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Bernard Malamud

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Message par bix_229 Lun 24 Fév - 21:49

Barcarole a écrit:L'homme de Kiev

C’est un livre très intéressant, qui reste agréable à lire malgré les scènes quotidiennes d'extrême violence.
Mais c’est un livre qui ne peut être autrement que répétitif car les tortures ne cessent jamais et la manipulation de l’esprit un enfer quotidien impossible à éradiquer.
La bêtise humaine à son paroxysme dans toute son horreur est décrite avec brio.

Je ne regrette pas d'avoir lu ce livre et peut-être renouvellerai avec un autre roman de Malamud.
Comme je l'ai lu il y a 2 mois, ce ne peut plus être un commentaire "à chaud" !
Moins de violence dans ses autres livres, quoique souvent des antagonismes et des oppositions.
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Message par Tristram Mer 15 Avr - 22:51

Le Commis

antisémitisme - Bernard Malamud - Page 3 Commis10

Morris Bober est un petit épicier juif assez misérable ‒ un raté. Frank Alpine est un jeune goy ‒ un rital ‒, également assez misérable, qui participa au braquage lamentable de Morris, et se fait bizarrement embaucher par celui-ci comme commis. Grâce à lui les affaires semblent s’’améliorer, tandis qu’il s’éprend de la fille de la maison, Helen.
Les pensées des personnages tournent toutes autour du rêve américain, de la réussite sociale et personnelle : « devenir quelqu’un ». Il semble que les destinées soient inéluctablement bornées (parce qu'ils appellent la malchance), que ce soient les membres de la famille juive ou Frank, qui, dans une imprédictible alternance de dévouement et d’autodestruction, paraît voué à saboter ses propres espoirs par son comportement, et à entretenir sourdement une culpabilité qui le condamne à échouer.
« Il comprit qu’il aurait toujours des péchés inavouables, et il en fut profondément atteint. »

« Une autre chose qui l’encourageait à continuer ses filouteries, c’était le sentiment qu’il avait porté chance aux Bober en même temps qu’il leur rendait service. Quoi de plus normal que de prélever un petit quelque chose ? »

« Les années avaient passé, inexorables, sans rien lui laisser. À qui la faute ? Les coups que le sort lui avait épargnés, il se les était infligés lui-même. Il avait toujours choisi la mauvaise voie ; il s’était toujours infailliblement trompé et, faute d’instruction, il n’avait jamais pu comprendre pourquoi. La chance est un don qui ne s’acquiert pas. »

« Il [Morris] était plein de frustration : chacun de ses mouvements semblait se finir en tragédie. »
Ces existences précaires, étriquées dans un milieu de petits marchands, tournent avec les occurrences répétées de sordides comptes de menue monnaie.
« Un commerçant sentait tout de suite quand les affaires reprenaient. Les gens semblaient moins inquiets et moins irritables, moins en compétition permanente pour obtenir leur part de soleil sur cette terre. »
La situation évolue cependant vers un imbroglio inextricable des rapports humains de la maisonnée.
Être juif, c’est suivre les rites et préceptes de la religion mosaïque, ce que les Bober ne font pas à la lettre. La qualité distinctive des Juifs, outre un reste de culture commune et la méfiance envers les goys, semble consister en une certaine résignation consentante à l’adversité.
« Dieu bénisse Julius Karp, pensa l’épicier. Sans lui, mon existence serait trop facile. Si Dieu a créé Karp, c’est pour me rappeler que la vie d’un petit épicier est dure, mais ce n’est pas une raison pour l’envier. »

« En somme, se disait Frank, ces gens-là ne vivent que pour souffrir. Et le plus honoré d’entre eux, le pur des purs, le Juif modèle est celui qui supporte le plus longtemps la douleur qui lui ronge les tripes avant de se précipiter aux toilettes. Pas étonnant s’ils lui tapaient sur les nerfs. »

« C’est drôle, se dit-il, pour les Juifs la souffrance est une pièce de tissu ; ils s’en drapent comme dans un vêtement. »

« …] il est resté fidèle à l’esprit de notre loi en souhaitant pour les autres ce qu’il désirait pour lui-même, selon la loi que Dieu dicta à Moïse sur le mont Sinaï. »
À ce propos, voici une étonnante expression d’Helen :
« Elle aurait voulu être à nouveau vierge et en même temps mère. »
Les Juifs ne sont pas présentés sous un jour plus favorable que les goys (on se demande d’ailleurs où serait la différence entre les uns et les autres) :
« Quand on a du gelt [argent] plein les poches, toutes les femmes ont le genre qu’on veut, dit Karp. »
Frank, si épris de la notion de rachat, constitue une sorte de figure christique (références à saint  François d'Assise, etc.)  

Mots-clés : #communautejuive #religion

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Message par Bédoulène Mer 15 Avr - 23:19

merci Tristram, tu fais remonter les souvenirs

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Message par Tristram Mer 15 Déc - 12:31

Le Tonneau magique

antisémitisme - Bernard Malamud - Page 3 Le_ton10

Treize nouvelles sur les déboires de petits juifs, généralement à New York (ou en Italie), souvent réfugiés polonais après la Seconde Guerre mondiale, et qui cherchent un peu de bonheur.
Les Sept Premières Années : Sobel est amoureux de la fille du cordonnier Feld pour qui il travaille, mais ce dernier rêve d’un beau-fils plus prospère.
Les Pleureurs : Kessler, un ancien mireur d’œufs, est expulsé par son "marchand de sommeil" ; il pleure sur son existence (il a abandonné femme et enfants), et son propriétaire se joint à lui.
La Fille de mes rêves : auto-autodafé de manuscrits…
L’Ange Levine : Manischevitz, un infortuné tailleur, hésite à croire en un ange gardien, juif noir de Harlem.
Attention à la clé : un pauvre étudiant aves femme et enfant cherche un logement à Rome.
Prenez pitié : Rosen, un ancien représentant malade, s’efforce de donner de l’aide à une jeune veuve dans le besoin avec deux enfants, jusqu’à sacrifier sa vie.
La Prison : piégé, un ancien délinquant tente de prévenir une délinquante en herbe.
La Dame du lac : Levin, un ancien chef de rayon juif américain, profite d’un petit héritage pour visiter l’Italie, où il rencontre Isabella del Dongo sur son île du lac de Streza – croit-il −, et ment pour rehausser sa condition.
Lectures d’été : George a abandonné l’école, et reprend les livres pour se conformer à ce qu’il prétend faire.
La Facture : Willy Schlegel, concierge, achète à crédit dans la petite boutique d’en face, et ne peut pas rembourser.
Le Dernier Mohican : Arthur Fidelman, un étudiant du Bronx, arrive à Rome pour écrire une étude critique sur Giotto, et d’emblée Shimon Susskind, un réfugié, juif comme lui, le sollicite en quémandant son vieux costume. Le premier chapitre que Fidelman a écrit lui est dérobé, et il suspecte Susskind, qu’il cherche longuement, ne parvenant plus à poursuivre son ouvrage.
Le Prêt : Kobotsky réapparaît chez Lieb le boulanger. Amis lorsqu’ils étaient jeunes immigrants, une question d’argent les sépare jusque dans leurs misères.
Le Tonneau magique : Léo Finkle, un étudiant rabbinique de l’Université de Yeshivah de New York, passe par un marieur pour rencontrer une future épouse.
« Il lui fit remarquer en passant que la fonction du marieur était antique et honorable, hautement approuvée par la communauté juive, car elle rendait le nécessaire pratique sans entraver la joie. »

\Mots-clés : #communautejuive #misere #nouvelle #viequotidienne

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Message par Bédoulène Mer 15 Déc - 13:15

j'apprécie cet auteur, donc je reviendrai (dans quelques temps) vers lui !

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Message par Tristram Mer 4 Mai - 12:58

L'homme dans le tiroir

antisémitisme - Bernard Malamud - Page 3 L_homm14

Huit nouvelles, dont je retiens ceci :
Le cheval qui parle
Abramovitz est un cheval qui parle (ou un homme dans un cheval), et son maître, le sourd-muet Goldberg, le maltraite quand il pose des questions qu’il ne doit pas poser, telles que sur son origine ou son sort ; il dit les réponses, puis les questions, dans un cirque, et rêve de liberté.
« Et quand il rit, il pleure. »

« Une fois que vous commencez à poser des questions, elles se suivent les unes les autres, et à la fin ça n’a plus de fin. Et s’il s’avérait que je me pose continuellement la même question, avec des mots différents ? Je continue à vouloir savoir pourquoi je ne peux pas poser de questions à propos de quoi que ce soit à ce grossier personnage. »
Mon fils l’assassin
Sur l’incommunicabilité intergénérationnelle.

Le chapeau de Rembrandt
Un professeur d’histoire de l’art s’interroge sur un sculpteur peu communicatif, en fait sidéré par son peu de talent.

L'homme dans le tiroir
Plutôt une novella, où Howard Harvitz, journaliste indépendant juif-américain, visite l’Union soviétique et rencontre un chauffeur de taxi-écrivain qui le conjure d'exfiltrer ses textes en Occident.
« − Pour le moment j’écris "pour mon tiroir" plutôt. Vous connaissez cette expression ? Comme Isaac Babel, je suis devenu maître du genre du silence. »

« − D’abord, écoutez, fit Levitansky en frappant la table du plat de la main. Je suis dans une situation désespérée. J’écris depuis des années mais pratiquement rien n’a été publié. Par le passé un… non, deux éditeurs qui m’aimaient bien m’ont dit, en tête-à-tête privé, mes histoires sont excellentes mais je viole le réalisme social. Ce que vous appelez l’objectivité, ils ont appelé "naturalisme excessif et sentimentalisme". Il est difficile d’écouter des pareilles sottises. Ils me conseillent de nager en fait sans me servir de mes jambes. Ils m’ont averti ; et ils m’ont donné des excuses que je ne respecte pas du tout. Ils m’ont dit même eux que j’étais fou alors que j’avais expliqué que j’offrais mes nouvelles pour la raison justement que l’Union soviétique est grand pays. Une nation grande n’a pas peur de ce qu’un artiste peut écrire. Une nation qui est grande respire à pleins poumons le travail de ses écrivains, de ses peintres, de ses musiciens, et devient grande encore plus, encore plus saine. C’est ce que je leur ai dit, mais ils me répondaient que je ne suis pas réaliste assez. C’est la raison pour que je n’ai jamais été convié pour faire partie de l’Union des écrivains russes. Et sans cela, on ne peut se faire publier. »

« Cela est ce que je pensais, ou tentais de penser, mais je ne pense plus maintenant ainsi. Je ne crois plus au partiinost, qui est la pensée dirigée, une expression qui est pour moi très ridicule et absurde. Je ne crois plus à la bolchevisation de la littérature. Je ne crois pas qu’est achevée la Révolution dans un pays des romanciers non publiés, et les poètes, et les auteurs dramatiques qui cachent au fond de leurs tiroirs et dans les boîtes des bibliothèques entières de la littérature qui ne jamais sera imprimée, ou bien qui sera publiée alors si elle l’est quand ils pueront déjà dans leur tombe. »
Billets de dame à une soirée
Une maîtresse de maison peut-être un peu inconséquente…

La lettre
Visites dominicales à l’asile psychiatrique.

La retraite
Retour de flamme…

La couronne d’argent
Croyance juive ou récit fantastique ?

Des nouvelles de la maturité, me semble-t-il, en tout cas plus abouties que celles de Malamud que j’ai pu lire jusque-là. Toutes traitent peu ou prou de la difficulté à communiquer.

\Mots-clés : #nouvelle

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Message par Bédoulène Mer 4 Mai - 18:42

j'apprécie Malamud, donc des nouvelles en ces moments je note, merci Tristram

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