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134 résultats trouvés pour politique

Arthur Koestler

Le zéro et l'infini

Tag politique sur Des Choses à lire - Page 7 Image118

 Il n'y a que deux conceptions de la morale humaine, et elles sont à des pôles opposés. L'une d'elle est chrétienne et humanitaire, elle déclare l'individu sacré, et affirme que les règles de l'arithmétique ne doivent pas s'appliquer aux unités humaines – qui, dans notre équation, représentent soit zéro, soit l'infini. L'autre conception part du principe fondamental qu'une fin collective justifie tous les moyens, et non seulement permet mais exige que l'individu soit de toute façon subordonné et sacrifié à la communauté –  laquelle peut disposer de lui soit comme d'un cobaye qui sert à une expérience, soit comme de l'agneau que l'on offre en sacrifice.



Je dois avouer (bien que dans un contexte pareil le terme « avouer » soit à utiliser avec précaution) que j'ai eu du mal à entrer dans le livre. Je ne sais pas trop si cela vient de moi (lecture hâchée et inhabituellement étalée sur plus d'une semaine) ou du propos qui s'élabore peu à peu.

Il s'agit des derniers jours d'un ancien chef révolutionnaire incarcéré comme Ennemi du peuple  lors des purges de Staline, interrogé jusqu'à ce qu'il  se renie soi-même pour le bien du Parti. Autant il a été fanatique et sans scrupule dans ses débuts, autant il s'interroge maintenant sur le sens de la révolution, et ses dérives.

   Je plaide coupable d'avoir placé la question de la culpabilité et de l'innocence avant celle de l'utilité et de la nocivité.



La première partie, « la première audience », est un récit de prison assez (trop?) classique :  les humiliations, les messages codés qui passent d'une cellule à l'autre, les promenades des prisonniers dans la cour… La deuxième partie, « la deuxième audience » m'a un peu trop fait penser à des annales du bac de philo vaguement cliché, rédigées par un amateur de métaphores vaseuses(la balançoire, l'écluse, l'écorché) avec ces questions éternelles et jamais résolues : faut-il privilégier le bien individuel ou le bien collectif, faut-il faire le bonheur des gens malgré eux, la fin  justifie-t-elle les moyens, les masses sont-elles aptes à décider de leur sort, faut-il mourir pour ses idées ?...Cette remarque tient , bien évidemment, pour ma lecture faite au XXIe siècle, et aurait sans doute été sans déplacée à l'époque (1938) où le livre a été écrit,

C'est ensuite, à la « troisième audience » que le livre monte en puissance, l'absurde s'impose et terrifie, tout se referme sur le personnage comme un rouleau compresseur. « Cette assez grotesque comédie », dévoile toutes ses traîtrises dans l'unique but de «  consolider la dictature ».

L'épilogue consiste en un implacable constat d'échec de l'utopie : malgré l'apparent triomphe du Parti, «le drapeau de la Révolution est en berne » et, bien qu'il soit « jeté en pleine démence », l'individu reprend ses droits.


mots-clés : #politique #regimeautoritaire
par topocl
le Dim 18 Déc 2016 - 16:20
 
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Sujet: Arthur Koestler
Réponses: 18
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B. Traven

Le trésor de la Sierra Madre

Tag politique sur Des Choses à lire - Page 7 Image148

On imagine volontiers tout au fil de la lecture, le film sans doute excellent qui en a été tiré par John Huston, où, nous dit wikipedia, John Huston lui même interprète le rôle du « riche américain au costume blanc ». C'est en effet un roman d'aventure dans toute sa splendeur, trois types dans la misère qui s'allient  pour s'en sortir,  et en face, l'or : quoi de plus emblématique de toute aventure humaine que l'or, avec tout ce que cela implique de rêve, de fascination, de folie,  de jalousie, de dérision...Sans parler de la couleur locale, le port qui grouille d'activité, les mules sur les pistes au sein des vallées désertiques et  escarpées, les bandits féroces et crasseux...Dans un climat de compagnonnage alternativement suspicieux ou amical, nos héros affrontent l'adversité, au sein de laquelle leurs propres démons ne sont pas en reste. Ils vagabondent entre enthousiasme, anxiété, délire et épuisement.


Mais il n’est pas à négliger que les héros sont des gringos au pays des Indiens, détrousseurs eux-même d'un peuple plus pauvre qu'eux, plus humble et plus sage aussi, semble indiquer Traven. Le film donne sans doute la part moins belle à la description d'un pays qui n'a guère vécu que d'oppression venue de l'extérieur, où l'autorité civile et religieuse a  proscrit l'éducation, fait régner la terreur, la suspicion et la superstition, entretenu la misère tant pécuniaire qu'intellectuelle . B Traven, qui a des passages virulents sur le rôle de l'Eglise au Mexique, double son roman d’aventure d'un roman social et politique.


(commentaire rapatrié)


mots-clés : #aventure #politique #social
par topocl
le Sam 17 Déc 2016 - 8:53
 
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Sujet: B. Traven
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Andreï Makine

Tag politique sur Des Choses à lire - Page 7 51vt9p10

La fille d'un héros de l'Union soviétique


1990

Ivan est en 1941 dans la Russie occidentale témoin impuissant du massacre de sa mère et de son frère par les Allemands. Il peut s’enfuir et s’engage, en trichant sur son âge, à l’armée. Pour sa participation courageuse dans des batailles, aussi à Stalingrad, il recevra des plus hautes décorations et devient un « héros » qui pendant longtemps sera invité aux cours à l’école et doit encore et encore raconter des histoires dont à la fin il perd presque le savoir sur ce qui était et n’était pas vrai et vécu. Après une bataille il est trouvé in extremis par une infirmière qui deviendra plus tard sa femme, Tatiana. Ensemble ils traverseront des dates, des périodes clés de l’histoire soviétique. Leur fille Olia travaillera comme traductrice, d’abord aux Jeux Olympiques de 1980. Une affaire avec un sportif français est habilement utilisé par le KGB de l’insérer de plus en plus dans le réseau de l’espionnage en la faisant se prostituer auprès des hommes d’affaires.

Voici seulement quelques idées sur le contenu si bien fisselé et riche en si peu de pages. Mais combien de mythes seront détruits ici ? Comment sont étroitement liés le destin personnel avec la grande Histoire ? Est-ce que l’amour, le bonheur est possible ?

Déjà dans son premier roman, écrit (publié?) en 1990 on trouve des thèmes et un style chers à Makine. Ici l’intrigue est intimement lié avec l’histoire soviétique/russe. Cela commence sous Staline et les années terribles de la Grande Guerre Patriotique et nous accompagnerons Ivan et Tatiana à travers des années terribles de la famine d’après-guerre, leur fuite vers l’ailleurs, la mort de Staline, et un bonheur plus tranquille sous les dirigeants suivants dont Makine brosse des portraits brefs mais très perspicaces. On va aller jusque dans les années Gorbatchev. Une vision réaliste et historique avec une multitude de détails de la vie pratique d’un coté, et aussi une certaine poèsie : éléments de la prose de Makine.

D’un coté la décoration comme héros de la guerre apporte des petits avantages et récompenses. Mais puis montent des doutes, de temps en temps, ce qu’il en était vraiment de la vérité ou si on n’est pas en train de construire une histoire, loin de la réalité des batailles affreuses et si déshumanisantes. Et même l’élément de perte de soi, ou de soif d’ailleurs va être ignoré, va aussi être détourné par les responsables en idéologie. Le héros, mais plus tard par une autre manière aussi sa fille, vont être instrumentalisés par le système pour les intégrer dans leur propagande et créer une réalité opportune. Makine décrit remarquablement bien la naissance d’un mythe, la sacralisation du héros et aussi…, sa chute. Ce qui nous rend les acteurs si proches, ce n'est pas juste leur statut de victime, mais leurs doutes légers, leur mise en question des données autour d’eux. La recherche du bonheur, au-delà d’une instrumentalisation, nous les rapproche.

Ce premier livre de Makine (mais pas lu comme le premier) fut comme toujours un bonheur. C’est avec grande joie que je vois encore quelques lectures à découvrir, et que j’attends des livres futurs d’un des meilleurs écrivains francophone contemporain (à mon avis) !


mots-clés : #politique #historique
par tom léo
le Mer 14 Déc 2016 - 17:14
 
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Sujet: Andreï Makine
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Elsa Osorio

"Luz ou le temps sauvage" de Elsa Osorio

Tag politique sur Des Choses à lire - Page 7 Luz-ou10
Luz ou le temps sauvage (A veinte anos, Luz, titre original)
Traduit de l'Espagnol (Argentine) par François Gaudry
480 pages.

Le temps sauvage, celui de la dictature en Argentine, dans les années 70, sauvage ou barbare, le temps de la peur, celui de l'horreur. L'histoire oscille entre 1976 et 1998, l'âge de Luz dans ces 115 premières pages que je dissèque à un rythme beaucoup trop long à mon goût car le style de l'auteur ne lambine pas, lui, dans ce beau roman, beau et cruel, celui d'une jeune femme en recherche de paternité.
Luz rencontre Carlos à Madrid afin d'en savoir plus sur ses parents qui ont connu la dictature argentine, époque de tortures, d'enlèvements, d'assassinats. D'emblèe on comprend que ses parents n'étaient pas du côté des bourreaux, qu'elle même alors qu'elle n'était pas encore née était l'enjeu de l'enlèvement d'un futur enfant, geste qui l'obligera des années plus tard à reconstituer le puzzle.
Et cette reconstitution semble avoir été possible grâce à  Miriam une prostituée rangée des affaires, maquée à un sous-fifre de la junte militaire, une espèce de monstre qui l'idolâtre et qui lui fait peur en même temps par sa brutalité et par ses sautes d'humeurs. Miriam grâce à Luz-Lili ouvrira petit à petit les yeux sur la réalité du monde qui l'entoure et dans lequel elle vit, un monde où on se permet de prendre les enfants des mères détenues, pour des vrais ou fausses raisons politiques, dans un temps où la sauvagerie est de retour...

A suivre...


mots-clés : #politique #regimeautoritaire
par Chamaco
le Lun 12 Déc 2016 - 6:47
 
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Sujet: Elsa Osorio
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Antônio Callado

Tag politique sur Des Choses à lire - Page 7 41f5ze10

Sempreviva

Une histoire de vengeance résultant de la période dramatique de  dictature militaire. Quinho revient  d’un exil de 10 ans dans le Pantanal  pour démasquer  des tortionnaires qui se cachent sous un autre nom. Sa bien-aimée disparue, Lucinda,  victime de la dictature l’accompagne dans ses nuits.  Il reçoit l’aide de la ravissante Jupira, de son Père Iriarte et d’un ami Juvenal.

« Quinho, tu n’as vu que ça, du gibier, des bêtes, des onces, des jaguars ? J’aime bien les bêtes , comme tu le sais,  comme tu le vois,  mais au Brésil il y a encore bien plus de gens  qui saignent et qui gémissent que d’onces, bien plus d’enfants qui agonisent, lardés de coups de couteaux par leur père ivres de jaguars écorchés et c’est même une question de …respect pour Claudemiro, Jésus ! pour cette énorme méchanceté qu’il exerce contre les hommes, exceptionnelle, tu le sais, et si naturelle chez lui, dangereuse, qui le brûle, presque belle, Dieu me pardonne, je ne sais même plus ce que je dis. »

Quinho  a beau se conforter dans la bravoure de son grand-père, il manque de vaillance et le sait. Ses  tics dévoilent ses émotions : il fait le geste de desserrer une cravate inexistante et  souffre de douleurs dans la  paume de sa main blessée dans la jeunesse.  Mais n’est-ce pas les remords, les regrets qui l’enserrent  et ses douleurs ne sont-elles pas punition ? Atteindra-t-il le but qu'il s'est fixé ?

Vous le saurez en lisant ce livre !


« Quinho se débattit, cette fois au désespoir, pour ne pas mourir de cet étouffement qui, en état de veille, l’obligeait à desserrer son col, se frotter la gorge, il se débattit étranglé, et ouvrant les bras pour éviter la dyspnée, il sentit à côté de lui un corps tranquille de femme, endormi, ou en tout cas plongé dans la sérénité, sinon réelle, parfaitement simulée. »

« Ce n’est que lorsqu’il se força à accélérer avec élan et détermination, appuyant à fond sur le champignon, comme qui, faute d’un autre choix, aurait fait passer la voiture sur  un corps vivant et palpitant, qu’il se rendit compte qu’il roulait sur l’estafilade de sa propre main : la route de terre étaient identique, dans la paume de sa main gauche, à celle qui allait, allait, allait même sectionner la route réelle, la voie vitale, et, par conséquent, avec le poids énorme de la jeep, il courait le risque permanent de rouvrir l’entaille, non plus, comme cela lui arrivait depuis qu’il s’était blessé en raclant la fourche de goyavier, de façon cyclique, telles des menstrues, mais comme une  incision ouverte qui serait en communication avec l’autre coupure saignante, celle de la ligne de sa vie. »



Les personnages sont  bien décrits physiquement et moralement, mais j’ai une affection particulière pour   une  fillette  Herinha qui passe pour un peu différente, même  aux yeux de sa mère,  et qui délivre fraicheur, sincérité, amour.  Elle a pour compagnons, un Sabià-oranger, nommé Verdurino, un singe  Jouroupichouna, un serpent à sonnette Joselina !

« Quinho se rendit compte, en regardant avec ravissement  la petite Hera, qui de son côté observait le petit ténor Verdurino, que ses yeux, d’un brun iquide et lumineux , étaient grands, très beaux, couleur de miel clair – mais trop grands peut-être, n’est-il pas vrai ? Ils roulaient un peu dans les orbites comme si un sentiment d’ admiration , ou même une fixité dynamique, contemplative, les faisait tourner à peine, se mouvoir, comme se meut le soleil et les autres planètes ? Il ne savait pas. L’important c’est que Herinha avait peut-être le même âge que l’enfant de Lucinda, à côté d’une étoile que Quinho un jour avait appelée – dans un « tendre  latin de cuisine », avait dit, en riant, Lucinda elle-même – sphincter vaginae, et qui aujourd’hui encore l’asservissait, comme ces astres qui pourtant  éteints, c’est-à-dire désincarnés, continuent de nous envoyer leur lumière. »

Les Brésiliens sont extrêmes, comme leur  pays, (beauté, cruauté),  prompts à partir d’un fait, d’une rumeur,  de créer un conte, une légende ; les tortionnaires côtoient les fillettes innocentes, les  pauvres gens ceux  que la dictature a enrichis.  (mais c’est certainement le cas dans tous les pays qui ont eu à subir une dictature, une révolution  et doivent se reconstruire)

« voila le récit, c’est-à-dire l’histoire véridique, toute chaude encore de vie, et racontée,  après être sortie du fond du peuple, du fond de la forêt, peuplée d’animaux, jouée par des animaux, une fable à l’état pur e un document d’archive à la fois »

C’était un très bon moment de lecture qui m’engage à retourner vers cet auteur et aussi d’autres de ce pays.

"message rapatrié"


mots-clés : #politique #regimeautoritaire
par Bédoulène
le Ven 9 Déc 2016 - 13:48
 
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Sujet: Antônio Callado
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Alejo Carpentier

Alejo Carpentier y Valmont (1904-1980)

Tag politique sur Des Choses à lire - Page 7 Alejoc10

Alejo Carpentier y Valmont, né le 26 décembre 1904 à Lausanne1 et mort le 24 avril 1980 (à 75 ans) à Paris2, est un écrivain cubain, romancier, essayiste, musicologue, qui a profondément influencé la littérature latino-américaine durant son fameux boom.
Alejo Carpentier est le fils de Jorge Julián Carpentier, un architecte français et de Lina Valmont, un professeur de langues russe. Il a 12 ans quand sa famille s'installe à Paris. C'est là qu'il commence à étudier la musicologie. Quand il retourne s'installer à Cuba, Alejo Carpentier commence des études d'architecte, qu'il ne terminera pas. Il se consacre au journalisme, mais son engagement à gauche lui vaut un séjour en prison (1928), sous la présidence de Gerardo Machado, avant de l'obliger à s'exiler en France. Il y rencontre les surréalistes, dont André Breton, Paul Éluard, Louis Aragon, Jacques Prévert et Antonin Artaud. Durant ce séjour en France, il fait plusieurs voyages en Espagne où il développe une fascination pour le baroque.

De retour à Cuba en 1939, il poursuit une carrière de journaliste et de chroniqueur de radio. Il assiste à une cérémonie Vaudou et s'intéresse à la culture afro-cubaine. En 1943, il est marqué par un séjour à Haïti, durant lequel il visite la forteresse de la Citadelle La Ferriere et le Palais Sans Souci, bâtis par le roi noir d'Haïti Henri Christophe. En 1945 il s'installe à Caracas (Venezuela) où il vivra jusqu'en 1959. Après le triomphe de la révolution cubaine il revient à La Havane. En 1966 il devient conseiller à l'ambassade de Cuba en France où il résidera jusqu'à sa mort. Il compose plusieurs musiques de films pour la Cuba Sono Film, compagnie liée au Parti communiste de Cuba (Cf. La classe ouvrière, c'est pas du cinéma, Éditions Syllepse, 2013, p. 78).

Alejo Carpentier est célèbre pour son style baroque et sa théorie du real maravilloso. Ses œuvres les plus connues en France comprennent Le Siècle des Lumières (1962), La Guerre du Temps (1967), Concert baroque (1974). Son premier roman, Ecue-yamba-o! (1933), est d'inspiration afro-cubaine. Dans Le Royaume de ce monde (1949), son premier grand roman, il évoque le mouvement révolutionnaire haïtien. C'est aussi dans le prologue de ce roman qu'il décrit sa vision du real maravilloso ou « réel merveilleux », que les critiques identifieront au réalisme magique.


Son séjour au Venezuela de 1945 à 1959 lui inspire manifestement la description du pays sud-américain sans nom où se déroule l'essentiel de son roman Le Partage des Eaux (1953).

Son roman Le Recours de la méthode (El Recurso del Método), publié en 1974 est l'un des grands romans de la littérature latino américaine à tracer le portrait type du dictateur (en prenant ici pour modèle la figure de Machado). Il est précédé en cela par Miguel Ángel Asturias avec El Señor Presidente (1946), Augusto Roa Bastos : Yo el Supremo (1974) et suivi par Gabriel García Márquez : El Otoño del Patriarca (1975) et Mario Vargas Llosa : La Fiesta del chivo (2000). Il a été adapté au cinéma par Miguel Littín en 1978 sous le titre El recurso del método (sorti en France sous les noms de ¡Viva el presidente! et Le Recours de la méthode).

La fin de sa vie est marquée par une lutte contre le cancer, tandis qu'il termine son dernier roman
Il meurt à Paris le 24 avril 1980 à l'âge de 75 ans. Son corps est transféré à Cuba, où il est enterré dans le cimetière Colón de La Havane. Ses funérailles sont célébrées le 28 avril, en présence du président Fidel Castro.

 (source : wikipedia)

Oeuvres traduites en français :

Le Royaume de ce monde
Los pasos perdidos
Le Partage des eaux
Chasse à l'homme
Le Siècle des Lumières
Le Recours de la méthode
Concert baroque
La Harpe et l'Ombre
La Danse sacrale
La Musique à Cuba
Ekoué-Yamba-Ô
Guerre du temps et autre nouvelles





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« La danse sacrale »

Tout au long de ce livre la musique (jazz, classique, Cubaine..) et la danse  nous accompagnent, avec  les rapides déboulés,  le lecteur suit les héros en Espagne durant la guerre civile ;  suivi d’un grand jeté qui le projette à Cuba où bientôt le révolutionnaire Fidel Castro prend le pouvoir, installant le Communisme sur l’Ile.

L’aristocratie pompeuse avec ses compromissions à la dictature, voire la mafia nord-américaine,  son insolence,  son racisme est relatée avec des détails pointus qui rendent plus frappant le contraste avec  la situation du  peuple créole.
J’ai beaucoup aimé ce récit foisonnant de citations culturelles, de digressions historiques .

Les révolutions qu’elles soient   artistiques,  technologiques, sentimentales, morales….. m’ont intéressée, surtout celles conduites par le Peuple et qui ont jalonné le destin des personnages.

Ce récit entraîne le lecteur dans une danse éternelle, mais que la vie réinvente selon les contingences
J’ai eu beaucoup de plaisir aux passages dédiés à la cuisine, aux plantes (l’éloge au fromager notamment) comme ceux très critiques et intéressants  envers Paris, Caracas, New-York.

Ce qui m’a troublée ce sont les réflexions en contre-temps,  sur les homosexuels ;   le racisme mais qu’en fin de lecture le gouvernement nouveau éradique. L’amour enfin reconnu de Calixto (Noir) et Mirta (Blanche) en est le bel exemple.

Que des sujets que j’aime dans ce livre dont le fond m’a rappelé « Zones » d’Enard par les références abondantes et dont certaines d’ailleurs se croisent.

Révérence !  à l’auteur et aux centaines de Cubains qui ont perdu la vie pour leurs idées en Espagne et à Cuba

"message rapatrié"


mots-clés : #politique #regimeautoritaire
par Bédoulène
le Ven 9 Déc 2016 - 13:28
 
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Sujet: Alejo Carpentier
Réponses: 16
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Olivier Rolin

Tigre en papier

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Il y a 20 ans, Martin a fait les 400 coups avec une bande de copains. Ils se sont tous éparpillés dans la nature au fil des aléas de la vie, et ce soir, à l'occasion d'une soirée de retrouvailles de leur groupe, il fait la connaissance de Marie, une jeune fille de 24 ans, la fille orpheline de son « ami éternel » de l'époque, Treize. Elle veut connaître son père. Il prend un plaisir mélancolique, à la fois amer et tendre, à jeter un oeil sur sa jeunesse. La vie a passé, qu’est il devenu ?


C'est ça, « à présent » : cheveux gris, l’air d’un bourgeois, et l’envie qui a passé ?

Là déjà , c’est magique, ils déambulent dans Paris à la recherche de la DS de Martin, dénommée Remember, puis roulent sans fin, sans but, sur le périphérique parisien jusqu'à l'aube qui se lève. Les 2 visages se regardent et s'affrontent, reflètent la lumière des enseignes qui hantent l’obscurité, décor omniprésent de la nuit parisienne.
Martin raconte,  parle, parle, parle. Et c’est l’histoire, moitié pensant, moitié parlant, de cet homme désabusé : sa mélancolie, ses remords, ces regrets . Ce que cela suppose de digressions, de souvenirs refoulés qui émergent, d'humour alternativement mélancolique et ravageur. Les souvenirs affluent, s’entremêlent, en ramènent d’autres à la surface.

Le texte du passé dans ma mémoire est complètement déformé, chiffonné.

Tu ne sais pas raconter les histoires, tu mélanges tout. C'est le contraire fillette, réponds-tu : l'imbroglio fait partie de l'histoire.


Et cette introspection dans les arcanes du passé, qui hésite entre l'humilité et l'égocentrisme gigantesque (il s'agit bien d'un homme qui parle de lui-même pendant toute une nuit) prend une valeur toute particulière puisque, justement, dans ce passé, Martin avait épousé la Cause, vivait pour la Cause, et ses enthousiasmes juvéniles s'ancraient dans des convictions dont il saisit aujourd'hui le caractère totalement vain et rigide, s'exprimait par des actions violentes, souvent ratées, dont la vie lui a fait comprendre qu'elles loupaient en fait leur cible, qu'elles ramenaient des croyances généreuses(?) à de petits comportements narcissiques.

Je ne sais pas comment te faire comprendre ça, on n’était pas tellement des « moi », des «je», à l'époque. Ça tenait à notre jeunesse, mais surtout à l'époque. L'individu semblait négligeable, et même méprisable.


Olivier Rolin reconnaît ses erreurs, il n'en renie pas pour autant ses idées, il reste un homme à la marge, pris entre ses renoncements et une croyance viscérale que notre société a dérivé, qu'elle est invivable, même s'il faut bien y vivre. Un homme qui se croyait un tigre, et quia appris qu’il était aussi fragile et inconsistant qu’une feuille de papier.

Détaché de ses anciens héros, fidèle au  spectre de ses amis morts ou éparpillés, il mène une existence dont on sait peu de choses, des noms, des lieux qui trahissent le vide laissé par les espoirs de jeunesse déçus,  une existence écartelée avec une élégance désabusée entre fidélité et  désespoir. Il jette un regard parfois admiratif, parfois honteux, parfois moqueur sur ces jeunes gens et leurs certitudes, leurs audaces, leur fragilité.

…nous étions à la fois très durs et très infantiles, prêts à tuer sans doute et à nous faire tuer sûrement, et en même temps tremblants devant le sexe, et terrifiés aussi par l'autorité d'un chef qui n'était jamais qu'un étudiant un peu plus savant que nous, un peu plus âgé aussi, de 2 ou 3 ans peut-être …

Vous ne saviez pas encore combien les hommes sont tous tramés de nuit, couturés d'effroi, la littérature aurait pu vous l'apprendre mais vous aviez rejeté la littérature, vous ne croyiez que dans la « vie », et la « vie », la « pratique », éclairées par la Théorie, par les analyses et les instructions de Gédéon, étaient d’une simplicité effrayante. Vous étiez intransigeants et terriblement ignorants -et il n'aurait pas fait bon vous le dire .


Cette lecture d’une profondeur touchante, où chaque phrase happe le lecteur, le ramène à sa propre histoire, à ses propres failles, à ses propres errances. Olivier Rolin, à travers Martin, est un fabuleux
conteur, un portraitiste saisissant . Il parle d'une époque révolue, devenue un peu ridicule, mais où un espoir existait peut-être encore.


(commentaire rapatrié)


mots-clés : #initiatique #politique
par topocl
le Jeu 8 Déc 2016 - 13:59
 
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Sujet: Olivier Rolin
Réponses: 86
Vues: 7393

Tomasz Kizny

La grande terreur en URSS 1937-1938

Tag politique sur Des Choses à lire - Page 7 51gsix11

Ce livre est énorme. Matériellement d'abord, grand,  lourd, au final assez mal pratique à lire parce que broché. Mais surtout par le sujet qu'il aborde et la façon de le traiter. On remarquera comment Tomasz Kizny s'efface devant son sujet: ni titre, ni nom d'auteur sur la couverture.

Deux parties, l'une basée sur les faits et les archives, l'autre sur la mémoire et les témoignages - qu'ils soient en actes ou en paroles - et les pèlerins, à la fois  humbles et audacieux, partis à leur recherche.

Ce livre est  une pierre de plus  à la mémoire des victimes et pour ne pas oublier l’innommable : tant de victimes et si peu de stèles. Et qui allie le poids des mots au choc des photos.

Les faits sont là. Implacablement répétés pendant 15 mois. Une nuit, le NKVD frappe à la porte et procède à l'arrestation : des anciens responsables politiques, des étrangers, des  opposants, des innocents aussi, qui ont commis l'erreur d'un regard, d'une parole déplacés, ou pas d’erreur du tout. Simplement parce qu'ils ont été dénoncés. Ou qu'il faut remplir les quotas. Tout le monde y  passera. Les bourreaux  d'hier sont les victimes de demain. Tous "ennemis du peuple". Un million sept cent mille arrestations, 700 000 exécutions, les autres déportés. Et derrière ces chiffres, autant de destins individuels.
Les documents sont confisqués, les biens volés, les familles abandonnées à la misère et à l'opprobre générale, les enfants parfois conduits à l'orphelinat. Les victimes, elles, sont incarcérées, interrogées, violentées et photographiées. Jugées, dit-on. Deux sentences : 10 ans dans les camps, ou condamnation à mort . Par balle dans la tête à bout portant - ou par strangulation, parfois. Soit dans les caves du NKVD, soit aux abords des fosses communes, qui seront camouflées, tenues secrètes, exclues des archives, oubliées. Nul ne sait : s'ils  sont morts, comment, où ils sont enterrés. C'est le règne du silence et de la terreur.

On sait tout cela, mais il ne faut cesser de le redire.


Des années plus tard, les faits sont reconnus par les gouvernants. Dans leur globalité, mais les questions restent. L'ouverture des archives, quelques témoignages éparts, quelques découvertes fortuites ou provoquées permettent peu à peu de faire progresser la connaissance, de réhabiliter, de redonner parfois aux enfants une tombe, commune ou individuelle. Des hommes, des associations, rarement des organismes publics (en tout cas jamais des organismes d'Etat) se sont donné cette mission.

Dans la première partie  Tomasz Kizny réunit des photographies des archives NKVD auxquelles il a eu exceptionnellement accès. Des portraits assez fascinants de prisonniers, d'une qualité qui fait parfois croire qu'elles ont été prises en studio, accompagnées d' éléments biographiques succincts.

Tag politique sur Des Choses à lire - Page 7 Index32

On interroge ces regards : qu'on t 'ils vu, qu'on t 'ils vécu, qu'ont ils subi ? Quelques lettres, un journal intime, des ordres de mission, reproduits en fac-similé et traduits, nous l'expliquent.

Des  photos de bourreaux, jamais jugés, sont reproduites avec leur curriculum vitae. Même l'histoire d'un bourreau devenu victime, pour parfaire l'absurde de la situation.

Divers intellectuels réfléchissent sur cette Terreur, et ce qui l'a  tellement occultée à l'étranger, : la « belle » utopie  communiste, les crimes nazis qui ont pris le devant de la scène, le fait que tout cela se passait en interne, au cœur de l'URSS, on n'était finalement pas tellement concernés.

Dans la 2e partie, les photos sont cette fois-ci en couleur, prises par Tomasz Krizny. Ces photos, toujours commentées, parlent de lieux, ce qui reste des sépultures, des charniers, les traces ou l'absence de traces dans le sol, les histoires qu'on raconte, les ossements qu'on a pu extraire, les signes (monuments, stèles, photo) qui marquent les emplacements retrouvés.

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Ces photos parlent aussi d' objets retrouvés dans les sépultures, et qui ont, parfois, permis une identification. Enfin ces photos parlent de personnes vivant encore aujourd'hui, qui ont vu leurs parents, leurs frères, leurs conjoints, arrêtés, qui ont porté ce poids en silence, que la réhabilitation a aidés, mais jamais consolés. Leurs témoignages, retranscrits en face de leurs portraits, sont déchirants.

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La grande terreur en URSS 1937-1938 est  un livre indispensable, unique, monstrueux,
J'ai été un peu longue, car je me suis dit que si beaucoup  ne liraient pas le livre, quelques uns peut-être parcourraient ces lignes, et c'est déjà ça . Et  j'ai eu envie, à mon niveau, de poser ainsi ma stèle.

Ce livre est cher. Je pense que c'est un achat idéal à  suggérer à sa médiathèque.


(commentaire rapatrié)


mots-clés : #politique #regimeautoritaire
par topocl
le Mar 6 Déc 2016 - 17:25
 
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Sujet: Tomasz Kizny
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George Orwell

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Hommage à la Catalogne

Il est vrai que la séparation de la partie action et réflexions politiques   fait que le lecteur  est un peu éloigné du contexte. Personnellement j'ai compensé en recherches multiples sur ce que je ne connaissais pas, je n'aime pas lire si je ne comprends pas, donc  beaucoup de recherches, mais cela m'a permis  ensuite, dans les 2 chapitres sur la politique, de me sentir à l'aise.

Au-delà de la guerre sur le Front, souvent pour Orwell une guerre d'attente, dans des conditions très difficiles , c'est la révolution "volée" aux ouvriers et paysans qui a retenu mon attention.

c'est franchement ahurissant que Staline ait donné des ordres afin que la révolution prolétaire soit camouflée, il ne voulait surtout pas qu'elle se "relève", il lui fallait montrer "patte blanche" aux Pays ayant investi un énorme capital en Espagne ! Quoique finalement c'est son habitude de "liquider" les révolutionnaires !

De retour à Barcelone après plus de 3 mois au front, après l'attaque d'Huesca, Orwell découvre une ville changée, l'atmosphère, le langage, l'attitude ne sont plus ceux de la  ville de prolétaires, de révolutionnaires qu'il avait quittée. Barcelone était passée d'un Etat prolétarien à une République Bourgeoise.

Une guerre de rue s'engage après qu' à l'inititiative de Salas leur chef, les policiers attaquent le Bureau central des Télécommunications tenu par les ouvriers du CNT (syndicat Anarchiste) ; le POUM soutient le CNT par camaraderie, Orwell participe donc à cette situation. Des barricades sont élevées dans les rues.

Les journées de mai qui ont amené à leur suite un climat délétère (suspicion, mensonges, arrestations, assassinats) mais non pas entre Républicains et Fascistes, non ! entre le gouvernement et ces Hommes qui défendent la Patrie.

Le parti Communiste prend prétexte de cette émeute pour attaquer le POUM (Marxiste mais anti-fasciste et anti-Stalinien) comme Trotskystes, traitres à la solde des fascistes, la presse communiste en Espagne et hors s'acharne de manièe odieuse, mensongère sur le POUM. Le gouvernement sous la pression communiste ordonne la suppression du POUM ; tous ses membres, les sympathisants sont arrêtés, voire pour certains assassinés.

Le couple Orwell (oui sa femme s'avait suivi courageusement en Espagne) arrive à rejoindre la France puis leur pays après avoir réussi à obtenir les tampons nécessaires sur leur passeport.


Orwell nous a livré sa vérité, il dit bien que certainement il a été partisan, et j' adhère à l'analyse qu'il fait de la situation politique en Espagne à cette période.

Il a vraiment rendu Hommage à la Catalogne, il les aime ces Espagnols avec leur humanité, leur égalité, leur fraternité et leur "manana"

Je mets l'extrait suivant parce que je partage l'avis d'Orwell :

"Comprenez bien, je vous en prie, qu'en parlant ainsi, ce n'est pas contre les communistes de la base, et encore moins contre les milliers de communistes qui moururent héroïquement pour la défense de Madrid, que j'en ai. Mais ce n'était pas eux qui dirigeaient la politique de leur parti.
Quant aux communistes haut placés, comment croire qu'ils ne savaient pas ce qu'ils faisaient ? "


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Complément d’information sur le P.O.U.M.

Les origines des milices du POUM étaient les GABOC : groupes d'action directe des BOC (Bloc Ouvrier et
Paysan, fondé en 1931, par des dissidentEs communistes anti-stalinienNEs, fusionnera en 1935 avec la
Izquierda Communista pour former le POUM – Note du CATS), dont les membres appartenaient à leurs
Jeunesses. Ils étaient engagés dans la défense des meetings du BOC et par la suite du POUM.
Ils défendaient les affichages, portaient des uniformes, effectuaient des exercices militaires et le tir
périodiquement. Des rangs des GABOCS ont émergé les chefs militaires des « Centuries » des milices du
POUM, lesquels étaient des dirigeants de la JCI. Les « Centuries » de miliciens du POUM se convertirent
ensuite en « bataillons ».
Josep Rovira organisa les forces militaires du POUM sur le front d'Aragon.
Il était responsable des Groupes d’Action du POUM. Il avait appartenu à Estat Catalá (parti catalaniste
républicain et bourgeois fondé en 1922– Note du CATS) et avait participé, avec Francesc Macia, au projet
d’invasion de la Catalogne en 1926, depuis Prats de Mollo, en Catalogne Nord (il s’agit d’une commune
située en territoire français – Note du CATS).

Dans les milices du POUM (Division Lénine, plus tard la 29ème Division),  celle d’Orwell, il y avait 600 volontaires
étrangerEs, dont la moitié, les plus remarquables, étaient des AllemandEs. Les volontaires allemandEs étaient
des alliéEs politiques du POUM qui étaient venuEs se battre après avoir fui les naziEs. Ils/elles étaient les
meilleurs soldats et composaient le Bataillon de Choc.
Il y avait aussi des volontaires italienNEs, françaisEs et Britanniques (trente). Les milices du POUM ont
atteint jusqu'à vingt-six nationalités différentes.


"message rapatrié"


Mots-clés : #guerredespagne #politique #revolution
par Bédoulène
le Dim 4 Déc 2016 - 19:08
 
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Sujet: George Orwell
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Jean Anouilh

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Médée
(Nouvelles pièces noires)

Et ton cas est réglé pour toujours, Médée ! C'est un beau nom pourtant, il n'aura été qu’à toi seule dans ce monde. Orgueilleuse ! Emporte celle-là dans le petit coin sombre où tu caches tes joies : il n'y aura pas d'autre Médée, jamais, sur cette terre. Les mères n'appelleront jamais plus leurs filles de ce nom. Tu seras seule, jusqu'au bout des temps, comme en cette minute.



Antigone et Médée, ce sont comme deux sœurs, chacune son visage, sa personnalité, mais une espèce de pacte commun qui les lie par derrière. Antigone c’est la pure, Médée la sauvage. Toutes deux éprises d’ absolu, promises à un destin tragique.

Médée et Jason, c'est encore la lutte entre la folie et la raison. Un amour fou des années partagé, traînant le poids des ignominies commises en son nom, et un beau jour, les destins qui se séparent : Médée qui ne veut pas renoncer, et Jason qui choisi le chemin de Créon, le chemin des concessions, construire non plus détruire, vivre et non plus dévorer. La passion perdue est le prix à payer. Pas beaucoup de remords, on en aurait sans doute aimé un peu plus…

Et puis il y a toujours la nourrice et le garde, qui s'en foutent, qui ne demandent qu’un peu de pain le matin, et un air frais à respirer…


(commentaire rapatrié)

mots-clés : #amour #contemythe #exil #politique #théâtre #trahison
par topocl
le Dim 4 Déc 2016 - 9:24
 
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Sujet: Jean Anouilh
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Emmanuel Carrère

Limonov

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Qu'est-ce qui a pu pousser Emmanuel Carrère à écrire un livre sur Limonov, ce russe dont personne n'avait entendu parler il y a encore 3 mois et qui fait la couverture de tous nos magazines depuis la rentrée littéraire ? Et que tout le monde s'accorde à trouver entre « pas très sympathique » et « franchement antipathique » ? Même si leurs existences se sont croisées à plusieurs reprises de façon assez ponctuelle, cela peut surprendre.

Eh bien d'abord Emmanuel Carrère et Limonov ont trois points communs : ils ont adoré Les trois mousquetaires quand ils étaient petits (ce qui ne constitue pas un point particulièrement distinctif) et ils ont deux autres passions la Russie/URSS et l'écriture.
À part ça ce sont deux hommes totalement différents, et c’est sans doute plus cette différence qui a fasciné Emmanuel Carrère écrivain plutôt doux que torture un perpétuel questionnement,

Je vis dans un pays tranquille et déclinant, où la mobilité sociale est réduite. Né dans une famille bourgeoise du 16e arrondissement, je suis devenue un bobo du 10e (…). Je ne pense pas que ce soit mal, ni que cela préjuge de la richesse d'une expérience humaine, mais enfin du point de vue tant géographique que socioculturel on ne peut pas dire que la vie m'a entraîné très loin de mes bases,  et ce constat vaut pour la plupart de mes amis.


S’opposant à  Limonov, un « rentre dedans » qui, justement ne se pose pas trop de questions, pour qui la vie « c'est vaincre ou mourir » , et pour cela , il est « prêt à tuer » Un homme qui relève tous les défis, tous les départs, qui ne tient pas en place, touche à tout avec pour seul but de s'en sortir. C'est un remuant, il a besoin que ça bouge pour se sentir exister. Il n'est pas étouffé par les scrupules, c'est le moins qu'on puisse dire.

C'est justement cet homme-là qui a interrogé Emmanuel Carrère, comme dans D'autres que la mienne, où il raconte des itinéraires totalement différents du sien, mais dont il a trouvé qu'il lui apprenaient quelque chose.

Quelque chose, oui, mais quoi ? Je commence ce livre pour l'apprendre .


La première moitié du livre décrit les efforts persévérants de Limonov pour sortir de la lie de ses origines : fils obscur d’un soldat assez compromis dans une non-moins obscure ville moyenne du fin fond de l'Union Soviétique. Il est prêt à tout pour sortir de cette médiocrité, il touche à tout : petite délinquance, petits trafics, petit couteau à cran d'arrêt, petite affaires sordides… Mais  ce sur quoi il compte pour vraiment se distinguer c’est la poésie (que les jeunes soviétiques pratiquent avec autant d’art que la vodka), et où il s'avère vite être le meilleur. Cela ne l'empêche pas de connaître les pires débines, Limonov est décidément un aventurier, et le  récit des diverses galères qui vont le mener jusqu'aux États-Unis nous tient en haleine. C'est un héros des temps modernes, de la catégorie des loosers.

J'ai l'impression d'avoir déjà écrit cette scène. Dans une fiction, il faut choisir : le héros peut toucher le fond une fois, c'est même recommandé, la seconde est de trop, la répétition guette. Dans la réalité, je pense qu'il l’a touché plusieurs fois. Plusieurs fois il s'est retrouvé à terre, vraiment désespéré, vraiment privé de recours et, c’est un trait que j'admire chez lui, il s'est toujours relevé, toujours remis en marche, toujours réconforté avec l'idée que quand on a choisi une vie d'aventurier, être perdu comme ça, totalement seul, au bout du rouleau, c'est simplement le prix à payer.


Dans la 2e moitié du livre,  il commence à sortir de cette déveine crasse : il commence à être édité, reconnu, fêté. Il n' a pas vraiment trouvé sa place pour autant, ses amours se délitent, il lui en faut toujours plus, il devient vraiment sordide. À la recherche d'émotions fortes, il va  se mêler de façon assez sordide aux guerres des Balkans. En même temps l'Union Soviétique sort du communisme, et il revient dans son pays natal, qu'il chérit comme un Russe sait chérir sa terre. C'est l'occasion pour Emmanuel Carrère d’aborder des notions plus personnelles d'une part, plus historiques et géopolitiques d'autre part, qui sont intéressantes, exprimant une façon de voir plutôt originale et très documentée, mais qui cassent un peu le rythme du récit (Limonov reste un fil rouge même si on le perd un peu de vue par moments). Le désir de l'auteur est ici apparemment de nous faire comprendre à quel point cette situation est tortueuse et compliquée, et c'est réussi au point qu'on perd parfois un peu le fil, quand, comme moi, on n'a pas des connaissances approfondies sur cette partie de l'histoire du monde. C’est d’ailleurs sans doute le but, et de nous faire ainsi mieux comprendre pourquoi dans cette situation absolument inextricable, Limonov (qu’on retrouve enfin au premier plan) ne veut rien moins que fonder un parti nationaliste, fédérer les « paumés de la province russe » courant après leurs repères, et pour finir, pourquoi pas, prendre le pouvoir, quand son heure viendra. Tout cela  en restant punk ou rocker et « sans bonté », gardant pour maîtres mots la provocation, la révolte, et la violence.

Dans un monde d’oligarques et de corruption, où Poutine pointe son nez, il fanatise suffisamment ses troupes pour inquiéter, puisque son parti est interdit , et lui est emprisonné. En prison aussi il réagit, il rebondit, il refuse de se laisser vaincre, se conduit en homme digne, peut-être enfin respectable, et puis, grâce à son aura de grand écrivain, il est libéré. Mais quelque chose s'est cassé, la sauce ne prend plus, il essaie d’y croire encore, mais son tour est passé…. Carrère, qui, évidemment, a fini par l’aimer d’une certaine façon, essaie de lui trouver une fin digne de lui, et les dernières pages du livre sont splendides.

Ce qui est particulièrement troublant  dans la description de Carrère, ce qui justifie sa fascination pour le personnage, c'est l'ambiguïté perpétuelle qu'on trouve chez Limonov, cet homme qui ne peut vivre que s'il domine, s'il est le meilleur, si l'adrénaline crache, qui court d’échec en coups foireux, et rebondit perpétuellement, repart à l'attaque, joue sa vie en permanence. Cette ambiguïté répond à celle de  la situation politique, du jeu des pouvoirs qui fait que, comme dit Carrère, « ce n'est pas si simple que ça », que nous voyons les choses depuis notre petit point de vue d'occidentaux qui n’ont pas vécu l'épouvantable bordel de l'Union soviétique/Russie de ces 50 dernières années, et que cela  devrait nous inciter  à adopter une certaine humilité dans notre capacité à juger une situation que nous croyons connaître, mais n’abordons que de l'extérieur.

Limonov est un livre d’un genre nouveau, au croisement de la biographie romancée et de la réflexion politique et du grand roman d'aventure. On se demande si Emmanuel Carrère n'a pas voulu écrire ici, à sa façon si personnelle, ses propres Trois Mousquetaires : une histoire palpitante, où les  rebondissements ne sont pas toujours crédibles, tournant autour des forces au pouvoir, avec des coups bas et des actes grandioses, où, si les héroïnes féminines se font « baiser » et « enculer »,  elles n'en sont pas moins l'objet d'un amour indéfectible et chevaleresque, où une dynamique  débridée et romanesque l’emporte. Le style de Carrère est absolument magnifique, dense, rythmé, exalté sans doute par la personnalité de Limonov, il se surpasse réellement et on le suit haletant. Il confirme son immense talent à décrire les personnages (célèbres ou inconnus), aller au fond d'eux-mêmes, traquer leurs faiblesse, valoriser leur humanité..

Pour finir, Limonov est, comme le décrit l’un des personnage « un être magnifique, capable d’actes monstrueux. ». Cela justifie bien un livre…Et je rajouterai que Carrère est un auteur magnifique, habile à décrire des personnages, des situations historiques ou intimes avec une lucidité ,une tendresse, des formules percutantes qui nous font vivre en direct chaque moment de ce livre particulièrement brillant.


(commentaire rapatrié)


mots-clés : #aventure #biographie #politique
par topocl
le Sam 3 Déc 2016 - 17:35
 
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Sujet: Emmanuel Carrère
Réponses: 83
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Jean Anouilh

Antigone

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Antigone, celui d’Anouilh, je l’ai lu , relu, et encore plusieurs fois , et offert aux gens que j’aime. J’en sais quelques passages par cœur. Et Chalandon (avec Le quatrième mur)  est venu me chercher par la main pour le relire. Meilleur à chaque lecture.

Antigone, c'est la petite brune que les garçons ne regardent même pas, celle qui pense que la vie est belle comme un jardin sauvage avant que l'homme n'y mette les pieds, celle qui pense que cela vaut le coup de mourir pour des idées. Et pour son frère aussi, même si celui-ci n'a pas su vous aimer .

Normal qu’à ma première lecture, vers 14-15 ans, elle m'ait plu, cette gamine infernale. Après, j'ai bien fait quelques choix, moi aussi, mais j'ai vite tourné du côté de Créon, du côté : on va tâcher de mener la barque, quitte à faire des concessions et à se dire, oui c’est cette jeunette qui a raison. dans le fond, mais ça serait un sacré bordel s'il n'y avait que des gens comme elle. Mais je me réserve le droit de parfois retourner à mon rôle d’Antigone, de sincère butée. .

La folie contre la raison ? Trop simple. C'est ça qui me retourne à chaque fois, c’est que Créon n’est pas un abominable salaud, ce n'est pas un tyran impitoyable, c'est un homme complètement attachant, complètement désespéré, qui continue la route, pas forcément parce que c'est juste, ou parce que c'est beau, mais parce qu'il faut, même si c'est un peu vain. Le mieux possible. Et le mieux possible n'est pas toujours ragoûtant.

Et puis à côté de cette alternative du choix entre un « non » et un « oui », il y a des tas d'autres personnages qui ont leurs choix à eux, plus flous, moins courageux . Et personne n’est fondamentalement mauvais.
Il y a Eurydice, qui tricote pendant toute la pièce, qui ne dit rien, dont on croit qu’elle s’en fout, ou même qu’elle n’est pas intéressante, et qui finalement s'avère un personnage tout aussi tragique que les autres.
Il y a la nourrice, qui fait le choix de distribuer des tartines, et les gardes, qui ne se posent pas d'autres questions que leurs bouteilles de vin. Ce côté drôle, léger, qui nous donne une respiration dans la tragédie : oui la vie est tragique, mais ce n'est pas tout…nous dit Anouilh. C'est d'ailleurs pour cela qu'Antigone l’aime tant. Et qu’elle ne veut pas la laisser gâcher.

Chaque lecture au fil des années se nourrit de mon histoire et  de mes autres lectures. Chaque lecture est une  redécouverte. Ici en Antigone, j'ai retrouvé « cette posture d'héroïsme » des héros de Vercors,(et, animal,  la sœur d’Antigone, Ismène, ne manque pas de dire : « C'est bon pour les hommes de croire aux idées et de mourir pour elle. Toi tu es une fille. ») et en Créon, le regard désabusé des frères Rolin qui se retournent sur leurs passions de jeunesse.

Ah ! et j’ai encore oublié de parler de la modernité de l’écriture d’Anouilh, ce grand chercheur de pureté. Une modernité qui prend ses bases dans la tradition classique, avec un chœur antique mais qui est ici plein de compassion et d'humour.

Antigone va retourner sur son étagère, jusqu'à la prochaine lecture, mais il (elle) restera là, quelque part, en moi.

(commentaire rapatrié)


mots-clés : #contemythe #famille #justice #politique #théâtre
par topocl
le Sam 3 Déc 2016 - 17:21
 
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Sujet: Jean Anouilh
Réponses: 18
Vues: 1205

Jean-Michel Guenassia

Jean-Michel Guenassia
Né en 1950

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Jean-Michel Guenassia est un écrivain français, né en 1950 à Alger.

Son roman Le Club des incorrigibles optimistes a obtenu le Prix Goncourt des lycéens en novembre 2009.


Bibliographie :

Romans
1986 : Pour cent millions
2009 : Le Club des incorrigibles optimistes : Page 1
2012 : La Vie rêvée d'Ernesto G. : Page 1
2015 : Trompe-la-mort
2016 : La Valse des arbres et du ciel

Théâtre
1988 : Le Rebelle

màj le 19/11/2017



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*"le Club des Incorrigibles Optimistes"

J'ai aimé l'écriture alerte qui fait que j'ai eu beaucoup de plaisir à suivre ce récit, une dose d'humour aussi. L'auteur a bien construit les histoires dans les différents évènements évoqués.
L'auteur dénonce succinctement à travers les propos et lettres des 2 amis qui sont engagés dans La guerre d'Algérie la barbarie des deux pays belligérants.

Les réfugiés des Pays de l'Est qui fréquentent le "Club" ont tous la même raison d'être optimistes : ils sont en vie !

A travers les révélations de ces Hommes l'auteur dénonce le traitement qui est réservé à ceux qui ont déplu, souvent sous des prétextes fallacieux, sous le régime de Staline, également en Russie, en Hongrie, Tchécoslovaquie, Pologne.
Certains avaient fuit le régime communiste comme Igor (médecin à Leningrad) Vladimir ou Imré ………
Certains réfugiés demeurent communistes, parmi eux Leonid (pilote et médaillé de guerre) qui avait quitté la Russie pour l’amour d’une Française
ou Grégorio qui lui a dû quitter la Grèce après la guerre civile
ou Pavel « Le communisme est une belle idée Michel. Le mot camarade a un sens. Ce sont les hommes qui sont mauvais »
Les idéaux étant en opposition des affrontements verbaux s’élevaient souvent entre eux mais ils restaient solidaires car ici en France ils étaient tous des étrangers, des déracinés. Beaucoup jouaient aux échecs et c’était aussi un lien .

la famille du jeune Michel Marini s'engage allègrement dans la période des "Trente Glorieuses".
L'adolescent est un lecteur compulsif, joue au baby-foot, écoute les disques de rock et aime la photographie. Initié par les Hommes du Club (les Femmes n'y sont pas bienvenue) il deviendra un bon joueur d'échecs. Il découvre l'amitié, l'amour et la trahison.
L’intérêt de Michel pour ce club lui est venu alors qu’il voient Sartre et Kessel jouaient ensemble aux échecs.
Michel sympathise avec tous ces Hommes, particulièrement avec Igor le créateur du Club, Leonid et le discret Sacha que tous détestaient ; ce qui intriguera longtemps l’adolescent.

L'auteur égratigne au passage les syndicalistes cégétistes , les communistes Français et Sartre.

Un bon moment de lecture


extraits

Je ne me suis jamais cogné à un poteau

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mots-clés : #initiatique #politique
par Bédoulène
le Ven 2 Déc 2016 - 23:02
 
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Sujet: Jean-Michel Guenassia
Réponses: 14
Vues: 991

Maurice Chappaz

Maurice Chappaz (1916-2009)

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Né à Lausanne, aîné des dix enfants de l'avocat Henri Chappaz et neveu du Conseiller d'Etat Maurice Troillet, Maurice Chappaz passe son enfance à Martigny et à l'Abbaye du Châble, dans la maison familiale de sa mère. Il fait ses classes à l'abbaye de Saint-Maurice, où il obtient une maturité classique.

Dès 1937 il entreprend à Lausanne des études de droit, qu'il abandonne en 1940 pour s'inscrire à Genève à la faculté des lettres. La même année, Un homme qui vivait couché sur un banc lui vaut le Prix de la «Suisse Romande». Gustave Roud et Charles-Ferdinand Ramuz l'encouragent. La mobilisation de 1939-45 met un terme définitif à ses études. Durant cette période, Chappaz découvre sa vocation littéraire. En 1947 il épouse S. Corinna Bille, avec qui il aura trois enfants. Pour gagner de quoi vivre, il travaille dans les vignes de son oncle à Fully, puis sur le chantier de la Grande Dixence en qualité d'assistant géomètre entre 1955 e il 1957. De 1959 à 1971, il collabore au mensuel «Treize étoiles». En 1979, à la mort de S. Corinna Bille, il s'établit au Châble. Il se remarie en 1992, et vit entre Le Châble, Veyras et le Vallon de Réchy. Défenseur acharné du patrimoine naturel et de la vie traditionnelle du Valais, il a en outre beaucoup voyagé : Entre 1969 et 1990 il a visité la Laponie, le Népal, le Tibet, le Monte Athos, la Russie, Abidjan, la Chine, le Liban, la Norvège, le Québec et New York.

Il a reçu de nombreuses distinctions littéraires, parmi lesquelles le Prix Lambert en 1953, le Prix de l'Etat du Valais pour l'ensemble de son ouvre en 1985, le Grand Prix Schiller et la Bourse Goncourt de poésie en 1997. En 2001, l'ambassadeur de France à Berne l'a décoré Commandeur de l'Ordre des Arts et des Lettres, consacrant la dimension francophone et internationale de son ouvre. Les manuscrits et une riche documentation autour de Maurice Chappaz et S. Corinna Bille sont déposés aux Archives Littéraires Suisses à Berne.

Parmi les nombreuses publications à son sujet, (par Jean-Paul Paccolat, Christophe Carraud notamment) on peut signaler plus récemment: Philippe Jaccottet, Pour Maurice Chappaz (Montpellier, Fata Morgana, 2006) ; l'ouvrage collectif Per Maurice Chappaz (a cura di Flavio Catenazzi e Alessandra Moretti Rigamonti, Locarno, Dadò, 2006). Plusieurs documentaires de télévision lui ont été consacrés, en particulier ceux de Mürra Zabel ( Wallis : ein verlorenes Biotop , 1988; Poesie und Politik , 1998), Bertil Galland ( Plans-fixes , n° 1014, 1997), Jean-Noël Christiani e Jérôme Meizoz ( Les hommes-livres: Maurice Chappaz , Arte/INA, 2001). En 2006 la Radio suisse romande a publié un cd-audio, avec des interviews et des lectures tirées de ses archives ( Maurice Chappaz: un figure, une voix ).

source : culturactif.ch

Bibliographie

Les Grandes Journées de printemps, 1944
Grand Saint-Bernard, 80 photographies d'Oscar Darbellay, 1953
Testament du Haut-Rhône, 1953 : Page 1
Le Valais au gosier de grive, 1960 : Page 1
Les Géorgiques
Chant de la Grande Dixence, 1965 : Page 1
Un homme qui vivait couché sur un banc, 1966
Office des morts, 1966
Tendres Campagnes, 1966
Verdures de la nuit, 1966
Le Match Valais-Judée, [2e éd.], dessins d'Étienne Delessert, 1969
La Tentation de l'Orient : lettres autour du monde, 1970
La Haute route, suivi du Journal des 4 000, 1974
Lötschental secret : les photographies historiques d'Albert Nyfeler, ill. d'A. Nyfeler, Lausanne, 1975
Les Maquereaux des cimes blanches, 1976 : Page 1
Portrait des Valaisans : en légende et en vérité, [5e éd.], 1976
Adieu à Gustave Roud, avec Philippe Jaccottet et Jacques Chessex, 1977
Pages choisies : avec un inédit, 1977
Poésie, préface de Marcel Raymond, 1980
À rire et à mourir : récits, paraboles et chansons du lointain pays, 1983
Les Maquereaux des cimes blanches, précédé de La Haine du passé, 1984
Journal des 4000, ill. de Claire Colmet Daâge, 1985
Le Livre de C, [nouv. éd. revue], 1987
Le Garçon qui croyait au paradis, récit, 1989
La Veillée des Vikings, récits, 1990
Les Idylles
Journal de l'année 1984 : écriture et errance, 1996
La Tentation de l'Orient : lettres autour du monde, M. Chappaz et Jean-Marc Lovay, 1997
Bienheureux les lacs, ill. de Gérard Palézieux, 1998
Partir à vingt ans, préf. de Jean Starobinski, 1999
Évangile selon Judas, récit, 2001
Le Voyage en Savoie : du renard à l'eubage, photos et réal. graphique Matthieu Gétaz, 2001
À-Dieu-vat !, entretiens avec Jérôme Meizoz, Sierre, 2003
La Pipe qui prie & fume, avec 26 reprod. de monotypes de Pierre-Yves Gabioud, 2008
Journal Intime d'un Pays, Maurice Chappaz, 2011
Orphées noirs, Leo Frobenius et Maurice Chappaz, 2006
Hors de l'Eglise, pas de salut, 2007

Correspondance
Le Gagne-pain du songe : correspondance 1928-1961, M. Chappaz et Maurice Troillet, 1991
Se reconnaître poète ? : correspondance 1935-1953, M. Chappaz et Gilbert Rossa, 2007
Autour de liberté à l'aube. Correspondance 1967-1972, Alexandre Voisard et Maurice Chappaz, 2010
Jours fastes. Correspondance 1942-1979.



màj le 12/11/2017



Une très grosse impression récente pour un auteur à côté duquel on peut passer. Une écriture puissante, riche, de la détermination. Ca me fait plaisir d'ouvrir ce fil comme premier fil d'auteur ici.

Je vais aller à la pêche aux anciens avis...

mots-clés : #nature #poésie #politique
par animal
le Ven 2 Déc 2016 - 13:26
 
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Sujet: Maurice Chappaz
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