2016
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Localisation : Guyane
Re: Georges Duby
merci Tristram, ça peut m'intéresser
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21642
Date d'inscription : 02/12/2016
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Localisation : En Provence
Re: Georges Duby
J'ai eue entre les mains deux livres de cette collection, qui me plait bien, pour l'instant. Merci. J'avais feuilleté "la banqueroute de Law" puis offert le dit à mon pere qui l'a abandonné dans une boite à livre sans m'en aviser, dommage, et j'ai aussi, commencé, captivant mais encore inachevé (trop de lacunes dans ma culture pour que ce soit facile à lire alors ça lambine), "Le dix-huit brumaire"..
Nadine- Messages : 4882
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 49
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