Ian McEwan
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Re: Ian McEwan
(j'achète du temps !)
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21635
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Re: Ian McEwan
Comme c'est le cas pour nous-même et notre entourage, on ne voit pas vieillir nos écrivains favoris… et oui… Ian McEwan aura bientôt 80 ans et cela se sent dans ce roman où il raconte l'histoire d'un homme assez ordinaire tout au fil de son existence, Jusqu'aux joies et interrogations de la vieillesse.
Il n'y aurait guère de raison de s'attacher particulièrement à cet homme, au destin plutôt banal, si deux femmes n’avaient marqué sa vie d’un sceau particulièrement marquant : sa jeune maîtresse de piano avec il eut une liaison pendant plusieurs années dès l'âge de 14 ans, et la femme qui l’a épousé, lui a donné un enfant, et l’a simplement laissé tomber, lui laissant le bébé sur les bras, pour se donner la chance de devenir une écrivaine unanimement saluée et pressentie pour le prix Nobel.
À cheval entre l'Angleterre et l'Allemagne, sur la durée de ce qui n'est pas loin d'un siècle, c'est l'occasion de faire sentir le poids de l'histoire sur les destins de chacun. Mais aussi d'insister, à côté des choix - et des non-choix- sur le rôle du hasard dans nos destinées.
Il s'agit d'une observation assez attachante, qui prend surtout de l'ampleur dans la deuxième partie du récit, avec des allers-retours temporels qui arrivent être originaux plus que banaux.
Cet antihéros n’est certes pas un portrait de l'auteur, même s'ils partagent certains éléments biographique, en particulier sur son enfance (pour le reste on ne saur pas…) : c'est l'occasion d'une réflexion sur l'autofiction et les rapports entre la fiction et la réalité,
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Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8546
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Re: Ian McEwan
Leonard Marnham, 25 ans, ingénieur en téléphonie, est envoyé à Berlin en 1955, et mis à disposition de la CIA (en l’occurrence Bob Glass) pour installer le système d’écoutes des lignes soviétiques dans un tunnel secret. D’entrée, c’est la confrontation hilarante d’un Britannique avec le monde états-unien du renseignement, choc culturel où les deux pays alliés ne pensent guère de bien l’un de l’autre. Le regard critique vaut des deux côtés.
La description de la ville après la guerre est intéressante, et apparemment bien documentée.« …] cette évaluation instinctive et à peine consciente des manières, de l’allure et de la voix grâce à laquelle un Anglais décode le statut social d’un autre. »
Leonard fait la connaissance de Maria Eckdorf, une Allemande divorcée de 30 ans, et commence une relation amoureuse avec elle (la première pour lui).
Il est approché par le MI6 en la personne de John MacNamee, un expert anglais, afin d’espionner les Américains, soupçonnés de ne guère partager les renseignements recueillis. Maria disparaît comme il a essayé de mettre en pratique un fantasme autoritaire, puis revient trois semaines plus tard en lui pardonnant sa stupide tentative de viol (après avoir été interrogée par Glass) : ils vivent dorénavant ensemble, mais sous la menace d’Otto, l’ex-mari de Maria.« C’était le genre de visage, la façon d’être dans lesquels les hommes aimaient projeter leurs propres demandes. On pouvait lire un pouvoir féminin dans son abstraction silencieuse ou reconnaître une dépendance enfantine dans sa calme attention. »
Puis tout bascule, de façon certes peu probable, mais dans un dramatique enchaînement qui passe notamment par un meurtre sordide et par l’horreur du découpage du cadavre.
Lors de ce séjour berlinois, Leonard parvient à un sentiment de liberté, de maturité et de bonheur (alors qu’il est manipulé), et soudainement se trouve anéanti dans un désastre général.
\Mots-clés : #deuxiemeguerre #espionnage #historique #initiatique #politique #xxesiecle
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15925
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Re: Ian McEwan
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Bédoulène- Messages : 21635
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