Yoko OGAWA
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Yoko OGAWA
(Source : Wikipédia)Yoko Ogawa est née le 30 mars 1962 à Okayama, dans la préfecture d'Okayama, est une écrivaine japonaise, auteur de nombreux romans - courts jusqu'en 1994 - ainsi que de nouvelles et d'essais. Elle est diplômée de l'université Waseda et elle vit à Ashiya, Hyōgo, avec son mari et son fils.
Elle a remporté le prestigieux Prix Akutagawa pour La Grossesse en 1991, et également les prix Tanizaki, prix Izumi, prix Yomiuri, et le prix Kaien pour son premier court roman, La Désagrégation du papillon.
Yoko Ogawa a une écriture est poétique, légère mais aussi souvent empreinte de nostalgie, de déception, voire de désespoir… c'est alors que le fantastique permet de transcender tout ceci.
Son univers romanesque est caractérisé par une obsession du classement, de la volonté de garder la trace des souvenirs ou du passé (L'Annulaire, 1994 ; Le Musée du silence, 2000, Cristallisation secrète, 1994), cette volonté conjuguée à l'analyse minutieuse de la narratrice (ou, moins fréquemment, du narrateur) de ses propres sentiments et motivations (qui viennent souvent de très loin) débouchant fréquemment sur des déviations et des perversions hors du commun, le tout écrit avec des mots simples qui accentuent la force du récit.
Elle est influencée par les écrivains japonais classiques comme Junichirō Tanizaki, mais également, grâce à son écrivain préféré Haruki Murakami, par des auteurs américains comme F. Scott Fitzgerald, Truman Capote et Raymond Carver. Pendant ses études en littératures anglaises/américaines à l'université de Tokyo, son professeur, Motoyuki Shibata (qui a fait la première traduction d'Ogawa en anglais) lui fait connaître Paul Auster, dont il est le traducteur en japonais, et dont le roman Moon Palace a eu une grande influence sur Ogawa.
Ses romans ont été traduits en français, allemand, italien, grec, espagnol, catalan, chinois, coréen et récemment en anglais (aux États-Unis). Le plus souvent traduit est son roman Hôtel Iris, moins implicite que ses autres œuvres et donc un peu différent, et qui traite de la relation sexuelle (de shibari, ou bondage japonais) entre une fille de 17 ans et un vieillard. Une adaptation cinématographique de sa nouvelle L'Annulaire est sortie en France en juin 2005, un film de Diane Bertrand avec Olga Kurylenko et Marc Barbé. Au Japon, La Formule préférée du professeur a été récompensé du Prix Yomiuri et y est également sorti en film (2005), en bande dessinée (2006) et en cd audio (2006).
Ouvrages traduits en français
Avec dates de parution en langue originale
Recueils de nouvelles
- Un thé qui ne refroidit pas, 1990
- Un Étrange journal, 1991
- Le réfectoire un soir et une piscine sous la pluie, 1991
- Jeune fille à l’ouvrage, 1996 ; Page 1
- Tristes revanches, 1998
- La Bénédiction inattendue, 2000
- Les Paupières 2001 ; Page 1
- La Mer, 2006 ; Page 1
- Les Lectures des otages, 2011
Novellas
- Une parfaite chambre de malade, 1989
- La Désagrégation du papillon, 1989
- La Piscine, 1990
- La Grossesse, 1991
- Les Abeilles, 1991
- L'Annulaire, 1994 ; Page 1
- La Petite Pièce hexagonale, 1994
Romans
- Amours en marge, 1991
- Cristallisation secrète, 1994 ; Page 1
- Hôtel Iris, 1996
- Les Tendres Plaintes, 1996 ; Page 1
- Parfum de glace, 1998
- Le Musée du silence, 2000
- La Formule préférée du professeur, 2003 ; Page 1
- La Marche de Mina, 2006
- Le Petit Joueur d’échecs, 2009
- Manuscrit zéro, 2010
- Petits oiseaux, 2012 ; Page 1
- Instantanés d'Ambre, 2015
- Petites boîtes, 2019
MAJ de l'index le 20/08/2024
Allumette- Messages : 75
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Re: Yoko OGAWA
Les tendres plaintes
J'ai découvert Yôkô Ogawa avec Les tendres plaintes, en septembre 2014. J'ai beaucoup apprécié l'ambiance de ce livre toute en poésie, musique suggérée, délicatesse... Durant une première partie du roman, Ruriko, partie brusquement de Tokyo s'installe dans un chalet familial. Au fil des pages, une tension amoureuse se fait ressentir, laquelle conduira à une nuit de tendresse entre Ruriko et Nitta, facteur de clavecins, habitant d'un chalet voisin. Quand Ruriko découvre, petit à petit, dans une deuxième partie, qu'elle n'est pas l'élue de Nitta, mais que c'est Kaoru, l'assistante de Nitta pour la réalisation des clavecins, elle se déstabilise et revient à Tokyo.
Finalement, Ruriko se rend compte qu'elle doit réagir que ce soit à Tokyo où son divorce doit aboutir ou alors dans le chalet familiale où elle ne fait que souffrir de ne pas avoir séduit cet homme, de ne pas avoir réussi à partager son monde, si ce n'est par la gravure calligraphiée au nom de Nitta sur la gorge d'un des clavecins.
Ruriko, se sentant seule, s'élance dans une carrière plus étoffée dans son domaine, la calligraphie mais gardera toujours en tête la mélodie des tendres plaintes...
Les clavecins étant à l'honneur dans ce livre, en voici un :
Et, Les tendres plaintes, est effectivement une pièce de Rameau pour clavecin : https://www.youtube.com/watch?v=1v4b2zQizZQ
Allumette- Messages : 75
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Re: Yoko OGAWA
Lecture de juillet 2015 :
L'annulaire
Encore un joli livre de Yoko Ogawa, poétique.
Par contre, à chaud, je suis restée sur ma faim car je n'ai pas compris, sur le coup, le sens (caché ?) du livre...
Finalement, voici comment j'interprète les événements. La jeune assistante ne cesse de nourrir le désir que M. Deshimaru l'aime. Mais, jour après jour, lui l'utilise... C'est lui qui décide quand ils se retrouvent de façon intime dans la salle de bains, c'est lui qui l'enferme dans l'absolue nécessité de garder les chaussures qu'il lui a offertes, c'est lui qui semble profiter d'autres jeunes filles séduisantes....Nous assistons impuissants à la tristesse d'une relation inéquitable de l'assistante amoureuse qui acceptera tout de son bourreau par amour, sans se rendre - vraiment - compte que le maître n'est que quelqu'un qui la prend quelque part pour une prostituée. La fin du livre nous incite à penser que l'assistante sera à jamais sous la coupe du maître, l'écartant à jamais d'une relation avec un homme qui l'aimerait, à l'image de son annulaire blessé, l'annulaire étant le symbole du partenaire.
Ce livre de Yoko Ogawa m'a plu mais beaucoup moins que La formule préférée du professeur et Les tendres plaintes...
L'annulaire
Encore un joli livre de Yoko Ogawa, poétique.
Par contre, à chaud, je suis restée sur ma faim car je n'ai pas compris, sur le coup, le sens (caché ?) du livre...
Finalement, voici comment j'interprète les événements. La jeune assistante ne cesse de nourrir le désir que M. Deshimaru l'aime. Mais, jour après jour, lui l'utilise... C'est lui qui décide quand ils se retrouvent de façon intime dans la salle de bains, c'est lui qui l'enferme dans l'absolue nécessité de garder les chaussures qu'il lui a offertes, c'est lui qui semble profiter d'autres jeunes filles séduisantes....Nous assistons impuissants à la tristesse d'une relation inéquitable de l'assistante amoureuse qui acceptera tout de son bourreau par amour, sans se rendre - vraiment - compte que le maître n'est que quelqu'un qui la prend quelque part pour une prostituée. La fin du livre nous incite à penser que l'assistante sera à jamais sous la coupe du maître, l'écartant à jamais d'une relation avec un homme qui l'aimerait, à l'image de son annulaire blessé, l'annulaire étant le symbole du partenaire.
Ce livre de Yoko Ogawa m'a plu mais beaucoup moins que La formule préférée du professeur et Les tendres plaintes...
Allumette- Messages : 75
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Re: Yoko OGAWA
La formule préférée du professeur
C'est un de mes livres préférés.
J'adore les mathématiques, alors je suis servie !
Toutes les bizarreries du cerveau me passionnent, alors, forcément, j'adore le professeur qui ne peut plus se souvenir que de 80 minutes d'affilées...
Tout en finesse, en délicatesse, et en poésie
Si vous aimez les mathématiques, foncez !!!
Ce livre m'a été offert par kenavo
C'est un de mes livres préférés.
J'adore les mathématiques, alors je suis servie !
Toutes les bizarreries du cerveau me passionnent, alors, forcément, j'adore le professeur qui ne peut plus se souvenir que de 80 minutes d'affilées...
Tout en finesse, en délicatesse, et en poésie
Si vous aimez les mathématiques, foncez !!!
Ce livre m'a été offert par kenavo
Allumette- Messages : 75
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Age : 49
Localisation : France - Pays de la Loire
Re: Yoko OGAWA
Merci pour Yoko Ogawa ! Cela fait quelques années que je ne l'ai plus lue... Et tu m'as donné envie d'y revenir.
(Peut-être avec le professeur et les mathématiques. Ca me semble bien pour reprendre)
Mordicus- Messages : 858
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Myocarde
Re: Yoko OGAWA
Jeune fille à l'ouvrage
Les lecteurs familiers de l’univers de Yôko Ogawa retrouveront dans ce recueil les thèmes qui lui sont chers : le monde très privé des enfants et des vieillards quand il s’agit entre eux de transmission et de confiance. Les vibrations des mélodies n’existant que par-delà le silence, l’hyperacousie quand s’avance alentour le bruit cristallin d’un poisson qui saute, l’effacement d’un temps que seul l’amoncellement d’objets semble pouvoir réanimer. L’attirance gourmande et dangereuse pour les aliments sucrés, la présence rassurante des animaux, et d'autres encore.
Première approche de Yôko Ogawa , c'est chose faite après avoir tourné autour depuis pas mal de temps à la sortie de son livre « Les tendres Plaintes ».
La plus grande admiratrice d'Haruki Murakami m'a bercé dans un univers que je reconnais bien , celui de l'onirisme japonais et du voyage initiatique tendre et mélodieux.
10 Nouvelles à l'esthétique harmonieuse , une écriture pure mêlée à la beauté des textes évoquant le souvenir , l'amour et la mort avec une savoureuse délicatesse.
Yôko Ogawa se saisit des instants de vie , du cycle des jours sous un même ciel qui construit chaque personnage dans un nouvel univers. Si sa narration est un soleil qui nous caresse l'esprit , elle n’enflamme pas les pages qui restent toujours tendres et gracieuses à lecture apaisante et enveloppante.
Une agréable rencontre que celle-ci , je suis tombée dedans comme on dit , et je vais donc m'autoriser à fouiller sa bibliographie sans retenue afin de m'abreuver de cette douceur désaltérante qui se dégage de cette magie qui opère.
Vous l'aurez bien compris , j'en redemande.
mots-clés : #nouvelle
Les lecteurs familiers de l’univers de Yôko Ogawa retrouveront dans ce recueil les thèmes qui lui sont chers : le monde très privé des enfants et des vieillards quand il s’agit entre eux de transmission et de confiance. Les vibrations des mélodies n’existant que par-delà le silence, l’hyperacousie quand s’avance alentour le bruit cristallin d’un poisson qui saute, l’effacement d’un temps que seul l’amoncellement d’objets semble pouvoir réanimer. L’attirance gourmande et dangereuse pour les aliments sucrés, la présence rassurante des animaux, et d'autres encore.
Première approche de Yôko Ogawa , c'est chose faite après avoir tourné autour depuis pas mal de temps à la sortie de son livre « Les tendres Plaintes ».
La plus grande admiratrice d'Haruki Murakami m'a bercé dans un univers que je reconnais bien , celui de l'onirisme japonais et du voyage initiatique tendre et mélodieux.
10 Nouvelles à l'esthétique harmonieuse , une écriture pure mêlée à la beauté des textes évoquant le souvenir , l'amour et la mort avec une savoureuse délicatesse.
Yôko Ogawa se saisit des instants de vie , du cycle des jours sous un même ciel qui construit chaque personnage dans un nouvel univers. Si sa narration est un soleil qui nous caresse l'esprit , elle n’enflamme pas les pages qui restent toujours tendres et gracieuses à lecture apaisante et enveloppante.
Une agréable rencontre que celle-ci , je suis tombée dedans comme on dit , et je vais donc m'autoriser à fouiller sa bibliographie sans retenue afin de m'abreuver de cette douceur désaltérante qui se dégage de cette magie qui opère.
Vous l'aurez bien compris , j'en redemande.
- Il y a beaucoup de choses que je ne comprends pas et je voudrais demander des explications à quelqu'un, mais au moment où je vais formuler mes questions, ça ne va jamais bien. Un peu comme si les mots tombaient en larmes dans mes poumons. Mon voisin le grand-père est gentil, il m'apprend toutes sortes de choses, mais rien que je veuille vraiment savoir.
- Finalement...a-t-elle dit après avoir réfléchi doucement. Il faut peut-être s'habituer aussi à cela ? Ce que l'on veut savoir le plus n'est pas forcément le plus important, voyez-vous
(Jeune fille à l'ouvrage)
Quand je passe seul le moment qui précède la tombée de la nuit, je réalise à nouveau que je suis arrivé dans un monde où il n'y a pas de temps. Le temps s'écoule haut dans le ciel, là où la main ne peut le saisir, et je suis blotti tout au fond de cet écoulement.
(Ce qui brûle au fond de la forêt)
mots-clés : #nouvelle
Ouliposuccion- Messages : 377
Date d'inscription : 14/01/2017
Localisation : ubiquiste
Re: Yoko OGAWA
CRISTALLISATION SECRETE
Comment survivre dans un univers -une île- où tout disparaît. Non seulement les éléments du paysage, mais le paysage lui-même. Et les souvenirs de ce qui existait.
C'est précisément l'effacement des souvenirs qui rend possible la continuité de la vie, même réduite à rien.
Et puis, il y a la police secrète qui veille à ce que perdure ce phénomène. Les "chasseurs de souvenirs" traquent impitoyablement les citoyens. Ils fouillent les demeures et confisquent les objets personnels et parfois, souvent, leurs propriétaires.
La narratrice elle-même n'échappe pas à cette amnésie collective. Elle a vécu l'arrestation de sa mère, arrêtée par la police et qui n'est jamais revenue...
Son père est mort peu après, et elle se retrouve seule dans sa maison..
Elle prend conscience par hasard qu'une résistance passive s'organise. Une rumeur. Une autre rumeur laisse croire que certains auraient réussi à s'échapper.
Mais un jour, la narratrice accueille un homme qui, lui, se souvient de tout. Non seulement elle l'héberge, mais elle le cache avec l'aide d'un vieux conducteur de ferry au chômage.
Elle le cache parce qu'elle l'aime et aussi parce qu'il essaie de la rééduquer. De lui faire retrouver sa mémoire vive et affective.
Pendant ce temps, les disparitions continuent. S'en suit une longue litanie des disparitions.
Les vivres commencent à manquer et les combustibles. Et l'île est plongée dans un hiver éternel.
Les gens se mettent à perdre leurs membres mais ils s'adaptent, résignés et sans mémoire.
Telle est cette histoire absurde. Yoko Ogawa ne hausse jamais le ton. Au diapason de ces disparitions.
Tout disparaît dans une ambiance grise et feutrée. Rendue plus triste encore à cause de la disparition des oiseaux et des fleurs. Et des livres aussi, puisque la police incendie la bibliothèque. El la narratrice se souvient alors avoir lu quelque part qu'"on commence par brûler les livres et les hommes suivent"..
Mais c'était avant. Avant que tout disparaisse, la vie et les souvenirs.
Une vie qui, en fin de compte n'a de prix que lorsque on en est privé peu à peu.
Message récupéré
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bix_229- Messages : 15439
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Localisation : Lauragais
Re: Yoko OGAWA
LES PAUPIERES
Les personnages de ces huit nouvelles sont en quête de sommeil. Et les rêves qu'ils ont, ne sont pas forcément endormis. La réalité produit des rêves et les rêves se prolongent aussi dans leur vie.
Et ces rêves-là ont toujours l'authenticité évidente qu'on ressent au réveil.
Yoko Ogawa est un peu fée. En tout cas, elle a le don de nous faire entrer de plein pied dans son petit royaume bien à elle.
Les tours de magie exigent beaucoup de travail et d'application. Mais quand le magicien réussit ses tours -et il les réussit toujours-, le spectateur est littéralement émerveillé et retrouve pendant un instant la grâce de ses yeux d'enfant.
Le style d'Ogawa est précis, descriptif, presque laconique, et pourtant elle réussit presque toujours à insinuer dans ses récits, le fantastique ou l'onirisme de façon très fluide, et quasiment logique.
Au point que citer des passages hors contexte me semble très difficile.
Chapeau, l'artiste !
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mots-clés : #nouvelle
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Yoko OGAWA
La Mer
Ici, pas de grandes constructions romanesques, pas plus d’événements grandioses, tout commence souvent d’une manière très banale. Yôko Ogawa nous séduit par des petites phrases, des images contenues dans ces histoires. Par moments, ces petites choses suscitent un sentiment d’irréalité, un léger basculement. De l’ambiguïté crée par de simples idéogrammes, du non-dit ou du sens d’un simple geste, de l’importance des souvenirs… autant de choses qui, mettent l’accent sur une forme de fragilité. Fragilité de ces vies, ou bien la fragilité même de cette poésie qui ne s’exprime que de manière très fugace, peut-être difficile à saisir. Des récits de la paume de la main en quelques sortes.
Ici, pas de grandes constructions romanesques, pas plus d’événements grandioses, tout commence souvent d’une manière très banale. Yôko Ogawa nous séduit par des petites phrases, des images contenues dans ces histoires. Par moments, ces petites choses suscitent un sentiment d’irréalité, un léger basculement. De l’ambiguïté crée par de simples idéogrammes, du non-dit ou du sens d’un simple geste, de l’importance des souvenirs… autant de choses qui, mettent l’accent sur une forme de fragilité. Fragilité de ces vies, ou bien la fragilité même de cette poésie qui ne s’exprime que de manière très fugace, peut-être difficile à saisir. Des récits de la paume de la main en quelques sortes.
Mais le calme, protégé par les vestiges de la nuit, était au creux de la main de l’homme. Il fallait encore un peu de temps avant que le soleil du matin n’illumine la dépouille.
Dreep- Messages : 1539
Date d'inscription : 08/12/2016
Age : 32
Re: Yoko OGAWA
merci Dreep !
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21622
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Localisation : En Provence
Re: Yoko OGAWA
Yoko Ogawa : Petits oiseaux. - Babel
Quand son petit frère est en âge de parler, lui seul comprend ses mots “flûtés”. Car ce langage est celui des oiseaux, celui qui sait dire la poésie d’un monde que les humains ont oublié. Un roman sur les êtres différents, leur douceur, leur mémoire magnifique et leur extrême sensibilité.
L'ainé va longtemps nourrir des oiseaux dans la volière d'une école maternelle.
Adossé à une cloture, il se sent chez lui avec eux. Une sorte d'univers particulier, incommunicable mais parfait
Plus besoin de s'exprimer, de consulter des psy. D'être forcé de se justifier.
Il rêve.
Avec son frère, ils se partagent les taches, élaborent des voyages imaginaires.
La société des humains les a exclus, ils s'en passent. Ils ne se sentent pas seuls.
Enfin pas l'ainé. Le cadet lui, est forcé de faire des concessions. Et certaines lui sont agréables, il le découvrira plus tard, après la mort de l'ainé.
Etre hybride, partagé entre la passion des oiseaux et d'autres plus terrestres.
Les oiseaux, il les aime autant que son frère, et il continue son l'oeuvre.
Mais un jour tout se dégrade. Le voila objet de la suspicion, rejeté à jamais.
L'adoption d'un oisillon tombé du nid le sauvera.
Voila un récit qui avait tout pour me plaire et qui, d'une certaine façon, il y est parvenu.
Mais, parfois l'intrigue s'enlise et patine. Ou c'est moi.
La découverte de Yoko Ogawa m'avait charmé lors de ses premiers livres.
Le mélange de fantastique et d'onirisme dans le quotidien.
Mais voilà ! Tout s'use et nous nous usons aussi.
Je trouve en plus, que Ogawa est plus à l'aise dans le genre court, les nouvelles
C'est ce que je lirai encore sans doute.
\Mots-clés : #fratrie #solitude
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Yoko OGAWA
merci Bix (peut-être un jour vers les auteurs Japonais ?)
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Bédoulène- Messages : 21622
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Localisation : En Provence
Re: Yoko OGAWA
L'Annulaire
Comme dans les récits de La Mer, c’est l’ambiance qui se détache du reste, par quelques mots : calme, tranquille, agréable, rassurant, et presque tout les bruits par l’appréciation de la narratrice, apparaissent de façon atténuée, douce. Celle-ci s’exprime de façon directe, se contentant d’énoncer ses impressions ou les incidents dans ce quotidien de travail un peu spécial : recueil de « spécimens » liés aux souvenirs des quelques personnes qui se présentent au laboratoire. Ce contraste entre cette douceur et la déchirure d’un épiderme, l’évocation d’un incendie ou celle de la mort d’un oiseau, je trouvais cela intéressant, au point de regretter que Yôko Ogawa n’en fasse rien de spécial. Si, peut-être pour envelopper cette ambiance d’une légère couche d’angoisse, à cela près que c’est plutôt l’attitude de ce M. Deshimaru qui la suscite, certaines ambiguïtés suspectes qui pourraient donner une explication aux scènes étranges qui ont lieu entre lui et la jeune fille qu’il employé (le narratrice). Mystère cousu de fil blanc à vrai dire, même si Ogawa ne donne jamais de réponse définitive, on se dit « tout ça pour ça ? ». C’est assez vainement qu’Ogawa tente d’inspirer l’idée que rien n’est laissé au hasard, que ce train-train a un sens ou un intérêt quelconque (elles sont bien gentilles ces deux mémés, mais…) Au bout du compte l’écho entre le différentes bribes dont le roman est constitué n’est pas suggéré de façon très convaincante, même pour broder cette espèce de thriller sans crime.
Comme dans les récits de La Mer, c’est l’ambiance qui se détache du reste, par quelques mots : calme, tranquille, agréable, rassurant, et presque tout les bruits par l’appréciation de la narratrice, apparaissent de façon atténuée, douce. Celle-ci s’exprime de façon directe, se contentant d’énoncer ses impressions ou les incidents dans ce quotidien de travail un peu spécial : recueil de « spécimens » liés aux souvenirs des quelques personnes qui se présentent au laboratoire. Ce contraste entre cette douceur et la déchirure d’un épiderme, l’évocation d’un incendie ou celle de la mort d’un oiseau, je trouvais cela intéressant, au point de regretter que Yôko Ogawa n’en fasse rien de spécial. Si, peut-être pour envelopper cette ambiance d’une légère couche d’angoisse, à cela près que c’est plutôt l’attitude de ce M. Deshimaru qui la suscite, certaines ambiguïtés suspectes qui pourraient donner une explication aux scènes étranges qui ont lieu entre lui et la jeune fille qu’il employé (le narratrice). Mystère cousu de fil blanc à vrai dire, même si Ogawa ne donne jamais de réponse définitive, on se dit « tout ça pour ça ? ». C’est assez vainement qu’Ogawa tente d’inspirer l’idée que rien n’est laissé au hasard, que ce train-train a un sens ou un intérêt quelconque (elles sont bien gentilles ces deux mémés, mais…) Au bout du compte l’écho entre le différentes bribes dont le roman est constitué n’est pas suggéré de façon très convaincante, même pour broder cette espèce de thriller sans crime.
Dreep- Messages : 1539
Date d'inscription : 08/12/2016
Age : 32
Re: Yoko OGAWA
Les petites boîtes
La narratrice vit dans une ancienne école maternelle où tout est en miniature car adapté à la taille des anciens élèves. Elle veille sur le dépôt de « petits boîtes » qui renferment les souvenirs d’enfants morts que leurs parents enrichissent au fur et à mesure de leur avancée en âge, fêtant les anniversaires, les changements de niveaux scolaires…. Par ailleurs, elle transcrit les courriers de plus en plus illisibles de la compagne de M. Baryton, ancien conservateur du musée ; musée fermé et en déshérence où ils vont chercher de nouvelles boîtes en verre. Des concerts de soi à soi, permettent aux parents de faire jouer de tout petits instruments accrochés à leurs oreilles et vibrant sous le souffle du vent d’ouest.
Le deuil, le monde de l’enfance avec la cour de récréation de l’école maternelle, les traces que l’on garde des défunts, les relations délicates que les personnages entretiennent entre eux font de ce livre un voyage étrange. Cela pourrait être morbide, je ne l’ai pas trouvé. Pour moi, cela parle plutôt de la consolation. J’avoue que je suis une amoureuse de La Chambre verte de Truffaut tirée de la nouvelle de James, L’autel des morts.
La narratrice vit dans une ancienne école maternelle où tout est en miniature car adapté à la taille des anciens élèves. Elle veille sur le dépôt de « petits boîtes » qui renferment les souvenirs d’enfants morts que leurs parents enrichissent au fur et à mesure de leur avancée en âge, fêtant les anniversaires, les changements de niveaux scolaires…. Par ailleurs, elle transcrit les courriers de plus en plus illisibles de la compagne de M. Baryton, ancien conservateur du musée ; musée fermé et en déshérence où ils vont chercher de nouvelles boîtes en verre. Des concerts de soi à soi, permettent aux parents de faire jouer de tout petits instruments accrochés à leurs oreilles et vibrant sous le souffle du vent d’ouest.
Le deuil, le monde de l’enfance avec la cour de récréation de l’école maternelle, les traces que l’on garde des défunts, les relations délicates que les personnages entretiennent entre eux font de ce livre un voyage étrange. Cela pourrait être morbide, je ne l’ai pas trouvé. Pour moi, cela parle plutôt de la consolation. J’avoue que je suis une amoureuse de La Chambre verte de Truffaut tirée de la nouvelle de James, L’autel des morts.
« Les gens apportent toutes sortes de choses. Pour un petit enfant qui ne parle pas encore, une tétine, les premières chaussures, le lapin en peluche dont il a besoin de tenir l’oreille pour s’endormir. .Pour un garçon qui n’a pas encore mué des jeux de société, des tables de multiplication, des snacks. Pour une petite fille, un coffret de perles, des coloriages de princesse, du galon tyrolien. Pour les lycéens, des photos d’acteurs, une balle de base-ball signée, de la pommade contre l’acné…. »
« Bien que cela paraisse impossible, les caractère des lettres que M. Baryon reçoit de sa bien-aimée continuent à s’amenuiser. Dans chaque nouvelle lettre, ils remplissent des espaces que je n’avais pas remarqués dans la précédente, de quelque manière que je plisse les yeux. Qui n’étaient plus des blancs ou des espaces ou des creux, mais quelque chose que je ne pourrais décrire comme du vide venu de l’autre côté de la feuille. […] Malgré l’expérience que j’ai accumulée, je ne les déchiffre pas plus vite, mais j’ai l’impression de mieux savoir comment procéder »
Pinky- Messages : 522
Date d'inscription : 28/11/2021
Re: Yoko OGAWA
Pour complément parce que je m'y retrouve complètement, je cite Bix
Le style d'Ogawa est précis, descriptif, presque laconique, et pourtant elle réussit presque toujours à insinuer dans ses récits, le fantastique ou l'onirisme de façon très fluide, et quasiment logique.
Au point que citer des passages hors contexte me semble très difficile
Pinky- Messages : 522
Date d'inscription : 28/11/2021
Re: Yoko OGAWA
merci Pinky, mais je ne pense pas que ce soit un auteur pour moi !
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21622
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Yoko OGAWA
Cristallisation secrète
La narratrice commence par évoquer les reliques de choses disparues conservées dans les tiroirs de la vieille commode de l’atelier de sa mère, sculptrice décédée aux mains de la police secrète, puis la disparition des oiseaux, en regard avec la passion de son père, ornithologue lui aussi décédé.
Ces disparitions (de classes) d’objets ne semblent émouvoir personne sur l’île où elle habite, mais on les oublie vite, donc sans regret ni révolte, même si elles modifient l’existence.
Un matin, c’est la rivière qui emporte tous les pétales des roses de la roseraie.
Écrivaine, elle fait lire son manuscrit à R, son éditeur.
Elle connaît depuis l’enfance le grand-père, ancien mécanicien du ferry depuis abandonné, et ensemble ils aménagent une chambre secrète pour R.
Puis disparaissent les photographies, puis les graines.
Puis ce sont les romans qui disparaissent, brûlés en public, avec le souvenir de leur existence ; l’écrivaine devient dactylo. Elle découvre, cachés in extremis dans ses dernières sculptures, les reliques préservées par sa mère. Avec leur stimulation (et celle de R), elle se remet progressivement à écrire.
Elle a repris la rédaction de son roman, l’histoire de la recluse totalement à la merci de son amant, qui a entrepris d’enfermer la voix d’une autre dans une machine à écrire.
\Mots-clés : #ecriture #fantastique #insularite #regimeautoritaire
La narratrice commence par évoquer les reliques de choses disparues conservées dans les tiroirs de la vieille commode de l’atelier de sa mère, sculptrice décédée aux mains de la police secrète, puis la disparition des oiseaux, en regard avec la passion de son père, ornithologue lui aussi décédé.
Ces disparitions (de classes) d’objets ne semblent émouvoir personne sur l’île où elle habite, mais on les oublie vite, donc sans regret ni révolte, même si elles modifient l’existence.
Dans cette société dystopique au sein d’un monde fantastique, les traqueurs de souvenirs éliminent les rares traces de ce qui fut, ainsi que ceux qui les gardent en mémoire, dépistés par décryptage des gènes.« Personne n’a rien dit. Même si le salaire était plus bas, ils n’ont ni envié ni regretté leur travail précédent. D’ailleurs, s’ils avaient rechigné, ils auraient risqué de se faire remarquer par la police secrète. Moi y compris, les gens sont capables d’oublier facilement toutes sortes de choses. »
Un matin, c’est la rivière qui emporte tous les pétales des roses de la roseraie.
Écrivaine, elle fait lire son manuscrit à R, son éditeur.
Dans son roman en cours, elle perd la voix, et communique au moyen de sa machine à écrire avec son amant, professeur de dactylographie.« Et si les mots disparaissent, que va-t-il se passer ? »
« Sur cette île, il y a une proportion beaucoup plus grande de choses qui disparaissent que de choses nouvelles qui arrivent. »
Elle connaît depuis l’enfance le grand-père, ancien mécanicien du ferry depuis abandonné, et ensemble ils aménagent une chambre secrète pour R.
Puis disparaissent les photographies, puis les graines.
Le grand-père est un temps détenu par la police secrète, soupçonné d’avoir aidé des personnes s’étant enfuies par mer.« Dans le petit bois des souvenirs où se dressent ici et là quelques arbres frêles, les photographies sont comme de la magnétite. »
Puis ce sont les calendriers qui disparaissent : les habitants doivent les incinérer, comme tout ce qui est interdit.« Notre tâche principale est de nous assurer qu’il n’y a pas de retard dans le processus de disparition et que les souvenirs devenus inutiles s’effacent rapidement. Cela ne sert à rien de garder des souvenirs inutiles. »
R (devenu son amant) essaie de faire remonter ses souvenirs, de combattre le « dépérissement de [son] cœur » où leur absence crée autant de cavités.« On eut beau attendre, le printemps ne vint pas. Nous fûmes ensevelis sous la neige avec les cendres des calendriers. »
Concernant son roman, « l’histoire dévie vers une direction inattendue en cours d’écriture », et son héroïne se retrouve enfermée par son amant dans un clocher encombré de machines à écrire bloquées.« À force de rester immobile à tendre l’oreille, je finissais par sentir remonter en moi la sensation que le marais insondable de mon cœur qui absorbait tout à chaque disparition en était tranquillement remué. »
Puis ce sont les romans qui disparaissent, brûlés en public, avec le souvenir de leur existence ; l’écrivaine devient dactylo. Elle découvre, cachés in extremis dans ses dernières sculptures, les reliques préservées par sa mère. Avec leur stimulation (et celle de R), elle se remet progressivement à écrire.
Ensuite, ce sont les jambes gauches qui disparaissent, puis les bras droits.« Le récit a commencé à bouger. »
Elle a repris la rédaction de son roman, l’histoire de la recluse totalement à la merci de son amant, qui a entrepris d’enfermer la voix d’une autre dans une machine à écrire.
« Arrivée au bout de l’enchaînement des mots », elle remet son roman à son éditeur« Je n’arrivais déjà plus à me souvenir de la sensation que l’on éprouve quand on existe. »
Si R demeure sans perte dans la chambre secrète, elle n’est plus qu’une voix, comme les habitants de l’île.« J’avais réussi à terminer la seule chose que je pouvais lui laisser. Même si, dans cette histoire également, le “je” de la narratrice finissait par disparaître à son tour. »
Il me semble impropre de parler de science-fiction à propos de cet ouvrage ; la disparition des oiseaux par exemple, cette sorte de subit Printemps silencieux, me paraît plus du ressort du réalisme magique. J’ai pensé à Haruki Murakami, mais avec plus de cohérence thématique peut-être, comme le jeu sur les sens du terme et de la notion de disparition. Ce roman renvoie aux régimes totalitaires, mais surtout je pense à l’enfermement dans un couple.« Les événements paraissaient le fruit du hasard, et pourtant ils allaient tous dans une direction déterminée. Et alors que tous les habitants de l’île savaient sans doute ce qui les attendait au bout, personne n’osait en parler. Les gens n’avaient pas peur, ils n’essayaient pas non plus d’échapper à leur destin. »
\Mots-clés : #ecriture #fantastique #insularite #regimeautoritaire
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15922
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 68
Localisation : Guyane
Re: Yoko OGAWA
oups ! que dire devant ton commentaire, suis intriguée et peut-être que je devrais repousser ma retenue sur les auteurs Japonais ?
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21622
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Yoko OGAWA
Il faut dire que c'est fort original, je trouve ; japonais, sans doute...
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15922
Date d'inscription : 09/12/2016
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Localisation : Guyane
Re: Yoko OGAWA
Les tendres plaintes
J'avais envie de lire un auteur Japonais alors j'ai pris le premier qui apparaissait dans la liste du forum, et le premier livre dont parlait le fil.
J'ai été surprise par le rythme du livre, surtout au début je trouve, j'avais vraiment besoin de calme et d'isolement pour le lire, comme une envie et non un vrai besoin, (difficile actuellement, je vis chez mes patrons). Je me suis d'ailleurs questionnée sur mes préjugés et sur ce qu'ils impliquaient sur mes lectures, est ce que le rythme est vraiment différent d'un "livre européen" ou est-ce mon cerveau qui me joue des tours ?
J'aime bien aimé la partie nature, les descriptions, la solitude. J'ai par contre pas du tout accroché aux personnages, Ruriko j'ai envie de la secouer,
- Spoiler:
- elle vient de quitter un homme qui la frappe et la trompe depuis trois ans, et elle tombe direct amoureuse du premier venu ? Je sais bien qu'on décide pas, mais même dans son amour pour Nitta je la trouve molle, on a pas l'impression qu'elle est amoureuse mais plutôt jalouse, maladivement jalouse (alors qu'elle ne l'était pas de son mari ?)
J'ai envie de secouer Nitta aussi qui ne parle presque pas, Kaoru elle a l'air à côté de la plaque ...
Bon sinon le clavecin c'est pas trop mon délire, le seul morceau que j'ai écouté, ça a été le morceau de violon Souvenir d'un lieu cher de Tchaikovsky
Je ne pense pas que je relirai quelque chose de Yoko Ogawa.
Je vous laisse sur un passage qui m'a particulièrement plu (quand même !)
Le bruit du vent était incessant. Je pensais qu'il tourbillonnait au loin quand soudain il secouait le mélèze et l'abricotier du jardin, se cognait contre toutes les vitres de la maison avant d'être aspiré de nouveau aux lointains. Même la rambarde réparée de la terrasse tremblait. Des feuilles mortes, du duvet de miscanthe, des grains de sable et de toutes sortes de poussières indéterminées voltigeaient sur la véranda.
Silveradow- Messages : 689
Date d'inscription : 30/12/2016
Age : 31
Localisation : Nomade
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