Des Choses à lire
Visiteur occasionnel, épisodique ou régulier pourquoi ne pas pousser la porte et nous rejoindre ou seulement nous laisser un mot ?

Après tout une communauté en ligne est faite de vraies personnes, avec peut-être un peu plus de liberté dans les manières. Et plus on est de fous...


Je te prie de trouver entre mes mots le meilleur de mon âme.

Georges Brassens, Lettre à Toussenot

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La date/heure actuelle est Lun 6 Mai - 19:48

329 résultats trouvés pour nouvelle

Kate Atkinson

Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 12 Image10

C'est pas la fin du monde

Des petites nouvelles façon thé corsé, un peu âcre mais réconfortant pour une galerie de personnages à la banalité attachante et à l'extraordinaire palpable. Une pointe de... réalisme magique ? sur une belle couche d'humour sur la tartine de vie assez pathétique qui constitue la trame de ces vies.

Destins mal barrés, accidents de la vie, solitudes familiales, en bref coups de mou ou gros coups de mou sur paysage de catalogues contemporains automobiles, télévisuels en guise de mantras du quotidien.

Ce quotidien et le familier de ce décor assez envahissant sont ce qui m'a fait penser à William Gibson, et pourquoi pas avec ces personnages "simples" pris dans un itinéraire bis chaotique de leur existence. Avec peut-être ce goût de ne pas les abandonner et de ne pas faire l'impasse sur le merveilleux bancal d'un monde qui dérape (surtout dans les premières nouvelles d'ailleurs, celles qui cataloguent des objets).

Il y a un goût de recette au fil des pages, mais efficace, j'ai trouvé la cuillère un peu chargée mais je pardonne volontiers (en moins dur et plus moderne ça m'a aussi rappelé des nouvelles comme celles de Buzzati).

Par contre on reparle de Gibson. cat

mots-clés : #contemporain #famille #humour #mort #nouvelle #psychologique
par animal
le Lun 4 Sep - 21:34
 
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Sujet: Kate Atkinson
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John Steinbeck

Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 12 C_la-g11


La grande vallée

Ce sont 13 nouvelles qui mettent en scène les habitants de la vallée de Salinas, des fermiers principalement. C’est le quotidien de ces hommes et de ces femmes, aux gestes immuables, confrontés à la rigueur des saisons ; les hommes travaillent à l’extérieur et se trouvent des excuses pour aller à la ville, les femmes rêvent d’évasion, le caractère des uns et des autres est aussi rigoureux.

Plusieurs nouvelles semblent avoir été éditées en feuilleton, elles concernent la famille Tiflin et plus particulièrement l’enfant, Jody, son initiation à cette vie de fermier,  aux animaux qui lui apporteront joie et peine.

Cette lecture, malgré les grands espaces supposés, m’a quelque peu étouffée, tout au long on espère une évasion qui n’arrive pas, peut-être parce que, comme le dit le grand-père de Jody, les pionniers de l’Ouest  ont vu leurs espoirs de poursuite stoppés quand ils sont arrivés devant l’Océan.

Les personnages et leurs sentiments sont bien traités  bien sur mais je n’ai pas été accrochée.

C’est vrai que les nouvelles ne sont pas les lectures que je préfère.



mots-clés : #nouvelle #ruralité
par Bédoulène
le Lun 4 Sep - 15:28
 
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Sujet: John Steinbeck
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Albert Camus

Cinq ans à la bourre le panda ?

Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 12 L-exil10

L'exil et le royaume

Recueil de nouvelles :
- La femme adultère
- Le renégat
- Les muets
- L'hôte
- Jonas
- La pierre qui pousse

Il n'est pas évident de parler de cette lecture à la fois très forte (ou réussie) et à distance. Je serai invariablement bon client pour les descriptions de paysages et de sensations et le tenace mélange des deux, l'esprit qui se mêle au lieu, et Camus l'écrit à merveille. Il y a aussi dans cette fusion du personnage avec son décor la première distance. La seconde distance est celle de l'inachèvement des personnages qui va être à la fois ce retrait et une insatisfaction existentielle morale. Ce qui nous amène assez logiquement à l'engagement humaniste scrupuleux des nouvelles (le solidaire/solitaire). C'est de là qu'on pourrait penser que vient la distance de la lecture et non des deux autres qui s'avèrent être fiévreusement attractives.

C'est à dire qu'on est très dans la nouvelle quand on la lit, puis elle se détache.

Les déserts sont très beaux, le reste aussi. S'il n'y avait le sentiment d'une contrainte de l'écriture pour la faire aboutir, se refermer...

Si je devais évoquer deux ressemblances (différentes) : Noces et trois femmes de Musil pour le moment sensitif complet et... Malraux pour la fièvre du lieu, les dialogues, et cette petite contrainte, plus modeste mais la présence de l'acte dans les personnages et l'écriture.

Je suis très content de m'être laissé influencé et j'espère attendre moins longtemps maintenant avant de revenir à Camus.

(récup d'une cuvée 2012).

mots-clés : #nouvelle
par animal
le Jeu 24 Aoû - 20:56
 
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Sujet: Albert Camus
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Giovanni Papini

Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 12 51wswq10

Le miroir qui fuit

Originale : Il specchio che fugge (Italien,  la nouvelle du même nom a été publié en 1906, l'ensemble de ces dix contes en cette forme et édition seulement en 1975)

CADRE :
Ce recueil de dix nouvelles fantastiques a été publié et préfacé tel quel bien après la mort de Papini par Jorge Luis Borges dans le cadre de sa « Bibliothèque de Babel » (voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Biblioth%C3%A8que_de_Babel_(collection) ). Pour la nouvelle qui donna le titre au recueil, j'ai bien pu identifié la date de parution (1906), mais pas pour les autres (petit manquement). Est-ce qu'il faut en déduire qu'il s'agit du « jeune Papini » ?

REMARQUES :

Il s'agit donc d'une dizaine de « contes fantastiques » que je ne vais pas présenter un par un. Toujours il y a un narrateur qui participes plus ou moins à l'intrigue ou est lui-même vraiment le personnage principale. Partant d'un élément fantastique absurde, irréel comme la perte d'identité, l'arrêt du cours du temps, le retour vers un état du passé, la confrontation avec une histoire fictive racontée par un autre qui correspond à ma propre vie etc., Papini nous met devant quelques aspects existentiels de nos vies : le temps et son cours  (« sa fuite »), l'identité et sa perte, la vie entre réalité et rêve...

Giovanni Papini me convainc par sa langue aussi bien drôle que grave, qui peut exprimer la peur profond comme une grande ironie, voir un mépris. On peut lire ces pièces comme étant assez pessimistes, voir nihilistes, mais on peut aussi se confronter avec ces expériences d'absurde pour aller plus loin. J'ai donc bien aimé de découvrir Papini finalement à travers ce livre, présent un peu par hasard dans la bibliothèque départementale. J'ai envie de poursuivre l'aventure et je suis déjà tenté par Gog !


mots-clés : #fantastique #nouvelle
par tom léo
le Lun 21 Aoû - 21:43
 
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Sujet: Giovanni Papini
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Honoré de Balzac

Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 12 Tylych11

Une passion dans le désert

Une passion dans le désert texte écrit en 1830 participe à l'oeuvre "La Condition Humaine"; Quoi que bien différente par le choix des lieux et des personnages, du reste du corpus.
Honoré de Balzac la définissait comme une petite nouvelle mettant en scène la vie militaire et la vie de campagne. Cet ouvrage représente une des premières oeuvres fondatrices de la légende napoléonienne.
Une passion dans le désert tranche avec les autres oeuvres de Balzac par son aspect minimaliste : 17 pages, 2 personnages : un  homme etune panthère,le désert,un palmier, une grotte.
" - Qu'y sentiez vous ? lui ai-je demandé.
- oh ! cela ne se dit pas, jeune homme. D'ailleurs, je ne regrette pas toujiours mon bouquet de palmiers et ma panthère...
Il faut que je sois triste pour cela. Dans le désert, voyez-vous, il  y a tout, et il n'y a rien..."
[center]

Sur l'exposition à la Maison de Balzac, voir ici


Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 12 Img_4534


mots-clés : #nouvelle
par Chamaco
le Lun 21 Aoû - 14:34
 
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Sujet: Honoré de Balzac
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Jorge Luis Borges

Souvenir de pied total  drunken

Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 12 Tumblr18
Ferdinando Scianna, Jorge Luis Borges visiting the Galleria Nazionale, Palermo,1984

Fictions

Un ensemble de courtes nouvelles étonnamment faciles à lire. Étonnamment parce qu'il y a étonnement et parce qu'il y a de quoi perdre le lecteur, d'un côté érudition poussée et goût affirmé de la métaphysique et de la littérature avec tous ses rouages, de l'autre volonté joueuse ou amusée, mais néanmoins sérieuse, de fondre ces intérêts dans la forme.

A vous lecteur la succession des petites histoires mystérieuses, inquiétantes et vertigineuses qui vont démonter la réalité pour en construire une autre, différente à peu de choses près mais ce sera définitivement un autre monde. Le temps de suivre le récit souvent indirect de la constitution d'un autre ouvrage ou d'un autre savoir, de goûter son dévoilement, que malgré vous le monde a tourné et n'est plus également tangible.

Le mystère, le dévoilement, le jeu, les faux semblants, les symétries et les miroirs et tout un talent de l'imaginaire guidé. A la limite du rêve éveillé ou de l'instant d'égarement quand une pensée en a entraîné une autre de trop qui est devenue réelle. Le sublime talent de narrateur est quelque part par ici, sérieux, savant, mais savamment chaleureux, toujours à emmener le lecteur un peu plus loin dans le dédale. L'ombre d'une peur avec la certitude qu'une écriture aussi magique ne pouvant être trop trompeuse on s'en sortira.

Et pour l'art de la phrase et du récit, c'est une authentique merveille. Le sens choisissant souvent de résider dans la précision de la discrète élégance de l'assemblage plutôt que dans une implacable mécanique de désossage littéral mot à mot. Il faut dire qu'avec des apparences si trompeuses que celles démontrées, il s'agit peut-être là d'un élémentaire bon sens.

Petit moment de magie.

S'il fallait plusieurs vies et plusieurs bibliothèques pour essayer de décortiquer tout ce qui peut être caché ou référencé dans ces textes, et la question se pose qu'on le veuille ou non, jamais ça n'a pris le pas sur le mouvement de la lecture, cet arrière fond spécial et pas forcément innocent se contentant, si on veut, de laisser planer une ombre très dense au dessus de la lecture. Une part de doute induit supplémentaire.

C'est assez fabuleux. En approximation ça pourrait de loin faire penser à un croisement de Dürrenmatt et de Buzazati (avec d'autres choses encore).

(Récup').

mots-clés : #creationartistique #nouvelle
par animal
le Dim 20 Aoû - 22:06
 
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Sujet: Jorge Luis Borges
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Kenzaburō ŌE

Pour tout dire, je n'ai lu pour l'instant qu'une nouvelle du Prix Nobel de Littérature, Kenzaburo Oé, mais elle m'avait fait forte impression. Il me faut absolument lire autre chose de ce monsieur.

Gibier d'élevage :

Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 12 Captur23

En pleine guerre, un avion américain s'écrase dans les montagnes japonaises. Le rescapé est aussitôt fait prisonnier par les villageois. Or il est noir...

Aux yeux du jeune enfant naïf et émerveillé qui raconte cet épisode, sa nationalité, sa race, sa langue n'en font pas un étranger on un ennemi, mais une simple bête dont il faut s'occuper.

Un extraordinaire récit classique, une parabole qui dénonce la folie et la bêtise humaines.


Un court récit très bien écrit, avec une plume riche dans la description. Pas tendre avec la vision que se faisaient/font des Japonais sur les Noirs, les êtres très différents physiquement d'eux, sur l'altérité en général.
Sans faire de morale? Mais n'y a-t-il pas une morale sous-jacente derrière tout ceci? Reprochant l'isolationnisme japonais?
Une dénonciation de l'instinct de sauvagerie qui sommeille au plus profond de chacun de nous.

mots-clés : {#}deuxiemeguerre{/#} {#}identite{/#} {#}nouvelle{/#}
par Invité
le Ven 18 Aoû - 13:38
 
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Sujet: Kenzaburō ŌE
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István Örkény

Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 12 41oi-d10

Minimythes


Originale : Egyperces novellák (Hongrois, 1968, 1984, 1992)

Wikipedia a écrit:Le style novateur des Egyperces novellák (Les nouvelles d’une minute) voit le jour en 1967. Ces nouvelles si extraordinairement courtes constituèrent une nouveauté, non seulement en Hongrie mais également dans la littérature mondiale. Courtes, compactes, philosophiques ou bien grotesques, elle montrent que des événements ordinaires peuvent s’avérer extraordinaires s’ils sont placés dans un autre contexte. Örkény aura passé sa vie sur ce chef-d’œuvre, ajoutant un nouveau morceau à chaque nouvelle édition des Nouvelles d’une seconde.


Malgré ma présentation d'Örkeny par deux autres œuvres, il me semble que le vrai grand chef d'oeuvre est à chercher ici, dans les minimythes, ces nouvelles d'une minute. Aussi c'est cet œuvre qui me fût spécialement recommandé par des amis hongrois. Par nature il s'agit – selon mes connaissances – dans nos langues de « choix, séléctions de ces nouvelles, en réalité (en hongrois) elles sont beaucoup plus nombreuses. J'ai lu d'un chiffre de 400 qui ont été, apparemment, éditées peu à peu à travers les années en trois éditions. L'ensemble fait plus de 500 pages dans la langue d'origine.
De par sa composition la lecture peut, et probablement devrait, se faire par petites tranches, par petits bouts. Donc idéal pour intercaler dans une pause d'une minute etc...

C'est inhérent à un tel livre que ce ne sont pas toutes les mini nouvelles qui nous parlent pareillement : avec certaines j'avais une réaction immédiates, de rire ou de réflexion. D'autres, je n'ai pas pu les « percer ». D'accord, Örkeny parle dans la préface, l'introduction du fait qu'un non-sens absolu ressenti serait la faute de son écriture et pas du lecteur. Réconfortant, mais probablement il nous faut accepter que surtout ce genre proche de l'absurde, du grotesque peu des fois nous rester étranger ? Mais combien de fois il y avait des bonnes surprises !

De loin, ces travaux d'Örkeny me rappelaient un peu certains morceaux de Kafka ou par exemple des « Histoires de Monsieur Keuner » de Bert Brecht.

A découvrir, surtout pour les amateurs de l'absurde, du grotesque, voir du fantastique !

Récommandation !


mots-clés : #nouvelle
par tom léo
le Mer 9 Aoû - 22:08
 
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Sujet: István Örkény
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Kafû Nagai

Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 12 Kafu_210

Nagai Kafu : Voitures de nuit. - 10/18

Tokyo dans les années 30, c' est le décor de toutes les nouvelles de ce recueil. Tokyo et ses quartiers de plaisir que Kafu fréquenta toute sa vie.

Kafu nous promène dans ces quartiers qu'il connait parfaitement, mais que le lecteur français a un peu de mal à suivre.
En tout cas, à la lecture, on sent parfaitement que ce qu'il nous décrit, est le fruit de ses connaissances et de ses observations personnelles. Le Japon et Tokyo en particulier, se relèvent du grand tremblement de terre de 1923. Les quartiers en question sont partiellement en ruines, et c'est dans ces ruines que vivent de très pauvres gens et notamment des pauvres filles, des pauvres femmes, qui ne deviennent geishas, serveuses ou prostituées que par nécéssité, contrairement à d'autres époques.

Ce n'est pas un hasard non plus si ceux qui les aident ou les exploitent sont des gens riches, des politiques, des commerçants ou des intellectuels. Le lecteur d'aujourd'hui peut penser que ces femmes sont bien soumises, mais c'est parce que leur position dans la société est dramatique. Et d'ailleurs Kafu ne les juge ni ne les condamne en tant que catégorie sociale. Il montre simplement comment, chacune à sa manière, fait face à une situation qui leur est imposée.

Outre cette misère, Kafu nous montre aussi le profonde mutation du Japon à Tokyo.
L'occidentalisation est visible partout. Les vêtements des hommes (surtout les riches) et des femmes s'occidentalisent, les bars, les restaurants, les établissements de nuit portent des noms européens.

Kafu nous parle de ces filles et de ces femmes dans leurs occupations quotidiennes, de leurs intrigues amoureuses, leurs espoirs, leur attente, leur amertume. Il le fait avec compréhension et sympathie. Celles d' un homme proche d'elles. En homme intègre aussi. En écrivain indépendant, qui a refusé après la guerre de 40, d'adhérer à l'Union des écrivains japonais, plutot fascisante.

Ce texte n'est pas dépourvu de poésie, mais j'ai l'impression que cette poésie a été un peu gommée par le traducteur français, que l'éditeur René Sieffert a gardé pour sa connaissance du Japon de l'époque, de la langue aussi et enfin parce qu'il parle et écrit un français des années 30, époque où ont été écrites ces nouvelles.

Autre remarque, cette édition manque de notes en bas de page. Attention, je ne suis pas pour les éditions érudites où le texte est noyé sous les notes envahissantes ! Comme dans La Sumida.

Dans mon souvenir, il me semble avoir préféré d'autres oeuvres de Kafu… Peut-être Interminablement la pluie, Une histoire singulière à l'Est du fleuve, Le Bambou nain... ??

Rapatrié


mots-clés : #nouvelle
par bix_229
le Ven 21 Juil - 18:59
 
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Sujet: Kafû Nagai
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Sylvain Tesson

Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 12 61po3j10

Vérification de la porte opposée

Je tombe donc sur ce titre au fond de ma PAL et qui est le titre hors bibliographie, un recueil de nouvelles, fictions. Fictions nourries des expériences et périples de l'auteur on s'en doute. Et c'est probablement ce qu'on attend.

De l'Ukraine à l'Indonésie en passant par la Sibérie et l’Himalaya, ce qu'on attend moins c'est de rapidement s'attendre aux chutes des nouvelles. Vanités humaines, ironies du sort, leçon de vies viennent conclure ces petites histoires parfois touchantes, parfois réchauffées.

La vie est dure de toute façon. Les phrases un peu épaisses ne sont pas ce qui détournera le lecteur éventuel. Les morales non plus si on y réfléchit parque ça fait souvent parti du genre, surtout s'il se teinte d'exotisme qui fait rapidement appel à l'ombre du conte.

Peut-être que ce qui gêne se trouvera dans le pittoresque, dans les pays et les tranches de vies qui s'éclipsent derrière la leçon. Les détails nombreux ne donnent paradoxalement pas l'impression de découvrir et d'apprendre (et je ne parle pas d'émerveillement, la vie étant dure on peut vouloir conserver une distance de sécurité), tout cet ailleurs n'a pas un air de questionnement. Quelques lieux communs ? ou sentiment de déjà vu, possible effet dans
notre monde très communiqué, un zeste de condescendance aussi est envisageable...

Si je dois formuler mon manque ce soir ce sera dans le sentiment de découverte et de questionnement qui accompagne (l'ailleurs et l'autre ?)divers. En cas d'expériences approchantes si je pense par exemple au Léopard des neiges de Peter Matthiessen je me sens très très loin malgré pour une des nouvelles un objet similaire (gros chat invisible de l’Himalaya). Je ne sais pas comment ça se passe dans sa non-fiction, les ficelles sont peut-être moins grosses. Après cette lecture en tout cas je ne me précipiterai pas.

Quant à l'émission de radio j'ai abandonné. tongue


mots-clés : #nouvelle
par animal
le Jeu 20 Juil - 20:44
 
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Sujet: Sylvain Tesson
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Carlos Fuentes

Apollon et les putains

Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 12 41layf10

Nouvelle d'une centaine de pages retraçant le tourisme d'un acteur de série B hanté par le seul film valable qu'il ait fait et par l'ennuie existentiel de sa vie. Pour rompre cette déprime il décide lors de vacances à Acapulco de louer un bateau et des prostituées.

Histoire qui est l'objet d'un twist à la moitié du récit, twist qu'on ne peut vraiment deviner et qui laisse place à tout l'intérêt de l'ouvrage. La nouvelle situation permettant un vrai questionnement existentiel et philosophique sur l'utilité de tout ce qu'on vit et sur le sens qu'on peut y attribuer.

Le style est fluide, bien que je pense que la traduction n'est pas mirobolante. Vocabulaire courant voire familier voire pornographique sur certaines phrases, Fuentes semble vouloir traiter de l'obscénité sous toutes ses formes même l'obscénité induite, insidieuse tellement nous y sommes habitués.

Un récit intéressant qui pêche par une certaine mollesse.


mots-clés : #nouvelle
par Hanta
le Dim 16 Juil - 20:13
 
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Sujet: Carlos Fuentes
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Milena Agus

Mon voisin

Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 12 Captur11

J'ai eu un avis mitigé suite à cette lecture. J'ai été agréablement dépaysé par les descriptions de Cagliari et cela m'a fait plaisir de voyager de la sorte. J'en suis venu à regretter que ces descriptions soient si brèves et si rares.
L'écriture est assez paradoxale, l'auteure nous narre de façon presque banale une situation et subitement nous écrit une phrase d'une belle poésie. Cela laisse un sentiment d'irrégularité alors que je pense le procédé volontaire, l'héroïne étant comme on dit une "petite gens" avec de belles mais sombres pensée et un langage qui n'arrive pas nécessairement à la portée de cette beauté d'idée.

Mais les personnages m'ont hélas semblé plats, il y a de belles choses mais c'est un peu fade, j'aurais aimé plus d'émotions, moins de mièvre.


mots-clés : #nouvelle
par Hanta
le Ven 14 Juil - 11:33
 
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Svetislav Basara

Histoire en disparition

Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 12 Captur10

Un recueil de nouvelles basé sur l'absurde principalement et qui traite de la pathologie psychologique de la schizophrénie.
Quand on pense à l'absurde, c'est mon cas, je pense toujours à Ionesco. Présentement la structure de la nouvelle éloigne fortement de ce type de comparaison.
Si ce style s'apparente plutôt bien à la description de comportements pathologiquement problématiques, il n'en demeure pas moins qu'il existe une réflexion également profonde sur notre existence, notre place, notre rapport au monde, notre structure de pensée à adapter à ce monde, aux gens, à l'imaginaire, aux choses abstraites. De ce point de vue c'es brillant.

Ceci dit, le vocabulaire ne suit pas, l'aisance rédactionnelle n'est pas là et cela donne une impression de fouillis qui appartient davantage à la narration qu'à l'histoire. Dès lors il y a un vrai problème d'adhésion à l'interrogation de l'auteur. Je pense que cette œuvre se démarque des autres de l'auteur car l'humour n'est pas absent, il existe une mélancolie très pesante et ainsi il est difficile de sceller un jugement qualitatif générale de la littérature de Basara uniquement à partir de cet ouvrage. Je persisterai donc car malré tout j'ai apprécié cette expérience.


mots-clés : #nouvelle #pathologie
par Hanta
le Ven 7 Juil - 9:22
 
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Enrique Vila-Matas

Explorateurs de l'abîme

Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 12 Vila-m10

Il s’agit d’un recueil de nouvelles. L’auteur s’explique sur son projet :

« La tension la plus forte était provoquée par le dur effort à fournir pour raconter des histoires de personnes normales tout en luttant contre ma tendance à m’amuser avec des textes métalittéraires : en définitive, il me fallait faire un gros effort pour raconter des histoires de la vie quotidienne avec mon sang et mon foie, comme l’avaient exigé de moi mes contempteurs qui m’avaient reproché des excès métalittéraires et une « absence absolue de sang, de vie de réalité, d’intérêt pour l’existence normale des gens normaux »


Bien entendu, les gens « normaux » de ces histoires sont tout sauf normaux au sens habituel de terme. Tous se retrouvent un jour au bord de l’abîme et sont amenés à explorer des territoires inconnus, même ceux, surtout ceux, qui ne souhaitent qu’une vie paisible, routinière, sans surprises. Force leur est de constater que la destinée n’est pas si simple.

« On pense avoir vécu notre vécu comme si c’était un brouillon, quelque chose qui peut être transformé. »


« Je demande à la personne que je viens de croiser et que je n’avais plus revue depuis trente ans de me dire que cette vie n’est qu’un prologue confus et que le texte proprement dit n’a pas encore commencé. »


« Rita pensa à la grâce, parfois sublime, de sentir nettement que, d’une certaine façon, tout se passait comme si elle vivait dans les pages d’un livre déjà écrit. »


L’une des nouvelles les plus réjouissantes du recueil concerne le narrateur et Sophie Calle, autre grande affabulatrice. C’est l’occasion pour Vila-Matas de jongler entre vécu et écriture dans des mises en abyme vertigineuses.
Bref, du bon, du grand Villa-Matas.  cheers


mots-clés : #nouvelle
par ArenSor
le Mar 27 Juin - 18:50
 
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Sujet: Enrique Vila-Matas
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John Edgar Wideman

Damballah

Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 12 A1510

Une lecture qui m'a longtemps laissée (agréablement) décontenancée et qui a fini par m'emporter dans l'émotion des derniers chapitres.

Tout d'abord, Wideman met les choses en place. Il dédie ce livre à son frère Robby, à qui il explique que « Les histoires sont des lettres », « Si seulement elles pouvaient démolir des murs. T’arracher d’où tu es. » On comprendra mieux à la fin.
Puis il explique qui est Damballah…« père immémorial et vénérable », esprit vaudou de la connaissance explique plus pragmatiquement Wikipédia.
Enfin il nous offre un arbre généalogique sur sept générations de cette famille noire de la fin de l'esclavage à la fin de la ségrégation, afin de nous faire comprendre qu'il y aura des personnages multiples, parlant d'un siècle d'histoire, et qu'on sera sans doute par moment un peu perdus. Libre à nous de nous référer à cet arbre au fil de la lecture pour clarifier et vérifier, ou de nous laisser porter par la lecture, négligeant les filiations précises, se laissant emporter par ces nouvelles juxtaposées dans leur naturelle complexité.

Une dizaine de nouvelles donc proposant chacune une facette de cette famille, un personnage, une de ces histoires qui finissent par devenir mythiques dans une famille, se transmettant de génération en génération, peu à peu peaufinées et embellies. Des éclats de récit dont l'ensemble dessine une trame, une continuité, une transmission dans un style parfois d'une densité obscure à la limite de la confusion, parfois d’une fluidité limpide. Toujours très présents quelques thèmes qui sont autant de repères : le Dieu tout puissant et aimé qui a remplacé (ou complété ?) Damballah, le sens de la famille (les mères aimantes et courageuses, les hommes qui cherchent ailleurs un destin meilleur), le chant (le blues, le gospel), et toujours, malgré la liberté acquise, l'arrogance insupportable de l'homme blanc.

Tout converge vers le chapitre final qui révèle enfin l'origine fondatrice de cette famille, et ce choix de l'auteur, de nous donner à voir les choses en quelque sorte « à l'envers », n’est malheureusement pas respecté par le 4e de couverture, une fois de plus à éviter. Et la révélation même de cette source identifie la fatalité de ce peuple écartelé, dans une apothéose émotionnelle.

Avec ce que cela comporte de noirceur et de joies, de foi et de superstition, de force et de renoncements, Wideman nous offre dans une prose qui n'appartient qu'à lui, de petits contes modernes qui constituent la trame de l’histoire de la condition noire au XXe siècle.

(commentaire récupéré)


mots-clés : #famille #nouvelle #traditions
par topocl
le Jeu 8 Juin - 13:18
 
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Sujet: John Edgar Wideman
Réponses: 1
Vues: 729

LU Xun

Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 12 Luxunj10
Journal d'un fou
Quatrième de couverture a écrit:Je viens seulement de comprendre que j’ai vécu toutes ces années en un lieu où l’on se repaît de chair humaine depuis quatre mille ans. Mon frère venait de prendre la maison en charge lorsque notre petite sœur est morte ; qui sait s’il n’a pas mélangé sa chair à nos aliments, pour nous en faire manger à notre insu. Il se peut que, sans le savoir, j’aie mangé quelques bouchées de ma sœur, et voilà mon tour venu…

Récit d’un délire paranoïaque tout autant que parabole ironique sur la Chine d’avant Mao, Le Journal d’un fou est la nouvelle qui rendit célèbre Lu Xun (1881-1936), premier écrivain chinois de la modernité.


Cannibalisme, qui n'en finit pas de revenir dans l'inquiétude paranoïaque des premières nouvelles du (petit) recueil. Inquiétude, malaise dans un décor fiévreux de campagne. C'est déroutant, "pas mal" sans qu'il soit évident ou possible de sentir où ça veut en venir. La suite, plus autobiographique reste tournée vers la campagne mais en faisant apparaître une cassure à la fois "pratique" et intime, question de "progrès" (avec beaucoup d'humanité) et d'éducation mais aussi de barrières d'images entre classes avec l'arrière plan d'une enfance plus simple et surtout plus unifiée. L'effet du dévoilement des raisons profondes de l'engagement de l'auteur mais avec les effets du temps, la durée. Un créneau ou acte manqué mais pas forcément. Une nostalgie, un regret presque, surtout un regard plein d'empathie.

Les différentes nouvelles ne sont pas forcément écrites dans les mêmes contextes, les premières de commande et comme des coups d'essai ?

Courte lecture qui se transforme en belle lecture.


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par animal
le Mar 6 Juin - 22:23
 
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Sujet: LU Xun
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Jacques Perret

Dans la musette du Caporal
Sept nouvelles, rassemblées par Jacques et Louis Perret (petits-fils de l'auteur), parution chez Le Dilettante en 2011.

Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 12 Musett10

Cent quinze pages de textes de Perret, "jamais parus en volume ou inédits" selon l'introduction (traduisez que chacun de ces textes sauf deux furent publiés sous forme d'articles), livre qui a l'avantage d'être aisé à trouver.

Ces nouvelles gravitent autour de la guerre, la deuxième guerre mondiale pour toutes sauf La mort de mon grand frère, qui se rapporte à la guerre de 14-18.

On est dans le domaine des souvenirs et témoignages divers plutôt que dans celui de la fiction, registre de Perret qui me semble pour l'instant, à ce stade de la découverte de l'auteur, à priser particulièrement.

Comme dans le Caporal, nombre de pages traitent de sujets ne prêtant plutôt pas à sourire, mais attaqués sous un tel angle que l'humour perce sans peine et couvre le tout, l'ensemble étant servi par ce style atypique, très plaisant, déjà évoqué.
Pour un exemple valant tous les descriptifs, prenons cet extrait d'"Accident du travail", véritable numéro de funambulisme littéraire.

On remercie, au passage, le subjonctif de sa présence active au service de la phrase, temps de conjugaison qui était supposé être déjà remisé au musée de la langue française aux dates d'écriture, et qui trouve là un plein-emploi totalement justifié (jouez à ré-écrire de tête ce passage, sans mot-à-mot et sans employer le subjonctif, puis confrontez votre résultat avec ce qu'obtient Perret, c'est probant, je pose pour ma part un CQFD):
 
Accident du travail a écrit:Oui, je pourrais le dessiner, avec sa tête un peu carrée, l'ongle trapu et ras, la jointure un peu cornée mais luisante avec deux ou trois poils follets et blondins. Avec son air humble et résigné, sa mine de piéton routier voué à toutes les boues et toutes les sueurs. Il était quand même un petit seigneur car il n'aimait pas qu'on lui marchât dessus. Toujours à la peine dans nuit d'une chaussette écœurante, il cherchait malicieusement d'en rompre les mailles; il cultivait la délectation morose à l'évocation de ses grands jours, soit qu'il frétillât dans le sable chaud des plages qui le faisait si propre et si coquet, soit qu'il clapotât sur le pont des cargos balayés par les lames, soit qu'il pataugeât tout ému, un peu fiévreux, dans les gravillons aurifères de l'Amazonie ou qu'il s'affalât, voluptueux, sur les tapis de haute laine comme un orteil de sultan. Maintenant, il est là solitaire et pourrissant dans la poubelle. Mais peut-être qu'il bouge encore avec de petits mouvements spasmodiques, attendrissant comme une papatte d'araignée. Et quand je pense que me voilà profitant de l'occasion pour faire de la littérature, je ne trouve pas ça très joli.  


Deux nouvelles (La mort de mon grand frère et Ramos) sont nettement plus poignantes, surtout la première.

Certes une dose d'humour y est instillée, ce n'est pas contestable, mais Perret laisse poindre des accents qui bouleversent, cela semble (précaution, je ne connais pas encore suffisamment l'œuvre de cet auteur) exceptionnel chez lui, et dans cet exercice-là aussi il s'avère d'un habile doigté, disons que ça "fonctionne" impeccablement bien.

Vous trouverez ici un pdf contenant quelques extraits et, en toute fin, la table.


mots-clés : #nouvelle
par Aventin
le Mar 6 Juin - 10:47
 
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Sujet: Jacques Perret
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Jacques Perret

Je prête aussi très volontiers mon exemplaire nrf 1947 (mp pour les intéressés).





Un général qui passe
Recueil posthume de six nouvelles, paru en 1995.

Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 12 Denier11

Au décès d'un auteur, on assiste en général à un engouement passager pour ses ouvrages disponibles, et c'est parfois l'occasion de nouvelles éditions.
Et puis, quand ce filon-là s'épuise, deux ou trois années plus tard, vient le tour des fonds de tiroir et aussi des découpages, commodes lorsque l'écrivain, comme c'est le cas de Perret, compte des nouvelles au nombre de ses parutions.

Je ne suis pas très bon client, d'ordinaire, pour ce type de mélange hétéroclite, que l'éditeur a le front de qualifier d'"anthologie" de surcroît, mieux vaut, du moins est-ce mon ressenti, publier à nouveau les ouvrages tels qu'ils furent visés par l'auteur de son vivant.
Mais, bon.
Un petit laisser-aller sur mes principes m'a paru acceptable, s'agissant de découvrir Perret, un léger balayage via morceaux choisis n'est pas sans commodité.

Six nouvelles donc, extraites d'Objets perdus (1949) pour Objets perdus 30 pages environ, Jean sans terre 20 pages environ.
D'Histoires sous le vent (1953) pour Un général qui passe 80 pages environ, Une belle figure qui s'en va 20 pages environ, Le mégot 15 pages environ.
Et de L'oiseau rare (1959) pour Le Tourangeau de Winnipeg 30 pages environ.


Un général qui passe ouvre le recueil et lui donne son titre, c'est un bon moment de lecture, pas mal de truculence, des personnages, pour grotesques (ou simplement drôles) qu'ils puissent être, très bien brossés y compris les secondaires, sous la plume d'un Perret qui avait, à l'évidence, décidé de s'amuser.
Le sujet, parce que rien qu'à l'énoncer on entrevoit la porte ouverte au potentiel bouffonnant:
Un général sud-américain en fuite, au soir de sa vie, rencontre un docteur français, passionné de Grand Hommes qui ont jalonné l'Histoire et de la fin qu'ils eurent...  

J'ai moins apprécié Le Tourangeau de Winnipeg, pourtant non sans qualités (le personnage principal, l'olibrius paysan des environs de Tours en exil improbable dans l'Ouest canadien, vaut son pesant de pages encrées), ainsi que Jean sans terre, qui, lui, ne vaut que par l'allégorie (on me rétorquera sans doute que ce n'est déjà pas si mal !).

En revanche je découvre que Perret a chassé sur les terres du réalisme magique, cher, par exemple, aux Marcel Aymé, Miguel-Angel Asturias, Gabriel Garcia-Marquez & consorts:
Une belle figure qui s'en va, histoire d'une figure de proue de goélette dotée de parole et du mouvement, et qui désire s'en aller, Le mégot étonnant détritus trouvé sur un rocher au milieu d'un fleuve guyanais, alors que la région passe pour inviolée et que les environs sont déserts de toute présence humaine.

Gardons pour la fin Objets perdus, une histoire de deux prisonniers fugitifs sur le point de franchir la frontière entre l'Allemagne et la France, on sait à quelle source Perret a puisé, c'est drôle et léger, disons-le tout net: retrouver le Perret du Caporal, ça me plaît beaucoup.



Recul pris sur cette compilation, et bien... elle donne envie de lire le recueil Histoires sous le vent in extenso.


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par Aventin
le Lun 5 Juin - 22:12
 
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Ivan Alekseïevitch Bounine

Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 12 51vawm10

Les allées sombres


Temnye allei. Razzkazy

C’est avec le titre d’une de ces 38 nouvelles que cette anthologie est titrée. Dans quasiment toutes il s’agit d’une façon ou d’une autre du sujet de l’amour qui peut aller ici et là jusqu’à la passion totale, presque sauvagerie, oui, même la violence. Ce n’est pas de la littérature érotique, mais pourtant on trouve un langage assez audacieux et ouvert vu l’époque et en comparaison avec d’autres œuvres classiques russes de cette période. Mais derrière ces histoires d’amour Bounine développe toujours aussi comme une histoire intérieure : l’expression d’une passion qui habite le protagoniste, ou d’une perte de soi, d’une blessure, d’une vulnérabilité. En ceci on trouve dans une langue quelquefois très poétique des sujets anciens de l’âme russe. Là, il y a des descriptions de la nature ou d’un retournement, voire conversion, un voyage en train ou des relations entre riches et pauvres, serviteurs et maîtres. Mais toutes ces histoires, écrites entre 1938 et 1944 dans l’exil en France, se jouent dans un passé avant la révolution avec ces signes d’un monde disparu : il y apparaît une espèce de nostalgie vers la terre-mère perdue qui peut faire mal au cœur.

Pour tous les amoureux de la littérature russe il s’agit d’un petit bijoux dont Bounine parlait comme de sa « meilleure œuvre ».


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par tom léo
le Sam 13 Mai - 16:47
 
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Sujet: Ivan Alekseïevitch Bounine
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Robert Louis Stevenson

Barcarole a écrit:@animal, tu me conseillerais quel recueil de nouvelles pour prendre mon pied ?


En voici une entrant, à mon humble avis, dans la catégorie "les dix nouvelles que vous emporteriez sur une île déserte, et pas pour un séjour, hein, s'il s'agissait d'y faire votre vie":



Les Gais-Lurons.

NB: se trouve parfois intitulé Les Gais Compagnons, les Joyeux Lurons, etc...
Titre original: The Merry Men. Première publication: 1889.

Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 12 Top-of10

Erraid to Iona, par Libby Anderson.

Il s'agit d'une nouvelle, de quarante-cinq pages environ, vous pouvez, à ce qu'il semble, trouver le texte intégral ici (je n'ai pas vérifié dans le détail s'il y a bien tout).


Stevenson est déjà installé dans son coin de paradis des mers du sud quand il compose The Merry Men, qui se déroule pourtant dans l'Écosse de sa jeunesse, et devait être le titre-phare d'un recueil de nouvelles projeté (The Merry Men and other tales).

Il attend beaucoup de cette nouvelle, le texte est, à maintes reprises, affiné, épuré de çi mais augmenté de là.

R.-L. Stevenson, Lettres du vagabond a écrit: The Merry Men est bien plus qu'à moitié écrite et j'en pense réellement du bien. C'est une sonate fantastique à propos de la mer et des naufrages; je la place loin au-dessus de toutes mes tentatives de récit; je la trouve singulière; si je dois jamais avoir un succès, je crois que là, je tiens le bon bout.


Évidemment, en 2017, on ne peut pas dire que le pronostic se soit réalisé; Stevenson est passé à la postérité par deux romans qui sont autant de grands mythes, L'île au trésor et L'étrange cas du Dr Jekill et Mr Hyde.
Le souci est qu'ils ont éclipsé, pour partie ou totalité, le reste de son œuvre.

Quant à ladite sonate, c'est plutôt une symphonie, à vrai dire.
Il y a là une sublimation de thèmes récurrents chez Stevenson, et d'abord, comme dit par lui-même, la mer qui n'est pas une amie, mais l'antichambre de l'enfer, l'élément dominant mais malfaisant par excellence, qui échappe à Dieu en quelque sorte, comme c'est habilement mis en exergue dans la nouvelle; les naufrages et les "trésors", donc, rêvés, comme ceux de l'Espiritu Santo, ou fort tangibles, concrets, comme ceux du Christ-Anna).

On y trouve le bien, le mal, la cupidité, la démence. Les pages et descriptions marines sont de facture exceptionnelle, sans doute ce qu'il m'a été donné de lire de plus extraordinaire sur cette thématique (en cela je rejoins tout à fait Stevenson dans l'espoir qu'il portait pour ce qui concerne ces pages).

Le reste du contenu évoque pas moins que du Kafka additionné de Melville, si comparer n'est pas réduire, en fait, c'est tout bonnement du Stevenson de très haut de gamme !

Au demeurant, selon un connaisseur de choix:
José-Luis Borges, entretiens, à propos de The Merry Men a écrit:C'est la meilleure [nouvelle] qu'il ait jamais écrite, avec Le club du suicide.


L'île d'Aros de cette nouvelle existe vraiment, c'est Earraid sur la côte sud-ouest écossaise. Stevenson y séjourna à plusieurs reprises dans sa jeunesse, en particulier avec son père, qui était constructeur de phares (ingénieur).

Il n'est sans doute pas innocent que l'oncle Gordon soit dépeint sous les traits d'un cameronien intransigeant (pléonasme, si l'on parle de caméroniens !), ce qui renforce la problématique liée aux gains des naufrages (qui sont l'exact pendant maudit, "envoyé par le Mal", de la biblique manne divine), au tertre trouvé par Charles, à la mer comme création: divine ou infernale ?

Un léger regret ? Que Stevenson n'ait pas donné un peu plus d'épaisseur aux trois personnages secondaires, en premier lieu à Mary Ellen (non, je ne vais pas entonner à nouveau le couplet sur la faiblesse de peinture des personnages féminins dans l'œuvre de Stevenson  Laughing  !), ensuite à Rorie, et enfin à l'"homme sorti de la mer".

En même temps, c'est un regret qui ne l'est pas vraiment, le format nouvelle n'est pas très compatible avec la description fouillée, très tramée, de plus de deux caractères, ce qui n'est déjà pas si mal, somme toute...

En guise de dernier mot, permettez-moi d'être on ne peut plus d'accord avec Borges et l'auteur lui-même, cette nouvelle cèle le tout meilleur du maître écossais:
Si vous ne deviez lire, de votre vie, qu'un ouvrage de Stevenson, choisissez ces quelques pages-là !




(Homéopathiquement toiletté d'un message sur Parfum du 23 février 2014).


mots-clés : #nouvelle
par Aventin
le Jeu 11 Mai - 15:35
 
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Sujet: Robert Louis Stevenson
Réponses: 63
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