Des Choses à lire
Visiteur occasionnel, épisodique ou régulier pourquoi ne pas pousser la porte et nous rejoindre ou seulement nous laisser un mot ?

Après tout une communauté en ligne est faite de vraies personnes, avec peut-être un peu plus de liberté dans les manières. Et plus on est de fous...


Je te prie de trouver entre mes mots le meilleur de mon âme.

Georges Brassens, Lettre à Toussenot

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La date/heure actuelle est Mer 8 Mai - 3:36

123 résultats trouvés pour fantastique

Elio Vittorini

Tag fantastique sur Des Choses à lire - Page 6 31zq4q10


Les Hommes et les autres (titre original Uomini e no)

La note de l'auteur est importante : le titre français n'est pas en accord avec l'idée que donne l'auteur au titre original  Uomini e no.
Soit "que nous les hommes pouvons aussi être des «non-hommes».

L'histoire se déroule à Milan en 1944 pendant la guerre. Situation propice à illustrer l'idée de l'auteur ; Tous les hommes ont en eux le bien et le mal, du moins la possibilité de le faire.

Le narrateur qui est-il ? le spectre d'un des personnages N2 ? l'autre MOI de N2 ? ou sa conscience ?
Le lecteur suit un groupe de «camarades» dans sa lutte contre l'occupant et ses milices, découvre les horreurs. Mais surtout est interpellé par le narrateur, par ses réflexions sur l' homme. Qui est un homme ? qui ne l'est pas ou ne l'est plus ? N'importe quel homme peut se conduire en «non-homme»? Résister pour se libérer mérite-t-il de se perdre ?

Ce récit est lancinant par le style de l'écriture, la construction des phrases dans une alternance d'affirmation et de questionnement, des phrases courtes mais qui curieusement rendent le  rythme lent. Et malgré que les chapitres soient courts et nombreux le récit conserve cette lenteur ou plutôt cette pesanteur.

C'est une réflexion banale, ne dit-on pas souvent «pour faire cela» ce n'est pas un homme.
Je sors un peu perturbée, mais c'est certainement parce que la réponse n'est pas simple, puisque l'homme ne l'est pas ou bien elle est simple et là encore c'est dérangeant. Ou bien suis-je passée à côté ?

complément :

Il y a aussi dans ce récit qui dans l'ensemble est pesant, troublant avec des morts qui parlent, des morts qui disent l'être pour sauver les Hommes, tous, même Berthe répondirent-ils à sa demande.

-Les hommes sont tués et il ne faut pas pleurer ?
-Si nous les pleurons, nous les perdons. Il ne faut pas les perdre.
-Et il ne faut pas pleurer ?
- Bien sur que non ! Que faisons-nous si nous pleurons ? Nous rendons inutile tout ce qui a été.
-Etait-ce cela pleurer ?
Rendre inutile tout ce qui avait été ? Et quoi encore ? Effacer le sang répandu . Rendre inutile la douleur même ? Est-ce cela ?


Berthe et N2 ont une «chose» entre eux qu'ils portent depuis 10 ans. Le narrateur perd le lecteur et est complice de N2 même si parfois il ne le comprend pas. Dans l'organisation de N2 il y a Fils-de-Dieu qui essaie de convaincre Klut l'un des chiens du fasciste et craint de tous «Chien Noir» de changer de «métier»; ont-ils le choix les chiens ?

"Il fit entrer Kaptän Blut dans sa chambre et lui apporta à manger, sur une petite assiette qu'il avait mise de côté ; il lui apporta aussi à boire.
- Ouh disait Blut
- Ouh lui disait Fils-de-Dieu
Il lui retira sa muselière, et , du museau, Blut lui toucha la main, puis il se mit à manger, et il mangeait pendant un momemnt, relevait un moment la tête et lui touchait la main.
- Qu'est-ce que ça te rapporte, ce que tu fais ? lui dit Fils-de-Dieu. Enfermé dans une chambre, de longs jeûnes, et de la viande crue de temps en temps. Ca te plait, ça ? Ce que tu fais, c'est pour ça que tu le fais. Moi, à ta place, je serais déjà loin.
Blut releva la tête. Ouh ! lui dit-il. Et il lui toucha la main.

...

-Vaou, dit Fils de Dieu. Comment, non ? Vaou, vaou. Tu ne la sens pas leur puanteur ? Et tu ne peux même pas dire de qui elle est. Celle de hyène, tu peux le dire. Elle est de hyène. De même celle de vautour. Elle est de vautour. Mais la leur ? Et toi aussi tu pueras si tu restes avec eux. Comme le capitaine Clemm et comme Chien Noir. Tu veux puer comme Chien Noir ?

- Vaou dit Nlut.


(message rapatrié)


mots-clés : #fantastique #regimeautoritaire
par Bédoulène
le Sam 7 Jan - 9:37
 
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Sujet: Elio Vittorini
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Carole Martinez

La terre qui penche

Tag fantastique sur Des Choses à lire - Page 6 Image291

C'est une chanson douce raconté par une fillette délurée et la vieille âme qu’elle est devenue , des siècles après sa mort. Douceur mêlée de cruauté, une histoire de princesse et de prince, d'amour courtois , de forêt profonde et de rivière ensorcelée. Mais c'est aussi une histoire cruelle de fillettes fouettées,  offertes à la soif et au sexe des hommes, interdites de lecture, de pensées et de liberté, fillettes impures qui ne sont "que des culs", guettées par le diable filou.

On retrouve une fois de plus chez Carole Martinez, et avec grand plaisir,  cette dénonciation de la condition des femmes, contre laquelle sa jeune héroïne, Blanche, va se révolter. On est dans  un Moyen-Age traumatisé par la peste dévastatrice, empreint de superstition, assujetti par la religion et l'enfer, mais tous ces carcans n'empêchent pas (ou favorisent) l'explosion sans contrôle des plaisirs, des impulsions  et de la violence.  

Emmenée au Château des Murmures par son père, arrogant et indifférent, pour un un mariage arrangé, elle va transformer celui-ci en folie amoureuse, apprendre à lire, se jouer de l'ogre des forêts, apprendre auprès des uns et des autres les secrets de sa naissance et de la vie : les hommes mauvais ne sont ils pas ceux qui ont le plus souffert?

Sacrée gamine sans mère  qui chevauche un  percheron du nom de Bouc en compagnie de ses trois  loups-amis fantasmatiques, elle réveille d'un baiser son amoureux au bois dormant, se confronte aux sortilèges de la rivière alternativement aimante et meurtrière, espionne chacun, se retire au pays des rêves où la cuisinière concocte des plats délicieux qui vous font revivre les quatre saisons.

A tes côtés, je m'émerveille,
Blottie dans mon ombre qui partages ma couche,
Tu dors, ô mon enfance,
Et pour l'éternité, dans la tombe, je veille


Cette histoire à deux voix, dialogue entre la vie et la mort, entre la jeunesse et la vieillesse, est pleine d'enseignements cachés, de morales implicites, mêlés à une poésie étincelante.
On est en plein réalisme magique, c'est beau comme un retour d'enfance.

Tag fantastique sur Des Choses à lire - Page 6 Image292


mots-clés : #fantastique #moyenage
par topocl
le Ven 6 Jan - 14:18
 
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Sujet: Carole Martinez
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Ismail Kadare

Qui a ramené Doruntine

Tag fantastique sur Des Choses à lire - Page 6 Image287

Conte plaisant dont l'humour macabre n’est pas sans rappeler Perutz, Qui a ramené Doruntine raconte comment une sombre affaire de fantôme devient une affaire d'Etat et de Religion.
On croise ici une famille de neuf frères décimés par la peste, et l'un d'eux sort de sa tombe pour quérir leur unique sœur (la fameuse Doruntine), mariée au loin en terre inconnue. Les rumeurs les plus saugrenues se confrontent aux prises de position rigoristes de la Sainte Eglise Orthodoxe pour influer Stres, le capitaine bonhomme qui enquête sur cette affaire et trouvera sa propre solution (qu'importe la vraie solution?), en forme d'appel à l'esprit national et frondeur des Albanais.

(commentaire récupéré)



mots-clés : #fantastique #polar
par topocl
le Ven 6 Jan - 9:37
 
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Sujet: Ismail Kadare
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Medoruma Shun

Tag fantastique sur Des Choses à lire - Page 6 Shun1110

L'AME DE KOTARO CONTEMPLAIT LA MER

"Un jour, la rumeur s'est répandue qu'on entendait le chant d'une femme sur l'îlot-cimetière. L'endroit suscitait régulièrement ce genre d'histoires..."

Dans ces six nouvelles, la légende et le mythe sont comme un recours face à la terrible, à l'incompréhensible cruauté du monde.
Dans ce monde là, il y a eu la guerre. Une guerre terrifiante que l'auteur/narrateur n'a pas connue, mais qui tua cent mille personnes en quatre vingt deux jours sur l'île et l'archipel d'Okinawa. Cette violence inouïe semble avoir laissé des traces au point de contaminer les esprits et de les livrer à une cruauté sans fin. Cruauté des enfants envers les plus faibles d'entre eux. Cruauté des adultes envers les enfants. Cruauté des adultes entre eux.

Dans le pays, il y a des âmes de défunts qui errent et se confient à ceux qui ont le coeur pur. Ces défunts sont mécontents, frustrés, blessés et ils tiennent à le dire à ceux qui peuvent les voir et les écouter. Ils se manifestent aussi d'autres façons et le fantastique n'est jamais absent, même si parfaitement intégré. Et les enfants et les plus vieux sont le plus à même de les percevoir.
Mais  ce qui frappe le plus, c'est la solitude de tous. Morts ou vivants.
Et tout serait finalement intolérable, s'il n' y avait les souvenirs du narrateur enfant, qui eut la chance de connaître un univers encore protégé de la pollution moderne et de la nature défigurée.

Emouvant tel est le mot qui convient pour ce très beau livre, tellement bien écrit et bien traduit. Coup de chapeau aux traductrices.

Deux exemples de la beauté du style :

« Un murmure, « Uutôto, Uutôto … », qui ne sortait d’aucune bouche. Le bruit du vent, aigu puis grave, suivit comme une luciole l’étroit chemin obscur au pied de la falaise, traversa le tympan des enfants qui tendaient l’oreille puis descendit jusqu’au fond de leur poitrine avant d’aller se dissoudre dans l’eau froide accumulée au creux d’un vieil arbre. »

« A la surface de l’eau, calme jusque-là, se dessina une infime ondulation. En passant au-dessus d’un banc de petits poissons remontant l’estuaire, la houle scintilla légèrement. Des oiseaux diaphanes s’envolèrent, les fines feuilles des filaos se balancèrent lentement et, au milieu du chant des cigales qui résonnait au loin, on entendit comme le son triste d’une flûte.
»


Récup.


mots-clés : #nouvelle #fantastique
par bix_229
le Ven 6 Jan - 0:14
 
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Sujet: Medoruma Shun
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Andrzej Stasiuk

Contes de Galicie

Tag fantastique sur Des Choses à lire - Page 6 419bzp10

Une plume magnifique ! C'est ce que je retiens en premier de ce livre et de cet auteur. Un vocabulaire riche et une manière de nous décrire les personnages qui nous facilitent grandement l'imagination. On lit sans effort de transposition, sans effort de compréhension, tout est simple et riche. Il semble si facile d'écrire quand on lit Stasiuk. Et pourtant. le sujet n'est pas nécessairement attirant de prime abord, dresser le portrait chapitre après chapitre de paysans polonais. Mais c'est fait avec une telle précision que l'on accroche de suite. Tout s'emballe quand l'histoire prend un virage «fantastique» avec un fantôme errant dans l'histoire de chaque personne qu'il côtoyait et en qui il garde une rancoeur tenace. Une fin surprenante et nous avons un livre très réussi, frustrant par sa concision, marquant par le talent de l'auteur et la précision du récit, la saveur des dialogues rythmés et utilisés à bon escient. À découvrir vivement.


mots-clés : #fantastique
par Hanta
le Dim 1 Jan - 20:05
 
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Sujet: Andrzej Stasiuk
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Florjan Lipus

Florjan Lipus
(Né en 1937)

Tag fantastique sur Des Choses à lire - Page 6 Florja10

Florjan Lipuš, né le 4 mai 1937 à Lobnig au nord de la commune d'Eisenkappel-Vellach, en Autriche, est un écrivain et traducteur slovène de Carinthie. Depuis 1985, il est membre correspondant de l'Académie slovène des sciences et des arts. Florian LIPUS est l'écrivain slovène le plus important dans l' Autriche Carinthie . En 1946, il a commencé à fréquenter l'école primaire à Lepeni. Sur Plešivcu il a assisté au Gymnase humaniste. En 1958 , il a obtenu son diplôme, puis les 4 ans a étudié la théologie à Klagenfurt, mais il a abandonné. En 1962, il a occupé diverses professions : le greffier du fonctionnaire postal à un assureur. En 1966, il a terminé ses études à l'Académie pédagogique de Klagenfurt et la même année est devenu un enseignant d'école primaire. Il a enseigné dans Remšeniku , Lepeni et après 1985 à Šentlipšu . En 1985, il est devenu correspondant étranger de SASA . Il a pris sa retraite en 1988.

Florian LIPUS a travaillé avec la création littéraire à l'époque du gymnase. A cette époque , il était rédacteur en chef du feu de joie slovène Journal. A partir de 1960 , il a été co-fondateur et rédacteur en chef du magazine slovène carinthien central Mladje dans lequel les auteurs discutent de la littérature, l'art et les questions sociales. L'œuvre littéraire de Lipušev comprend des contes, la poésie et le théâtre . Avec sa prédominance moderniste écrit est inclus dans pisateljstvo, comme dans la littérature de la maison florissait vers 1970 et plus tard. La littérature LIPUS est matérielle et stylistiquement variée dans son noyau de fond du problème slovène-carinthien. Utilise le radicalisme , ses œuvres élément apparaissant d'assimilation . La question des Slovènes est inspirée par la philosophie existentialiste. Pour l'ensemble de son œuvre littéraire en 2004, il a reçu le Prix Preseren , il a été nommé pour Kresnik 2004, Vienne a reçu le prix d' honneur pour la littérature 2005


(wikipedia)


Traduits en français

L'élève Tjaz


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Tag fantastique sur Des Choses à lire - Page 6 Produc12

L'élève Tjaz

Une excellente lecture, la force de ce livre c'est essentiellement l'écriture ! En tout cas pour moi.

Mais l'histoire est également intéressante. L'élève Tjaz n'accepte pas les lois de l'internat religieux. Il passe la barrière qui à la fois le contraint et le protège du monde et de lui-même. Il compense la faiblesse de son corps par son esprit fantasque et la découverte de son talent d'«escamoteur», le pouvoir de ses griffes. Son exigence d'amour, lui qui est en manque depuis son enfance, et son besoin de liberté le conduiront à une solution dramatique.

Il y a tant à découvrir, mais vous le ferez dans votre lecture!    


extraits

«Pendant qu'à la chapelle, par exemple, ils ont demandé dans leurs prières que les peuples de la terre se délivrent enfin du joug communiste et qu'on parvienne à glisser par un trou de rideau de fer une douceur chrétienne dans un emballage de bon goût, Tjaz a poursuivi les caractères de son clavier, une telle douceur laisse un goût, tu ne t' en es pas débarrassé non plus, il tourne toujours dans ta bouche bien que tu aies mangé, digéré et chié le sucré depuis longtemps.»

«il n'a pas admis qu'on l'aide d'une main pour l'enchaîner de l'autre»

«Personne ne pouvait se douter alors qu'en une nuit pousseraient à ce Tjaz pieux et modeste les griffes les plus longues qu'ait jamais eu un escamoteur issu de la nation.»

«Des scènes émouvantes se déroulèrent alors devant les yeux acides de Tjzaz, on aurait dit que le cuir venait d'être réveillé de son sommeil séculaire ou qu'il revenait de longues années de captivité, les bords et les replis se redressèrent en gémissant, Tjaz redonnait au cuir sa forme brute originelle, lui rendait la liberté, lui rachetait son indépendance, si le cuir avait eu l'oeil d'un homme, cet oeil se serait mouillé devant tant de bienfaits.»

«Il vit très bien au travers de ses cils courbés que des corbeaux noirs tournoyaient derrière ses paupières, ils se régalèrent du ciel, ils filèrent dans tous les sens, ils étalèrent leurs plumes, ils battirent le vent, ils se laissèrent tomber tout droit dans dans le ciel rouge, s' y enflammèrent et se précipitèrent vers la terre tête première, les ailes brûlées.»


mots-clés : #enfance #fantastique #religion
par Bédoulène
le Sam 31 Déc - 17:36
 
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Sujet: Florjan Lipus
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Marcel Aymé

Tag fantastique sur Des Choses à lire - Page 6 30310_10

Un autre sur la campagne, et sur sa campagne : la Vouivre.

Arsène est le personnage principal, il paraît solitaire, bourru et un peu macho de prime abord, mais on découvre au fur et à mesure que c'est un homme doux, juste et attentionné. Il rencontre la Vouivre, et il en tombe quelque peu amoureux (en fait tous les termes qui me viennent à son sujet me semblent un peu fort concernant ses sentiments, il est plutôt constant, égal à lui même en toute circonstance), donc on dira qu'il pense souvent à elle depuis qu'il l'a rencontré, il faut dire que c'est une très belle femme, qui se baigne nue, ça donnerait des idées à tout le monde non ? Il pense aussi au conflit qui oppose deux branches de la famille à propos d'un terrain dont l'appartenance n'est pas claire, ça l'ennuie surtout qu'il aime bien une de leurs filles ... Il est aussi intéressé, il essaye (mais doucement, tranquillement, toujours égal à lui-même...) de conquérir une fille de riche pour augmenter ses terres. Un personnage simple, qui réfléchit à tout pour obtenir le meilleur; mais tout de même un peu perdu depuis que la Vouivre est apparue. Il se confronte aussi à son frère, avec lequel il n'est pas souvent d'accord. C'est d'ailleurs intéressant la façon dont Aymé les présente, on croit que son frère est gentil et plus attentioné que lui, pour au final comprendre l'inverse, les qualités et défauts des personnages se croisent, Aymé nous donne le change !

L'ambiance est bien celle propre à Marcel Aymé, la vie à la ferme avec les aides : une jeune fille et un vieux monsieur (pardon pour les noms des personnages mais je n'ai pas le livre avec moi, je complèterai ce commentaire), les heures de repas avec les descriptions précises sur la vaisselle, la nourriture, les détails en somme. Dans ses histoires je m'y sens chez moi, difficile à décrire mais j'aime cette atmosphère qu'il sait ajouter. La fin m'a beaucoup surprise ! Je ne m'attendais pas à ça du tout, je n'ai pas tout lu de lui, mais c'est la première fois que je découvre une fin "choc". Je n'en dirais pas plus, à vous de découvrir Smile

(je n'arrive pas à mettre de citations, c'est moi qui bug ? )
mots-clés : #fantastique
par Silveradow
le Sam 31 Déc - 13:20
 
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Sujet: Marcel Aymé
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Henri Bosco

Tag fantastique sur Des Choses à lire - Page 6 51xdus10

HYACINTHE


C'est une histoire opaque et souvent oppressante. On avance dans ce livre comme dans une forêt obscure et qu'on ne connait pas. Et c'est ainsi que le narrateur de cette histoire la perçoit aussi... Elle baigne tout entière dans un climat d' attente, de mystère et d'envoûtement. Cette histoire se présente sous la forme d'un journal.

Dans un état de vide intime, le narrateur s'est retiré dans la solitude d'une grande bâtisse qu'on peut situer dans le Lubéron, et qui s'appelle La Commanderie. Au fil de ses investigations intimes, ses impressions varient et modifient sa vision des choses. Les rares, très rares personnes qu'il voit, observent le même silence que lui, mais des signes invisibles s'échangent quand même. Et même des signaux, comme cette lampe qui s'allume toutes les nuits dans la grande maison silencieuse qui lui fait face, la Geneste. Des forces obscures s'affrontent au dehors, mais aussi dans la tête du narrateur. Et la solitude qu'il avait choisie a raison de lui. Et aussi cette angoissante sensation de vide qu'il éprouve, et qui est proche du néant.

Que dire de plus ? Rien ! c'est déjà assez difficile ainsi ! Il faut lire cette histoire lentement et découvrir la vérité en même temps que le narrateur. C'est une histoire saturée de bruits et de silence, d'odeurs, de couleurs... d'émotions, d'impressions et d'interrogations. Bosco essaie de suggérer l'inexplicable, l'indicible, le mystère, la pression incessante des forces cosmiques exacerbées par le silence.

Le style narratif de Bosco est lyrique, une prose dense aux phrases brèves et d'une grande force poétique. Ce livre est à la limite de l'excès : presque trop dense, trop énigmatique.

Bosco a fait le pari obscur d'expliquer l'amnésie de ses deux protagonistes, amoureux depuis l'enfance, par l'envoûtement, la sorcellerie d'un illuminé qui veut inventer un contre-monde destiné à faire vivre ceux qu'il a choisis pour le peupler. Mais son univers est aussi flou que pervers et finalement glacial. J'avoue que la création de ce personnage m'a gêné et aussi cette tentation mystique qui est très éloignée de moi. C'est une critique de détail. Mais le livre se prête à d'autres lectures.

Message récupéré


mots-clés : #fantastique
par bix_229
le Ven 30 Déc - 15:45
 
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Sujet: Henri Bosco
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Lewis Carroll

Lewis Carroll (1832-1898)

Tag fantastique sur Des Choses à lire - Page 6 Carrol10

Lewis Carroll, de son vrai nom Charles Lutwidge Dodgson, naquit en 1832, à Daresbury, petite bourgade proche de Manchester. Son père était prêtre de l'église anglicane. Charles était le troisième enfant d'une très nombreuse famille. La majeure partie de son enfance s'écoula à Daresbury, puis à Croft, dans le Yorkshire, à partir de 1843.

On sait que Charles aimait inventer, pour ses frères et soeurs, des jeux divers, et qu'il monta notamment des spectacles de marionnettes. A douze ans, on le mit en pension à Richmond et, un an et demi plus tard, il entrait à la grande public-school de Rugby. Son séjour y fut, de son aveu, fort pénible, par suite du régime des punitions et surtout du poids de la vie collective, rendu plus lourd encore pour lui par son goût médiocre pour le sport. Il y fit de bonnes études et, après quatre ans passés à Rugby, fut admis à Oxford (Christ Church College), où il s'installa en janvier 1851 ; il devait y résider jusqu'à sa mort.

Sa mère mourut cette même année. Charles en fut très affecté,ce qui contribua peut-être à rendre plus difficile ses relations avec son père. Il travailla d'arrache-pied, sans se faire beaucoup d'amis, et obtint brillamment son diplôme de mathématiques en décembre 1854. Le collège lui accorda de ce fait, le titre de student, qui devait faire de lui ultérieurement un "membre du collège" et, d'emblée, l'équivalent d'un assistantde faculté d'aujourd'hui. En contrepartie, il s'engageait, au moins provisoirement, à devenir prêtre et à rester célibataire.

C'est à cette époque qu'il commença véritablement à écrire : d'abord des poèmes, mais aussi quelques nouvelles qui parurent dans un petit magazine, The Train, dont le directeur choisit, parmi les pseudonymesque Dodgson lui proposa, celui de Lewis Carroll (1856).Les enfants Liddell.En même temps, il se passionnait pour la photographie, encore balbutiante. C'est ainsi qu'il tira de nombreux portraits des enfants du doyen de son collège, Liddell, et s'attachaà la petite Alice. En 1862, l'année où celle-ci eut dix ans, Carroll au cours d'une promenade en barque, raconta pour la premièrefois ce qui devait devenir Alice au pays des merveilles. Quelque temps après, le texte, considérablement augmenté, fut proposé à l'éditeur MacMillan, qui l'accepta immédiatement. Illustré par John Tenniel, caricaturiste alors célèbre, le livre parut en juillet 1865. Ce fut tout de suite un grand succès et, dès 1867, Carroll envisagea une "suite" illustrée également par Tenniel : ce fut De l'autre côté du miroir (1871). En 1876 enfin, le succès de la Chasse au Snark fut presque aussi grand.

Parallèlement, Carroll poursuivait son travail de professeur et de mathématicien, mais son enseignement ne plaisait guère. Après avoir été ordonné diacre en 1861, il renonça à devenir prêtre, invoquant sa timidité et son bégaiement. Il parvint cependant à rester à Christ Church, où sa vie se déroulait calmement, malgré des conflits violents avec le doyen Liddell, inquiet d'abord de son attachement pour Alice, puis exaspéré par les pamphlets virulents - leur anonymat ne trompant personne - par lesquels Carroll le mettait en accusation avec plusieurs des autorités d'Oxford : Notes by an Oxford Chiel (1874). En 1880, il renonce à la photographie, et en 1881, à l'enseignement. Dés lors, c'est la logique qui va devenir l'objet de tous ses soucis. Certes, il publie encore une oeuvre d'imagination : Sylvie et Bruno (en deux parties, 1889 et 1893), mais l'essentiel de sa production, quoique publiée sous le nom de Lewis Carroll, marie plus ou moins heureusement logique, mathématiques et humour.

Bien que connu de tous ses collègues comme Dodgson-and-Carroll, il refusa constamment l'identification et, quelques mois à peine avant sa mort, décida de renvoyer tout courrier adressé à Lewis Carroll. Mais c'est sous ce nom qu'il se présentait aux petites filles, très nombreuses, avec lesquelles il entrait en conversation, dans le train ou sur la plage ; et c'est un exemplaire d'Alice qu'il leur laissait en cadeau - à moins que la sympathie ne grandît - prélude àdes relations plus profondes, dont une volumineuse correspondance nous en a laissé la trace. Ce fut là l'essentiel de ses amitiés, et, lorsqu'il mourut dans sa famille, le 14 janvier 1898, à l'âge de soixante-six ans, ses petites amies de toutes les régions furent, à coup sûr, les plus affectées.

source : www.lewiscarroll.net/biog1.htm

Oeuvres traduites en français :

Travaux littéraires
La revue du presbytère
Poésie instructive et utile
Le nouveau clocher
La canne du destin
La caverne du magicien
1850-1853 : Le parapluie du presbytère
1855-1862 : Misch-masch
1865 : Les aventures d'Alice au pays des merveilles
1867 : Voyage en Russie, avec le docteur Lindon
1869 : Phantasmagoria et poèmes divers
1872 : De l'autre côté du miroir
1876 : La chasse au Snark
1883 : Rime ou Raison
1885 : Une histoire embrouillée
1886 : Les aventures d'Alice sous terre
1888 : Isa visite Oxford
1889 : Alice racontée aux petits enfants
1889 : Sylvie et Bruno
posthume : La revanche de Bruno

Autres
Lettres inédites à Mabel Amy Burton et à ses parents
Logique sans peine : Premier et deuxième cycles





La bibliographie de Lewis Carroll est copieuse en français, notamment les éditions d'Alice au pays des merveilles et de De l'autre côté du miroir.
Les traduction en français sont tout aussi nombreuses, le style de Carroll étant particulièrement inventif et doté d'un humour propre au limericks, ces contes pour enfants que les enfants acceptent sans se demander s'ils sont absurdes. Et qu'on nomme en anglais nonsense.
Personnellement, le traducteur français que j'ai lu est Parisot. Le mieux étant de lire une édition bilingue.


mots-clés : #contemythe #fantastique #jeunesse
par bix_229
le Mer 28 Déc - 16:15
 
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Sujet: Lewis Carroll
Réponses: 9
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Maurice Pons

Tag fantastique sur Des Choses à lire - Page 6 41vvwi10

Mademoiselle b

(Je préviens tout de suite mon commentaire est un peu dur.....)

Je ne peux pas dire que ce livre m’ait plu. En soi, cela se sent que Pons est un écrivain qui est rompu à l’écriture, mais le mode humoristique qu’il emploie ne m’a pas fait sourire. Et je ne peux invoquer ici peut-être, qu’un manque d’inclinaison pour son écriture. Et puis le personnage....écrivain, glandeur, jouisseur, qui picole avant de prendre le volant m’a lassée. Je trouve du reste que l’histoire finit en queue de poisson comme s’il avait eu envie d’en finir le plus vite possible. Comme si lui-même avait été lassé. Le personnage de mademoiselle b qu’il a voulu si vénéneux ne m’a pas intrigué. Ses gants qu’elle ne quitte jamais, ses dentelles blanches et ses apparitions en pleine nuit une broderie à la main, m’ont laissée sur ma faim.  Un manqué. Peut-être que quelqu’un peut me conseiller un autre de ses livres pour que je ne reste pas sur un échec ? Peut-être Rosa ou Les saisons ?


mots-clés : #fantastique
par Pia
le Sam 24 Déc - 14:25
 
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Sujet: Maurice Pons
Réponses: 22
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John Ronald Reuel Tolkien

Le Seigneur des anneaux

Tag fantastique sur Des Choses à lire - Page 6 Sda-in10

Plutôt dur de commenter un livre aussi culte, aussi géant!
J'ai donc fait plutôt court!

Très longue épopée, qui va crescendo dans l’émotion, d’êtres à la fois tendres et nobles évoluant dans un monde étrange où le destin mêle amis et ennemis, combats, marches inquiétantes, sorcelleries et prémonitions.
Une fois entré dans le récit, on abandonne toute notion de maîtrise d’un monde d’une complexité saisissante, pour se laisser porter par le style du conteur, d’une richesse qui se partage entre descriptions extraordinaires d’épreuves et de paysages, et doux ou vaillants échanges entre les protagonistes.

Sans doute on adhère ou on n’adhère pas ; il faut abandonner le désir de tout comprendre, se laisser porter par l’ esprit d’enfance pour accueillir ces péripéties, toutes semblables certes, mais si dissemblables, qui sont la traduction d’un monde que Tolkien a obsessionnellement construit pour nous. D’aucuns y trouvent certainement de multiples références à toutes sortes de mythes ou légendes, mais on peut parfaitement s’en passer pour une lecture au premier degré qui se contente d’alternativement bercer et ensorceler. Paysages enchanteurs ou terrifiants, héros humbles et valeureux, monstres redoutables, amis sincères et magiciens… c’est le royaume de la peur et de la fidélité.

J’ai été séduite par l’omniprésence de la douceur et de l’étrangeté dans un univers où je n’attendais que défis chevaleresques et pathétiques.

Le style de l’auteur, à la fois doux et précis, a maintenu mon plaisir au fil des pages.(Seuls les premières pages de présentation, indispensables pour la compréhension mais rébarbatives, et le chapitre sur la réunion du Conseil à l’origine de la formation de la Communauté, m’ont paru rebutants)


Un exemple : Pippin décrit le regard de l’ent :
 
 « On aurait dit qu’il y avait, derrière, un énorme puits rempli de siècles de souvenirs et d’une longue, lente et solide réflexion ; mais la surface scintillait du présent : comme un soleil qui miroite sur les feuilles extérieures d’un vaste arbre ou sur les ondulations d’un lac très profond. Je ne sais pas, mais on avait l’impression d’une chose qui pousserait dans la terre – d’endormie, pour ainsi dire – ou qui se sentirait entre l’extrémité de la racine et le bout de la feuille, entre la terre profonde et le ciel, se serait soudain éveillée et vous considérerait avec la même lente attention qu’elle aurait consacrée à ses propres affaires intérieures durant des années sans fin. »


(commentaire récupéré)


mots-clés : #fantastique
par topocl
le Jeu 22 Déc - 16:25
 
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Sujet: John Ronald Reuel Tolkien
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Jean-Philippe Jaworski

Gagner la guerre

Tag fantastique sur Des Choses à lire - Page 6 Image154

Les bons romans ça m'ennuie toujours de les quitter, et là, j'en ai eu ma dose, j'ai pu m'en repaître, prendre mon temps, me réjouir de cet excès-même, j'ai suivi, enthousiasmée, éblouie, admirative !  Le baston, les morts, les dégâts divers , il y en a trop, beaucoup trop, c'est à se tordre de rire ! Jaworski y met un culot outrancier, que son talent transforme en un envoûtement inlâchable !



  C'est un des charmes de Ciudala : tous ces grands qui se détestent sont voisins de palier, et ils n'ont qu'à faire deux pas dans la rue pour saluer le sénateur qui a voté le bannissement de leur père ou le patricien dont ils ont empoisonné le fils aîné.



C'est Benvenuto Gesufal, maître-assassin gouailleur, racaille notoire , baroudeur irréfléchi et invincible qui raconte ses heures de gloire et ses déboires, en connivence directe avec le lecteur. Ce héros, qu'on suit génialement dans tout le premier chapitre ridiculement abattu par le mal de mer,  est un personnage parfaitement  amoral que Jaworski arrive à nous rendre éminemment sympathique, et dont on partage les victoires, l' emprisonnement, l' évasion rocambolesque, le long voyage vers l'exil , le retour dans un triomphe ambigu : ses heures de peines et ses galéjades, ses fanfaronnades et ses coups de force.

Il est au service de Leonide Ducatore, l'implacable Podestat de Ciudala, capitale de la République, maître sans pitié, intrigant sans scrupules . A travers eux, c'est toute la politique des vieux Royaumes, perpétuellement en guerre ,  qui est dévoilée, avec ses intrigues de palais, ses trahisons, ses combines foireuses, ses coups fourrés. Tout cela sur fond de sortilèges, croisant au passage quelques elfes et quelques nains, c'est un magnifique hommage à Tolkien, aux romans de cape et d'épée, aux récits mythiques d'une façon générale, rien que ça!

C'est une grandiose épopée, une leçon d'Histoire fictive dans  des mondes alternativement  étranges et familiers : on est  si proche de nos Etats malsains. Jaworski, y met comme toujours sa faconde hallucinante, mi-noble, mi-truculente, son humour malin, son sens du détail , ses  amples descriptions et...  on y  est : ces paysages magnifiques et  ces villes grouillantes, on s'y promène, ces bagarres au destin prévisible, on en suit le déroulement avec angoisse, ce palais en feu, on en ressent la brûlure...On se laisse emporter par ce récit fantasmagorique où la bravoure est le maître mot. Il y a là un souffle, une présence, une proximité à ce réel surnaturel : Jaworski est un conteur qui m'a emportée au pays des rêves.


   Je suis allergique aux enterrements. Ça peut sembler bizarre, compte rendu de mon fonds de commerce, mais c'est ainsi. J'ai mes raisons. Tuer et inhumer, c'est deux activités très différentes. Buter un quidam, pour un affranchi, c'est gratifiant. Ça demande un minimum de coeur au ventre, c'est un peu sale, c'est rapide, c'est payant : bref, c'est une réelle expérience humaine, directe et sans complications. Enterrer le même quidam, par contre, quelle corvée ! C'est codifié, grégaire, faux cul, interminable. Ça sublime les vicissitudes du banquet de mariage, en noir et sans le pince-fesse. La douleur sincère de quelques naïfs copule d'obscène manière avec les larmes obligées du plus grand nombre

.


   Ils se servent de moi, c'est vrai. Ils m'utilisent pour construire leur image, pour étaler leur fortune et leur prétention, pour accroître leur rayonnement et pour bâtir leur postérité. Mais je ne suis pas seulement un instrument pour eux. Je leur offre aussi autre chose : un refuge, une sublimation, un objet qui dépasse le support matériel et sa valeur marchande, une ouverture sur une perception différente du monde. De ces hommes de pouvoir et d'argent, je fais des contemplatifs. Grâce à l'art, je les rappelle à leur humanité, dans sa dimension la plus haute. Ils me payent mais je les rachète.


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par topocl
le Dim 18 Déc - 15:19
 
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Sujet: Jean-Philippe Jaworski
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Jean-Philippe Jaworski

Même pas mort
Tome 1 de la trilogie Rois du monde

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Merveilleux et magnifique roman addictif qui ramène à toutes les lectures de l'enfance, les heures passées à écouter, lire et relire les Contes et Légendes des héros Grecs et Barbares, les frissons des forêts des contes de Perrault, épicés d'une malice délicieuse, pour le simple plaisir de l'histoire, des péripéties qui emportent, des sentiments nobles, du coeur qui bat d'angoisse sous-tendu par la sérénité de l'invincibilité des héros.

Nous sommes au sein des Royaumes celtes, entre deux temps, entre deux mondes, , au côtés de guerriers farouches, car oui, pour eux, la guerre est ce jeu joyeux, où l'on gagne ses cartes de noblesse, s'amuse comme des fous, ramène les têtes sanglantes des ennemis humiliés. Quand son père  Sacrovèse meurt au combat contre son beau-frère , Bellovèse , tout enfant, est condamné à l'exil. Il vit une enfance insouciante avec son frère , tous deux turbulents et décidés, courant d'aventure en aventure au sein des bois remplis de sortilèges, où ils rencontrent des êtres étranges , bienveillants ou malveillants, devins, spectres, esprits, animaux fantasmagoriques... Et les  voilà déjà , tous deux adolescents, partant au combat au côté des grands hommes, mi loustics, mi guerriers défendant leur honneur, bien décidés à conquérir le monde. Et ne voilà t'il pas que la mort refuse Bellovèse...

C'est en effet, un roman introductif, une mise en place. Je ne sais plus où j'ai lu que, par conséquent, il ne s'y passait pas grand chose, j'ai au contraire trouvé que cela n'arrêtait pas, la beauté et l'invention au fil des pages, l'émerveillement. Ces garçons sont deux numéros et n'ont de cesse de prouver leur noblesse sous leur naïveté impertinente. Tout cela se déroule dans des paysages sans cesse changeants dont la description laisse pantois, admirables de poésie, de vigueur et de douceur mêlées. On sent en soi la chaleur des rayons du soleil sur ses épaules, la froidure du gel jusqu'au plus profond de ses os, les courbatures  des longues chevauchées.

Et il faut parler de la langue, magique et noble, à la hauteur de ce récit homérique, coulante, joyeuse, captivante. Jean-Philippe Jaworski utilise toute une série de mots rares et anciens (peut-être mêlés d'habiles néologismes?), qui, habilement dosés pour ne pas troubler le récit, l'assoient pleinement dans une époque ancienne et noble, étrange, pour le plus grand plaisir de l'amateur de mots.

Voilà, c'est une fort belle expérience, jusqu’au moment où on se rend compte que le deuxième tome n’est pas encore sorti en poche, et le troisième en devenir. Frustration intense du lecteur:grrr: ...


   Cette angoisse, toutefois, est grisante, parce qu'elle est le destin qui m'est échu et parce que je ne peux m'empêcher d'espérer que l'horreur y est mâtinée de merveille ; sur ce récif perdu dans la tourmente, je sens contre lms flancs le corps de mes deux amis, leur chaleur douce à travers la laine mouillée, la force de ce compagnonnage qui m'a conduit jusque là, sur les dernières des îles des dernières des mers, au bout du bout du monde.




   Le barde, à peine visible dans le rougeoiement des braises, devenait alors un enchanteur qui convoquait autour de nous des festins, des armées, des monstres et des divinités. Quand il se taisait, la maison d'Attegia était pleine à craquer de musiques, de présences et de drames, et nous étions transportés par un sentiment plus grand que nous.



   « Au monde, rien ne va de droit fil. Avez-vous déjà suivi un chemin qui vous mène tout droit à destination ? Avez-vous déjà descendu une rivière qui va se jeter tout droit dans la mer ? Avez-vous déjà vu la lune ou le soleil traverser tout droit le firmament ? Même les étoiles dansent de lentes farandoles. L'existence n'est qu'un immense canevas de lacets, de virages, d'embranchements et de méandres. Tout est capricieux et infléchi, et la vie entière est un entrelacs d'arabesques. Seuls les lances les javelots vont droit… »



   Ce genre d'histoire, ça ne s'écoute pas les yeux ouverts ! C'est une parole vieille comme la terre, les arbres et la pierre. Alors fermez-moi ceses mirettes ! Toute votre âme doit passer dans vos oreilles !


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par topocl
le Dim 18 Déc - 15:15
 
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Henri Bosco

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Un rameau de la nuit

Premier roman de Bosco et superbe découverte ! Ce Rameau de la nuit est indescriptible, magique. Décrire ce livre n'aurait pas grand sens, je vais simplement décrire mes impressions. L'écriture est magnifique, poétique, la nature est sublimée. Sensation de sérénité, de paix sous les forces naturelles et surnaturelles de la terre ; impression seulement !  car sous la plume de Bosco, il règne une angoisse redoutable qui monte paisiblement, la crainte de voir à chaque instant surgir de nulle part quelque chose ou quelqu'un, une âme ou une Ombre, un double... La mort rode aussi, un enfant est malade, un homme est souffrant...

La nuit est magnifiée, effrayante aussi, palpable car opaque et dense. S'y aventurer c'est risquer de se confondre et de se fondre en elle.

Le jour, c'est la Haute-Provence, Gèneval, petit village perdu, silencieux avec ses rares habitants. C'est la maison de Loselée, emplie de mystère, avec son jardin et au-delà, son parc, où Meyral demeure dans une chambre qui recèle des secrets. Secrets des morts, secrets des amours prêts à surgir eux aussi de la nuit.

J'ai été plus particulièrement sensible à cette époque où Meyral s'installe et va vivre à Loselée, plutôt qu'à l'époque antérieure où il erre sur les quais pour rejoindre l'Altaïr, l'épave au large de Marseille, lieu confiné où les expériences oniriques se confondent avec la vie même. Ce livre est tellement riche que le résumer ou donner ses modestes impressions c'est lui enlever sa part de mystère car les mots pour le décrire seront toujours trop terre à terre.

Je suis conquise ! Le mot est faible...


mots-clés : #fantastique
par Barcarole
le Sam 10 Déc - 9:03
 
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Sujet: Henri Bosco
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Pascal Quignard

Les Larmes

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Il y avait jusqu’à présent le Quignard de textes courts mi-philosophiques mi-poétiques, tels les « Petits traités » ou « Dernier royaume » et celui des romans. J’étais beaucoup plus sensible aux premiers qu’aux seconds. Avec « Les Larmes », Pascal Quignard inaugure une nouvelle forme qui associe les deux précédentes. Et je trouve cette synthèse remarquablement réussie.
Nous voici plongés à l’époque carolingienne, à l’abbaye de Saint-Riquier, dans la Somme, haut lieu de culture, sous la gouverne du comte-abbé Angilbert. Celui-ci s’est pris de passion pour Berthe, fille de Charles, bientôt empereur d’Occident. De leur union naissent Nithard et Hartnid, faces opposées de la gémellité. Nithard deviendra l’historien chroniqueur de Charles le Chauve, tandis qu’Harnid parcourt le monde, de l’Irlande à Bagdad en passant par Cordoue, à la poursuite d’un visage de femme.
Le livre commence par la rencontre improbable d’un cavalier avec le Christ en train de mourir sur le Golgotha, celle d’un passeur de rivière avec un geai, l’amour d’un frère pour un chat noir. Puis, entre en scène Sar, la chamane, qui prophétise,  et dont les beaux yeux bleus crevés donnent naissance à la rivière Somme. Histoires étranges qui se disent, s’écrivent dans un monde où l’homme est encore tellement proche de la nature, faisant corps avec elle, où réel et surnaturel ne se distinguent pas encore, où le miracle se voit à chaque pas. Rien d’étonnant donc que les oiseaux dialoguent avec les hommes, que ceux-ci puissent se réincarner en eux, que les corbeaux emportent l’âme des morts dans un autre monde, que temps et distances puissent s’abolir. Sous la forme des anciens livres (liber), Quignard s’inspire de vieux mythes et épopées, tels les Mabinogion, les Nibellungen, les sagas des Normands qui viennent hanter les côtes, les associant à la tradition gréco-romaine, aux récits merveilleux de la chrétienté. Par là même, il laisse entrevoir quel pouvait être l’univers culturel et spirituel des hommes de l’époque. Mais surtout il magnifie cet ensemble par la poésie.
L’acmé du livre est cette fameuse rencontre dans la plaine où fut Argentorate et qui devient alors Strazburg :
« C’est alors que, le vendredi 14 février 842, à la fin de la matinée, dans le froid, une étrange brume se lève sur les lèvres.
On appelle cela le français »

Comme cet instant magique où nait une langue est magnifiquement dit !
« On assiste au désarroi – qu’engendre le nouveau règne symbolique qu’il intronise d’un coup. Il n’y a pas de demi-langue : un souffle humain dans l’air froid change de langue. On touche au vide : à la contingence pure. »

Et Nithard est le premier à écrire le français.
« Ainsi, un jour d’hiver, un vendredi, le français et l’allemand se retrouvent-ils côte à côte à la fois dans une plaine d’Alsace et à l’intérieur d’une chronique qui, elle, est rédigée en latin, sous la plume d’oie de Nithard, le secrétaire palatial, sur une peau de veau soigneusement épilée et raclée. C’est la pierre de rosette trilingue de l’Europe.
Argentariae Sacramenta. Strazburger Eide. Serments de Strasbourg »

.
Vient rapidement le premier poème en français « In figure de colombe volat al ciel ».
Les derniers chapitres voient la mort des protagonistes de l’histoire. Voire, écouter avec attention le chant d’un oiseau dans une branche, alors qu’on est parti couper du bois, peut vous entraîner dans une étrange aventure !
« Les Larmes », partout présentes, disent la douleur des hommes. Elles viennent se mêler aux eaux immémoriales de l’Océan.
« Les Larmes » est un livre majeur de Quignard, l’un de ceux que j’aie eu le plus plaisir à lire.
Amoureux des chats, je terminerai par cette citation :
« Au terme de sa vie Frater Lucius avait fait le constat que les humains qui n’aiment pas les chats avaient tous, sans exception, une aversion pour la liberté. »



mots-clés : #moyenage #fantastique
par ArenSor
le Ven 9 Déc - 17:04
 
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Sujet: Pascal Quignard
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Stig Dagerman

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Dieu rend visite à Newton (1727)

Originale: Tusen år hos Gud (Suèdois, 1954, posthume)

CONTENU :
Une visite de Dieu chez Newton au jour de sa mort…

Un petit conte philosophique où le fantastique et le burlesque se cotoient et où Stig Dagerman laisse entrer en dialogue le créateur et le scientifique génial Newton.

REMARQUES :
Et Dieu en calèche à Londres et entre chez Newton : ils entrent en dialogue et des choses inclassables se passent. Grotesque, bizarre ? Pas seulement. Derrière le dialogue se désigne un image du monde sous une loi connaissable et compréhensible de laquelle le scientifique peut approximativement connaître les régularités. Toutes sortes d'interventions miraculeuses de la part de Dieu se situant en dehors de ces lois, dérange le tout et contredit en quelque sorte une soumission de Dieu à sa création, voir son vraie acceptation d'être homme, sa communion avec les êtres humains ( = incarnation?). Ainsi cette petite curiosité devient une question de quelle façon Dieu échappe à l'isolation qui pourrait être créer par une violation (permanente) des lois naturelles. Ici par exemple Dieu n'accepte pas les lois de la gravité et le corps de Newton décédé vole à travers l'espace. Mais Dieu désire la proximité à la création, aimerait entrer au coeur du monde. Et il laisse devenir Newton un magicien...

Eh bien, si on a connu Dagerman dans ses pièces existentielles, sombres, suicidaires peut être surpris par la tonalité ici : un monde phantastique, de rêve… Mais on pressent rapidemment derrière cette surface et les images étonnants des questions essentielles : Où est Dieu ? Quel solitude et quel silence environnent l'être humain ?

Ce Dieu, pareillement solitaire, seul, aimerait entrer au coeur de l'homme. Est-ce que c'est le merite de Newton ? Le croyant pense au Dieu incarné, pas à cause d'une néccessité, mais par amour. Des fois on s'y sent proche ici, des fois plus loin.

Si on pense à la fin sans espoir de Dagerman on pressent qu'il n'a pas vu un chemin.


mots-clés : #contemythe #fantastique
par tom léo
le Ven 9 Déc - 16:12
 
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Sujet: Stig Dagerman
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Leo Perutz

Le cavalier suédois

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J'ai été emportée par ce mélange de roman d'aventure et de conte fantastico-philosophique, où les hommes, au nom de l'honneur, partent à la guerre dans la froidure, où des pactes se signent avec des fantômes, où des cavaliers épuisés se reposent dans des auberges obscures, où un homme courageux sauve une orpheline éplorée, où une petite fille pétulante est visitée la nuit par l'esprit de son père, où un homme qui croit échapper à son destin finit par devoir expier sa faute.

Comme dans tous les contes, on peut faire une lecture au premier degré, se laissant emporter par les péripéties des aventures, les tempéraments fougueux, les amours passionnées. On peut aussi s'interroger sur l'identité, qu'est-ce qui fait qu'un homme est lui-même, dans quelle mesure peut-il changer son destin, où est la véritable droiture ?



(commentaire rapatrié)


mots-clés : #aventure #fantastique #historique
par topocl
le Jeu 8 Déc - 13:47
 
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Sujet: Leo Perutz
Réponses: 27
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Carole Martinez

Du domaine des Murmures

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Le monde en mon temps était poreux, pénétrable au merveilleux. Vous avez coupé les voies, réduit les fables à rien, niant ce qui vous échappait, oubliant la force du récit. Vous avez étouffé la magie, le spirituel et la contemplation dans le vacarme de vos villes, et rares sont ceux qui, prenant le temps de tendre l'oreille, peuvent encore entendre le murmure des temps anciens ou le bruit du vent dans les branches. Mais n’imaginez pas que ce massacre des contes a chassé la peur ! Non, vous tremblez toujours sans même savoir pourquoi.


Il faut aborder ce roman historique comme on écoute un conte merveilleux, avec sa part de rêve, de sorcellerie, de fantastique. Comme on écoute une chanson de geste. On y trouvera sa part de spiritualité et de magie, d'amour courtois et de brutalité virile. Les hommes sont des héros et d’humbles humains éplorés.

Recluse dans sa chapelle, divinisée en Sainte magnifique, Esclarmonde observe le monde , dicte des ordres tenus pour la parole de Dieu. Le passage où , sur son ordre, son père part en  Croisade, mêlé à une horde famélique, qui sème tout au long de son chemin les cadavres comme ses illusions, par sa poésie désespérée, est d’une puissance évocatrice tout à fait magnifique.

Récit exaltant au souffle romanesque assumé, Du domaine des Murmures, qui aurait pu s’appeler Expiation, est un réquisitoire contre la folie des hommes qui se cache derrière la folie de Dieu.


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mots-clés : #fantastique #religion
par topocl
le Mer 7 Déc - 11:27
 
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Sujet: Carole Martinez
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Alain Damasio

La Horde du Contrevent

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Comme La recherche, ou Hugo, la Horde du Contrevent fait partie de ces livres immenses qui méritent qu'on les essaye au moins une fois dans sa vie. Certains resteront sur le côté, les autres seront happés par une fascination étrange et le livre entrera alors dans cette catégorie des « livres qui restent ».

Empruntant à l'Odyssée d’Ulysse, au Mahabharata, à la quête du Graal, Damasio nous offre un récit mythologique au royaume du vent et des contrevents emportant dans un destin tragique 23 personnages-héros aux figures chevaleresques. À travers des paysages dévastés, face à des éléments déchaînés, ballottés entre détermination et désespoir, portés par une foi sans pareil, ils affrontent avec une noblesse et une vaillance indéracinables un destin qui ne saurait décevoir. En perpétuelle lutte contre ce monde  qu'ils vénèrent et exècrent à la fois partageant leurs forces et leurs fragilités, irradiant de beauté et de grandeur, ils nous emportent dans une aventure où les  rebondissements se renouvellent perpétuellement, d'une inventivité, d'une créativité, d'une poésie qui ensorcellent.

Au service de ce récit  mythique, de ses personnages aussi divers qu'attachants, Damasio utilise une langue dont la beauté ne prend parfois à la gorge, nous offre des émotions violentes. Il joue avec les mots, il invente, il  trafique, il joue avec la forme et le style.. Il rejoint une grande Littérature Populaire, parlant à tous, charmant autant par l’intellectuel que par l'affectif, racontant une histoire universelle, exaltée par une quête existentielle.

Réaliser un commentaire sur ce livre est une tâche particulièrement déroutante, frustrante car  forcément réductrice des richesses multiples à découvrir dans ce livre, des bonheurs nombreux à y cueillir. On y aime, on y tremble, on y rit, on y pleure, on s'y interroge sur nous-mêmes et sur le monde… que demander de plus à un roman ?

Il a la puissance mais ne cherche aucun pouvoir - puisque justement, il peut.


La solitude n’existe pas. Nul n'a jamais été seul pour naître. La solitude est cette ombre que projette la fatigue du lien chez qui ne parvient plus à avancer peuplé de ceux qu'il a aimés, qu'importe ce qui lui a été rendu. Alors j'ai avancé peuplé, avec ma horde aux boyaux, les vifs à un pas et une certitude : l'écroulement de toutes les structures qui m'avaient porté jusqu'ici - la recherche de l'origine du vent, les neuf formes, l'Extrême-Amont, les valeurs et les codes de ma Horde – ne m'enlevait pas, ne pourrait jamais m'arracher, pas même par leur mort, ce qui ne dépendait, authentiquement, que de moi : l'amour enfantin qui me nouait à eux.




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mots-clés : #contemythe #fantastique
par topocl
le Mar 6 Déc - 13:32
 
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Sujet: Alain Damasio
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Jean Cocteau

Les enfants terribles

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Ce petit roman fait partie des livres que j'ai lus et relus, adulés, conseillés, prêtés. J'y reviens 20 à 30 ans plus ;  les quelques afféteries de Cocteau, une certaine emphase, un côté pompeux, comme s'il se prenait trop au sérieux (la jeunesse c’est… et c'est bien de l'enfance de…), que j’y ai décelés cette fois-ci, n'ont pas suffi à gâcher mon plaisir d’autrefois.

Un frère et une sœur, jeunes adolescents orphelins, se construisent un monde fantasque et passionné à l'abri des adultes, des obligations et de l'ordinaire. Pris d'orgueil dans leur relation mortifère mêlée d'adoration et de rejet, ils vivent dans un capharnaüm enchanté, un trésor qui leur est commun. Dans  ce huis clos étouffant, follement poétique, qui ne répond à aucune rationalité, quelques être fascinés tâchent de pénétrer, mais tout le monde s'y brûlera les ailes.

Ce livre nous parle du monde de l'enfance, de l’impossibilité de se quitter, de l'amour qui ne sait plus s'il aime soi-même ou l'autre. On y trouve une violence de sentiments, une poésie romantique, une magie tragique et folle.



(commentaire rapatrié)


mots-clés : #contemythe #fantastique
par topocl
le Mar 6 Déc - 13:26
 
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Sujet: Jean Cocteau
Réponses: 7
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