Des Choses à lire
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Je te prie de trouver entre mes mots le meilleur de mon âme.

Georges Brassens, Lettre à Toussenot

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330 résultats trouvés pour Nouvelle

Anne Marie Schwarzenbach

Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 15 Captur45

ORIENT EXILS

Annemarie Schwarzenbach était une femme admirable. Courageuse, lucide, intelligente et belle. Mais sa vie fut infiniment malheureuse. Elle dut lutter très jeune contre sa propre famille pro nazis. Elle voyagea beaucoup et notamment en compagnie d' Ella Maillard. Et la mystérieuse fascination qu' elle exerçait sur ceux qui la connaissaient et l' appréciaient ne put la sauver de la drogue et de sa fuite éperdue dans le temps et l' espace...

. Elle était liée à Klaus et Erika Mann
et plus ou moins amoureuse des deux. Mais ses amours ne furent pas payés de retour. Elle mourut accidententellement à 34 ans. Son désir vital d' écriture aurait pu l' aider à vivre. Mais ses premiers écrits ne furent pas publiés de son vivant. Et c' est très dommage parcequ' on découvre à la lire une véritable écrivain.

Le nazisme la força à s' exiler. Et c'est ainsi qu' après un long périple, elle participa à des fouilles archéologiques sur le site de Rey. C' est lors de son troisième voyage en Perse qu' elle termine le recueil de nouvelles qu' est Orient exils qui ne sera pas publié de son vivant, malgré les interventions de Thomas Mann et Stefan Zweig. Mais seulement en 1989. Entre temps, six nouvelles ont été perdues. Et c' est dommage !

Dans ces nouvelles A.S. fait preuve d' un art très sur dde al narration et de la conduite d' un récit. Son style est à la fois sobre, précis, lyrique, évocateur. On pense au meilleur Hemingway, celui des nouvelles. Et ces nouvelles rendent compte de cette personnalité à la fois libre et humaine.

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mots-clés : #nouvelle
par bix_229
le Sam 31 Déc - 16:50
 
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Sujet: Anne Marie Schwarzenbach
Réponses: 6
Vues: 1844

Dashiell Hammett

Ce livre comporte 3 récits : le célèbre Faucon Maltais, Sang maudit et Le Grand braquage. Avant ce dernier récit, il y a une préface de Lillian Hellman, son amie durant de nombreuses années.

Extrait :

«J'en sais toujours aussi peu sur la nature de l'amour romantique que lorsque j'avais 18 ans, mais je connais bien ce plaisir profond né de l'intérêt qui ne se dément pas, l'excitation qu'engendre le désir de savoir ce que l'autre pense, fera, ne fera pas, les tours joués et déjoués, le lien ténu qui se mue en cordage avec les années et qui, dans mon cas, reste là, suspendu dans le vide, longtemps après la mort.»

L'écriture est précise, efficace. Que ce soit dans l'un ou l'autre de ces récits le détective est un homme «régulier», un homme  d'honneur, même si parfois l'auteur nous fait douter.

Dans Le Faucon maltais, il s'agit de la recherche d'un objet convoité pour sa rareté et de toutes les complications et surprises qu'entraînent cette recherche.
Dans Sang maudit, il est question de manipulations sur des personnages fragiles, sous couvert de religion.

Bien que ces récits soient très intéressants, personnellement j'ai préféré Le Grand braquage : deux grandes banques braquées en plein jour et en même temps par de très nombreux truands dont la plupart s'élimineront mutuellement. Il s'agit ici d'un récit accrocheur, c'est le lecteur qui est braqué, impossible d'en lâcher la lecture. Avec quel brio l'auteur déroule la trame !

Quelqu'un m'a dit : tu sais Dashiel Hammett, ça date. Mais, les truands, les policiers, les belles filles, les trahisons, les armes, les meurtres sont toujours d'actualité et quand c'est servi par une écriture comme celle de D. Hammett, le lecteur apprécie et en redemande.


mots-clés : #nouvelle
par Bédoulène
le Sam 31 Déc - 16:31
 
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Sujet: Dashiell Hammett
Réponses: 30
Vues: 1917

Laurent Mauvignier

Autour du monde

Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 15 Image263


Isabelle Lindon, la directrice - Elles sont bien, vos nouvelles, Mauvignier, ça se lit vraiment très bien. Le style vif, dynamique, coulant, emporte le lecteur. Cette farandole de personnages, si divers, des quatre coins du monde, tous en partance, chacun son histoire, et une vraie sensibilité pour les croquer... Ils ont vraiment les deux pieds dans la vie ! C'est un monde moderne, urbain, mouvant, que vous montrez là, qui alternativement se cherche et se fuit. C'est tout à fait plaisant !

Mauvignier - Merci Isabelle.

Isabelle - Tout à fait. Bon, je ne vous cache pas que je n'aime pas trop ce futur qui revient souvent, je le trouve inélégant. Mais c'est affaire de goût personnel.    Par contre, il faut vous dire, mon cher Laurent, les nouvelles.. et bien...ça n’est pas très porteur : d'ailleurs, topocl n'aime pas trop, et elle n'est pas la seule.
(oui, ils lisent nos commentaires , aux éditions de Minuit).

Mauvignier –  Mais quand même, j'ai fait un effort, Il y a bien quelques recoupements, quelques clins d’œil d'une nouvelle à l'autre...

Isabelle – Bien sûr,  mais deux ou trois fois, pas plus, et je ne suis pas sûre que cela soit suffisant.

Mauvignier – Ah mince, il faudrait trouver un truc, alors…

Isabelle – Oui, je ne sais pas, c'est quand même vous, l'auteur…

Mauvignier – Eh bien, toutes ces histoires pourraient se passer le même jour, comme un fil rouge.

Isabelle –  Ah ! Mais oui, c'est très bien ça, ça plaira beaucoup. Et puis vous pourriez faire un glissement insensible d'une nouvelle à l'autre, plutôt que de les séparer, et cela  deviendrait une seule et grande histoire, l'histoire du monde, en fait.

Mauvignier – Et si on ajoutait des photos ?

Isabelle – Bonne idée, c'est un peu naïf, mais topocl adore ça , les photos dans les livres. Certes, le tirage sera infâme, on ne peut pas faire mieux. Il faudra bien qu'elle s'en contente.

Un stagiaire qui passe par là – Et pourquoi le jour choisi, ça ne serait pas le jour du tsunami au Japon. Pas besoin que ça ait une quelconque importance dans la nouvelle, mais vous savez: l'éternel rengaine : que faisiez vous le jour du tsunami. Et puis, l'idée que le monde est un vaste village, avec, ce jour-là, son cœur qui palpite au même rythme pour tous. Vous arriverez bien à nous bricoler ça, M Mauvignier, saupoudrer du tsunami (je vous fais confiance pour que ça soit talentueux), et mettre comme un début et une fin?

Isabelle et Mauvignier en chœur – Géniaaaaal !

Isabelle au stagiaire – Mais c'est qu'on va vous le faire votre CDI, mon petit !

Le stagiaire en aparté – Yes !!! j'ai ce que je voulais. Mais ils la connaissent mal, topocl, je crois qu'elle ne va pas avaler ça ! Elle va nous dire  qu'il y a des moments excellents, prenants, mais que c'est très inégal.  Que certains destins prennent aux tripes, et qu'alors, on reste sur sa faim. Et d'autres laissent indifférent, comme bâclés, ou avec des longueurs. Qu'il aurait fallu élaguer. Ou faire cinq ou six bons romans avec tout ça, que ça aurait été tellement mieux !

(commentaire récupéré)


mots-clés : #nouvelle
par topocl
le Sam 31 Déc - 10:28
 
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Sujet: Laurent Mauvignier
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Eudora Welty

Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 15 L_homm11

L'homme pétrifié
Paris. - Garnier Flammarion. - 1988

L'homme pétrifié est un recueil de nouvelles qui est une sorte de panorama du Mississippi des années 1930. Celui des petites villes et non celui des campagnes de Faulkner. On y côtoie Blancs et Noirs, riches et pauvres, vagabonds, chômeurs, gens à la dérive, femmes adultères, simples d'esprit, parias...

Comme souvent chez elle, à partir du quotidien le plus ordinaire, dans ces petites villes où rien ne se passe, Eudora Welty nous fait basculer dans le malaise, l'ambiguïté, le drame, le loufoque ou l'extravagant.

Et parfois, souvent, c'est au lecteur lui-même d'imaginer une intrigue volontairement interrompue. Et c'est très bien ainsi...

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mots-clés : #historique #nouvelle
par bix_229
le Jeu 29 Déc - 15:26
 
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Sujet: Eudora Welty
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Isaac Babel

Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 15 Cavale10

CAVALERIE ROUGE

Ces récits sont fragmentés et on comprendra peut-être mieux pourquoi si l'on dit que Babel, alors enthousiasmé par la révolution russe devint correspondant de guerre.
Pas nimporte où, mais dans la fameuse cavalerie rouge de Boudieny qui faisait campagne contre la Pologne à la poursuite des armées "blanches" de Denikine.

Une guerre atroce qui marquera Babel à jamais. Babel est un écrivain en mouvement, mais si son oeil est celui d'un reporter, tel John Reed, il est aussi celui d'un écrivain et d'un peintre, et là, on pense un peu à Chagall.
On comprend que Boudieny n'ait pas apprécié ces récits-là...
Les jours de Babel étaient comptés. Il fut probabement éxécuté et quand on lit ce livre merveilleux, on ne peut s'empêcher de penser à toute cette génération d'écrivains magnifiques et sacrifiés...
Et on a mal.

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mots-clés : #guerre #journal #nouvelle
par bix_229
le Mer 28 Déc - 20:56
 
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Sujet: Isaac Babel
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Chart KORBJITTI (ou Chat KOPCHITTI)

Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 15 Bm_28910

Une histoire ordinaire

Dans un petit immeuble des faubourgs, une jeune femme se meurt, atteinte d'un cancer. Sa mère, qui se méfie de l'hôpital, préfère s'en remettre à toutes sortes de charlatans. Ce drame intime nous est narré par un voisin, observateur cynique et silencieux.
Cette histoire personnelle est aussi une métaphore de la société thaïlandaise contemporaine. Les valeurs traditionnelles entrent en collision avec la modernité galopante, vécue comme un paradis à portée de main. Et ce bouleversement du mode de vie entraîne également un profond changement de mentalité. Même la compassion, valeur fondamentale dans ce pays profondément bouddhiste, est dévoyée pour ne devenir qu'un instrument de bonne conscience.
La critique sous-jacente est féroce : la solidarité laisse peu à peu place à une indifférence polie et à l'égotisme, les rapports humains sont remplacés par les mirages de la société de consommation.
Jusqu'à quand ?

Un récit intelligemment construit qui porte à réfléchir… (J'avoue par contre n'avoir pas du tout accroché à la seconde et courte nouvelle, Le couteau, qui m'a laissée de marbre malgré le sujet, avec en prime une impression de déjà-vu.)

(Ancien commentaire remanié)


mots-clés : #nouvelle #pathologie
par Armor
le Mer 28 Déc - 16:48
 
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Sujet: Chart KORBJITTI (ou Chat KOPCHITTI)
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Leo Perutz

La nuit sous le pont de pierre

Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 15 Image219

Sous la forme de nouvelles accolées qui finissent par se rejoindre, Leo Perutz nous livre les contes et légendes de Prague au temps de Rodolphe II. Nous fréquentons les salles du Château et les petites rues insalubres du ghetto juif. Nous côtoyons Rodolphe II, souverain ruiné soumis à des humeurs alternativement coléreuses ou dépressives, plus apte à dépenser un argent qu’il n'a plus en plaisirs et oeuvres d'art, qu’à conduire un empire. Autour de lui, tout un peuple de valets,  conseillers, alchimistes, administrateurs, aubergistes discute, intrigue, soumis à des superstitions, fasciné par la magie, avide de fortune et d'honneur. Les juifs déambulent dans le ghetto, et parmi eux, Mordechai Meisl, dont la devise est : « un thaler peut aisément en donner un deuxième ». Il est sorti de la misère pour croiser, par le biais de l’argent et de l’amour, le destin de son souverain.

C’est un récit tout à fait délicieux, plein de rebondissements cocasses, où les personnages vous captivent, où les détails apparemment anodins de chaque nouvelle finissent par se retrouver dans le dernier tiers du livre, où celui-ci prend réellement l'aspect d'un roman, et où tout prend sens : tout éclaire la destinée de Rodolphe et Mordechai, car on le sait bien, dans les contes, le destin est là qui veille, à la fois implacable et malin, rien n'est laissé au hasard.

Perutz est un conteur passionnant et malicieux qui entraîne  son lecteur ensorcelé aux frontières de l'histoire, de la magie et de la légende.

(commentaire récupéré)


mots-clés : #historique #nouvelle
par topocl
le Mer 28 Déc - 9:39
 
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Sujet: Leo Perutz
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Juan Rulfo

Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 15 51-qnq10

"Le Llano en flammes"

Le titre sonne mieux en castillan: "El Llano en llamas", allitération...

Bonne claque, bonne reculée que ce livre. Il a fallu que je repousse sine die toute autre tentative de lecture après, indice de livre vécu comme un chef-d'œuvre.

C'est un recueil de dix-sept nouvelles, souvent courtes.

Une langue proche de l'oralité, typique, "facile" allez-vous dire, mais, essayez - j'ai essayé - de faire du Rulfo-style, vous n'êtes pas au bout de vos peines.

La toile de fond est la révolte, la rébellion ou plutôt, pour employer le mot exact que les ultimes, vraiment tout derniers survivants appliquent encore à ces évènements, la révolution des Cristeros.

1925. Le Président du Mexique, Plutarco Elias Calles décide d'établir le contrôle absolu de la religion par l'État et la fermeture des églises. La plus grande partie de la population des États ruraux du centre du Mexique se soulève et initie une opposition armée, la guerre des Cristeros, d'après un surnom douteux donné par l'armée fédérale aux insurgés du sanctuaire de la Vierge Noire de Guadalupe, à Guadalupe.
L'affrontement s'étendit jusqu'en 1929.

Il faut imaginer des campesinos et des peones pauvres, des miséreux, équipés de bonne volonté et d'escopettes de réforme, contre l'armée fédérale, puissamment armée, commandée et organisée, et appuyée par l'aviation, des blindés et des canons, toutes armes en version dernier cri de la technologie d'alors.

Juan Rulfo est enfant, et écolier dans une institution Catholique. Son propre père a trépassé, assassiné en 1924 dans les troubles pré-révolutionnaires et son grand-père est mort pendu, après que ses deux pouces lui soient arrachés vifs.

Gamin, sa mère lui mettait la main sur les yeux afin qu'il ne puisse voir les Cristeros amenant au poteau leurs prisonniers pour l'exécution.

Au reste, et même si le Llano en flammes décrit de l'intérieur, en insider en somme, bien davantage les Cristeros que les troupes fédérales, nous ne sommes pas sur un brûlot révolutionnaire.
Le renvoi de la violence se fait dos à dos.
La nouvelle éponyme au titre du recueil est, du reste, assez parlante à cet égard.

Il nous reste un recueil écrit "près de l'os" (NB: il faut rester près de l'os, disait Cioran).

Dépouillé, avec parfois une touche d'humour, on rit certes un peu jaune, un rire-cicatrice si vous voulez, mais il se peut que le rire prenne, rarement il est vrai, le dessus.
Pour ceux qui souhaitent comparer la version d'origine avec la traduction, quelques-unes d'entre ces nouvelles en langue originale sont disponibles ici.

Dans le Llano en flammes, qu'y a-t'il ?
Eh bien, par exemple et pas nécessairement par ordre de compilation des nouvelles dans le recueil par l'éditeur:

On trouve l'absurde, comme par exemple celle de la terre stérile mais donnée (ou stérile et par conséquent donnée ?) comme par exemple dans la nouvelle "On nous a donné la terre".

On trouve le mauvais sort, la poisse qui s'acharne (par ex. dans "C'est qu'on est très pauvre").

On trouve l'assassin d'une famille entière, coursé, et un berger involontairement mêlé à l'histoire, qui craint la justice, pour sa peau (L'homme).

On trouve un pélerinage-calvaire-agonie (Talpa).

On trouve un Cristero, laissé parce qu'il n'en pouvait plus, qui sauve sa vie d'extrême justesse (La nuit où on l'a laissé seul).

On trouve une émouvante tranche de filiation dans "Tu n'entends pas les chiens aboyer".

On trouve une inhumaine, détestable tranche de filiation dans "L'héritage de Matilde Arcángel".

On trouve une bizarre tranche de filiation, un peu d'humour, un peu de bêtise aussi dans Paso del Norte.

On trouve sans doute la plus comique des nouvelles du recueil dans "Le jour du tremblement de terre".

On trouve un orphelin (peut-être un idiot de village ?) famélique et cloîtré par nécessité de violence alentours à son encontre (Macario).

On trouve la guerre, son absurdité, son horreur, et les protagonistes renvoyés dos-à-dos dans la nouvelle éponyme à l'ouvrage.

On trouve la vengeance et une vie entière à se planquer pour finir exécuté quand même (Dis-leur de ne pas me tuer !).

On trouve un endroit hostile, une campagne inhumaine, un village de bout de monde qui n'a que les bras de ceux qui s'exilent pour apporter un peu de ressource au pays, une très belle nouvelle (Luvina).

On trouve de l'inceste, du meurtre, de l'escroquerie, de la pudibonderie à œillères pharaïsantes dans la dernière nouvelle, Anacleto Morones.




Deux messages du 15 et du 16 octobre 2013 rapatriés et contractés


mots-clés : #insurrection #nouvelle
par Aventin
le Mar 27 Déc - 18:53
 
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Sujet: Juan Rulfo
Réponses: 31
Vues: 3018

Mia Couto

De l'Afrique et du Mozambique, il a hérité de ses dons de conteur, d'une fantaisie magique. Il a revisité l'histoire de son pays avec tendresse et humour.
Et son style est merveilleusement porteur d'une langue métisse, poétique et subtile.





Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 15 Les-ba10

LES BALEINES DE QUISSICO. - 10/18

"Nous allumons des passions dans le sillage de notre coeur. Ce que nous aimons est toujours une pluie, entre le vol du nuage et la prison de la mare. Nous sommes finalement des chasseurs qui lançons sur nous-memes nos propres sagaies.
Avec chaque lancer qui atteint au but s' en va également un peu du lanceur."



Avec La Véranda au frangipanier, j'avais effleuré l'oeuvre de Mia Couto et découvert un auteur sensible qui allait m'accompagner désormais.
Impression confirmée avec Les Baleines de Quissico. Un auteur qui évolue et progresse. Dans ce recueil de nouvelles, celles de 1986 sont excellentes. Celles de 1990 et 1991 sont magnifiques.

Mia Couto donne la parole à ceux qui ne l'ont pas et leur invente une vie de légende. Mais ces histoires seraient tristes à pleurer si l'auteur n'avait pas pour ces pauvres bougres une compréhension et une tendresse infinies.
Et puis, il est ausi un magicien du verbe. Il a le don de transcender la réalité la plus sordide, en inventant au passsage des néologismes comme son compère en langue portugaise, Joao Guimaraes Rosa, le brésilien.

"La vieille femme était assise immobile sur la natte. Sa fortune était éparpillée sur le sol : des écuelles et des paniers, un pilon. Autour c'était le rien, le vent lui-meme était seul." P. 9

"J' ai tué ma femme, c'est ce qu'on dit. Dans la vie réelle, j'en ai tué une qui n'existait pas. C'était un oiseau. Que j'ai lâché quand je me suis aperçu qu'elle n'avait pas de voix, qu'elle mourait sans se paindre. Quel animal, traversant, muet, l'intervalle de son corps, est-il sorti d'elle ?" P. 48

"Incomplets, nous sommes, ensevelis, nous terminons. Mieux vaut être une plante. Je vais apprendre à être un arbre... Pourquoi les sorcières ne cherchent-elles pas à être des plantes, quiètes et vertes ? Je n'aurais pas eu besoin alors de tuer Carlota. Je l'aurai déplantée, c'est tout, sans crime ni faute." P 52

Et, j'allais oublier ! Couto, quand il le veut, a aussi un humour irrésistible !

Deux ou trois histoires pour voir ? Allez !
Luis et Anibal ont survécu à une inondation, mais quand ils rentrent au village, les bureaucrates locaux leur conteste le droit d'être en vie ! Ils détestent compter ...

"Jusqu' au jour où une commission après trois jours de délibération annonçait solennellement qu'ils peuvent être considérés comme population existante.

MAIS, l'orateur ajoute :

"Qu'ils se gardent bien de se retirer du village ou de la vie, ou d'aller savoir quel autre endroit. Nous appliquons une politique de clémence, mais nous ne pourrons en faire autant la prochaine fois."

Il y a aussi l'histoire, tragique du pêcheur qui était tellement pauvre qu'il n'avait même pas de quoi garnir son hameçon. Et comme il était encore plus affamé que misérable, il s'arracha un oeil pour appâter. Il attrapa un gros poisson, le fit cuire et le mangea immédiatement.
Après une nouvelle et longue attente, il était encore plus affamé. Alors il s' arracha l'autre oeil et attrapa un poisson énorme, comme il n'en avait jamais imaginé de tel. Mais il était aveugle.

Et puis, il y a Maria Caramel. Rosa Caramel n'était pas son nom. Mais elle était bossue et contrefaite.
Et elle n'avait ni parents ni bien. Alors une identité, pensez ! Juste un surnom...
Personne ne s'intéressait à elle, et elle était sans amour. Et aucun ne se souvenait l'avoir vue manger.

"Elle devint soeur des pierres, à force d'y prendre appui."

Dans ses errances, elle s'adressait à des statues, leur tranférant ses propres misères et frustrations. Comme dans le nombre, il y avait un héros national, on jugea qu' elle était insultante à son égard et on l'emprisonna.
On finit par la libérer. Un jour, elle assista à un enterrement et jeta ses pauvres guenilles dans la fosse. Le reste est légende. Un homme bouleversé par cette histoire, se présenta à elle comme le fiancé qu'elle n' avait jamais eu.


"Et ils s'en allèrent tous les deux dans la nuit."

Ces mots ont pour moi la saveur des contes qu'on me lisait enfant. La même force incantatoire, productrice d'images encore plus que de mots.
C'est bien de cela qu'il s'agit, Couto suggère encore plus qu'il dit. Telle est la poésie et la magie de la poésie quand elle nous touche.
Mais, tirez un fil, et l'histoire se détricote, le mirage s'évanouit, le rêve s'étiole et l'enfant cesse d'écouter...

Vous n'avez encore rien lu de Couto, essayez la Véranda au frangipanier.


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mots-clés : #nouvelle
par bix_229
le Mar 27 Déc - 18:33
 
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Sujet: Mia Couto
Réponses: 11
Vues: 1941

Mahasweta DEVI

Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 15 97827412


Indiennes, Rudali et autres nouvelles

Mahasweta Devi est une militante, et ses nouvelles parlent de ceux qu’elle défend au quotidien : les oubliés de l’Inde. Plus encore, elle s’attache à décrire le sort des femmes, doublement opprimées : parce que femmes, parce que de basse caste.
Les nouvelles de ce recueil ont pour cadre ces villages reculés du Bengale où, siècle après siècle, le petit peuple trime sous la houlette des maliks et des zamindars, propriétaires terriens et usuriers qui règnent en seigneurs, dispensateurs de rares bienfaits et surtout de malheur. Complexes, les relations d’interdépendance qui se sont crées entre communautés sont autant faites d’acceptation silencieuse que de révolte...

Face à la pauvreté et à l’adversité, le groupe et ses codes sont une sécurité, mais aussi un carcan dont il est fort mal vu de se défaire. Oser braver l'ordre établi, c'est accepter d'en payer le prix. Mais les femmes de Mahasweta Devi font face, par la rébellion ouverte parfois, par une discrète résistance au quotidien le plus souvent.

Mahasweta Devi est un auteur qui prend son temps (chaque nouvelle comporte au minimum une trentaine de pages), et sait créer une véritable atmosphère autour de personnages complexes et attachants. La militante qu'elle est a su éviter avec brio l'écueil d'une dénonciation pesante, misérabiliste ou manichéenne.
Au contraire, elle transmet au lecteur son attachement sincère pour les déshérités du Bengale, notamment à l'aide de dialogues vivants et imagés qui sonnent étonnamment juste. On peut d'ailleurs saluer le travail de la traductrice, qui est parvenue à nous en restituer toute la saveur.
Ces nouvelles ne sont d'ailleurs pas dénuées d'ironie. Pour ne prendre qu'un seul exemple, je vous parlerai de la toute première, celle qui donne son nom au recueil. Il y est question d'une femme qui, accablée par le sort, ne parvient pas à pleurer lorsque la mort emporte tour à tour chacun de ses proches. Pourtant, au soir de sa vie, seule avec un petit-fils à charge, c'est en devenant… "pleureuse professionnelle" qu'elle parviendra à survivre !

Après la lecture des trois premières nouvelles, j'étais totalement séduite. Un délice !
J'avoue que les trois suivantes m'ont au départ un peu déroutée par leur construction et leurs longues digressions. Le contexte, typiquement indien, m'a également demandé plus d'attention ; j'ai même effectué quelques recherches. Mais une fois que le puzzle se mettait en place, le plaisir de lecture revenait, toujours aussi fort, si ce n'est plus. Et à la réflexion, c'est aussi ce que j'ai tellement aimé chez cet auteur : jamais elle ne cherche à séduire le lecteur occidental en mal d'exotisme comme c'est, avouons-le, parfois le cas avec les auteurs indiens.

En conclusion, j'ai profondément aimé cette découverte sans misérabilisme d'une Inde authentique. J'ai eu le sentiment d'approcher, ne serait-ce qu'un peu, la réalité de l'Inde rurale, celle des villages murés dans leurs coutumes séculaires. En effet, même si ces nouvelles ont toutes été écrites entre 1978 et 1979, je crains qu'hormis quelques routes et téléphones portables de plus, la situation des basses castes n'ait guère changé…
Des mois après cette lecture, me restent encore en tête bien des images marquantes. Et l'envie toujours vive de poursuivre la découverte de cet auteur…

(Ancien commentaire remanié)


mots-clés : #conditionfeminine #nouvelle #social #traditions
par Armor
le Mar 27 Déc - 17:14
 
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Sujet: Mahasweta DEVI
Réponses: 1
Vues: 836

Ernest Gaines

Une longue journée de novembre suivi de Le ciel est gris

Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 15 Index413

Deux nouvelles qui regardent le monde avec les yeux de l’enfance. Des enfants que les adultes, pris dans leurs tourments, traînent par la main, et qui observent. Ils sont profondément aimés, ces enfants, cet amour s’exprime par des leçons à savoir, des dents à soigner, un manteau reboutonné, un fouet accroché au mur. Ce sont deux textes qui ont un rôle essentiellement descriptif, de l'univers intime de  noirs qui vivent encore dans les quartiers, s'assoient au fond du bus , se laissent avec fatalité malmener par les blancs, et n'ont que leur tendresse fragile intimité et leur dignité à leur opposer, douleur et douceur entremêlées.

(commentaire récupéré)


mots-clés : #nouvelle
par topocl
le Mar 27 Déc - 10:39
 
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Sujet: Ernest Gaines
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Vues: 1659

Mario Rigoni Stern

La chasse aux coqs de bruyère

Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 15 Index217

C'est un livre qui est écrit comme on se promène sur le sentier d'un lieu qu'on a aimé, où on a grandi, aimé, chassé, dont la guerre vous a éloigné et où on est revenu, comme d’autres partis aux Amériques. Un lieu resté intact malgré le temps qui passe, la guerre qui détruit et le progrès qui emporte. Un lieu où la chasse, attendue toute l'année, est une façon de vivre, de partager l'amitié et le tabac, de humer l'air et la neige, de se mesurer respectueusement à l'animal, ce malin, en intelligence avec les chiens. Quelques nouvelles racontent ce lieu dans une ambiance d'hommes tranquilles, fidèles, taiseux. C'est très simple et très beau.

(commentaire récupéré)


mots-clés : #lieu #nouvelle
par topocl
le Lun 26 Déc - 13:20
 
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Sujet: Mario Rigoni Stern
Réponses: 19
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José Lezama Lima

Le jeu des décapitations



Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 15 Sm_cvt10


Un livre dans lequel je ne suis jamais rentré. Ensemble de nouvelles qui n'ont strictement aucun lien, univers, personnage, thème commun. Un style qui ne décolle jamais restant constamment dans la description de situations plutôt que dans le récit d'une histoire. Peu de construction de dialogues ce qui ne dynamise pas le récit.
Langage passe partout si ce n'est dans l'utilisation de métaphores parfois belles parfois trop nombreuses. Vraiment pas convaincu. Je devrais peut-être lire ses oeuvres poétiques. Pourtant je demeure persuadé des qualités littéraires de cet ouvrage simplement il m'a été totalement inaccessible.



mots-clés : #nouvelle
par Hanta
le Sam 24 Déc - 10:11
 
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Sujet: José Lezama Lima
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William Goyen

Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 15 414jvx10

Zamour

Patrice Repusseau, traducteur de Goyen et auteur d'un livre sur lui a bien compris cet écrivain marqué par l'ange du bizarre :

Toute sa vie, loin des des modes et des clameurs du monde littéraire, Goyen a poursuivi avec une magnifique constance une oeuvre secrète toute d'introspection nostalgique, qui marine dans le souvenir et qui s'organise autour d'un impossible retour à l'innocence. Son tempérament d'écrivain inspiré, voire parfois mystique, mais profondément enraciné dans la terre détrempée, plonge dans dans l'atmosphère séminale du Golfe du Mexique, engendre une sensualité en nappes sous-jacentes qui sourd à chaque page ou presque, comme à chaque pas suinte la rive du bayou.
Souvent en filigrane, rampe une sexualité inquiète, inquiétante, qui ajoute encore à l'épaisseur, à la poysémie de ces nouvelles, et c'est elle qui, à n'en pas douter, livre une des cléfs importantes de l' énigme. Dans les marais de l' East Texas, plus que partout ailleurs, l'eau qui dort est sombre et profonde...

Ces nouvelles nous parlent du dialogue estropié entre les etres, de la beauté infirme, de la perennité fragile du bonheur et de et de l' espoir, de ceux qui restent au pays et de ceux qui partent pour les villes, mais qui auront besoin de revenir en songe, ou en réalité, furtivement, meme si la vue des visages de leur sang ne rappelle pas que de bons souvenirs.

Patrice Repusseau, préface à Zamour.

Que dire encore, sinon que les personnages, blessés ou disgraciés de Goyen font penser souvent à ceux de Diane Arbus ou encore à ceux de Carson Mc Cullers, que Goyen connaissait personnellement. Que son écriture, comme celle de Faulkner, est celle d'un poète et d'un grand poète lyrique et étrange comme aucun autre. Si vous vous laissez entraîner dans ces histoires, vous aurez l'impression fabuleuse de pénétrer dans une intimité saisissante et vous vous y sentirez bien.

"Les années ont passé et Princis Lester est toujours à l' asile de Red River County. Elle ne peut dire à personne ce qui s'est passé, peut-être ne veut-elle pas le faire -mais qui sait ? Elle lisse la jolie barbe qui cerne son visage coimme une fraise à la Titien et elle en est très fière. C'est la seule chose qui l'intéresse. Il y a en elle une sorte de pureté que tout le monde admire. Elle est fort aimée à l' asile, toujours calme, de bonne humeur, pleine de considération pour les autres ; elle ne demande jamais de faveurs mais en reçoit beaucoup. Il y a quelque chose qui fait que tout le monde voudrait lui ressembler, barbe comprise."
Zamour pp, 44-45

"Après qu'il eut terminé son histoire, le grand père resta assis immobile sur son lit, le visage penché comme pour considérer son pied nu difforme. Le petit fils ne posa pas de questions mais resta allongé en silence, méditant tout cela et se disant combien l'histoire de la parenté était mélancolique et magnifique. Au bout d' un moment, il entendit son grand-père se lever doucement, mettre sa chussure déformée et sortir en pensant qu'il dormait....

Le petit fils ne dormit pas le temps que son grand-père s'absenta. Il avait peur, car les vagues du Golfe grossissaient contre la digue en contrebas du cabanon ; pourtant il songeait qu'il n'avait plus peur de son grand-père, car maintenant qu'il lui avait parlé si calmement et avec tant d' amour il avait l'impression de lui apartenir. Il aimait son grand père. Pourtant, à présent qu'il avait été amené à aimer ce dont il avait eu si peur, il sentait cruellement seul au monde avec cet amour, et était-ce ainsi que fonctionnait l'amour ? - avec ces eaux inconnues qui gonflaient et déferlaient près du lit où il reposait, hanté par cete hisotire d'amour."

Vieux bois sauvage, pp 90-91

"Une foule resplendissante de mai avait envahi Woodland Park, une grande pente verdoyante sur les bords de Chocolate Bayou. Il y avait de joyeuses baraques décorées de papier de couleur où l'on vendait de la limonade, des kiosques ornés de lanternes vénitiennes bercées par la brise... Tout cela bruissait sous des couches de papier d'aluminium et de drapeaux de rubans. La clairière se trouvait au beau milieu du parc et en son centre se dressait le splendide mât de mai, grand et fort, avec ses banderoles de papier blanc et bleu, tirées vers le bas et fixées à son pied en attendant que chaque danseuse s'en emparat. Le vent faisait vibrer l'ensemble de cette contruction délicate et l'on entendait un tel bruissment soyeux de papiers et de feuilles que le monde tout entier semblait être fait de feuiles et de fleurs, tout tremblant et brillant dans la lumière et le vent."

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mots-clés : #nouvelle
par bix_229
le Ven 23 Déc - 17:22
 
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Sujet: William Goyen
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Rick Bass

Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 15 51e4p510

L'ermite

Ten stories/Dix nouvelles

Originale : The Hermit's Story (Anglais/E.-U., 2002 comme livre ; fin des années 90, début des années 2000 dans diverses magazines littéraires)

CONTENU (des nouvelles) :

« L'ermite » - Anne raconte de ses expériences comme éducatrice de chiens (de chasse, de luge). Ramenant et les présentant chez un ermite, ils deviennent lors d'une sortie et d'une démonstration témoins d'un phénomène naturel...

« Les cygnes »  - Amy et Billie sont des habitants solitaires de la vallée du Yaak et liés par un grand amour palpable, en harmonie avec leur environnement naturel. Puis la lente édécomposition » de Billie fait irruption...

« Les prisonniers » – Trois camerades sur le chemin vers la pêche. Ils se laissent aller, disent du mal des uns et des autres. Lors d'un passage d'un autocar avec des détenus ils expriment un certain mépris et un regard d'en haut...

« Le pompier » – Kirby est tiré par son engagement exemplaire dans une brigade de pompier volontaire toujours à nouveau des vaines discussions de son couple. Une incendie, un feu devient presque un spectacle naturel qui impose le respect et l'attention continuelle...

« La grotte » – Sissy et Russell découvrent lors de vacances dans le pays des mines (où Russell avait travaillé) une bouche d'air verticale étroite d'une mine abandonnée, et y entrent nus. Ils atterrissent dans un autre monde, complétement obscur où règnent une autre perception, d'autres sens...

« La fête du président » – La vie commune de Jerry et Karen traverse des difficultés. Puis Jerry sera demandé d'accompagner une connaissance lointaine en ville pour une opération des yeux. Toutes sortes de pensées lui viennent dans l'esprit...

« La vraie ville » – La narratrice habite loin des villes dans un bled où Jick possède avec son magazin quasimment une monopole qu'il utilise pleinement. Maintenant elle a 38 ans, connait le désir d'un compagnon et même de maternité. Mais ici dans l'isolement, est-ce que le temps va contre elle ? Et-ce qu'elle y est vraiment chez elle ?

« Un appetit d'ogre » – Lors d'un voyage longue en voiture Russell et Sissy heurtent de nuit un Grand-Duc. Surprise : quand ils font une halte le matin pour le petit dejeuner, l'animal se trouve encore « sonné » à bord d'un des canoës sur le haut de la voiture, ne pouvant pas échapper. Et pendant qu'ils attendent que l'oiseau retrouve ses esprits, il ne reste qu'à bien se remplir le ventre dans le petit restaurant, plein de gens du coin... (L'histoire la plus dröle du recueil!)

« Distance » – Est-ce qu'une visite dans la domaine du président, invnteur Thomas Jefferson deviendraun point de renouvellement pour Alice et Mason ? Est-ce que ce « paradis » de Monticello ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Monticello_(Virginie  ) conçu par un des pères de la déclaration d'indépendance, est alors un lieu idéal ou même une catastrophe complète ?

« Les cerfs » – La vie d'un couple avec enfant dans la nature dans une petite vallée isolée, accompagnée par les saisons. Des cerfs apparaissent souvent dans ces histoires. Est-ce que des animaux et notre façon d'être avec eux sont un miroir de notre compréhension du monde ?


REMARQUES :

Après ma récente découverte de l'auteur à travers La vie des pierres/The life of Rocks je ne pouvais que rechercher avec enthousiasme pour d'autres lectures de lui. Et je suis tombé sur cet autre recueil de nouvelles, Ten stories, de 2002. Avait-il eu souvent dans le centre d'intérêt de l'autre recueil l'environnement sous une certaine forme de menace (par l'homme), « L'ermite » me semble encore plus apaisé. Oui, à nouveau on retrouve l'homme et la femme, des fois des couples, dans des vastes étendues où la nature devrait assigner à l'homme une place plus petite, ou disons « humble ». Mais en plus, on retrouvera souvent un aspect de profond étonnement, voir d'admiration devant des beautés et grandeurs naturelles. Comme si l'homme est invité au respect, au silence même, appelé à être un témoin de certaines forces, mais aussi de beauté. De là l'impression de gens un peu retirés, à l'écart. Rarement le cadre principal est la ville ou une complexité de relations multiples. Une certaine rudesse extérieure des caractères peut très bien aller ensemble avec une grande délicatesse et intériorité. Beaucoup de ces histoires pourraient être situées dans la vallée de Yaak où habite l'auteur. Définitivement une bonne découverte d'auteur, bon écrivain des grandes espaces.


mots-clés : #nouvelle
par tom léo
le Ven 23 Déc - 11:08
 
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Sujet: Rick Bass
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Jorn Riel

La vierge froide et autres racontars

Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 15 Image147

Je reprends les choses avec le premier

   L'Histoire Universelle, mon ami, c'est des gros livres concernant des meurtres sur tous les fronts et l'amour de la patrie, l'honneur et ce genre de foutaises. Et juste quelques lignes ici et là sur la vie des gens ordinaires.


Donc, Jorn Riel nous présente des gens ordinaires, ses chasseurs du grand Nord. Comme il adopte la forme nouvelles-accolées-faisant-un-tout , il n'éprouve pas le besoin de faire une intro, d'expliquer la situation, la géographie etc … (on a quand même droit à une carte, mais on s'en fiche un peu, les histoires vivent pour elles-mêmes) A nous de découvrir au fil de pages.

On est d'entrée de jeu en présence des personnages , et quels personnages, les poètes et les philosophes, les un peu bornés et les originaux, les rêveurs et les grognons, les mutiques et les bavards. Car la solitude du quotidien, fait que les moments de camaraderie deviennent cruciaux,  et justifie les explosions de plaisir quand tout ce petit monde se retrouve et arrose ça dans une belle démesure.

Des situations d'un burlesque un peu fou, mais d'une folie à la fois sereine et plausible. Une superbe galerie de portraits, avec  cet humour tendre, qui n'est jamais lourd, même quand il passe un chapitre à nous parler de cabinets.

   - Il y en a qui réfléchissent même en vivant à l'écart, répondit BjØrken. Et si on fait ça, on devient quelque chose. Retiens bien ça, Lasseville.



   Il était jeune et avait du mal à se contenter du silence merveilleux de la nuit.


   La femme devient en Arctique une entité lointaine et  imaginaire, à laquelle on ne fait allusion qu'avec des tournures vagues et prudentes. Il est extrêmement rare d'y entendre parler de cette créature d'une manière grossière ou obscène. Tout chasseur a sa propre affaire de cœur, belle et délicate, et qu'il préfère garder pour lui.


J'ai eu un faible pour les funérailles de Jalle, mais - en tout cas dans les livres - j’ai toujours un faible pour les enterrements. J'en ai rarement lu d'aussi drôles, par contre !

J'ai pensé à animal, aussi :

  - Ouais ouais, la prudence commande d'embrasser son polochon et d'en écraser quelques heures, pour la beauté du geste.


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mots-clés : #nouvelle #humour
par topocl
le Jeu 22 Déc - 12:08
 
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Sujet: Jorn Riel
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Jorn Riel

Un safari arctique

Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 15 Image146

Je n'ai pas pris dans l'ordre. Pas grave, je vais reprendre cela soigneusement à la case départ, car, oui, un safari arctique m'a suffi pour entrer dans le CFJR, le Club des Fans de Jorn Riel. Voilà des petites histoires de chasseurs du Groenland, juxtaposées, dont les personnages s'entremêlent avec tout ce qu'ils trainent depuis les livres précédents, de la franche camaraderie virile et pas grivoise, qui n'omet pas deux figures de femmes, et bien... quelles femmes! C'est tendre et joyeux, d'une originalité chaleureuse comme la chaleur du poêle et une lampée d'eau-de-vie qui descend dans les boyaux. Jorn Riel a un talent féroce à décrire les paysages et les hommes (quel portraitiste!), les passions et les petits travers.

 
Mais pour qui a le désert dans le sang, c'est différent. La désolation n'est jamais désolante. Chaque montagne, chaque vallée, chaque fjord et chaque iceberg cachent des surprises. La solitude est rarement trop lourde à supporter et souvent l'isolement donne un merveilleux sentiment de liberté. Le pays polaire est plein de vie et de changement. Il n'y a pas d'obstacles, si ce n'est les éléments, pas de patron si ce n'est la nature, et pas de lois, si ce n'est celles qu'on décide entre hommes. Les gens de là-haut ne sont pas différents, mais peut-être simplement un peu plus heureux, à cause des circonstances.


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mots-clés : #nouvelle
par topocl
le Jeu 22 Déc - 12:06
 
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Sujet: Jorn Riel
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Erich Maria Remarque

L’ennemi

Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 15 Captur83

Six nouvelles sur le thème d'après la guerre: les souvenirs, le devenir, le poids impossible à poser, les lieux de commémoration, la récupération. L'ennemi est écrit par Remarque en anglais lors de son exil aux États-Unis.

Je ne suis pas une adepte des nouvelles, et ce livre le confirme : j'avais de beaucoup préféré Après, du même auteur . Il m’avait laissé une impression de pesanteur, de drame, d’incommensurable fatalité. Tout cela m’a semblé moins pesant ici, moins triste, sans doute du fait de la brièveté des textes, qui n'en décrivent pas moins, chacun, une situation originale parfaitement croquée.

Finalement, de cet ouvrage, j'ai surtout retenu la capacité de Remarque à décrire une nature lumineuse, qui, selon l’heure, console ou déchire face à l’inacceptable combat.

   Un champ dans la lumière du couchant, les ombres bleues d'un bois, le froissement d'un peuplier, le flot limpide des cours d'eau sont alors une jouissance indicible ; il s'y cache, lovée comme un fouet, incrustée comme une épine, la douleur aiguë de savoir que dans quelques heures, dans quelques jours, il faudra abandonner tout cela une fois de plus pour les paysages flétris de la mort. Et cette sensation, si bizarrement composée de bonheur, de souffrance, de mélancolie, de peine, de désir et de désespoir, est éprouvée par tous les soldats au repos.


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mots-clés : #nouvelle
par topocl
le Mer 21 Déc - 13:50
 
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Sujet: Erich Maria Remarque
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Roberto Bolaño

Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 15 Appels10

APPELS TELEPHONIQUES. - Bourgois

Un vieil écrivain argentin exilé en Espagne, rongé par la disparition de son fils, survit à force de concours littéraires.
Une ancienne star du porno, agonisante dans une clinique de Nîmes se souvient de son amour pour Jack, atteint du sida. Un adolescent un peu marginal rencontre à Mexico un homme énigmatique, qui pourrait être un tueur, et se lie d'amitié avec lui. Un engagé espagnol, envoyé sur le front russe lors de la Seconde Guerre mondiale, se fait capturer par les partisans et, sous la torture, découvre que l'art sauve. Un écrivain sans talent, que tout semblait destiner à la collaboration, sauve de la déportation des hommes de lettres qui l'ignorent. En quatorze récits, fragments de biographies, d'autobiographie ou d'auto-fiction, Roberto Bolano compose un puzzle drôle et émouvant où nous est rappelé le caractère énigmatique de la condition humaine.

Babelio

J'ai tellement apprécié ce recueil que, à peine terminé, j'en ai rêvé.
Je relisais une des nouvelles et je l' imaginais visuellement aussi.
J'avais le texte en mémoire, presque mot pour mot.
Au réveil, je me suis précipité sur le livre pour retrouver la nouvelle en question. Impossible !
J'ai feuilleté de nouveau...  Toujours rien !
Pendant des jours j' ai continué à chercher. C'était comme si le texte avait disparu...
Et c'était tellement frustrant !
Bolano a-t-il tenté de me contacter à titre posthume ?!


mots-clés : #nouvelle
par bix_229
le Mar 20 Déc - 18:07
 
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Alexandre Vialatte

Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 15 41c2jr10

L' AUBERGE  DE  JERUSALEM. - Le Dilettante

"Jérusalem n'était que son surnom ; il s'appelait en réalité Etienne Lauze ; mais de tous ceux qui l'ont connu, aucun ne se le rappelle autrement que sous ce sobriquet nostalgique et fastueux que les gens du pays avaient donné à son arrière grand-père, quand il revint de la campagne de Syrie, et qui s'était transmis, depuis à sa descendance.
C'est un nom qu'on a chuchoté bien des fois dans la salle d' études du petit collège, derrière les atlas Vidal-Lablache dont nous faisions un rempart contre la curiosité du répétiteur...

Il ne m' est rien resté de lui sinon cette ombre inidentifiable, sur un cahier griffonné, à coté d'une cornue verte qui sert à préparer quelque chose de chimique dont les théoriciens savent le nom...

Tout en haut du col de Gourland où les diligences s'arrêtent sur la neige, où les traineaux sont assiégés par des loups, l'auberge de Jérusalem était debout sur la montagne comme un berger qui rallie ses moutons.
A ses pieds les forêts profondes dévalaient comme des béliers noirs, les cascades pendaient comme des fils contre la roche, ou comme de gigantesques architectures de verre filé, l'air était épais comme du lait bourru et frais comme un alcool dont on frotte les joues, les bergeries semblables à des joujoux sur les hauts plateaux semblaient illustrer des histoires de livres de prix.

L'auberge avait dû être déposée là par des anges un soir de Noël plus beau que les autres...


Cette nouvelle de 39 pages est un petit bijou que Vialatte n'a pas eu le temps de terminer.

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par bix_229
le Mar 20 Déc - 13:13
 
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Sujet: Alexandre Vialatte
Réponses: 29
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